e trio avait fait la route depuis Olfden à la demande de Nyv. Bien qu'ayant coupé les ponts avec son ancien mode de vie, La jeune demi-elfe avait décidé de combattre sa malédiction et cela signifiait pour elle qu'elle devait revenir à l'endroit où tout avait commencé.

Matriel, compréhensif, avait acquiescé et l'avait simplement suivi, accompagné de son neveu Durck. Pour ce chevalier de l'Ordre du Livre, Nyv était comme une bénédiction et il n'imaginait pas la laisser affronter seule cette épreuve. Un homme digne de soi se devait de se montrer à la hauteur même si le gnome n'aimait pas courir au devant des ennuis. De plus, rien ne l'attachait vraiment à Olfden. Sa maison était là où se trouvaient ses proches.

A contrario, son neveu avait accueilli la nouvelle avec plus d'enthousiasme que son oncle. Pour lui, accomplir une quête et lever une malédiction, c'était magique ! Héroïque ! Épique ! Fantastique (et tout plein d'autres mots se finissant en -ique...) !!! Mais surtout, ça allait le changer des corvées pourries que son oncle avait toujours la manie de lui trouver. Fini de ramasser les crottes de Nirvash et de lui brosser le poil. Fini le récurage d'armure. Et surtout fini d'entendre son oncle lui dire qu'il n'était trop jeune pour partir à l'aventure à longueur de temps. Il pourrait enfin lui montrer de quoi il était vraiment capable !


Le voyage avait duré deux jours mais pour Nyv, chaque pas qui la rapprochait du Val était comme une épreuve supplémentaire qui la faisait revivre tous les moments difficiles de son enfance et de son adolescence. Si Mat' et Durck ne l'avait pas accompagné, avec cette pluie insistante, elle aurait sans doute abandonné à mi-chemin. Fort heureusement, ce n'était pas le cas et elle reconnaissait maintenant les environs. A sa demande, la troupe avait d'ailleurs bifurqué pour suivre un sentier de forêt qui devait selon la jeune femme leur faire gagner une bonne heure pour gagner Nid-de-Faucon. Ne mettant pas sa parole, les deux gnomes l'avaient suivi sans faire d'histoire mais Nyv avait simplement choisit de gagner du temps afin de décider de la conduite à tenir avant d'arriver au village même.

Tout d'abord, elle devait rassembler son courage pour faire face aux anciens habitants de Verte-écorce qui s'étaient à présent établi à Nid-de-Faucon. Elle n'était pas partie en très bons terme avec la plupart. Elle se doutait que les retrouvailles seraient au mieux tumultueuses. Il y avait aussi ses parents qu'elle n'avait pas revu depuis sa "fuite en avant" du village. Il faudrait à un moment ou à un autre passer les voir. Elle tenait à eux mais les voir ferait remonter en elle beaucoup d'émotions contraires et elle ne savait si elle était prête pour ça. Enfin, il y avait cette histoire de loup avec Nirvash. Elle savait bien qu'il était parfaitement dressé mais les habitants du coin était très... obtus. S'ils décidaient de voir que le ciel était vert, il serait vert qu'on soit en pleine nuit ou non. Il faudrait prévenir Matriel que garder Nirvash prêt de lui au village serait sans doute mal vu. Mais le laisser en liberté rôder aux environs du village était également dangereux. Qu'adviendrait-il si un habitant se mettait à attaquer le loup à vue ? Peut-être que si elle voyait ses parents, ces derniers pourraient les aider sur ce point ?

Matriel lui-même pensait à cette question depuis qu'ils avaient quitté la route commerciale une heure plus tôt. Pour lui, laisser Nirvash en dehors du village simplement pour éviter un coup d'oeil de travers à Nid-de-Faucon lui paraissait disproportionné. Mais son frère et sa femme l'avaient déjà averti à ce sujet et son frère n'avait pas l'habitude d’exagérer ses propos. La problématique devait donc être réelle.

C'est l'esprit occupé que le trio d'aventuriers atteignit la lisière de la forêt. En émergeant des bois, ils virent le village, triste et morne se tenir devant eux. Il était temps de se décider sur la conduite à tenir.

Modifié par un utilisateur mercredi 20 avril 2016 14:57:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

Nid-de-Faucon... De multiples émotions se mélangaient dans l'esprit de la demi-elfe. Elle était si près de Verte-Écorce, là où tout avait commencé. Pire que ça, elle avait ouïe dire que les quelque vingt-cinq habitants de son hameau étaient venus s'installer à Nid-de-Faucon, faute de pouvoir survivre seuls dans leur communauté isolée. Nyv poussa un profond soupir. Quelle sensation étrange. Je n'étais pas revenue si près de Verte-Écorce depuis des années. Je devrais être nostalgique ou excitée, mais non, tout ce que je ressens c'est la peur, l'envie de fuir le plus loin possible, de noyer mes sombres pensées dans … non, n'y pensons plus. Nyv ferma les yeux et posa sa main sur son visage, comme en proie à un profond désespoir. Mais elle retira sa main et réouvrit ses yeux aussitôt. Non ! Je dois regarder la lumière. Les ténèbres ici m'empoignent dans leur tristesse. Je peux sentir la présence des étoiles au-delà de la pluie, des nuages, du ciel, même en plein jour. Je sens les ombres entre ces étoiles qui rôdent, comme si elles observaient mon retour. Mais que me veulent-elles ? Pourquoi me chuchotent-elles leurs secrets ? Moi qui était pleine d'espoir sur l'avenir, pourquoi cette soudaine sensation d'échec ? Alors que Nyv désespérait intérieurement, elle sentit une petite main chaude et réconfortante se poser sur la sienne. Une chaleur se mit à parcourir sa main, son bras, tout son corps et même son esprit. Jetant un regard à Matriel, un grand sourire s'afficha finalement sur son visage.

« Bien, en avant mes amis ! »

La motivation parcourut à nouveau la demi-elfe, qui réalisa soudainement que Durck vient de dire quelque chose qu'elle n'avait pas écouté. D'une voix bienveillante, elle continua :

« Mon bon Durck, tu cherchais l'aventure ? Je préfère te prévenir, mais dans ce trou paumé, il ne se passe hélas jamais rien. Ne sois pas trop déçu. »

Modifié par un utilisateur dimanche 7 février 2016 21:10:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le plus urgent pour le trio était de savoir où se reposer et où manger.

Nyv savait que la ville comportait une auberge qui, à défaut d'être descente, était au moins bon marché. Le problème était que le Repos de Jack se trouvait près de la place centrale du village. Pas sûr que Nirvash passe inaperçu. Il restait sinon l'option d'aller voir ses parents. Mais après tout ce temps passé loin d'eux, elle n'était pas sûre de savoir s'ils l'accueilleraient toujours les bras grand ouverts, d'autant plus qu'elle venait accompagnée...

Quoi que le groupe fasse, il fallait de toute façon se décider. Avec ce temps de chien, ils ne pouvaient pas rester ici.

« Je crains fort que nous n'ayons guère le choix. Je peux pas l'exposer au risque de se voir malmener par des villageois aveuglés par leurs folklore, ni prendre le risque de nous mettre dans une situation embarrassante a cause de cela. D'autant que nous ici pour te permettre de renouer avec ton passé et vaincre tes démons. Je ne voudrais pas que la présence de mon ami ne vienne gâcher tout ce que tu as entrepris jusqu'ici. »

Il descendit de selle et pris la tête de son loup dans ses bras. « Désolé mon grand mais tu vas devoir m'attendre ici quelque temps. Je reviendrais te voir tous les jours mais tu ne peux pas me suivre cette fois. »

Puis il se retourna vers son neveu: «  Durk ! Viens donc m'aider à prendre mes affaires, ce soir tu n'auras pas a t'occuper de lui donc profite de ton séjour ici, tu vas avoir un peu de temps libre. Mais surtout tiens ta langue une fois que nous serons en ville, les gens d'ici ne doivent pas savoir que Nirvash est la. »

Modifié par un utilisateur lundi 1 février 2016 16:03:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ce n'est pas sans remord qu'il répondit au jeune écuyer
«  Non. Ce ne sera pas confortable pour lui, j'en suis conscient, mais nous ne pouvons pas arriver avec une selle sur le dos et sans destrier. Le premier village est a une bonne journée, ça n'aurais aucun sens. Si les choses se passe bien au village et que nous pouvons ranger nos affaires dans un lieu sur à l'écart des regards, nous reviendrons lui retirer son attirail. Mais en attendant...  »
il caressa a nouveau son compagnon en guise d'excuse et fit signe a Nyv qu'ils étaient prêts a rejoindre le village.

Le groupe se mit à suivre la jeune femme qui connaissait le chemin vers l'auberge.

Les rues du village étaient vide de gens. La gadoue rendait une partie des rues impraticables mais ce n'était pour l'heure pas une préoccupation. Au bout de quelques minutes, Nyv s'arrêta devant une bâtisse plus grande que les autres : « C'est là. Nous sommes arrivés au Repos du Jack » dit-elle en indiquant du menton la pancarte pendante. Elle laissa le soin au chevalier d'ouvrir la marche. Elle ne souhaitait pas être la première que les clients de l'auberge verraient en rentrant. Matriel, loin d'être embêté par la situation, passa le pas de la porte en premier.



Il vit une auberge bondée de monde, aux tables toutes occupées et à la qualité plus que douteuse. Mais ils n'avaient pas le choix. Alors qu'il commençait à se diriger vers le bar en vérifiant que Durck et Nyv le suivaient bien, il vit à l'autre bout de celui-ci une jeune femme se faire aborder par un groupe d'homme. Avant qu'il puisse observer plus avant cette scène, l'aubergiste se porta à leur rencontre. « Oui, j'peux faire que'qu'chose pour vous aider, m'sieurs dames ? »

Modifié par un utilisateur lundi 1 février 2016 20:22:55(UTC)  | Raison: une histoire de selle et de ninja post

Fichtre ! Comment un si petit village peut rassembler autant de personne au meme endroit ?
Autant de monde dans un lieu clos n'etait définitivement pas le genre d'endroit qu'il aimait fréquenter, sa petite taille n'aidant pas. Il s'assura régulièrement durant la traversé jusqu'au bar que Nyv ne paniquait pas et que Durk arrivait a suivre sans se faire marcher dessus avant que l'aubergiste ne les "accueille".

« Bien le bonjour brave homme. Etes vous le propriétaire de ces lieux ? Nous souhaiterions, mes amis et moi-même, loger dans votre auberge quelques nuits. Le trajet fut rude et nous sommes épuisés. Et si il était possible de prendre un bain, vous feriez de moi le gnome le plus heureux de pays ! » en rajoutant un large sourire sympathique a son interlocuteur.

Son manque de verticalité ne lui permis pas d'entrevoir la jeune femme, mais il remarqua assez vite que sa compagne semblait fixé quelque chose, l'air pensive. Il lui pris discrètement la main pour attirer son attention.
« Tout va bien ? » a mi-voix, un peu inquiet.

Après avoir répondu discrètement à Matriel que tout allait bien, Nyv s'avança vers l'aubergiste qui venait d'annoncer des prix honteux. Elle s'adressa à lui avec beaucoup de gentillesse et de compréhension. « Je comprends tout à fait que vous fassiez de tels prix pour les étrangers, mais je suis une Sombrelunoise. Je connais bien la région, et je viens de vous amener deux clients - en plus de moi. S'il vous plaît, faîtes-nous un prix plus correct, il est possible que nous restions ici un moment. »

Modifié par un utilisateur dimanche 7 février 2016 21:11:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Durck se senta tout petit dans cette auberge pleine de monde.
Sans même attendre les négociations de Nyv et de Matriel à propos des tarifs et après avoir regardé avec mépris l'individu qui venait de le bousculer, Durck se dirigea vers la seule table de libre. Il déposa au pied de la table son sac à dos et la corde de chanvre trempée. Comme à l'accoutumée, il s'empressa d'ouvrir son sac pour y prendre son énorme livre de recette et le poser sur la chaise pour en faire un rehausseur. Une fois assis dessus et satisfait d'avoir une place assise, Durck leva les yeux et exprima un sourire de soulagement.

Modifié par un utilisateur mercredi 3 février 2016 09:32:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Hé bien, le retour au bercail est pire que ce que je pensais. Dans mes souvenirs, les gens du coin étaient plutôt idiots, mais je ne me rappelais pas qu'ils l'étaient à ce point... Et qu'est-ce qu'ils ont tous à tousser comme ça ? C'est étrange. Je sens que l'ambiance est de plus en plus oppressante. Il faudrait faire quelque chose. Voyons-voir... Nyv s'approcha du comptoir et attendit que l'aubergiste ait fini sa conversation avec l'Ulfen.



Puis la demi-elfe s'adressa à l'aubergiste : « Mon bon ami, vos clients ont l'air d'être d'humeur maussade. Je pense qu'il est de mon devoir de les ragaillardir. Ceci devrait faire l'affaire. » Elle sortit de sa bourse deux pièces d'or qu'elle leva haut au-dessus de sa tête. Puis d'une voix forte, elle parla à l'assemblée : « Que ceux qui ne se sont pas assez abreuvés viennent boire un coup. Et je vous l'offre ! » Nyv était hélas bien placée pour connaître l'effet de l'alcool sur l'esprit des gens. Au moins espérait-elle que cela détournerait l'attention vers des préoccupations plus triviales. Après avoir tendu les deux pièces d'or à l'aubergiste en s'assurant que tout le monde les avait bien vues et avait bien compris leur rôle, elle alla s'asseoir avec ses compagnons à la table.



En s'asseyant, Nyv se perdit à nouveau dans ses pensées. C'est vraiment étrange de revenir ici. Et j'ai été un peu gênée par le fait que Matriel me présente ouvertement comme sa compagne. Je n'ai pas honte de lui, mais je crois que j'ai peur de la réaction des gens d'ici. Ou alors j'ai peur de lui attirer des problèmes.

Modifié par un utilisateur dimanche 7 février 2016 21:12:04(UTC)  | Raison: Non indiquée