...et zut ! ... "Mesdames" ? comment ça "mesdames" ?!?
La petite encapuchonnée abandonna la porte qui venait de lui claquer au nez et se retourna, vers... l'autre.
Son manteau gris enveloppait une svelte silhouette indéniablement féminine, et portait en son dos un arc long de magnifique facture, contrastant avec le carquois de cuir usé... mais bien rempli, de flèches empennées de blanc.
Elle fit l'effort de rabattre sa capuche sur ses épaules, afin de révéler son tout jeune visage au teint pâle, aux oreilles effilées manifestement elfiques ; et libéra ainsi sa longue chevelure blanche, aux ondulations fantasques autour de tresses à moitié défaites, en haut de laquelle trônait un discret peigne d'ébène, orné d'un magnifique bijou d'améthyste et d'argent, à forme de libellule portant ailes cristallines. Malgré l'évidente jeunesse de cette adolescente sans âge du peuple ancien, les yeux de pur rubis, brillant dans le jour déclinant, donnaient à son regard une acuité dérangeante, qu'elle compensait par un sourire des plus amènes :
« Bonsoir. Je suis Yulahendil Finimithil, et un peu déçue de ne trouver ici que vous...
Selon le butor qui garde cet entrepôt, il semblerait que ce convoi m'ait "posé un lapin", comme disent ceux de votre peuple.
Vous aussi... vous avez un ami, si charmant soit-il, pas aussi bien renseigné qu'il croyait ? »

Modifié par un utilisateur dimanche 7 février 2016 11:03:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

La jeune elfe opina du chef, ce qui fit onduler sa chevelure tandis qu'elle répondait :
« Bien sûr. Je serai ravie de vous accompagner... Mon intention n'était pas d'attendre ici, d'autant que les caravanes vers les Terres volées sont plutôt rares. »
L'elfe rejoignit prestement sa jument grise et sauta en selle avec aisance, pour la diriger au côté de sa compagne de voyage nouvellement promue. Prête à partir à son côté...
« Demoiselle Vendest, laissez-moi vous présenter (en elfe)"Celebròmen" qui accepte d'être ma monture, mais vous pouvez l'appeler Alba, son diminutif en votre langue. Et Tittara, mon petit dragon ailé -qu'il vaut mieux ne pas toucher, elle est urticante-, mon familier.  »
Désigné par le fin index en gantelet d'archère, le bijou-libellule anima ses ailes, sans faire mine de quitter son perchoir privilégié sur le peigne en ébène.
« Autant que je sache, pour le Comptoir, il suffit de suivre la route vers l'ouest. Vous connaissez le chemin ?  »

Modifié par un utilisateur dimanche 7 février 2016 23:36:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les deux aventurières faisaient connaissances, alors qu'elles chevauchaient vers la sortie de la ville.

Mais au bout d'une petite heure, elles arrivèrent aux portes de la route Méridionale, les gardes de la ville pressaient les gens à rentrer avant la fermeture des portes pour la nuit. Interloquées, les deux jeunes femmes se rendirent compte alors que le disque solaire s'effaçait dans le ciel du Brévoy ... Allaient elles profiter d'une dernière nuit dans le confort de la civilisation, en l'auberge du Méridien à deux pas, ou bien tenter de progresser plus avant et camper plus loin dans la campagne, au bord de la route ...

« Yula', d'accord, c'est plus simple en effet.
Erastil bénit tous ceux qui voyagent dans les terres sauvages. »
Elle lui désigna la broche qui fermait sa cape en forme de flèche encochée dans un arc.
« Je suis l'une de ses suivantes. Le Chasseur me fait l'honneur de me protéger et de m'offrir Ses grâces. Et vous ? Qui suivez-vous ? »

Arrivées aux portes de la ville, la soirée était bien engagée.
« Il serait plus sage de rester en ville cette nuit, ça nous retarde encore mais... c'est la solution la plus sage. Nous passerons suffisamment de nuits dehors pour ne pas en vouloir une de plus. Les contrées sont dangereuses et il ne sert à rien de se mettre en danger inutilement. Surtout que nous ne gagnerons que quelques heures, nous serons à peine sorties de la ville qu'il faudra se mettre en quête d'un endroit pour camper. »

Rishzan écouta la jeune elfe insister pour partir tout de suite. Celle-ci ne semblait pas avoir conscience des dangers de la forêt en pleine nuit.
« Vous comptez avancer sur la route jusque là mi-nuit ? Fort bien. Mais si les elfes peuvent voir de jour comme de nuit, ce n'est pas mon cas ni celui de Caramel, si bien que dans quelques heures à peine, je serai obligée de descendre de cheval et chaque nouveau pas sera un risque de blessure. Bien sûr, je pourrai invoquer Erastil pour quil éclaire la route mais ça serait un appel à tout ce qui traîne alentour. Non, vraiment, ça ne me semble pas être une bonne idée.
Et avez-vous de quoi vous défendre si on nous attaque ? »

Rishzan regarda la jeune elfe partir au trot, elle resta un instant sans réagir. Que devait-elle faire ? Écouter la voix de la raison, rester cette nuit en ville et laisser cette écervelée d'elfe toute seule dehors ou la suivre et s'assurer qu'elle rejoigne la caravane sans trop d'ennui ?

Elle soupira d'exaspération et serra à son tour les talons aux flancs de son cheval, poussant Caramel au trot.
« Allons-y, Caramel, la chasse commence plus tôt que prévu. Puisse Erastil savoir ce qu'on fait ! Et j'espère que cette elfe ne nous apportera pas trop d'ennui. »

La route défilait rapidement, la conversation aidant à faire passer le temps ...

Et à la mi-nuit, elles avaient atteint le Village du Gué de Nivakta. Les portes de l'enceinte étaient closes, bien sûr, vu l'heure avancée. Et comme les chevaux montraient des signes de fatigue, il leur faudrait dormir à la belle étoile ... La nuit avait d'ailleurs rafraîchit l'air ambiant.

Yulahendil eut un sincère sourire, visible au clair de lune sous les brillants rubis reflétant la clarté lunaire :
« Bien sûr. Suivez-moi jusqu'à ce grand chêne, à la croisée des chemins, là-bas, miraculeusement échappé au bûcheronnage. Sans doute l'ont-ils préservé pour son agréable ombrage qui doit être épais en été. Il offrira une vue parfaitement dégagée alentour, ainsi que feuilles et glands sur l'herbe à son pied, faisant fonction de fourrage à nos vaillantes montures. »
La jeune elfe les mena tranquillement vers l'arbre séculaire, et descendit la première, désanglant la selle comme si elle était à l'écurie, et en plein jour. Posant celle-ci au pied du tronc, elle indiqua à sa compagne :
« Passons-nous de lumière, et de feu, pour l'instant. Je n'en ai nul besoin, et ce bois ancien n'aimerait pas ça. Je vais prendre ce tour de veille. J'ai le postérieur bien talé après ces heures de chevauchée, et plus besoin d'être debout que de rêver, et pî je dois aussi méditer avec Tittara. Alors installez-vous Rishzan, reposez-vous, et dormez quelques heures ; si vous avez froid, je viendrais vous réchauffer. Je vais m'occuper des chevaux et leur expliquer pourquoi on repartira tôt. Et je les attacherai cette nuit... Caramel n'a pas l'habitude d'être laissé libre, ni de Celebròmen. »
Tout cela semblait aller de soi pour la svelte silhouette à la (longue ?) chevelure fantasque, qui commença à marmonner en hennissant et soufflant, tandis qu'elle étrillait tranquillement sa jument.

Modifié par un utilisateur mardi 16 février 2016 11:12:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Yulahendil précisa :
« Ne vous inquiétez pas pour Caramel ; je le brosserai après Celebròmen, il est d'accord, c'est très courtois de sa part. Hi ! hi ! Apparemment, il n'est pas trop fatigué... et sûrement moins que nous, hi ! hi ! hi ! »
Et quand Rishzan reprit la parole, elle repartit d'un rire léger :
« Bien sûr. Pas la peine de vous en inquiéter, Rishzan. Hi ! hi ! Certes, nous autres de l'ancien peuple ne dormons pas, mais je devrai tout de même prendre quelques heures de repos à rêver... après vous, et après les heures les plus noires de la nuit. Si vous disposez d'éclairage, vous pourrez ramasser du bois mort et comme ça pendant votre tour de veille, vous pourrez faire un feu discret, si vous voulez vous réchauffer ; mais vous l'éloignerez du tronc et de ses racines, si vous le voulez bien.  »

Modifié par un utilisateur jeudi 18 février 2016 00:58:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

La fin de nuit, bien que fraîche se déroula sans encombres ... il faut dire que la proximité du Village de Nivakta devait y être pour quelque chose.

Après les préparatifs du matin, les deux voyageuses reprirent la route ...

Elles croisèrent quelques marchands, et paysans, avant d'arriver en fin d'après midi aux pieds du Fort Sereno.
Dernier bastion des terres civilisées, la garnison de pierre se dressait sur son promontoire dominant la confluence de la Corneille et de la Kiravoy. Faces aux hautes montagnes des Nomens, il semblait cependant de dimensions modestes ...

Après avoir refait le plein de vivre et une bonne nuit de sommeil, elles repartirent à l'aube avec l'espoir d'avancer vite sur le territoire dangereux des terres volées. Le temps avait été clément jusqu'à présent, et bien qu'elles furent épargnées par la pluie, une vague de froid en provenance du Lac des Brumes et des Voiles, les firent s'équiper plus chaudement ...

Le voyage se déroula sans mauvaises rencontres, les envoyés du Brevoy avaient du travailler efficacement ... la route Méridionale du Rost semblait des plus sûres.

Mais, elles déchantèrent rapidement ... en fin d'après midi du 2ème jour après Fort Serenko, elles rattrapèrent le convoi de marchands, ou plutôt ce qu'il en restait ...

Deux carcasses de chariots renversés, dévorées par les flammes maintenant éteintes, de nombreux cadavres autour, dont ceux des chevaux, décoraient de façon macabre la route ...

il reste 3-4h de voyages pour arriver au comptoir

Modifié par un utilisateur jeudi 25 février 2016 22:18:29(UTC)  | Raison: Non indiquée