La veille du départ, Larissa décida d'aller dire au revoir aux habitants de Ravengro qu'elle avait pu côtoyer et apprécier. Elle n'allait probablement pas remettre les pieds dans ce pays arriéré de sitôt, et il aurait été inconvenant de ne pas leur faire ses adieux. Certains me manqueront quand même... fut-elle forcée de reconnaître en son for intérieur.

C'est de son habituelle démarche de princesse taldorienne qu'elle se rendit au Démon Ricanant. Les paysans, ça aimait bien boire -c'était connu- et elle pourrait sans doute trouver nombre d'entre eux autour d'une chopine, peu importe l'heure du jour ou de la nuit.

« Bonjour monsieur Elkarid ! Bonjour Pevrin ! » lança-t-elle à Zolkar et son fils tout en se dirigeant vers le comptoir, en se demandant quelle image elle pouvait bien donner d'elle-même en cet instant. « Comment allez-vous aujourd'hui ? » lança-t-elle à l'homme avec le même sourire charmeur que d'ordinaire. « Vous auriez un cocktail pour moi...? Quelque chose de léger...je ne tiens pas l'alcool, vous comprenez... » minauda-t-elle, rosissante. « Une Damoiselle en Détresse ? Un Baiser de la Mante ? » Elle avait pu goûter ces boissons à Kavapesta, et elles lui avaient plu. « Hihi, c'est amusant. La mante, c'est le masque que je portais à la fête. » Mais il le sait sûrement déjà, songea-t-elle. Entre Jominda, Zaonessa et elle, les jolies femmes avaient été concentrées en un seul endroit, et l'oeil masculin devait s'être naturellement porté sur leurs robes outrageusement révélatrices.«  Vous vous y êtes bien amusés ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 18 mai 2016 13:05:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Larissa accepta de se faire servir gratuitement. Le privilège d'être belle ET héroïque ! Zolkar ne connaissait pas le Baiser de la Mante, comme elle s'y attendait. « Hélas, à part la tomate, je serais bien incapable de vous dire ce qui se trouve dans la recette ! Une Demoiselle en Détresse, ce sera parfait ! » accepta-t-elle avec un clin d'oeil.

Elle leva son verre avec élégance. « Non, à la vôtre, monsieur Elkarid ! À la vôtre, à celle de Pevrin, et de tous les habitants de Ravengro ! » et elle trempa ses lèvres dans la Demoiselle en Détresse. Le goût était conforme à ses souvenirs. « Zaonessa...oh, oui on s'entend bien. Elle est...amusante ! » répondit-elle au tavernier avec un sourire énigmatique. « Mais je suis bien d'accord avec vous. Les Pharasmites, ils sont bien trop stricts ! Heureusement qu'il y a des exceptions. Merci pour l'accueil que vous m'avez fait en tout cas, lors de ma première nuit ici. Je ne l'ai pas oubliée. » Tout en écoutant Zolkar, Larissa balaya la salle du regard, à la recherche d'un visage connu.

Berk... songea la changeline, qui ne prêtait déjà plus attention à ce que Zolkar pouvait lui raconter. Adivion Pourfendeur-de-pécore avec la frigide Shanda Faravan ? Elle préférait ne pas savoir ce que ces deux-là se disaient, espérant seulement que ça n'était pas une sombre histoire d'amour qui aurait fait du mal à Kendra.

Avant d'attraper la nausée, elle se détourna d'eux. Le bras-de-fer avait l'air beaucoup plus intéressant ! Larissa leva ses fesses du tabouret sur lequel elle était assise, se demandant si Zolkar les trouvait dignes de vénération, et s'approcha de la table où avait lieu le bras de fer d'une démarche chaloupée. Elle posa vingt pièces d'or sur la table dans un effet théâtral. « Allez-y, Riff ! Montrez-lui que ça n'est pas la taille qui compte ! » cria Larissa.

Elle fut tentée un instant de l'aider à gagner -en semant quelque vision cauchemardesque dans l'esprit de son adversaire, par exemple- mais quelque chose la retint. Elle avait l'intuition que la petite halfeline en avait sous le pied, et n'avait peut-être pas besoin d'elle. Qu'elle gagne ou qu'elle perde, Larissa lui paierait un coup à boire.

Modifié par un utilisateur mercredi 25 mai 2016 18:13:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Larissa resta un peu sur sa faim. Riff avait gagné, et la compétition avait été serrée, mais Larissa s'était attendue à voir de la sueur, du sang et des larmes ! A voir la table se fendre ; voler en éclats ! Mais non, ça n'avait été qu'un bête bras de fer.

« Bravoooo, Riff ! Vous l'avez écrasée, cette vieille bique arthritique ! » applaudit-elle gaiement, heureuse d'avoir misé sur le bon cheval. Peut-être avait-elle été un peu dépensière malgré tout : vingt pièces d'or, ça n'était pas rien. « Nous partons demain...et avec Trestelame, sans doute, comme vous le savez peut-être ! Qu'est-ce que je vous offre à boire ? »

« Je vous le promets, Riff, je ferai attention à elle, » certifia la changeline. Elle était sincère ; elle avait beau s'être jouée de Trestelame, elle la trouvait désormais plutôt sympathique, et ne souhaitait pas qu'il lui arrive malheur...quelque forme que pût prendre ce malheur. Je garderai un oeil sur Lukas et elle. Elle n'avait pas oublié le regard brûlant du Kellid, quand il l'avait serrée contre lui. Ça l'inquiétait un peu.

« Dites, Riff, puisque je vous ai sous la main... » commença-t-elle, joyeuse « ...il va bien, monsieur Caeller ? Il n'a pas l'air de beaucoup s'intéresser aux femmes, de ce que j'ai pu voir pendant notre séjour ici. Je me demandais s'il avait quelqu'un dans sa vie. » Elle ajouta, sur le ton de la confidence : « Une amante secrète ? Hihi ! Allez, dites-moi ! Je serai partie demain, de toute façon ! »

Larissa était assise devant le feu de camp de la Clique Tordue. Les yeux rougis par les larmes, elle regardait, hypnotisée, les flammes danser et crépiter devant elle. Ma vraie famille est encore vivante. J'ai un autre père qu'Ashton, et il se nomme Raimund. Et j'ai une demi-soeur nommée Theresa, qui n'a rien d'une guenaude, elle. Elle n'a rien d'un monstre... contrairement à moi et ma mère, Oktavia.

Il allait lui falloir du temps pour digérer ces informations. Pourquoi les choses étaient-elles toujours si compliquées ? D'où tirait-elle ses pouvoirs mentaux ? Pourquoi Raimund était-il aller copuler gaiement avec la première guenaude venue ? Pourquoi Zao n'avait-elle rien cherché à savoir, elle ? Comment pouvait-elle être aussi courageuse, quelles que soient les circonstances ? Comment faisait-elle pour ignorer ses origines et se concentrer sur l'avenir ? Et comment pouvait-elle ne jamais douter de son "amour" envers Larissa ?

Zaonessa paraissait aussi pleine de certitudes que Larissa était rongée de doutes.

La jeune changeline avait un mal de crâne persistant, et n'aurait probablement pas pu lancer le moindre sortilège, si elle avait voulu. Tout en regardant Kaleb du coin de l'oeil - il n'est pas si laid, en fait, et ses cheveux sont plus longs que les miens - elle laissa son esprit vagabonder vers d'autres horizons. Elle pensa à Ravengro. A Kendra, à Gandor et à cet arrogant môssieur-je-sais-tout d'Adivion Adrissant. Elle pensa à Benjen Caeller. Comment peut-il vouloir coucher avec l'apothicaire ! se demanda-t-elle avec fureur en repensant à son échange avec l'adjointe Riff. Il a eu l'outrecuidance de refuser mes avances, mais que peut-il bien trouver à cette...cette traînée ?! Jominda Fallebridge était un peu plus âgée que Larissa certes, mais la changeline était - de son point de vue - beaucoup plus belle et gracieuse. Et surtout, infiniment moins provocante et aguicheuse dans ses tenues...enfin, mis à part lors de l'enterrement, mais ça n'était pas volontaire.

Remuant le couteau dans la plaie, elle conclut : Tout ça, c'est juste parce qu'elle a plus de poitrine !, avant de poser la tête sur ses genoux, autour desquels elle avait passé les bras. C'est ce moment que choisit Lukas Merrimac pour revenir à la charge.

« Ca va ? Tu tiens le coup ? » demanda le Kellid en lui posant une main sur l'épaule.

Qu'est-ce qu'il me veut encore ?! Elle songea d'abord à le repousser violemment, mais le pauvre ne méritait sans doute pas ça. Il avait déjà fait montre de délicatesse, plus tôt dans la journée, et Larissa lui avait battu froid. Elle décida donc de ne pas châtier l'impudent pour lui avoir touché l'épaule.

Sans quitter les flammes du regard, elle articula : « ...pas vraiment. Je viens de découvrir que j'ai été conçue dans l'utérus de...de ce truc infâme. Tu te rends compte ?! Ma mère ressemble à une vieille goule verdâtre, édentée et bossue, et il y avait de bonnes chances pour que je finisse comme elle ! Cette voix dans ma tête m'appelait à la rejoindre, je l'ai compris maintenant... et devant ma résistance, elle m'a poussé à la folie. »

Tournant soudain son visage vers Lukas : « Au fait, tu as parlé à cette grognasse en aklo, tout à l'heure, non ? Qu'est-ce que tu lui as dit ? » demanda-t-elle, curieuse.

Modifié par un utilisateur mercredi 3 août 2016 04:40:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ce n'est que quand Lukas déposa sa cape sur ses épaules que Larissa se rendit compte qu'elle avait effectivement froid, et que le feu ne parvenait pas à la réchauffer. Les paroles de Lukas étaient délicates, ces temps-ci, et il était plein d'attentions. Depuis qu'il faisait des galipettes avec Trestelame, le magicien avait gagné en tact, c'était certain.

Elle tourna la tête vers Lukas, se demandant s'il était vraiment sincère ; elle n'avait rien oublié de son comportement, quelques jours plus tôt. Elle ne fit aucun commentaire sur sa beauté - elle ne faisait aucun doute - mais elle n'était pas si sûre d'être aussi forte que Lukas le laissait entendre. Zaonessa était tellement plus courageuse, tellement plus sûre de ses choix...

« ...J'aimerais apprendre l'aklo, comme tu l'as proposé, » déclara-t-elle au Kellid défiguré. « Que je puisse comprendre les paroles d'Oktavia dans ma tête, si jamais elles recommencent à m'envahir. » Tout en étirant les jambes et en agitant les orteils près du feu, elle ajouta : « J'ai jamais eu la chance d'apprendre une autre langue ; je ne suis pas certaine d'être très douée pour ça... ce sera long ? Peut-être que Zao sera intéressée, elle aussi. »

Soudain, elle avança la main vers lui. Un geste inattendu... mais ça n'était que pour caresser Chouffe, dont la tête dépassait des robes du mage. Larissa avait noué plus de liens avec lui que les autres membres du groupe, ne ratant jamais une occasion de papouiller la petite boule de poils. Elle le caressa entre les oreilles, puis le gratifia de multiples grattouillis sous le menton : les chats adoraient ça, elle le savait bien. « Hihi, il est vraiment trop mignon, » commenta-t-elle, alors que l'animal s'était mis à ronronner bruyamment. Quel son apaisant. Lukas ne doit jamais être triste, avec Chouffe à ses côtés.

Tout en observant la poitrine de la bête se soulever au rythme de sa respiration, elle déclara d'un air absent : « Où est Trestelame ? Ne devrais-tu pas être avec elle...? Comment ça va d'ailleurs, entre vous ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 4 août 2016 05:26:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Un entraînement oral, c'est bien, » rétorqua la jeune femme. « Je n'ai pas trop l'habitude des bouquins, je préfère la pratique à la théorie ! » Larissa écouta ensuite, agacée, le Kellid parler de Zaonessa en des termes peu amènes. La situation entre eux deux n'avait pas l'air de s'arranger, et Larissa devrait bien y faire quelque chose, le plus tôt serait le mieux. Elle répondit à Lukas d'un ton apaisant :« Elle a bien des qualités que tu ne soupçonnes pas, c'est moi qui suis chanceuse. »

Elle écouta avec attention le mage lui livrer son coeur. Comme elle le pensait, il n'était pas certain de ses sentiments envers Trestelame. Larissa allait prendre la parole quand Lukas lui fit soudain des révélations étourdissantes. « Si je puis me permettre une question plutôt intime, comment faites-vous entre Zaonessa et toi, n'avez vous pas un sentiment de manque d'un homme? Quand j'ai passé la nuit avec Jominda elle semblait dans un grand manque d'homme par exemple et semblait si soulagée d'assouvir ses envies...  »

Elle s'empourpra aux questions indiscrètes du mage -qui faisait preuve d'une indélicatesse flagrante - puis demeura coite de stupéfaction en apprenant ses coucheries avec l'alchimiste de Ravengro. Jominda ?! Il a passé la nuit avec cette guenon ? Que...mais comment ? Elle repousserait le shérif Caeller depuis des années, et tomberait dans les bras d'un type difforme à la première occasion ? Elle affûta son regard, cherchant à capter celui du Kellid. Plutôt que de répondre aux questions sur sa relation avec Zaonessa, elle rétorqua, d'un ton scandalisé :« Jominda ? Toi aussi...? Mais...quand ça ?! Par l'abricot de Calistria, qu'est-ce que vous avez tous avec Jominda Fallebridge ? » tonna-t-elle. Puis, après s'être assurée que personne ne les écoutait, elle ajouta dans un murmure : « C'est parce qu'elle a des gros seins, c'est ça ?! »

Larissa était vexée. Elle détestait Jominda Fallebridge - pour des raisons dont elle était intimement persuadée du bien fondé évident - et que la succube ait pu s'envoyer en l'air avec Lukas la répugnait au plus haut point. Et pourquoi pas Gandor ou Muricar ?!

Zaonessa se rend à son tour à l'église de Pharasma.

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Zaonessa cherche un alchismiste enfumeur d'abeilles

«  Il doit bien y avoir une boutique quelque part dans cette foutue ville  »