agnimar, enfin !
Cela faisait plusieurs jours que ce fumier de Ionacu en rabattait les oreilles à tout le petit cirque sur la belle Magnimar. Du haut d'une lointaine colline, les membres volontaires ou forcés du cirque pittoresque ne purent que laisser leurs bouches béer de stupéfaction tant le spectacle était saisissant. La ville vue de loin était splendide !

Affalée aux pieds du gigantesque pont géant que l'on nomme l'Irespan, elle s'était développée en partant à l'assaut de la ruine cyclopéenne et de la campagne alentour. Ionacu sourit un instant, puis remit ses "gens" en marche à coup de paroles acerbes de sa voie de stentor :
« En avant tas de punaises, vous croyez que les dragons ou les voiles d'or et les pièces d'argent de ces bourgeois ventrus vont nous venir toutes seules dans les poches ? Allez ! »

La petite troupe reprit son chemin.

Lourdement entravé et attaché à la grande charrette contenant notamment sa cage, le puissant Krajazyk reprit alors son travail de bête de somme, aiguillonné par le plus jeune des deux frères Zstelian, le malingre Brutilio, qui agita fiéleusement son fouet devant les yeux du demi-orque :
« T'as entendu sale engeance de pute ? t'as intérêt à avancer et à filer droit ! har har har »

Le harnais de cuir, prévu pour un boeuf, pesait lourdement sur les épaules du demi-orque qui activait ses puissantes jambes pour suivre la roulotte précédente de la diseuse de bonne aventure, la mère Zstelian, une espèce de "vieille" pute varisienne vérolée, dont les deux fils jouaient aux petits tyrans avec l'esclave Krajazyk.
Ce dernier soupçonnait la "vieille" Rabia Zstelian d'avoir réchauffé, voir de réchauffer encore parfois, la couche de ce salaud de Ionacu lorsqu'il l'acceptait, ce qui expliquait sans doute qu'il était plutôt coulant avec les frères Zstelian.

Gérudile, l'halfeline qui jouait le rôle de cantinière, passa en trottinant devant Krajazyk en lui adressant un sourire désolé et encourageant. De tous, elle était la seule à parfois lui montrer un peu de compassion, lorsque le colosse verdâtre ne se montrait pas trop sombre d'humeur, sans doute parce que des membres libres du cirque elle était celle qui subissait le plus la cruauté ou les moqueries des autres.

Après une bonne heure, la petite troupe arriva enfin aux faubourgs Sud de la ville, un ramassis de cabanes et de tentes éphémères qui s'étalait aux pieds des murailles du quartier d'Ordellia.
« Pas question de loger en ville », avait déclaré Ionacu dans la matinée, « les aubergistes vous assassinent avec leurs prix, même pour des places dans la paille propre... Nous nous représenterons aux portes de la ville, j'ai un arrangement avantageux, vous verrez ! »

Au milieu du campement provisoire de marchands, mercenaires, paysans et miséreux de toutes sortes, qui stagnaient aux portes de la ville, parmi lesquels se trouvaient diverses caravanes marchandes ou varisiennes pures souches, la petite caravane stoppa devant une longue tente crasseuse, aux parois renforcées de planches, qui trônait sans doute là depuis longtemps. Ionacu y entra et, après de longues minutes pendant lesquelles les trognes pas toujours très engageantes des gens du coin les reluquèrent tous sous toutes les coutures, tandis que les garnements croteux du coin couraient en tous sens au milieu des chariots et allèrent même provoquer Krajazyk de quelques bravades, Ionacu ressortit de la taverne de toile avec un varisien courbé qui cracha sa chique sur le sol sec avant de les guider lentement vers un emplacement dégagé à proximité des portes. Le vieux varisiens serra la main de Ionacu, recevant sans doute un misérable pourboire et le "Grand Cirque Bonzini des Mystères de la Varisie" put enfin poser ses loques. Krajazyk ne savait pas d'où venait le nom de Bonzini, personne n'en avait parlé devant lui et il n'avait pas demandé.

Krajazyk fut plus lourdement entravé avant qu'on lui dégage le harnais de la charrette qu'il tractait pour être reconduit dans sa lourde cage.
« Sois sage la bête, t'auras p'tet du rab d'avoine ce soir », plaisanta Brutilio tandis que son frère Greorg et que le garde du corps et avaleur de sabre de Ionacu, Freolin "Le fils du satrape", aux muscles saillants, le menaient dans sa cage et refermaient le lourd cadenas d'acier nain qui maintenait close la porte.

Jetant un regard peu amène à Krajazyk, Freolin grimaça en indiquant avec un accent de Korsova à couper au couteau :
« T'ferais bien de pas l'contrarié d'trop Bruti, pourrais te renfoncer la trogne d'un coup c't'animal... »

Les divers membres du cirque s'activèrent à placer les roulottes contenant les pitoyables animaux et monstres en un petit cirque à l'entrée payante, tandis que le "chapiteau", un ensemble de bâche permettant de donner un spectacle sans trop craindre la pluie, était monté à proximité de la route menant aux portes de la ville. Krajazyk avait entendu dire que la ville comptait plusieurs lieux de jeux et d'attractions plus ou moins comparables à leur cirque, voir bien mieux, mais aussi de vastes et majestueuses arènes donnant des spectacles autrement plus palpitants et enthousiasmant, mais aux prix aussi plus prohibitifs. Ionacu espérait bien que la caravane se ferait une petite santé à proximité des portes de la ville, mais Krajazyk s'en moquait, il ne verrait jamais la couleur de la moindre pièce de cuivre...

Les deux dompteurs de monstres et leurs aides, ainsi que Ivordal le magnifique, le prestidigitateur, et les frères Zstelian s'affairaient à monter les bâches et les tentes, avec l'aide des acrobates nains et de trois esclaves dociles, qui ne portaient eux que le collier de fer en signe d'asservissement, à la différence de Krajazyk, dont les chaînes pesaient sur les épaules, les poignets et les cuisses...

Ton perso est en mode "esclave" donc sans équipement, sauf éventuellement si tu le souhaites des trucs qu'il a bricolé vite fait et qu'il garde cachés sur lui (dans ses vêtements). Je te laisse faire un post de situation/sentiments, et éventuellement interpeller les Pnjs auxquels il pourrait vouloir parler et j'enchaine...

Modifié par un utilisateur mardi 16 août 2016 17:45:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

rajazyk se réveilla à la nuit tombée. Il faisait sombre, mais de nombreux feux de camps brillaient à travers les tentes du grand campement sommaire qui constituait les faubourgs du quartier d'Ordellia.
Une choc contre la cage le tira complètement du sommeil : un homme, un varisien pauvrement habillé et le cheveux rare, tenant une lourde morgenstern venait de frapper la cage et le lorgnait d'un air calculateur.

Ionacu sortit de l'ombre, accompagné de Fréolin l'avaleur de sabre, et s'adressa à l'inconnu :
« Alors ? Je ne vous avais pas menti, c'est un véritable colosse. Et il sait très bien se battre !  »

Le varisien lorgnait vers les muscles et les cicatrices du demi-orque avant de s'adresser à lui :
« Tu comprends ce que je dit toi ? Lève toi un peu et fais moi voir ton jeu de jambe ! »

Modifié par un utilisateur mercredi 17 août 2016 14:45:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

éployant son imposante stature dans sa cage, Krajazyk dominait l'ensemble des présents d'une bonne tête. Le varisien cependant ne recula pas. Tout juste Krajazyk put entrevoir qu'il tenait plus fermement son arme.

Se tournant vers Ionacu, il reprit leur conversation :
« Mouais, il pourrait convenir, mais il a intérêt à être aussi bon que tu le dis Méschfin, je te rappelle que l'Officiant n'aime pas les déconvenues et qu'il punit sévèrement ceux qui gachent son spectacle, que ce soit ceux qui jouent dedans que ceux qui les ont conseillés...  »acheva le varisien avant de cracher un jus de chique noirâtre au sol près de la cage de Krajazyk et de lorgner vers le demi-orque pour s'assurer qu'il avait lui aussi compris le message.
« Allez fais venir ton monstre. Le spectacle doit continuer, comme qu'y dit. »

« Cesse de t'inquiéter », glissa Ionacu d'un ton doucereux, « il connaît son affaire. » Sur un signe de Ionacu, Freolin s'avança avec les lourdes menottes d'acier naines qu'ils utilisaient pour attacher les mains du demi-orque dans son dos quand ils devaient le déplacer longtemps. Ionacu craignait manifestement un épanchement de violence de la part de Krajazyk et s'assurait toujours qu'il soit un maximum entravé pour limiter la casse au cas ou.

Freolin fit signe à Krajazyk de se tourner et le menotta les mains dans le dos, fixant une chaine aux menottes pour le tenir comme en laisse. Malgré sa stature déjà impressionnante, Freolin semblait lui aussi peu rassuré par le demi-orque.
« Allez, sois sage et fais ce qu'on attend de toi et Ionacu se montrera généreux mon gars. P'têt qu'on pourra te trouver une p'tite chatte si t'es vraiment bon ce soir... »

Le petit groupe, guidé par le varisien, se mit en route à pied. Krajazyk aperçu du coin de l'oeil une petite silhouette qui se dissimulait dans les ombres des tentes et qui leur emboîta le pas. Il cru reconnaître la silhouette de Geruldil, mais ce pouvait sans doute être n'importe qui.

Le varisien leur fit pénétrer l'enceinte de la ville par une poterne en graissant la patte du sergent du guet qui lorgna vers Krajazyk un regard plus que dur. Sans doute encore un ancien soldat ayant combattu contre les orques du Belkzen...
Ils suivirent une grande artère traversant un quartier cosmopolite, mais en grande partie calme, si ce n'étaient quelques tavernes. Bientôt Krajazyk pu humer à son aise l'air marin et les embruns, tandis qu'ils laissèrent sur leur droite une place où semblait avoir lieu un spectacle dans un amphithéâtre naturel à ciel ouvert, et qu'ils débouchèrent peu après sur un pont solide enjambant l'estuaire de la Yondabakari. Ils traversèrent un quartier, ou plutôt une île, plein de fabriques et d'atelier fermés, dans laquelle résonnaient les quelques coups d'outils de rares artisans travaillant à cette heure avancée de la nuit. Ils ne croisèrent que de rares passants, la plupart en groupes, mais devisant joyeusement pour la plupart. La ville regorgeait de parfums caractéristiques d'une grande métropole, rappelant à Krajazyk son enfance à Korsova, la grande soeur de Magnimar.

Un nouveau pont au-dessus de la rivière débouchant sur une grande artère qu'ils quittèrent rapidement en tournant à gauche dans une rue sombre, avant d'enchainer les tournants dans des voies de plus en plus petite, jusqu'à ce qu'au bout d'un moment, ils finissent par circuler dans de sordides et puantes ruelles sombres, entièrement couvertes par les étages supérieurs et les toits des maisons et cabanes à étage entre lesquelles elles tortuaient.
Le vieux varisien les guida jusqu'à une vieille maison de pierre aux murs avachis et gonflés, dans laquelle ils pénétrèrent.

Le varisien indiqua une large pente qui passait sous une arche et descendait vers un souterrain peu éclairé tout en s'asseyant à une table pour prendre un pichet de vin et le boire au goulot.
« Collez le dans une des cellules, il sera appelé par l'autre coté. Vous pouvez aller assister au spectacle, l'Officiant sera sans doute content de vous y voir.  »
Ionacu hocha la tête et Freolin et lui menèrent Krajazyk vers une cellule éclairée par un torche qui ne faisait pas de fumée. Si la cellule était humide et sale, la paillasse semblait fraîche et un pichet de vin coupé d'eau, ainsi qu'un seau d'aisance propre apportaient un certain confort. Freolin le détacha et recula hors de la cellule avec précaution.

Lorsque la porte se referma sur un clic métallique, Krajazyk s'aperçut qu'une seconde porte se trouvait sur un mur adjacent, une porte d'acier décorée de figures complexes. Une rumeur enjouée et des cris étouffés, ainsi qu'un vrillant râle d'agonie passaient à travers cette porte d'acier.

La porte de bois par laquelle il était arrivée se rouvrit sur le varisien, sans armes. Il jeta à l'intérieur de la cellule deux lourds sacs de jute. L'un d'eux contenait diverses armures tachées de sang et rapiécées, ainsi que des pièces d'armure à l'utilité douteuse, mais décorées de visages grimaçants ou de créatures terrifiantes.
Le second contenait un assortiment de petits boucliers et d'armes de combat rapproché, ainsi qu'un Klar en acier, imitation sans âme des formidables klars shoantis que Krajazyk avait vu une fois aux bras de puissants guerriers.

en refermant la porte, le varisien ajouta : « équipe toi mon ami, ce sera bientôt à toi et t'as intérêt à en donner aux gens pour leur argent. »

Modifié par un utilisateur jeudi 18 août 2016 18:02:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

a lourde porte d'acier s'ouvrit d'un coup, comme par magie dans un fort claquement métallique alors qu'elle heurtait le mur de la cellule. Krajazyk affermit sa prise sur la rondache à pointe et le kukri qu'il avait prélevé dans le sac, tout en faisant jouer ses épaules pour achever d'ajuster l'armure de cuir cloutée qu'il avait enfilé. Quelques dagues passées à sa ceinture parachevaient le tableau de brute qu'on attendait sans doute de lui.

Le spectacle qui s'offrit à Krajazyk dans la rectangle de lumière qui déferla par la porte fut à la hauteur de ce qu'il avait vu dans les pires moments de sa vie. Les corps sans vie et mutilés de plusieurs humains maigrichons et attifés à la va-vite de breloques shoantis gisaient dans une mare de sang sur le sable d'une arène clandestine qui n'était rien d'autre qu'une immense cage. De l'autre côté des barreaux, il apercevait une foule bigarrée mêlant personnages aisés et va-nu-pieds divers qui se gorgeaient du spectacle brutal. Krajazyk connaissait ce genre d'endroits ou les pulsions les plus viles étaient assouvies.


Une voix de stentor couvrit les brouhahas et cris excités :
« Alors que les perfides et cruelles tribus gobelines du plateau de storval venaient enfin de défaire leurs ennemis ancestraux des clans shoantis, ils durent faire face à une terrible menace, bien plus grande que ce qu'ils avaient pu imaginer : Le terrible chef de guerre BLECKSEN ! Dont nous sommes fiers de vous offrir, en exclusivité en nos murs, le fidèle portrait terrifiant en chair, en os et en acier !  »

Krajazyk aperçu la silhouette massive d'un homme aussi large de panse que d'épaules, couvert de brocard et dégoulinant de sueur, qui hurlait dans un portevoix semblant fait d'or. Mais il aperçu surtout dans l'arène qui s'ouvrait à lui, quatre gobelins équipés de tranchechiens dégoulinant de sang et de boucliers aux couleurs criardes qui formèrent un petit groupe rapidement et se tournèrent vers lui, se pourléchant des babines déjà pleines du sang de leurs précédentes victimes.

Battlemap
Init stp

Modifié par un utilisateur mardi 23 août 2016 18:55:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Il ne faut que quelques secondes à Krajazik pour comprendre la situation et il sait que si il fonce tête baissée dans le tas de peaux vertes, ils vont le couper en morceaux.

Se coller au mur, ne pas se faire pendre en tenaille, ne pas offrir son das à ses adversaires.

Krajazik longe le mur et vient se placer dos dans l'angle du pilier. Il fait passer son kukri dans sa main de bouclier, se saisi d'une dague et tente sa chance en la lançant sur le gob' le plus procheGrosGob 2.

Modifié par un utilisateur mercredi 24 août 2016 08:23:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bien qu'il ai reçu une estafilade, la seule chose que Krajazik sentait étaient les grains de sables qui passaient entre ses orteils.

Fléchi sur ses jambes, il rendit coups pour coups aux deux gobelins qui venaient lui faire la peau.

Toujours adossé au mur, le sang-mêlé profite de ce que le gobelin vient de le charger pour contre-attaquer alors que celui-ci à baissé sa défense ...