agnimar... encore et toujours Magnimar...
Assise sur un confortable fauteuil du manoir familial, Annabeth laissait son regard errer au loin sur les bâtiments du quartier d'Albâtre, et notamment sur le magnifique manoir de la société des Eclaireurs de Pointesable, propriété de la célèbre et aventureuse Sheila Heidmarch et de son époux, les fondateurs de la Loge des Eclaireurs de Magnimar. Annabeth rêve d'une vie aventureuse et pleine de dangers et de combats au cimeterre.

Ses mains rejouent inconsciemment les passes d'armes que le Père Grédive lui a montré le matin même tandis qu'elle s'exerçait avec l'un des jeunes disciples de ce haut-prêtre de Sarenrae.
Les dons au culte de Sarenrae et les faveurs reçues en retour, comme les divers cours dispensés par les hauts dignitaires du culte aux enfants de la maison, sont bien les seuls actes qu'Annabeth jugeait parfait de la part de son père.

Elle ne cessait cependant de s'étonner de ce que le Père Grédive lui-même venait parfois donner quelques cours de théologie, de danse ou d'escrime aux enfants Lameverte. Cet illustre et éminent prêtre austère et exigeant était un véritable notable et une personnalité influente, qui aurait sans doute pu se dispenser une telle corvée. Si Thalel était de loin le meilleur épéiste de la famille, le Père Grédive semblait porter une attention particulière à Annabeth, la corrigeant sans cesse et la contraignant à faire et refaire les mouvements complexes qu'il lui apprenait, lui permettant de réaliser des coups habiles et puissants malgré sa musculature bien inférieure à celle de son frère.


C'est un autre de ses frères qui déboula dans sa chambre, les cheveux aux vents et le regard pétillant de malice, Riev s'adossa au mur, face à Annabeth et pencha la tête faisant l'une de ses moues irrésistibles, qui lui valaient nombre de conquêtes :
« Ma chère soeur, tu sais comme je t'aime ! Et bien figure toi que j'ai réussi à nous faire invités au Petit Bal privé du Seigneur-Maire, qu'il donne ce soir dans sa ménagerie ! N'est-ce pas un exploit digne de notre nom ? sourit le jeune homme, les yeux pétillants de malice :
Nous devons cependant absolument être quatre et équilibrer mâles et femmes, sans quoi nous ne pourrons rentrer... Eltho vient bien sur. Et toi. Mais je ne sais à qui penser pour jouer la quatrième...  »

L'attirance de Riev pour la belle Julie Nuitbleue n'était guère un secret pour Annabeth, sa meilleure amie et elle plaisantant régulièrement sur les multiples tentatives de son frère de conquérir celle qui toujours le repoussait gentiment, refusant de n'être qu'une conquête parmi d'autres... Annabeth soupçonnait son amie d'être fort éprise de Riev, mais Julie n'avait jamais avoué.

Riev la regardait toujours en souriant, certain de l'effet que cette annonce provoquerait. Le Petit Bal privé du Seigneur-Maire était l'une des soirées les plus excitantes de l'année à Magnimar : organisée à l'origine par le Seigneur-Maire pour rechercher des épouses pour ses fils et neveux, elle avait peu à peu évolué ces trois dernières années, sous l'influence des fils du Seigneur-maire qui en étaient désormais les organisateurs, et rassemblait dorénavant la crème de la jeunesse magnimarienne dans une ambiance exotique et fantasque qui faisait fantasmer ceux qui n'y assistaient pas. Annabeth n'y avait jamais été conviée, sa race étant sans doute un blocage s'agissant d'épouser un humain...

On est en mode préquel : Annabeth n'a pas encore sa lame noire ! Elle dispose cependant de toutes ses autres armes, ainsi que de son grimoire (pas de consommables, si ce n'est une potion de soins modérés et une de soins légers).

iev sourit d'un air innocent lorsque sa soeur prononça enfin le nom qu'il attendait

« Rendez-vous au parc d'albâtre ce soir avant le dîner, vous pourrez y admirer des apprentis gladiateurs en exhibition en nous attendant.

Ah, et surtout soeurette, fais toi belle ! Vraiment belle ! » Sur un clin d'oeil le jeune elfe virevolta et s'en alla.
Il laissa derrière lui un léger fumet de ce parfum hors de prix qu'il affectionnait pour la semaine en cours, suivant en celà la mode frivole de la jeunesse dorée de Magnimar.

lors qu'Annabeth descendait le grand escalier de marbre menant au hall d'entrée luxueusement meublé (accessoire indispensable pour impressionner ses partenaires d'affaires indiquait son père), elle eu la mauvaise surprise de voir la porte du Salon de travail qui se trouvait au rez-de-chaussée s'ouvrir et son père en sortir en compagnie de son frère aîné Thalel. Les deux hommes semblaient parler d'une affaire commerciale importante, car son père acheva sa phrase destinée à Thalel en ces termes : « ...celà nous permettra de réaliser une très grande économie sur nos achats et d'ainsi considérablement augmenter nos marges... Je sais, je sais, c'est risqué et ces korsoviens ne sont guères fréquentables, mais enfin, nous faisons des affaires ! »

Apercevant sa fille qui descendait l'escalier, il lui adressa un grand sourire et se plaça sur son chemin.
« Ah, ma fille, quelle joie de te voir si studieuse en tes leçons d'escrime. Le père Grédive dit grand bien de toi sais-tu ? Ah, mais je vois que tu pars t'entrainer en plein air ? Quel excellente initiative ! Emmène donc Thalel se dégourdir les jambes, je lui ai farci la tête de chiffres depuis deux heures. » plaisanta son père en posant une main paternelle ornée de la magnifique émeraude familiale sur l'épaule de son fils.

Thalel eu un sourire désabusé et un brin moqueur
« Ah oui ? Vous pensez vraiment que ma chère soeur a à coeur de s'entrainer ce jour père ? Je dirai plutôt qu'elle manigance quelque tour à sa façon... Peut-être finira-t'elle par sortir de son premier siècle... » acheva moqueur son grand frère.

Gaamar tapota sa main sur l'épaule de son fils.
« Allons Thalel, ne sois pas critique envers ta soeur, celà ne te ressemble guère. » détachant une bourse dodue de sa ceinture, il la tendit à Annabeth. « Tiens ma fille, prends et emmène ton frère s'entrainer et allez vous détendre ensuite à mes frais. »

Thalel eu un hochement de sourcil surpris lorsqu'il vit le geste de son père mais ne dit mot, attendant la réaction de sa soeur.

Modifié par un utilisateur mardi 23 août 2016 18:37:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

nnabeth sentait qu'elle hésitait trop entre ses phrases et qu'elle devait donner l'impression de les chercher péniblement, elle constata d'ailleurs que Thalel souriait de plus en plus, à la manière d'un félin jouant avec sa proie, tandis que les sourcils de son père se fronçaient très légèrement.

Finalement son frère fut magnanime :
« Et bien, ce serait avec plaisir ma bebeth », dit-il en usant du surnom qu'il lui donnait pour l'énerver et la faire sortir de ses gonds, « mais j'ai malheureusement rendez-vous avec un armurier nain qui m'a demandé des conseils pour les lames destinées aux jeunes novices de notre bon père Grédive... une autre fois sans doute. » acheva-t'il avec un sourire supérieur.

Gaamar quant à lui feignit de n'avoir rien vu et se contenta de saluer son fils et sa fille d'un léger mouvement de tête, en adressant tout de même à Annabeth :
« Bien... sois prudente ma fille... » avant de retourner à son cabinet de travail.

Annabeth put poursuivre son chemin, une toute nouvelle bourse pleine d'or et de platine aux côtés (250 po), mais avec la certitude d'avoir été démasquée... Leur père avait toujours fait savoir qu'il n'appréciait guère les coûteuses frivolités dont la noblesse magnimarienne était friande et sa jeunesse dorée encore plus, nulle doute qu'elle passerait un mauvais moment s'il devait apprendre sa destination du soir.




Annabeth traversa le jardin de l'entrée du palais familial, saluant les serviteurs à l'oeuve et les deux gardes en armure à l'entrée, regrettant une nouvelle fois que leur père ne soit pas plus porté sur l'étalage de sa richesse face à ce jardin certes vert, mais peu élégant et ces gardes en tenue de combat sans aucun apprêt. Elle déboucha enfin sur la grande avenue qui la mènerait au palais de son amie, dont le jardin d'entrée s'ornait de cages dorées abritant de multicolores oiseaux aux chants délicieux.

Saluée par les gardes en armures de cuirs colorées, elle traversa le palais presque comme un membre de la famille, parvenant à la chambre de son amie en étant poliment saluée par tous les serviteurs. Les tapis de diverses provenance et les peintures à même les boiseries rappelaient les origines varisiennes de la famille Nuitbleue, qui faisait partie de ces rares familles varisiennes à avoir intégré la noblesse des conquérants et à s'être parfaitement intégrée à elle, au point d'être étrangère à ses propres racines. Julie avait la beauté et la fierté de ses ancêtres, ainsi qu'un goût immodéré pour les vêtements chamarrés. Elle accueillit son amie avec un grand sourire
« Ah, Annabeth, viens voir la nouvelle merveille que j'ai trouvé hier  »elle exposa à son amie une grande robe de soie rouge, complétée par divers voiles de nombreuses couleurs, évoquant à l'elfe les portraits de Sivanah qu'elle avait vu dans la chapelle familiale.
« Comment la trouves-tu ? C'est de l'artisanat gnome, ça vient de Doux Carillon d'après la vendeuse... joli non ? Mais je ne vois pas pour quelle occasion porter un tel bijou » se lamenta-t'elle

Modifié par un utilisateur lundi 29 août 2016 12:33:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

ulie semble troublée par l'invitation un bref instant, mais reprit rapidement sa contenance et feint une légère indifférence :
« Avec tes frères ? Oh, Annabeth, quel intérêt d'accompagner Riev, qui va encore faire le paon auprès de toutes les donzelles farouches ou non... Et si nous allions au théâtre entre filles ? J'ai repéré une toute nouvelle troupe varisienne, exclusivement féminine. Elles se font appeler les Tournefilles et font cabrioles sur acrobaties m'a-t'on dit.

Néanmoins, tu me trouveras sans doute mal polie si je refuse la gracieuse invitation de tes frères... alors soit nous irons avec eux, mais seulement s'ils promettent de bien se tenir. Et, ou irons-nous ? »