Dyrza s'était habitué aux nombreuses patrouilles de gardes. Mais elle trouvait toujours que cette profusion de garde était intolérable. Mais quand elle arriva dans le quartier que Laria lui avait indiqué, elle fut heureuse de retouver un certain calme.

Après avoir frapper à la porte, elle sourit à l'homme et entra. La demeure typique d'un érudit. pensa-t-elle.
« Je suis Dyrza, en effet. J'espère que Laria vous en parler de moi en termes élogieux. Et un café des parfait. »

Elle exposa au mage son problème et écouta avec la plus grande attention sa réponse.
« Je préfère éviter les amulettes et les messagers. Moins il y aura de traces mieux cela sera mieux pour nous. Le sort de lien telepathique me semble parfait. Mais si vous êtes incapable de le lancer, n'existe-t-il pas un sort identique mais moins puissant et que vous seriez capable de lancer?
Et sinon, auriez-vous une idée pour une diversion efficace? » Dyrza lui explique alors la deuxième possibilité, qui est de parler en tête à tête avec la prêtresse après avoir éloigné son chien de garde infernal via une diversion.

Dyrza réfléchit. « Vos propositions sont intéressantes. A moins que je ne trouve mieux, votre sortilège de message me paraît très bien. Mais serais-à capable de le lancer via un parchemin par exemple? »
Dyrza voulait quand même voir l'autre expert en magie, peut être aura-t-elle plus de chance. Elle attendit donc la réponse de son hôte et pris congé, en lui disant qu'elle le recontacterai sous peu.

Dyrza regarda Gravius avec un sourire. Mais elle ne s'attarda pas à discuter avec lui, elle avait encore plein de choses à faire.
L'ambiance de la librairie lui plaisait, elle pourrait y passer des journées entières. En voyant Crissali, Dyrza comprit se que lui avait dit Laria. Bizarre la qualifiait bien.
« Je me nomme Dyrza, et en effet je fais partie de cette organisation. » lui répondit la prêtresse avec un sourire. Elle ne cita pas les Corbeaux, trouvant cela normal de ne pas afficher ouvertement son appartenance. « Je suis désolé de vous déranger, mais j'aurais besoin d'aide, et une éminente magicienne telle que vous pourra probablement m'aider. » Dyrza prennait des gants avec la libraire, n voulant pas l'offenser.
Elle lui expliqua son problème, et lui demanda si elle n'avait pzs pas un sortilège qui lui permettrais de converser mentalement avec quelqu'un.

Dyrza était surprise. L'érudit n'avait pas sa langue dans sa poche. Mais ses solutions étaient fortes intéressantes.
« On peut dire que vous êtes directe Dame Crissali. Si vous voulez participer , je n'y vois pas d'inconvénient, mais je n'aimerait pas vous mettre en danger si les choses se pesaient mal. »
Elle réfléchit quelques instants, et reprit un grand sourire: « La télépathie me semble la meilleure solution.
En se qui concerne le reste, je ne sais quoi vous offrir.
Nous sommes tous dans la même tourment. Cette ville se meure de l'intérieur, rongé par le sadisme, la trahison et les ambitions de chacun. Je ne suis ici que depuis peu, mais cela me fait souffrir de voir un tel spectacle.
Pourquoi vous devriez m'aider? Pour vous, vos voisins, vos amis, votre famille; pour les inconnus et pour les connus; pour cette ville, tout simplement. Quand à ce que je peux vous offrir, il y a tant de choses et si peu à la fois. Mon passé, mes origines, mes convictions, une aide pour une mission, un service quelconque, des informations, de la désinformation. Ou tout simplement de l'or, ou des connaissances. Votre prix sera le mien; car à mes yeux, le bien des gens n'a pas de prix quand on est dans une situation telle que celle dont la cité souffre. »



J'essaye de la convaincre de faire ça pour aider la ville. Si je sens qu'elle est réticente, je n'insiste pas pendant vingt ans.

Dyrza sourit à Crissali. Ses arguments n'avaient pas fait mouche mais l'érudite acceptait de l'aider.
« Soeur Vancia doit me faire visiter la ville. L'idéal, je pense, serait que nous ne tentons rien tant que je suis avec elle, afin de ne pas mettre la puce à l'oreille de son chien de garde infernal. Il faudrait que vous nous mettiez en lien télépathique au moment où nous nous quittons, afin de converser avec elle sans problème.
Qu'en pensez-vous? Car vous connaissez votre magie mieux que moi. »

Dyrza réfléchit aux paroles de l'érudite. « Ne sachant pas qu'elle endroit je vais visiter, je pense que le mieux serait que l'on se croise dans le quartier des temples. Je dirais à Soeur Vancia que j'aimerai visiter les autres temples après notre visite si elle ne me raccompagne pas d'elle même là-bas. Quand au moment, je ne sais pas trop, mais vu que j'irais la voir le matin peu avant le repas, le mieux serait en fin d'après-midi. Qu'en pensez vous? »

Dyrza remercia l'érudite et prit congé. Elle rentra à la taverne et se reposa. Elle devait être fraîche et dispo pour le lendemain.


La jeune femme se leva tard, profitant d'une matinée de repos bien mérité. Après un repas léger et quelques prières dans sa chambre, elle parti pour le temple d'Iomedae. Elle salua les gardes et sourit en voyant la prêtresse. « Bien le bonjour. Je suis en effet venue pour ma visite guidée. »
Elle suivit la prêtresse dehors. « Je ne sais pas trop. J'imagine qu'il y a des endroits incontournables, des monuments, des parcs. J'aimerais voir ce qui fait cette ville. »

Comme tu dois t'en douter, je vais faire durer la visite de la cité afin que l'on revienne au temple vers 18h.

Même si elle n'oublait pas sa mission, Dyrza était fascinée par la prêtresse. L'histoire avait toujours été une passion pour la jeune femme, et Soeur Vancia la racontait de façon vivante.
« Fascinant. Mais qu'est devenu le culte de Cayden Cailean? Et je dois avouer que je suis étonné de ne pas avoir entendu parler d'un culte de Pharasma. Son culte étant vénéré partout, des autels et des chapelles se trouvant dans chaque ville habituellement? »

Une fois que les deux prêtresses eurent laissé derrière elles les rues de la Pointe de Jarvis et la haute silhouette de Citadelle Kintargo, Vancia les mena vers les rues tortueuses du Vieux Kintargo. Elle lui parla de la fondation de la ville, expliquant que ce quartier était le plus ancien, et que le premier port se trouvait là également.
Cependant, si le Vieux Kintargo était toujours vivant, c'était désormais un des quartiers les plus déshérités de la Cité d'Argent. Le port accueillait surtout les pêcheurs qui pratiquait leur art dans le fleuve et le port, mais la plus grande partie du commerce tout comme les chantiers navals se trouvaient du côté de l'embouchure de la Yolubilis.
Outre les pêcheurs, le Vieux Kintargo était également le domaine des artisans, qui vendaient leurs produits sur le marché du Sel. On trouvait là également les ateliers d'affinage et de séchage qui traitaient le sel extrait des marais salants de l'ile d'Argos, au sud de la ville.
Parmi les figures connues de la Vieille Ville, on trouviat notamment Vespam et sa “guilde”. Bien qu'une telle organisation soit illégale en ville, Vespam dirigeait un énorme atelier, louant de l'espace et des outils à d'autres artisans et réglant les disputes, si bien que son association fonctionnait de manière autonome. Ils fabriquaient de tout, des articles de maroquinerie jusqu'aux jouets, en passant par de nombreux genres d'outils. On trouvait également dans le Vieux Kintargo la Maison de la Justice et de la Vérité, qui servait de tribunal central à toute la ville et était à présent dirigée par Avernia Vixane, tristement célèbre juge asmodéenne, ainsi que la maison d'arrêt, réouverte par le gouverneur.
Enfin, elles passèrent devant un grand bâtiment condamné, juste à côté du port. Les Osselets de la Fortune, lui expliqua Vancia, un ancien cercle de jeu auparavant géré par une guilde des voleurs, les Araignées Grises, qui a une époque contrôlait presque tout le monde criminel de la ville. Mais lorsqu'on avait découvert qu'ils se livraient aussi, outre leurs traffics de drogues, le vol et le jeu, au traffic d'esclaves, l'Ordre du Torrent avait éradiqué la guilde, et leur ancien quartier général était condamné depuis presque cinquante ans.

Poursuivant leur chemin alors que l'après midi avançait, elles s'aventurèrent en bordure du quartier de Toits Rouges. Les rues n'étaient pas sûres, tout comme celles du Vieux Kintargo, mais avec une Chevalière Infernale sur les talons, elles ne risquaient pas grand chose. Leur “visite” de Toits-Rouges demeura limitée, cependant, car le quartier était le plus pauvre de la ville, abritant les dockers, artisans, marins et ouvriers, ainsi que la Nurserie du Diable, le ghetto tiefling. Vancia parla tout de même de la Société des Sabots Fendus, une association dirigée par Stréa Vestori, une tieflinne, qui s'efforçait de venir en aide aux autres tieflings. Mais depuis quelques semaines, lors de la Nuit des Cendres, elle avait disparu, laissant les tieflings seuls.

Carte de Kintargo (C'est les quartiers en J et C)

Vancia répondit d'un sourire tout aussi large.
« Heureuse de savoir que ça vous plaît! C'est la première fois que je fais ça, mais je suis née ici, et je n'ai pas voyagé tant que ça, donc j'en ai appris pas mal au fil des années. J'imagine que vous pourriez aussi beaucoup m'en dire sur votre ville natale... »

Elle jeta un coup d'oeil au soleil qui descendait.
« J'ai essayé de vous montrer autant que possible des districts de l'île d'Argos, mais il reste ceux de la rive Nord! Ils sont plus récent, cela dit, Kintargo a été fondée sur l'île au départ, à l'époque où c'était un avant poste de l'Empire du Taldor. Je vous ferais bien visiter également, mais le temps d'aller jusque là bas et nous serons sans doute prise par le couvre-feu. Mais ça nous laisse un peu de temps pour déambuler si vous avez des questions sur la ville! »