e rire qui suivit les paroles du prêtre glacèrent le sang. Aucune voix mortelle ne pouvait espérer atteindre des sons aussi aigus, à peine audibles par une ouïe normale.

« Oui, fais comme te le demande le gentil ange ! Cherche le piège voleur de tombes ! Montre-nous tes talents ! »

« Comme nous vous l'avons dit, entrez ! Soyez les bienvenus chez le Prince ! »

« Pour ce qui est du fond, il jugera selon son humeur ! »

« Pour le repas aussi d'ailleurs ! »

Après que Lloyd ait vérifié l'absence de piège, il poussa les lettres du mot "éternelle" qui s'enfoncèrent dans la roche. Le crissement de la pierre sur la pierre confirma qu'un mécanisme s'était enclenché puis l'ensemble du mur recula de quelques centimètres avant de d'éclipser sur le coté, laissant apparaitre de nouveaux escaliers qui disparaissaient rapidement dans les froides ténèbres. Le groupe reprit sa progression alors que les voix continuaient leurs chuchotements, tantôt sur un ton de conversation, tantôt sous la forme de moquerie à l'adresse des intrus. Dans cette atmosphère glauque, ils descendirent pendant quelques minutes avant d'entrer soudainement dans ce qui devait être une vaste grotte.

Puis, des lumières magiques illuminèrent brusquement les lieux. Les membres du Lien de Nessus se trouvaient à l'entrée d'une vaste salle du trône, entièrement vide. il y avait de larges colonnes qui soutenaient le haut plafond. A l'autre extrémité, au beau milieu du mur, il y avait une ouverture qui donnait sur une plateforme sans rambarde. Installée dans un somptueux fauteuil, on pouvait apercevoir une silhouette humaine. Celle d'un jeune homme d'une vingtaine d'années au visage d'une stupéfiante beauté. Gaius Vestromo à n'en point douter. A sa droite se trouvait une soubrette qui penchait la tête sur une épaule, exposant son cou dégagé. Le prince venait de la libérer d'une étreinte qu'on aurait pu prétendre romantique. Toutefois, la bouche du noble était ensanglantée et, au milieu de ces souillures écarlates, brillaient deux canines proéminentes.

D'autres balcons sortaient de divers endroits de la salle. Assez semblables bien que plus petits, ils pouvaient accueillir une ou deux personnes debout. Ici se tenait la cour du véritable Prince de Ghastenhall. Après s'être essuyé la bouche avec une étoffe que lui présentait la jeune femme, Gaius Vestromo s'adressa aux étrangers. « Entrez donc ! Approchez messieurs ! Présentez-vous à la lumière afin que mes vieux yeux vous voient clairement ! »

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Modifié par un utilisateur lundi 17 juillet 2017 21:59:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gorak avança, l'air confiant. Il éprouvait évidemment une sorte de dégoût pour ces créatures, mais il était venu chercher un vampire et il était content d'en avoir trouvé un.

Il laissa Ellys prendre la parole le premier, comme prévu.

aius Vestromo regardait fixement celui qui, se prétendant prêtre du Prince des Ténèbres, s'était avancé, suivi de ses compagnons.

En entrant dans la salle, tout le monde était réapparu, même Nabyz que personne ne voyait jamais. Le diablotin avait déjà prévenu son maitre de la présence de magie qui imprégnait les lieux depuis qu'ils avaient franchi la porte secrète. En même temps, que pouvait-on espérer de moins de la part d'un vampire qui vivait, selon la légende, depuis plusieurs siècles ?

Alors qu'Ellys exposait la situation, les diverses ouvertures s'étaient remplies de monde. La cour de ce dangereux prince venue assister à la discussion, voire à la mise à mort des intrus.

Le seigneur vampire accorda toute son attention aux paroles du blondinet avant de lui répondre. « Et bien, Monsieur Galden, je suis fort aise d'entendre que votre maitre règne sur les Enfers et non sur un plan pitoyablement angélique ! Toutefois, vous noterez que mon invitation ne concerne que les derniers mètres, vous vous êtes bel et bien introduits chez moi comme de vulgaires voleurs ! Ce que certains semblent être, n'est-il pas ? A cela je pourrais ajouter votre incroyable outrecuidance depuis votre arrivée dans ma cité ! Votre sorcier n'a de cesse de détourner les réseaux existants d'information pour votre usage ! Pensez-vous que la cité est ainsi libre ? Savez-vous seulement ce qu'il en coute à qui tenterait de s'installer sur le territoire d'autrui ? Vous avez la chance qu'il m'importe peu que mes chuchoteurs sifflent aux oreilles de divers maitres tant qu'ils continuent de siffler efficacement aux miennes !

Mon existence n'est que légende ! Nul ne survit aussi longtemps sans une certaine prudence ! Inutile de vous confirmer que vous avez grand intérêt à me convaincre du bien-fondé de vos projets ! Faute de quoi, aucun de vous ne repartirait vivant de mon domaine !

Or, jusqu'à preuve du contraire, il se trouve que l'ordre présentement établi me convient parfaitement. Tant que je reste dans l'ombre et libre de faire comme bon me semble, que m'importe que le pays soit aux mains des idiots de Mitra ou à celles des serviteurs d'une autre divinité ! »

Les propos du Prince venaient de refroidir l'ambiance et semblaient couper court à toute discussion. Toutefois, il poursuivit. « Quand vous parlez d'un vent de changement, vous faites allusion aux incursions des brutes de ce chef gobelours ? Ce Hache en Feu ! Vous n'êtes pas sans savoir que ce genre d'intrusions, bien que jamais vue en Talingarde, ne mènera nulle part une fois les troupes royales en marche !

Contez-moi en quoi consiste votre part dans tout cela et ce que vous attendez de moi pour vous rendre cette part plus aisée ! Et surtout, expliquez-moi en quoi ma vie en serait améliorée ! Vendez-moi cette place de choix qui m'attendrait pour peu que je vous épargne ! »


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Modifié par un utilisateur mercredi 19 juillet 2017 03:23:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

endant qu'il écoutait, le Prince Vestromo était tellement immobile qu'on le pouvait croire endormi, ou même mort. Mais il n'en était rien. Il disséquait chaque mot, chaque phrase pour en comprendre les divers sens possible, les évidences et, surtout, les non-dits.

Ellys remarqua qu'il y avait toujours un temps de silence avant que son interlocuteur ne se mette à parler. Sa réponse fut à nouveau empreinte de pragmatisme. « Des pions... Oui, je reconnais bien là les sombres calculs venus des profondes strates des Enfers ! Ainsi, ce chef gobelours ressemble plus à un simple pion qu'à une étincelle ! Vous même, votre status reste obscure à mes yeux. Tantôt vos vous désignez tel un autre de ces pions, tantôt vous apparaissez comme le marionnettiste ! Pourtant, vous évoquez un "véritable instigateur", quel est-il ? Recherche-t-il un pion de plus dans sa boite à jouets ? Il ne peut y avoir qu'un seul Maître et, même si je ne souhaite pas être celui-là, je désire au moins une place de premier choix. Le Soleil n'est plus mon ami depuis une éternité ! Loin de moi l'envie de parader devant lui. Par contre, je parle d'un status réel. Ma situation actuelle est assez confortable. Je tire la plupart des ficelles de Ghastenhall. M'offrir mieux sous-entendrait me laisser gérer celles de tout le pays, je parle de la partie nocturne, je vous laisse le reste. Ou alors, vous devriez m'apporter quelque chose qui m'est cher, mais qu'est ce que cela pourrait-il être ? Il me manque si peu...

La cité est déjà au pas, il ne reste pas grand chose à y implanter et seulement quelques têtes à couper. Toutefois, si mon rôle se limite à un service de renseignements ainsi qu'à celui de leurre auprès des prêtres de Mitra, je crains que cela ne ressemble pas à autre chose que ce que l'on attend d'un pion. Et, un pion n'obtient jamais récompense, il sert de sacrifice pour la survie du Roi.

A propos de marionnettiste, le bruit court qu'une vieille tour se serait écroulée dans l'Ouest, après avoir fourmiller d'activité ! Une tour ayant jadis abrité un marionnettiste... »

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Modifié par un utilisateur mercredi 19 juillet 2017 12:21:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lloyd n'était pas sûr que son minois contrefait par le circlet affichait le dégoût qu'il éprouvait pour avoir été comparé à un vulgaire pilleur de tombes.
Il n'avait de toutes façons pas l'intention d'intervenir dans cette discussion.
Il se contentait d'observer son hôte pour être prêt à lui porter un coup unique afin de le paralyser si possible.

a conversation prenait une tournure moins conviviale. Le Prince, quoi que toujours courtois, affichait une grande fermeté dans ses propos

« Tout le problème est là jeune prêtre-pion ! Ce que je désire de votre part ? En fait rien ! Je souhaite juste obtenir récompense à la hauteur de mon aide, mais, pour l'heure, vous ne m'avez toujours pas clairement exposé vos besoins. Aussi suis-je en peine de vous proposer quelque aide que ce soit. Comme je viens de vous le dire, si vous n'avez réellement besoin que de renseignements, mon soutien reste tellement dérisoire que je ne puis espérer grand chose en retour.

Actuellement, ma crainte est que celui qui vous mène, et dont vous taisez intentionnellement l'identité, ait une volonté absolue de conquérir tout Talingarde. Je ne sais même pas si vous avez autorité pour me proposer quoi que ce soit ! Quant à votre vie, vous l'avez vous-même mise dans la balance à l'instant où vous avez franchi le seuil de mon domaine ! Qu'elle ait ou non de valeur aux yeux de qui que ce soit n'entre aucunement en jeu. En forçant ma porte, vous avez initié un bras de fer qui, pour vous, n'a que deux issues possibles. Ressortir avec une entente ou mourir pour préserver mon status de légende. »

Ellys et ses compagnons sentirent la tension qui remplissait la vaste salle du trône. Les regards des gens de cette sombre cour, fixés sur eux, étaient un mélange de curiosité et de convoitise malsaine.

« Ainsi, nous allons couper court et je vais vous ouvrir une porte. Disons que si vos seules préoccupations ne concernent que des renseignements et une occupation du clergé de Mitra, alors je veux la garantie que cette cité restera sous mon total contrôle, au sein de la nation bien entendu ! Par contre, si vous souhaitez autre chose, alors il en sera de même pour moi !

Mais, quelque soit l'option, je souhaite savoir pour qui je travaille ! Cela n'est pas discutable ! »


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Modifié par un utilisateur vendredi 21 juillet 2017 15:33:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

orak venait d'intervenir pour faire basculer la discussion dans un brutal jeu de menaces. La réponses fut des plus cinglantes. Les portes d'entrée de la salle, unique issue si on exceptait les balcons, venaient de se refermer dans un claquement bref. Le seigneur vampire se leva et regarda le semi-orque droit dans les yeux alors que chacun put sentir la tension extrême qui traversait sa cour.


Toutefois, si les mots étaient tranchants, le prince parla sans élever la voix. « Très bien Monsieur le malotrus qui lève le ton sans même avoir daigné se présenter ! Il semblerait que vos manières ne soient pas de celles qui siéent à une telle assemblée, contrairement à celles de votre ami prêtre. Lui, pour le moins, sait se tenir en présence de personnes qui ne sortent pas de la fange, il connait les usages en vigueur dans le monde. Il va sans dire que je ne tolèrerais pas davantage un gobelours chez moi !

Tout d'abord, il n'y avait aucune menace dans mes paroles. Vous saviez pertinemment qu'en vous présentant devant moi sans la moindre invitation, il ne pouvait en être autrement que de trouver un accord ou de vous battre. D'autre part, je ne sais de quel monde vous venez, mais je doute que vous puissiez penser que quiconque n'étant pas un parfait abruti pourrait entrer en guerre contre le pouvoir en place dans ce pays sans savoir avec qui il se lie. Je me moque complètement de savoir si vous servez Asmodeus ou un sordide daémon comme ce Vetra-Kali, même si je reste plus ouvert au premier qu'au second !

Vous êtes un sot de me demander de soutenir votre divinité ! Je me doute bien qu'Asmodeus n'envisage pas de venir régner ici lui-même ! Aussi, comme je l'ai dit, il n'y aura aucun accord sans que je sache pour qui vous travaillez et donc pour qui vous voudriez que je travaille ! J'ai assez vécu pour connaitre tous ses serviteurs notables, morts ou encore en vie ! Ils ne sont pas légion à pouvoir envisager ce dont vous parlez.

Pour ma part, je ne porte pas dans mon cœur les serviteurs de Mitra ! Et je verrais même leur chute avec un certain plaisir. Mais je n'en suis pas à céder sous la menace ni à supplier un vaurien tel que vous ! »

A ce moment là, Gaius Vestromo ignora l'inquisiteur pour revenir sur Ellys. « Mes demandes ont été parfaitement claires et plus que légitimes. Et soyez convaincu qu'elles sont très éloignées d'une simple curiosité : Qu'attendez-vous de moi et pour qui travaillerions nous conjointement ! Je note que votre désagréable compagnon vient d'évoquer, en plus des informations dont vous m'avez parlé, un soutien matériel ainsi que des troupes. De quel soutien matériel s'agit-il ? Où envisagez-vous d'envoyer des troupes ? Suis-je trop curieux en demandant cela ? Si vous êtes capables de me répondre de façon précise, alors je pourrais évaluer le niveau de mes exigences ! »

Gorak savait pertinemment qu'il avait effectivement mis les pieds dans le plat. Son manque de sagacité venait une fois de plus de surpasser sa sagesse pourtant hors norme. Allait-il poursuivre cette joute jusqu'à vérifier à travers un conflit qui des deux partis était le plus puissant ? En tout cas, si un seul des visiteurs semblait comprendre clairement la situation dans laquelle les membres du Lien se trouvaient, il s'agissait de Nabyz. Le diablotin, peu habitué à se trouver exposé ainsi, regardait alternativement son maitre et Ellys, implorant silencieusement pour qu'on le sorte de ce guêpier.


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Modifié par un utilisateur samedi 22 juillet 2017 03:03:19(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ellys jeta un regard noir à Gorak lors de ses échanges avec le vampire avant de reprendre la parole.

« Comme vous pouvez le constater Seigneur, notre groupe est composé d'individualités, certaines plus téméraires que d'autres. Mais si les paroles de mon compagnons manque de la subtilité nécessaire et de la plus élémentaire des courtoisies qu'une discussion entre personnes de bonne compagnie se doit d'avoir elles n'en restent pas moins pertinente. » Ellys s'arrêta un instant, avant de sourire de nouveau et de s'incliner légèrement.
« Mais vous avez posé vos conditions, savoir pour qui nous travaillons, je pourrai vous dire que nous travaillons pour les Enfers et son Maître absolu Asmodéus et cela serait vrai. Cependant ce n'est certainement pas cette réponse que vous attendez et c'est plus à son représentant mortel que vous pensez.
C'est je pense aussi une question légitime mais dont la réponse demande une certaine confiance.
Je vous propose donc ceci, prouvez nous que vous êtes bien le maître de cette cité, d'une façon qui pourrait nous aider indirectement sans entamer le secret de votre existence, et nous vous révélerons le nom du Marionnettiste et poserons clairement les exigences d'une future collaboration entre nous.
Cela me semble un bon compromis, qu'en pensez vous Seigneur Vestromo ? »

Gorak s'approcha de Narioch, prêt à être téléporté. Tous les alliés n'étaient pas bons à prendre.

e petit pas de Gorak vers le mage fit augmenter la tension dans la salle. Mais les paroles d'Ellys allèrent vers une ouverture.


« Pourquoi pas, mais dans ce cas, vous serez le seul avec qui nous parlerons de la suite. Une fois révélé le nom de celui qui souhaite m'entrainer dans sa croisade, nous devrons voir ce que vous envisagez de faire avec mes sujets ! »

De tous les membres du Lien, Narioch était le plus soulagé. Sourd aux avertissement de son diablotin, il n'avait pas chercher à déterminer la nature des protections ou autres enchantements que Nabyz avait repéré depuis qu'ils avaient franchi la porte secrète du mausolée. Cependant, alors que le bras de fer se jouait devant lui, il avait pu remarquer certains miroitements étranges un peu partout dans cette salle du trône. Rien que le commun des mortels ne pouvait percevoir. Mais, un mage de son rang avait certains sens plus aiguisés. Narioch savait qu'il aurait été vain de tenter de fuir les lieux en faisant usage de sa magie. En même temps, quelle créature souhaitant rester tranquille laisserait son domaine accessible aux premier venu ?



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Modifié par un utilisateur mardi 25 juillet 2017 14:52:04(UTC)  | Raison: Non indiquée