La petite fille lui adressa un sourire chaleureux, le bleu de ses yeux reflétant un grand espoir.
«  Oh oui, Monsieur, ce serait gentil ! Je vais demander quand même aux gens s'ils ne l'ont pas vu aussi. Si vous le retrouvez, vous le ramenez ici, d'accord ?  »

Et la petite fille continua de demander aux passants s'ils avaient vu son chien.

La plupart lui dirent simplement qu'il ne devait pas être bien loin et poursuivirent leur route en discutant. La jeune fille cherchait du regard des passants, n'osant demander à certains.

Elle tenta quand même sa chance vers un homme bossu qui sentait la sueur et marchait à grand pas.

«  Excusez-moi, Monsieur, vous n'auriez pas vu un chien ? Il est grand comme ça et il s'appelle Grisepatte ?  »

Quelle que fut la réponse elle poursuivit son chemin à travers la foule.


De leur côté, Calathes, Corina, ses enfants et Gandor discutaient des prochaines épreuves. Il y allait y avoir l'élection de la Reine du Comice et l'après midi, le labyrinthe qu'Elina et Daniil voulaient absolument faire. Il paraissait qu'il y avait des bonbons et des récompenses pour ceux qui parvenaient à trouver le bon chemin.


« Vous viendrez avec moi, Calathès ? Allez dites oui ! dites oui ! »

Daniil regarda le vieux Gandor, fit la moue et resta coi. Un aveugle dans un labyrinthe, quelle incongruité.

Bishop soupira, mais se mit en quête du chien perdu. Il fit d'abord le tour des stands, notamment ceux de nourritures puis s'éloigna petit à petit, cherchant partout.

Modifié par un utilisateur lundi 7 août 2017 18:14:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le suspens était à son comble. Puis un cri sortit du lot des braillements. Gandor entendit ainsi crier Henric, ce voisin mystérieux qu'il ne croisait que rarement. Peut-être une fois sur le marché ou ailleurs, il ne savait plus. Ce dont il se souvenait c'est qu'Henric lui avait fait plusieurs fois concurrence à Barovia sur la vente de plantes. Il savait l'homme alchimiste et certainement bien meilleur que lui. Néanmoins sa réclusion semblait heureusement permettre à Gandor de faire quelques affaires. A Barovia, avec toutes leurs superstitions les gens n'ont pas l'air de trop aimer se faire tirer les cartes et les herbes est donc tout ce qu'il reste à Gandor pour grappiller quelques pièces aux villageois.
Cependant à cet instant Gandor ne reconnut pas son voisin, habituellement si discret. L'homme était-il finalement plus intéressant qu'il n'y paraissait ?

Lorsque la foule se mit à hurler et qu'Elina sauta de joie, Gandor bondissa lui aussi comprenant que la victoire fut emportée par le groupe d'Erhan. Il se laissa aller à un pousser un grand cri d’exultation qui, malgré les trémolos de sa voix désormais fatiguée comme une vieille corde de violoncelle, n'eut rien à envier aux plus grands tenors-braillards attroupés en cet orchestre de campagne.
Et sentant Elina sautiller près de lui Gandor lui tendit un bras pour l'aider à sauter plus haut et animer sa joie. Ils rirent ainsi tous deux jusqu'à ce que le groupe se dissipe et que Corina vienne à eux pour inviter Gandor.

« "C'est très gentil de votre part mon enfant. Néanmoins n'allons-nous pas donner trop de travail à Elga et Karl. Pensez un peu aux vieux que nous sommes et à nos rhumatismes ! Huhuhu !" » Comme à son habitude Gandor concluait parfois ses blagues de son propre rire, comme amusé par lui-même.

« "J'accepte si c'est moi qui cuisine ! Je connais votre maison comme la mienne ! Et je ramènerai deux ou trois choses. »

Puis il tendit enfin l'oreille pour capter une présence, cette deuxième personne à qui s'était adressée Corina mais qu'il n'avait pas encore entendu ni senti.

Toujours dégoulinant de sueur et supputant qu'il aurait suffisamment de temps, Henric décida de rentrer chez lui pour se laver après le tir à la corde. Cela ne changerait pas drastiquement le comportement de ses voisins, le fermier en avait bien conscience après son court échange avec Erhan. Mais au moins, ceux-ci n'auraient aucunes raisons supplémentaires de discuter sous cape après son passage.

Quelques temps plus tard, Henric revint donc débarrassé du plus gros de sa sueur mais pas de sa forte odeur corporelle. Étant pauvre, l'homme n'avait pas d'autres vêtements que ceux qu'il portait, hormis pour aller aux champs et il devait donc composer avec. Essayant de trouver un groupe de voisins assez aimables pour le laisser s'incruster dans leur cercle de discussion, il trouva malheureusement porte close et dû attendre encore une bonne demi-heure en flânant sur la place du village avant que le maire Schatz ne se décide à haranguer la foule un peu avant le déjeuner pour lancer l'élection de la Reine du Comice. Sa voix ne portait pas et les gens semblaient l'ignorer. Mais à force d'efforts, les baroviens finirent par abandonner les discussions en cours pour se rapprocher de la scène.

Henric, lui, profita du mouvement de foule pour s'y mêler et se placer au plus près de la scène, sur l'un des côtés. Il espérait que de là, il aurait toute latitude pour dévisager les jolies femmes d'un œil concupiscent sans être gêné ou prendre de remarque déplaisante de la part des autres personnes présentes.

La remise des prix passée, enfin les plus belles femmes du village furent invitées à monter sur scène pour se distinguer. La première à se porter au devant de ses voisins fut l'arrogante Vera. La jolie blonde s'était toujours montrée hautaine envers le pauvre Henric, bien plus que le reste de la famille Plesca. Lui n'avait jamais su si c'était parce qu'il était pauvre, ou bien si c'était dans la nature de la jeune femme, mais le trentenaire en avait gardé une certaine rancœur à son égard. De fait, il avait donc été prêt à la huer si d'autres avaient lancé le mouvement. Mais tel ne fut pas le cas. Seul un silence gênant accueillit la première candidate. À la place, il rumina plutôt dans sa barbe des choses tout à la fois salaces et inavouables pendant qu'il la reluquait avec insistance depuis la foule. Pour les personnes les plus proches d'Henric, il semblait être question de fessées, d'endroit sombre et de leçons. Heureusement, Yan Plesca, son mari, était trop loin pour entendre et personne n'eut la bonne idée de s'intéresser de trop près à ses propos. Lorsque les applaudissements polis accueillirent la prestation de la jolie commerçante, Henric se retint d'y mêler les siens.

À la place, il continua à imaginer un tête-à-tête qui n'arriverait jamais. Perdu dans ses pensées, il ne vit même pas la jeune Adelia prendre place avec son flûtiau. Même chose avec la jolie serveuse. Tout juste applaudit-il distraitement à la fin des deux numéros pour suivre la foule. Sa tête était à des miles du spectacle et était rempli de situations les plus improbables les unes que les autres. Dans l'une, il s'imaginait rencontrer cette connasse de Vera dans la forêt voisine pendant qu'il cueillait des champignons. Il l’assommerait alors par surprise avant de mêler sa chair à la sienne. Dans l'autre, il s'imaginait déjà utiliser une fiole de son crû pour endormir Vera dans son échoppe pendant que le reste de famille serait en route pour se ravitailler au village voisin. Plus les scénarios se succédaient, et plus Henric se laissait emporter par son imagination dérangeante.

Alors qu'il était au plus fort de son délire, ce fut au tour de Julide de monter sur scène. Si tout le monde autour était emballé par le spectacle général, Henric semblait avoir laisser tomber certaines des barrières sociales qu'il maintenait inconsciemment lorsqu'il était au village. Mêlant ses rires et sa voix aux autres, il applaudit avec fracas lorsque la fille Schatz s'inclina à la fin. Dans sa tête, Henric se voyait déjà aborder Julide le soir venu, réussir à la charmer pour finalement lui faire vivre une nuit de plaisir et de luxure.

Soudainement, le fermier reprit conscience de son environnement et bien que tous ses délires s'étaient passés dans sa tête, il regarda rapidement la foule autour de lui pour voir si personne ne l'observait bizarrement. Simultanément, il sentit sa virilité gonflée à bloc sous sa tunique et il eut honte de ce qui venait de se passer. Baragouinant pour lui-même, il s'entendit dire « 'Faut vraiment qu'j'aille voir Zina pour m'vider les couilles... » en même temps qu'il essayait de réajuster sa tunique pour faire passer cette bosse pour un pli de ses vêtements.

C'est alors qu'une voix cristalline le poignarda. Carla était montée sur scène et avait commencé à chanter. La jeune femme, à sa grande surprise, n'avait pas seulement qu'un physique agréable à regarder. Elle portait aussi en elle la voix de la Déesse. Comme mis à nu devant un être supérieur, Henric se mit à blêmir et à commencer à trembler, oubliant totalement les pensées concupiscentes et dérangeantes qu'il avait eu juste un peu plus tôt. Plus la chanson avançait et plus le paysan avait l'impression de se présenter devant Pharasma, chargé de tous ses péchés. Fermant les yeux pour échapper à cette scène, il se mit à réciter une prière dans sa tête avec ferveur jusqu'à ce que la prêtresse finisse. Il les rouvrit alors. Mais il lui fut impossible de bouger. La belle brune avait chargé sa prestation d'une telle présence que Henric s'en trouva interdit. Si quelqu'un s'était démarqué durant l'épreuve, c'était bien cette femme arrivée au village depuis peu. Ne sachant que faire, l'homme aux épaules tombantes et au dos voûté attendit que quelque chose ou que quelqu'un brise la magie de l'instant.

Modifié par un utilisateur mercredi 9 août 2017 15:25:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Encore plus blanc qu'à la normale, Bishop arriva au niveau de la foule. L'élection de la Reine du comice allait commencer. Mais l'esprit du jeune homme était ailleurs.
Les habitants le regardèrent bizarrement, mais pour une fois il n'y fit pas attention. Il chercha Galvin du regard, et le trouva au milieu de la foule. Se mordillant les lèvres il était visiblement perturbé; même si pour la majorité des habitants, il l'était constamment.

Il décida d'attendre la fin de l'élection pour lui parler. Mais alors que les candidates se succédaient le jeune homme ne profita même pas des performances. Son comportement frisait presque l'irrespect; jetant des coups d'oeil rapides autour de lui, il n'applaudissait que très rarement, voir pas du tout.
Mais vint le tour de Carla. La belle prêtresse de Pharasma pour qui travaillait Bishop. Lorsque le maire annonça sa candidature, le jeune homme cessa de regarder autour de lui et fixa son regard sur la femme.
Depuis son arrivée, Bishop avait remarqué la prêtresse. Ils partageaient la même foi, et avaient déjà discuté de Pharasma et de religion. Mais leurs rapports en étaient resté là. Et pourtant, le jeune homme avait depuis le début un faible pour Carla.
Il écouta sa prestation. Complètement enivré par la voix de la prêtresse, il ne pût décrocher son regard. Complètement sous le charme, il en oublia jusqu'à ses angoisses du moment. Mais il remarqua de nombreux regards tournés vers lui. Clignant des yeux, comme sortant d'un rêve, le jeune avait chaud, et il comprit bien vite pourquoi les gens le dévisageaient. Il avait le joues rouges. Chose étonnante au vu de sa peau, mais malheureusement très voyante, le jeune homme avait tellement été touché par la prêtresse que cela se voyait.
Rougissant de plus belle, Bishop s'éloigna de la foule. Mal à l'aise, il espérait que Carla ne l'avait pas remarqué et que les habitants n'en feraient pas leur sujet de conversation.

La foule se dispersait, chacun cherchant à se sustenter. Il y avait plusieurs stands de saucisses, galettes, et autres douceurs pour tous les goûts.

Néanmoins, les nuages dans le ciel inquiétaient certains. Allait-il pleuvoir ? Le plus optimistes espéraient que non. Le maire décida toutefois d'avancer l'heure de certaines épreuves par précaution.



Galvin s'en allait vers son stand. Il commença à ranger lorsqu'il vit Bishop non loin de lui. Il lui adressa un sourire poli tout en continuant à ranger.

Galvin arpentait les rues accompagné de Bishop. Lorsqu'il voyait qu'il y avait assez de monde à une tablée, il interpellait les hommes principalement.


« Salut les gars. Dites, y en a qui veulent venir rapidement vérifier le champ ? Y paraît qu'y aurait un sanglier ou un truc du genre.  »

Il poursuivit sa tournée, refusant les hommes trop avinés et répondant à l'affirmative pour savoir s'il prêterait du matériel pour y aller. Il tentait également d'être rassurant.

« C'est une simple vérification avant l'épreuve, rien de bien méchant. » disait-il avec un sourire confiant.

Derrière, Bishop ne disait mot mais il attirait certains regards féminin.

Galvin acquiesça à Henric, il était assez costaud et pas trop aviné pour cette mission.
« Pas d'souci, Henric. On aura des fourches, des lances et je crois bien avoir une hache quelque part. A moins que tu préfères l'arc ou l'arbalète ?  »

Gandor hésita mais après tout, les jeunes gens étaient assez nombreux pour faire le travail sans lui et il se contenta de rester avec Corina, Elina et Daniil.
Ce dernier suggéra qu'il était capable de tirer avec une arbalète, chose que sa mère réprima d'un seul regard. Le gamin n'insista pas.

Erhan proposa également de se joindre au groupe. Yan se proposa également. Le groupe était à présent constitué.


« Parfait... donc on va se répartir en ligne et faire une battue. On part d'un bout du champ et on va vers l'autre. Igor, Henic, moi, Erhan et Stephan, on va partir de là et remonter en ligne jusqu'à l'autre côté. Yan et ... »
Il désigna Bishop du doigt ne sachant comment le nommer.



« Bishop...  » se présenta-t-il timidement.


« Yan et Bishop, vous vous mettrez chacun à un bout et soyez prêts à tirer sur ce qui pourrait sortir. Ça vous va ? On vous fournit de quoi vous armer et on y va. »

Il y a des fourches, des piques, une hache, deux arbalètes légères avec un carquois, des arcs courts également.