Welcome Guest! To enable all features please Connexion ou Inscription.

Notification

Icon
Error

Options
Aller au dernier message Aller au dernier message non-lu
Offline Dalvyn  
#1 Envoyé le : mercredi 22 juillet 2020 01:15:50(UTC)
Dalvyn
Rang : Référent
Inscrit le : 15/12/2009(UTC)
Messages : 18,213
Ceci est la traduction d’un billet de blog paru sur le blog de Paizo et écrit par Brandon O’Brien.

« Voyons, monsieur, pourquoi vous tracassez-vous avec de telles questions ? »

Quinn posa la coupe d’airain dans laquelle il venait de boire et referma le journal ouvert devant lui. « C’est malheureusement mon métier, madame. »

« Et c’est un bien triste métier pour un bel homme comme vous, » la serveuse répondit. Elle pencha la cruche de vin au-dessus de sa coupe. L’homme était certain qu’il avait déjà suffisamment bu mais il ne protesta pas. « Ces choses dont vous vous occupez sont tellement horribles. »

« Il faut bien que quelqu’un s’en occupe. » Il sourit légèrement et alla chercher une poignée de pièces dans sa poche avant de les placer dans la main libre de la serveuse. « Merci pour votre aide. »

La femme rougit quand il la toucha, puis s’inclina tout en reculant. Quinn prit une petite gorgée de la coupe d’alcool tout en se replongeant dans ses notes, celles qu’il avait prises mentalement pendant qu’elle parlait. Il allait s’agir du onzième cadavre jusqu’ici. Il ne l’avait pas encore vu mais il était encore frais, et proche… dans une allée derrière les demeures à louer des docks, à peine à quelques minutes à pied de la taverne où il se trouvait. Si les gardes de la ville eux-mêmes ne l’avaient pas déplacé – et il était quasiment certain qu’ils ne l’avaient pas encore fait, pas avant que le jour ne se soit écoulé, atténuant leurs peurs – alors il aurait l’occasion d’observer la scène par lui-même ce soir.

Le sinistre crime s’était produit près des docks agités d’Augustana. En approchant, Quinn sut dans quelle allée la victime se trouvait quand les odeurs de rhum et d’eau salée furent remplacées par la puanteur écrasante de la mort. Il tenait une torche au-dessus de sa tête tout en s’avançant dans le noir vers le cadavre. Celui-ci était comme tous les autres, du moins au premier coup d’œil. Il était habillé dans les robes du Culte de l’Écorcheur, les bras en croix, au centre de la scène. La victime avait été vidée de son sang, une coupure précise et profonde au niveau du cou ayant permis au précieux liquide vital de se déverser dans un réceptacle qui ne se trouvait plus sur la scène mais qui avait laissé une trace circulaire rouge sang sur le pavement.



L’unique différence entre cette scène et les autres avait été la première chose que Quinn avait vue, mais il comptait réaliser cette partie de son examen en dernier lieu. Sur le mur derrière le corps se trouvaient des cercles concentriques peints avec du sang et formant une sorte d’horloge, avec des bras squelettiques dirigés vers les nombres 12 et 13. C’était étrange et cela attirait l’attention. Ces cultistes appréciaient tout particulièrement le symbolisme voyant lié au sujet de la mort : les crânes, les os, le sang et les cadavres mis en scène de manière soignée, tout cela dans le but de créer la terreur et de faire en sorte que ceux qui avaient vu leur travail soient incapables de se sortir de la tête l’image de cette scène macabre. Cependant, en général, il y avait toujours une signification plus profonde derrière les apparences, un faux-pas commis par un esprit paresseux, une révélation que les esprits vifs pouvaient découvrir.

Quinn fixa du regard l’horloge macabre, attendant qu’elle révèle quelque chose de plus profond que son message évident d’intimidation et d’horreur. Elle allait jusqu’au chiffre 13. Il aurait été facile d’ignorer ce fait en le mettant sur le compte de la superstition mais alors pourquoi indiquer 12 ? Il y avait également les os eux-mêmes. Le cadavre avait les bras découpés sur la longueur, son squelette découpé aux articulations pour permettre aux os de sortir autant que possible sans déranger les muscles autour d’eux. Les bras cloués au mur n’appartenaient pas à la victime cependant. Il avait suffi d’un moment à Quinn pour le confirmer à l’aide de ses connaissances forensiques. Entre autres, il y avait une « aiguille » plus petite que l’autre, comme dans toutes les horloges, mais les deux « aiguilles » étaient plus longues que les bras du corps. Chacun des bras squelettiques devait donc provenir d’une autre victime.

Il s’interrompit pour se demander si cela allait être une déduction importante. C’était ce qu’ils indiquaient : les douzième et treizième corps, qui attendaient qu’on les trouve quelque part dans les ports de la mer Intérieure. Mais pourquoi les évoquer dès maintenant ? Jusqu’à présent, le meurtrier n’avait laissé aucun indice quant aux futurs meurtres. Peut-être avait-il appris qu’il était poursuivi, et sa motivation était-elle passée de la soif de sang au jeu de ne pas être pris. Quinn fit la grimace. « Par pitié, pourvu qu’il ne s’agisse pas d’un meurtrier intelligent. » murmura-t-il.

Quinn s’agenouilla et retourna les bras de la victime avec le bout de sa canne pour observer le reste de la peau de l’homme. Les ongles du cadavre étaient propres et manucurés, et il y avait des marques sans bronzage laissées par un bracelet et un anneau autour du poignet et du quatrième doigt de la main droite. Rien d’autre au sujet de l’individu ne reflétait le genre de comportement vorace et déjanté d’un cultiste de l’Écorcheur. Quinn jaugea la musculature de l’homme, sa peau bronzée et les deux tatouages décorés en forme d’ancre sur chacun des biceps, l’un dans le style taldan ou andorien typique d’un citoyen d’Augustana et l’autre similaire mais avec des embellissements qui semblaient plutôt garundais, peut-être rahoumoudais. L’homme avait sans doute été un marin. Cela étendait le champ de son enquête encore plus, et il soupira à cette idée.

Il planifia donc de poser des questions au matin. Les marins avaient tendance à être plus turbulents la nuit.

Dès les premières lueurs, Quinn se réveilla et prit un moment pour repenser à ce qu’il savait jusqu’ici au sujet des victimes. Les robes du culte de l’Écorcheurs étaient une ruse, mais par qui ? Un cultiste avait-il développé suffisamment de prévoyance pour camoufler le dernier cadavre avec ses propres robes ? C’était peu probable par rapport à l’alternative : quelqu’un tentait d’infiltrer le culte. Il y avait peu de chances qu’ils aient suivi le même chemin que lui mais, malgré tout, ce que la pauvre victime avait découvert pourrait être important, pensa-t-il. Il espérait que l’homme avait peut-être parlé de certaines parties de son plan avec des compagnons d’équipage.

Oui, il savait que cela impliquait d’obtenir des réponses de la part d’un marin. Or, la majorité d’entre eux, d’après l’expérience de Quinn, étaient loyaux envers leurs serments concernant les secrets, même ceux échangés avec des morts. Cela allait être difficile, mais au moins il pourrait tomber sur quelqu’un détenant des réponses.

Quinn passa la matinée à parcourir le District de la Flotte, à l’affût de tout indice quant au navire sur lequel la victime de la nuit passée aurait pu servir. Si sa théorie était correcte, si la victime était vraiment sur les traces du culte le long de la côte nord de la mer Intérieure, il s’agirait d’un navire arrivé récemment à Almas, après avoir accosté à Oppara et à Cassomir, mais pas dans cet ordre. Cela limitait le nombre de navires possibles à quatre.

Ce n’est qu’au début de l’après-midi qu’il parvint à réduire les possibilités jusqu’à un seul et unique vaisseau, l’Oasis, qui employait un équipage taldan mais qui avait un port d’attache rahadoumais, Azir, qu’on surnommait « Port Sans Dieu ». L’Oasis était arrivé deux nuits plus tôt seulement, et son équipage s’était rassemblé dans l’un des refuges pour marins pas très loin de la scène du crime. Quand Quinn trouva l’endroit, il souleva la tête de sa canne et frappa trois fois sur la porte avec une grande précision rythmique et une force de conviction mais sans malice. Au moment où il inspirait pour annoncer son nom et ses intentions, la porte s’entre-ouvrit lentement avec un grincement et le visage sévère d’un quarantenaire blond l’observa. « Qu’est-ce que je peux faire pour vous, l’ami ? »

« Il y a plusieurs choses, » répondit Quinn en souriant. « Mais, tout d’abord, connaissez-vous un homme à la peau bronzée, d’à peu près cette hauteur et cette stature, peut-être un peu plus jeune, avec des cheveux sombres et des tatouages d’ancre sur les bras, semblables mais sans doute réalisés par des artistes différents dans des ports éloignés l’un de l’autre ? »

« Eh bien… je connais pas mal de monde, » commença l’homme, ses yeux alternant rapidement entre le visage de Quinn et la tête de sa canne. « Pourquoi ? » Quinn se rendit compte que l’homme n’avait pas respiré après avoir posé sa question, qu’il avait retenu sa respiration nerveusement et subconsciemment.

« Vous avez certainement entendu parler du meurtre de la nuit passée, le meurtre rituel ? J’ai des raisons de penser que quelqu’un qui aurait séjourné ici avec les autres membres de son équipage est impliqué. » Quinn sortir son journal d’une poche de sa veste, faisant semblant de vérifier le nom du navire. « Oui, la victime était définitivement un marin de l’Oasis. Un nom étrange pour un navire, non ? Vous le connaissez ? »

« La victime ? » dit l’homme sur un ton sombre, cessant de retenir sa respiration et laissant la porte s’ouvrir entièrement pour permettre à Quinn de rentrer. « Jessa, l’un de mes mousses… » Ses yeux s’ouvrirent grand, comme s’il s’était mis à fouiller le sol entre eux deux en quête de quelque chose qui expliquerait sa douleur soudaine. « Je suis le maître d’équipage de l’Oasis. Je ne peux pas imaginer pourquoi Jassa aurait pu être la cible d’un assassinat aussi brutal. Si ce que j’ai entendu est vrai, bien sûr. » Quand il finit par reprendre ses esprits, il tendit la main pour accueillir le détective. « Randall. Merci pour les informations que vous amenez. »

Quinn serra fermement la main de l’homme. Voilà le comportement formel auquel il s’était attendu, l’appréhension face au fait de s’ouvrir en face de quelqu’un – et plus particulièrement quelqu’un qui n’était pas un marin – qui semblait en savoir plus sur un sujet donné. D’après son expérience, il allait juste devoir suivre la procédure. « Pourquoi un homme servant à bord d’un navire provenant d’Azir serait-il en lien avec des zélotes religieux, des cultistes ? »

« Des cultistes ? Vous pensez que c’est l’un de ces Écorcheurs arracheurs de peau qui lui aurait fait ça ? » Les yeux de Randall brillèrent de rage, mais il se maîtrisa rapidement.

Et voilà. Quinn l’avait à sa merci désormais. « Il vous a dit quelque chose. »

« Quelque chose comme quoi, monsieur ? »

« Vous n’avez pas hésité un seul moment. Passé directement de ‘cultistes’ à ‘Écorcheurs’. Votre mousse, Jassa, cherchait quelque chose, et il vous a dit de quoi il s’agissait. Et, maintenant, vous allez me le dire. » Il avança vers le coin de la salle qui faisait office de cuisine, passant à côté de l’homme, et continua. « Ainsi donc, comment prenez-vous votre thé ? »

« … thé ? Qu’est-ce que cela signifie, monsieur ? »

Quinn jeta un coup d’œil dans la bouilloire pour s’assurer qu’elle était propre et commença à la remplir d’eau puis il se retourna vers Randall et sourit. « Quand quelqu’un est sur le point de me raconter une longue histoire, je préfère avoir quelque chose à boire. »
thanks 1 utilisateur a remercié Dalvyn pour l'utilité de ce message.
Annonce
Utilisateurs actuellement sur ce sujet
Guest (Masquer)
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum.
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets de ce forum.
Vous ne pouvez pas effacer vos messages dans ce forum.
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum.
Vous ne pouvez pas créer des sondages dans ce forum.
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum.

| Pathfinder-fr v2 Theme by Styx31, with some icons from fugue
Propulsé par YAF.NET | YAF.NET © 2003-2024, Yet Another Forum.NET