Voyant que la discussion tournait court, le mercenaire soupira puis prit la parole.
« Tout aurait effectivement pu être plus simple, mais je pense qu'il n'est plus nécessaire de remuer le couteau dans cette plaie. J'espère que vos morts seront les derniers. Je vais vous accompagner au village et on va voir ce qu'on peut faire, au moins pour vos familles. Je ne garantis pas ce qu'il adviendra de vos hommes et femmes d'armes, mais Marchebrume est un village humain et raisonnable, si vous avez retenu votre leçon, tout ira bien. »

Puis il prit la tête du convoi avec la guerrière qui rongeait son frein mais remercia néanmoins le groupe d'un signe de tête.

« Je ne sais pas ce que vous trouverez là bas, mais soyez prudentes. Et merci. »





À l'approche du fort, le groupe fût accueilli par une odeur lancinante de pourriture et de fer. Le silence de l'endroit était à l'opposé de son animation de la veille, et ils ne tardèrent pas à voir les premiers cadavres décharnés aux pieds de la muraille. La grande porte était restée ouverte après la désertion, et s'ouvrit sur la cour à présent désolée où se mêlaient zombies calcinés, humains lacérés et chevaux dévorés. À vue d'oeil, une dizaine de morts parmi les vagabonds et une trentaine de zombies y étaient restés. La nuit, la surprise et le nombre avaient joués en défaveur des occupants, probablement assez inexpérimentés par ailleurs. Leurs armes étaient rudimentaires, seuls les combattants qu'ils avaient reconnus avec les survivants portaient des armures et épées dignes de ce nom. Sous le ciel blanc, le crépitement de torches et le bourdonnement des mouches qui entamaient leur oeuvre formaient la toile sonore qui accompagnaient les aventuriers, livrés à eux mêmes.