Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

S’assurant que les plaies de Palantine étaient correctement bandées, Alicyl nettoya ses lames, craignant que le sang des loups ne sèche dans leurs fourreaux, ce qui aurait pour conséquence d’empêcher la lame d’être tirée au clair. Se retournant vers Benicio, elle gratifia le vieux guerrier d’un sourire espiègle.

«  Oh mais je vous en prie. Il faut bien que je justifie le prix de mes services…  »

Puis, reprenant de son sérieux, elle acquiesça concernant son avis sur l’objet de leur venue.

«  Je suis d’accord, il faut que l’on bouge au plus vite. Le temps joue contre nous, s’il n’est pas déjà trop tard. Je peux partir en éclaireur avec vous, si vous le sentez. Si on a la moindre fenêtre d’opportunité, et que le temps paraît compté, il faudra agir. Si certains partent monter un camp, il faudra qu’ils se tiennent prêts à se battre, en cas de menace, ce sera un point de repli idéal.

Qu’en dites vous ?  » demanda-t-elle, de nouveau sur pied, prête à partir à tout instant.

Deux groupes plus ou moins évidents se constituaient, la situation étant loin d'être idéale. Avant de se séparer, ils examinèrent une dernière fois la scène, qui n'était pas si simple qu'il n'y paraissait. En plus de la première analyse d'Alycil, ils constatèrent que la chariot contenait une malle, fermée, mais dont ils n’eurent aucun mal à faire sauter le verrou à l'aide d'une pierre. Elle leur offrit quelques étoffes de très belle qualité, appartenant plutôt probablement à une femme, mais également des capes avec lesquelles ils garderaient chaud, ainsi enfin qu'un peigne en argent décoré que Matlam avait repéré au premier coup d’œil au fond du coffre. Enfin, à proximité de la bête morte, Alycil et Benicio repérèrent des tâches de sang qui semblaient s'éloigner à un rythme continu de la scène en direction du nord-est, là où broussailles et branches avaient été foulées. La piste semblait évidente et leur permettrait de se concentrer sur leur environnement plutôt que sur de subtiles traces.

Tandis que les éclaireurs partaient en avant, suivant une piste partant du chariot, Olivia, Palatine, Flore et Matlam suivirent le conseil du baroudeur en retournant près de la route pour préparer un camp de fortune. La nuit s'annonçait fraîche, et après la mauvaise rencontre qu'ils venaient de faire, un feu ne serait pas de trop, mais il fallait encore décider entre protection et discrétion.



Dans le même temps, Alycil et Benicio continuaient de s'enfoncer dans le sous bois en suivant pendant près d'une heure la piste à pas feutrés. Benicio profita de ce temps pour donner le change à l'elfe.



« C'est une sacrée prestation que vous avez donné là bas. D'abord une analyse digne des meilleurs éclaireurs elfes, puis une défense impeccable. Quelqu'un comme vous ne peut pas être à Marchebrume par hasard, je me trompe ? Vos talents sont très rares dans le coin, et ils se monnaient bien, je sais de quoi je parle. Si cette petite aventure vous convainc, on pourrait faire équipe à l'occasion. »

Il gardait le regard rivé sur sa piste tandis qu'il discutait, comme s'il faisait la conversation distraitement, mais son ton restait sérieux et égal comme il l'était depuis qu'ils l'avaient rencontré.

Au terme de leur marche, ils entendirent peu à peu des bruits signes d'une activité humaine. Quelques éclats de voix, des bruits de ferronnerie et même, ils étaient tombés d'accord là dessus, des jeux d'enfants. Cherchant très prudemment à comprendre d'où venaient les bruits, ils virent qu'à quelques dizaines de mètres, les arbres s'arrêtaient comme tout le long du pied de la chaîne de montagne, mais à cet endroit en particulier, une faille dans la roche y laissait une grande alcôve dans laquelle un vieux fortin était dressé. De toute évidence, s'il n'était pas de première fraîcheur étant donné l'entretien de la pierre, il était habité, et la piste y menait droit.


Pour ceux du camp, indiquez moi si vous organisez des choses spécifiques et/ou sentez vous libre de RP autour du feu.
Pour Alycil, je veux bien un jet de perception, discrétion, et éventuellement un post pour savoir comment elle aborde la découverte.

Matlam écoutait religieusement Flore. Oh, pas tant pour les conseils spécifiques liés à leur survie pour la nuit à venir - son père lui avait appris les mêmes en campant dans les bois aux alentours du village - mais surtout car l'allure déjà particulière de la fée couplée aux blessures fraîchement reçues lui donnaient un air intimidant. Se rappelant que quelques chose de magique s'était passé avec lui durant l'affrontement un peu plus tôt, il se sentait quelque part lié à cette aventurière et il hésitait à aborder la question de la magie. Lui n'avait jamais rien fait ni vécu d'extraordinaire, alors que ça arrive soudainement l'avait sacrément secoué.

Imitant la magicienne, il se mit à ramasser du petit bois tout en ajoutant : « Madame Pala... Madame Flore, moi, je peux poser des collets. Il est pas dit qu'on attrape le moindre lapin ou furet qui trainerait dans le coin, mais je peux au moins poser les pièges et revenir un peu plus tard. C'est pas si compliqué en plus. Il faut juste détecter les chemins que les animaux prennent en forêt et poser le piège sur celui-ci. Mais on n'a qu'une ou deux heures avant nous et les lapins sont pas du genre à sortir la nuit alors... »

Il laissa sa phrase en suspens, attendant une approbation des deux aventurières qui l'accompagnaient.

Flore haussa un sourcil surpris à l'adresse de Matlam. Le jeune homme avait prit le pli de la différencier de Palatine remarquablement vite. Et il était aussi a priori très débrouillard.
« ...Les collets sont une très bonne idée, Matlam. Je n'ai pas l'habitude mais si tu me montres comment faire je vais te donner un coup de main. Olivia a raison, avec ma blessure je ne suis pas la plus utile de toutes façons; et un peu de viande fraiche pour le dîner sera toujours bienvenue comparé à des rations de voyage. »

Elle acquiesça aux propositions d'Olivia également.
« Pas d'objection. Si jamais on a un problème ici je dois pouvoir signaler notre présence avec un arc électrique...c'est ce que j'ai de mieux. »

Tout en aidant Matlam à poser des collets, Flore lui glissa un regard en quoi.
« Dis moi Matlam...tu sais d'où te viens la magie que tu as employé contre ces loups? »

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Progressant rapidement dans les bois, son corps ondulant contre les branches et les buissons lui faisant face, Alicyl semblait comme un poisson dans l’eau. Elle se tournait de temps à autre pour vérifier que Benicio était toujours derrière elle, puis repartait aussitôt, sens à l’affût.

Laissant un rire léger se faire entendre avant de se retourner vers l’homme, l’elfe se fendit d’une énième tartine de cynisme, joueuse dans l’âme.

«  Oh, des meilleurs éclaireurs elfes, tant que ça… ? Enfin j’imagine que tout elfe peut paraître pour un bon éclaireur, aux yeux d’un humain dans la fleur de l’âge…  » répliqua-t-elle avec un rictus.

Elle dégage une branche lui obstruant la vue sur la minuscule clairière lui faisant face.

«  Le hasard… Vous savez mon cher Benicio, quand on vit autant qu’un elfe le peut… Voir du pays et tout simplement prendre le temps sont deux plaisirs que l’on peut se permettre… Mais oui, je n’étais pas là pour hasard, je recherchais simplement quelqu’un. Mais… Je n’ai rien contre de petites virées à l’occasion…  » répondit-elle avec un clin d'œil.

Approchant directement du potentiel camp, l’elfe se figea, faisant signe de la main à Benicio de ne plus bouger, analysant la moindre parcelle d’informations qu’elle pouvait voir ou entendre avant d’avancer plus avant. Avant toute tentative d’approche pouvant mener sur une détection, et potentiellement sur la mort de potentiels otages, elle cherchait à grappiller des informations. Ensuite, la louve avancerait.

Flore ne répondit pas immédiatement, concentrée sur la confection de son collet, et pesant également les paroles du jeune homme. Il paraissait perdu, et même si elle n'était pas spécialiste, elle lui devait bien quelques réponses dans la mesure de ses connaissances.

Et puis, elle commençait bien malgré elle à se sentir responsable de ce gamin.
« Dangereux...Pas en soi. Mais je te garantis que ce n'est pas grace à moi. Je suis la source de la magie de Palatine...de notre magie à toutes les deux, vraiment, qui est liée à mon titre, mais je ne peux pas en accorder à qui que ce soit d'autre.

Ce que tu as fait dans les bois, ca vient entièrement de toi. Je ne suis pas une experte mais si je devais me hasarder à faire des suppositions je pense que tu disposes d'une magie innée. Tu es peut être ce qu'on appelle un ensorceleur, par exemple. Ca arrive chez certaines personnes.

Maintenant, je ne suis pas professeur, mais normalement la magie ne devrait pas être dangereuse pour toi même. Il faudrait peut être chercher quelqu'un capable de t'enseigner, cependant, sinon tu risques de causer des problèmes avec de la magie incontrolée. »

Modifié par un utilisateur jeudi 29 juin 2023 22:00:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Un léger sourire se vit poindre au coin des lèvres d’Alicyl. Après un instant d’observation du camp, celle-ci répondit à son compagnon d’aventure, toujours joueuse. Elle essayait d’adapter son discours à son interlocuteur, s’imaginant une potentielle vie passée.

«  L’intérêt est une chose qui évolue avec le temps vous savez. Une aventure de campagne peut être un rêve pour un enfant n’ayant pas encore volé de ses propres ailes. Elle peut être banale et inintéressante pour quelqu’un en ayant déjà vu d’autres ou ayant vogué par delà les mers… Mais pensez-vous qu’un soldat ayant connu l’horreur des champs de bataille aspire à y retourner ? Au contraire, cela peut lui donner le sentiment de se rendre utile dans sa retraite tout en la pimentant…  »

Reprenant le silence tandis qu’elle fixait les enfants jouant sur place. Cet élément la rassurait. Écoutant attentivement Benicio, elle fit part de ses hypothèses tout en restant attentive.

«  Hmm… Il y a de bonnes chances oui. Le fait qu’ils vivent en famille est un bon point pour nous. Ils seront sans doute moins enclins à déclencher un bain de sang… Regardez… Les enfants semblent s’amuser. Il est probable qu’ils retiennent la demoiselle en otage, peut-être pour espérer une rançon, mais… S’il y avait eu des cris ou des scènes de violence, je ne les imagine pas s’amuser de la sorte…  »

Elle en vint même à penser que la dame aurait pu elle-même organiser son propre enlèvement. Mais dans cette région semblant davantage pauvre et campagnarde que riche, cette hypothèse restait plutôt farfelue. L’elfe se fendit d’un rictus mauvais.

«  J’ai un plan. Retournons auprès des autres.  »

Ils avaient vu ce qu’ils avaient à voir et entamèrent alors leur retour au camp de fortune. Sur le chemin, Benicio resta pensif un long moment. Il avait froncé les sourcils de façon assez nette quand Alicyl avait vu juste sur son passé de soldat et ses aventures à la campagne et ne les avait pas relâchés depuis. Au bout d’un moment, il finit tout de même par briser son silence.

« Je reste donc sur ma première impression, les Elfes sont bien des êtres transcendants. Je suis chanceux d’avoir fait au moins une miette de route avec vous. Cela dit, si ce que vous dites et vrai, et que vous trouvez un intérêt dans cette petite aventure, c’est que vous avez encore beaucoup voir ? Ou bien que vous cherchez un endroit pour votre retraite. Je ne sais pas s’il y a assez de travail ici pour deux, mais je suis partageur, donc ma proposition tient toujours. »

Il arrivèrent enfin au camp ou un feu maintenu faible pour profiter des braises sans trop de lumière brûlait déjà. En revanche, les chasseurs avaient fait chou blanc malgré la formation de Matlam. Peut-être que le coin n’étaient pas le bon ou bien qu’ils s’y étaient pris trop tard entre la pose et le moment de relever les collets. Néanmoins, dans leur courte randonnée, ils avaient pu trouver quelques champignons que Matlam avait déjà vu sa mère cuisiner, Flore pouvant lui assurer qu’ils étaient comestibles.

Le soleil venait de tomber derrière l’horizon et il ne tarderait pas à faire bien frais et nuit noire jusqu’à ce qu’un croissant de lune ne se lève.

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Décochant un autre sourire à Benicio, Alicyl se permit une tranche de mystère en gardant le silence. Un sourire révélateur en somme. Finalement, lorsque celui-ci rompit le silence, elle souffla doucement le chaud et le froid, suggèrant

«  Qui vous dit que je suis à la recherche de travail ?  » minauda-t-elle.

De retour au camp, Alicyl partagea ses rations et apprécia les champignons trouvés par les cueilleurs, et profita d’un moment au calme afin de faire un récapitulatif aux autres de ce qu’ils avaient vu au camp, se retournant régulièrement vers Benicio afin d’avoir ses confirmations, rectifications et complétions.


Gratouillant son ourson pantouflard, l’elfe attendit que les informations et quelques idées fassent leur chemin dans la caboche de ses interlocuteurs avant de faire part de ses propres… suggestions.

«  Bien. Mon idée est toute simple. On n’a aucune preuve que ces gars retiennent notre dame prisonnière, même si les traces menaient jusqu’à ce camp. Il est bien sûr possible de tenter une attaque frontale dès cette nuit, mais…

Si on envisage d’éviter d’utiliser la force d’entrée de jeu, autant tenter la diplomatie, on peut tenter de jouer le chaud et le froid demain matin. On demande s’ils… hébergent une dame trouvée dans la forêt dirons-nous. S’ils nient, on peut leur demander s’ils ont vu quelque chose d’inhabituel dans la forêt ces temps-ci. S’ils nient à nouveau, on a la preuve qu’au moins l’un d’entre eux était sur place.

Dans le cas où ça ne se passerait pas dans la meilleure des circonstances… Je suggère qu’au moins deux d’entre nous se tiennent près du camp, en embuscade, pendant que les autres viennent leur parler. Et… Si vous êtes sans scrupules, je suggère également autre chose.  »


Sur ces mots, l’elfe remua le bout des doigts, faisant naître par prestidigitation une forme de pièce tout en brume, qu’elle attrapa dans son autre main avant de la faire disparaître.

«  Qui veut la paix, prépare la guerre. Il y a des enfants dans ce camp. Je suggère, en cas de non coopération de leur part, de jouer les innocents naïfs, de les remercier et de faire marche arrière. Puis, plus tard, d’user de magie afin d’attirer l’un de ces enfants à l’extérieur du camp, et de l’endormir. Ainsi, on aura un argument de plus en notre faveur pour les inciter à laisser tomber pour cette fois.  »

Elle lanca un bref silence s’installer, au dépit du crépitement des braises, avant de reprendre.

«  Qu’en pensez-vous ?  »

« Je dois pouvoir vous aider un peu si vous souhaitez approcher de manière diplomatique. Mais la discrétion et le bluff ne sont pas vraiment mon domaine. » dit Olivia qui était plutôt une ombre avec un style brutal préférant miser sur ses armes, sa magie et son armure pour détruire l'ennemi plutôt que de faire des coups en douce.

« Nous avons été recruté par une communauté avec laquelle ces gens sont déjà peut-être ennemis... J'ignore comment je réagirais si on enlevait des enfants de mon village... Mais je pense pas que ça apaise les relations sur le long terme. La violence a plus d'influence quand on pense qu'elle peut s'exercer, plutôt que quand elle s'exerce directement. »

« Je propose qu'on y aille tous. On enquête tranquillement, sans révéler nos intentions. Et si jamais ça marche pas... On se bat. Tout simplement...

Benicio vous connaissez ces gens ? »