Le fait que Palatine ne bronche pas, voire manifeste un certain entrain à se livrer provisoirement aux habitants du fort en guise de témoin sembla être perçu comme un signal clair de bonne volonté. Les visages se décrispèrent et les gants lâchèrent les pommeaux des armes dans des crissement de cuire. Tandis que Palatine fût escortée à l’intérieur, seuls deux guets restèrent visibles sur le chemin de ronde, scrutant la forêt et de temps à autre les membres du groupes restés devant la porte.

À l'intérieur, l'invocatrice et son escorte traversèrent une vaste cour encastrée entre les remparts et l'immense façade de pierre face à eux. Astucieusement situé contre une faille du contrefort de la montagne, la bâtisse était sommairement constituée de trois murs en léger arc de cercle afin de fermer la cavité naturelle, offrant ainsi une excellente protection sans gros travail de maçonnerie. Dans la cour vivotaient une trentaine d'adultes ainsi qu'une dizaine d'enfants, affairés aux activités quotidiennes que venait perturber la crépusculaire. De nombreux regards la suivirent alors qu'elle passait sans s'arrêter accompagnée par un vieux briscard à la barbe mal peignée et une femme robuste, probablement la plus grande de leur bande à ce qu'elle pu en juger d'un coup d'œil. Sur l'un des côtés, une construction en bois soutenait l'escalier permettant d'accéder aux créneaux du mur et semblait faire office de salle commune ou de petit entrepôt. En face, le mur ouest présentait un trou béant que Palatine n'avait pas pu observer depuis l'avant du fort, mais qui était à présent flagrant tellement les pierres éboulées envahissaient une bonne portion de cette partie de la cour.

Perception DD13/Médecine DD11/Savoir martial(DD11) (Palatine uniquement)


Avançant sans s'arrêter vers le fond de la cour, Palatine distinguait nettement une ouverture dans la roche terminant la faille qui sillonnait verticalement la paroi. Ils s'y engouffrèrent pour emprunter un corridor taillé sous la montagne, au bénéfice de la faille qui en marquait l'entrée. Il donnait sur quelques pièces qu'elle n'eut pas le temps d'étudier, menée prestement vers le fond du couloir où, après une bifurcation, se trouvait un cul de sac donnant sur trois geôles. La seule qui était fermée hébergeait une femme allongée sur la paillasse, chaudement couverte contre l'humidité de ce souterrain.


À leur arrivée, elle se retourna par réflexe puis s'assit au bord de la planche, le visage ensommeillé, mais surprenamment apprêté. Là où les conditions changeraient n'importe qui en prisonnier crasseux aux traits creusés et aux vêtements élimés, la femme qui se tenait là était impeccablement coiffée, ses habits à peine froissés et son allure froide et digne lui donnant l'air d'une meneuse plus que d'un otage. Toujours était-il qu'une grille se tenait entre elle et Palatine et que seul le mépris fusait de son regard vers les trois nouveaux arrivants.

« Quelle heure est-il ? Encore celle de votre soupe infecte ? Quand est-ce que vous allez cesser votre petit jeu ? Personne ne paiera pour moi, vous vous trompez sur mon compte et ça risque fort de se retourner contre vous. »

La femme qui accompagnait Palatine fit un pas vers la grille, l'air peu commode, puis se fendit d'un sourire édenté.

« C'est toi qui te trompe ma grande, la petite dame ici présente est là rien que pour toi et elle et ses copains vont bien nous graisser la patte pour te laisser sortir, alors hoche gentiment la tête et profite de ta dernière journée en notre compagnie. »

Perdant sa contenance, le visage de la femme balance entre espoir et inquiétude en fixant Palatine et tachant de ne pas réagir aux propos de sa geôlière.

Modifié par un utilisateur lundi 28 août 2023 09:00:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

La situation prit un tournant auquel la femme ne s'attendait pas. Fronçant les sourcils d'autant plus, elle tourna un regard d'incompréhension vers la crépusculaire.

« Qu... comment ? Je vais bien, merci. En tout cas, relativement au négociant qui m'avait accepté sur sa cariole, et malgré la détention absurde par ces désespérés. Je ne sais pas qui vous êtes ni pourquoi vous faites cela, et je vous en suis reconnaissante, mais vous ne devriez pas, ma vie ne vaut rien contrairement à ce dont ils se sont convaincus dans l'espoir d'un bénéfice facile. »

Elle agita sa main avec mépris en direction de la femme robuste qui répliqua avec un coup de pied dans la grille à faire sursauter la prisonnière.

« Ta vie vaut ce qu'on va en obtenir, alors boucle là et attends sagement le retour de la pâlotte et ses copains et à toi la liberté. »

Disant cela, elle attrapa Palatine par le col pour lui indiquer le chemin de la sortie et la raccompagner vers l'extérieur, laissant derrière elle une cantatrice au regard sincèrement inquiet.

« Soyez prudente, ou oubliez moi... »

Mat accueillit le retour du groupe avec un certain soulagement. Lui qui n’avait pas été des plus décisifs dans cette prise de contact - Et c’était peu de le dire. Le stress et l’inexpérience avaient pesé lourd sur ses épaules - se rendait compte que les choses allaient certainement se compliquer encore plus à présent.

« Quoi ? La cantatrice est vraiment prisonnière de ces bandits ?!  » s’exclama-t-il lorsque Palatine leur partagea son entrevue avec Tatiana. La mission de sauvetage n’était plus une mission de recherche mais une mission de libération, à moins que le village accepte de payer une rançon colossale. Lui qui n’avait connu que la sécurité du village toute sa vie et imaginé de grandes aventures trépidantes se trouvait confronté à une réalité à laquelle il n’était pas préparé. Fallait-il payer une telle rançon quitte à pénaliser le village ? La vie d’une étrangère en valait-il le prix ? Que ferait un vrai aventurier dans sa situation ?

Tournant inconsciemment son regard vers Alicyl qui l'avait impressionné, il osa un timide « On devrait aller la sauver… On attend la nuit et on la libère sans se faire repérer. Comme Alicia a fait tout à l’heure. Par derrière *BAM* on étourdit les gardes, on libère la cantatrice et on ressort ni vue ni connu. » Puis, se rendant compte qu’il ne savait pas trop comment on devrait s’y prendre si le groupe suivait sa proposition, il se tourna vers Benicio. « Heu… Benicio, c’est possible tu penses ? » Peut-être que le garde qui avait plus d’expérience aurait une meilleure idée de la façon de s’y prendre. Palatine, Olivia et Alicia auraient aussi certainement des idées mais trop novice, Matlam s’adressa d’abord à la personne dont il se sentait le plus proche.

Les épaules de Matlam s'affaissèrent devant la réponse d'Alicyl. Cependant, il ne répondit rien. L'elfe soulevait des pistes dont il ne savait encore trop quoi penser. Attendant que Benicio et les filles donnent leur avis, il essaya d'échafauder des plans dans sa tête et de voir quelle option avait le plus de chance de réussir.

« Quelle que soit la solution retenue, la vie de l'otage demeure ma priorité. J'aurais aimé pouvoir intervenir réellement dans la négociation que j'ai initié. Je m'interroge sur les raisons de ce manque de confiance à mon endroit quand tout le monde avait prévu de rester derrière et que la discussion donnait des résultats. Enfin, qu'importe mon sentiment personnel.

Le premier mort en combat c'est le plan. Mais bon quand tout marche bien c'est quand même un peu dommage. Vous avez pris un risque inconsidéré et négocié un accord injuste qui se propose d'affamer une petite ville, soit ce que souhaitait les personnes qui en scellant cet accord sont devenus des ennemis de cette ville. Je ne dis pas que je nous aurais obtenu mieux, mais je ne suis pas certaine que cela valait vraiment le risque que nous avons pris.

Si vous voulez recruter quelque allié que ce soit dans cette quête ou si d'aventure vous souhaitez poursuivre cette quête ensuite en rejoignant la mission d'escorte de la diva vers le sud, vous devrez apprendre à faire confiance à vos alliés, comme nous avions confiance en vous quand nous sommes allés seuls avec Benicio devant le fortin. Sans cela, j'ai bien peur que chacune de nos actions ne puissent nous conduire finalement qu'à la ruine. » dit Olivia d'un air sans doute clinique que ce qu'elle aurait souhaité.

« Actuellement leurs éclaireurs sont de sortie, nous n'aurons peut-être pas de meilleure occasion de libérer l'otage ou d'entreprendre d'autres actions. Toutefois, c'est vous, Benicio, qui avez scellé cet accord. C'est à vous de voir ce que vous voulez en faire. Et malgré ce que je pense, je ne me mettrais pas entre un compagnon et la valeur qu'il donne à sa parole. Quelle que soit votre décision, je m'y conformerai et je vous aiderai autant que je le peux. »

Hello par ici ! Je galère a écrire tout ça sur téléphone. Si jamais ça coince, hésitez pas à me signaler les points à corriger.

Édit pour rajouter que les éclaireurs sont de sortie et corriger quelques passages

Modifié par un utilisateur lundi 4 septembre 2023 07:10:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Mat essayait de suivre les stratégies du mieux qu’il pouvait. Ce qu’il retint était simple. Le groupe n’irait pas sauver la cantatrice sans accord express du village. Et si Alicyl avait un charisme dingue avec ses mouvements prestes et son efficacité redoutable, Olivia avait la carrure et le discours d’un militaire. Droite dans ses bottes, elle parlait franc en dégageant aussi une certaine autorité. Cela marqua le jeune garçon à sa façon, doutant toujours de pouvoir devenir un grand aventurier et de mériter sa place dans ce groupe de personnes expertes dans leur domaine.

Heureusement, la présence de Benicio le rassurait. Son intervention en revanche lui fit penser qu’ils seraient bientôt de retour au village, et lui n’avait rien accompli qui puisse être mentionné. Même les lapins et le petit gibier avait éviter ses pièges de la veille. S’il voulait revenir avec une chance d’éviter la colère de sa mère, Matlam avait intérêt à trouver une idée de génie avant son retour. La tête basse, il acquiesça aux explications de Benicio et attendit que quelqu’un dise quel serait leur prochaine étape. Certainement un retour au campement.

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Alicyl ne prêta guère d’attention aux piques qui fusèrent. L’elfe en avait vu d’autres. Néanmoins, maintenant que la situation était plus claire, et surtout plus calme, l’elfe acquiesça à la proposition de Benicio avec un sourire.

«  Vous êtes plus malin que vous ne le semblez mon cher…
Comme nous le disions, je ne suis pas certaine que le village accepte de payer, même une faible somme, pour une artiste venant d’ailleurs. Sans doute préféreront-ils en faire la demande à la suprématie locale… Néanmoins, il est vrai qu’ils ont l’air en piteux état et que des vivres ainsi que des soins pourraient avoir valeur d’or, à leurs yeux. Je suis curieuse de savoir ce qui les a motivé à venir s’installer par ici, même temporairement…  »

Tout en exposant son point de vue et ses compliments, l’elfe réfléchissait. Il y avait peut-être moyen… De faire d’une pierre deux coups…

«  Si vous souhaitez demander l’aide du consortium… Il y a quelqu’un de haut placé qui m’y doit une faveur… Mais nous verrons en temps voulu, rentrons pour l’instant. J’ai hâte de retrouver un bon bain.  »

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Regardant le gamin d’un air compatissant, l’elfe s’agenouilla devant lui et se voulut à la fois dure mais rassurante. Il n’était pas évident de faire les bons choix dans la vie, ni même d’en avoir le recul nécessaire. Les elfes, sans pour autant être aussi sages que ne le racontent certains contes, avait l’avantage, ou l’inconvénient c’est selon, d’avoir vu de nombreuses vies glisser au fil du temps et des âges.

«  Mat, apprends une chose. C’est bien d’être optimiste et d’avoir un plan… Mais même si nous sommes tous les deux doués pour être discrets et même pour piquer des trucs, il faut toujours jauger dans la balance ce que l’on risque en cas d’échec. Dans la vie, le risque zéro n’existe jamais.
Si on tente de s’infiltrer et qu’on se fait repérer… Comment cela va-t-il évoluer d’après toi ? Au mieux, ils nous demanderont de nous faire prisonniers, et la situation ne sera que plus gênante pour le village… Au pire, je vais être obligée de vous défendre, la cantatrice et toi, et de faire un bain de sang, laissant orphelins et familles déchirées derrière moi.

Une vie ne vaut pas une charrette de vivres. Nous sommes venus, et nous avons appris deux choses importantes, la première, c’est que notre demoiselle est toujours en vie. L’autre, c’est qu’elle n’est pas maltraitée. Ces bandits ont l’air d’avoir plus de scrupules que la plupart. Ce sont déjà des informations capitales, plus que tu ne l’imagines.  »

L’elfe marqua une pause dans son explication, observant les bois derrière elle, soucieuse de ne pas se faire prendre à revers.

«  Qui sait, peut-être que ces bandits ne sont pas si mauvais, il y a peut-être moyen que le village trouve un terrain d’entente avec eux, selon ce qui les intéresse, au delà d’une simple et bête somme d’argent. Et même si le village refusait toute aide en bloc, cela ne nous empêche pas de revenir pour la cantatrice, tu sais…  »

Léger soupir de la part de l’elfe. Elle avait choisi de tirer un trait sur son passé sanglant et espérait ne pas devoir y sombrer de nouveau, surtout pour sauver une illustre anonyme… Mais seul l’avenir nous dira ce qu’il en est.

Un consensus temporaire sembla finalement atteint. La remarque d'Alicyl décrocha un petit rire coupable de la part de Benicio.

« Me voilà démasqué dame Alicyl. Je ne suis pas sûr que la règle vaille pour les Elfes dont l'existence et la présence surnaturelle pipe les dés, mais dans mon expérience, il vaut mieux être plus malin qu'on en a l'air que l'inverse si on tient à sa longévité.

D'ailleurs, Matlam, je note ton enthousiasme pour l'aventure et ta ténacité à sauver cette inocente, mais là aussi, si je dois te laisser un seul conseil ce sera celui-ci : un bon aventurier est un aventurier prudent, car un aventurier mort n'en vivra pas beaucoup. »

Sur ces entrefaits, ils entamèrent le chemin du retour vers Marchebrume. Pris dans leur pensées, le trajet fût plutôt silencieux excepté les politesses échangées autour d'un repas frugal aux environs de midi.


Après une nouvelle marche, plus courte cette fois-ci, ils atteignirent les abords du village en début d'après-midi puis allèrent détendre leurs courbatures et étancher leur soif et faim dans l'établissement d'Elsa et Geneva. Très curieuse d'entendre de leurs nouvelles, et surtout inquiète pour Matlam, celle-ci leur offrit la collation.

« Erastil soit loué vous êtes sains et saufs ! Et Dame Fauvarque est en vie ?! C'est vraiment une excellente nouvelle mais... tout reste à faire, non ? Et toi Matlam, ça va ? On était si inquiètes quand on a appris que tu étais parti avec eux et que vous n'êtes pas rentrés la nuit dernière ! Et ta mère... enfin, tu connais ta mère, j'espère que tu as prévu ton entrée.

En tout cas, petit goûter pour la maison. Les rumeurs vont bon train dans le village et vous allez devenir des célébrités très très locales si vous démêlez cette histoire ! Qu'allez-vous faire maintenant ? »

Peu incline à les laisser en paix pour le moment, elle appuya ses avant-bras sur la table, reposant sa joue sur ses mains croisées en attente de détails croustillants et d'actions à venir.

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Appuyant la proposition de Palatine, Alicyl se proposa également pour accompagner Matlam, si et seulement si celui-ci souhaitait la présence de la fripouille elfique à ses côtés. Après tout, convaincre en baratinant les gens de beaux projets et d'avenir joyeux, c'était son fort.

Sans se laisser décontenancer, l'elfe se dirigea vers l’une des extrémités du comptoir, près de la fenêtre, laissant ses compagnons faire récit de leur expédition. Elle s'assit avec grâce, croisant ses longues jambes tout en gardant son dos droit. Très attentive, notamment au comportement de Matlam, l'elfe observa tranquillement la scène autour d'elle, appréciant le caractère rustique de la taverne et la chaleur de la cheminée. Les murmures des clients et les rires de l'auberge formaient une mélodie apaisante, contrastant avec la nonchalance calme de l'elfe.

«  Pourrais-je avoir un carafon de lait de chèvre, charmante dame ?  » demanda-t-elle avec ses yeux en amande.

Lorsque question leur fut posée sur la suite des évènements, l’elfe prit un temps de réflexion, puis répondit d’un ton neutre, presque comme s’il s’agissait d’une évidence.

«  Il y a toujours au moins… deux solutions à un problème.
Nous allons d’abord aller en informer le maire, c’est la moindre des choses en effet… Ensuite… Tout dépendra de lui. Je ne suis pour ma part qu’une humble vagabonde errant au fil du vent et des saisons… Une mercenaire au grand cœur… Si le maire souhaite nous proposer un contrat pour secourir dame Fauvarque, ou pour négocier une issue pacifique avec ces brigands, cela peut se montrer profitable pour tout le monde...

Le cas contraire… Peut-être que d’autres partis, comme celui de notre cher et brave Benicio, souhaiteront s’offrir mes services pour un résultat similaire… Peut-être que ces brigands ne sont pas aussi abjects qu’ils ne le laissent penser et qu’ils seraient prêt à m’offrir quelque chose pour plaider en leur faveur… Ou peut-être encore que dame Fauvarque vaut-elle la peine que l’on tente quelque chose sans garanties…

L’avenir est rempli de possibilités dame tenancière, mais n’est-ce pas ce qui en fait la saveur ?  » répondit-elle mielleusement.

Modifié par un utilisateur mercredi 20 septembre 2023 09:24:02(UTC)  | Raison: Non indiquée