Ferenç était en train de prier Pharasma pour le repos des créatures que sa section avait combattues ce jour-là. Régulièrement, il prenait le temps de demander à sa déesse d'accueillir les âmes égarées à ses côté et de ne les juger que sur leurs actions perpétrées de leur vivant et non après leur "premier" décès. Le jeune homme avait fini par comprendre que les morts-vivants n'agissaient pas toujours selon leur propre volonté, et qu'ils cherchaient souvent le chemin du repos. Chemin qui ne leur étaient pas accordé de prime abord. Ferenç, lui, s'efforçait de leur montrer la voie de la rédemption. Telle était la mission qu'il accomplissait chaque jour au sein de cette section particulière, stationnée sur le territoire de Dernier-Rempart, à proximité de la frontière ustalavienne, et regroupant des principalement des paladins et des guerriers dévoués à la Dame des Tombes.

Lorsque l'estafette pénétra sous sa tente, le prêtre lui tournait le dos et ne l'entendit pas. Le jeune courrier n'osa pas déranger le prêtre dans sa méditation, mais l'urgence du pli semblait nécessiter qu'il le fasse. Il émit un léger raclement de gorge pour marquer sa présence. Même s'il l'avait entendu, Ferenç ne changea de position, ne faisant que lever le bras gauche, l'index pointé vers le haut, indiquant qu'il l'avait entendu et qu'il en avait encore pour quelques secondes. Le porteur observa alors l'intérieur de la tente. Celle-ci était très sobrement décorée, à l'image de la robe qui lui tournait le dos. A proximité de la paillasse placée dans un coin et recouverte d'une couverture simple sur laquelle reposait une armure de cuir cloutée, une arbalète, un carquois rempli de carreaux d'arbalète et une pique étaient appuyés contre la toile. A leurs pieds, sur le sol, reposait un sac-à-dos fermé qui semblait pratiquement vide. De l'autre côté, une table, sur laquelle étaient posés une dague et quelques papiers, et une chaise constituaient le reste du mobilier de l'endroit.

Une fois sa prière terminée, Ferenç baisa l'anneau qu'il tenait de sa main droit, le replaça à son annulaire droit et se releva en prenant appui sur le sol à l'aide de ses mains. Une fois debout, il prit le temps d'épousseter sa robe sombre, marque de son sacerdoce, à l'endroit où ses genoux avaient été appuyés sur le sol et il finit par se retourner vers le jeune homme qui n'avait pas bougé de l'entrée de la tente. Celui-ci put alors voir un visage presque juvénile et pâle entouré d'une longue chevelure noire qui lui tombait sur les épaules. De taille modeste, Ferenç n'était pas spécialement costaud, mais son visage fin et fermé intimait le respect et le silence. On pouvait imaginer que lorsqu'il prenait la parole, les personnes qui étaient alentour faisaient silence pour l'écouter.

Un sourire illumina le visage de Ferenç, ce qui sembla surprendre le jeune homme face à lui. celui-ci n'avait pas dû s'attendre à ce qu'un prêtre de Pharasma eut pu avoir l'idée de sourire. Comme il restait pétrifié, le pli qu'il avait tiré de son manteau en main, Fernç s'adressa alors à lui d'un ton doux et calme. « Eh bien mon ami. Maintenant que les égarés ont retrouvés le chemin qui mène à Pharasma, je suis tout à toi. Que me vaut l'honneur de ta visite ? » Comme l'estafette restait coite, Ferenç fit silence, continuant à sourire.

Puis, comme sortant d'un rêve, le courrier sursauta et prit enfin la parole. « Excusez mon intrusion mon père ! Je suis chargé de vous remettre ce pli. » Joignant le geste à la parole, il tendit la missive à Ferenç qui l'attrapa.

« Te faut-il une réponse immédiate ? » ajouta le prêtre en observant le seau qui scellait le courrier. Celui-ci ne dit rien à l'adepte de Pharasma qui décacheta l'enveloppe à l'aide de la dague posée sur la table.

« Je ne crois pas mon père. Je peux attendre quelques instants que vous ayez lu le courrier si vous le souhaitez. »

Lorsqu'il eut ouvert la lettre, Ferenç la parcourut rapidement. Un léger voile sembla assombrir son regard un infime instant, puis il reprit son attitude d'origine. Posant la missive sur la table, il s'adressa au jeune homme. « Je ne crois pas qu'une réponse soit nécessaire. Tu peux disposer maintenant. Que Pharasma accompagne tes pas et qu'elle te protège de la mort. » Et alors que l'estafette allait sortir de la tente, Ferenç le rattrapa « Ah ! j'allais oublier. Si tu croises le paladin Hermelin comme je le crois, dit lui que je souhaiterait le voir. Je serai soit chez le commandant de la section, soit ici. »

Une fois le courrier parti, Ferenç reprit la lettre et se dirigea vers la tente occupée par son responsable hiérarchique. Il allait devoir s'absenter quelques jours et voulait que les formalités soient remplies le plus rapidement possible.

Modifié par un utilisateur samedi 2 avril 2011 15:46:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

« …il doit sans doute être à l'intérieur. » C'était la voix de Zacha, un jeune éclaireur varisien qui faisait partie de l'escouade dont Hermelin était membre.

Ils venaient à peine de rentrer d'une mission de surveillance qui les avaient éloignés pendant deux semaines de Vigie. Ils n'avaient croisé que quelques morts-vivants mineurs au cours de leur périple… rien de très spectaculaire, mais la protection des alentours et la surveillance des lieux où le Mal et la mort-vivance semblaient s'incruster était une tâche dont il fallait bien s'acquitter. Cela ne déplaisait pas vraiment à Hermelin de s'adonner à de telles missions même si, dans le fond, il était clair qu'il espérait pouvoir un jour ou l'autre se rendre utile de manière plus… significative.

Zacha, comme la plupart des autres membres de l'escouade, avaient à peine pris le temps de déposer leurs paquetages avant de repartir : ils étaient naturellement pressés d'aller prendre un verre à l'auberge du coin et de s'y acoquiner avec les jeunes donzelles qui ne manqueraient pas de se pâmer devant les récits héroïques et souvent exagérés (voire complètement inventés) que les jeunes combattants allaient leur servir ce soir encore. Hermelin, quant à lui, avait préféré rester dans le baraquement pour nettoyer ses armes et son armure, de manière à ce que tout son équipement soit prêt. Ce n'est pas qu'il jugeait ceux qui faisaient des choix différents : loin de lui l'idée de critiquer les choix de Zacha et des autres, ni même de nourrir un quelconque sentiment de supériorité par rapport à ceux qui s'adonnaient à des plaisirs "plus simples". Au début, certains l'avaient un peu charrié à cause de ses choix de vie et de son comportement mais, quand Hermelin avait répondu à leurs plaisanteries en riant à leurs côtés, le climat s'était rapidement détendu et, les combats et les patrouilles aidant, ils s'étaient peu à peu considérés comme des frères d'armes certes différents mais unis par un grand respect mutuel.

Zacha venait apparemment d'indiquer à quelqu'un que Hermelin se trouvait à l'intérieur du baraquement. Le jeune paladin releva la tête en entendant la porte s'ouvrir. C'est à ce moment-là qu'il aperçut le courrier. Hermelin se leva pour accueillir le nouveau-venu et le remercia lorsqu'il lui tendit la lettre. Il parcourut la missive rapidement, son visage s'assombrissant au fur et à mesure qu'il en lisait le contenu. Ainsi donc, ce bon professeur érudit et curieux de tout avait quitté Golarion pour cheminer vers l'Ossuaire. Malgré l'admiration que le paladin éprouvait pour le culte de Pharasma et certains des thèmes représentés par la déesse, il ne put s'empêcher de ressentir une pointe de nostalgie triste en repensant à sa première rencontre avec le professeur. L'homme l'avait embauché comme garde du corps lors d'une incursion dans les ruines de Vaishau. Même s'ils n'avaient pas passé plus de quelques semaines ensemble, le paladin avait gardé un souvenir inoubliable de cette rencontre. Il en avait appris beaucoup aux côtés de cet homme qui avait rapidement gagné son respect… Mais pourquoi l'avait-il couché sur son testament ?

Le courrier toussa pour attirer l'attention de Hermelin. Ce dernier se rendit compte qu'il était resté un peu perdu dans ses pensées. « Veuilles accepter mes excuses, monsieur. » dit-il au jeune homme qui lui avait apporté la lettre — sa réaction lui indiqua que le courrier n'avait visiblement pas l'habitude d'être appelé "monsieur", mais Hermelin continua sur le même ton. « Cette missive annonce le décès de… d'une personne que j'ai connue, et j'ai bien peur que mes pensées se sont égarées en apprenant cette triste nouvelle. Y avait-il autre chose ? » Le jeune homme lui rapporta les paroles de Ferenç et Hermelin le remercia à nouveau avant de la raccompagner jusqu'à la porte.

Le jeune paladin jeta un nouveau coup d'œil sur la missive. Le 12e jour du mois de Calistril… cela ne me laisse guère de temps. Il retourna vers le lit qui lui était réservé dans le baraquement et s'assura que son armure et son arme avaient bien été nettoyées. Satisfait, il quitta le baraquement et se dirigea vers le bureau du sergent dont dépendait son escouade pour lui demander à être libéré de son engagement pendant une période indéterminée, le temps d'aller payer ses respects au professeur. Une fois l'entrevue terminée, il se rendit vers le quartier où logeaient les prêtres de Pharasma. Ferenç et lui avaient parlé à plusieurs reprises. La plupart de leurs discussions tournaient autour du culte de Pharasma, des textes et des édits pharasmites et des divers types de morts-vivants et c'était à l'occasion d'une de ces entrevues qu'ils s'étaient découvert un point commun : tous les deux avaient rencontré le professeur Larrimar dans le passé. Si Ferenç voulait le rencontrer, peut-être était-ce parce que lui aussi venait d'apprendre la nouvelle ?

On frappa à sa porte. « Maitresse, un messager demande a vous remettre un pli en main propre. » Son visage s'illumina. Enfin ! Je ne l'attendais plus ! Elle sortie de sa chambre comme un diable sort de sa boite et dévala le monumental escalier manquant de peu de se rompre le cou. Son cœur bondit dans sa poitrine à la vue de l'enveloppe. Elle lutta contre l'envie de l'arracher des mains du messager qui, visiblement soucieux du protocole, s'inclinait respectueusement devant elle. « J'ai un message pour dame Mila Virholt. » Elle trépigna et exhiba son sceau. « C'est elle même ! » D'un geste solennel, le messager lui tendit la missive tant convoitée. Ravengro ! J'en étais certaine ! « Merci beaucoup ! Allez aux cuisines, on vous servira un repas. » Elle se tourna vers le majordome qui acquiesça de la tête et elle repartie en courant. De retour dans sa chambre, elle verrouilla la porte. Vous m'avez fait languir professeur ! D'un geste vif, elle décacheta l'enveloppe et parcourut avec frénésie les premières lignes.

La feuille de papier, tachée de larmes, tomba au sol.

Elle grelotte dans la fraicheur du matin en attendant la diligence. Faire des préparatifs auraient immanquablement suscité des questions et il est probable que son père lui aurait interdit de quitter la demeure familiale aussi, elle n'emporte que le strict minimum.

Les première maison de Ravengro défilait devant ses yeux gonflés de chagrin. Je dois avoir une mine horrible. Elle sortie de son sac un voile de mousseline noire et s'en couvrit la tête.

La Sczarni était arrivé à Caliphas depuis quelques jours et Alezandru se representait devant un large publique, quand une lettre lui fut remise, il ouvrit le pli avec surprise, c'est rare que l'on envoyait du courrier à un Varisien, et c'était une chance que l'expéditeur l'avait retrouvé, lui qui avait l'habitude de voyager avec sa grande famille de la Sczarni.

Il lut la lettre, et il fut attristé par la nouvelle du décès du professeur Petras Lorrimor. Quand il avait travaillé pour lui, il l'avait bien payé et s'était montré respectueux de son travail. Il était rare que chez les personnes de la haute société d'Ustalav on ne prenne pas de haut les gens comme lui et c'est pour cela qu'il ne l'avait pas délesté de plus que ce qu'il lui devait.

Dans tous les cas, il se retrouvait sur le testament et même si cela en était surprenant, il n'y avait pas de petit profit, c'est pour cela qu'il prit le parti de partir dans la journée, d'ailleurs une caravane partait justement en direction de Ravengro, c'était l’occasion.

Modifié par un modérateur dimanche 3 avril 2011 02:47:06(UTC)  | Raison: Non indiquée