Émergeant de la brume, elle rejoignit le cortège silencieux. Son port de tête et sa posture trahissait ses origines aristocratiques. Une toque de fourrure maintenait un délicat voile de mousseline noire sur son visage et, bien qu'emmitouflé dans une cape fourrée, elle grelottait.

Ferenç et son compagnon avaient chevauché à la hâte, harassant leurs montures, pour pouvoir parvenir en temps et en heure aux obsèques du bienfaiteur du prêtre. Il aurait été dommageable qu'ils arrivassent en retard au dernier voyage du professeur. C'était là le dernier service que Ferenç pouvait lui rendre et il souhaitait le faire avec les honneurs qui lui étaient dus.

A la vue des hautes tours du temple de Pharasma qui dominaient le village, Ferenç relâcha un peu les brides de son cheval. Ils n'étaient plus qu'à une portée de sabots de l'endroit où le professeur Lorrimor allait être inhumé et, bien que l'idée lui soit venue, il savait qu'il ne s'arrêterait pas au temple avant d'arriver au cimetière. La coutume voulait que les prêtres pharasmites d'Ustalav accompagnent seuls le défunt depuis le temple jusqu'à sa dernière demeure et qu'ils ne retrouvent la famille et les amis qu'une fois arrivés à l'endroit où le corps serait mis en terre. Il avait souvenir que le chamane de sa tribu, faisant office de prêtre de Pharasma à Ardagh, suivait ce précepte à la lettre et que personne n'avait le droit de le suivre lorsqu'il amenait le cercueil du défunt à la famille.

En traversant le village, Ferenç put regarder les maisons fermées et le silence qui y régnait ne l'incitait pas à la parole. Son visage avait prit un air de recueillement intense, comme refermé sur lui-même. Il avait commencé à prier pour que Pharasma accueille le défunt avec clémence. Les actions passées du professeur - notamment ce qu'il avait fait pour lui et ce qu'avait pu lui en dire Hermelin - parlaient pour lui.

C'est à l'approche des portes du cimetière que Ferenç aperçu le petit groupe qui s'y était formé. D'abord trop éloigné pour pouvoir identifier l'un ou l'autre des visages, il s'était dit qu'il devait s'agir de la famille et de quelques amis proches. Ce n'est que lorsqu'ils furent qu'à quelques mètres qu'il parvint à identifier Kendra Lorrimor. Ses yeux rougis et ses traits la dénonçait clairement comme étant la progéniture du mort.

Mettant pied à terre à l'invitation d'Hermelin, Ferenç s'approcha d'elle doucement. Il ui prit les mains d'un geste doux et apaisant et se présenta. « Madame, mon nom est Ferenç Fázekas. Vous ne me connaissez certainement pas, mais j'avais beaucoup d'admiration pour votre défunt père. C'est à lui que je dois mon séminaire. Je vous prie d'accepter mes condoléances les plus sincères. La perte d'un être cher est toujours très éprouvant psychiquement et si vous en éprouvez le besoin, je me mets à votre disposition pour vous aider à soulager votre peine et passer ce cap difficile. De plus, si vous avez besoin d'une assistance plus... matérielle... je me ferai un honneur de vous aider. »

Puis il salua les autres personnes présentes d'un léger signe de tête. C'est alors qu'il aperçut le paladin appliquer au cercueil les signes de leur déesse commune. Ferenç sourit intérieurement en louant la dévotion de son compagnon. Il reprit alors la parole à l'intention de la jeune femme. « Et voici Hermelin, mon accompagnateur. Sa dévotion n'est pas à démontrer comme vous avez pu le constater... Mais je pense qu'il se présentera mieux lui-même... Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je vais faire mes adieux au défunt... »

Ayant dit, il se dirigea à son tour vers les cercueil et refit les mêmes gestes qu'Hermelin quelques instants plus tôt. Puis il se positionna à l'une de ses extrémités, celle où devait être située la tête du professeur et il médita en silence quelques instants. Puis on put voir ses lèvres remuer silencieusement. Il priait intérieurement à destination de la Dame des Tombes. Lorsqu'il eut finit, il se pencha vers le cercueil et y déposa une main en signe d'adieu et s'inclina longuement devant le cercueil. Ce n'est qu'à ce moment qu'il s'en éloigna pour rejoindre Hermelin dans les rangs du groupe.

La diligence avait déposé Aksaendrae au centre ville où elle avait demandé le chemin à suivre.

Suivant la route indiqué elle arriva bientôt au cimetière où se trouvait déjà un petit groupe d'humain. Elle s’arrêta un instant incertaine. Quelles étaient les coutumes funéraire des humains? Elle s'approcha de celle qui ressemblait au Professeur - n'avait il pas mentionné il y a quelques temps dans l'une de ses lettres qu'il avait eut une fille nommée Kendra? Ces humains grandissaient si vite...

« Les dieux sauront en prendre garde » commença t'elle d'une voix hésitante « pardonnez moi, je suis troublée, vous ne parlez peut être pas l'elfique, et ... » Le rose envahi le visage de la jeune elfe, faisant ressortir sa blondeur. Elle bafouilla « Excusez moi si je vous ait offensé, mais je connait mal vos coutumes... » avant de battre en retraite.

Après s'être reculé elle regarda incertaine les autres personnes présentes. Avait elle offensé les croyances des humains? Si certains des Dieux qu'ils priaient étaient présents chez les elfes, ce n'était pas toujours sous les mêmes aspects et les pratiques humaines évoluaient bien trop rapidement pour que les elfes ne les suivent...

Hermelin s'était avancé en silence vers la fille du professeur quand celle-ci avait pris la parole puis avait semblé trop affectée pour continuer. Il écouta les présentations faites par Vashian Hearthmount puis s'adressa à Kendra Lorrimor sur un ton des plus courtois. « Mademoiselle, si vous avez besoin d'un bras pour vous soutenir au cours de cette épreuve, vous pouvez compter sur le mien. » Son ton laissait clairement entendre qu'il se proposait pour soutenir la demoiselle éplorée mais il ne laissait aucune place à d'éventuels sous-entendus. Il ajouta « Et si vous désirez qu'un fidèle de Pharasma prononce quelques mots, je suis certain que le père Ferenç en serait honoré. »

Hermelin avait été assez surpris par le fait que, lors des présentations effectuées par le conseiller Hearthmount, aucune des personnes présentes ne s'était révélée être un fidèle de Pharasma prêt à officier. Toutefois, ce n'était ni le lieu ni le moment pour pousser plus avant une telle investigation. Aussi se contenta-t-il d'avancer sans rien dire en se tenant à côté et un peu en retrait de Kendra Lorrimor, prêt à lui tendre le bras et à la supporter si elle en montrait le désir.

Ferenç Répondit par un léger signe de tête à chacune des personnes alors qu'elles lui étaient présentées par Vashian Hearthmount. Une fois les salutations d'usages terminées, et alors que celui par qui la nouvelle du décès était arrivée jusqu'à Dernier-Rempart - et visiblement jusqu'à l'autre bout du lac d'Encarthan - indiquait que l'heure était venue de commencer la cérémonie, le prêtre se rendit compte qu'il était à cet instant le seul officiant de Pharasma du groupe.

Il allait s'en étonner lorsqu'il se souvint fort à propos que la tradition dans certaines communautés était que les amis du défunt accompagnent le cercueil jusqu'à sa dernière demeure et que là les attendait le prêtre dirigeant la cérémonie.

« Bien... Puisqu'il apparaît que nous n'attendons plus personne, mettons-nous en route. D'après ce que j'ai pu comprendre, il semble que vous suivez la tradition qui demande aux amis du défunt d'amener son cercueil au prêtre... » Il avait dit cette dernière phrase à l'intention de Vashian, cherchant de sa part une approbation qui ne lui servirait de rien tant il était sûr de son fait.

Parcourant alors du regard la petite assemblée réunie, il fit le décompte des personnes en présence : Six hommes, quatre femmes et un enfant. Si on exclut le jeune Pevrin et Kendra, cela nous laisse toujours six hommes et trois femmes.. il reprit alors la parole. « Les plus proches parmi les compagnons du professeur porteront son cercueil jusqu'à sa tombe où nous attend certainement le prêtre. Vous ne m'en voudrez pas mesdames de ne pas vous inclure dans le compte. Ni toi non plus jeune homme. Il est toujours préférable de ne pas avoir à porter de cercueil trop tôt... »

Observant tour à tour les cinq hommes du groupe, il leur dit « Qui parmi vous souhaite aider le professeur Lorrimor à atteindre sa dernière demeure ? » Il préférait que les hommes se dévouent plutôt que d'avoir à choisir lui-même, quitte à ce que lui-même fasse le quatrième si celui-ci venait à manquer.

Modifié par un utilisateur mardi 5 avril 2011 00:54:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alezandru regarda tout ces gens un peu surpris, il avait l'impression de faire tâche dans le tableau, entre l'elfe, la noble et les deux adorateurs de Pharasma, plus les gars du coin. En même temps, il était là pour le testament et il avait pu repairé celui à qui, il allait s'adresser pour voir ce qu'il y avait derrière cette étrange invitation.

Dans tout les cas , il resta un peu dans l'ombre des autres, les laissant porter les cercueils vers le dernier endroit où séjournera le professeur Lorrimor.

ermelin fut le premier à répondre à l’appel lancé par Ferenç pour porter le cercueil du professeur. Il fut suivi de Zokar et finalement de Gharen qui avança après quelques hésitations. Kendra prit la tête du cortège, suivie par le cercueil de son père puis le reste des personnes présentes pour l’enterrement. En entrant dans le cimetière, elle fit une spirale avec sa main sur sa poitrine au niveau du cœur en l’honneur de Pharasma. Ce geste fut reprit par les autres membres du cortège alors qu’ils pénétraient dans le cimetière. Jet de psychologie pour ceux qui veulent.

Une fois entrés, ils prirent une des grandes allées du cimetière dont le nom La Voie des Rêves était signalé par une pancarte en bois. On pouvait remarquer que le clergé local entretenait parfaitement le cimetière comme c’était le cas dans beaucoup de villes en Ustalav.

Après avoir parcouru une centaine de mètres, alors que Gharen commençait à haleter et à transpirer malgré la température, le cortège arriva en vue d’un croisement. Une douzaine de personnes s’y étaient rassemblées. Ces personnes, des villageois d’après leurs vêtements, avaient en main un curieux mélange de faucilles, râteaux, fourches, houes ou encore marteaux. Lorsqu’ils arrivèrent à une quinzaine de mètres de ce rassemblement, un des hommes prit la parole en regardant le cortège et plus particulièrement Kendra, « C’est assez loin, on veut pas d’Lorrimor dans l’cimetière, faites d’mi tour et allez met’ sa dépouille loin d’ici. Not’ sol l’est trop bien pour lui.  »

Kendra, tout d’abord choquée par les propos de l’homme, passa de la tristesse à la colère en quelques secondes. « Qu’est-ce que tu racontes ? Je me suis arrangé avec le père Grimburrow, la tombe a déjà été creusée, il nous … »

« Vous n’l’obtiendrez pas. On veut pas d’un nécromancien avec nos parents, sortez tant que vous avez encore tous vos jambes pour marcher. Et vite. »

« Un nécromancien ? Vous n’êtes vraiment que des ignorants. »

Les voix de Kendra et de l’homme devinrent très vite menaçantes.

Modifié par un utilisateur mardi 5 avril 2011 23:14:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout comme les autres, Hermelin dessina le symbole de Pharasma sur sa poitrine en pénétrant dans le cimetière. Il s'était toujours demandé de qui exactement lui venaient ses pouvoirs de chasseur de morts-vivants ; contrairement aux autres paladins de Vigie, il ne vouait pas d'adoration particulière envers Iomédae la Justicière ni Abadar le Créateur de la Civilisation. C'était en fait de Pharasma qu'il se sentait le plus proche, même si l'église de la Dame des Tombeaux ne reconnaissait pas vraiment d'ordres de paladins et qu'il n'était pas toujours en accord avec tous les préceptes du clergé.

(Voir test de Psychologie plus bas)

Quand l'individu à la tête de la foule traita le professeur Lorrimor de nécromancien, il tourna la tête vers Ferenç, étonné, et échangea un regard avec le prêtre. Ce dernier avait l'air aussi surpris que lui par cette accusation. (Je suppose ?) Dans un premier temps, il n'intervint toutefois pas et préféra écouter les échanges entre l'homme et Kendra Lorrimor. Mais, vu la tournure que prenait la conversation, il semblait de plus en plus clair que les choses ne s'apaiseraient pas de si tôt. Voyant le conseiller de Ravengro suer à grosses goutes, il suggéra « Déposons la dépouille du professeur sur le sol, le temps de régler ce problème. »

Son but était double : d'abord éviter les efforts inutiles à l'homme d'âge mûr dont la respiration se faisait de plus en plus bruyante, et avoir les mains libres en cas où les choses tourneraient mal. Quand Hermelin se rendit compte que les paroles devenaient de plus en plus agressives et le ton, de plus en plus violent, il s'avança aux côtés de la jeune femme. Après tout, il lui avait proposé de la soutenir quelques minutes plus tôt ; il n'allait pas renoncer à sa promesse.

Il écarta légèrement les bras, les mains levées vers l'avant, en signe d'apaisement et prit la parole, le plus calmement possible. « Mademoiselle Lorrimor, si vous me permettez… » demanda-t-il d'abord à la jeune femme, avant de se tourner vers les villageois rassemblés.

« Paix en ce lieu où les morts reposent, mes amis. » commença-t-il. « J'espère que vous ne m'en voudrez pas d'interrompre votre conversation, alors que je suis un étranger en ces lieux. Mon nom est Hermelin, et je viens de la nation voisine de Dernier-Rempart, et plus précisément de Vigie, où je fais partie des gardiens contre les morts-vivants. J'ai connu le professeur Lorrimor il y a plusieurs années de cela et je puis vous assurer sur mon honneur que l'homme n'était pas un nécromant. Aussi, de par mon métier, comme de par ma confiance en le professeur, je trouve vos accusations de nécromancie des plus interpellantes. Peut-être pourrions-nous trouver un arrangement qui nous permette d'en discuter sans aggraver le chagrin d'une damoiselle qui pleure son père ? »

Son corps se raidit alors que la colère montait en elle Pour qui se prennent-ils ! et soudain, un flot de pensées la submergea. Infâme laquais ignorants, je vais vous pulvé...NON !!! Le souffle court, elle refoula cette odieuse envie de massacre. Concentre-toi, rend-toi utile !

Le prêtre et le paladin semblaient vouloir contenir la foule et son meneur. Elle s'avança vers la fille du professeur.« Mademoiselle, je vous en prie, n'entrez pas dans le jeu de cette homme malveillant. Il cherche a vous provoquer. Je suis certaine que le prof... que votre père aurait voulu que nous gardions notre calme. »

Modifié par un utilisateur mercredi 6 avril 2011 14:05:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

ur les conseils d’Hermelin, les porteurs du cercueil déposèrent celui-ci au sol. Ensuite, le paladin s’avança vers le groupe d’hommes qui leur barrait la route et commença à leur parler. Malheureusement, ses paroles n’eurent pas l’effet escompté et la moitié des villageois s’avança en arc de cercle vers le cortège, armes en main.

A ce moment-là, Ferenç porta secours, encore une fois dirait certain, à Hermelin. Le prêtre de Pharasma parla d’une voix claire, autoritaire sans être pour autant agressive et profita de l’aura que lui donnait le lieu dans lequel ils se trouvaient. Tous les villageois, y compris Gibs, reculèrent aux paroles de Ferenç et commencèrent à partir en jetant des regards noirs à Kendra et à ceux qui se trouvaient dans le cortège. En s’éloignant, certains d’entres eux se retournaient encore comme pour regarder une dernière des visages qu’ils voulaient garder le plus longtemps possible dans leur mémoire.

De son côté, Alezandru avait commencé à contourner le groupe de villageois dés que les premiers mots furent échangés. Et bien qu’il ne fût pas quitté du regard par un des villageois, celui-ci ne put distinguer la lame que dissimulait le Varisien.

Mila, quant à elle, s’approcha de Kendra et grâce à des mots bien choisis et à un ton de voix posée, la fille du professeur sembla sortir quelques instants de son silence et de sa douleur. Elle regarda ceux qui l’avaient aidé avant de déclarer, « Je vous suis très reconnaissante de votre présence en ces moments difficiles pour moi. Mon père savait visiblement choisir ses amis et … j’espère que je saurai montrer autant de clairvoyance dans mes choix. Merci encore. »

Modifié par un utilisateur jeudi 7 avril 2011 08:58:01(UTC)  | Raison: Non indiquée