Ville fortifiée de Nid-du-Faucon, Andoran, le 7 Desnus au matin, année 4712

Voilà quatre jours que Otto avait reçu ce message en provenance de Nid-du-Faucon. Un ami ancien pensionnaire de l'église de Serenrae et qui était depuis rentré dans les ordres lui avait fait suivre une lettre arrivée à son attention au temple d'Olfden. Énigmatique était bien le moins qu'on pouvait penser de ce message qui consistait en un rouleau de parchemin sur lequel était écrit à l'encre et d'une main hasardeuse :


Ne sachant que penser de ce message, mais profondément attaché à celui qui naguère le recueillit et lui permit de quitter Falcreux (c'est ainsi que la nomme les habitant de la ville), Otto prit la route sous le soleil de Sarenrae. Échangeant contre des soins et des histoires de son cru un lit pour la nuit chez les paysans andorans, il avait voyagé à pieds jusqu'à Nid-du-Faucon, et fut parfois prit en charrette par un agriculteur ou un marchand de passage. Ce fût pour lui une bonne occasion de rendre grâce à sa déesse et de se remémorer son village natal, de le fantasmer à vrai dire...

Quand il prit le bac pour arriver au port de Nid-du-Faucon, ce mot, "Falcreux", lui revint en mémoire. La même poussière mêlée de sciure noire pavait les rues et couvrait l'eau de la rivières, les mêmes odeurs infectes de misères et de maladie s'exhalaient du port que quand il avait quitté la ville, des années auparavant. En tentant de contrôler sa patte-morte, il enjamba le bac et posa pied sur les pavés noir des quais de Falcreux, il était de retour...

Modifié par un utilisateur mercredi 20 juillet 2011 15:07:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le vieil homme interpellé près du quai par Otto était tremblants, et entre deux crachats sanglants dit à celui-ci :
« Koff! Eu'l'prévot vous v'lez dire! Koff! Ben vous r'montez la rue jusqu'sur l'place et vous "Korfbglheuarrrg! s'cusez... Et vous tomberez sur l'hotel eud'ville. C'est là bas qu'il bosse, mais y bouge beaucoup l'Deldrin. Enfin moi je dis ça, j'dis rien... »

Laissant le vieil homme visiblement mal en point reprendre sa canne à pêche, Otto prit donc la direction de la basse place. Remonter cette route sablonneuse couverte ça et la de sciure d'ébénite lui rappelait son enfance. Les courses avec les copains entre les baraques, le premier arrivé à l'entrée du village avait gagné... Depuis combien de temps n'avait-il pas couru, mystère. Mais si la misère avait toujours été présente dans cette ville où les bûcherons sont exploités jusqu'à la mort par le consortium des débardeurs, elle avait quelque chose de changé. En quelques dizaines de mètres, il avait déjà croisé plusieurs personnes recroquevillées et toussant, crachant des glaires sanglantes sur le sol. Certes, les sciures étaient la cause de nombreux problèmes respiratoires, mais cela pouvait sembler louche.

L'hôtel de ville se dressait devant lui. Bâtiment mieux construit que les autres, il était aussi plus propre que ceux qui l'entouraient. On pouvait voir sur la place la taverne "A la table de Jack" ainsi que le magasin général, "Tout... et le reste!". La grande porte de l'hôtel de ville était ouverte et au dessus d'elle siégeait l'inscription :
Hôtel de Ville de Nid-du-Faucon
Magistrat Vamros Harg
Prévot Deldrin Baleson

Otto passa la porte et tomba nez-à-nez avec un jeune homme assis au bureau de la salle principale, presque caché derrière les livres.

« Bonjour m'sieur! J'peux vous aider? »

Le jeune homme, visiblement débordé par la charge de travail qui lui incombait, fut étonné :
« Sire Baleson veut vous rencontrer ici? C'est étonnant, il est plutôt du genre à se déplacer. En fait, on ne peut pas dire qu'il aie vraiment de bureau ici, vous voyez, il met de l'ordre dans les rues... et puis la paperasse c'est pas trop son truc. Otto Houtar, vous m'avez dit? »

Il se leva de son bureau et alla inspecter une étagère très mal rangée, dont les livres et les diverses affaires étaient prêts à tomber.
« Quel bazar! Ça me facilite pas la tache tout ça! Bon, je crois que j'ai trouvé quelque chose. »

Le jeune homme se saisit d'une enveloppe et demanda à Otto de lui montrer la lettre signée par le prévôt avant de la lui donner.
« Très bien monsieur, voici votre bien. J'ai du pain sur la planche, vous comprendrez que je me remette au travail. Bonne journée à Nid-du-Faucon, ou bon retour à Olfden. »

Quand Otto ouvrit l'enveloppe, il put voir qu'elle contenait une petite clé et une lettre.

La ruelle qui menait de la basse place au temple de Falcreux n'avait pas réellement changé depuis son départ. L’amoncellement de maisons, ou plutôt de baraques, était anarchique et témoignait de la construction de la ville au fur et à mesure de l'arrivée des travailleurs. Certaines façades penchaient vers la rue, et menaçaient de s’effondrer à tout instant, quand d'autres maisons portaient les traces d'un ancien incendie. C'était bien le Nid-du-Faucon qu'il avait connu, misère et persévérance des petites gens malgré ces conditions de vie précaire. C'était cela, le grande combat de Barnaby.

Le printemps plutôt chaud qui venait de débuter avait pour effet d’assécher les routes et les façades des maisons, laissant s'échapper une odeur acre, proche de celle de la vase. C’était en fait celle des souillures d'ébénite et des eaux usées jetées dans la rigole au centre de la route, pour qu'elles s'écoulent jusque dans la rivière. Ajouté à cela les toux des habitants qui résonnaient dans les ruelles, les vagabonds qui erraient à vitesse lente, le regard perdu, avant d'invectiver une personne imaginaire, la ville paraissait malade...

Alors qu'il arrivait enfin devant le temple, Otto se trouva bousculé par un groupe de bûcherons portant ce qui semblait être une dépouille, celle d'une jeune femme de bonne carrure, couverte de tatouages, de sang séché, et de pansements sommaires. Le hommes l'avaient apporté au pied du temple (qui avait plus l'air d'une cabane que d'autre chose) et appelaient à l'aide.

« Dame Cyrthana! Dame Cyrthana! Si vous êtes là, venez nous aider! Nous avons besoin de vos soins magiques! Vite! »

Un des bûcherons entra dans le temple, et ressortit de suite.

« Elle n'est pas là, il n'y a personne... Il faut faire quelque chose! Quelqu’un! S'il vous plait! À l'aide! »

Lorsqu'Otto avait enjoint les bucherons de lui faire de la place, ces derniers eurent une moue dubitative. Ils ne savaient pas qui était cet étranger boiteux qui leur donnait des ordre. « Tiens, encore un illuminé » avait pu entendre l'oracle. Mais comme il avaient l'air perdus, et semblaient réellement tenir à la jeune femme blessée, il le laissèrent prendre en main la mourante.

Otto demanda aux hommes qui portaient la jeune femme de la déposer sur un lit dans le temple. Les conditions dans lesquelles il pourrait exercer ses soins y seraient bien meilleur que sur le sol, dans la rue. Au passage, Otto nota que le symbole de Sarenrae, autrefois peint sur le mur du fond du temple, avait été remplacé par celui de Iomedae, une grande épée dressée vers le ciel, qui faisait toute la hauteur du mur en bois. Mais qu'importait pour lui ce symbole, pour le moment il allait se concentrer sur ses soins et son examen de la blessée.

Sortant ses affaires, il se rendit compte qu'il n'avait pas de trousse de secours, et pris donc son savon, sa serviette, son aiguille de couture et du fil. Il commença par laver les plaies, et donc presque tout le corps, avec l'eau de sa gourde. Le sang s'effaçant, les tatouages de la jeune femme se firent beaucoup plus visible, ainsi que les entailles profondes, causées par des griffes dont Otto n'osait imaginer la taille, ni le porteur. Les pansements sommaires, faits à base de bouts de tissu imbibés d'un alcool très fort avaient permis de stabiliser l'état de cette femme, mais pour ce qui était de guérir les blessures mortelles qui parcourait ce corps pourtant jeune et athlétique, des soins suivis et longs seraient nécessaires. À moins qu'il n'utilise la magie de Sarenrae pour insuffler de nouveau la vie dans ce corps, et en refermer les blessures.

Quoiqu'il fasse, il sentait le regard anxieux et pesant des bucherons derrière qui se maintenaient les uns les autres au dehors du temple, mais se bousculaient pour voir ce qu'il advenait de leur amie.

Les bucherons se pressaient à la porte du temple pour ne rien manquer du spectacle. Otto allait user de sa magie, ils en étaient sûrs. Et quand l'oracle apposa ses mains avec douceur et une prière pour Sarenrae, une chaleureuse et douce lumière se dégagea de ses paumes pour venir revigorer et réanimer le corps de la femme alitée. Après une seconde de silence durant laquelle chacun retenu son souffle, la jeune femme toussota légèrement, et ouvrit les yeux. Elle les posa sur Otto avant de se relever dans un sursaut et de se reculer, comme si elle se sentait encore en danger. Surement n'avait-elle pas été consciente depuis son accident et se croyait-elle encore en pleine agression.
Avant qu'elle ait eu le temps de se calmer, les bucherons lui sautèrent dessus avec des cris de joie et l'emmenèrent à l’extérieur en chantant!
« Elle est vivante! Elle est de retour! »
La scène était incroyable, une déflagration de bonheur avait suivi l'action de l'oracle, et un homme resta à ses côtés pour le remercier.
« Merci mon seigneur! Vous savez, nous ici, on aime pas trop la magie, mais dame Laurell était pas là alors on est venu au temple. Sans vous, notre petite serait surement morte! Écoutez, on ne sais pas qui vous êtes, mais on tient à vous donner ceci, c'est tout ce qu'on peut... »
L'homme lança un petit sac aux pieds de Otto avant de partir en courant rejoindre ses collègues, qui visiblement prenaient le chemin de la taverne.

Avant qu'il n'ait eu le temps de comprendre ce qui venait de se passer, un nouvel inconnu pénétra le temple. Vêtu d'une tenue militaire légère impeccable, faite de plaques de cuirs et de métal, il se tenait droit et arborait une figure sévère. Sans se présenter, il interpella Otto :
« Eh! Vous là! J'ai tout vu! Exercice illégal de la médecine et non paiement de la taxe sur l'utilisation de bâtiment publique à usage privé. Ça va vous mener au trou mon gaillard! Allez, suivez moi et préparez vous à vider votre bourse, étranger! »
Il n'y avait pas de doute, cet uniforme était celui des gardes du consortium des débardeurs, ceux-là même qui faisait déjà subir toutes les vexations possibles au pauvres habitants de Falcreux durant l'enfance de Otto, et que Barnaby avait combattu toute sa vie.

Le garde n'avait pas bien saisi ce qu'Otto venait de lui dire, et se sentit désarmé par la nonchalance de celui-ci. Visiblement, il n'avait pas l'habitude qu'on lui réponde.
« Mais qu'est-ce que tu racontes, j'ai dit utilisation d'un lieu publique a usage privé! Tu commences à m'énerver étranger! » Il sortit son épée de son fourreau et s'avança vers Otto en le menaçant. « Alors maintenant tu m'écoutes, et tu vas me suivre! sinon... »

« Sinon quoi? »
La voix provenait de l'entrée du temple et était grave et bien assurée. Une silhouette imposante s’y dressait, un homme vêtu comme les bucherons, avec une grande hache brillante dans le dos regardait le garde avec les bras croisés et un sourire moqueur.
« Continue Bryce, continue, je suis curieux de savoir quelle loi ou taxe tu vas encore inventer... »

Le garde regarda le bûcheron avec mépris.
« Rien, messire Baleson, soyez assuré que je n'allais rien faire à cet homme.. »
L'air furieux, le garde quitta le temple, et quand il fut passé derrière le prévôt, il adressa à Otto un geste qui pouvait s'apparenter à une menace de mort.

Le prévôt éclata d'un rire franc et sonore, avant de s'adresser à Otto :
« N'ayez pas peur de ces gens là! Thuldrin Kreed leur file un uniforme et ils se prennent pour des rois! J'espère que vous aimerez notre doux Nid-du-Faucon, étranger. Je me nomme Deldrin Baleson, prévôt de ma personne, et empêcheur d'arnaquer en rond! Haha! Je venais chercher Dame Cyrthana, mais à priori elle n'est pas là. Bon, et bien, bonne journée! »

Deldrin fit un signe de la main à Otto avant de se retourner pour quitter le temple.

Otto avait juste eu le temps de jeter un oeil autour de lui pour trouver un éventuel coffre que Deldrin était de retour.
« Houtar, Otto Houtar, ça me dit quelque chose... Mais oui, c'est vous le gars dont parlait Barnaby! Je vous ai envoyé une lettre il y a peu! Le vieux a disparu il y a près de deux semaines, et il m'avait déposé son testament avant, c'était bien louche! Mais je me suis dit que vous pourriez m'aider à faire la lumière la-dessus. »
L'imposant prévôt s'approcha d'Otto la main tendue, afin de le saluer plus solenellement qu'il ne l'avait fait auparavant.
« Vous voyez, les mecs de la garnison du consortium comme celui qui vous a ennuyé, Bryce Horteflamme, ce sont ces gens là que combattait ce bon vieux Barnaby, et il n'était pas de trop. Bien peux de personnes osent protester contre les lois absurdes et injustes que ces salauds mettent en place. Ils usent la force pour les faire respecter, et les habitants sont fatigués par leur travail, et désespérés par leurs condition de vie. Sans compter l'épidémie qui commence. Ecoutez, je serais heureux de vous payer une bière pour pouvoir approfondir notre discussion et tenter d'en savoir plus sur notre ami commun, mais je suis seul ici à devoir gérer l'ordre, entre ces miliciens à la solde de Kreed, les petites frappes et le banditisme organisé. Vous comprendrez que je soit débordé, alors avec une épidémie en plus, et dame Cyrthana et Laurell qui sont introuvables, ça sent pas bon!  »

Le prévôt était visiblement débordé, et Otto pouvait sentir à son intonation qu'il avait du mal à s'organiser, il comprenait maintenant le désordre dans ses affaires à l'hôtel de ville. Néanmoins, le brun costaud au teint halé eut un sourire pour l'oracle, et lui fit une proposition.
« Que dites vous qu'on se retrouve sur les coups de 8 heures à la taverne de la basse place, À la table de Jack? »

Il partit ensuite en saluent Otto de la main.

Seul dans le temple, Otto ne mit pas longtemps à tomber sur un petit coffre sous un lit, dans la pièce attenant au temple. La décoration était dépouillée, hormis la grande épée peinte sur le mur derrière l'autel, tout les meubles étaient visiblement issus d'une récupération, et purement utilitaires. Le confort était sommaire, aucun objet de valeur ne remplissaient les étagères, hormis des tomes d'une édition ancienne d'un ouvrage consacré à Iomedae et des recueils de poésies et prières qui prenaient la poussière.

Ouvrant la petite sacoche de cuir, Otto découvrit une quinzaine de pièces d'argent perdues dans de la sciure d'ébénite. Et quand il ouvrit le coffre à l'aide de la clé qu'il avait donc hérité de Barnaby, il mit la main sur une tenue sacerdotale aux couleurs de Serenrae, son symbole figurant à la fois sur la capuche et les gants, ainsi que sur une grande trousse de premiers secours (15 doses, une fois et demi le poids) et un symbole de Sarenrae. Au fond du coffre, il y avait un petit journal écrit de la main de l'ancien prêtre.

Dans ce journal étaient consignées les actions et découvertes de Barnaby Astreluisant. il te procure un bonus de +2 aux connaissances en folklore local concernant le consortium des débardeurs, la guilde de roc-rouge, et l'organisation de la ville.

Modifié par un utilisateur mercredi 20 juillet 2011 15:08:19(UTC)  | Raison: Non indiquée

Silenttimo avait passé presque une heure à lire le carnet de son ancien mentor. Ce dernier lui ayant appris à lire, il put sans difficulté déchiffrer son écriture, et donc en apprendre plus su Falcreux. Il allait être Midi quand une splendide jeune femme blonde, habillée d'une armure légère recouvrant sa tenue se coton blanche et portant une grande épée à deux mains à la ceinture entra dans le temple.

Elle se dirigea d'un pas lent et assuré vers Otto et lui dit avec douceur :
« Bonjour monsieur, vous venez chercher les services de Iomedae? »

Modifié par un utilisateur mercredi 20 juillet 2011 15:08:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Cyrthana fut étonnée qu'Otto la connaisse, et enchantée par sa présentation et son invitation.
« Je mènerai l'office ce soir à cette heure ci. Bien peu de personnes s'y rendent en semaine, mais je tiens à ne pas être absentes pour ces quelques fidèles. Vous me voyez heureuse de faire la connaissance d'un ami de Barnaby. C'était un grand homme... »
Elle fit de grands yeux et se reprit.
« Excusez-moi, c'est un grand homme. Il a disparu certes, mais rien n'indique qu'il n'ait pas tout simplement quitté la ville. Vous savez surement combien il pouvait se faire des ennemis... Mais des amis aussi. Certains bûcherons venaient le voir en cachette pour lui apporter des vivres, ou bien quelques pièces, quant ils le pouvaient. Je crois que les évènements de cet hiver ont changé beaucoup de chose... Et ce printemps à mourir de chaud et une maladie en sus! Quelle mauvaise année!
Un mois bientôt que je suis seule à animer ce temple, et la joie de père Astreluisant me manque... Voulez vous rester et partager un repas avec moi? Vous me raconterez comment il était lorsque vous étiez jeune... »

Otto prit donc un déjeuner frugal, composé de quelques morceaux de pain et d'un ragout de la veille réchauffé dans une petite marmite au fond du temple. Cyrthana sortit une bouteille de vin de sous son lit et en versa un verre à son convive. Les deux religieux passèrent plusieurs heures à discuter de leur ami commun, de la vie à Nid-du-Faucon (Cyrthana refusait de dire Falcreux), et des enquêtes de Barnaby. Sur ce point la jeune femme resta évasive, elle avoua à Otto qu'elle ne savait pas bien après quoi il courait. Dans les dernières semaines de sa présence, il semblait préoccupé et parfois apeuré. Il sortait beaucoup plus la nuit, avait investi son argent dans une épée courte et une armure de cuir mais ne partageait rien de ses découvertes. Cyrthana était consciente qu'il souhaitait la protéger. Et quand il partit dans la nuit du 10 Gozran pour ne pas revenir, elle se douta que quelque chose lui était arrivé. Après, elle pouvait mettre ça sur le compte du consortium, comme sur celui de la veuve de Gavus Curépi, qui ne lui a jamais pardonné, ou encore la guilde du roc rouge, dirigée par Kabran. Barnaby avait essayé de l’empêcher de faire commerce du charme des enfants.
Cyrthana prit congé de son hôte en fin d'après midi, elle devait encore enquêter sur l'épidémie avant de préparer son office (ce qui nécessitait qu'elle médite une heure).

« Vous rencontrerez donc Deldrin ce soir? Je crois que son aide ne serait pas de trop, on n'a pas encore réussi à identifier la cause de l'épidémie et je crains qu'elle ne soit grave. Nous n'avons aucune perte à déclarer, mais je me suis aperçue ce matin que mes soins magiques sont inefficaces à ce sujet... Je prie Iomedae que la situation s'arrange... »

Otto quitta donc le temple avec en sa possession les reliques de son ancien maître et parcouru la ville jusqu'à l'auberge, où il réserva une chambre et se vit offrir une crêpe cannelle, comme les deux nains qu'il croisa en partant, et monta la fameuse rue de la boue, celle qui va de la basse place à l'entrée de la ville ou se situe la célèbre taverne : "Au pigeon voyageur". Il entra et alla s'asseoir à une table pour attendre Deldrin, et pourquoi pas discuter avec des locaux, et peut-être retrouver des amis d'enfance. Toujours est-il que quelques minutes plus tard, il fut rejoint par le bûcheron qui dans la journée lui avait laissé une bourse de cuir. Ce dernier était en compagnie de la jeune femme qu'il avait sauvé. Elle était en bien meilleur forme, et semblait moins tendue que le matin.
« Bonsoir messire! Heureux de vous retrouver ici! On a pas eu l'temps de causer tout à l'heure, il a fallut qu'on reparte au turbin a cause du sous-chef Forteflamme, mais j'tenais à vous remercier encore une fois pour c'qu'vous avez fait! Au fait, c'est quoi votre nom? Moi c'est Tim, et la grande héroïne à coté de moi c'est Chani. Elle a tué un loup-garou, vous vous rendez compte? Un loup-garou! Ah si Gavus avait vu ça! »
À ces quelques mots, et malgré la moue dubitative de Chani, Otto comprit qu'il tenait là le nouvel espoir de Nid-du-Faucon, une personne qui inspirait les villageois et s'était attiré leur respect et leur amour. Cela s’avérerait utile par la suite, semblait-il penser.

Modifié par un utilisateur lundi 4 juillet 2011 22:36:22(UTC)  | Raison: Non indiquée