Village barbare de Lamargent, Val de Sombrelune, le 7 Desnus 4712 au matin



Depuis quelques mois déjà Chani vivait parmi les demi-orques du village de Lamargent, situé entre les failles de Droskar et la la laye de Sombrelune (la forêt). La vie des demi-orques du village était toute entière bâtie autour du culte de la chasse au lycanthrope, que ce soit les rites d’initiation des jeunes, les premières chasses, le travail de la peau pour en faire des vêtements, et la récupérations des os et des organes pour fabriquer de bijoux ou des préparations magique. La vie n'y était pas toujours facile, le Val de Sombrelune étant une région recelant de nombreux dangers, mais pour cette population adaptée à son environnement, elle était relativement heureuse. Il n'y avait eu aucune guerre de clan depuis des années, et Lamargent arrangeait bien du monde. Effectivement, par sa pratique assidue de la chasse, ce village rendait la zone qui l'entourait plus sûre, et permettait ainsi aux bûcheron du consortium des débardeurs d'être en sécurité. C'est d'ailleurs ce consortium qui fournissait les armes en argent au village, contre ce service.

La Shoanti était certes déracinée, mais elle avait trouvé dans cette communauté la possibilité de se soulager un peu de la haine qui l'habitait depuis son exil forcé. Son courage, son caractère, ses tatouages et ses prouesses au combat avaient fait d'elle un sujet d'étonnement et d’intérêt de la part de ses hôtes, si bien qu'elle avait eu le droit de passer le rite du chasseur, le Ghâal Yneth. Seule, avec sa hache en argent offerte par le chef du village, elle avait dû partir en quête d'une tête de lycan, et ne serait autorisée à rentrer au village qu'avec ce trophée, et une fête serait organisée en son honneur.

Après quelques nuits passées dans le Val, elle se laissa approcher par l'une de ces créatures pour la terrasser. Habile pour esquiver, elle concentra sa colère accumulée par le passée en un coup, et usa de sa lame brillante et froide pour décapiter le loup-garou. Le travail accompli, fière d'elle, la jeune Chani, prit un peu de repos avant de renter à Lamargent, son trophée sous le bras.

Mais quand elle approcha de l'emplacement du village, elle ne vit que désolation, ruines fumantes et cadavres de demi-orques et d'autres créatures gisant dans le sang. Le village avait été détruit, brûlé, et à première-vue il n'y avait plus âme qui vive... S'approchant de ce qui fût l'entrée du village, elle enjamba les corps de ses anciens amis, et ceux, beaucoup plus nombreux de bestioles aux pattes crochues et à tête de lézards, des Kobolds... Une chose était sûre, la bataille avait dû être terrible...

Tu es à l'entrée de ton ancien village, les restes des maisons fument. Tout cela est encore frais, la scène se passe le matin vers 10h, tu peux faire ce que tu veux, lancer des dés, tenter des compétences, partir, fuiner, etc...

Modifié par un utilisateur mercredi 6 juillet 2011 12:21:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Était-ce le trouble de voir le village ainsi réduit en cendre, ou les scrupules qui envahissaient la jeune femme de fouiller ces maison qui l’empêchaient de mettre la main sur quelque chose d'intéressant? Elle ne savait pas vraiment. La vision des ruines se superposait dans son esprit à celle du village en fleurs, lors des fêtes de la chasse, ou du sacre du chef. Depuis qu'elle était ici, elle avait entendu parler des divers dangers du Val. Les fées de la forêt, qu'il ne fallait surtout pas déranger, les lycanthropes, les bêtes sauvages, mais des kobolds, jamais. Qu'avait-il bien pu se passer la nuit dernière?

Alors qu'elle errait parmi les ruines et les cadavres, elle essayait de mettre en ordre ses pensées. Mais elle ne parvint pas à faire de lien entre les éléments qu'elle analysait, ou alors était-elle passée à côté de quelque chose... La seule chose qu'elle avait remarqué, c'est que les armes en argent et les objets de valeur avaient systématiquement disparu. Elle ne savait que faire, debout au milieu du champ de bataille de la veille, quand une voix l'interpella :

« Ohé là-bas! Vous allez bien? Venez par ici! »

Cette voix, Chani la connaissait, c'était celle de Myrddin Bach, un druide du cercle de la Laye de Sombrelune, qui passait de temps en temps échanger quelques histoires et repas avec le shaman du village. Il se tenait debout à l'orée de la forêt, à une centaine de mètres de la jeune Shoanti.

Tu peux ajouter à ton inventaire 1d4 armes de guerre (hors distance) normales, c'est ce que tu as jugé utile de ramasser. Si tu veux suivre des traces, ce n'est pas perception mais survie qu'il faut utiliser.

Le druide qui avait été joyeux et chalereux dans les souvenirs de Chani se fit d'un sec et froid, quand elle l'approcha, comme posséde. Il était impassible, distant, comme s'il était plongé dans une méditation en même temps qu'il s'adressait à Chani. Ses divagations étaient parfois claires, mais aussi souvent incompréhensibles.
«  Vous n'êtes pas d'ici, vous hein? Sinon vous ne m'adresseriez pas la parole sur ce ton. » dit-il sans animosité, par simple constat. « Les demi-orques chasseurs de loups-garous, c'est fini, fini... Ce qui s'est passé ici, ma foi c'est clair, des kobolds ont quitté les profondeur et se sont attaqués par centaines à un clan paisible. Je sens votre colère, votre haine, mais rien ne changera cet état de fait. »
Il s'approcha de la Shoanti sans pour autant pénétrer les ruines du village.
« Quelque chose de mauvais se trame la dessous. Les kobolds sont bêtes et fainéants, pourquoi remonter à la surface et s'attaquer à des barbares puissants? Plusieurs dizaines voir centaines de ces créatures ont péri ici, cela valait-il la peine pour eux? C'est intéressant... »
Fixant la jeune femme dans les yeux, il lui dit :
« La forêt vous a sauvé, humaine, vous qui venez de loin semblez être en bon termes avec les fées. C'est tant mieux pour vous. Mais dans le combat qui a eu lieu ici, entre les profondeurs et la verdure, c'est les profondeurs qui l'ont emporté, et la forêt est en colère. Hier tu as tué une femelle dominante. Ce soir toute sa meute aura eu raison de toi. C'est le cycle de la vie. Quand on sait écouter le murmure de la forêt, et ne pas lui imposer sa loi, alors on peut vivre vieux et heureux dans la Laye de Sombrelune. Va, humaine, retrouve le chemin de la civilisation et de ceux qui se prémunissent de la nature, avant que la nature n'ait eu raison de toi.  »
Se replongeant dans une méditation active, la silhouette du druide sembla s'effacer sous l'ombre des premiers arbres de la forêt. Et des bruits d'animaux impossible à distinguer se firent entendre en provenance du cœur de la Laye.

J'avance un peu dans ton fil, pour rattraper les autres, mais dans ton post tu peux me mettre tout ce que tu aurais pu faire en compagnie du Druide.
Chani prit donc la route sans tarder. L'allure à laquelle elle marchait était si rapide, qu'avant la fin de la journée, elle avait atteint le camps de bûcherons du consortium à l'est de la la Lay. Il ne lui restait plus que quelques heures de marche, mais elle savait que dormir seule au cœur de la forêt ou du val était dangereux, d'autant plus que son village entier venait d'être rasé, il lui fallait un toit et surtout une garde, pour la nuit.

Le camp du Consortium du Bois creuse une vilaine cicatrice de souches à nues dans un bosquet dense de fiers ébénites. Cinq bâtiments trapus en bois (apparemment un dortoir, une cantine, un bureau, une grange et une forge) se tiennent au milieu d’une clairière couverte de sciure de bois, animée de nombreux chariots et de larges traîneaux. Lorsque la Shoanti commença à parcourir le camps, elle fut abordée par des bucherons.
« On s’arrête là la tatouée, qu'est-ce que tu viens faire ici? »

Modifié par un utilisateur jeudi 30 juin 2011 12:02:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Écoutes ma p'tite! Nous ici on bosse, et si on sort pas not'quota d'bois, y'a l'consortium qui nous tombe eud'su! Alors je veux bien être sympa, mais faut nous laisser bosser. Si tu veux manger ou dormir, tu devrais pouvoir négocier ça avec eu'l'gérant d'la cantine. On est tous dans la même merde ici, avec les bestioles d'la forêt...
Le bûcheron laissa la jeune barbare seule au milieu du camps pour retourner au travail.

Se rendant à la cantine, elle put négocier la nuitée avec le gérant contre un coup de main durant la nuit. Elle aurait juste à participer à un tour de garde pour pouvoir bénéficier du gîte et du couvert. Elle prit donc un bon repas, complet et chaud, et put se coucher et bénéficier du confort même sommaire des baraquements. Quelques heures avant le lever du soleil, un bucheron vint la réveiller pour lui dire de prendre son tour de garde.

« Eh! la nouvelle, c'est à ton tour...
On a entendu beaucoup de hurlements cette nuit prov'nant de la forêt. Plus que deux heures avant la levée du jour, j'espère que tout va bien se passer.  »
Quand Chani sortit du dortoir, elle se trouva au milieu du camp en pleine nuit, seules quelques torches permettaient de voir à une vingtaine de mètres à la ronde. Trois bûcherons se tenaient là, la hache à la main, discutant et se réconfortant les uns les autres.
Tim lui dit : « Toi, la grande costaud, t'es d'un camp de barbare, c'est ça? Lamargent? Tu dois pas avoir peur de ces ... »
« Chhhhht! Faut pas dire ce mot la nuit! T'es fou ou quoi? » Dit un autre à Tim.

C'est à ce moment qu'un cri se fit plus puissant et plus proche encore que les précédents. Une ombre se détacha de la foret pour faire son apparition à la lisière du campement, à une dizaine de mètres du groupe.

Tim se mit à paniquer et à crier : « Oh putain! Oh putain! J'veux pas mourir! On se serre les coudes les gars! Alerte! Alerte! Alerte! Debout tout le monde! »

Des bûcherons commençaient à sortir en chancelant du dortoir, les yeux collés par le sommeil. Le loup-garous poussa un grand cri qui terrifia les hommes aux cotés de la Shoanti.

Modifié par un utilisateur vendredi 1 juillet 2011 23:44:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

La créature ne mit pas longtemps à reconnaitre sa proie, Chani. Elle s'élança à vive allure vers la Barbare avec la ferme intension de la tuer. Les bûcherons s'éloignèrent et lui lancèrent des petites haches et des marteaux, mais rien ne pouvait arrêter sa course.



Chani esquiva avec souplesse et habileté l'attaque de la créature, mais elle avait senti son souffle chaud et ses griffes acérées la frôler. La tension était à son maximum.

Modifié par un utilisateur samedi 2 juillet 2011 11:58:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

Chani était rentrée dans une rage incroyable. Les travailleurs bourrus qui l'entouraient en prenaient presque peur. Mais elle ne parvint pas à toucher le monstre, qui se jeta sur elle à nouveau et parvint à griffer sa cuisse droite. Les entailles étaient profondes, et le sang jaillit immédiatement, accentuant la colère de la Shoanti. Dans un accès de rage et de force, elle se jeta à nouveau sur le loup et lui brisa une patte arrière à grand coup d'épée, ce qui ne fut pas suffisant pour arrêter la bête. Mordue, griffée, cognée, la jeune femme ne quitta pas le combat, et continua d'asséner des coups tous plus puissants les uns que les autres, jusqu'à parvenir à enfoncer son arme sur la moitié de sa longueur dans l’œil du Lycanthrope, ce qui mit fin à cet affrontement que tous les bûcherons retiendraient et se raconteraient au coin du feux.La créature effondrée aux pieds de la barbare, la tension retomba, et, se calmant, Chani perdit les dernières forces qui la faisait tenir debout. Elle perdit connaissance et sombra dans un sommeil noir, privée e tout rêve. Tout juste pouvait elle sentir la froide humidité de la mort s'emparer de son corps.

Pourtant, une seconde plus tard, lui semblait-il, elle se sentait ragaillardie, la chaleur d'un fort soleil d'été venait de lui permettre de recouvrer ses esprits et en ouvrant les yeux, elle vit non seulement qu'il faisait jour, mais qu'elle était dans un bâtiment qu'elle ne connaissait pas, et qu'un homme inconnu avait les mains posées sur elle. Après avoir eu un mouvement de recul, elle aperçut près de l'entrée de la pièce où elle se trouvait Tim, le bûcheron, qui se mit à pousser des cris de joie et la rejoint. Tous les bûcherons du camps étaient là, et il l'emmenèrent presque malgré elle au dehors, sans qu'elle puisse échanger un mot avec son guérisseur. Une minute plus tard, elle était dans une taverne miteuse, dans laquelle chantaient les hommes en son honneur.
« Notre sauveuse! » « Notre héroïne!  »« Longue vie à toi! »
Tous faisaient s'entrechoquer leurs choppes de bière et lui communiquaient leur gratitude. Chani avait devant elle plus d'alcool qu'elle ne pourrait en boire en une nuit.
Tim la remercia chaleureusement et ne se lassait pas de raconter comment elle avait embroché le loup par son œil, et tous mimaient le combat épique qu'ils avait vus dans la nuit.
« Où tu es? Mais à Nid-du-Faucon. On t'a ramené en charrette, t'étais dans un sale état! »

La fête battait son plein dans la taverne Au pigeon Voyageur, quand un homme fit son entrée et interpella les bûcherons :
« Alors bande de fainéants! On boit un coup plutôt que d'aller bosser? C'est nouveau? Allez! Cassez vous d'ici et ramenez moi votre quota d'ici ce soir, sinon ça va chier! c'est clair? »
L'homme était visiblement en colère, et les bûcherons s’exécutèrent sans broncher, les yeux fixant leur chaussures.
« Oui m'sieur Bryce, tout de suite m'sieur Bryce... »

Chani était maintenant seule dans la taverne, avec les quelques vieux soulards visiblement trop vieux ou infirmes pour travailler.