Fergus, toujours atteint de vertiges, était arrivé avec plaisir au temple. Peut-être trouverait-il là le moyen de se libérer du mal dont l'avait affecté la guenaude ? Et cette idée le rassérénait quelque peu.

Alors que la discussion initiée par Kar'Uz battait son plein, l'alchimiste s'approcha d'Abbaër et lui glissa discrètement. « Il y a quelque chose qui me trotte dans la tête depuis un certain temps... Grigan nous a raconté que les malades étaient conduits par les médecins de la reine vers un ancien entrepôt qui appartenait à une grande famille de Korvosa... Akranos... Ou quelque chose comme ça. Ce fameux Rolth, s'il est nécromancien, n'aurait-il pas eu intérêt à se rapprocher de cette infirmerie de fortune ? Ne pensez-vous pas qu'il puisse y avoir un lien entre cette famille, les médecins vénérant Urgathoa et le nécromancien ? Il me semble qu'il nous faudrait aller y faire un tour un de ces jours... Puisque nous savons qu'il y a un lien entre les médecins et Rolth, nous devons faire en sorte de savoir ce qui se passe là-bas pour éviter que des malades n'y perdent la vie trop rapidement... et pour le plus grand profit de Rolth... »

Puis il regarda le cadavre, semblant s'interroger. Et toi, qu'as-tu à nous apprendre ? puis il prit la parole, à l'intention de tout le monde cette fois-ci. « Ne pensez-vous pas qu'il pourrait avoir une idée de ce qui se passe dans l'entrepôt où sont menés les malades ? Nous pourrions peut-être le lui demander ? »

Le prêtre consulta les personnes rassemblées du regard. Il finit par dire « Dites-moi simplement quand vous serez prêts et je commencerai le rituel. Gardez toutefois à l'esprit que le mort ne pourra communiquer que ce qu'il savait lors de sa mort. Tout ce qu'il ignorait alors, et tout ce qui s'est passé par la suite, il l'ignore encore. »

Puis le Pharasmite se tut en attendant le signal.

« Alors allons y nous sommes prêt. Voilà deux de nos questions dans un premier temps nous formulerons la dernière en fonction des réponses qu'il nous donnera : Quelles sont les étapes passées et futures - s'il les connait - du complot visant Korvosa. Quelles sont les personnes impliquées et leur rôle dans ce complot. »

Abbaër fit signe au prêtre de Pharasma qu'il pouvait commencer le rituel pour ramener cette homme à la vie, l'espace de quelques secondes. Le nain se demandait s'il devait craindre quelque chose et si disciple d'Urgathoa pouvait se mettre à sauter à la gorge de l'un ou de l'autre tant il serait infecté par le mal et la foi sans faille qu'il vouait à sa déesse... Sous son manteau le roublard garda une main sur sa dague prêt à renvoyer le mort de là où il venait si tout ne se passait pas comme prévu.

« Je vais faire simple. Je ne connais pas ton nom mais je sais ce que tu faisais sur le navire le butin le jour où tu es mort, nous y avons repêché ton corps et pouvons maintenant t'offrir la sépulture que Davaulus n'a pas voulu t'accorder en te considérant comme un pion sacrifiable selon son bon vouloir se narguant des plans qu'Urgathoa avait prévu pour toi sur cette terre... Ce que je te dis j'en ai la preuve dans cette lettre ! » Le nain montra la lettre mais il savait que déjà pour un non-initié la compréhension du texte était difficile et donc qu'avec le filtre de la mort en plus il ne pourrait utiliser le document que pour troubler l'esprit du disciple de la reine des mouches...

« Tu as été sacrifié en vain pour des raisons politiques et non pas pour des croyances religieuses, la peste n'a pas eu l'effet escompté, le peuple de Korvosa est toujours debout, notre déesse n'aura pas de temple dans cette ville et ceux qui comme toi sont morts pour rien réclament vengeance ! Car oui l'heure de la vengeance a sonné pour toi ! Ceux qui seront le bras armé de cette vengeance ont besoin de savoir quelles sont les étapes passées et futures si tu les connais - du complot visant Korvosa ? Mais aussi quelles sont les personnes impliquées et leur rôle dans ce complot ? »

Le coup de bluff devait absolument fonctionner c'était son idée de remonter le corps de ce capitaine pour le faire parler, il avait réussi à impliquer deux des clergés les plus importants de la ville et espérait encore convaincre d'autres personnes pour rallier à leur cause le plus grand nombre car il en faudrait du soutien pour défier l'autorité de la reine qui avait fait appel à Davaulus pour soit-disant venir en aide à la population. Si les choses étaient bien faites, elle n'aurait pas d'autre choix que d'abandonner le médecin et ses sbires pour ne pas tomber avec eux.

• Test de bluff : 1d20+10 donne [4] + 10 = 14

Modifié par un utilisateur mercredi 27 juillet 2011 18:57:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tandis qu’Abbaër et Théobald devisaient des questions essentielles à poser et que le père Kholat Heur préparait le défunt à un interrogatoire divin à la lumière des sombres bougies parées des couleurs corbacées, Kar’Uz se prépara lui-même au cérémonial, revêtant sa tenue traditionnelle qu’il avait récupérée lorsque lui-même et le Sieur Ithier étaient allé chercher leurs affaires chez Zelarra et chez Hungus, là où le groupe avait élu nouvellement domicile. Après le bain forcé dans le Jeggare, il devait refaire son parement facial et s’enduisit de cette pâte blanchâtre, mélange de craie et de cendres qui lui donnait un visage lisse tel un masque squelettique, le visage de la Mort.

Lorsque tous furent prêts, il s’avança aussi du cadavre, s’attendant à vois un spectre s’élever de son corps et tenter de les effrayer, mais rien de tel ne se produisit, sans doute il n’y aurait qu’une voix sépulcrale qui émanerait du cadavre et répondrait à leurs questions à moins que la haine entre les cultes de Pharasma et d’Urgathoa ne soit un obstacle pour obliger le mort à répondre. Seule la première question pourra dire ce qu’il en était, Kar’Uz interrogea Abbaër du regard. Le nain chauve était le mieux placé pour poser judicieusement les bonnes questions, il maîtrisait l’art de la langue à la perfection, contrairement à lui qui maîtrisait plus l’art de l’intimidation, mais que pouvait faire l’intimidation devant l’âme d’un mort ?

Finalement, Abbaër avait parlé et le mort répondu dans une avalanche de crachats et d’éruptions d'eau du fleuve. Le shoanti aurait bien été en peine de savoir s'il disait la vérité ou pas, il avait juste confirmé un nom, celui de la dame Andaisin, à priori la grande prêtresse du lot, ainsi le sieur Davaulus n'était peut-être qu'un sous-fifre lui aussi, mais ils ne connaissait toujours pas l'identité du vampire qui devait certainement faire parti du groupe que le navire avait débarqué un peu avant d'arriver à Korovsa - « Maître Abbaër, je crois que la seule information qu'il soit encore capable de nous révéler concerne ce groupe qu'il a débarqué avant de rentrer dans le Jeggare, l'identité de "tous les autres", il doit la connaître puisqu'ils appartenaient au même culte. Ça nous permettra peut-être de concentrer nos recherches dans quelques secteurs de la ville, à moins que tous les médecins de la reine soient des membres de ce culte maudit. »

Puis,il se tourna vers le cadavre et d'une voix qui se voulait lugubre comme le spectre de la mort - « A toi, même la Déesse Pâle n'accorde pas la mort-vivance, ainsi ils t'ont vraiment tous trahis, menti et spoliés, en d'autre termes, ils t'ont sacrifiés pour servir leurs intérêts personnels ! »

Théobalt était resté dans son coin sans jamais faire de bruit et encore moins prendre part aux questions et à la discussion.
Il restait impressionné de cet acte qui était de faire parler les morts, il ne savait pas si sa détection des mensonges pourrait fonctionner sur les paroles d’un défunt, c’est pour cette raison qu’il était resté concentré durant toute la discussion pour trouver une brèche dans les dires du naufragé.

Puis quand l’instant avait été propice, et après l’intervention d’Abbaër, il n’avait pu retenir ses mots à l’attention du cadavre !
« Attention l’ami, le jugement est un acte qui peut décider de l’avenir d’un vivant comme celui d’un défunt tes paroles sont aussi importante pour nous que pour toi !! Personne n’est encore venu chercher ton âme !!! »

Puis il avait à nouveau fait un pas en arrière, se re-concentrant sur l’analyse des paroles du mort.



Détection des mensonges pendant toute la durée de l'entretien.

« Bon il ne nous aura pas servi à grand chose celui là ! Dans tous les cas vous avez la confirmation messieurs que les masques des médecins comme celui-ci dissimulent en fait des disciples d'Urgathoa et qu'une haute prêtresse exerce dans le champ de la mort et de la maladie les prérogatives de sa déesse. » Le nain se gratta le collier de barbe qui lui faudrait bientôt rafraîchir car il commençait à faire un peu négligé, c'est peut-être pour cela que ses tentatives de bluff passaient moins bien en ce moment...

« Il nous faut mettre la main sur cette dame Andaisin le plus vite possible et pour remonter sa piste nous avons deux possibilité soit tenter de s'infiltrer dans l'Hôpital de fortune des médecins de la reine soit en remontant la piste de Rolth en trouvant sa disciple et donc la chanteuse, si tant est que cela soit une piste... Personnellement je crois au destin et encore plus à l'intuition. Grau a peut-être pressenti quelque chose inconsciemment. De toute manière ça ne nous coûte rien de nous renseigner ! » Le nain comptait bien retrouver cette femme qu'on disait cantatrice maintenant qu'ils étaient sur place, il attendait toutefois de savoir comment allait agir le prêtre Hateur de Phrasma et Ishani dans l'avenir. Il leur faudra certainement jouer de prudence s'ils voulaient accuser ouvertement Davaulus et ses disciples.

Modifié par un utilisateur samedi 30 juillet 2011 09:48:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ishani hésita un instant puis il indiqua « Il semble clair que l'épidémie qui touche Korvosa ne s'est pas déclenchée de manière naturelle… et que des serviteurs d'Urgathoa en soient la cause… même si, d'après les dires de cet homme, ils ne seraient pas les seuls concernés ? » Il réfléchit un instant et ajouta « Visiblement, ces serviteurs ont infiltré les médecins de la Reine. Cela a sans doute été assez facile, vu leur accoutrement. Rien ne nous dit qu'ils soient tous corrompus cependant ? »

Il demanda « Il me semble évident qu'il y a là des coupables à châtier quand le moment sera venu, très certainement… mais n'est-ce pas là une tâche pour plus tard, quand l'épidémie sera tout du moins contenue ? »

Le Pharasmite, lui, resta silencieux.

Le Pharasmite examine Horiadoc pendant qu'Ishani s'occupait de Fergus. Au bout d'un moment, ils échangèrent quelques paroles en opinant de la tête : visiblement, ils étaient arrivés tous les deux à la même conclusion. C'est Ishani qui répondit. « Il semblerait que vos deux compagnons aient été affectés par une malédiction magique, une sorte de poisse surnaturelle… ce que les Varisiens appellent le mauvais œil. »

« Nous devrions pouvoir les guérir… mais cela devra attendre au moins jusqu'à demain. Et il faudra compter quelque 150 pièces d'or pour chacun d'eux. » ajouta Ishani. Il croisa le regard de Kar'Uz et précisa « Bien que, je suppose, vu que vous travaillez à sauver la ville, l'Archibanquier acceptera sans doute que ces soins soient pratiqués pour une moindre compensation, disons 75 pièces d'or chacun. »

Ishani se retourna vers le cadavre toujours allongé sur la table. « Quant à cette… terrible histoire, je ne sais trop qu'en penser. C'est naturellement nécessaire d'enquêter plus en avant, pour nous sauver le plus grand monde possible — comme vous le disiez, pouvoir trouver un remède efficace serait une merveilleuse chose — mais… en même temps, c'est le Trône Écarlate qui a pris la décision de remettre la ville entre les mains de ces traîtres ; si cela venait à se savoir qu'ils ont été infiltrés par des hérétiques d'Urgathoa, ce serait un coup terrible pour la royauté, qui est déjà fragilisée par la perte récente du roi Éodred II. »

Kar'Uz méditait encore la réponse des deux prêtres. Guérir Horiadoc et Fergus nécessitait d'y revenir le lendemain, de même que trouver un remède leur paraissait hors de portée avec la boîte infectée. IL sortit de ses songes pour reprendre la parole d'une voix neutre, monocorde et détachée comme s'il s'excluait du monde et des difficultés présentes. La fréquentation des prêtres pharasmites commençait à déteindre sur lui.

« Nous avons encore quelques devoirs à accomplir : aller à la forteresse Volshienek afin de mettre la maréchale au parfum puis raccompagner Ishani à son temple en attendant de revenir le voir pour les soins. Tout ceci ne se trouve pas dans le quartier du vieux Korvosa, nous n'aurons pas de barrages à passer. On peut tout de même se déplacer dans Korvosa, hormis le vieux quartier, ce n'est pas encore interdit ! Et par après, nous pourrons aller au choix chez Zellara pour la nuit ou commencer les expériences sur la boîte, le laboratoire s'y trouve toujours, à moins que vous préfériez retourner chez Hungus, là encore ce n'est pas dans le vieux Korvosa, donc toutes ces destinations sont accessibles. Vu l'état dans lequel nous sommes, je préconiserai d'aller à la forteresse, puis au temple, puis chez Zellara. Là-bas nous pourrons décider d'un plan d'action et puis je crois que l’entrepôt réaffecté en sois-disant hôpital n'est pas très loin de là. »

Il se tourna vers le pharasmite au nom si étrange - « Père Kholatt Heur, merci pour votre aide, nous allons prendre congé et reviendrons vers vous pour les soins demain matin après les offrandes et les prières. » - Le shoanti rabattit sa capuche sur al tête, il était de nouveau le chamane Corbeau et sa route était encore longue bien que aussi obscure que le ramage de son manteau traditionnel.