Fitzpatrick Delavilla hocha la tête et répondit. « Bien sûr, si l'un de vous, ou plusieurs d'entre vous peuvent prendre quelques jours pour m'accompagner lors de ma visite à cette étrange tribu, cela ne pourra que faciliter les choses. Je ne connais pas le draconique non plus. Je suppose qu'il devrait être possible de trouver un interprète, cependant. »

Il se tourna vers Andréï et ajouta « Et je vais faire envoyer une missive à l'est pour établir des relations avec nos voisins. » Ianto intervint « Je peux contacter les autorités restoviennes pour en savoir plus au sujet de ce monsieur Varn et de ses compagnons. » Delavilla acquiesça « Excellente idée ; plus nous en saurons à leur sujet et plus il sera facile de communiquer. »

Vekken Benzen le vieux rôdeur amputé d'une partie de sa jambe gauche émit un son qui ressemblait un peu à un grognement. « Pour revenir sur le sujet des loups… ce sera peut-être possible de les chasser pour le moment, mais nous devrons sans doute prendre des mesures plus radicales, surtout si l'hiver est très froid. Ils savent maintenant qu'il y a des hommes, et donc de la nourriture, ici. Nous devrons rester prudents et nous préparer à repousser un éventuel assaut de meutes quand les températures baisseront. » Il se racla la gorge puis ajouta « Des décisions prudentes et prévoyantes donneront également confiance aux colons. ».

Le vieux rôdeur poursuivit. « Pour ce qui est de la question des festivités, faut pas forcément qu'il s'agisse d'une grande fête longue et coûteuse, ni attendre d'avoir un grand événement à célébrer. Parfois, il suffit d'un rassemblement joyeux, peut-être avec un barde visiteur, ou quelques fûts donnés par le baron… ça peut mettre du baume au cœur des gens. Puis c'est une bonne occasion pour qu'ils se rencontrent et fassent connaissance. »

Ianto hocha la tête. « En effet, » répondit-il avant de consulter ses notes puis d'indiquer « pour ce qui est des réjouissances et de la propagande, vous pouvez simplement m'indiquer quelle somme vous désirez dépenser et je m'occuperai des détails… sans doute avec l'aide de monsieur Delavilla pour la propagande, et avec celle de monsieur Benzen pour les festivités. » Le clerc précisa « Pour ce qui est des taxes, par contre, il faudra prendre une décision assez rapidement, pour que nous puissions en avertir le peuple suffisamment tôt et préparer les recensements pour la collecte. »

Ianto se tourna vers Andréï et ajouta « Il est certain que la construction d'une route reliant Pont-Épine et le Comptoir serait une bonne idée, surtout que cela faciliterait le transport de biens… et même de personnes… entre le Restov et ici. Cependant, je doute que les constructeurs acceptent de travailler sur un territoire encore relativement dangereux. Il nous faudra sans doute progresser pas à pas, région par région… établir des patrouilles dans un premier temps, pour sécuriser la région, puis ensuite seulement envoyer les constructeurs. De toutes façons, même si nous trouvions des ouvriers acceptant de travailler dans des conditions dangereuses, les marchands et les voyageurs rechigneront à emprunter nos routes avant qu'elles ne soient suffisamment sûres. »

Finalement, le clerc se tourna vers le baron Allister et demanda « Dois-je donc entériner la décision de faire construire une auberge pour accueillir les nouveaux-venus, voire pour abriter les festivités que monsieur Bekken évoquait ? »

Erwanez resta silencieuse mais elle n'avait pas dit son dernier mot au sujet de la fête pour le temple d'Erastil. Certes la capitale était en chantier, mais le temple lui pourrait tout à fait accueillir les personnes présentes lors de cette cérémonie.

Ainsi, elle envisagea de partir prochainement visiter les lieux et en profiter pour prendre des nouvelles d'Akiros et de Vakéry.

Modifié par un utilisateur dimanche 30 octobre 2011 07:21:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ianto s'inclina gracieusement en recevant les divers compliments que les uns et les autres lui avaient adressés, puis il précisa à Gaëlen. « En fait, monsieur le Trésorier, la mission que j'ai acceptée quand j'étais clerc pour Restov consistait à rejoindre le royaume d'Aë et à organiser au mieux les aspects pratiques. L'idée était donc que je m'établisse ici et je continue à servir le royaume d'Aë pour aussi longtemps que possible. Naturellement, si vous préférez vous adjoindre les services d'un autre conseiller et gestionnaire, je me plierai à votre décision. »

Au fil de la réunion, plusieurs décisions avaient été prises au sujet de le gouvernance d'Aë (en fait, de Pont-Épine) au moins jusqu'à la fin du mois. Le gouvernement devrait sans doute se réunir à nouveau au début du mois prochain (et de tous les autres mois) mais, pour l'instant, les gouvernants avaient accompli leurs tâches administratives et les aspects pratiques étaient entre les mains de Ianto.

Cela ne voulait pas dire pour autant qu'ils n'avaient plus rien à faire : deux sujets avaient été mis sur la table qui allaient peut-être demander des efforts supplémentaires.

Le premier concernait la menace potentielle que les loups allaient représenter, surtout dans quelques mois, avec l'arrivée de l'hiver. Tout le monde s'était accordé sur le fait qu'il s'agissait d'un sujet préoccupant, mais la manière dont régler ce problème n'avait pas été vraiment définie. Dans l'immédiat, il faudrait organiser des patrouilles pour protéger les habitations de fortune des premiers colons qui étaient éparpillées sur toute la plaine bordant l'endroit qui avait été choisi pour Pont-Épine. S'il était certain qu'il fallait monter une défense et prévoir des protections pour l'hiver, le groupe n'avait pas tranché sur la manière de prévenir les attaques des loups : en leur fournissant de la nourriture pour qu'ils n'aient pas à "chasser de l'humain" ou attaquer les meutes pour réduire le nombre d'animaux par exemple… ou peut-être simplement se contenter de poster des gardes et de bâtir des défenses ?

Le second sujet concernait les relations externes avec les voisins les plus proches. Il y avait cette histoire de la lettre envoyée au sieur Varn à l'est, mais aussi la suggestion de visiter la tribu de kobolds établie pas très loin de là. Il fallait encore déterminer précisément qui irait là-bas et quand le groupe partirait.

Et peut-être que certains autres membres du gouvernement nourrissaient d'autres projets encore ?

Andreï ne se sentait pas à l'aise dans ces interminables discussions, ce qu'il aimait, c'était l'action et s'entrainer avec ses hommes dans la fraicheur des matinées de la ceinture verte, là où l'épine plonge la plaine dans une légère brume, là où l'humidité colle aux chausses et où les corps se chauffent à force d'attaque et de parade.

Pour les loups, c'étaient le rôle d'Aelaendlara, les Kobolds tant qu'ils ne posaient pas de problème, il ne s'en occuperait pas, même si le fait d'avoir des kobolds dans leur voisinage, ne lui plaisait pas, les humains avaient du mal à accepter les créatures de ce style dans les parages.

« Comme déjà dit, je m'en irais voir le Cairn du Tigre. Je vais laisser Kessen continuer à entrainer nos maigres forces. J'aimerais voir si cette histoire d'arme magique est bien réelle.

Sinon je n'y connais rien en finance, mais ne serait-il pas intéressant de commencer à voir si le filon d'or que nous avons trouvé dans la grotte du pécheur, pourrait nous ramener un revenu? »

« En fait, » intervint Ianto en s'adressant à Andréi, « en tant que responsable des armées, peut-être serait-ce une bonne idée de vous intéresser également à ces kobolds voisins ? »

Le jeune clerc se racla la gorge pour s'éclaircir la voix et continua « D'une part, il serait bon de savoir s'ils risquent de poser un problème à la future Aë. Si c'est le cas, peut-être serait-il plus prudent d'agir de manière… préventive et de les chasser ou de les éradiquer ? Tout spécialement s'ils occupent une ancienne mine qui pourrait être reprise par la royaume. » Il poursuivit « D'autre part, s'ils sont des voisins coopératifs et que nous parvenons à tisser des liens diplomatiques forts… peut-être seraient-ils intéressés eux aussi à contribuer à la défense du royaume ? Après tout, même si je suis loin d'être un expert dans le domaine militaires, j'imagine qu'une troupe de combattants kobolds, de par leur stature, pourrait être utile dans certaines situations ? »

Gaëlan, indécrottable idéaliste, réagit au propos du général :
« Les contraindre par la force ? Andreï ? Tu n'y songes pas j'espère ? Après le mal que nous nous sommes donnés pour en faire des alliés, peut-être des habitants productifs de notre futur royaume ? Ce serait une telle perte !  »

Après la réunion, certains s'étaient attardés dans la grande salle préparée par Ianto, soit pour profiter de l'imposant buffet, soit pour faire connaissance avec les autres membres du gouvernement, ou encore par simple envie de papoter. Les aventuriers, qui avaient passé de très nombreux jours ensemble, s'étaient tout naturellement posé la question de savoir ce qu'ils allaient faire ensuite. Ils étaient conscients de devoir passer au moins quelques jours chaque mois à Pont-Épine afin de régler les affaires courantes, d'accorder audience à ceux qui désiraient les rencontrer et de garder contact avec le royaume naissant… mais déjà plusieurs se languissaient de repartir battre la campagne, voyager, explorer et combattre.

Ainsi, tout naturellement, la conversation s'était tout d'abord portée sur le voyage diplomatique vers les cavernes des kobolds puis sur la manière dont il fallait réagir face à la menace des loups.

« C'est exact, » avait répondu Vekken Benzen, le vieux rôdeur estropié qu'Aelaendlara avait convaincu d'accepter le poste de conseiller. « Les loups poseront surtout problème pendant l'hiver que maintenant, mais il nous sera aussi plus difficile d'y répondre à ce moment-là. Quand il fait glacial dehors et que le sol est recouvert d'une épaisse couche de neige, les trajets sont difficiles, voire impossibles… surtout dans ces contrées encore sauvages. »

Le vieux rôdeur poursuivit sur un ton expert. « Je mettrais ma dernière jambe à couper que ces loups sont des nouveau-venus dans les parages. » indiqua-t-il avant de se tourner vers Allister. « D'après les cartes que vous avez faites, nous sommes juste à côté de la région où sévissait cette pourriture d'Éventreur, non ? » demanda-t-il tout en faisant une moue de colère — les deux Mendyev se souvinrent que Vekken leur avait indiqué que c'était à cause de cet énorme sanglier qu'il avait perdu l'usage d'une de ses jambes.

À peine Allister eut-il le temps de hocher la tête que le rôdeur reprenait. « Ouais, c'est ce que je pensais. Y'avait fort à parier que, du temps où cette charogne de bestiole était vivante, aucun loup ou autre prédateur n'osait s'installer dans les parages : l'Éventreur les chassait certainement avant qu'ils n'aient le temps de se faire une place où dormir ! Mais, maintenant qu'il n'est plus là… » Il ne termina pas sa phrase et haussa simplement les épaules.

Il ajouta toutefois « Ceci dit, ça explique pourquoi ils sont arrivés là… pas ce qui les a poussés à partir d'où ils étaient. » Il haussa à nouveau les épaules et suggéra « Peut-être le manque de nourriture. »

Erwanez était d'accord avec Vekken et Aelaendlara, le problème des loups devait être réglé en amont avant que l'hiver arrive. Ainsi, elle répondit, « Je pense aussi que ce problème doit être réglé le plus tôt notamment pour éviter de se voir contraint de prendre des mesures radicales à l'encontre de ces créatures. Essayons de trouver, si nous le pouvons, une solution qui garantisse la sûreté des colons et la survie des loups. Je viendrai donc avec toi. »

Modifié par un utilisateur mercredi 26 octobre 2011 13:52:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Dans ce cas, préparons nos affaires et partons le plus tôt possible, une fois que nous aurons pris des provisions. Nous reviendrons lorsque messire Delavilla sera installé dans deux jours. Si tout se passe bien, nous pourrions partir cette après-midi ou attendre demain matin. Qu'en pensez-vous ? » demanda Erwanez en regardant ses compagnons.

Modifié par un utilisateur mercredi 26 octobre 2011 21:05:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Milès expliqua que, naturellement, les loups avaient surtout été vu du côté ouest de Pont-Épine, en direction des Narlmarches. Ils ne s'étaient pas montrés particulièrement discrets ; aussi pouvait-on espérer que les traces seraient relativement faciles à suivre et à remonter jusqu'à leur origine.

Si celle-ci se situait dans la forêt elle-même, il faudrait sans doute compter une bonne demi-journée de marche jusqu'à l'orée du bois, sans doute juste deux heures à cheval. Mais, dans ce cas, il faudrait prévoir des surveillants pour rester avec les animaux, qui auraient du mal à naviguer à l'intérieur des Narlmarches. Ceci dit… les serviteurs et gardes disponibles ne manquaient pas : c'était l'un des avantages d'être à la tête d'un royaume (naissant).