Val de Sombrelune, le 8 Desnus après-midi

Le convoi était parti avant midi, et selon les hommes du consortium il devrait arriver au second camps de bucherons quatre à cinq heures plus tard. La journée était ensoleillée, et le paysage aux abords de la ville bucolique. Le convoi suivait une route de terre sèche portant les traces des passages précédents sous forme de grandes tranchées qui avaient dues êtres creusées par les roues des charrettes quand le temps était plus humide. Le long de cette route, une fois les régions agricoles dépassées, ne restait plus que des plaines à perte de vue, entrecoupées ça et là de petits lacs et ruisseaux ainsi que par des bois de petites superficies. On voyait au loin les montagnes et la forêt qui marquait leur base. La route allait être longue mais rien dans l'environnement ne pouvait laisser imaginer qu'elle serait dangereuse. Aussi l'atmosphère était-elle détendue, et chacun en profita pour discuter et échanger avec les autres.

Le premier évènement du voyage fut quand Otto et les nains se résolurent à monter dans une charrette plutôt que de continuer à pied. Ils ne pouvaient effectivement suivre la cadence. Et si Otto s'était montré prévenant et poli, cela n'avait pas empêché Santana de se gausser et d'entonner jusqu'à ce que tout le monde s'en lasse une chanson intitulée : Les lents. Chani allait continuer la route en marchant aux côtés de Sanja, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Elle parla avec la Vudrani, lui expliquant qu'elle aussi venait de loin, de Varisie. Elle raconta à la roublarde comment elle avait été chassée de son clan pour un crime qu'elle n'avait pas commis, et combien cet exil lui pesait. Elle ne saisissait pas pourquoi Sanja voyait son départ de Jamelray comme une libération. Chani avait fini par atterrir dans un clan barbare au nord-est, le long de la Laye, et quand deux ou trois jours auparavant elle partit à la chasse au lycan pour intégrer cette tribu, le village fut rasé par une attaque Kobold, et elle erra jusqu'au camp de bucheron est, où elle fut attaquée par un lycan de la même horde que celui qu'elle avait tué pendant sa chasse. Un druide l'avait prévenu qu'elle serait pourchassée par cette meute. Le fait est qu'après avoir été guérie par Otto, elle avait décidé de rester avec le groupe jusqu'à lui sauver la vie à son tour, et puis la vie ne valait pas la peine d'être vécue si ce n'était avec action, selon elle.

Sanja avait écouté la Shoanti d'une oreille tout en faisant attention aux discussions des bucherons et des brigadiers. Avec le temps elle avait comprit que les bucherons se demandaient ce qu'attendait Deldrin pour se déclarer maire de la ville et inverser les rapports de force entre les habitants et le consortium. Ils ne le disaient pas en ces termes, évidemment, mais ils semblaient dire que le prévôt avait des soutiens dans tous les milieux, il paraitrait même que certains druides du cercles de la forêt s’entretiendraient avec lui de temps en temps. Les brigadiers quant à eux parlaient souvent d'une grève qui avait failli ruiner Falcreux. Ils avaient une dent contre les bucherons qui selon eux avait affamé la ville entière pour des broutilles. Ils reprenaient tous les mêmes expressions : « On a jamais vu quelqu'un travailler moins pour gagner plus! Et puis heureusement que Kreed est riche et qu'il vit à Falcreux, sinon qui c'est qui nous embaucherait tous? C'est normal, il faut des riches et des pauvres, et celui qui travail il peut y arriver! » Sanja n'avait pas réussi à comprendre exactement cette histoire de grève, mais peut-être en apprendrait-elle plus par la suite si cela l’intéressait.

Savräsh dessinait minutieusement le marteau de son oncle dans son grimoire, mais les secousses causées par l'état chaotique du chemin lui faisait régulièrement rater, et on pouvait l'entendre pousser des soupirs, assis sur les sacs de patates. Un fois qu'il avait obtenu un résultat convaincant, il se plongea plus précisément dans l'étude des rune qui arboraient son pommeau. Si le symbole Khazal était lisible, un autre, surement gravé avec une lame dans le bois du manche était plus difficile à lire. Le courage et la force étaient peut-être les apanages de Gûram, mais la finesse et la précision revenaient à son frère, et Savräsh, à force de concentration finit par déchiffrer le mot abimé.



Otto et Gûram profitaient du paysage et de la douceur du temps. L'oracle tentait, tout en se laissant parfois aller à la rêverie, de se faire une idée sur les plans de Barnaby et le lieu où il pouvait se trouver en ce moment. Si son mentor avait laissé une lettre pour que l'on fasse appel à lui, cela voulait peut-être dire qu'il avait préparé quelque chose, ou qu'il ne faisait confiance à personne d'autre que Otto? Et cette vision qu'il avait eu, était-ce un message? Un souvenir? En tout cas, quelle que furent ses missions, il resta attentif à l'environnement et profita du spectacle qu'offraient la forêt et la montagne en ligne d'horizon. Quelques animaux sauvages fuyaient à l'approche de la caravane, et il se perdait parfois dans la contemplation des oiseaux en plein vol. Quelques créatures lui parurent cependant louches, comme des gros corbeaux ou des loups dissimulés ça et là, mais la taille du convoi et le nombre de personne les dissuadaient surement d'attaquer.

D'ailleurs Gûram ouvrait l'oeil, et il était prêt, si ce n'est impatient, à mettre des coups de marteau dans tout ce qui bouge. Il caressait avec amour son nouveau joujou en imaginant son histoire, et c'est à cet instant qu'une sueur froide lui traversa l'échine. Il n'avait même pas pensé à demander au marchand comment il s'était procuré cette arme familiale, ni où elle avait été retrouvée. Il était malheureusement trop tard pour faire demi-tour...

Santana de son côté s'amusait de la bêtise de Justin, exigeant de lui qu'il l'appelle princesse, ou qu'il la regarde jamais dans les yeux sous prétexte que ce serait impoli. Quiconque aurait partagé la compagnie de ce sous-fifre aurait vite comprit que le plus grand désastre qui touche Falcreux, c'était la bêtise crasse de ses habitants. Au fond, si par bonheur quelqu'un arrivait à développer un talent ou en trouvait tout simplement les moyens, il quittait Falcreux. Et ne restait alors que les riches enfermés dans leur enclos et les très pauvres qui constituaient la majorité des habitants. Analphabètes et peu formés, les hommes finissaient bucherons ou hommes à tout faire, la situations des femmes étant pire encore. Ces brigadiers du consortium qui maltraitaient leurs voisins bucherons n'étaient que des idiots qui obéissaient à des ordres, et préféraient se trouver du bon côté de la matraque. Quand à force de discussion Santana comprit que Justin était l'un des plus fins cerveau de la classe moyenne de Nid-du-Faucon, elle eut comme un vertige, et comprit pourquoi Laurell était si sèche, mais aussi pourquoi Cyrthana semblait déprimée, et encore plus pourquoi Jack Crimmy était si heureux d’accueillir le groupe... Qui sait si la Barde, en plus de ramener un remède n'allait pas ramener de la culture dans cette ville où la crasse était aussi présente dans les esprits que dans la rue?

Chacun vaquait donc à ses occupations jusqu'à ce que le convoi s'approche suffisamment de la forêt pour que Gûram Santana et Sanja aperçoivent quelque chose.





Le convoi se sépara avant le premier camps de bucheron et seule la charrette qui transportait Otto et les nains continua sa route. Santana en profita pour marcher aux côtés de Kurt pour lequel elle s'était prise d'affection. Il était à peine 3 heures de l'après midi et ils étaient déjà à l'orée de la forêt. Otto et Savräsh avaient commencé à prendre des notes sur la carte au niveau du camps de bucheron nord pour bien se situer, et quand le moment semblait adéquat, il prévinrent les autres qu'il était temps de quitter le convoi pour aller dans la Laye. Après de brefs adieux et des encouragements des bucherons pour la quêtes des ingrédients, les futurs héros de Falcreux prirent la direction de la Forêt gigantesque qui leur faisait face...



La grande Laye de Sombrelune s'offrait à eux, les ébénites par milliers formaient comme un mur de piques noirs dressés vers le ciel. Le paillasson des montagnes se dit Santana avec un sourire. Savräsh rappela à ses équipiers que les fées étaient présentes dans cette forêt, ainsi que tout un tas de créatures plus ou moins identifiées, telles que des Lycans. Chani lui répondit que pour ce qui était des lycans, elle le savait suffisamment. Les premiers pas dans la forêt donnèrent l'impression qu'il était déjà tard dans la soirée, les troncs noirs, la densité, les cimes formant une canopée allant de 5 à 10 mètres de haut, tout semblait être fait pour cacher le soleil et ne pas refléter ses rayons, ce qui n'était pas pour plaire à Otto, mais semblait plus familier à Sanja. Les quelques taches lumineuses associées au bruit des feuilles dans le vent laissaient imaginer la présences de petits esprits de la forêt, de lutins et de fées, et les plus raisonnables du groupe auraient pu penser que toutes ces mythologies concernant la Laye n'étaient que des inventions s'ils n'étaient pas tombés sur une scène des plus étranges...

Devant eux se trouvait un arbre mort souillé de ce qui semble être du sang multicolore sur lequel étaient plantés trois petites créatures ressemblant à des esprit follets, et qui semblaient asséchées, vidées de leur sang, leur peau rabougrie semblable à du bois...

À vous de jouer, il est 15h30 et vous êtes dans la forêt face à cet arbre.

Modifié par un utilisateur mercredi 26 octobre 2011 02:32:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Otto regardait avec circonspection le triste spectacle offert.

Il sentait ses compagnons curieux et tentait de faire appel à ses connaissances, parfois parcellaires, en matière de lutins, esprits sylvestres et autres habitants des régions boisées.

Mais peine perdue !
Soit les créatures torturées lui étaient inconnues, soit elles étaient si défigurées qu'il n'arrivait pas à faire un rapprochement avec ce qu'il savait.

« Bon, je ne vois pas trop ce que sont ces pauvres êtres !

En revanche, leur donner un semblant de sépulture décente ne serait pas un luxe... »

Ainsi, il avise un tapis moussu au pied d'un arbre, détache aussi délicatement qu'il peut les trois créatures, les dépose sur le tapis de mousse, les observe longuement, puis les recouvre d'une brassée de feuilles.

« Que Sarenraé vous accueille !
Voilà, votre sépulture est plus en accord avec votre mode de vie... »

Otto se met alors en quête de traces indiquant la direction suivie par les agresseurs des trois êtres, et pour déterminer s'il arrive à reconnaître les éventuelles traces laissées.

Modifié par un utilisateur jeudi 27 octobre 2011 11:35:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sanja, était resté en arrière alors que les nains s’avançaient vers les cadavres féeriques.
Elle posa sa main sur la garde de son kukri, prête à réagir, et avança d'un pas pour se tenir à quelques mètres derrière Gûram, tout en observant avec attention les alentours.

Peu de temps après cet étrange premier contact avec le monde sauvage de la Laye de Sombrelune, alors que le groupe progressait péniblement vers le cœur de la forêt, Gûram, en tête aux côtés de Chani, se figea tout à coup et fit signe à ses compagnons de se tenir sur leurs gardes. Il chuchota rapidement, sa voix couvrant à peine les bruits de la forêt :

« Droit devant, à quelques centaines de pas... vous entendez ? »

En effet, tendant l'oreille, ses camarades finirent par distinguer, au-delà du tumulte des bois, le fracas caractéristique d'un affrontement. Le guerrier se redressa et raffermit sa prise sur son arme, échangea un regard rapide avec la sauvageonne qui était à ses côtés et semblait avide d'en découdre, puis s'élança rapidement en avant.

« Un humanoïde, et des couinements de bête sauvage... Quelqu'un doit avoir besoin d'aide ! »

Alors que ses compagnons en étaient encore à se demander s'ils avaient intérêt à intervenir sans savoir de quoi il retournait, Gûram prit une grande inspiration et hurla à pleins poumons le cri de guerre qui avait fait maintes fois résonner les cavernes de son pays natal.

« Pour Heaume ! Pour le Père de la Forge ! »

« Gerh Hônimoooooooo  »

S’écria Savräsh en partant à la suite de son frangin, son marteau également à la main .. Tant emporté par son élan qu'il le dépassa probablement ..


Note pour plus tard: Compléter mon arbre généalogique, mais qui est donc ce Gerh Hônimo que j'invoque soudain

Modifié par un utilisateur mercredi 2 novembre 2011 20:07:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Otto se releva prestement, mais tout en brandissant son arme, sa course à la suite de ses compagnons fut plus lente.

Il était satisfait que les créatures reposent désormais dans leur élément et ne soient plus exposées de manière morbide.

« Au fait... je n'ai pas eu le temps de dire que ces créatures avaient été égorgées puis vidées de leur sang avant d'être clouées volontairement sur ces arbres... et qu'aucune trace de sang ne semblait maculer les alentours... »

mais déjà, ses compagnons s'étaient rués vers le lieu du tumulte, et il n'était pas certain qu'un seul d'entre eux ait pu entendre ses commentaires.

Marchant à son rythme, il invoqua la protection de sa déesse, et une protection translucide apparut autour de lui.

action de mouvement normale à la suite des belliqueux ; "bouclier de la foi" sur moi

L'ainé des Khazal avait été attentif à son environnement depuis le début de l’expédition. Héritier de la tradition ancestrale des protecteurs de la forge, il s'était donné pour devoir de constituer un rempart infaillible pour ses compagnons, et cela commençait par voir et entendre venir le danger. Tandis que Otto reposait les petits corps secs des pixies au sol et que Santana s'occupait de Kurt, il avait entendu d'étranges bruits provenant du nord, des cris rauques d'un humain ou de quelque race proche, ainsi que les grognements de bêtes et le fracas d'une arme lourde contre des troncs d'arbre.

À la surprise générale, Gûram se mit à courir, Brise-montagne en main, en direction de l'origine des bruits. Ce petit corps trapu engoncé dans son armure brillante et brandissant un marteau massif se précipitait en avant sans même, semblait-il aux autres, avoir pris le temps d'évaluer le danger. Le petit barbu avait envie d'en découdre, et ses cris ne laissaient guère de doutes quant à ses intentions, il partait en guerre! Bien obligés de suivre ce héraut à l'étendard métallique, chacun dégaina son arme et se prépara au combat, se doutant bien qu'avec un boucan pareil, ils ne resteraient pas à l'abri des ennuis longtemps...

Sanja tentait de rester discrète, préférant se déplacer au cœur des endroits sombres ou se mêlent branchages bas et racines gênant la marche plutôt que de courir bille en tête à découvert comme semblait le faire les deux frères nains et la barbare. Savräsh, qui semblait pensif et cherchait comment annoncer une de ses découvertes à son frère n'était pas en reste et l'avait même dépassé, allant au devant d'évènement dont il n'avait aucune idée, mais Chani était à ses côtés, son arme toute d'argent ostensiblement brandie. Santana se démenait pour faire suivre l'âne, tirant sur sa corde, mais si la pauvre bête ne rebroussait pas chemin, elle ne mettait pas non plus de bonne volonté. Otto, quant à lui, suivait le groupe ralentit par sa pâte folle après s'être entouré d'une aura de protection magique.

Après une rapide course au cœur de la forêt, les compagnons arrivèrent dans une sorte de clairière ou les arbres étaient moins nombreux. Sanja était restée dans l'ombre, mais comme les autres elle pouvait appréhender la scène. Un demi-orque massif se battait seul contre quatre loups agressifs. Il était maculé de sang et de plaies, mais semblait plein d'une rage et d'une énergie dévastatrice. Il mesurait un bon mètre quatre-vingt dix et portait une armure légère mettant en valeur sa musculature et laissant apparaître une peau rugueuse et verdâtre. À sa ceinture pendait au bout d'une corde une tête tranchée de ce qui semblait être un humain, il allait falloir se rapprocher plus pour mieux la distinguer. Hurlant des insultes dans un langage que seuls Savräsh et Santana comprenaient, l'orque, il maniait sa hache double avec frénésie pour tenter de se débarrasser de ses assaillants. Quand il aperçu les silhouettes de la barbare et des nains, il leur lança un appel.

« Kamshak Emi Shak Tahal Da! Chani! »





Si personne d'autre que le magicien et la barde n'avait compris cet appel, chacun nota quand même que le demi-orque avait interpellé Chani en prononçant son nom. Les quatre loups, eux, avaient remarqué la présence de tout ce nouveau monde, peut-être à l'exception de Sanja, et leurs regards noirs, babines retroussées et pelages gonflés indiquaient clairement qu'ils étaient prêts à passer à l'attaque.

Modifié par un utilisateur jeudi 3 novembre 2011 22:08:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sanja, avait marqué un temps d'arrêt. Fallait-il sauver ce demi-orc ? Il connaissait Chani et le sauver serait surement d'une quelconque valeur par la suite. Elle bondit donc littéralement sur le loup, kukri à la main pour égorger la bête.

Sanja, profite de son initiative pour prendre le loup Flat footed et lui coller une sneak attack.
Déplacement : N3>N6>O7




Edit : J'ai toujours une chance insolente sur mes jets pour toucher ... heureusement que je suis passé à 20 de CA !

Modifié par un utilisateur vendredi 4 novembre 2011 09:42:46(UTC)  | Raison: Non indiquée