Entre deux traductions, Éphraïm avait tenté de résumer la situation. « Ainsi donc, des grandes-guibolles sans chair — des squelettes je suppose ? — seraient venus attaquer le village pour reprendre des caisses de feux d'artifice ? Et ces morts-vivants viendraient de quelque part au sud, c'est bien cela ? » Tout en se grattant la barbe naissante qui garnissait son menton, il ajouta « Si des gobelins armés de feux d'artifice peuvent présenter une menace pour Sandpoint, il en va bien sûr de même pour des morts-vivants… surtout si ceux-ci sont commandés par une… créature qui désire les armer de feux d'artifice. »

Il aida également ses compagnons à rassembler les quelques objets de valeur qu'ils avaient découverts chez les goblins et à les ranger dans le coffre trouvé dans les appartements du chef. Cela ne lui plaisait guère de piller ainsi cette tribu déjà anéantie mais… après tout, c'était par besoin d'argent qu'il s'était engagé dans cette aventure. Il jeta un coup d'œil à ses compagnons et, ne voyant aucune personne de petite taille, renchérit sur les dires d'Alatarielle lorsque celle-ci suggéra que Walthus s'empare des objets de taille adéquate s'ils l'intéressaient.

Il suivit ensuite le gobelin en traduisant les informations qu'il donnait au sujet des divers bâtiments.

Dakeyras prit en main l'éventail et regardant attentivement la carte qui apparaissait sur les différentes parties de celui-ci. Avec un peu de chance, il pourrait connaître les lieux que cette carte représentaient.


Puis, il pensa à ce que venait de dire Eprhaïm. Il devait admettre qu'il était d'accord avec lui au sujet de ces grandes-guibolles sans chair, même si les morts-vivants n'étaient pas des créatures qui mettaient à l'aise le demi-elfe. S'ils représentaient une menace pour Pointesable et s'il voulait montrer à shalelu qu'il était à la hauteur de ce qu'elle lui avait enseigné, il se devait de partir à leur recherche. C'est pourquoi, il proposa, « Une fois que nous aurons fini ici, nous pourrons essayer de remonter les traces de ces squelettes pour trouver l'endroit où ils se sont terrés. »

Laissant Akrem et Wlathus devant la porte de la maison de Slorb, Celaren rejoignit Ephraïm et Dakeyras lorsque ce dernier fit part à voix haute de ses découvertes. Intrigué par la finesse du coffre et la qualité de la plupart des objets recueillis, il s'intéressa de plus près à ceux-ci. Il commença par dégager une partie de la terre qui recouvrait partiellement les flancs du coffre et remarqua que les scènes peintes avaient été recouvertes d'une couche de laque pour les protéger et pour en faire ressortir les couleurs. A l'intérieur, les parois avaient été recouvertes d'un voile de soie rouge qui marquait une origine non varisienne. Ces indices, ajoutés à la présence de la scène représentée sur l'éventail, ne laissait plus la place au doute dans l'esprit de l'elfe. Ces deux objets étaient originaires du Minkai.

En revanche, ce que représentait la carte ne sauta ni aux yeux de Celaren, ni à ceux de Dakeyras. Il était manifeste que la main qui l'avait tracée n'était pas assurée et que les échelles n'étaient sûrement pas respectées. Peut-être était-ce tout simplement un gobelin qui l'avait faite ?

La manière dont ces objets avaient pu tomber entre les mains des gobelins restait un mystère pour les deux explorateurs.

De leur côté, Walthus et Akrem avaient pénétré dans la maison anciennement occupée par le conseiller de Gutwad. Si le style goblinoïde et dépouillé de la décoration ne semblait pas dépareiller avec les autres bâtiments, elle était à peu près bien rangée. Après plusieurs minutes de fouille, Akrem poussa un cri de joie. Il avait mis la main sur une cache sous le plancher de la maison. Une latte du plancher s'était cassée lorsqu'il posa le pied dessus, révélant un espace de rangement. A l'intérieur, l'humain et le halfelin y découvrirent trois nouvelles fusées d'artifice et quelques pièces (23 po).

Alors que Dakeyras et Ephraïm rangeaient à nouveau le coffre, y ajoutant les anciennes propriétés de Gutwad, Celaren conserva l'éventail pour le montrer à ses autres compagnons. Peut-être auraient-ils une idée qui permettrait d'identifier le tracé de la carte ? En voyant l'objet, le gobelin ricana et cracha au sol. Puis il se mit à parler dans sa langue. « Hiyo ilikuwa Vorka. Ilikuwa ni malipo yetu wakati sisi kuchomwa moto nyumba yake ambayo inaweza kwenda juu ya maji. »(« Ça, c'était à Vorka. C'était notre récompense quand on a brûlé sa maison qui pouvait aller sur l'eau. ») Ce furent les derniers mots que le prêtre put comprendre. Le reste se perdit dans un flot de paroles inintelligibles.

Fort de ces informations, Walthus prit à son tour l'éventail et observa le tracé. Il murmurait au fur et à mesure qu'il parcourait les lignes maladroitement tracées sur la soie. « Oui... Bien sûr... Evidemment... » Puis un sourire lumineux éclaira son visage. Montrant l'objet à Celaren, il dit d'un air assuré. « Regardez ces tracés, il s'agit d'une côte. Bon, elle n'a pas été faite dans les règles de l'art et les proportions ne sont pas respectées, mais la forme générale correspond exactement à ce que je connais des marais... Il s'agit sûrement de Souchesalée. Les paroles du gobelin le confirment. Cette Vorka était une Lèche-Crapaud, non ? »

En regardant de plus près le plan et en le comparant à celui que Shalelu leur avait fait, Celaren et dakeyras arrivèrent finalement à la même conclusion. Ils avaient sous les yeux un plan des marais de Souchesalée, et comble de surprise, trois points étaient marqués. L'un d'entre eux, une sorte de barque, correspondait à l'emplacement de l'Etoile de Kaijitsu. Une autre sorte de barque avait été dessinée un peu plus au sud-ouest et une sorte de crâne à l'extrême ouest.

Le Plan de Shalelu a été mis à jour

Modifié par un modérateur samedi 31 mars 2012 13:55:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'idée de Dakeyras était ingénieuse. En cherchant bien, il parvint à retrouver les traces des squelettes de l'autre côté de la mare. Celles-ci faisaient le tour de la palissade par l'est semblaient s'éloigner du village depuis le sud vers le bras de la rivière. Il serait aisé de les suivre jusque là, mais il faudrait ensuite traverser la rivière Détrempée et retrouver les traces sur l'autre rive avant de poursuivre l'exploration.

Alors que les aventuriers avaient reportés les nouveaux lieux indiqués sur le plan partiel que Shalelu leur avait fourni, Walthus l'observa et répondit à la proposition de Dakeyras. « Vu la position de ces objectifs et notre méconnaissance des lieux, il nous faudra deux bonnes heures pour atteindre la "barque". Ensuite, nous aurons 3 à 4 heures de marche avant d'atteindre le "crâne". » Tournant son regard vers le ciel pour observer la position du soleil dans sa cours céleste, il ajouta. « Et vu l'heure avancée du jour, je crains que nous n'ayons pas le temps d'arriver jusqu'à la barque avant la nuit... Mais si vous le souhaitez, on peux commencer à s'avancer et s'arrêter en cours de route. Vu notre nombre, il ne devrait pas y avoir trop de dangers... Et au cas où, nous serons en mesure de nous défendre. »

Remettant une partie flèches qu'il avait récupérées ici et là à Alatarielle, Celaren se rendit compte que certaines de celles qu'il avait ramassées sur le corps de Gutwad n'avait pas été fabriquées de la même manière que les autres, beaucoup plus communes. Et lorsqu'il les tenait en main, il lui semblait, mais sans qu'il puisse en être sûr, qu'elles émanaient une sorte d'aura qu'il n'aurait pu déterminer sans les étudier plus attentivement.

Dakeyras regarda la campement puis le gobelin qui avait survécu avant de répondre à Celaren, « Pour le camp, laissons le temps faire son œuvre et la végétation du marais reprendra bientôt ses droits. Pour lui par contre, laissons-lui sa chance même si je doute qu'il survive. S'il reste dans le marais, ce sera à ses risques et périls et s'il sort du marais, j'espère pour lui qu'il ne croisera pas de ses congénères d'une autre tribu. »

Sur ces paroles, il récupéra quelques flèches pour compléter son carquois avant de demander à ses compagnons, « Prêts à partir ou vous préférez dormir là et partir demain matin ? »

Celaren ne voulait pas faire perdre à Ephraïm ses illusions. Il répugnait à tuer le gobelin, maintenant qu'il était désarmé et nu mais ce n'était pas dans la nature de ces créatures que de répandre la bonne parole. Sans doute changerait-il son propos en disant à ses congénères qu'il avait été le seul survivant et qu'il fallait désormais le couronner roi. La couardise pouvait être une valeur aussi sûre que le courage dans les tribus gobelines.

Il répondit à Ephraïm uniquement sur l'envoi du message. « Tu as raison. Au moins pourrons nous informer les villageois que le camp de gobelins est désormais vide et qu'une menace plus grande encore vit dans le marais.

Comptez-vous couper quelques oreilles pour démontrer que ce que nous disons est la vérité ? Xha'il pourrait en emporter une jusque chez Ameiko avec un bref message. Par la voie des airs, il n'en a sans doute que pour quelques heures.

Il reviendra demain et saura nous retrouver tandis que nous nous reposerons. Je propose que nous le fassions loin de ce charnier. Nous avons le temps de finir ce que nous n'avons pas commencé, ce qui nous laissera le temps de réfléchir à ce qui se passe par ici et de consulter mon grimoire. »

Les groupe termina de fouiller le village, mais rien de ce qu'ils purent trouver ne leur sembla d'une quelconque utilité. D'un commun accord, ils décidèrent de s'éloigner du village gobelin, laissant derrière eux l'un des deux rescapés de l'extermination. Celui-ci les regarda s'éloigner du village avec un air mêlant peur et haine.

Au sud du village, le groupe fut stoppé par le bras de la rivière Détrempée qui alimentait les gobelins en eau. A cet endroit, le cours d'eau était large et et le débit peu important. Après quelques minutes d'observation, qui ne révélèrent aucun danger apparent, et de sondage, les aventuriers purent conclure qu'il était possible de traverser à pied. Même Walthus, malgré sa petite taille, ne fut pas gêné par la profondeur, l'eau ne lui arrivant qu'à la taille. Sur l'autre rive, Dakeyras, aidé de Walthus, retrouva rapidement les traces des squelettes. Le groupe de morts-vivants avait visiblement traîné de lourds objets derrière eux car de longues traces uniformes marquaient le sol spongieux.

De ce côté-ci, le paysage était identique à celui qu'il venait de quitter. Le marais ressemblait à une grande tourbière gorgée d'eau où, ici et là, un bosquet d'arbres pointait vers le ciel, planté sur une motte pierreuse où la tourbe ne s'était pas installée.

Lorsqu'ils se furent éloignés du village d'une centaine de mètres, Walthus intervint tout à coup. « Comment allez-vous prouver à pointesable que vous avez éliminé la menace des Lèches-Crapauds ? Je suis sûr que là-bas, ils ne vous croiront pas sur parole. Il y a bien trop d'aventuriers, de chasseurs de trésors et de roublards avides d'argent dans la région pour qu'ils se laissent embobiner par de simples mots... Enfin, moi ce que j'en dis... »

Alors que le soleil terminait sa course vers l'horizon et que les heures chaudes de la journée étaient passées, la brume s'élevait petit à petit de la tourbière en une nappe blanche et filandreuse. Le groupe décida de s'arrêter sur un petit tertre ou poussaient trois aulnes chétifs. Les arbres s'étaient développés à la circonférence du petit monticule, laissant au milieu un espace suffisant pour s'installer. Au milieu de cette pauvre végétation, le plus difficile allait être de trouver du bois suffisamment sec pour faire un feu.

« Gageons que la tête de Gutwad dans un sac fera l'affaire..  » lança Akrem à Walthus« ... ou ce qu'il en reste. »

Ses compagnons comprirent ce qu'avait fait le guerrier lorsqu'il s'était isolé les quelques minutes avant de quitter le camp.

Akrem n'avait aucun remord, ni aucun scrupule.

« L'idée de couper des oreilles ne plait pas trop Walthus et je ne cours pas après la prime. Bien sur je ne cracherai pas dessus et je remercie Akrem pour la sale besogne qui me la vaudra... Je sais que le fait de participer à "l'assainissement" de ton marais te suffit mais tu prends autant de risque que nous et je pense que tu devrais réclamer toi aussi ta part aux habitants de la ville. »

Alatarielle n'aimait pas trop cet endroit, trop de brume ! Elle aurait aimé rejoindre la la cabane de Walthus mais le trajet aurait été sans doute tout aussi long et peut-être même périlleux de nuit avec la créature qui rôdait et la brume même si on pouvait supposer que Walthus aurait retrouvé le chemin. Mais son idée n'avait même pas été écoutée, elle savait que les hommes qui l’accompagnaient avaient plus d'expérience qu'elle en âge et en choses vécues et ne l'écouteraient que rarement mais elle aurait son mot à dire au moment opportun et pourrait prouver sa valeur avec le temps.

Alors que l'idée avait été émise de faire un camp à cet endroit, il sembla bien à l'inquisitrice que Céléren et Ephraïm qui voyageaient légers n'avaient pas prévu de couchage pour dormir en extérieur en plus du bois qu'il allait falloir trouver, cela risquait de poser problème pour qu'il passent une bonne nuit ou aient un repos réparateur. La jeune femme pouffa de rire et sortit de son sac une couverture qu'elle avait en plus de sa paillasse. Elle la donna à l'un des deux mâles en disant avec un sourire : « Je n'en ai qu'une ! J'ai bien peur qu'il vous faille partager votre couche et dormir dans les bras l'un de l'autre pour ce soir. »

Modifié par un modérateur mercredi 4 avril 2012 23:05:10(UTC)  | Raison: Non indiquée