La jambe de Guilhem présentait une ecchymose évidente et sévère là où la liane l'avait saisie. Il n'y avait pas de saignement cependant. Roélia ne savait trop comment intervenir... devait-elle se presser et agir rapidement ou prendre le temps de comprendre la situation avant d'intervenir, au risque qu'elle ne dégénère?

Alors qu'elle y réfléchissait, Gildor et Antoine arrivèrent sur les lieux. Ils détournèrent le regard à la question de Maekar, conscient de leur incompétence en matière de soin. Le plus habile d'entre eux gisait sur le sol...

Pendant ce temps, Lucie s'acharnait sur la liane. Neyrion la regardait faire, impassible. « J'espère qu'Engor ne nous réserve pas trop de ses Perfidies... », lança-t-il. « Que Taslendel t'exauce! » lui répondit Athanase qui se massait les jambes.

Vous pouvez choisir de prendre 10 si vous vous dépêchez (une minute) ou 20 si vous prenez tout le temps qu'il vous faut (une vingtaine de minutes) Ménoren, la dame du destin, ayant eu pitié du jeune forestier

Lucie sortait de sa transe, quand justement elle entendit la demande d'aide de Roélia.
Elle s'avança donc auprès de Guilhem, et s'agenouilla à son côté, façe à Roélia. Lucie entreprit donc de l'aider.

Je propose d'utiliser la règle "faire 10" (j'ai +2 en premier soin), mais si le MJ trouve ça plus ludique, je vais aussi lancer le dés.
Et pis, le MJ peut choisir de prendre la plus haute des deux valeurs...

Avisant Roélia et Lucie qui s'occupaient du blessé, Maekar ordonna aux autres de s'éloigner afin de leur laisser de l'espace et leur permettre de s'occuper de le victime.

« Allez ! Vous avez entendu ! Du feu, de l'eau, du tissu et du bois pour faire une attelle !! » dit-il de sa voix impérieuse.

Tirant sa dague de sa ceinture, le jeune noble la proposa à Roélia, garde en avant.

« Utilisez la mienne. C'est du bon acier et elle a été bien affutée... »

Ils veillèrent à tour de rôle sur le forestier, qui reprit connaissance à la fin de l’après-midi. Il semblait étonnement bien : la saignée et le cataplasme avait été salvateurs.
Les soins et les plantes lui ont redonné 3 pv.

Faites un jet de psychologie

Tous se réjouirent de voir Guilhem revenir à lui. Maekar était soulagé : il n’avait pas perdu son forestier pour le moment… Il espérait maintenant que la blessure du jeune homme ne s’infecte pas et guérisse bien… Il était content de sa propre performance au combat et estimait que ce combat avait soudé les membres de l’expédition. Il se demandait maintenant s’il valait mieux passer la nuit au Gué ou se déplacer immédiatement vers le nord, quitte à avancer une partie de la nuit : Tanaari la rouge était croissante, tout comme Inga, la grande lune blanche, qui avait atteint son troisième quart. Le ciel était dégagé et la visibilité serait relativement bonne, mais avancer de nuit présentait bien sûr certains risques.

Pour Lucie, toutefois, il devenait évident que l’enthousiasme de Roélia n’était pas suffisant pour faire oublier ce qui s’était passé quelques heures plus tôt. Les gens se tenaient loin d’elle et parlaient entre eux à voix basse. Ses « exploits » n’étaient pas passés inaperçus et une crainte s’était installé d’être associé à une sorcière.
La jeune fermière était curieuse de nature et hésitait pour sa part entre la peur et l’intérêt. Lucie avait elle-même subi un certain ostracisme parce qu’elle n’était pas assez « fille », et elle savait que le temps n’effacerait pas les inquiétudes… Et, si les hommes n’osaient pas encore faire porter la faute au noble, il suffirait de peu pour que la situation ne bascule.

Roélia semblait quant à elle vivre dans un autre monde, cherchant à comprendre des choses qui étaient hors de la portée des hommes. Avait-elle été touchée par la folie d’Engor? Son esprit était-il sous l’emprise de Féniel ? Pour Lucie en tout cas, il était certain que les Dieux avaient quelque chose à voir là-dedans…
Roélia était ravie de son côté d’avoir un mystère aussi intéressant à percer! Elle comprit, en lisant les premières pages de son livre, que ses connaissances étaient encore bien maigres. Elle devait former son esprit à ces phénomènes avant de les étudier davantage, mais c’était là un défi stimulant.

Guilhem fut installé sur le chariot : Maekar avait décidé qu’ils reprendraient immédiatement la route et il valait mieux que le forestier se repose. Ils franchirent le gué du marais, laissant derrière eux la liane meurtrière, et s’enfoncèrent dans l’arrière-pays.
Le commentaire de Lucie trottait parfois dans la tête de Roélia, mais celle-ci était tellement absorbée par ses théories qu’elle ne parvenait pas à y prêter une réelle importance. Au mieux remarqua-t-elle que le climat était parfois tendu. À cette occasion, elle se rappela le sort qui était réservé aux sorcières et s’en inquiéta quelques secondes… juste avant que son attention ne soit captée par un croquis de son livre où deux liquides semblaient être mélangés dans un pot de terre cuite qui était ensuite scellé.

Trois heures durant, ils longèrent Douce-rivière, alors que se rapprochait les silhouettes des collines de fer. Ils roulèrent jusqu’au coucher du soleil, contournant la colline sud pour entrer dans la vallée verdoyante. Dans la brunante, elle s’était parée d’une allure idyllique, alors qu’une brume filandreuse se levait sur la surface du lac qui ne frémissait d’aucun pli. Les lunes se pointaient timidement au sommet des collines nord au son des hululements précoces d’une chouette alors que Drom descendait sur l’horizon pour s’éteindre dans un dernier souffle. Pour ajouter au tableau surréaliste que Taslendel leur peignait, des lucioles dansaient dans les bosquets.



Vous arrivez sur la carte en V13. Le filon découvert par les prospecteurs est à flanc de colline sur le bord de la rivière en I5

Pendant un instant, Maekar apprécia l’endroit, se demandant si c’était bien une malédiction que d’avoir été envoyé si loin de chez lui. Le jeune noble fut tiré de ses pensées par la voix de Neyrion qui tonna depuis le premier chariot : « Alors, messire, on le plante où ce pavillon? »

La fougue de la gamine aux cheveux violets l'étonnait toujours. Mais depuis l'incident de la liane, les autres la regardaient d'un drôle d'air. Guilhem n'avait pu entendre les chuchotements des autres, mais les avait bien vus. Mais, pour sa part, il l'aimait bien et après tout, elle lui avait sauvé la vie, ce qui n'était pas rien. Durant le voyages ils échangèrent beaucoup, et le forestier lui expliqua avec le plus de détails possible comment mener une reconnaissance; sachant bien que lui-même n'en serait pas capable avant quelques jours.

En l'entendant se proposer, il lui répondit «  C'est une bonne idée. Mais fais attention à toi, et n'oublie pas ce dont on a parlé : concentration et observation. Au moindre danger, reviens nous en parler. »

Après une nuit de sommeil et cette dernière marche, l'attaque du monstre (la liane sauvage) semblait bien loin, et ne semblait plus qu'un incident mineur. En fait, Lucie commençait à se dire, qu'aillant affronté un tel monstre, elle ne craignait pas grand chose*.
Aussi s'avança-t-elle vers Roelia est dit :
« Je peux t'accompagner si tu veux. Il faut aussi repérer les zones les plus intéressantes pour les cultures. »
Ca binette sur l'épaule, Lucie se sentait pousser des ailes.

*A 13 ans, les hormones peuvent jouer des tours...