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Offline Loon  
#1 Envoyé le : mardi 10 avril 2012 17:10:16(UTC)
Loon
Rang : Habitué
Inscrit le : 16/02/2012(UTC)
Messages : 57
Localisation : Suisse
Dans notre série : Les belles histoires d’oncle Loon, voici une nouvelle série de récit que j’avais fait quand on avait joué Serpent’s skull. J’avais arrêté de les écrire à l’époque, mais comme on va reprendre le scénario prochainement, j’ai décidé de m’y remettre. Je présente donc à vos yeux éblouis le journal d’Abrogail Delecti [barde humaine] écrit lors de son périple dans le Sud lointain.




Journal d’Abrogail Delecti


Rostov, 22 Calistril

Je la déteste !

J’ai reçu ce matin une lettre de River Haven pour me dire que je devais aller la rejoindre tout de suite sur place. Elle a trouvé un noble influent du Mivon qui accepte de me marier et de renforcer ainsi une alliance avec la famille. Le baron Selline qu’il s’appelle. J’ai demandé à Graziella et il pourrait être mon grand-père !

Evidemment aucun soutient à attendre de la part de ma grande sœur. De toute façon la seule chose qu’elle sait faire depuis qu’elle s’est mariée avec son rupin c’est pondre des enfants. Un par an depuis trois ans, réglée comme un métronome. Un exemple pour moi selon la vieille. La fonction d’une fille cadette c’est de donner des enfants à son mari, histoire de sceller définitivement une union arrangée.

Pas que j’ai le choix de toute façon, si je n’y vais pas elle me coupe les vivres. En plus elle a résilié mes leçons à l’académie d’escrime Aldori, j’ai jusqu’à la fin de la semaine pour évacuer ma chambre. Pour une fois que j’apprenais quelque chose de plus amusants que le clavecin ou l’histoire de l’art.

Cette fois je suis coincée.


Varnhold, 3 Pharast

Je n’ai jamais été particulièrement religieuse, mais je sais reconnaitre un signe divin quand j’en vois un. Et là ça ne peut pas être autre chose.

J’étais dans ma chambre dans l’auberge de l’Hippocampe en train de chercher vainement une échappatoire à ma vie planifiée à l’avance quand j’ai senti une lame du parquet grincer sous mon poids. Dessous il y avait un tube à scroll contenant une bourse bien remplie et surtout une série de cartes en couleur.

Elles portent toutes le sceau des « Expéditions Narthroppole » et représentent la région autour de River Haven. Toutes sauf une, qui a l’air beaucoup plus ancienne. C’est une carte détaillée de l’Etendue Mwangi, avec une grande croix rouge marquant un emplacement précis. Une carte au trésor !

Papa a été stationné à Eleder avant ma naissance. Je me rappelle encore des histoires de citées perdues et de civilisation oubliées qu’il me racontait quand j’étais petite. Je rêvais alors que je retournais à la civilisation avec des trésors incommensurables après des aventures fabuleuses. Je pense que j’ai passé assez de temps à rêver, il est temps de prendre mon destin en main.

Il y a quelques années j’avais été en vacance dans la famille de mon amie Mirana à Kintargo. Il y a une ligne de navire régulière qui fait le voyage jusqu’à Eleder là-bas. Ce n’est pas la porte à coté, mais après tout, je voulais m’éloigner le plus possible d’ici.

Je lui montrerai que moi aussi je peux faire de grandes choses. Quand je reviendrai ici auréolée de gloire, elle sera bien obligée de m’aimer !!


Kintargo, 11 Gozran

Cette fois je ne peux plus faire machine arrière, le bateau est parti.

Ce n’est pas comme si j’avais envie de rester de toute façon. Mirana a été bien gentille de m’accueillir pour quelques temps chez elle, mais ses amourettes fantasmées avec tous les bellâtres de Kintargo commençaient sérieusement à m’agacer. Et son père ne peut pas mettre assez d’or pour contrebalancer les kilos qu’elle a pris depuis trois ans.

Tout ça pour dire que quand j’ai appris que le Jenivère faisait une escale de deux jours ici avant de continuer sa route pour Eleder, j’ai rassemblé tout l’or qui me restait après avoir acheté le matériel indispensable pour toute expédition un peu sérieuse, et j’ai acheté mon ticket. En route pour l’aventure !

« Le Jenivère est un trois-mâts de classe Wyvern, la fine fleur de la marine marchande chéliaxiène. Il est commandé par le Capitaine Alizandru Kovack, un homme sérieux qui effectue le trajet entre Magnimar et Eleder depuis près de dix ans ». Enfin c’est ce qu’on m’a dit à la capitainerie quand j’ai pris mon billet. Je ne l’ai toutefois pas beaucoup vu, c’est son second Alton Devers qui s’occupe de l’embarquement des passagers. Oui parce que je ne suis pas la seule passagère sur ce navire. Trois personnes sont à bord depuis Magnimar, deux femmes et un gnome.

Il serait difficile de faire plus différent que les deux varisiennes. Ieana est une érudite réservée restant toute la journée le nez dans ses livres, qui va faire un genre de travail de recherche au Sargava. Tout le contraire de la pétulante Jézabel, veuve Ganrenard [ensorceleuse hunaine]. Elle m’a tout de suite prise sous son aile et m’a expliqué comment était la vie à bord du bateau. J’espère que je serai comme elle quand j’aurai son âge. Quand au troisième passager c’est un affreux nabot horripilant qui se nomme Gelik Aberwhinge. Je commence à me dire que la Koblice n’a pas totalement tort de traiter les gnomes comme elle le fait.


Pezzack, 16 Gozran

Je me suis fait une nouvelle copine. Elle s’appelle Urka [barbare demie-orc] et c’est une demie-orc qui fait partie de l’équipage du Jenivère. Elle s’est engagée pour quitter l’Andoran et l’amour perdu qu’elle laisse là-bas. Et quoi de mieux que l’océan pour noyer une peine de cœur. Jez’ a décidé qu’on ne pouvait pas la laisser ruminer toute seule dans son coin et a résolu de s’occuper de son apparence pour lui changer les idées. Il lui faut de nouveaux habits mais on ira plutôt faire les boutiques à Corentyn, Pezzack c’est trop nul.

J’ai surpris hier soir une conversation entre deux marins qui parlaient d’Ieana. Ce serait en réalité la propriétaire du Jenivère qui fait un voyage d’inspection incognito. Je ne sais pas si c’est vrai, mais en tout cas elle inspecte la cabine du capitaine tous les soirs.


Corentyn, 4 Desnus

Corentyn est le plus grand port militaire du Chéliax, peut-être même de tout le monde connu. C’est grâce à lui et à la flotte de guerre chéliaxiène que la trois fois maudite Maison Thrune peut conserver son hégémonie sur toute la Mer Intérieure. C’est aussi là qu’est construite la citadelle de Gheradesca, quartier général de l’Ordre de la Chaine dont la principale fonction consiste à pourchasser les esclaves en fuite. Corentyn est le centre de l’esclavage dans tout le Chéliax. J’ai détesté chaque minute passée dans cette ville abominable.

J’espère que je verrai le jour où l’ancienne noblesse chéliaxiène parviendra à chasser la Maison Thrune et son culte diabolique. Le jour où le culte d’Asmodeus cessera d’être la religion d’état pour retourner dans les ténèbres qu’il n’aurait jamais du quitter. Le jour où mon pays redeviendra le phare qui éclaire de sa sagesse bienveillante les nations de la Mer Intérieure après avoir dissipé l’obscurité qui la rongeait de l’intérieure. Ce jour là je pourrai cesser d’avoir honte de mon peuple qui a vendu son âme aux diables. Comme le disait papa : « Celui qui est prêt à renoncer à sa liberté pour sa sécurité n’obtiendra ni l’un ni l’autre ».


Corentyn, 6 Desnus

Je suis enfin partie de cette ville sinistre. Je ne pourrais pas le jurer, mais je pense que je ne suis pas la seule à être soulagée de partir.

Plusieurs personnes ont embarquées sur le navire pour la suite du voyage.

Le sub-Praetor Raasca van Capak [inquisiteur de Gorum humain] et son aide de camp Kananga Kulimbali [ranger humain] escortent un criminel qu’ils ont capturé à Corentyn pour qu’il soit jugé à Eleder, d’où il s’était évadé. Ils sont tous deux membres de la Croix d’Ivoire, la compagnie de mercenaires qui assure la sécurité à Eleder. Le prisonnier fera le voyage à fond de cale, il faudra que je m’assure qu’il soit bien traité.

Une demie-elfe nommée Meriana Sakor [druide demie-elfe] à posé de sérieux problème au second quand elle a embarqué. Enfin c’était surtout le tigre qui était avec elle qui dérangeait Alton, pas Meriana. Même si elle a assuré qu’il était très gentil, il a quand même fini à fond de cale, mais pas dans la même que le prisonnier. J’espère.

Quand le dernier couple est monté à bord j’ai pendant un instant pensé que j’avais été projeté par magie dans un de ces ridicules romans à l’eau de rose que Mirana passait ses journées à lire en soupirant. Devant moi se tient le Prince Rakeem Keleshpesar din Aznakceh [guerrier humain], authentique prétendant au trône du Qadira. Je ne sais plus très bien quel est son rang dans l’ordre de succession, mais je crois me rappeler que le scandale lié à sa mère l’a fait dégringoler en bas de classement.

A son bras se tient Amélia, la petite fille de Lady Madrona Daugustana, dont la mystérieuse disparition il y a quelques mois avait fait les choux gras des bardes de la Mer Intérieure. Il faut savoir que si Eleder est officiellement gouvernée par le Baron Utilinus, le vrai pouvoir est fermement agrippé par les mains ridées de Lady Madrona. Je ne sais pas ou le Prince Rakeem l’a retrouvée, mais il vient de prendre un raccourci vers le trône.

Devant le nombre élevé de passager il faut noter qu’il n’y avait plus assez de cabines individuelles. C’est sans se faire prier qu’Ieana céda sa cabine au couple royal pour s’installer définitivement dans celle du capitaine Kovack.


Ilizmagorti, 18 Desnus

Je ne suis plus seule dans ma cabine depuis qu’on a quitté la Perle Noire des Tropiques. Ou le Port des Rebuts de la Mer, selon la personne avec qui on parle d’Ilizmagorti. Elle s’appelle Sasha et semble avoir les mêmes problèmes que moi avec sa mère. Même si sa relation est plus houleuse que la mienne, sa mère lui a quand même coupé un doigt pour lui apprendre à ne pas désobéir. Je suis sure que notre passé commun va nous rapprocher, je suis trop contente d’avoir quelqu’un de mon âge avec qui discuter.


Ollo, 28 Desnus

Il nous a fallu près de dix jours pour contourner l’œil d’Abendego. Je n’ai jamais vu quelque chose de plus impressionnant que l’ouragan magique qui aurait, selon certains érudits, été causé par la mort d’Aroden. On dit que la tempête cessera quand assez d’énergie magique aura été emmagasinée ici pour lui permettre de revenir du royaume de Pharasma. Je ne sais pas si cette histoire a un fond de vérité, mais si je devais imaginer une source magique capable de ramener un Dieu à la vie, l’œil serait un solide prétendant.

Ce matin nous sommes arrivés en vue des Entraves, l’archipel composé de centaines d’îles sur lequel règne la Confrérie des Pirates Libres. On dit qu’ils resteront invulnérables tant qu’ils seront les seuls à pouvoir traverser l’œil d’Abendego.


Port péril, 15 Sarenith

Pour la première fois depuis 18 ans j’ai remis les pieds sur le continent austral du Garund. Même si je n’en garde aucun souvenir, c’est tout de même ici que je suis née. Je pensais que je ressentirais quelque chose de spécial en revenant, mais finalement l’endroit me parait complètement étranger. J’appartiens définitivement à l’Avistan.

L’escale à Port Péril est plus un hommage que doivent rendre tous les capitaines qui croisent dans la région qu’une réelle nécessité. C’est la capitale officieuse des Entraves. Là où est construit Fort-Danger, la citadelle imprenable du Roi de l’Ouragan, monarque absolu des Pirates Libres. Aucun capitaine sain d’esprit n’oserait traverser les Entraves sans venir en personne payer son tribu au Roi.

On est reparti avec un nouveau passager, une demi-elfe renfrognée qui n’a pas quitté sa cabine depuis notre départ.


Bloodcove, 25 Sarenith

La ville est construite au milieu d’une vaste mangrove, au milieu de laquelle s’élève un arbre gigantesque qui doit dater de l’origine des temps. Et malgré tout ce n’est pas le spectacle le plus prodigieux ici. Non, ce qui frappe en premier l’imagination c’est que la mer autour du delta est rouge comme le sang qui donne son nom à la ville. Selon certains c’est le fer en grande concentration qui est charrié par le fleuve Vanji qui colorie l’eau de cette façon. Selon d’autre c’est le sang du peuple Mwangi opprimé qui s’écoule lentement dans la mer, et qu’il redeviendra pur le jour où le dernier colon aura quitté le continent.

Nous avons embarqué un vieil homme qui a l’air de venir de beaucoup plus loin que le Garund. Selon toute vraisemblance il doit être originaire de lointain Tian, contrée exotique s’il en est, qui se trouve à l’extrême Est, au-delà du Casmaron. Il n’est pas très causant mais je ne doute pas d’arriver à lui faire parler de son lointain pays.


Senghor, 5 Erastus

A la prochaine marrée nous partons pour l’étape finale de ce voyage qui a duré plus de trois mois. J’ai rencontré des gens intéressants sur ce navire mais je dois bien avouer que je serai contente d’arriver enfin à Eleder. La terre ferme me manque et c’est une fois débarquée que les choses sérieuses vont commencer, j’ai une citée perdue à retrouver.

En parlant de ça j’ai pu discuter avec Meriana et Kananga, qui viennent tous deux de l’Etendue Mwangi au sujet des indications de ma carte. D’après eux Charau-Ka n’est pas le nom d’une cité, comme je le pensais, mais d’une race de singes intelligents qui vivent au cœur de la jungle. Je me demande s’ils ont un rapport avec Ruthazek le Roi Gorille. Ils me conseillent d’engager un guide de confiance avant de m’aventurer dans la jungle, c’est un endroit très dangereux pour qui ne la connait pas parfaitement.



Quelque part sur une plage, je ne sais quand

Je ne sais pas ce qui c’est passé exactement mais nous avons fait naufrage. Je vois l’épave du Jenivère un peu plus loin, fracassée sur les brisants. J’aimerais bien me souvenir mais tout ce que je me rappelle c’est d’avoir été me coucher dans ma cabine après le repas du soir.

Je me suis réveillée sur cette plage entourée d’une douzaine d’autres survivants. Sans eux j’aurais surement été dévorée par les crustacés de la taille d’un chien qui grouillent sur le rivage. D’après Meriana on a été drogués, et c’est vrai que j’ai un sale gout dans la bouche.

Je ne comprends pas comment nous sommes arrivés sur cette plage, nos habits sont secs et nos affaires sont entassées un peu plus loin. Kananga à trouvé des traces qui mènent jusqu’à la mer, on nous a déposés ici. Mais qui et pourquoi ?

Selon le sub-Praetor van Capak nous devons nous trouver sur la Lame des Contrebandiers, une grande île au milieu de la Baie du Désespoir. C’est une mauvaise nouvelle, j’ai entendu des histoires terribles sur cet endroit.

On dit que ses abords sont extrêmement dangereux et bordés d’écueils et de courants traitres. On dit qu’un grand nombre de navires se sont échoués ici et que la faim et la folie ont transformés les marins morts en fantômes et en goules. On dit que les rares survivants ont perdu la raison et se sont transformés en une tribu de cannibales qui rodent au cœur de l’ile, attendant de nouveaux naufragés pour se repaitre de leurs corps.

On dit aussi bien d’autres chose horribles, mais ce dont je suis certaine c’est que si nous ne trouvons pas un abri pour panser nos plaies très rapidement, nous n’auront même pas l’occasion de rencontrer les dangers que je viens de citer, nous seront morts bien avant.




Fin de la première séance, ou nous n'avaons fait que les intros des différents personages. Ce perso est la soeur de celui que je joue à Kingmaker. Comme certain ici, au hasard Mordicus, j'aime bien que les persos que je joue aient un rapport entre eux. Ma carte au trésor découle du trait de campagne "Boarded in Chéliax". Comme il avait sous la main deux militaires du Sargava, notre MJ en a profité pour que ce soit eux qui traquent puis capturent Jask à Corentyn.


Loon

PS : Il ne faut pas croire toutes les histoires qu'elle raconte dans ce journal. En tant que barde, quand elle ne sait pas quelque chose, elle invente sa version de la vérité.
Sic Transit Gloria Gaynor
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Offline Mériadec  
#2 Envoyé le : mardi 10 avril 2012 17:14:00(UTC)
Meriadec
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Arrête de faire des comptes-rendus que je ne peux pas lire parce que je suis joueur sur ces campagnes ! Laugh
Offline Mordicus  
#3 Envoyé le : mardi 10 avril 2012 17:23:05(UTC)
Mordicus
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Comme certain ici, au hasard Mordicus, j'aime bien que les persos que je joue aient un rapport entre eux.

Ça c'est vu? Blushing

Bon faut plus que je vienne ici, je vais me faire taper sur les doigts par Dalvyn (Ça vaut aussi pour Mériadec Glare)...
Offline Loon  
#4 Envoyé le : mercredi 11 avril 2012 15:40:10(UTC)
Loon
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Arrête de faire des comptes-rendus que je ne peux pas lire parce que je suis joueur sur ces campagnes !


Pour Kingmaker tu peux lire les 9 premiers, c'est là que s'arrète Stolen Land. Mais c'est vrai que pour celui-là, je pense que le prochain sera le dernier que tu peux regarder sans te faire spolier.

Mais il faut aussi dire que c'est toi qui joue dans les scenars que je raconte Laugh.


Loon
Sic Transit Gloria Gaynor
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Offline Loon  
#5 Envoyé le : mercredi 11 avril 2012 18:45:37(UTC)
Loon
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Journal d’Abrogail Delecti


Lame des Contrebandiers, jour 1

Je pense que le pire c’est la chaleur. Une chaleur moite qui culmine en milieu de journée à des températures qui empêchent tout effort. Moi qui me plaignais de l’hiver à Restov, je dois bien reconnaitre que l’été sous les tropiques se défend bien en termes de saison désagréable. Et encore je m’en sors bien, ma malle contenant tout mon matériel d’exploration a été déposée sur la plage. Décidément Desna veille sur moi.

Notre première préoccupation a été de mettre les plus faibles à l’abri du soleil en établissant un campement à l’ombre des arbres bordant la plage. Pendant qu’une partie d’entre nous essaie de rendre l’endroit le plus confortable possible compte tenu des circonstances, un groupe est parti explorer l’épave du Jenivère tant qu’elle est encore là. Selon Urka le navire est à moitié disloqué et il ne résistera pas à la prochaine marrée. Si nous voulons récupérer quelque chose à bord il faut le faire avant le soir.

Je n’imaginais pas mon premier contact avec la jungle de cette façon. Je me voyais à la tête d’une expédition guidant les porteurs d’un pas assuré en direction de ruines mystérieuses remplies de trésors inestimables, et pas en train de trainer moi-même une moitié de crustacé dans le sable pour ne pas mourir de faim. La jungle elle-même a par contre parfaitement répondu à mes attentes. Elle est grouillante d’une vie hostile à toute incursion sur le maigre territoire qu’elle a réussi à se forger à la force de la griffe ou du croc. Derrière chaque feuille se cache un nuisible prêt cracher son venin sur l’imprudent qui passerait inconsciemment à sa portée. Et je ne parle pas seulement de Gelik.

En attendant que nos explorateurs navals reviennent avec quelque matériel, nous avons dégagé une zone ou nous sommes à l’abri de la vermine. Par chance Meliana, la femme au tigre, a survécu au naufrage. Elle a l’air de connaitre parfaitement la jungle et a pu nous dire quelles plantes étaient comestibles.



« - Dangereux… dangereux… mortel… et celui de gauche c’est une tarentule. »


Son tigre nous a même ramené une moitié de chèvre qu’il a du chasser dans la jungle. Avec les crustacés géants ça nous fait un repas tout à fait acceptable.

C’est les bras chargés de matériel divers que les explorateurs reviennent du Jenivère. Des voiles pour faire des tentes, des caisses de nourriture, du bois et divers outils de construction. Ils ont du ramener le tout à la nage, les restes de canot de sauvetage sont encore visibles depuis le pont du bateau, pulvérisés par la houle contre les récifs. Ils ont aussi récupéré diverses cartes ainsi que le journal de bord dans la cabine du capitaine, on va pouvoir comprendre comment nous sommes arrivés sur cette île à l’écart de toute route commerciale.

Les nouvelles sont par contre mauvaises en ce qui concerne d’autres survivants. Ils ont trouvé le cadavre du cuisinier dans sa cambuse, apparemment mordu à la gorge par un serpent de grande taille. Comme s’il n’y avait déjà pas assez de sales bêtes sur cette île. Quand au Second Alton, ils ont du tuer un spécimen particulièrement imposant de ces crustacés pour parvenir à la cabine où il s’était réfugié. Ils n’ont pu malheureusement que constater qu’il avait succombé au poison de la bête qu’ils venaient d’occire. Aucune trace d’Ieana et du Capitaine Kovack, ni du reste des hommes d’équipage.

J’ai profité des dernières heures de jour pour lire le journal de bord du capitaine. Ce que j’y ai découvert a levé le voile sur bien des mystères. Si les premières semaines du voyages sont consignées dans la prose austère typique du Capitaine Kovack, à partir de la moitié du trajet son style change progressivement. Ca commence par de petites allusions au charme d’Ieana au détour d’une phrase. Puis des phrases entières louant sa beauté au milieu de report de quarts. Enfin des poèmes à la rime maigre remplaçant tout simplement le journal qui s’interrompt pendant plusieurs jours d’affilé.

Ce qui peut passer au début comme une amourette exacerbée par l’air du large tourne pourtant vite à l’obsession, puis à la paranoïa. A Ilizmagorti il était amoureux transi ; à Port-Péril il pensait que l’équipage, et Alton en particulier, complotaient pour contrarier sa passion ; à Senghor sa décision était prise, il allait accoster sur la Lame des contrebandiers et vivre son amour avec Ieana sur cette île à l’écart du monde. Quant à l’équipage et aux passagers, c’était bien triste pour eux mais personne ne se mettrait en travers de son chemin. La dernière entrée du journal dit qu’il va se débarrasser une bonne fois pour toute d’Alton, qui commence à comprendre que le Jenivère ne suit pas le bon cap.

Ce qui a du probablement se passer c’est que le Capitaine a empoisonné la nourriture, plongeant tout le monde dans un profond sommeil, avant de quitter le bord avec sa maitresse par je ne sais quel moyen puisque le canot de sauvetage est toujours là. Je suppose qu’Alton s’est réveillé avant tout le monde et a utilisé le canot pour nous déposer sur la plage, mais qu’il s’est fait attaquer par un crustacé géant en remontant sur le Jenivère pour charger du matériel. Mortellement blessé, il est tout de même parvenu à s’enfermer dans une cabine avant de trépasser. Le canot non attaché a alors commencé à dériver avant de se fracasser sur les brisants.

Je suis assez contente de mes déductions mais au final ça ne change pas grand-chose à notre situation, nous sommes échoués sur l’île qui a la pire des réputations de toute la Baie du Désespoir.


Lame des Contrebandiers, jour 2

Ca fait à peine une journée que nous sommes là que les premières dissensions ont commencées. Entre ceux qui veulent rester sur la plage pour tenter de construire un radeau, ceux qui veulent explorer l’île et ceux qui veulent juste se rouler en boule et pleurer, les discussions sont vives. Après de longs débats nous avons décidé de nommer le Prince Rakeem comme chef de notre petite bande. Si je ne suis pas particulièrement fan de devoir obéir de nouveau à quelqu’un je suis néanmoins consciente que c’est notre meilleure chance de survie. Sasha par contre se braque totalement contre cette idée et il faut toute ma persuasion pour l’empêcher de tenter sa chance seule. Comme si les choses n’étaient pas déjà assez compliquées. Comme prévu la marée avait emporté le Jenivère au fond des flots pendant la nuit, tout espoir de le réparer a disparu.

Si j’ai passé une bonne nuit ce n’est pas le cas de tout le monde. Jézabel a fait des cauchemars toute la nuit, où elle voyait Alton mourir dans d’atroces souffrances après nous avoir sauvés. Au matin elle avait le teint pale de quelqu’un qui n’a pas dormi de la nuit. Il s’accorde assez bien avec celui de la demi-elfe de Port-Péril, dont le nom est Aerys, qui semble souffrir de maux de têtes et de tremblements incontrôlés. J’ai assisté à assez de cours d’histoire avec le Professeur Marcus pour reconnaitre un alcoolique qui n’a pas eu sa dose. Les prochains jours vont être agités dans cette île assez pauvre en distilleries. Mais celui qui m’inquiète le plus est Kulimbali. Il s’est blessé en explorant l’épave et sa blessure est infectée. La fièvre le ronge et malgré les dénégations du sub-Praetor van Capak je ne pense pas qu’il puisse se déplacer avant un moment.

Les seuls qui semblent dans leur élément ici sont Meliana et Jask, le prisonnier que le sub-Praetor est chargé d’escorter et qu’il a libéré après le naufrage. Il certifie qu’il est totalement innocent de toutes les accusations portées contre lui et qu’il est victime d’une erreur judiciaire. Un peu comme tous les prisonniers en gros. Il propose à la satisfaction générale de partir chasser, il affirme bien connaitre la jungle. C’est quand Sasha déclare vouloir chasser aussi que les choses se gâtent.

Pour comprendre ce qui s’est passé il faut savoir que le Prince et le sub-Praetor avaient concocté un organigramme alambiqué à base de hiérarchisation des structures et de sous-groupes de tâches. Personne n’y a compris grand-chose mais comme ça semblait les rassurer on a laissé faire. Le problème c’est que Sasha, et moi aussi il faut le dire, nous sommes retrouvées assez bizarrement dans le groupe santé, qui est sensé veiller sur les blessés. Pas que ni elle ni moi aient la moindre notion de médecine, mais bon ici ou ailleurs n’avait pas une grande importance. Enfin, c’est ce qu’on pensait.

Donc quand elle s’est entendu répondre qu’elle ne faisait pas parti du groupe de chasse, et que par conséquent elle ne devait pas quitter le camp, ça a été trop pour elle. Elle a commencé à crier qu’elle n’avait plus dix ans, qu’elle n’avait pas à obéir à des ordres stupides et qu’elle se débrouillerait très bien toute seule, au revoir. Comme je n’allais pas la laisser toute seule dans la jungle et que j’étais à moitié d’accord avec ce qu’elle a dit, j’ai décidé de l’accompagner. Et comme je ne suis pas suicidaire j’ai embarqué Urka avec nous. On a toujours besoin d’un plus grand que soi.

C’est un groupe passablement énervé, sauf Urka, qui a fait la première exploration de l’île. En suivant Sasha nous sommes parties plein sud, en direction des étranges oiseaux qu’elle avait aperçus hier soir et qu’elle voulait observer de plus près. J’ai vite constaté qu’effectivement Sasha connait parfaitement la jungle, peut-être aussi bien que Meliana. Elle en voit tous les dangers, sait les éviter et trouve les pistes qui seraient invisibles à qui que ce soit d’autre. Pendant le trajet elle nous avoue qu’elle a passé son enfance à chasser avec sa mère dans la jungle autour d’Ilizmagorti. Des animaux ou des hommes m’a-t-il semblé l’entendre rajouter à voix basse.

Il nous faut quelques heures d’un trajet qui semble somme toute assez facile grâce à la maitrise de Sasha pour parvenir à l’endroit où nichent les oiseaux. Ou plutôt les reptiles. De plus près nous pouvons constater que ce ne sont pas des volatiles mais bien un genre de grands lézards volants qui cerclent au-dessus de la falaise. Car nous sommes sur un haut plateau qui surplombe un grand lagon de presque dix kilomètres de diamètre, quelques cinquante mètres plus bas. La falaise longe le lagon sur les cotés nord et est, avant de se transformer en plage sur le coté sud. A l’ouest il s’ouvre sur l’océan, seulement encombré d’un ilot de quelques kilomètres de long qui détonne par sa couleur grise et sinistre comparé à la luxuriance de la jungle qui pousse sur le reste de l’île principale.

Sasha est fascinée par les lézards volants. Elle aimerait en avoir un qu’elle pourrait dresser et avec lequel elle pourrait chasser, comme les nobles du Brevoy le font avec des faucons. Malheureusement il n’y a que des animaux adultes, impossibles de les dresser à cet âge. Je lui dis qu’il y a surement d’autres nids dans cette falaise qui fait plusieurs dizaines de kilomètres de long, et que je reviendrai avec elle quand nous aurons plus de temps à consacrer à la chasse. Un peu à contrecœur elle admet qu’il faudrait des cordes pour descendre la falaise et atteindre les nids afin de s’emparer d’un œuf, et accepte de rentrer au camp maintenant qu’elle s’est calmée.



« - T’es sure que tu ne préfères vraiment pas un chiot ? C’est sympa aussi un chiot. »


C’est en jetant un dernier regard en arrière que j’aperçois le village. Il est situé de l’autre coté du lagon, à l’endroit où la falaise fait place à la plage, bien trop loin pour que je puisse avoir une bonne vue. Je devrais plutôt parler de quelques huttes plus que d’un village, mais elles ont clairement été construites par des hommes. Reste à espérer que ce ne sont pas les cannibales dont j’ai entendu parler.

Sur le chemin du retour nous sommes tombées sur le cadavre encore chaud d’un grand singe suspendu aux hautes branches d’un arbre. Comme je l’ai déjà dit, Desna veille sur moi et je ne refuse pas ses cadeaux. C’est en préparant le repas que nous découvrons la cause de la mort du grand singe, il a été totalement vidé de son sang. Après les goules, les cannibales et les serpents géants voici venir les vampires. Décidément, cette île est charmante.


Lame des Contrebandiers, jour 3

Au moins on ne m’a pas menti, il y a bien des goules sur cette île. Pour être précis c’étaient des lacedons, selon Jézabel, des goules aquatiques. Ca j’aurais pu le deviner moi-même étant donné qu’elles me sont tombées dessus alors que j’explorais une épave de bateau, le Golden Bow, sur la côte Est de l’île. Cette expédition n’a en plus rien rapporté, Il n’y avait pas le moindre morceau d’équipement à récupérer sur ce navire pourri et on n’a même pas pu éliminer tous les lacedons, une partie à plongée sous la surface quand elles se sont aperçues que je n’étais pas seule. Le seul point positif c’est que je ne pense pas avoir attrapé la fièvre des goules.



« La fièvre des goules s'attrape principalement le samedi soir. »


On avait repéré le Golden Bow en longeant la falaise extérieure à l’Est de l’île, alors que nous déplacions le camp en direction d’un emplacement plus propice. Rester sur la plage était trop dangereux à cause des crustacés, et le vent ramenait une tonne de sable à longueur de journée. On avait de plus pu observer un ruban scintillant descendant d’une hauteur située à quelques kilomètres, un point d’eau et un lieu élevé, l’endroit est parfait pour monter un camp depuis lequel nous pourrons explorer les environs.

Le trajet avait été bien plus long que prévu, principalement à cause de Kulimbali qui souffrait toujours de son infection et qu’on a du transporter sur un brancard de fortune jusqu’au nouveau camp. Sans compter Aerys qui semble de plus en plus en manque et Gelik qui fait preuve de plus de mauvaise volonté qu’un chat qui va au bain. Cette nuit de repos va nous faire le plus grand bien.




Assez bizarement on s'en est très bien sortis au début. Il faut dire qu'avec un druide et un ranger dans le groupe, c'était pas vraiment un problème de survivre dans la nature, fut-elle hostile. Ca va par contre se compliquer plus tard, ne vous inquiètez pas.

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#6 Envoyé le : jeudi 12 avril 2012 16:08:39(UTC)
Loon
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Lame des Contrebandiers, jour 4

Hier nous avons eu confirmation de l’existence des goules, aujourd’hui de celle du vampire. Enfin quand je dis vampire, je l’ai trouvé beaucoup moins brillant que ceux dont Mirana m’avait parlé. Il ressemblait plutôt à un lézard géant anthropomorphe ailé (je ne sais pas si je suis très claire, mais d’un autre coté il faisait nuit et je ne l’ai pas bien vu).

La journée avait pourtant bien commencé. Kulimbali s’étant réveillé bien plus en forme que d’habitude grâce aux bons soins de Jézabel qui avait veillé sur lui depuis deux jours, nous avions décidé d’aller jeter un œil sur le village que j’avais aperçu depuis la falaise. Mais le nous n’était pas le groupe au complet. Aerys était trop faible pour se déplacer, Sasha boudait toujours depuis l’autre jour, Gelik refusait de se déplacer en dehors de la sécurité pourtant toute relative du camp et je ne pense pas que Dame Amélia ai pu supporter une nouvelle journée de marche. Jask a alors dit qu’il allait prendre soin d’Aerys et le vieux Tian taciturne (la seule chose qu’il a dit en quatre jours est Ishirou, c’est soit son nom, soit une insulte) est resté sur place pour veiller sur tout ce petit monde. Nous n’étions plus que sept.

A quelques centaines de mètres du camp Meliana a trouvé un buisson de baies rougeâtres. D’après elle ce sont des orties aux vipères. Je ne sais pas trop si c’est comestible mais Jézabel et elles ont passé presque une heure à en cueillir, je suppose donc qu’elles ont une quelconque utilité. Au pire les fruits ont l’air délicieux. C’est après avoir traversé le ruisseau pour aller vers l’ouest et le village que Kulimbali a repéré les traces de pas.

Il ne les aurait pas remarquées si leurs propriétaires n’étaient pas sortis de l’eau à la même place que nous, mais il n’y a aucun doute. Deux traces datant d’environs trois jours. Une empreinte de bottes larges et d’une personne faisant son poids, une autre de bottines fines à talon comme celles qui sont actuellement à la mode à Magnimar. Je pense pouvoir affirmer que le capitaine et Ieana ont survécu au naufrage. Après avoir remonté la piste quelques minutes on a remarqué qu’ils semblent se diriger eux aussi vers l’ouest. Je ne sais pas ce qu’il y a là-bas, mais je suis prête à parier qu’eux le savent.

Il nous a fallu la journée pour arriver au village, et nous avons perdu la trace du capitaine quelques temps avant d’y parvenir. La déception est grande quand nous prenons conscience que cet endroit est inhabité depuis déjà des années. Il est composé de quelques huttes construites sans grande imagination par des mains malhabiles. Dans une hutte nous trouvons une tasse sur laquelle est inscrit Bloody Doll, probablement le nom d’un autre bateau échoué ici. Même des années plus tard on peut encore apercevoir les traces d’une bataille qui s’est déroulées ici, entre les habitants et quelqu’un d’autre. Qui sont ces autres et surtout sont-ils encore là, une chose est sure, ce sont eux qui ont gagné ce combat.

Quand je disais que cet endroit est inhabité, je voulais dire par personne de vivant. Au détour d’une hutte nous tombons sur un zombie qui rodait ici depuis je ne sais combien de temps. Après l’avoir défait, le sub-Praetor peut l’examiner plus tranquillement et constater que cette chose n’est pas un mort-vivant, mais bien un genre de parasite végétal qui animait les restes d’un pauvre hère mort depuis déjà bien longtemps. Comme le soir tombe nous décidons tout de même de passer la nuit ici.

Je n’aurais pas du me moquer de ces huttes mal construite car elles nous ont probablement sauvées la vie. Sans elles le vampire ne se serait certainement pas contenté de se nourrir des rongeurs rodant autour de l’abri dans lequel nous sommes restés terrés toute la nuit. Au matin nous trouvons les corps desséchés d’une demi-douzaine de ces pauvres bêtes devant notre porte.


Lame des Contrebandiers, jour 5

Je pense que cette fois, avec les cannibales pâles, on a fait le tour de tous les hostiles qui peuplent cette île inhospitalière. En tout cas j’espère, ça commence à faire beaucoup de monde qui veut me manger au mètre/carré.

La bonne nouvelle au réveil dans le village abandonné, mis à part que le vampire avait mangé des rongeurs au lieu de nous, a été la découverte d’un chemin en terre battue construit par je ne sais qui. Puisqu’il va dans la bonne direction, autant utiliser ce qui est à notre disposition plutôt que de tailler notre chemin dans la jungle à la force du poignet.

Je crois avoir déjà signalé que Desna veille sur moi, mais cette fois c’était presque indécent. Nous progressions rapidement sur le chemin de terre quand j’ai remarqué les doubles traces que nous commençons à bien connaitre dans la terre meuble qui le borde. Intriguée, je me suis rapprochée pour les examiner de plus près. C’est alors que j’ai vu la corde dissimulée traversant le chemin pour se perdre dans le bas coté. En la suivant je suis tombée nez à pointe avec un piège rudimentaire visant plus à capturer qu’à tuer. La prudence s’impose si on ne veut pas finir en casse-croute.

Maintenant que nous sommes prévenus nous parvenons à éviter un second piège du même genre, mais même la bienveillance de Desna a ses limites, et la troisième trappe fini par fonctionner. Elle marche d’autant mieux que cette fois ce n’est pas un piège mais bien une embuscade tendue par les sauvages qui considèrent cette île comme leur terrain de chasse. Malheureusement pour eux ils ne se sont pas attaqués aux proies apeurées qu’ils doivent agresser d’habitude, et nous parvenons sans trop de problème à les anéantir.

Assez bizarrement ce ne sont pas des indigènes garundis. Leur peau claire indique très clairement une ascendance avistanaise. Mieux encore, leurs armes antiques et mal entretenues portent encore la marque distinctive des forges impériales d’Egorian. Si on rajoute à ça les tatouages impies ressemblant au pentagramme d’Asmodeus et leur sabir désagréable à la sonorité proche d’un langage infernal abâtardi le doute n’est plus permis. Ces barbares viennent du Chéliax.

Nous ne restons pas longtemps sur place à nous poser des questions, devant nous s’ouvre un défilé que nous aurons à peine le temps de franchir avant la nuit, si nous ne voulons pas être bloqués ici il va falloir avancer. Notre périple dans ce défilé bordé de chaque coté par des falaises propices aux embuscades restera un des mes plus mauvais souvenir. Chaque pas que nous faisons peut être le préambule à une nouvelle embuscade et la tension est à son comble quand un nouveau piège s’ouvre sous les pieds pourtant surs de Meliana. Cette fois ce n’est pas un mécanisme qui a déclenché le piège mais une paire de sauvages perchés au sommet de la falaise. Devant notre tir nourri ils tournent vite casaque mais cette fois ils sont hors de portée et nous ne pouvons pas les empêcher de fuir.

C’est au mépris d’un autre piège que nous nous précipitons vers la sortie du défilé, espérant en sortir avant que les deux fuyards n’aient eu le temps de donner l’alarme. Nous avons à peine fait quelques pas hors du défilé quand nous entendons au loin le son inquiétant des tambours de guerre. Ils sont heureusement encore loin mais la retraite est coupée, nous sommes forcés de nous réfugier dans la jungle. Nous disposons par chance avec Meliana et Kulimbali de deux pisteurs d’exception qui parviennent à masquer nos traces à nos poursuivants. C’est d’un air soulagé que nous voyons une longue colonne de torches emprunter le défilé depuis le point en hauteur sur lequel nous nous sommes réfugiés.


Lame des Contrebandiers, jour 6

Nous n’aurions pas pu choisir un meilleur emplacement que celui sur lequel nous nous sommes écroulés la nuit passé. Il est situé au sommet d’une petite éminence et depuis là nous avons une vue imprenable sur presque toute l’île. A l’Est une montagne rougeâtre s’élève sur une presqu’île ; au Nord je peux à peine distinguer une carcasse de crabe gigantesque échouée sur le sable du lagon ; à l’Ouest s’élève un arbre gigantesque qui monte bien au-dessus du reste de la frondaison ; au Sud nous voyons pour la première fois le phare que nous pensons être notre meilleur espoir de quitter cet endroit maudit. Et enfin tout près de nous de l’autre coté du chemin nous voyons une maison en rondin dont le style est bien plus abouti que les pauvres huttes du village.

Il nous a fallu toute la matinée pour atteindre la maison. Elle semble inhabitée depuis des années, mais elle a été construite par quelqu’un qui connaissait son affaire, et a peu souffert des effets du temps. La clairière ou elle s’élève est bordée de totems grossiers fabriqués avec des os que je ne peux m’empêcher de trouver humains. Certains portent encore des traces de dents, et ce ne sont pas celles d’un animal. A l’intérieur de la cabane nous trouvons le cadavre d’un homme presque momifié, encore ligoté à coté de son lit. En fouillant un peu la pièce je trouve un journal en mauvais état dans un coffre moisi par l’humidité. L’histoire que je peux déduire des rares passages encore lisibles n’augure rien de bon.

Nous sommes dans la dernière demeure du capitaine du Croc de Thrune, un navire de guerre chéliaxien qui a participé à la tentative de reconquête du Sargava il y a près de septante ans. Il n’est cependant pas parvenu jusqu’au continent, une tempête l’ayant fait s’échouer sur la Lame des Contrebandier. Il y a eu apparemment beaucoup de survivants au naufrage et, l’île étant giboyeuse, les choses ne se présentaient pas trop mal. Il y a malheureusement eu après quelques temps une mutinerie menée par Nylithati, une prêtresse d’Asmodeus comme il y en a sur tous les navires de la flotte chéliaxiène. Trahi par ses hommes le capitaine a préféré s’exiler dans la cabane où nous nous trouvons actuellement.

Il y a vécu pendant près de dix ans, quittant rarement sa cabane, le reste de l’île étant trop dangereux. Il parle notamment de l’îlot gris qui serait selon lui rempli d’horreurs indicibles. Il est cependant resté en contact lointain avec son équipage, même s’ils semblaient de plus en plus primitifs. Pour en avoir le cœur net il s’est approché subrepticement une nuit de leur campement, situé au pied du phare en ruine. Ce qu’il y a vu l’a laissé pantelant d’horreur. Le reste de ses hommes était en train de faire un rituel impie autour d’un chaudron ardent. A l’intérieur de celui-ci un homme encore hurlant allait être dévoré vivant par ceux qui étaient devenus des cannibales. Nylithati n’assistait pas à la démoniaque bacchanale, mais le capitaine pouvait ressentir son influence méphitique dans toute la cérémonie.

Après cette nuit le capitaine ne s’est jamais plus approché du phare, mais il était déjà trop tard pour lui. Quelques temps plus tard les cannibales ont mené le siège de sa cabane, obéissant aux ordres de la prêtresse qui se faisait maintenant appeler Mère Croc de Thrune. La dernière entrée du journal raconte qu’il a rejeté l’offre d’immortalité que lui proposait la Mère, sachant trop bien le sort atroce qui attend les mangeurs de chair humaine après leur mort. La mort-vivance vorace.

Evidement, il fallait que les cannibales soient installés au pied du phare que nous voulons atteindre.

Nous avons passé le reste de la journée à nous rapprocher du phare, évitant les patrouilles de cannibales. Ils semblent heureusement rester sur les chemins, vérifiant seulement les pièges qui y sont disposés régulièrement. Ce soir nous dormons dans un camp dissimulé dans la jungle à proximité du camp des sauvages. Demain nous irons jeter un œil.




Le pseudo vampire nous a bien fait flipper pendant cette partie. On passait nos journées à essayer de le repèrer, sans aucun succès il va sans dire.

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#7 Envoyé le : vendredi 13 avril 2012 16:11:34(UTC)
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Lame des Contrebandiers, jour 7

La reconnaissance du camp des cannibales ne s’est pas aussi bien passée que prévu. Nous étions partis à deux seulement, le sub-Praetor van Capak et moi, étant les plus silencieux. Ce que nous découvrons n’est pas ce à quoi je m’attendais. Je pensais trouver un village en torchis, mais ceux qui ont construit le phare avaient établis aussi quelques maisons en dur à son pied. Les bâtiments sont certes vieux, mais pour la plupart toujours en bon état.

Tapis à la lisière de la jungle nous pouvons observer les va et viens d’une communauté composée de guerriers, mais aussi de femmes et d’enfants. Mes quelques rudiments de langage infernal (merci Mère) me permettent de comprendre qu’un important groupe de guerrier est parti au nord il y a deux jours, probablement ceux que nous avons vu passer. Il ne reste qu’une poignée d’hommes au camp actuellement et nous pensons un moment qu’un assaut va être facile. Jusqu’à ce qu’on le voie.

Il est gigantesque, un colosse roux au regard fou qui vient de sortir du phare. Les deux gardes devant la porte ressemblent à des enfants à coté de lui, et ils ont l’air terrorisés quand il passe à coté d’eux. Quand il s’adresse à l’un d’eux, le garde a un mouvement de recul instinctif. Je réussi seulement à comprendre qu’il veut qu’on lui amène sa sorcière sur le champ, la vieille Malikadna. Le garde ne se fait pas prier et il se rend ventre à terre à une maisonnette. La femme qui en sort est une vielle folle caquetante ployant sous le poids des ans. Elle boitille en s’appuyant sur son bâton, un affreux macaque perché sur son épaule. C’est à ce moment que les choses ont mal tournées.

Levant son ignoble tête simiesque en reniflant, le primate se tourne soudain dans notre direction et, avant qu’on ait eu le temps de dire girallon, se met à nous charger en hurlant. Devant la menace hurlante le sub-Praetor et moi avons le même réflexe de survie. Nos deux flèches percent simultanément le corps du quadrumane lancé en pleine course, le stoppant net avant qu’il ne puisse nous déchiqueter des ses griffes acérées.

S’en suit une course effrénée à travers la jungle, poursuivis par les malédictions de la vieille folle et les cris d’alarme du garde. Cette poursuite restera dans ma mémoire comme une cavalcade rendue floue par la vitesse, seulement ponctuée par les javelots des cannibales qui se plantent autour de nous. Nos poursuivants se faufilent avec la grâce rendue possible par l’habitude au travers de la jungle. Tous sauf un. Le gigantesque rouquin que nous avions remarqué ne se préoccupe pas de la végétation. Et à chacun de ces exploits nous entendons les clameurs de ses hommes qui hurlent son nom.

Klorak ! Klorak ! Klorak !!

Nous courrons à pleine vitesse entre les arbres quand il prend un de ses javelots et le lance avec une force et une précision impossible dans un coup qui manque arracher l’épaule du sub-Praetor.

Klorak ! Klorak ! Klorak !!

Heureusement un profond ravin se dresse devant nous et je peux soutenir le sargavien pendant que nous traversons à l’aide d’un tronc mort que j’ai à peine le temps de basculer dans l’abime. Le colosse ne s’arête même pas, sautant d’un bond le ravin qui nous a fait perdre un temps précieux à funambuler.

Klorak ! Klorak ! Klorak !!

Nous devons la vie à un arbre creux providentiel mis sur notre route par Desna, à qui je vais verser un tribut si je sors vivante de cette île. Nous avons le temps de plonger entre ses racines noueuses et de nous dissimuler sous la boue alors que nous avions miraculeusement pris un peu d’avance. Nous pouvons avec soulagement apercevoir le géant passer devant notre cachette, suivi de près par le reste des guerriers.

Klorak ! Klorak ! Klorak !!

Une fois que nous sommes bien certains que les clameurs se sont éloignées nous rentrons cahin-caha au camp ou nous attendent les autres, mais nous savons que nous avons seulement obtenu un sursis. Ils ne vont pas arrêter la chasse maintenant.

Nous avons à peine le temps de prévenir le reste du groupe que les cannibales nous rattrapent. Ils commencent par lâcher les limiers avec lesquels ils nous pistaient, qui sont en réalité des raptors de la taille d’un poney. Les sauriens se tracent un chemin sanglant dans nos rangs, déchiquetant Jézabel avant même qu’elle ne les perçoive. Les barbares passent alors à l’attaque et le combat s’engage, féroce et sanglant.

Les cannibales sont féroces mais des années de prédations sur des proies apeurées ont émoussés leurs réflexes, et nous avons le dessus assez facilement. C’est alors que les cris que j’entendrai pour longtemps dans mes cauchemars retentissent.

Klorak ! Klorak ! Klorak !!

Telle une machine de guerre il traverse nos rangs en mettant un adversaire hors de combat à chaque pas. Il s’est avancé de trois mètres et déjà il a éliminé autant de combattants. Meliana, le prince Rakeem et Kulimbali ont déjà succombés sous ses coups. Je vois alors comme au ralenti son regard se poser sur moi. Je sais que c’est moi qu’il est venu chercher ici, qu’il n’aura de cesse de s’être repu de mon corps encore chaud et si possible hurlant. Le sub-Praetor tente courageusement de s’interposer mais le géant le balaie comme un fétu de paille. Ma dernière heure a sonné.

C’est alors que surgit Urka. Je l’avais perdue de vue au début de l’attaque alors qu’elle était cernée par trois de ces sauvages. Elle vient de ressortir de la jungle, couverte d’un sang qui n’est pas le sien, l’arme à la main. Le colosse m’oublie aussitôt, un adversaire nettement plus à sa hauteur vient de faire son apparition.

Quand j’étais enfant à Westgate, Mère nous avait amenés aux arènes pour voir un spectacle. L’attraction principale était le combat à mort entre un troll des glaces importé à grand frais des terres gelées du Linnorm et un loup-garou qui avait massacré une vingtaine de personnes dans la campagne environnante avant de se faire capturer par les chevaliers infernaux. J’ai toujours pensé que je ne reverrai jamais une telle sauvagerie que ce jour là. J’avais tort.

Si au début le colosse et la demi-orc se servent de leurs armes dans un affrontement traditionnel, bien vite ils abandonnent ces pauvres artifices pour se jeter l’un sur l’autre à coup de poing, de griffe, de croc. La mêlée est furieuse et incertaine, ils sont de même corpulence, de même force. Au début je pense que la folie homicide de Klorak va faire la différence, mais j’avais oublié la rage infinie de l’orc contenue en générale par l’esprit humain d’Urka. Pour la première fois j’ai vu cette barrière de civilisation s’effondrer pour laisser s’exprimer totalement la furie de son coté animal.

J’ai laissé passer de longs instants avant d’oser sortir de derrière mon rocher pour voir qui était encore vivant une fois que les cris se sont tus. Klorak git sur le sol à moitié démembré, Urka encore penché sur son corps. Il y a plus de sang rependu que j’en croyais un corps humain capable de contenir. Quand Urka tourne la tête vers moi au moment où je m’avance je ne peux m’empêcher de reculer d’un pas. Elle est en train de se calmer, mais au fond ses yeux brule toujours la sauvagerie de l’orc, attendant seulement un nouvel instant de faiblesse de sa part d’humanité pour déferler hors de sa prison intérieure.



« - Laisse-moi sortir, je sais que toi aussi tu aimes ça !! »



Lame des Contrebandiers, jour 8

Il nous a fallu une journée entière pour récupérer après ce combat dantesque contre le parti de chasse des cannibales. Une journée de repos à l’abri que nous avons mis à profit pour lécher nos plaies. Il sera bien assez tôt demain pour voir ce qu’il reste dans ce phare.


Lame des Contrebandiers, jour 9

Le second voyage vers le camp des cannibales se fait avec le groupe au complet cette fois. Nous avons avec nous la tête coupée de Klorak, chez ces peuples primitifs quand le chef meurt le reste de la tribu est généralement désemparée. Pour accentuer encore notre effet un groupe se faufile chez la sorcière et la larde de coups avant même qu’elle ait pu détecter notre présence. Je ne suis pas particulièrement fière de ce que nous avons fait, mais après tout leur plan à eux était de nous manger.

Notre plan marche au-delà de nos espérances. Quand Jézabel sort de la jungle avec dans une main la tête de leur chef et dans l’autre celle de leur sorcière, les sauvages se ruent dans le bâtiment principal avant de s’y enfermer à double tour. Utilisant de subterfuges magiques pour paraitre plus impressionnante, elle réussi à entamer un dialogue avec les sauvages terrorisés.

Elle apprend que le Capitaine Kovack et Ieana étaient bien ici, traités comme des hôtes d’honneur par Klorak. Ils logeaient dans les appartements privés du chef avant de descendre dans le sanctuaire sacré de Mère Croc de Thrune. Celle qui pousse son peuple à consommer la chair humaine, et qui récompense les plus dévoués de ses enfants en les laissant la rejoindre sous terre pour vivre éternellement à ses cotés. Je pense que nous allons nous aussi demander un entretient.

Pendant qu’Urka et le prince Rakeem restent surveiller les villageois, nous descendons à l’aide d’une corde dans le repaire souterrain de la Mère. Il s’agit simplement d’une fosse recouverte d’une grille dans laquelle les cannibales jettent leurs offrandes, si possible vivante, pour honorer la Mère. Nous descendons d’une dizaine de mètres pour nous retrouver dans un complexe de grottes probablement creusées par la mer. La première caverne est jonchée des os des pauvres gens qui ont été jetés ici en pâture aux habitants du dessous. Nous ne tardons d’ailleurs pas à comprendre de quoi il en retourne quand nous voyons le premier blotti dans une anfractuosité rocheuse.

A ses habits nous reconnaissons sans peine le Capitaine Kovack, mais son corps et son esprit sont définitivement perdus. Il est réduit à l’état de goule et malgré tous nos efforts pour lui faire entendre raison il se précipite sur nous la bave aux lèvres. Nous n’avons d’autre choix que de l’abattre, même si je vois plutôt ça comme une délivrance. Il a du sentir venir sa lente transformation en mort-vivant car nous trouvons un morceau de parchemin dans sa poche qui contient sa confession ainsi que les réponses à la plupart de nos questions.

Nos soupçons au sujet de Ieana sont confirmés, c’est bien elle qui est à l’origine du naufrage du Jenivère. Elle a utilisé la magie pour contrôler le Capitaine et le forcer à échouer le navire sur cette île. Ce qu’on n’avait pas vu venir c’est qu’elle n’est pas un être humain. Le capitaine la décrit comme un démon serpentin portant la peau d’une varisienne. Il ne sait pas précisément ce qu’elle cherche sur cette île, mais elle était particulièrement intéressée par la montagne rouge à l’Est. Elle est descendue dans les cavernes de la Mère Croc de Thrune pour chercher des renseignements complémentaires. Elle les a obtenus en échange du Capitaine, contaminé par la fièvre des goules et abandonné ici pour agrandir la famille de la Mère.

C’est avec une prudence redoublée que nous continuons dans le complexe, nous attendant à chaque instant à rencontrer la Mère et ses enfants. Après bien des détours dans ces cavernes labyrinthiques nous finissons par parvenir à un lieu totalement différent du reste du complexe. Si les grottes précédentes étaient naturelles, le temple où nous nous trouvons à été construit par l’homme. A seconde vue il a plutôt été construit par des hommes-serpents. Les murs sont couverts de pictogrammes représentant des hommes-serpents en train de se faire vénérer par des humains primitifs, dans d’autres ils les chassent pour le plaisir. Au fond de la salle le sub-Praetor reconnait le symbole impie d’Ydersius, l’ancien dieu des hommes-serpents. Nous sommes en train d’examiner une tablette, que Jézabel déclare être écrite en Aklo, l’ancienne langue des hommes-serpents, quand une voix cassante se fait entendre à l’autre bout de la pièce.

En nous retournant nous observons deux choses. La première c’est la Mère et une dizaine de ses enfants, la seconde c’est qu’ils se trouvent entre la sortie et nous. Jézabel parvient à dialoguer pendant quelques temps avec celle qui était autrefois Nylithati la prêtresse d’Asmodeus, avant de devenir le lacedon Mère Croc de Thrune, adoratrice d’Ydersius. Elle déclare qu’elle n’a aucune raison de nous faire des cachoteries, soit nous acceptons son offre de rejoindre sa meute, soit elle nous donnera à manger à ses enfants.

Elle nous raconte donc que ce que l’homme-serpent, qui au passage s’appelle Yarzoth, est venu chercher ici le rituel inscrit sur la tablette que Jézabel tient toujours à la main. Comme elle amenait une offrande acceptable sous la forme du Capitaine Kovack elle l’a laissé le copier avant de la laisser partir. Evidemment nous n’amenons rien pour elle, donc il est hors de questions que nous partions d’ici, mais le choix est notre, nous pouvons rester en tant que ses enfants, ou alors dans ses enfants. Comme aucun d’entre nous (à part peut-être Jézabel) n’était particulièrement intéressé par une carrière de mort-vivant, le combat s’est avéré inévitable.

Je dois bien admettre que je ne sais toujours pas comment nous avons survécu à cet affrontement dans les profondeurs de la terre. Une partie de moi ne peut s’empêcher de penser que j’ai été contaminée par la fièvre des goules et que c’est le délire qui m’a fait voir le Prince Rakeem et Jask venir à notre secours au dernier moment.

Peut-être que je suis simplement en train de rêver pendant que mon corps se change en goule dans ce temple que je n’ai jamais quitté…



Deux combats terrifiants cette séance, et les deux fois j'ai fini seul debout à moitié mort.

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#8 Envoyé le : samedi 21 avril 2012 10:09:51(UTC)
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Lame des Contrebandiers, jour 10

J’ai eu un petit coup de chaleur hier mais, après une bonne nuit de sommeil, je me sens beaucoup mieux. Il faut dire que la situation a pas mal évolué dans le village des cannibales depuis que nous sommes descendus dans le repaire de la Mère. Déjà Jask n’est pas arrivé tout seul au village, les autres naufragés que nous avions laissés au campement sont là eux aussi. Ainsi que la demi-douzaine de cannibales qui restent de l’expédition de chasse envoyée pour les capturer. Une demi-douzaine sur quinze, on dirait que le score est plutôt en notre faveur.

Les guerriers survivants sont semble-t-il eux aussi arrivés à cette conclusion, car en voyant que leur village était sous notre contrôle en revenant chez eux, ils ont déposées les armes et ont libérés leurs prisonniers. On aurait juste du attendre qu’ils mangent Gelik en apéritif pour que la victoire soit totale.

Privés de chef de guerre et de guide spirituel les cannibales sont prêts à suivre n’importe quel nouveau gourou qui donnera un nouveau sens à leur morne existence. Ce qui tombe assez bien car nous avons justement une telle personne avec nous, j’ai nommée Jézabel. Je n’ai suivi que d’une oreille distraite les élucubrations poudrauzieutesques qu’elle a servi aux villageois, mais à la fin de son discours exalté ils ont à la fois un nouveau croquemitaine, Pocharngo le Transformateur, et une nouvelle égérie pour les en protéger, Jézabel veuve Ganrenard.

Les ex-cannibales maintenant pacifiés, nous disposons avec leur village d’une base solide ou nous établir pour penser à la suite. Tout d’abord le vieux phare. Il est nettement moins en ruine que ce que j’avais entendu et il serait parfaitement réparable avec un peu de main d’œuvre (on a) et de temps (on a aussi). C’est assurément le meilleur moyen pour partir de cette île, sa lumière devrait être visible des kilomètres à la ronde et un navire va bien finir par venir voir ce qui se passe ici.

En fouillant un peu dans les étages du phare je suis tombée sur un véritable musée dédié au Croc de Thrune, le navire des anciens naufragés. Les pièces assemblées ici sont une véritable mine d’or pour tout historien qui s’intéresserait à la reconquête avortée du Sargava il y a un siècle. Je suis sure qu’il y a moyen de monnayer ça pour financer mon expédition dans la jungle. En parlant d’argent facile, Jézabel et Meliana sont parvenues à fabriquer une potion à base des orties aux vipères qu’elles avaient trouvées. Selon elle ce breuvage permettrait de sevrer un alcoolique sans qu’il ne ressente les effets du manque. Si le test sur Aerys se révèle concluant il faut absolument que je ramène une pousse de cette plante avec moi.


Lame des Contrebandiers, jour 11

La journée de repos d’hier nous a aussi permis de jeter un œil un peu plus attentif sur le rituel trouvé dans le temple souterrain. Apparemment il sert à dévoiler quelque chose qui serait sous la surface de l’eau, quelque part sur l’île. Si on en croit les indigènes, les quatre runes vigies dont parle le texte se trouvent au pied de la montagne rouge, sur une presqu’île à l’Est. La même montagne qui semblait tellement intéresser la reptilienne Yarzoth. Comme par hasard la même montagne sur laquelle la foudre s’est abattue alors que le ciel était exempt de tout nuage hier matin. Il s’en passe des choses bizarres là-bas, ça mérite une visite sur place.

Les indigènes sont de prime-abord assez réticents à nous mener sur place. L’endroit est non seulement tabou, mais c’est en plus là-bas que vit le Diable de la montagne rouge. D’après sa description ça serait le vampire terne qui nous tourne autour depuis qu’on a posé les pieds sur l’île. Finalement après une longue plaidoirie mêlant cajoleries et menaces du courroux de Pocharngo, Jézabel fini par nous obtenir un guide jusqu’à la rivière qui sépare les deux parties de l’île. Pendant ce temps le reste des naufragés, qui sont assez peu enthousiastes à l’idée de la confrontation avec le reptile, le vampire et la montagne maudite, vont s’occuper de mettre en route les travaux pour rendre le phare opérationnel.

Muni d’un guide qui connait l’emplacement des pièges disséminés sur la route, nous progressons rapidement et vers le milieu de la journée nous sommes en vue des fameuses pierres vigies qui forment une structure circulaire sur une falaise surplombant la mer. Ce sont quatre monolithes hauts de près de trois mètres entourant une pyramide tronquée faisant à peine un mètre. Les monolithes sont gravés d’une rune serpentine et le sommet de la pyramide est creusé pour qu’il puisse contenir quelque chose. La végétation autour du site a été brulée récemment, on dirait que Yarzoth nous précède de quelques jours seulement.

Un rapide coup d’œil à la structure est suffisant pour que je comprenne le principe général du rituel. C’est une simple variante de l’oraison non protocolaire de Saphir-Simpson, rien d’insurmontable d’autant qu’on trouve tous les ingrédients dans les environs. J’étais justement en train de ramener un peu d’eau de mer quand le vampire a surgit.

Maintenant qu’on le voit en plein jour, je dois reconnaitre que ma définition ne convient pas vraiment. Il ressemble plutôt à un homme-lézard ailé. Le sub-Praetor van Capak nous dira plus tard que c’est tout simplement un chupacabra volant géant. Toujours est-il que nous sommes apparemment sur son territoire et qu’il n’aime pas beaucoup ça. Son attaque est fulgurante et je laisse ma blouse préférée entre ses mains griffues en me débâtant pour échapper à son emprise. Heureusement que je suis toujours au dessus de l’eau quand il me lâche, sans quoi je me serais rompue tous les os. Je me dis que je m’en tire à bon compte quand je remarque les ailerons fendant l’eau dans ma direction. Toute cette agitation a attiré tous les requins de la lagune. Mes mouvements sont rendus désordonnés par la panique et je suis persuadée que je ne serais pas en train d’écrire ces lignes si Urka n’avait pas fait un saut prodigieux du haut de la falaise pour venir me sauver. En quelques brasses vigoureuses elle me sort de l’eau tout en réduisant les deux premiers squales en sashimis. Les autres ne demandent pas leur reste devant ce déferlement de violence et je peux reprendre mon souffle avant d’entamer l’escalade de la falaise.

Arrivée en haut tout est déjà terminé. La bête git morte sur le sol, transpercée notamment par les traits du sub-Praetor et du prince. En suivant la direction qu’il prenait au moment de sa fuite, je repère un genre de renfoncement dans la falaise, probablement son nid. Une escalade pénible me permet de ramener non pas un œuf comme je l’espérais, mais tout de même divers objets non digérés par le prédateur.

Maintenant que nous ne sommes plus dérangés, nous pouvons enfin finir le rituel. Je dois bien admettre que le résultat est spectaculaire. A peine Jézabel a-t-elle invoqué par trois fois le nom d’Ydersius que la foudre frappe les pierres monolithiques dans une déflagration qui me sonne sur le coup. Le temps de reprendre mes esprits et je le suis témoin d’un spectacle digne des légendes, toute l’eau du lagon en dessous de la falaise se retire pour dévoiler une épave posée sur le fond de la mer.

Elle dévoile aussi des portes en pierre cyclopéennes qui s’ouvrent vers l’intérieur de la falaise, auparavant dissimulées plusieurs mètres sous la surface de l’eau. Je pense que nous avons trouvé l’endroit que voulait atteindre Yarzoth.

Alors que nous traversons l’épave de La Catin Salée pour atteindre les portes, nous sommes interpelés par une voix provenant des tréfonds du bateau. A notre surprise en surgit un méphite aquatique encore dégoulinant d’eau salée. Il se présente comme le Capitaine Ekubus, seul maitre à bord de ce navire. Après nous avoir autorisés à monter à bord, il nous dit qu’il n’y a pas eu autant de passage ici depuis des décennies, déjà avant-hier une personne à tête de serpent à traversé son navire avant de passer les portes. La piste est encore chaude. A elle il n’a par contre rien demandé, on n’est jamais trop prudent avec ces reptiles. Avant de le quitter le Capitaine nous dit encore que les portes sont restées ouvertes pendant six heures la dernière fois, il ne faudra pas trop trainer à l’intérieur.

Maintenant que nous sommes devant nous pouvons examiner les gigantesques portes plus en détail. La première chose qui frappe c’est qu’elles sont recouvertes de bas-reliefs abominables. Ils représentent sur tout le pourtour des battants des scènes de chasse. Ici ce sont de jeunes humaines en train de se faire débusquer puis dévorer par des démons ailés aux crocs proéminents. Ailleurs on reconnait les mêmes prédateurs sous une forme presque humaine se faisant servir et adorer toujours par de jeunes femmes. Les sculptures sont très anciennes mais on peut toujours voir dans la pierre, préservée par je ne sais quelle magie impie, l’éclat d’adoration pour leur maitre infernal dans l’œil des jeunes femmes. Dans celui des démons à forme humaine ne ressort toutefois qu’une faim que rien ne peut assouvir.

Au milieu de toutes ces scènes terribles est gravé un glyphe dont la seule vision me donne la migraine. Il représente un concept qui reste impossible a concevoir tant il est éloigné de la pensée humaine, extrait à grand peine de quelque strate du fond des abysses. Il suinte le mal à l’état pur, mais aussi une étrange fascination malsaine. Il me faut un immense effort de volonté pour ne pas le trouver magnifique et résister à son charme venimeux.

Tout au fond de moi je sens aussi confusément que si ces cours d’éducation religieuse n’avaient pas été donnés le vendredi après-midi j’aurais pu reconnaitre de quel seigneur-démon il est la marque.

Maintenant que nous avons une vague idée de ce dans quoi nous pénétrons, c’est avec une prudence redoublée que nous passons les portes du temple. Après avoir gravi un escalier interminable lui aussi recouvert de bas-reliefs abominables, nous finissons par atteindre une grande pièce décorée des mêmes motifs obscènes. Au fond de la salle deux grandes portes en bronze qui semblent suinter du sang bloquent le passage vers le reste du temple. Une passerelle soutenue par des piliers s’élève à une demi-douzaine de mètres au milieu de la pièce. Ici aussi les murs sont recouverts de scènes odieuses à la gloire du Maitre des lieux.

Au moment où je me dis justement que cette passerelle serait parfaite pour une embuscade, les morts-vivants sortent de leur cachette sur la passerelle et passent à l’attaque. Après un échange de tir nourri ils se décident à sauter de leur position en hauteur pour tenter de nous réduire en pièce de leurs propres doigts squelettiques. Le bruit du combat alerte aussi les gardiens du temple, deux golems minuscules ressemblant à des poupées créés avec des os d’enfants au cours d’un rituel nécromantique dont la seule évocation me rend malade. Nous parvenons à vaincre mais nous sommes dans un triste état.

Nous sommes en train de reprendre notre souffle et de soigner les plus blessés quand j’entends quelque chose bouger sous nos pieds. Quelque chose de gros et de lent. Avisant une petite trappe au sol je l’entrouvre pour être confrontée à une vision d’horreur. Il y a une caverne en dessous, au sol jonché de restes humains, d’os et de matières dont je ne veux pas connaitre l’origine. Et au milieu de la grotte, se déplaçant lentement vers une ouverture qui doit donner derrière les portes en bronze maintenant ouvertes, se trouve la chose. Je ne sais pas de quel cauchemar elle à pu s’extirper pour atteindre notre niveau de réalité. C’est une masse grouillante de bouches et d’yeux qui s’ouvrent et se ferment au rythme hypnotique de ses déplacements. L’odeur elle aussi est terrifiante, un mélange de pourriture et de chair en décomposition.

La seule chose qui nous a sauvés c’est la lenteur avec laquelle cette chose se déplace. Nous avons le temps d’escalader les piliers pour atteindre la passerelle avant qu’elle n’arrive chez nous, et nous avons tout loisir de cribler de projectiles cette abomination qui n’est même pas assez intelligente pour se rendre compte qu’elle est en train de mourir.

Une fois la chose morte nous avons tout loisir d’explorer plus avant le temple. Je ne vais toutefois pas très loin. Je repère assez vite des trappes dans chacun des deux couloirs qui s’enfoncent dans les profondeurs du temple et nous décidons de nous remettre de nos blessures avant de continuer. Ce qui me laisse le temps d’étudier de plus près les centaines de tablettes recouvertes d’écriture cunéiforme que j’ai trouvées dans les restes d’une bibliothèque. Les archives du temple.

Leur lecture est édifiante. Nous sommes dans un temple dédié au Seigneur-démon Zura, seigneur des vampires et du cannibalisme. Il a été consacré dans un ancien sanctuaire dédié au Dieu Décapité Ydersius par des exilés azlantis qui ont apparemment été bannis de la cité de Saventh-Yhi. Quand ils sont arrivés sur cette île ils ont réduit en esclavage les hommes-lézards qui vivaient ici et se sont emparés de leur temple.

Il me faudrait beaucoup plus de temps pour comprendre toute l’histoire. Il y a des centaines de tablettes ici, mais une chose est sure.

L’empire Azlanti a disparu il y a 10'000 ans, et la citée perdue de Saventh-Yhi n’a jamais été retrouvée. Ses richesses font fantasmer tous les chasseurs de trésor du continent.



Et c'est tout ce que j'ai écrit. On a joué une séance de plus, finissant le premier module, mais au lieu de faire le second module, on va plutôt commencer Skull & Shackles cet après-midi, donc je ne pense pas écrire la suite avant un moment.

Je vais peut-être écrire un truc sur Skull & Shackles si je suis motivé.


Loon
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