Ils avaient désormais une mission mais ils se demandaient par où il faudrait la commencer.

Vaprecel pensait trouver un autre endroit dans la tombe. Barin et Sihrl lui expliquèrent qu'ils en avaient déjà fait le tour, le nain lui dessinant le plan de ce qu'ils avaient trouvé. Le paladin fut déçu de ne pas pouvoir aussitôt se remettre en route dans sa poursuite du Mal, au service du chevalier Kassen. Il dû se résoudre à l'évidence. Il fallait revenir à la civilisation avant de pouvoir reprendre la quête qu'il avait acceptée.

Tandis que Vaprecel allait chercher Roldare, accompagné de Barin pour le ramener au village de Kassen, Malya, Lee et Sihrl ressortirent de la tombe en entendant des cris. Juste à temps pour apercevoir un des jeunes du village vômir tripes et boyaux en apercevant les restes décomposés du cheval à l'entrée et les yeux grands ouverts sur l'horreur de ses compagnons, de jeunes gens à peine sortis de l'adolescence, équipés pour une aventure joyeuse.

A la vue du compagnon de Lee, sorti sur ses talons, ils s'enfuirent avant que Malya ne réussisse à les convaincre qu'ils ne risquaient rien.

« Heureusement qu'ils n'ont pas vu la purée humaine qui se trouve dans l'entrée. » grinça Malya en allant accueillir les nouveaux arrivants. Lee prit alors les choses en mains, en les menant en contrebas avec la sorcière et le prêtre de Pharasma.
« Je pense rester ici pour garder ce sanctuaire du mal qui rôde. Avec mon compagnon, nous veillerons à ce qu'aucun nouveau coup lui soit porté et nous nettoierons ce qui a pollué le repos de Kassen. Je vous laisserai raccompagner ces enfants vers le village. Il faudrait aller allumer leur torche à la flamme éternelle pour qu'ils ne repartent pas les mains tout à fait vides et dire au Maire qu'il ne doit plus organiser un tel festival, du moins tant que les lieux n'auront pas retrouvé leur sérénité. »

Lorsque Roldare sortit à son tour au grand air, dans le froid et sous cette pluie d'automne, encadré par les deux guerriers, il jeta à peine un coup d'oeil sur les nouveaux arrivants qui pourtant le saluèrent. Il avait l'air d'être ailleurs, ses vêtements totalement souillés. L'horreur l'avait définitivement conduit à la folie et son regard était comme vide. Au moins n'était-il plus hystérique et il se laissait désormais conduire comme un animal obéissant, trébuchant parfois sur le sol inégal.

Après avoir sommairement remis en ordre la tombe pendant que les jeunes gens reprenaient leurs esprits, allumé leur torche à la lumière de la tombe de Kassen, il fut décidé de fermer les portes et de laisser Lee veiller dessus. Sa proximité récente avec la nature lui permettrait de survivre, au moins le temps nécessaire pour que le village puisse lui dépêcher des gens capables de l'aider à renforcer la surveillance des lieux d'ici quelques jours. Ieronymous promit qu'il reviendrait aussitôt avec une équipe et les éléments nécessaires pour reposer les sceaux de Pharasma pour assurer autant qu'il était possible un semblant de repos à la tombe.

Les aventuriers avaient beaucoup de questions sans réponses. Trop pour s'en débrouiller seuls. Qui avait bien pu pénétrer et profaner la tombe ? Qui avait dérobé une partie de son contenu ? Pourquoi Asar avait-il traité Kassen de voleur ? Qu'avait-il bien pu voler ? Où était sa tombe ? Qu'était devenu la soeur de Roldare ? Etait-ce elle que le fantôme avait entendu crier ? Y avait-il un lien avec l'homme qu'ils avaient découvert mort au bord du lac après leur départ ? Qui pourrait les aider à y voir clair et où trouver les réponses ?

Modifié par un utilisateur jeudi 30 août 2012 19:08:19(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je suis d'accord, nous ne pouvons pas les laisser là. Nous pouvons partir tout de suite ou attendre ici qu'en pensez-vous ? »

Vaprecel hésita un court un instant à laisser seuls Lee et son compagnon. Mais il ne pouvait laisser repartir les enfants dans cet état. Il repensait à ce qu'avait dit Kassen. Il était persuadé que les voleurs ne devaient pas être loin. Ils les avaient repoussés mais ce genre de personne n'abandonnaient pas aussi facilement. Le gros problème est qu'il n'avait aucune idée sur l'endroit où avait pu être enterré Asar. Il repensa à la rencontre qu'il avait fait en ville.
Le sage guerrier le saurait peut-être lui.

Vaprecel chercha le maire Uptal afin de lui expliquer exactement ce qu'ils avaient trouvé ainsi que leur curieuse rencontre avec Kassen. Son objectif était double, le mettre au courant et essayé d'en apprendre d'avantage sur l'homme, ou plus exactement le fantôme d'Asar qu'ils devaient rechercher.

Sihrl regarda le Maire d'un air grave et l'informa brièvement.

–– «  Le tombeau de Kassen a été profané. Roldare et son groupe sont tombés sur des Morts-Vivants squelettiques. L'un a été tué, Roldare a perdu l'esprit mais il quand même eu le temps de nous informer que sa soeur avait été enlevée. Le quatrième a disparu.
Kassen nous est apparu et nous a demandé de rétablir la situation.
Nous aurions besoin au plus vite de tenir une réunion sous votre patronage avec le père Prasst, Tarak.... Enfin les notables du village.

Humm... Voici l'anneau du compagnon de Roldare décédé. Si vous voulez le remettre à sa veuve ou à sa famille. Certains d'entre nous sont restés sur place pour lui donner une sépulture digne.  »

Le Nirmanthii était allé à l'essentiel. Point de masque, point d'Asar ou de Bronn... Il réservait ces informations à la réunion qu'il avait appelé de ses voeux. Ici, c'était un lieu de passage, on pouvait surprendre des bribes de leur conversation. Inutile d'ajouter à la confusion ambiante.





Barin fulminait. Il exerçait un effort surhumain sur lui-même pour que sa volonté empêcha ses muscles de se détendre et de corriger cet imbécile qui non seulement n'avait pas différé la fête alors même que l'expédition n'était pas revenue et qu'aucune nouvelle positive n'était venu du groupe de Roldare disparu depuis 3 jours, mais qui en plus, avait envoyé des adolescents au casse-pipe comme si de rien n'était. Plus soucieux de perdre la notoriété du village et l'argent de la foire que de la survie de ses concitoyens.

D'abord, il tourna son large dos à l'édile refusant de le voir mais une idée germa dans son esprit. Une idée de nature à l'apaiser et à éviter un incident diplomatique.

– «  Ouais. Pis Kassen a aussi dit qu'il faudrait voir à arrêter de prendre sa tombe pour un terrain d'aventures...  »

Ne sourcillant même pas sous son mensonge, le nain dardait des yeux furibards sur le premier magistrat.

Modifié par un utilisateur mercredi 5 septembre 2012 11:23:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le Maire guida la foule vers la salle commune avant de ressortir et de glisser « Retrouvons nous dans l'arrière salle des sept sous dès ce soir. Je suis désolé, mais il ne faut pas gâcher la fête.

Alonys avait pressenti qu'il y avait eu un problème. Je vous remercie d'avoir ramené les jeunes vivants. Vous avez fait ce que vous avez pu et le village vous en sera reconnaissant.

Je demanderai à Sire Dramott, au père Prasst, à Tarak et au capitaine Wisslo de nous rejoindre.

Ne soyez pas trop dur avec nous. Je suis conscient qu'il y a eu un drame et la communauté fera tout ce qu'elle peut pour s'en préoccuper. En attendant, je ne veux pas inquiéter les villageois plus que de raison et je ne compte pas gâcher l'entrée dans l'âge adulte de ces jeunes gens. Il sera toujours tant ce soir d'aviser quelles mesures il nous faut prendre pour nous protéger. Je suis désolé pour Gueel. Je reconnais son anneau. Je préviendrai sa femme. »

Il hélà ensuite un garçon en lui demandant d'aller voir le patron des sept sous pour lui demander de réserver l'arrière salle ce soir pour le Maire.

Tarak accueillit Barin. Tu fais une drôle de tête mon neveu. Tu ferais mieux de te décrasser et de te faire beau. Viens avec moi. Tu me raconteras ce que vus avez trouvé.

Le père Prasst qui était venu examiner Roldare échangeait avec Ieronymous et se dirigèrent avec leur patient vers l'église. Prasst secouait la tête. Il ne pouvait rien faire. Le mal dont souffrait Roldare dépassait ses capacités. La folie ne se guérissait pas facilement.

Sihrl disposait d'un peu de temps avant la réunion du soir. Il en profita pour faire un brin de toilette, ranger harmonieusement son paquetage, répartissant la charge et les éléments saillants qui pouvaient lui meurtrir le dos.

Mais tout ceci ne l'occupa que quelques instants, bien vite le moment de faire le bilan de son expédition revint.

Il s'était engagé, après quelques hésitations, car il avait entendu la conversation à l'auberge et avait pensé qu'un piège avait pu dysfonctionner, briser la jambe d'un membre du quatuor ou quelque chose de similaire. Il avait une sorte de don pour les mécanismes de toutes sortes et s'était senti obligé d'apporter son expertise aux volontaires. Quand le destin adresse un signe, le Nirmanthi ne se dérobe pas.

Mais désormais l'affaire était bien autre: On nageait dans les morts-vivants, les sectes, les faux dieux et les vraies apparitions. Les commanditaires n'étaient plus de pauvres villageois dépassés, mais des héros décédés de longue date. Voilà qui excédait grandement les capacités et le courage du skeltite.

Certains des éléments du groupe semblaient proches de tourner court et le grimpeur envisageait de les imiter. D'un autre côté, Vaprecel et Barin paraissaient plus résolus que jamais et c'étaient des présences rassurantes. Par ailleurs, sans qu'il s'agisse d'amis, il n'avait eu qu'à se louer d'eux et pouvait-il les abandonner ?

En proie au doute, Sihrl arpentait le village en attendant la réunion du soir. Peut-être l'aiderait-elle à y voir plus clair...





Barin ne fit aucun cas des explications embarrassées du premier édile. à partir du moment où quatre personnes avaient disparu au point qu'on craignait qu'elles fussent mortes, rien ne pouvait justifier l'envoi d'adolescents impréparés sur leurs traces.
Quand des mineurs ne reviennent pas d'une galerie profonde, c'est la garde en armure de plate et marteau de guerre qu'il faut envoyer, pas des enfants en pagne avec des canifs.

Son oncle le détourna de ces sombres pensées. A son invitation, il lui emboita le pas pour faire un brin de toilette. Dès qu'ils furent entre quatre bons murs, il l'informa


– «  Y'a eu du grabuge là-haut. Roldare et sa troupe sont tombés sur des squelettes animés. Y'en a un qui s'est fait étendre, Roldare qu'est devenu mataf, surtout en voyant sa soeur se faire enlever. Par qui, comment, dans quelle direction ou qu'est devenu le quatrième lascar, on n'a pas pu savoir. La folie l'a repris de plus belle après un éclair de lucidité. Ces humains sont bien fragiles, tu le sais.

C'est pas tout : A la fin du mausolée, on a vu l'esprit de Kassen nous apparaitre et nous demander de résoudre cette affaire. Selon lui, c'est son ennemi ancestral Asar qui serait revenu d'entre les morts et aurait envoyé cette escouade de squelettes ...

Prenons une bière avant que tu ne retournes à tes obligations, mon Oncle, et dis-moi, sans vouloir être rasoir, si tu te rappelles quelque chose au sujet de Bronn ? »

Tout les orientait vers Skelt. Voilà qui levait les dernières hésitations de l'escladeur : il ferait le voyage de retour en compagnie !

A l'écoute du parent de Barin, il fouilla sa mémoire. Ce Bronn devait être, ou avait dû être, une personnalité éminente de la cité perchée. Ce serait bien le diable s'il n'avait rien entendu à son sujet, surtout lui qui fréquentait la communauté naine de par son travail au point d'en parler la langue.








Barin avait suivi son parent dans cet admirable site, temple parmi tous les lieux sacrés, qu'était la taverne. Assis lourdement au premier rang et lissant ses tresses de barbe dans un effort d'attention, il chopinait de temps à autres, rythmant les différents passages du récit d'une rasade ou deux selon l'importance de la transition.

Il salua la fin du discours en claquant ses mains caleuses sur ses gros genoux. Son esprit synthétique, allait encore faire merveille :

– «  Bien. Y'a qu'à partir pour Skelt. Demain ? A moins que quelqu'un ait quelque chose à ajouter ?
 » Il interrogeait la cantonade en promenant son regard ombrageux mais résolu sur chacun des participants.

Veprecel écouta le discours du nain. Skelt. Telles étaient ses paroles. Il ne connaissait pas cet endroit mais cela semblait assez important pour y organiser une expédition. Ne sachant pas vraiment s'il fallait accepter ou non dans un premier temps, il se contenta d'émettre une simple opinion de prudence.

« Partir aussi vite sans prendre la peine de bien savoir ce que nous irons et ce que nous pourrons trouver sur place ? Pouvez-vous nous en dire plus cette Skelt ? »

Modifié par un utilisateur mardi 18 septembre 2012 00:06:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pendant le récit de Tarak, le père Prasst, le maire Uptal, Wisslo et Sire Draamot s'étaient glissés chacun à leur tour dans la taverne.

Le Maire remercia les aventuriers.
« Tout d'abord, je tiens à vous remercier de l'énorme service que vous avez rendu au village.

Vous devez me juger durement pour ne pas avoir annulé cette fête mais je ne voulais pas affoler les villageois et les forestiers, pas plus que gâcher l'entrée dans l'âge adulte de nos quatre jeunes qui ont préparé ce moment depuis de très nombreux mois.

Maintenant, il va nous falloir délibérer sur les différentes mesures à prendre. »

Sire Draamot lui répondit à son tour : « Pour ce qui concerne la tombe d'Asar, je n'en ai jamais entendu parler. Si quelqu'un sait quelque chose à ce sujet, vous devriez peut-être interroger Holgast. Il connait assez bien la région et peut-être en saura t-il plus. »

Après une assez longue discussion entre les membres du conseil municipal improvisé, il fut décidé d'envoyer à Lee une tente ainsi que des vivres. Une caravane de deux ânes serait menée par Ieronymous et Malya. Pendant ce temps, Barin, Vaprecel et Sihrl iraient à Skelt. Ieronymous avait proposé d'écrire un message d'introduction à l'intention du Fossoyeur.