Maekar posa la pioche un instant un souffla un bon coup.

« Qu'est ce que c'est que cet endroit ? » se dit-il à lui-même.

Approchant la lanterne de l'enfractuosité, il regarda l'étrange pièce que les mineurs semblaient avoir mis au jour.

Modifié par un modérateur samedi 27 juillet 2013 17:06:33(UTC)  | Raison: modif "lanterne" pour "torche"

Neyrion s'approcha lentement de son seigneur. « Tout va bien messire? », demanda-t-il. Le soldat avait vu assez de choses étranges en ce lieu pour s'inquiéter. Sans pour autant tirer sa lame, il mit la main sur la poigne.

« Toujours aucun son de pioche » se dit Gildor.
Curieux qu'il était, la curiosité l'emporta sur la prudence, il entra dans la mine.

Maekar examina la pierre avec intérêt.

La pierre était translucide, plus que ne le serait une émeraude brute, et sa surface était lisse. Elle ne semblait pas avoir été taillée et avait la forme caractéristique du quartz. Maekar pouvait sentir, comme l'avait aussi constaté Gildor avec celles qu'il avait récupérées la veille, que la pierre émettait une forme d'énergie, de vibration. C'était une sensation confuse, presque indétectable. Gildor et Maekar convinrent en tout cas que ce n'était pas une émeraude.

Pendant ce temps, Neyrion, qui était revenu prendre une lanterne, s'était aventuré de quelque pas dans l'entrée de la nouvelle galerie. Passant sa main sur la poussière qui recouvrait le bas-relief, il en découvrit les premières figures : de petits soldats, armurés et armés de lance. La fresque dépeignait une scène de guerre. Cela n'avait rien d'étonnant. C'était aussi une bonne nouvelle : pour en comprendre l'époque et l'origine, il suffirait sans doute d'en étudier plus en détail la composition. Le conduit progressait sur tout au plus trois ou quatre mètres vers l'ouest. Au bout du tunnel se trouvait une porte de pierre. Neyrion revint vers Maekar et lui fit rapport.

Presque une heure s’était écoulée depuis que Maekar était monté à la mine. La nouvelle se répandait maintenant. Même Lucie en entendit parler aux champs… Était-il allé punir les mineurs? Qu’est-ce qui les attendait? Le seigneur avait pénétré dans la mine, disait-on, et n’en était pas ressorti. Était-il encore en vie? Lentement, mais sûrement, les premières têtes se dirigèrent vers la mine. Lucie n’échappa pas au mouvement, elle craignait qu’il ne se soit encore produit quelque chose de terrible, et se dirigea vers la mine d’un bon pas. Elle y trouva un petit attroupement qui se tenait à bonne distance de l’entrée et discutait tout en observant. Nul n’osait s’approcher.

Maekar plissa les sourcils un instant.

« Il vaut mieux savoir ce qui peut nous attendre dans ces ruines souterraines... Car il est possible que nous retombions dedans lors d'un prochain forage... Et je n'ai pas envie que la mine soit de nouveau envahie par je ne sais quelle saleté. » finit-il par répondre.

« Quant à ces pierres... Je ne sais pas si elles valent quelque chose... Mais si c'est le cas, elles pourraient constituer une ressource à même de donner un sérieux élan à notre projet... »

« Sortons ! »

« Examinons notre trouvaille à la lumière puis je prendrai la tête d'un petit groupe armé pour aller vérifier ce qui se trouve en bas. Espérons que les crapauds soient la seule nuisance qui était présente... »

À peine émergeaient-ils de la mine que Roélia s'approcha d'eux, en écarquillant les yeux à la vue de la pierre. «  Oh! Qu'est-ce? Puis-je? » Sans attendre la réponse, elle saisit le petit caillou dans la paume de Maekar. Elle le roula entre ses doigts, le soupesa et l'examina à la lumière en plissant les yeux. Marmonnant ses observations, elle leur tourna le dos et se dirigea vers le camp sans se soucier davantage de Maekar, ni même de qui que ce soit d'autre à vrai dire.

Le seigneur voulut la héler, mais se ravisa, considérant qu'il y avait à l'intérieur de la mine bien d'autres échantillons. La jeune fille aux cheveux mauves était sans doute la mieux placée pour comprendre de quoi il retournait de toute manière...

Entre-temps, Athanase et Hans avaient rejoint l'attroupement. Neyrion s'adressant à Maekar, demanda s'il devait aller chercher plus d'hommes.

L'ordre passa dans le camp alors que d'un pas vif, le noble investissait sa tente. Lucie l'avait suivi, comme si le rôle d'écuyer lui revenait derechef. Elle l'aida à enfiler son armure avec plus d'aisance qu'auparavant. Maekar en ressentit une certaine satisfaction, constatant qu'il pourrait un jour compter sur un écuyer digne de ce nom, fut-ce t'elle une fille... Dans ces contrées perdues, il ne pouvait rechigner sur rien.

Les hommes ne tardèrent pas à se se rassembler devant la mine et lorsque le seigneur revint, ils étaient prêts à s'y engouffrer. Dès que Maekar arriva, Neyrion tendit la lanterne à Gildor. « Tiens moi ça et suis moi de près... », lui lança-t-il avant d'entrer.

Gildor hésita avant de prendre la lanterne en main et suivre Neyrion. Les paroles de Maekar lui revenant aux oreilles :
« « M'accompagneront ceux qui savent se battre et qui n'ont pas de tache importante à accomplir. » Ceux qui savent se battre... Il suivit Neyrion le ventre noué.