Peau de Pierre était amusé par la nostalgie constante dont témoignait Kar'Uz. Au fond, c'était normal que le chamane prenne cet air paternaliste avec lui, de nombreuses lunes avaient défilées depuis que le corbeau avait quitté les siens. Peau de Pierre devait lui rappeler du pays et lui donner l'occasion de parler franchement, sans les manigances Korvosiennes.

Le guerrier se contenta donc de sourire à la première remarque, puis répondit à voix haute, portant son regard sur les autres :

« Je ne sais pas, ça dépend si l'écoute des conversations privées d'autrui fait aussi partie des coutumes de la poissonnerie. Où passes-tu tes nuits ? Nous pouvons rejoindre le campement qui m'a accueilli la nuit dernière si tu y as tes habitudes. Je te suis. »

Depuis tous les entretiens que l’inquisiteur avait eu avec la maréchal, il ne savait pourquoi, mais celui-ci le dérangeait. Il ne ressortait pas content et serein avec pleins d’idées dans la tête des actions qu’il devait mener !!
Là, comme à ses débuts ou il suivait son mentor, et que celui-ci ne lui disait pas tout, il avait l’impression qu’il allait subir une situation, et qu’il faudrait analyser au fur et à mesure que les événements se présenteraient à eux. Pourtant ce n’était pas comme ci c’était une affaire nouvelle, ils avaient tout de même des pistes à fouiller, et à exploiter !!

Alors qu’il était en train de les énumérer dans sa tête, ils tombèrent face à face avec un crieur public « Hein ! Déjà !! Elle n’a pas perdu de temps, restons dans les parages pour voir les réactions des gens !! »

Théobald, avança et se mêla à la population qui commençait à affluer. Tous ses sens en éveil, il observa dans tous les coins, tentant d’écouter les réactions ou les remarques des citadins.

Alors que les deux Shoantis se dirigeaient vers le pont qui leur permettrait de sortir de la ville et de rejoindre la plaine désertée qui avait servi de campement à la plupart des Korvosiens d'origine shoantie, les autres s'attardèrent quelques instants à bonne distance du crieur public pour observer la réaction de la population.

Comme c'était désormais souvent le cas dans la ville, il n'y avait guère de passants dans les rues. Même si les vociférations du crieur public avaient attiré sur place un petit attroupement, cela n'avait rien de comparable avec les jours anciens où les rues étaient bondées. Là, la maladie continuait à courir, une maladie contre laquelle la plupart des Korvosiens ne pouvaient rien faire, et c'était sans doute tout naturel pour eux de rester calfeutrés derrière leurs portes et leurs volets fermés.

Aux étages, certains volets s'étaient entre-ouverts et on pouvait apercevoir ici et là la silhouette de quelques curieux qui s'étaient approchés des fenêtres pour écouter ce que le crieur avait à dire. Quand celui-ci eut terminé, les volets se refermèrent et les gens s'éloignèrent dans un calme et une morosité étonnante. On aurait pu s'attendre à des cris de joie ou à des réjouissances, mais l'atmosphère n'était apparemment pas suffisamment gaie pour cela. Était-ce à cause de la fatigue, de la dépression, du nombre de morts ? Ou tout cela n'était-il qu'un signe d'une morosité, d'une prudence, d'un manque de confiance ?

La Maréchale avait dit juste quand elle avait indiqué que la population avait avant tout besoin de pouvoir faire confiance à ses dirigeants, de pouvoir se reposer sur des décideurs qui pouvaient lui venir en aide. On pouvait toutefois espérer que la distribution de la cure serait un premier pas vers une amélioration des choses…

Lorsque Théobald le retint quelques instant au moment de se séparer du groupe, Kar’Uz répondit sur son ton neutre et détaché habituel – « Je vous sens tendu maître Inquisiteur. La paranoïa vous gagne, même si dans vos propos il y a une part de vérité. Ce n’est pas impossible que nous dérangions quelques nobles de la ville. Nous en avons sauvé un du reste des griffes de voyous don leur chef était un garou. C’est ça la politique qui entre en scène. Contre une guerre de pouvoir politique, nous ne pouvons rien, ils se moquent des lois lorsqu’elles se dressent sur leur route et savent payer qui va bien afin de parvenir à leurs fins qui n’ont rien à voir avec la sauvegarde de Korvosa et des pauvres habitants, mais plutôt à leurs intérêts personnels et leurs ambitions politiques. Le musicien et sa sœur n’y sont pour rien et c’est grâce à eux qu’un remède a été trouvé. Vous devriez vous reposer et vous détendre. Venez fumer le calumet dans ma tente ce soir, vous verrez les choses autrement ! »

Cette fois il quitta le groupe en compagnie de Peau de Pierre et regagna le ghetto shoanti abandonné… Sauf par sa tente et quelques autres que les guerriers n’avaient pas emportés. Il fit le tour du campement lui aussi à la recherche d’éventuels réfugiés puis une fois le camp visité, il s’installa devant sa tente et se mit en devoir d’allumer un petit feu de camp. Peau de pierre commença à lui montrer les tatouages tribaux et rituels, avivant sa curiosité.

Théobald avait commencé à faire quelques pas, puis se résigna et se retourna:
« Oui, vous avez probablement raison! Mais j'ai vu tellement d'affaire ou pour se défendre un coupable, tente de se faire passer pour une victime!!
Abbaër, allons voir ce Marcus, je ne dis pas de suivre ses plans pour le moment, mais peut être qu'il en sais, ou plutôt qu'il est disposé à nous en dire plus!!! »

« Tu as peut-être raison Arlandeth mais peut-être pas et j'ai assez de flair pour ce genre de choses. Pour la première fois j'ai l'impression de ne plus être le maître de mon destin... Laissons passer une nuit, elle portera certainement conseil mais tu ne m'ôteras pas de la tête que nous marchons tous sur une corde raide. Demain Daevaulus sera encensé pour avoir trouvé le remède au Voile sanglant et il faudra peu de choses pour que nous soyons désignés comme ses assassins lorsque nos ennemis voudront se débarrasser de nous.

Pour le moment nous avons à finir ce que nous avons commencé, occupons nous d'assurer la distribution du remède. Ce sera au moins l'occasion de montrer aux gens que nous sommes de leur côté jusqu'à preuve du contraire...  » Alors qu'il s'en retournaient à la pêcherie de Lamm. Le nain réfléchissait à une échappatoire. Si un jour les vierges grises venaient pour les arrêter il devait être prêt à fuir rapidement... Il y avait toujours la barque qu'ils avaient utilisés pour espionner les navires et le Bout de l'Anguille de Barvasi, pour le moment il ne voyait que cela. Attraper son sac, descendre pour disparaître par la trappe. Ensuite il pouvait ramer jusqu'au camps de voleurs où l'attendrai sa charrette chez la famille de Grau et de là quitter la ville vers de meilleurs cieux en attendant que Kroft, Endrin et quelques autres décident enfin de s'unir pour renverser le pouvoir en place...

Son après midi se résumerait au fignolage des poisons réalisés, à quelques entraînement martiaux,à la vérification complète de son équipement ainsi qu'à la flottaison du canot et à la recherche de la manière la plus discrète de quitter la poissonnerie à couvert des pontons et des roseaux. Il se reposerait ensuite en attendant le lendemain.

Modifié par un utilisateur dimanche 9 juin 2013 08:49:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ses deux idées n’avaient enthousiasmé personne, d’un côté il avait très envie d’aller poser d’autres questions au commandant de la compagnie du sable, mais de l’autre il ne pouvait pas y aller tout seul. Mais Théobald ne pouvait pas non plus se résigner à rentrer à la pêcherie et attendre le lendemain matin pour aller escorter le remède.
Il s’assura que son arbalète était bien sur le côté sous son manteau, puis se rapprocha du nain avant que celui-ci ne s’écarte pour rentrer à l’ancienne demeure de Lamm. Abbaër,«  je vais vadrouiller en ville, je vais repérer tous les endroits que le crieur à énoncé, juste histoire de voir si rien n'est mis en place ou si certaine personne si cache déjà !! »

L’inquisiteur enfonça un peu plus son chapeau sur son crâne, puis prit la direction du premier point de rendez-vous. Il allait glaner et observer tout le reste de l’après-midi, cherchant à ces endroits des choses inhabituelles, savoir si des personnes s’installaient déjà pour patienter, regarder si les toits pouvaient abriter d’éventuel trouble-fête. Il fit le tour de tous les emplacements essayant même d’imaginer le trajet pour venir jusqu’à eux pour pouvoir également aller observer les endroits d’une potentielle embuscade.

Arlandeth écouta attentivement le nain. Il n'aimait pas trop cette histoire d'exsanguination mais le nain avait l'air de savoir ce qu'il faisait. Cependant, il réclamait son soutien ce qui voulait dire que ce n'était pas sans risque ou du moins pouvait poser quelque problème. Il ne rechigna pas d'avantage, car après tout il était un prêtre de la fleur de l'aube qui soigne quiconque le réclame et le mérite, ce qui était le cas d'Abbaër.

« Très bien, même si je suis dubitatif quant à ce que tu vas te faire. Je reste près de toi. Tu peux compter sur moi. Mais il me faudra aller me reposer par la suite et il faut que je vois le père supérieur, je voudrais éclaircir cette histoire de rumeur à notre encontre. Peut-être qu'il a entendu d'autres bruits nous concernant. Il y a toujours beaucoup de passage dans un temple et nous n'avons toujours pas résolu la mort du prêtre de ma paroisse. Je n'ai pour le moment aucune piste sérieuse. »

Théobald n'avait pas répondu l'invitation du Shoanti ; il avait préféré passer l'après-midi à faire le tour des points de distribution cités par le crieur public pour vérifier que rien de malsain ne s'y mettait en place. Cela lui prit plusieurs heures mais, au final, il ne découvrit rien de suspect : soit c'était trop tôt pour apercevoir quelque signe visible d'une futur attentat, soit les opposants à Korvosa avaient été vaincus, ou suffisamment affaiblis, pour que rien ne vienne mettre en danger la distribution du lendemain. Par moment, l'inquisiteur avait eu l'impression de parcourir, seul, les rues d'une ville-fantôme tant celles-ci étaient désertes. Seuls quelques mouvements d'ombres derrière des volets clos trahissaient la présence de vie dans Korvosa.

Un peu plus loin, il eut l'occasion d'entendre à nouveau le message du crieur public, annonçant les distributions prévues pour le lendemain. Le crieur ajouta qu'après les distributions, en fin d'après-midi, la Reine s'adresserait à tout son peuple depuis Château-Korvosa, un événement qui n'allait pas manquer de rassembler une grande partie de la population de la ville.

Pendant ce temps, à la Pêcherie, les uns se reposaient ou se préparaient aux activités du lendemain et, dans le campement Shoanti, on faisait connaissance et on échangeait quelques souvenirs des Terres Cendrées.

Le soir arriva rapidement et les ténèbres enveloppèrent Korvosa…

Plus rien de mon côté jusqu'à la fin de matinée, où vous êtes censés être derrière la Banque d'Abadar.

Même s’il n’avait rien vu d’alarmant, au moins il avait eu l’avantage de repérer les différents endroits, parfois même ceux-ci lui rappelaient des souvenirs d’enfances, mais malheureusement en tant que « petit Lamm ». Toute sa jeune vie il l’avait parcouru en arpentant les pavés à la rechercher de petits larcins à effectuer, ou de surveillance lui permettant de manger à sa faim le soir.

Et comme à cette période pratiquement à la tombée de la nuit, il prit la direction de la pêcherie, mais cette fois-là aucun coup de fouet, aucune punition risquait de tomber, il rejoignait simplement ses compagnons.

L’inquisiteur leur fit un bref récit de sa promenade, tout en aidant à la préparation du souper.«  …. Et puis apparemment la reine va s’adresser au peuple, je pense que ça va valoir le coup de ci rendre pour écouter, mais par contre j’espère que les accusations contre nous, ne vont pas se faire à cette occasion !!! »