Umberlie se trouvait devant un édifice surveillé par la garde de la ville. Un garde semblait posté devant chaque accès du bâtiment. C'était le cinquième meurtre en autant de semaine.

Normalement, elle ne portait pas attention à ce type d'événement, mais là, c'était différent. La semaine dernière, un corps avait été retrouvé sur les docks, démembré, éviscéré brutalement, déchiré à coup de dents et de griffes. Or, son père lui avait donné la mission de surveiller tout ce qui se passait sur les docks pendant son absence. Il lui avait dit que c'était primordial et qu'elle devait rapporter ses trouvailles directement au maître d'hôte du restaurant Le septième oeil.

Elle avait un peu enquêté sur le sujet et avait découvert que la victime des docks était en fait la quatrième victime. De plus, la victime était un prêtre du Rat des rivières, un petit dieu des royaumes fluviaux, un dieu de voleurs, de contrebandiers et d'assassins.

C'était la première mission que son père lui donnait. Il lui avait bien expliqué l'importance de celle-ci et elle comptait bien lui prouver qu'elle était aussi efficace que n'importe quel garçon qu'il aurait pu avoir.

Ainsi, elle avait décidé d'épier le corps de garde pour essayer d'en savoir plus. Il était tôt le matin, le soleil se levait à peine, et de toute façon la brume recouvrait toute la ville, lorsqu'elle vit un homme entrer dans la caserne et un contingent en sortir rapidement et se diriger vers le palais,

Elle le suivit jusqu'à une petite rue près du parc et de l'opéra, dans un quartier assez bourgeois. Les gardes étaient entrés dans un édifice et elle les avait entendu jurer. Puis, ils étaient tous ressortis et l'un d'eux avait vomi sur le pavé, alors qu'un autre avait l'air blême de ceux qui ont vu un fantôme. Les trois vétérans faisaient la grimace.

« J'va aller chercher un inspecteur. Assurez-vous que personne n'entre sinon on va encore se faire taper d'ssus! » Sur ces paroles, l'un des gardes partit en courant vers le poste de police et les autres se disposèrent de manière à couvrir tous les accès au bâtiment.

Umberlie, cachée derrière le coin d'un mur, grelottait. L'épais brouillard l'empêchait de bien voir ce qui se passait, mais il avait facilité son approche furtive. L'humidité commençait à traverser ses vêtements et pénétrer ses os. Elle avait froid de l'intérieur.

Modifié par un utilisateur mardi 17 septembre 2013 23:36:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout occupés qu'ils étaient à reprendre contenance, les gardes ne virent pas du tout la jeune femme habillée de couleurs sombres qui se faufila près de la maison. Umberlie apperçut alors une fenêtre ouverte qui ne donnait pas directement sur la rue. Elle s'en approcha et jeta un oeil à l'intérieur. Ce qu'elle vit la fit frissonner et réprimer un haut-le-coeur. Mais ce n'était pas la première victime qu'elle voyait.

Le corps de ce qui avait dû être une femme gisait à moitié effondré sur le plancher et sur un magnifique divan en acajou dont les coussins de soie brodée étaient rougis par le sang. Sa tête reposait dans un angle étrange, mais Umberlie ne pouvait pas voir son visage d'où elle se tenait. Il ne restait pas grand chose de son cou, comme arraché par une mâchoire énorme. Ses bras et ses jambes étaient détachés de son corps et avaient été lancés sur diverses oeuvres d'art. Ses seins avaient été lacérés par des griffes.

Un tableau des plus dérangeants dans un cadre enchanteur. La pièce regorgeait d'objets plus beaux les uns que les autres et probablement d'une grande valeur. Sur le mur était peint une femme nue magnifique approchant un oiseau à la queue multicolore.

Pour le moment, les gardes étaient tous à l'extérieur, mais elle savait qu'un inspecteur allait arriver bientôt. Elle estimait que s'il venait de Whiteshaw en courant, elle avait environ 20-25 minutes devant elle.

En essayant de se faufiler par la fenêtre, la première chose qu'Umberlie remarqua furent les traces de sang sur le bord de la fenêtre. Le meurtrier s'était sans doute enfuit par là. Cela compliquait un peu les choses pour elle, car elle ne souhaitait pas qu'on remarqua sa venue.

Elle prit donc mille précautions pour se hisser de l'autre côté sans toucher au sang, mais cela lui prit du temps.

Une fois à l'intérieur, elle regarda partout autour d'elle, décidément, cette demeure était pleine de richesses. Les traces de pas par terre avaient été laissées par des pieds nus,, elle en était certaine, des pieds pas vraiment plus grands que les siens d'ailleurs. Des traces de pas laissées par la poussière de la rue sur le magnifique tapis crème allaient vers la victime, ensuite, des traces sanglantes allaient vers l'autre pièce dont la porte avait été laissée entrebâillée par les gardes sans doute, se promenaient dans la pièce, puis retournaient vers la fenêtre.

Sur un mur, un message avec été écrit sur le mur dans une langue qui lui échappait.

Elle s'approcha un peu de la victime en évitant le tapis crème et remarqua que son visage était figée par la peur. Elle se détourna vivement, certaine de faire des cauchemards pendant les semaines à venir.

Quelque chose brillait entre ce qui avait dû être les cuisses de la victime, mais elle préféra ne pas s'y attarder.

Elle allait aller voir dans la pièce adjacente, lorsqu'elle y entendit la voix de deux gardes.

« C'est un miracle que j'aille pas vomi à côté du cadavre. Me s'rait sûrement fait punir. » L'autre garde sembla partager cette opinion et il dit que quelqu'un devait surveiller le corps en attendant qu'un inspecteur arrive. Il se dirigea vers la porte.

Umberlie n'avait que quelques secondes pour réagir. Soit elle courrait vers la fenêtre avec le risque de laisser des traces de sa présence sur le tapis crème et en glissant sur le sang ou en accrochant les traces laissées par le meurtrier ou elle essayait de sa cacher dans la pièce.

Si tu décides d'essayer de t'enfuir par le fenêtre, fais-moi un jet d'acrobatie. Si tu décides de te cacher dans la pièce, fais-moi un jet de discrétion.

Umberlie s'élança à toute vitesse vers la fenêtre, elle courrut vers le mur, mit un pied sur celui-ci pour se propuler par-dessus le tapis crème.

Elle atterit exactement entre deux flaques de sang et profitant de son élan, elle s'agrippa au haut de la fenêtre et passa ses jambes par l'ouverture sans jamais accrocher le bord inférieur où se trouvaient la majorité des traces ensanglantées. Elle atterit sur les pavés de la ruelle et fonça presque dans le mur d'en face, mais elle s'arrêta en posant ses mains contre celui-ci.

Cela lui donna un autre indice. Le meurtrier n'était pas sorti précipitament comme elle, sinon, il y aurait des traces de mains sur le mur et il n'y en avait pas.

Elle entendit une voix derrière elle et elle se pencha juste à temps pour se soustraire à la vue du garde.

Accroupie par terre, elle remarqua que les traces de pas se dirigeaient droit vers le parc. Dire qu'elle ne les avait pas remarquées en arrivant! Mais avec le brouillard rien n'était évident. Maintenant qu'il s'était levé, ça l'était plus. Elle s'approcha doucement du bord du mur de la maison et réalisa qu'elle était prise là pour le moment, car les gardes surveillaient la place. Elle s'enfonça un peu plus dans l'ombre de la ruelle pour méditer sur ses découvertes.

Superbe jet en passant! Laisse-moi penser à ce que je fais avec Umberlie un moment.

Modifié par un utilisateur jeudi 19 septembre 2013 22:10:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Avant de retourner vers les docks, Umberlie voulait inspecter les traces de sang laissées par le tueur, ce qui ne serait pas facile à faire sans attirer l'attention de la garde. Elle décida donc de faire un large détour pour descendre des toits, puis elle revint sur ses pas. Elle décida de passer directement par le parc, ar les arbres aiderait à la cacher un peu de la vue des gardes. Elle avait noté l'endroit où les traces entraient dans le parc et savait comment s'orienter. Comme son emploi de nanny était dans ce quartier, elle avait souvent eu l'occasion de se promener dans ce parc. À cette heure-là, il y avait bien des gens dans le parc. Elle croisa sans le savoir Eümir et Syl, ainsi que Selven et Mara qu'elle connaîtrait plus tard.

Comme elle le pensait, le passage des gens et le fait que le tueur avait emprunté la pelouse avaient vite fait d'effacer la piste. Elle continua toute de même dans la direction, jusqu'à ce qu'elle se trouve face au palais royal. Une structure impressionnante aux teintes rouges.

Comme à l'habitude, de nombreux gardes royaux assuraient la sécurité de l'endroit. Elle rebroussa donc chemin afin d'aller faire son rapport préliminaire.

Umberlie retourna donc vers les docks où on lui apprit que Le septième oeil était ouvert. Il était donc temps d'aller faire son rapport. Elle se présenta à la porte arrière du restaurant et on lui fit traverser la cuisine jusqu'à un petit bureau dont la porte était cachée par un paravent. Le maître d'hôte y entra avec elle.

« Miss Loewe, que puis-je pour vous? »

Modifié par un utilisateur vendredi 27 septembre 2013 00:19:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le maître d'hôte sourit à Umberlie avec indulgence lorsque cette dernière l'appela Dr.

« Je ne suis pas le docteur, simplement un intermédiaire dans ses affaires.

D'après votre description, il semblerait que nous ayons affaire avec le même tueur ou la même tueuse... » Il prit une pause pour réfléchir.

« Comme vous le dites, il faut une grande force pour commettre un tel méfait. Le tueur n'est donc peut-être pas humain et là, les possibilités sont multiples. Vous dites qu'il y avait un message dans une langue inconnue. Hmm, hmmm... »

Alors qu'il réfléchissait, la sonnette du restaurant se fit entendre.

« Veuillez m'attendre ici miss Loewe, je reviens. »

Il sortit un instant. Quand il revint, il était accompagné d'un beau jeune homme qu'elle reconnut aussi tôt. C'était celui qu'elle avait croisé sur les toits.

La suite ici.

Modifié par un utilisateur vendredi 27 septembre 2013 05:44:34(UTC)  | Raison: Non indiquée