Syl était étendu sur son lit dans la demeure où il habitait à Caliphas. Il restait dans un quartier populaire où il louait un logement. Étant donné la nature des ses pulsions, il préférait ne pas louer une chambre où il risquait de croiser fréquemment des gens. Son logis était son havre de paix lorsqu'il avait besoin de solitude en ville.

La seule personne qu'il y avait amené était Eliana, aussi fût-il plus que surpris lorsque quelqu'un cogna à sa porte.

Il se leva tant bien que mal, une main sur les côtes. La douleur était de moins en moins intense, preuve que la concoction du nain faisait effet. Cela faisait quelques jours qu'il suivait les directives de son... de Ravs.

Les cognements à la porte se firent de plus en plus insistants, agaçant instantanément Syl. Il serra les mâchoires, prêt à en découdre avec son visiteur.

Il ouvrit la porte avec un air courroucé et il allait aboyer "quoi!" quand il se fit sèchement interrompre.

« Où est Eliana? Je la cherche depuis deux semaines. » Le bel homme qui était juste un peu plus petit que lui le fixait dans les yeux. Il n'aurait su dire quelles émotions s'y trouvaient, mais ses yeux bruns évoquaient l'orage et la tempête.

Déjà il entrait dans la pièce, en poussant légèrement celui qui lui avait ouvert la porte et son regard se posait partout, violant son intimité, pour terminer sur la couche défaite de Syl. Son nez se retroussa de dégoût.

« Ça sent la mort ici! »

Modifié par un utilisateur mardi 8 octobre 2013 06:41:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le célèbre barde soupira à la question de son confrère. Il approcha de la fenêtre et l'ouvrit pour aérer un peu. Il se tint là, à regarder la ville, au même endroit qu'Eliana la dernière fois que Syl l'avait vu, il y a plus d'une lune.

« Si je la cherche, c'est qu'elle n'est pas avec moi. Je pensais qu'elle était peut-être ici avec toi. Ça m'a pris un sacré bout de temps avant de trouver ton adresse. » Son ton qui avait commencé exaspéré avait tourné à l'inquiétude.

« Nous devions partir il y a deux semaines pour une tournée qui devait nous mener à Karcau, mais depuis la mort de son frère, l'idée de mettre les pieds là-bas ne l'enchante guère. Peut-être à cause de ce qui s'y est passé lors des funérailles...

Cela dit, je suis inquiet, habituellement elle me tient au courant des ses absences et elle respecte ses engagements. »

Modifié par un utilisateur lundi 16 septembre 2013 19:25:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Eümir se tourna vers son rival et plantant son regard dans celui de l'autre homme, il dit sur un ton désemparé « Je ne sais pas. »

Il semblait vraiment désolé d'ignorer quelque chose de cette nature.

« Elle n'a pas voulu m'en parler. » Son regard était maintenant perdu dans le vide. « Je ne comprends pas... »

Il refocussa son attention sur le demi-elfe. « Je croyais que peut-être que toi tu le savais. » Il y avait quelque chose évoquant la tristesse et l'offense dans son ton.

« Mais je vois bien que ce n'est pas le cas! Et j'ose espérer que tu changes tes draps avant de l'amener coucher dans ce... ici. »

Il prit une pause comme pour reconstituer son air d'indignation vertueuse et effacer son moment de faiblesse. Quel excellent acteur. Mais Syl avait vu l'homme derrière la diva, l'espace d'un instant.

À la mention d'Alisa, le beau visage du barde se tordit dans une grimace qui faisait écho aux pensées de Syl.

« Selon mes sources, elle revient tout juste d'un voyage d'un mois à Rozenport... » Il soupira. « Je vais y aller de ce pas, mais franchement, j'espérais qu'Eliana serait ici ou que tu saurais où elle est... » Eümir avait l'air de celui qui vient de manger un citron. « ...elle va me tuer... ou pire, elle va emprisonner mes couilles dans la glace jusqu'à ce que le neuvième enfer fonde... »

Il sortit de la demeure de Syl et s'engagea dans l'escalier, sans saluer son confrère.

Syl soupira bruyamment. « Attends, je vais y aller avec toi! »

Eümir se retourna surpris. L'air sur son visage demandait "tu es sûr?"

Syl hocha la tête et rentra se vêtir et s'armer. Sa main se referma sur la jolie épée elfique qu'Eliana lui avait offerte pour célébrer son héritage.

Ils s'engagèrent dans l'une des rues étroites du quartier. Eümir marchait d'un bon pas vers le mur Est de la ville. Ils traversèrent le quartier bourgeois qui se trouvait aux alentours du parc, de l'opéra et du château. Eümir regarda vaguement en direction de l'opéra avec un air d'inquiétude, manquant de ce fait Selven et la femme qui l'accompagnait.

Il lança sur un ton circonspect « Il y a eu de nombreux meurtres en ville ces derniers temps... j'ai peur que... » il s'interrompit incapable de finir sa pensée. Il avait un air hanté.

« Les meurtres sont perpétrés par des bourgeois et des nobles qui perdent les pédales. Nombre d'entre eux ont été enfermés à l'asile d'Havenguard.

Mais depuis environ un mois, ce sont des disciples de diverses religions qui sont sauvagement attaqués... démembrés, mordus, griffés, éviscérés et errm... profanés. »

Modifié par un utilisateur mercredi 18 septembre 2013 18:41:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Eümir se retourna vers Syl.

« Cultes officiels et mineurs... Iomédea et Pharasma, puis Hanspur et un culte animiste kellid. Jusqu'à présent.

Pourrait-on presser le pas, à cette vitesse nous n'arriverons jamais. »

« Si tu parles des meurtres des religieux, je ne vois pas de rapport, j'énonçais seulement le fait qu'il y avait de nombreux meurtres dans la ville depuis environ une lune.

Non, ce sont plus les autres meurtres qui m'inquiètent. Comme tu le sais, Eliana fait partie de la noblesse et donc elle côtoie la noblesse... je crains simplement que quelque chose ne lui soit arrivée... qu'elle ne soit m... » Il s'interrompit définitivement et pressa le pas, sans ce soucier de son confrère.

« Plus vite nous arriverons chez Alisa, plus vite nous saurons si elle sait où se trouve Eliana. »

Modifié par un utilisateur mercredi 18 septembre 2013 18:43:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

« J'ai dit que les meurtres étaient perpétrés par des nobles et des bourgeois qui devenaient fous, mais qui étaient leurs victimes à ton avis? Les gens les plus près d'eux au moment de leur folie! »

Les deux hommes arrivèrent en vue de la porte sud-est qui donnait une vue imprenable sur l'imposant manoir Lethean en haut de sa colline, sur les Archives de Quarterfaux au nord-est et sur le Badinage, le restaurant le plus prisé de tout Caliphas, un restaurant où Syl avait passé une charmante soirée en compagnie d'Eliana.

Eümir marcha tout droit vers le petit pont qui passait par-dessus la rivière, droit vers le Badinage. Le quartier à leur gauche était celui de la noblesse. La plupart des familles nobles de l'Ustalav avait des maisons dans ce quartier. Mais les maisons des familles les plus riches se trouvaient de l'autre côté de la rivière, des maisons généralement entourées de mur protecteurs et même de terrain.

Une fois l'autre côté du pont, ils prirent à gauche et arrivèrent enfin à une maison dont la grille d'entrée était perpétuellement ouverte, signe que les occupants ne craignaient pas grand chose.

Ils passèrent la porte et notèrent au passage quelques symboles gravés dans la pierre. Syl savait qu'il s'agissait de glyphes protecteurs très efficaces et il tourna machinalement l'anneau d'argent simple qu'il portait à la main droite et constata avec satisfaction qu'Eümir avait le même réflexe.

L'homme regarda la demeure avec un air désolé avant de se recomposer un air d'arrogance, puis il cogna à la porte, s'attendant à ce que l'étrange serviteur d'ombre d'Alisa leur réponde, mais c'est la maîtresse des lieux elle-même qui leur ouvrit la porte après le premier cognement.

Son regard ambre, une couleur habituellement chaude, évoquait le plus glacial des hivers.



« Tiens, tiens, tiens, si ce n'est pas les deux charmants amants de ma soeur chérie. Elle n'est pas ici. » dit-elle sur un ton aussi glacial que son regard et empreint de sarcasme. Elle allait refermer la porte lorsque quelque chose éclaira son regard qu'elle pointa à nouveau dans leur direction. Les deux hommes figèrent comme des proies qui viennent d'apercevoir un dangereux prédateur. Ils étaient deux, mais chacun des hommes avait l'impression qu'elle le fixait lui. Cette femme avait cet effet sur bien des gens, elle avait une personnalité dominante et tout à fait les compétences pour exécuter ses envies.

Sur un ton soupçonneux, elle ajouta « Un instant vous deux! Ma soeur ne m'a pas dit que vous aviez des relations à trois... même qu'elle semble faire des efforts pour vous garder séparés, autant que possible. Alors que faites-vous ici ensemble et où est ma soeur? »

Modifié par un utilisateur mardi 17 septembre 2013 16:41:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Entrez! » son ton ne tolérait pas la discussion.

Elle leur tourna le dos, certaine de se faire obéir. Les épaules d'Eümir s'affaissèrent visiblement et il soupira silencieusement avant d'entrer dans l'antre de la sorcière. Elle les mena jusqu'à un salon aux teintes bleutées où reposaient sur des présentoirs toute sorte d'artefacts étranges, parfois encaissé dans la glace, une glace qui ne fondait pas. Aucun des deux hommes ne s'y attardèrent, ce n'était pas la première fois qu'ils mettaient les pieds ici, ni probablement la dernière. Ils s'assirent sur le divan, sans un mot.

Un corbeau blanc vint se poser sur la table devant eux. Le serviteur d'ombre vint leur porter des verres d'eau glacée, ce qui ne présageait rien de bon. Car le choix de l'endroit et des breuvages servaient à leur rappeler à qui ils avaient à faire. Les deux hommes savaient très bien que toutes les pièces de la maison n'étaient pas colorées dans des teintes aussi froides et qu'Alisa avait de quoi leur servir du thé et même cette denrée rare qu'était le café.

Elle s'assit devant eux. « Alors? Je suis partie pendant un mois et quand je reviens, vous me dites que ni l'un ni l'autre ne savez où se trouve ma soeur, alors qu'elle est toujours avec l'un de vous. Depuis combien de temps a-t-elle disparue? »

Eümir prit une grande inspiration et se lança dans ses explications. Il s'était rendu compte de l'absence d'Eliana il y avait environ deux semaines, alors qu'il devait partir pour une tournée à l'extérieur dans l'espoir de trouver de l'inspiration pour une nouvelle composition, mais aussi dans l'intention de se rendre à Karcau pour convaincre la comtesse Sassandra de jouer son dernier opéra dans la cité des voix.

Alisa le regarda sans ciller et son corbeau aussi, alors Eümir poursuivit. « Je suis d'abord venu ici, mais il n'y avait personne. J'ai ensuite pensé qu'elle était avec lui, mais lorsque j'ai enfin trouvé son adresse, il m'a dit qu'il pensait qu'elle était avec moi. »

Alisa tourna son regard vers Syl, un regard qui le mettait toujours inconfortable, car elle lui donnait l'impression de pouvoir lire ses secrets les plus noirs et les plus intimes, comme si elle savait qui il était. Il se disait alors que sûrement qu'un monstre savait en reconnaître un autre, mais cette pensée ne lui apportait aucun soulagement.

« Quand as-tu vu ma soeur pour la dernière fois? »

Eümir allait répondre pour Syl, puis se ravisa, heureux que l'attention d'Alisa soit sur l'autre homme.

Modifié par un utilisateur mercredi 18 septembre 2013 18:48:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alisa arqua l'un de ses sourcils parfaits et lentement un sourire se dessina sur ses lèvres. Ce demi-elfe audacieux osait soutenir son regard et quelque chose de lubrique passa sur son visage, un souvenir soudainement bien vif. Sa beauté était celle saisissante de l'hiver, majestueuse et mortelle.

Lorsqu'il mentionna les événements de Karcau, son sourrire s'effaça. Elle lâcha un long soupir et ouvrit la bouche pour répondre quelque chose lorsque son corbeau se mit à croâsser à tue-tête en battant des ailes de manière paniquée et qu'un bruit terrible se fit entendre dans la cour.

Alisa se leva avec un air outragé et déterminé. Elle marcha vers la porte et alors qu'elle l'ouvrait d'une main, déjà de la glace se formait dans l'autre. Mais ce qu'elle vit fit disparaître tout le sang de son joli visage et lui aggrandirent les yeux d'horreur. Une vision qu'aucun des deux hommes n'auraient cru possible et quelque chose comrpima leur coeur et le sang se glaça dans leur veine. De l'endroit où ils étaient, ils entendirent une voix faible, mais cassée, presqu'un grognement dire : « Ai...dez...moi... »« Aidez-moi! Ha ha ha ha ha ha ha... » Le rire horrible se prolongea et Alisa resta là, sans bouger, figée par la vision qui s'offrait à elle.

La panique était déjà visible sur les traits d'Eümir. Il se leva et s'approcha de la porte et lui aussi resta là figé, l'horreur gravé sur son visage.

Modifié par un utilisateur mercredi 18 septembre 2013 18:50:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsqu'il arriva à la porte, les deux autres secouaient doucement la tête, comme pour se défaire du sentiment qui les accablait, les paroles de la chanson de l'elfe étaient parvenues à leur cerveau. Il remarqua toutefois les larmes chaudes qui coulaient sur les joue d'Alisa. Puis son regard se posa enfin sur ce qui les avait horrifié. Une forme était prostrée sur le mur d'enceinte et riait d'un rire dément. Il s'agissait d'une femme, nue, couverte de sang. Ses bras couvert de sang jusqu'au coude et ses mains pourvues de griffes frappaient sans cesse sur un mur magique qui l'empêchait de pénétrer sur le terrain et lui brûlait la peau. Une odeur de chair brûlée commençait d'ailleurs à s'élever dans la cour. La luminosité avait baissé en cette fin d'après-midi, mais il reconnut instantanément le visage de la femme et cela lui brisa le coeur. Ses cheveux argentés étaient plaqués sur sa tête par tout le sang et son regard était tout aussi démentiel que son rire.

Sa voix ocillait entre sa voix mélodieuse et une voix surnaturelle... « Ai..dez...moi... »« Ha ha ha ha ha ha! »

Il fit un pas dans la cour, mais une main ferme se posa sur son épaule pour l'empêcher d'avancer.

Le regard de la femme couverte de sang se planta soudainement dans le sien et elle lui fit un sourire sadique, aux crocs accérés, avant de partir en courant et de disparaître.

Modifié par un utilisateur mercredi 18 septembre 2013 18:53:24(UTC)  | Raison: Non indiquée