Le 1 Arodus 4710

« Nid-du-Faucon », voilà un nom qu’Aforgomon aurait préféré ne plus entendre pour le restant de ses jours. Et pourtant, il s’était résigné à prendre la direction de ce village qui lui rappelait de douloureux souvenirs enfouis au plus profond de lui. Mais, il ne pouvait rester sans rien faire face à cette histoire de loup-garou monstrueux qui dévorait les enfants de la région et que l’on appelait Kyros. Il devait connaître la vérité sur cette histoire pour apaiser son esprit.

Ce fut en fin d’après-midi qu’il arriva dans le Val de Sombrelune et il aurait dû sans douter, rien n’avait changé. Malgré la saison, Aforgomon remarqua toujours la même hostilité des lieux. En effet bien que la vallée ne soit pas très encaissée, les montagnes, et plus particulièrement la Faille de Droskar, étalaient déjà leur ombre sur les alentours. La température, bien qu’agréable, devint fraîche pour la saison. Au loin, la forêt de Sombrelune devenait noire comme la nuit. Seules quelques colonnes de fumées indiquaient la présence d’activités humaines dans les environs. Aforgomon continua sur le chemin qui menait jusqu’à la rivière de l’Ecume, rivière qu’il devrait franchir, grâce à des bacs qu’il avait pris de maintes fois, pour arriver au village de Nid-du-Faucon.

Modifié par un utilisateur lundi 12 juillet 2010 09:21:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors que l’ombre des montagnes avait englouti Nid-du-Faucon, Aforgomon descendait vers le bac pour traverser la rivière. Lorsqu’il arriva, un sentiment d’inquiétude pouvait s’apercevoir sur les visages des deux passeurs. Cependant très vite, l’un d’eux prit la parole en cherchant ses mots « ‘jour, messire, … nous vous avions vu … et nous … vous attendions. » dit-il tout en mettant la main sur une boîte fixée sur un des côtés du bac, qui visiblement servait à récolter les éventuels pourboires.

Dans le bac, trois bûcherons au visage exténué et morose et une halfeline avaient déjà pris place. Elle faisait moins d’un mètre, les cheveux châtain clair coupés courts, de grands yeux verts et une peau aux teintes d’amande. Autour de son coup, elle portait une cordelette avec le symbole de Cayden Cailéan et une magnifique chevalière.

Alors que le bac allait partir, un passeur indiqua du doigt la direction d’où venait Aforgomon. On distinguait deux formes qui marchaient sur le chemin. En s’approchant, on pouvait remarquer une certaine ressemblance entre les deux hommes. Ils étaient élancés et leurs cheveux étaient bruns. L’un deux portait une fine moustache et ils portaient tous les deux des vêtements simples de couleur marron et beige. Ils portaient un carquois assez grand pour ranger des javelines. Le passeur qui les avait vu prit la parole « ‘jour, messire, à votre bon cœur. » dit-il tout en mettant la main sur la même boîte fixée sur un des côtés du bac.

Construit au milieu de contrées sauvages, Nid-du-Faucon apparaissait comme une petite ville boueuse et couverte de sciure. La plupart des maisons étaient en bois et en mauvaise état et les quelques réparations que l’on voyait étaient sommaires voir dérisoires. Malgré l’heure de la journée, on voyait déjà des lumières dans les maisons du village plongées dans l’ombre de la Faille de Droskar. Sur la rive, on reconnaissait facilement les bâtiments destinés au travail du bois aussi bien par leur taille que par les troncs qui flottaient juste devant. Un peu plus loin, perché sur une petite butte et derrière une palissade, on discernait quelques demeures dont l’apparence et la richesse parfois non dissimilée tranchaient avec le reste du village. Le bac arriva de l’autre coté de la rivière. Tout le monde descendit et les deux passeurs attachèrent l’embarcation et commencèrent à se partager les quelques pièces gagnées pendant la journée. Un peu plus loin, Aforgomon aperçut une place où quelques enfants jouaient. De cette place partaient trois chemins qui s’enfonçaient dans le village.

Modifié par un utilisateur mardi 13 juillet 2010 15:15:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aforgomon vit que les jeux des enfants n’avaient pas beaucoup changés non plus depuis son départ. En effet deux garçons, d’environ treize ans, rouaient de coups un autre garçon pourtant bien plus grand qu’eux mais qui ne faisait rien pour se défendre. Et alors que celui-ci tomba à terre, tout à coup, Aforgomon vit surgir de l’ombre une fillette qui armée d’un bout de bois mit les deux autres en fuite en leur donnant quelques coups sur les fesses avec une force et une précision impressionnante pour son âge. Ensuite, elle retourna vers le garçon à terre et l’aida à se relever. Aforgomon secoua la tête et se remit vite en marche.

Le trajet jusqu’à l’auberge fut de courte durée. En effet, il s’agissait du premier bâtiment en remontant la rue. L’auberge avait l’air en mauvais état, on pouvait à peine lire le nom de l’établissement sur la pancarte. En arrivant, on ne voyait que quelques rares petites fenêtres au rez-de-chaussée et à l’étage, les grandes fenêtres étant sûrement un luxe que ne pouvait se payer les propriétaires. Une fois à l’intérieur, Aforgomon s’aperçut vite de l’état de pauvreté et de vétusté du bâtiment. Derrière un comptoir, se tenait un homme bien en chair avec un visage rougeaud qui n’avait qu’une seule mèche de cheveux roux sur sa tête chauve. L’homme lui sourit en lui souhaitant la bienvenue. Malgré l’état de l’auberge, les odeurs de cuisine qui remplissaient les lieux étaient prometteuses. Le reste de la salle était presque vide. Il n’y avait que deux autres voyageurs qui buvaient une bière et qui régulièrement toussaient …

Modifié par un utilisateur mercredi 14 juillet 2010 16:47:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

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