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Offline Rhajzad  
#21 Envoyé le : mercredi 8 janvier 2014 00:58:48(UTC)
Rhajzad
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Gilthanas

Les troupes de Verminaard chargèrent en criant sur les compagnons, les yeux injectés de sang.
Gilthanas, avec ce draconien qui lui avait foncé dessus et Caramon qui le tançait stérilement, ne savait plus où donner de la tête dans ce fouillis innommable. Seule une idée surnageait dans son esprit embrumé par l'inaction : il fallait quitter cet endroit avec Dracantale, et vite, sinon il aurait pour épitaphe les étranges glyphes de Pak Tharkas et pour monument funéraire les ruines de la grande porte.
Soudain, tout fut clair -aide divine ?- dans son esprit. Il savait exactement ce qu'il devait faire, et qu'entreprendre pour arriver à ses fins. D'un pas léger, il contourna avec habileté son adversaire, faisait main basse sur l'antique arme elfique, et frappait le dos exposé de son ennemi avec toute la force dont il était capable. Puis, rapide comme un serpent, il reprit sa place initiale d'une démarche digne d'un danseur.

Flint

Mais ils sont fous ! Mais ils ont tous perdu la tête ma parole... Le nain était atterré par cette ruée de ses compagnons au-devant de l'armée des draconiens. Certes, il voulait bien former un rempart de son corps afin d'éviter que toute une armée s'en prît à quelques pauvres enfants sans défense. A vrai dire, c'était assez présomptueux et sans doute stupide, mais au moins il pouvait espérer sauver une vie ou deux pour sacrifice de la sienne, le jeu en valait donc la chandelle. Mais là... C'était de l'inconscience.
Toujours haletant à force de trottiner derrière tout ce beau monde qui se démenait sans l'attendre, il aboya comme il put à l'adresse de tous :
« Reculez ! Mais par toutes les collines d´Abassynie, mais reculez-donc ! Grands dieux ! Vous ne voyez pas que le plafond, là-haut, il va vous écrouler dessus ?  » A force de trot soutenu, il était parvenu à la limite intangible qui séparait l'espace sûr de celui promis à l'avalanche de rochers.
«  Oh Eh ! HUM ! Mais vous m´écoutez ou pas ! RE - CU - LEZ ... !  »
Tout suffoquant, il reprit un instant son souffle. Sa hache, comme toujours, était prête.

Rivebise

Rivebise était debout, les pieds bien plantés au sol et le sourire aux lèvres en voyant arriver la troupe d’ennemis. Il entonnait encore avec force son chant de guerre et continuait de transmettre sa rage des écailleux à ses compagnons.
. Lorsqu’il vit l’armée s’avancer jusqu’à la porte, il repéra immédiatement l’ogre. Ce dernier aussi immense qu’il l’était à présent, fonçait sur lui. Sa nouvelle taille faisait de lui l’ennemi parfait et il devait s’en occuper. Donc, il ne se préoccupa pas du petit écailleux qui vint lui effleurer la jambe droite.
Toutefois, un vif mouvement à sa gauche attira son regard. Ces stupides dragons voulaient percer ses défenses. Par pur réflexe, il tendit son bras pour frapper l’écailleux qui fonçait sur ses compagnons espérant au moins le ralentir dans sa course. Voyant qu’il touchait, l’homme des Plaines se retourna rapidement vers l’ogre pour lui faire face et concentrer toute son énergie sur lui.


L'elfe s'était déplacé autour du draconien sans qu'il puisse y faire grand chose tant Gilthanas se jouait de lui. Mais lorsque le prince se baissa pour ramasser dracantale, il profita d'une ouverture pour abattre son épée. L'instant d'après et d'un geste extrêmement précis, Dracantale décapita d'un seul coup l'écailleux qui se pétrifia en un instant tout comme la tête de la statue roulant sur les dalles de Pax Tharkas.

Des cris parvinrent de l'arrière, c'était Flint qui appelait ses compagnons à prendre garde. Il y avait un tel bruit et une telle tension avec la charge meurtrière des draconiens face aux quelques résistants à la porte que les mots mouraient avant d'atteindre les oreilles des intrépides guerriers en première ligne. Rivebise particulièrement était porté par la magie combinée de Lunedor et de Raistlin. Agrandi comme il l'était, il profita de porter un coup dans l'épaule d'un draconien -12pv dont les écailles volèrent avec la chair et le sang.

Lunedor

Irradiant fantastique nimbe de lumière bleutée, si éblouissant que même les ennemis en étaient aussitôt affectés, Lunedor, parfaitement confiante en la puissance de sa déesse, en la force de ses compagnons, avançait en droite ligne vers ce qui, sans cela, aurait pu ressembler à la mort noire et son désespoir...
Totalement consciente de l'enjeu, des enfants menés par Maritta vers la tour Ouest qu'elle encourageait d'allègre geste, des conséquences phénoménales de l'emprise d'Haeldir, Fizban et... Tass ?!? sur la tour Est emprisonnant les femmes de son peuple, de l"héroisme valeureux de Rivebise et des compagnons qui l'entouraient à la Porte de Pax Tharkas... elle n'avait aucun doute :
«  Valeureux compagnons,
Pourfendeurs de dragons !
Que les Dieux retrouvés,
Par ma voix, vous guident :
Ecoutez moi... et reculez !
Laissez les vers minables envahir le vide
Que vous laisserez sagement se condamner, en reculant
Jusqu´à moi, l'oracle de Mishakal, protégeant vos femmes, vos enfants !
Laissez ces écailleux rampants affronter leur fin,
Laissez les Portes de Pax Tharkas en grand fracas, sceller leur destin !
Derrière elles : reculez !
Et ensuite, bloquez-les !!!  »


Tanis

Tanis fit signe au guerrier de poser les flèches au sol en le remerciant, avant de se décaler pour mieux voir la porte.
Le groupe de héros qui la tenait semblait bien fragile comparé à l'armée des forces du mal.
Levant son arc en réponse au discours de Lunedor, il ponctua chacune de ses inspirations d'un tir vers les draconiens et l'ogre qui tentaient de forcer le barrage.


Raistlin

Raistlin se redressa autant qu'il le pouvait pour apercevoir plus clairement la zone de bataille. Il suait à grosses gouttes et devait avaler sa salive fréquemment et avec peine pour faire reculer un quinte de toux très menaçante.
Il était dans un état pitoyable, certes, mais pas dénué de ressources, ses compagnons étaient au devant d'un grand danger, la moindre des choses était de les aider une dernière fois avant de suivre les indications de Tanis.
De toute façon, j´ai bien peur de ne faire que ralentir Tass…
Il estima le meilleur point de focalisation de sa magie et ferma les yeux pour mieux se concentrer.
«  Avant d´y aller, amis, un ultime rempart…  »
Il incanta de nouveau, sortant un petit œuf de caille de sa sacoche qui se brisa et disparut pendant l'énonciation de la formule.
Presque aussitôt, au cœur du bataillon ennemi, un nouveau nuage verdâtre fit son apparition, même en dehors de la zone qu'il couvrait, l'odeur en était déjà écoeurante, d'ici, alors pris au milieu…
« Ils feront le tour plutôt que de foncer dans le nuage. Un front plus étroit à défendre… et un paquet d´adversaire potentiellement hors de combat...  »
Puis, s'aidant de son bâton, il entreprit la retraite que lui avait conseillée Tanis, suivant le trajet pris par le kender. Il jeta un dernier regard en arrière, vers l'endroit du ciel où il avait vu Kitiara se faire emporter.
On te sortira de là ma sœur… Je ne t´oublie pas… Tes geôliers auront à faire à la compagnie de la Lance… Ou au moins à un enfoiré de mage rouge sacrément énervé.

Des vagues bienfaisantes jaillirent du médaillon de Lunedor pour toucher tous ceux qui se trouvaient autour d'elle. +16pv pour Flint et Sturm. Ses paroles continuaient de vibrer dans les cœurs de ses alliés comme de ses ennemis, mais avec un effet différent.

Tanis fit jouer la corde de son arc, et ses traits mortels percèrent le front d'un draconien qui se pétrifia immédiatement. La suivante se ficha dans le cou de l'ogre, faisant jaillir une quantité de sang sur le sol autour du monstrueux humanoïde -28p.v.. Et la troisième se perdit dans le nuage créé par le mage.

Le nuage envahit toute la zone devant Rivebise, suscitant bien des souffrances à l'un et l'autre des draconiens, mais pas la majorité qui continuait d'avancer sans prendre garde aux effets néfastes du sort de Raistlin.

Caramon

L'épée récupérée, ils pouvaient se replier mais il fallait le faire en bon ordre !
Caramon, conscient de la précarité des choses, recula avec calme et rengaina son épée car cette dernière face aux baaz pouvait rester figée lorsqu'ils mouraient. un fois à hauteur de Flint, il tira sa masse bien plus efficace contre ce type d'adversaires.
Puis il fit face au danger.
« Gil', Rivebise, faut reculer maintenant, ils sont aveugles grâce au sort de Raist, profitez-en !  »


Tika

Tika était estomaquée. Le geste de Raistlin l’avait laissée sans voix et voilà qu’elle, bien portante, restait plantée là tandis que lui, souffrant, continuait à soutenir ses compagnons au-delà de ce que ses forces lui autorisaient.
Honteuse, elle referma le point sur l’arme confiée, serrant avec force. J’en prendrais soin !, promit-elle en silence, les lèvres pincées, dans un bref hochement de tête. Le mage avait raison : il lui fallait soutenir les combattants du mieux qu’elle le pouvait. Elle savait le faire ; l’avait fait autrefois et plus récemment dans les sous-sols de cette cité perdue…
Une nouvelle détermination se peignit sur son visage et la jeune rouquine. Les combattants avaient amorcé un mouvement de repli, mais elle ne resterait pas derrière eux sans rien faire. Armée de la dague de Raistlin, elle se rapprocha de ses compagnons.

Dès que Caramon se fut rapproché de l'arrière, il sentit lui aussi les bienfaits divins de la princesse Que Shu, prêtresse de Mishakal et fiancée de Rivebise +16pv. La troupe se repositionnait en une position en retrait, attendant de pied ferme les draconiens.

Tasslehoff Racle-pieds avait bien couru, mais ses petites jambes n'étaient pas des plus développées. Aussi, il arriva tout juste devant les doubles portes qui menaient depuis la cour directement dans la tour. Mais malheureusement elles étaient fermées. Tass' aurait pu prendre le couloir à l'intérieur qui joignait les deux tours, mais des draconiens en arrivaient régulièrement et ce n'était sans doute pas la meilleure idée. Aussi le kender sortit son attirail et tenta de crocheter la serrure. Très rapidement et très facilement elle céda. On ne pouvait retenir longtemps Tasslehoff Racle-pieds devant une porte close !

La double porte s'ouvrit sur une immense salle aux dimensions telles que la lumière peinait à en peindre les limites. Cependant le nombre impressionnant de personnes à l'intérieur la fit paraître immédiatement beaucoup plus petite. Plusieurs centaines de femmes assises, couchées ou debout tournèrent la tête vers la porte et le kender se tenant dans l'embrasure. Surprises, les plus proches se levèrent d'un bond ! Une brise d'excitation se répandit d'un bout à l'autre de la salle et les femmes se ruèrent toutes vers la porte, posant un millier de questions au sein de cette atmosphère confinée, mais aucune n'attendant réellement de réponse...

La seule autre porte qu'aperçut Tass' se trouvait de l'autre côté de la pièce, bien plus petite, mais sans doute bien moins complexe à déverrouiller... Si toutefois il arrivait à se faufiler parmi toutes ces furies que la lumière de la liberté venait de réveiller.

Rivebise

Le géant était prêt à en découdre avec tous ces ennemis. Le coup qu’il avait porté à l’écailleux avait ranimé sa rage. Le feu brûlait plus intensément dans son for intérieur et la tempête faisait rage. Il arrivait toutefois à rester dans l’œil de la tempête et à se contrôler. Après tout, la déesse était avec lui. Il était à présent fort et sûr de lui. Les paroles de sa douce gonflèrent son âme autant que ses muscles et il s’apprêta à foncer dans le tas.
Puis, un nuage nauséabond apparut au devant. Il en connaissait l’origine, ce qui le fit sourire. Au même moment, il dut cracher au sol pour tenter de rejeter cette odeur qui tentait d’assaillir ses narines. Heureusement que le mage savait viser. D’où il était, il pouvait très bien apercevoir les dégâts causés par ce sort.
Il était prêt à se battre jusqu’à la fin pour libérer tous ceux qui se trouvaient autour de lui et dans les tours mais ses compagnons retraitaient et le sommaient de les suivre. Il acquiesça mais se permit tout de même d’attaquer l’écailleux qui était à sa portée avant de reculer de quelques pas pour rester en première ligne.

Sturm



Sturm fit un pas en avant afin de se mettre dans l'alignement qui défendait les portes de la citadelle.

Il s'en prit alors au seul draconien à portée et abattit par deux fois sa lame.



Gilthanas

Se sentant un peu seul au milieu de la marée draconienne qui chargeait, Gilthanas opta pour ce qu'on aurait pu nommer une "retraite stratégique calculée" (voire "fuite désordonnée et éperdue" pour les plus mauvaises langues). Rejoignant à grandes enjambées (pour quelqu'un de sa taille) ses compagnons en deuxième ligne, il en profita pour porter un coup "pour la postérité" à son adversaire.
Enfin, arrivé à bon port - rassuré sur la sécurité de sa sœur qui gueulait plus qu'elle n'agissait -, il se campa fermement aux cotés des autres aventuriers et serra fermement ses deux épées dans ses mains dégoulinantes de sueur et de sang autant ami qu'ennemi.

Flint

Voyant qu'il fallait laisser un peu de place pour Rivebise, mais que d'un autre côté la marée reptilienne risquait de les déborder sur leur front ouest, Flint se décala de façon à pouvoir venir en aide à Caramon et Gilthanas : entre les deux.
Sa hache était évidemment prête à asséner sa vérité au premier qui oserait se rapprocher du rempart de lames ainsi créé.


D'un coup d'épée, Sturm décapita un draconien. Il commençait à avoir l'habitude, et son arme se dégagea rapidement de la chair en transformation. Les compagnons se mirent en ligne derrière l'immense porte de Pax Tharkas et attendirent de pied ferme l'armée draconienne. À côté, Laurana organisait les défenses du côté des anciens prisonniers. D'autres arrivaient de la mine, et des femmes sortirent par la porte où avait disparu Tasslehoff. Raistlin ne pouvait le suivre car elles formaient un flot ininterrompu tant elles étaient nombreuses !

Aux portes, l'armée, telle une vague, s'abattit sur les défenseurs qui tinrent bon. Les épées taillaient dans tous les sens, certaines restant bloquées dans les chairs des draconiens, d'autres prenant alors le relais. En quelques secondes, les draconiens se retrouvèrent à deux contre un, et certains ne pouvant passer partirent sur la gauche et la droite en direction des tours.

Pendant ce temps, quelque part dans la forteresse...

« Cet endroit est immense ! Je m´y perds complètement au point que j´ai l´impression de tourner en rond...  » Le capitaine elfe s'appuya contre le mur, les mains tremblantes et le visage défait. Son peuple comptait sur lui.

« Oh, moi je dirais plutôt qu´on tourne en ovale, mais nous ne sommes pas perdus, croyez moi.  »
Fizban regardait avec intérêt les énormes mécanismes qui étaient présents de tous côtés : des chaînes, des rouages, des poids et contre-poids. La poussière recouvrait à peu près tout, et des traces de rouilles apparaissaient ici et là sur tout le mécanisme. Sauf sur la grande chaîne, celle dont chaque maillon avait la taille d'un homme.

Haeldir reprit espoir en entendant le vieux fou : «  Oh, vous savez où nous sommes? Par où devons nous aller ?!  » - Le vieillard posa son index sur son menton en observant les alentours, et répondit mécaniquement -
«  Oui oui, je suis un grand magicien voyez vous, je ne me perds jamais.  » Le capitaine jeta son arc au sol de rage, il n'en pouvait plus.
C'est alors que Fizban désigna au milieu des rouages une barre de fer d'apparence anodine : «  Ah, voilà le levier. Simple mais efficace, il suffit d´un bon mouvement du bras et BADABOUM !  » Le magicien s'approcha de la barre en question et l'attrapa à pleines mains.
Haeldir sursauta : « Fizban, attendez, je...  » Trop tard, le vieux fou tirait déjà de toutes ses forces aidé par ses jambes, et un "clac" se fit entendre, suivi d'un crissement métallique épouvantable à travers toute l'énorme pièce. Haeldir tremblait de tous ses membres, jusqu'à ce qu'il réalise que ce n'était pas lui mais le sol.
«  Tiens, la salle tremble... Je me demande pourquoi...  » rajouta Fizban l'air surpris. Toutes les pièces se bloquèrent, puis certaines se fissurèrent suivies par le sol en pierre lui même !
Les deux hommes tombèrent, emportés par l'effondrement et un cri inhabituel : « Chutedeplumeuuuuh...  » faisait écho à un « Aaaaaaaaaaaaaaah ! » bien plus conventionnel.

La muraille qui joignait les deux tours de Pax Tharkas se mit à trembler, et des crissements métalliques et rocheux envahirent l'espace entre les deux portes.

Certains levèrent les yeux pour voir les énormes blocs de granit du plafond trembler à leur tour avant qu'un claquement net ne sonne le glas des liens qui les maintenaient suspendus. Les draconiens n'eurent que le temps de lever les yeux que déjà les blocs s'écrasaient sur eux, suivis par des rochers et de la poussière qui se répandit partout, bouchant la vue et les autres sens, suscitant la toux et des brûlures.

La couche de poussière mit quelques minutes avant de retomber, révélant l'étendue des dégâts. Le passage creux entre les deux portes était totalement obstrué par les blocs de granit, surmonté par des gravats petits et grands, qui s'étaient infiltrés là où des creux auraient pu surgir.
Une partie de la muraille s'était effondrée du côté des défenseurs, et au milieu des décombres se trouvait le corps d'Haeldir, couché sur un épais tapis de plumes blanches, et à côté de lui un chapeau pointu ratatiné.

Modifié par un utilisateur samedi 9 avril 2016 19:15:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#22 Envoyé le : mercredi 8 janvier 2014 14:41:14(UTC)
Rhajzad
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Les anciens prisonniers crièrent de bonheur et certains sautèrent de joie tant ils avaient craint mourir, emportés par les hordes sanguinaires du sénéchal dragon. Ce dernier devait sans doute bouillir de colère après qu'une partie de son armée se soit retrouvée écrasée par la montagne. Mais ses blessures et celles de sa monture l'empêchaient - dans l'immédiat - de prendre le risque de venir affronter les héros qu'acclamaient les différents peuples libres. Gens des Plaines, habitants de Solace, gens de la forêt et des autres villes et villages d'Abanasinie.
Il faudra plusieurs jours aux troupes draconiennes avant de pouvoir déblayer et traverser l'unique voie de l'Est menant à la forêt du Qualinesti et au Thorbardin, plus au sud.

L'hystérie de la victoire passée, les anciens prisonniers s'organisèrent pour récupérer dans la forteresse des vivres, des vêtements et des armes. Pendant ce temps certains des compagnons inspectèrent plus avant les différentes pièces de la forteresse. Ils découvrirent une carte du Qualinesti percée de trois dagues à des passages stratégiques, un de ces passages étant Pax Tharkas. Il y avait également dans cette chambre quatre potions, et deux longs parchemins magiques. S'y trouvaient aussi une cape noire, des bottes noires et un harnois tout aussi noir mais travaillé avec maîtrise. Finalement, le butin s'achevait avec une bourse en cuir contenant 400 pièces d'acier.

Un peu moins d'une heure après le combat, quelques chariots étaient rassemblés, et les femmes, hommes et enfants avaient déjà pris la route menant vers les montagnes. Les bras chargés de couvertures, fourrures, vivres et de tout ce qu'ils avaient pu récupérer. Derrière les murailles on pouvait entendre des cris d'effort et de rage de la part des troupes de Verminaard déjà occupées à déblayer le passage...

Haeldir avait repris conscience et expliqué ce qui s'était passé dans la salle des chaînes. Fizban avait disparu, sans doute mort sous les décombres, et lui-même se demandait encore comment il avait réussi à survivre. Il s'apprêtait à rejoindre son peuple avec l'espoir qu'il attrape le dernier navire à destination secrète.

Lunedor

Tant que le combat faisait rage, Lunedor soutint ses compagnons en harangue continue et divine illumination bienfaitrice...
L'intervention de Tass libéra miraculeusement un flux tumultueux de femmes, dont la Que Shu reconnut bien des visages...
Les enfants sous la houlette de Maritta, rejoignaient la voix du salut...
Les monstrueux Vers, blessés, n'osaient revenir affronter les traits incroyablement précis de l'emblématique homme-elfe pour risquer les prendre à revers...
Les hommes libérés de la mine, gens des Plaines, de Solace et autres Abanasiniens faisaient front commun pour protéger les leurs...
C'était déjà un miracle...
Quand Pax-Tharkas, elle-même, se rallia à leurs efforts...
Haeldir et Fizban avaient réussi !
...
Dans le chaos qui s'ensuivit, la prêtresse remercia la Dame Bleue à chaudes larmes tout en invoquant sa protection afin de sauvegarder les enfants, les femmes... et les héros qui la servaient...
Nuage de poussière et de pierrailles accompagnèrent le tonitruant effondrement sur les hurlements draconiens...
Et le vacarme s'arrêta...
Le solide brouillard retomba lentement...
Les portes de Pax Tharkas étaient fermées !
...
Sa première préoccupation, tandis qu'elle émergeait du nuage qui recouvrait tout, fut de se précipiter vers Rivebise... puis de recompter leurs compagnons... tous vivants !
Elle aida d'abord ceux qui en avaient besoin... Gilthanas le premier... puis Haeldir...
L'ancien peuple qualinesti n'avait pas ménagé ses efforts pour se tenir à leur côté.
Elle les en félicita en même temps que Mishakal leur accordait ses bienfaits :
« - Vous êtes de précieux alliés.  »
Parole de Que Shu n'avait pas à s'encombrer de fioritures.
C'était un compliment, et un engagement de réciprocité.

Continuant le tour des blessés et administrant ses soins à ceux qui en avaient besoin, Lunedor s'enquit du sort de son peuple auprès des Que Shu présents, et notamment d'Arrowthorn, son père... et de leurs villages censés être détruits d'après le témoignage d'Oeil-de-corbeau, mort sous la griffe de Khisanth/Onyx.

Tika

Serrant dans son poing la dague offerte par le mage souffrant, Tika s'était approchée du gros du combat sans vraiment savoir quoi faire. Et ce fut presque tétanisée et bouche bée qu'elle vit la muraille s'effondrer sur leurs adversaires. La poussière pénétra sa gorge avant même que le bruit, assourdissant, des pierres qui tombaient ne vînt envahir sa tête en une cacophonie vrombissante.
...
Lorsque, enfin, le nuage se dissipa, elle toussait encore tant qu'elle avait l'impression que sa gorge ne tarderait pas à saigner. En tout cas, elle en serait quitte pour une voix éraillée quelques temps...
L'éboulement résonnait encore à ses tympans et elle dût cligner des yeux par deux fois pour comprendre que ce qu'elle avait devant elle était la réalité : Fizban et l'elfe avaient réussi !! Elle allait laisser éclater sa joie quand elle vit le chapeau du magicien. Son cœur se serra alors. La jeune femme aimait bien le vieux fou même si elle n'arrivait pas toujours à le comprendre. En titubant presque, elle s'avança vers lui et le ramassa, son regard courant sur l'amas de pierre pour espérer voir la longue barbe blanche couverte de poussière surgir avec une expression ahurie et une réplique qui tendrait à prouver qu'il n'avait rien compris à ce qu'il s'était passé. Mais rien ne vint. Ni personne...
Combien de temps resta-t'elle là, devant ce chaos, les yeux embués, serrant contre sa poitrine la précieuse dague et le chapeau tout aussi précieux ? Aucune idée. Le temps sembla comme figé pour elle. Ce fut à peine si elle comprit que le valeureux elfe qui se tenait non loin s'adressait à elle. Avait-il vu le simple hochement de tête qu'elle lui fit en remerciement, sans vraiment s'en rendre compte et sans vraiment croire aux paroles de Gilthanas, sa bouche se tordant en un sourire sans joie. *
Puis ses oreilles se débouchèrent et elle entendit enfin ses compagnons, les hommes et les femmes qui étaient désormais libres, remuer autour d'elle. Caramon... Raistlin...!

Soudain, ce fut comme si elle se souvenait où elle était. Elle fit volte-face et son regard partit à la recherche des jumeaux, qu'elle trouva naturellement côte-à-côte. Tika se précipita vers eux, le mage semblant particulièrement souffrant...comme à son habitude.
« Vous... vous allez bien ?  », s'enquit-elle de leur état. Puis découvrant que le plus costaud des deux semblait en parfaite santé, elle lui dit, « Tu devrais peut-être aider les autres... Je, je peux rester auprès de Raistlin, si tu veux. Tes bras seront sûrement plus utiles que les miens !!  » Elle affichait un large sourire au colosse pour le rassurer.
Dès qu'il eut tourné le dos, elle s'en revint vers Raistlin, tendant son poing toujours serré sur sa dague.
« J´en ai pris soin, comme promis... Je vous la rends, mais d´abord, laissez-moi vous aider...  »Elle le fit s'assoir où elle pouvait avant de regarder autour d'elle, disparaitre quelques instants et revenir avec un gourde. « Buvez un peu, pas trop vite...  », lui dit-elle entre deux quintes. «  Il serait dommage de permettre à toute cette poussière de venir encrasser un peu plus vos poumons...  » Elle offrait au jeune homme un sourire sincère qui éclipsait l'inquiétude de ses émeraudes. Et maintenant ?

Gilthanas

Alors que les draconiens, hurlants, se rassemblaient et montaient à l'assaut de la porte tenue par le groupe de héros impassibles qui tenaient le passage avec une résistance acharnée dans une scène digne du Pandémonium, une secousse légère fit trembler le sol, prélude à la monstrueuse destruction de l'huis de Pak Tharkas, et tout ne fut plus qu'assourdissant vacarme tellurique et effondrement minéral. Un nuage dense de poussière obscurcit l'horizon et cacha le firmament azuré. Quand toutes ces particules volatiles en suspension dans l'air retombèrent lentement sur le sol qui se couvrit d'une couche de minuscules débris, le petit groupe de vaillants défenseurs put découvrir qu'une nouvelle muraille se dressait dans le défilé, faite de gravas et de rochers titanesques qui avaient obstrué la voie de l'armée maléfique du Noir Seigneur.
...
Gilthanas resta figé, encore ébranlé par la violence intrinsèque de la scène à laquelle il venait d'assister, spectateur impuissant de la chute de la forteresse. La cour intérieure de cette dernière explosa en manifestations de la joie la plus intense et louanges résonnèrent dans la place-forte maintenant désertée par les forces malsaines de Verminaard. L'elfe avec sa couche poussiéreuse de ciment, ressemblait à une pièce parfaitement proportionnée de statuaire de grès blanc. Il sortit finalement de sa torpeur ahurie et s'ébroua, faisant s'écrouler au sol la strate immaculée qui le recouvrait de la tête aux pieds. C'est seulement à ce moment là qu'il pensa à respirer à nouveau, et il inspira goulûment une brassée d'air... irritant ! Il fut secoué par plusieurs quintes de toux sèche et prit enfin conscience de ce qui l'entourait. L'allégresse générale l'atteignit rapidement, mais il se rendit rapidement compte que le corps d'Haeldir gisait sur le sol, à coté du couvre-chef du joyeux vieillard aux prodigieux enchantements.

Le désarroi submergea le prince elfique tandis qu'il faisait mine de se précipiter au chevet du capitaine. Mais Lunedor, conservant toujours son port altier et digne dans toutes les situations, vint s'interposer alors que Gilthanas chancelait, contre-coup de cette mêlée féroce. Le retour de bâton à retardement le laissa pantelant et il se laissa faire. La prêtresse de Mishakal imposa ses mains sur son corps courbaturé et brisé et sa magie curative se répandit dans les veines de ce dernier. Il essuya le sang mâtiné de crépi qui maculait sa tempe gauche et remercia chaudement la fiancée de Rivebise.
C'est à cet instant de victoire euphorisante où le cœur de chacun hésitait entre l'explosion de contentement béat et le désespoir pour la perte du magicien sénile qu'il remarqua la petite Tika qui fixait d'un regard vide la masse rocheuse. Il devinait la raison de son trouble intérieur grâce au chapeau pointu qu'elle plaquait contre son cœur. Bien maladroitement - comme dans toutes les situations qui méritaient tact et attention, se fit-il la réflexion -, il tenta de consoler l' hésitante héroïne redevenue une petite fille...
«  Je ne doute absolument pas de la capacité de cette vieille branche à se tirer de situations bien plus épineuses. Ne dit-on pas que la fortune sourit aux enfants et aux insensés ? Si un de ces mêmes insensés est en plus capable de faire des miracles, il ne faut pas perdre espoir... » Sa voix se brisa en prononçant les derniers mots, cherchant lui-même à y croire.

Haeldir remercia la princesse que-shu d'un signe de tête avant qu'elle ne se tourne vers les membres de sa tribu à la recherche d'informations. Les Que Shu n'étaient pas très nombreux en comparaison avec les autres tribus de Que Kiri et Que Teh. Les visages se détournaient de honte, et pas uniquement à cause de la lapidation qu'avait vécu le couple. Finalement une vieille femme répondit à Lunedor : «  Il est mort, brûlé vif par Verminaard pour avoir résisté. Ses cris résonnent encore dans mon esprit. Ce fut un massacre horrible, le sénéchal semblait en avoir après nous. Bien plus que les autres tribus de la région... Il recherchait quelque chose... Mais aussi quelqu´un.  » Ses yeux croisèrent ceux de Lunedor, puis elle se détourna, les larmes aux yeux et le dos courbé.

Raistlin

Raistlin, tenant à peine debout, était déjà en train de chercher l'énergie d'incanter une nouvelle fois lorsque ce qu'ils attendaient fini enfin par arriver : la chute de la porte, de la muraille. La tâche d'Haeldir et de Fizban ; ils avaient réussi, juste à temps, avant que la situation ne deviennent totalement dramatique.
N'ayant ni le temps ni la force de se retourner pour éviter le nuage de poussière, il se laissa plus simplement tomber au sol. Le bonnet que lui avait offert le vieux fou glissa de sa tunique, il s'en servit pour protéger son visage.
...
Il garda les yeux clos pendant une ou deux minutes, au sol. Lorsque tout semblait s'être calmé et qu'il entendit les premiers mouvements de ses compagnons, il se releva à moitié. Il resta là, assis au sol, un jambe sous l'autre tendue, son bâton devant lui, à regarder la scène la tête penchée.
Il était épuisé, et prenait garde à prendre de toutes petites inspirations pour ne pas provoquer une quinte de toux.
Il aperçut Haeldir sur son matelas de plume. Bien joué Fizban… et vit Tika tenir le chapeau du vieil homme, presque prostrée. Son regard se posa sur Lunedor, qui sans perdre un instant, s'occupait des blessés. Prend-t-elle parfois du temps pour elle ?. Gilthanas semblait éprouvé par son combat. Ses blessures étaient profondes mais il tenait bon. Ainsi couvert de ciment et de poussière, immobile et droit, on aurait dit une statue ; le mage rouge se demanda s'il y aurait un jour une statue de Gilthanas quelque part. Peut-être y en avait-il déjà... après tout, c'était un prince.

Puis, il scruta le ciel, les environs, les montagnes. Kitiara… où es-tu ? Il allait user de magie - chose tout à fait contre-indiquée dans son état - lorsque Caramon s'approcha de lui.
«  Je… Je vais bien. Ne t´inquiète pas. Juste besoin… de repos. Je suis bien là… Par terre pour l´instant.  »
Puis ce fut au tour de Tika, Raistlin était toujours en train d'analyser les environs lorsqu'elle finit par lui proposer à boire. Il était tellement à bout qu'il n'avait même pas fait attention à ce qui s'était dit juste à coté de lui. Elle le redressa un peu - quand s'était-il affaissé ? Bonne question. - et l'appuya contre un lourd gravat. Le rocher était tombé à un mètre à peine du mage rouge ; il ne l'avait même pas vu.
Il accepta l'eau et la but lentement.
Tika lui tendit sa dague, il ouvrit la main pour que la jeune fille l'y pose. Il releva un peu le bras, attacha la garde à une lanière qui sortait de sa manche. Les contours de l'arme devinrent flous, puis elle disparut complètement, moitié par magie, moitié cachée par le vêtement de Raistlin. Il vit l'expression de la jeune femme ; fin connaisseur de l'âme humaine, aussi incroyable que cela puisse paraître, il devinait ce qui se passait dans la tête de l'ancienne serveuse. Il était parvenu à reprendre de l'air sans trop souffrir, et la rasade d'eau lui avait calmé le feu de la gorge.
« "Chute de plume"  » Lâcha le mage en regardant la jeune femme.
«  Sortilège de deuxième arcane, conjuration. Permet d´amortir les chutes en invoquant un tapis de plume. Le temps d´incantation est très faible, presque instantané ; ça laisse le temps de lancer autre chose, une porte dimensionnelle ou une téléportation par exemple... "Chute ralentie" aussi appelé feuille morte, un sort plus simple, est plus efficace la plupart du temps, mais il faut toucher les cibles, ce qui n´est pas toujours possible. De plus il vaut parfois mieux tomber aussi vite que ce qui t´entoure pour éviter les collisions. Il faut que je t´apprenne deux ou trois choses sur la magie. Ce n´est pas si compliqué que ça en a l´air lorsqu´on a l´esprit ouvert et acéré. Comme ça je pourrais t´écrire des parchemins.
Première règle de la magie : "tant qu´il n´y a pas de cadavre visible, c´est que le magicien n´est pas mort."  »
Fit-il avec un clin d'œil et un demi-sourire. «  Nous n´en avons peut-être pas l´air, mais nous sommes finalement assez dur à tuer, toujours un ultime tour dans notre poche. Un peu comme les poux. On croit s´en être débarrassé, et en fait… »

Il regarda au loin, comme s'il cherchait à voir l'armée de Verminaard par delà les murailles écroulées. Ses pensées allaient vers sa demi-sœur. Il ne savait pas où elle était. Oh, elle aurait été dans un rayon de deux-cent mètres, il aurait pu la localiser par magie, mais elle était certainement beaucoup plus loin que cela, au milieu du camp du serviteur de la sombre déesse.
«  Maintenant…  » Commença-t-il, comme s'il avait lu les pensées de la jeune femme – ou bien se posait-il simplement la même question - « Rassembler nos forces, partir d´ici, trouver un plan d´action, sauver Kit´, et continuer la lutte. Lorsque le chevalier qui m´a interrogé à parlé de Paladine, il était étrangement sûr de lui quand à son absence de réaction. Il y a peut-être quelque-chose à creuser par là. Nous trouverons certainement des cartes ou des documents ici qui nous donneront des informations. Prévenir les gens, trouver des alliés… la liste est longue, il va falloir hierarchiser. Mais pour l´instant….  » Il s'appuya complètement sur le gravat, laissant les rayons du soleil réchauffer sa peau dorée « Un peu de repos… Nous venons de remporter une victoire, après tout.  »

Tanis

Tanis avait vu ses amis se faire ensevelir sous des tonnes de roches. Paniqué, il poussa un cri avant de courir vers les portes, mais le temps qu'il s'approche le nuage de poussières se faisait déjà moins dense. L'effondrement n'avait pas atteint ses compagnons, mais juste l'espace situé devant eux, bloquant la route à l'armée draconienne.
Comme ses compagnons, il eut un pincement au coeur en constatant la disparition de Fizban. Le vieil homme avait aidé Tass à les libérer, et même s'ils n'avaient pas eu le temps d'apprendre à se connaître, le demi-elfe pleurait la mort d'un homme de bien.

Malgré le mélange de soulagement et de fatigue qui le submergeait après l'intensité de la bataille, Tanis revint bien vite à la réalité. Autour de lui, les prisonniers délivrés et ses compagnons semblaient ignorer la menace qui pesaient sur eux.
Au milieu de tous, il se hissa sur le chariot et fit signe à tout le monde de se taire.
«  Silence tout le monde ! ! !
Ecoutez moi !!!

Nous avons repoussé le danger le plus immédiat, mais l´armée draconienne n´est qu´à quelques mètres de nous. Si Verminaard peut appeler d´autre dragons, ou simplement faire soigner ses blessures par un de ses hommes, il reviendra dans quelques instants seulement ! Tout le monde doit se préparer à partir au plus vite ! Que la majorité des hommes, ainsi que les femmes et les enfants suivent mes compagnons. »

Il montra du doigt Lunedor et Rivebise, les plus à même de convaincre les gens des Plaines de les suivre, et Elistan, qui avait dirigé le peuple de Haven avant le début de la guerre. De tous, c'était eux qui avaient le plus de talents pour amener les gens à travailler ensemble, et il lui semblait logique qu'ils prennent la tête des réfugiés.
«  Il nous faut prendre un maximum d´avance et rentabiliser le temps que nous avons gagné ici ! Qu´une vingtaine d´hommes reste cependant avec moi, nous allons fouiller rapidement la forteresse afin de rassembler des vivres et tout ce qui pourrait nous être utile durant le trajet. Tass, viens avec moi, Haeldir se chargera de montrer la route aux autres. »
Il jeta un coup d'oeil à ses amis, voir si l'un d'eux voulait ajouter quelque chose, puis, son regard se perdit dans la contemplation du ciel au dessus des portes... Là où Kitiara avait disparu...
Pourquoi le dragon ne l´avait-il pas dévoré? A-t'elle été honnête ou bien me cache-t'elle encore quelque chose ? Mais dans ce cas, pourquoi était elle en geôle ?
Chassant son inquiétude pour la brune guerrière de son esprit, il reporta son regard sur la place et les gens qui avaient besoin de leur petit groupe pour les conduire en sécurité. Peu à l'aise devant un tel public, et n'aimant guère se donner ainsi en spectacle, il sauta de son perchoir pour laisser la place à qui voudrait bien la prendre.

Ils avaient réussi. Rien n'aurait pu laisser présager un tel succès. Ils avaient fait face à toute l'armée draconienne et maintenant des tonnes de pierre les séparaient de leurs ennemis.

Modifié par un utilisateur mercredi 8 janvier 2014 15:48:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#23 Envoyé le : mercredi 8 janvier 2014 15:42:04(UTC)
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Sturm

Le chevalier fut un des premiers à féliciter Haeldir en lui adressant le salut guerrier via une poigne de main cordiale et virile . L'elfe avait risqué sa vie pour préserver son peuple. La disparition de Fizban et l'enlèvement de Kitiara restaient cependant ombres au tableau . Mais la voix de Tanis l'empêcha de tergiverser. Ils avaient gagné un répit mais tout danger n'était pas écarté.
Il ne put qu’acquiescer du chef devant les propos pleins de bon sens du demi-elfe. Il se proposa pour escorter la colonne d'hommes, de femmes et d'enfants. Il fallait qu'il se mette au service des plus nécessiteux. Et il assurerait en même temps son devoir de protection envers Lunedor. Le chevalier se posta donc en arrière-garde de la petite colonne qui serait menée par Haeldir et des leaders charismatiques de chacun des peuples prisonniers.

Tika

La plume s’effilochait sous ses doigts tant elle les serraient autour du feutre du vieil homme. Le cœur toujours serré, ses yeux écarquillés s’allumèrent de cet éternel émerveillement enfantin qui la prenait chaque fois qu’elle était confrontée à la magie, comme lorsque la dague se mit à disparaître sous ses yeux, contre la peau du jeune homme à l’allure de vieillard. C’était plus fort qu’elle, et rien que cela, ce fut comme un doux onguent au miel sur des écorchures qu’elle n’avait pas. Ses doigts se relâchèrent et un sourire reconnaissant s’étira à ses lèvres.
La partie la plus rationnelle d’elle savait que les paroles de Raistlin n’étaient faites que de réconfort, qu’avec un tel effondrement, il était impossible de savoir combien de corps se dissimulaient sous le monceau de pierres, ni même de qui il s’agissait. Mais cette partie-là n’était pas majoritaire chez la jeune femme. Elle avait besoin de croire qu’une part de vérité se cachait là-dessous, qu’effectivement le vieux magicien n’était pas de ceux qui disparaissaient sans laisser de traces…comme son père. Elle avait besoin de quelque chose à se raccrocher alors que son univers s’était effondré autour d’elle comme cette porte gigantesque, la manière dont elle tenait ce chapeau en était une preuve. Incapable de parler, parce que tout cela semblait trop irréel malgré tout, elle déglutit et se contenta d’hocher la tête au clin d’œil qu’il lui fit.

Alors le mage épuisé se laissa aller à ses propres espoirs en dénombrant et hiérarchisant les tâches qui s’offraient désormais à eux.
En écho à ces mots, Tanis s’élevait au-dessus de la foule pour rassembler hommes et femmes derrière lui, activant les uns et les autres alors que les dernières poussières retombaient tout autour d’eux.
Tika inspira et souffla bruyamment avant de pencher la tête sur le côté, une moue contrite à ses lèvres. Pour la première fois depuis qu’elle connaissait les frères Majere, ses émeraudes se posèrent avec douceur et sans peur sur les pupilles en sablier du jeune magicien.
«  Il semblerait que le repos ne soit pas prévu dans l’immédiat !
Mais quoiqu’il arrive, vous pouvez compter sur moi pour vous aider à sauver votre sœur. »
La jeune serveuse se redressa et porta son regard sur ce qui les entourait. Elle aimait bien la fougueuse guerrière, adorait écouter ses histoires lorsqu’elle passait par l’auberge saluer Otik et prendre des nouvelles… À ce souvenir, son cœur se serra à nouveau. Son visage se crispa une seconde, mais ce fut un visage souriant qu’elle offrit à Raistlin en revenant vers lui, une main tendue.
«  Permettez, en attendant, que je vous aide à quitter cette maudite forteresse ; il semblerait que tous s’activent déjà !  »

Tass

Le maître kender eut sa réponse quand les femmes se levèrent toutes et accoururent vers la sortie inespérée. Il poussa un petit cri de surprise et finit par se plaquer contre le mur pour ne pas se faire bousculer par ce mouvement de foule. Sa voix perçait les cris d'espoir des anciennes prisonnières :
«  C´est par là ! Calmez-vous ! Courrez vite ! Allez, on s´dépêche ! Du calme ! Pressez-vous ! Mais Aïeuhhh !  »
Une femme venait maladroitement de lui loger son coude dans l'arcade sourcilière qui vaudra, dans le futur, au kender, la possibilité de vanter ses exploits en exhibant son cocard bleui.
Il finit par se glisser, ventre à terre, vers ses compagnons. En arrivant près de Tanis, il arriva quand celui-ci finissait son discours et lui intimait de le suivre. Le kender hocha la tête, toujours fier de l'importance que lui montrait ce véritable meneur d'hommes et se posta prêt de lui, croisant les bras d'un air déterminé et détaché. Il fit :
«  Fouillons déjà ces corps. La salle d´en bas, il y a tout ce qui nous intéresse ! Provisions, couvertures, bottes, manteaux, bois, cordes. Et j´en passe ! Bien sûr, la qualité n´est pas excellente, mais j´imagine qu´c´est déjà bien. Non ? Enfin, tu sais, chuis par sûr qu´on trouve autre chose dans la forteresse. Il semblerait qu´ce soit leur entrepôt. Après, peut-être qu´ils ont, heu avaient, deux entrepôts.. C´est pas impossible puisqu´ils ont plusieurs prisons. Tout compte fait, ils ont beaucoup de prisons... Peut-être en ont-ils tout autant pour les entrepôts ? Cela dit, ça m´étonnerait. Par la salopette d´mes aïeuls ! Il y a bien trop de monde. On pourra pas leur trouver suffisamment de provisions ! Maudite fort´resse, doit bien y avoir un grand grenier à grains... Des silos... Il y a beaucoup de bouches à nourrir, j´vous dis ! Une quarantaine d´bras, c´est bien, faudrait-il trouver de quoi les charger ! Pour le moment, j´vois qu´en bas... Il nous faudrait un r´nifleur. C´est bien ça, un r´nifleur...  »
Il fit une pause, perplexe, mais celle-ci fut trop brève pour qu'on puisse l'interrompre :
«  Ouaip, mais on n´a pas de r´nifleur... Va falloir s'en passer. Donc, si on imagine que la forteresse accueillait toute cette armée, ils doivent bien avoir un endroit où tout stocker... Au fait, vous avez vu c´qu´on a fait ! J´en r´viens toujours pas. Tchou ! C´était chaud de chez chaud. J´vous dis pas comment j´étais tendu à force d´esquiver les coups de masse. Et puis, les dragons ! Dis, vous avez vu les dragons ! Ils ont tout démoli. Tout ! J´ai failli me prendre une roche facilement deux fois plus grosse que Flint ! Mince ! Au fait, les gars ! J´ai récupéré le sceptre de Verminaard. J´en fais quoi ! J´vous raconte pas comment j´ai eu... Heu, comment j´étais trop au taquet ! Hé, alors, on en fait quoi ? Tu sais, toi, Lunedor ?  »
Il planta ses yeux dans la Que Shu attendant une réponse en faveur de lui débarrasser de cette imposante masse d'arme.

Raistlin

Le mage haussa un sourcil en ouvrant à demi un œil. Il n'était pas vraiment en état de courir en tout sens pour le moment.
«  Tanis parle de fouiller les lieux. Ça me laisse quelques minutes à me réchauffer au soleil pour me remettre de ce combat. Mon corps n´arrive pas à suivre mon esprit… Mais…  »
Il souleva un pan de sa robe et qui fit apparaître ses grimoires, attachés à sa taille avec une chaîne. Il tapota l'un des lourd volume avec une certaine douceur.
«  Au cœur de la bataille, alors que je dépassais mes limites, l´évidence m´a frappée. Mon corps ne sera bientôt plus un problème. Je ferais tomber les barrières physiques dont la nature m´a gratifié. Temporairement dans un premier temps… mais à l´avenir, qui sait ?  »
Il referma les yeux avec un demi-sourire, essayant de contrôler sa respiration pour éviter de faire remonter cette boule irritante qu'il sentait au niveau de son plexus. Cette quinte de toux qui ne demandait qu'à sortir avec fracas. Un peu de calme, le calme après la tempête, et avant la prochaine.
Il avait trouvé une nouvelle manière d'invoquer la brume, la rendant bien plus gênante. L'air et l'humidité… Des éléments intéressants à maîtriser. Il pouvait les rendre simplement gênant, comme le brouillard, le rendre si nauséabond qu'il pouvait vous faire convulser, et il venait de comprendre comment il pouvait rendre l'air presque solide… Voilà qui les aiderait dans leur prochaine bataille. Et ce n'était pas sa seule découverte.
Pense à chaque instant, réfléchis sans arrêt. Les problèmes seront résolus les uns après les autres, la barrières tomberont petit à petit. Le chemin vers la suprématie spirituelle est long, et semé d´embûches. Mais il est gratifiant.
Laissant les rayons du soleil réchauffer sa peau d'or, le mage se ferma quelques minutes au monde qui l'entourait pour reprendre empire sur lui-même, ses jambes lui faisaient mal, tous ses muscles souffraient. Quelques minutes, il n'avait besoin que de quelques minutes pour se remettre de la bataille acharnée qui venait d'avoir lieu.
Une fois son repos pris, il suivrait la marche, afin de quitter cet endroit maudit. A moins que sa faculté à déceler la magie ne soit utile pour essayer de trouver quelque chose d'intéressant dans la citadelle…[/spoiler][/hrp]Donc repos de 5 minutes pour perdre l´état fatigué (je suis toujours fiévreux au fait ?). Raistlin reste cependant encore ouvert à la discussion.Ensuite, si les fouilles ne sont pas terminée, va faire quelques detect magic aux endroits les plus susceptibles de planquer des trésors. Ensuite, Je suis le groupe pour se barrer vite et loin.[/hrp][/spoiler]

Caramon

Le combat se termina aussi brusquement qu'il avait commencé. Usant de sa masse avec énergie, Caramon se serait appliqué à éliminer les derniers draconiens.
Une fois le calme revenu, il se dirigea vers son frère pour s'assurer de son état. Rassuré, il constata que, s'il n'était pas en grande forme, il avait survécu. Avec une joie non dissimulée, il vit Tika en pleine forme et surtout qu'elle avait pris soin de son jumeau et continuait de le faire. Il semblerait que ces deux-là finiront par bien s´entendre. C´est une bonne chose ! Alors que cette dernière tendait une gourde à son frère, il profita des soins de Lunedor.

C'est alors qu'il fut frappé en plein cœur, un choc foudroyant, comme si une dague acérée venait de s'enfoncer dans sa poitrine : il venait d'entendre la jolie rousse parler de magie avec Raistlin qui semblait vouloir devenir son apprentie !
"Raistlin" écrit:
«  ... Il faut que je t´apprenne deux ou trois choses sur la magie ... »

Va-t-il tout me prendre ? Ne voit-elle pas la réalité ?
Maudite magie, et la soif du pouvoir associée qui finit toujours par corrompre le cœur. Comment a-t-il fait pour la convaincre de suivre la même voie que lui ?
Je suis incapable de subir une nouvelle épreuve à la tour de haute sorcellerie aux côtés d´un mage que j´aime. Le prix, la première fois, fut trop élevé.
Le prêtresse alors en train de diffuser l'énergie divine pour le soigner put sentir tous les muscles du guerrier se tendre, presque à se rompre.
«  Que ... quoi ? Tu veux devenir magicienne ...

Comme lui !  »
dit-il se tournant vers Tika et en désignant son frère. Le ton en disait tant pour exprimer son dégoût qu'il n'était pas nécessaire d'en rajouter pour comprendre son ressenti.
Sauvé par les propos de Tanis, il se dirigea à moitié sonné, vers le demi-elfe et lui répondit pour se donner contenance. « Tu peux compter sur moi; je serai de l´arrière-garde ! » Il devait absolument s'occuper l'esprit, avant que ses paroles ne blessent ceux qu'il aimait.
Prenant la tête d'un groupe, il commença l'exploration et prépara l'organisation de ceux qui devaient protéger la retraite des fuyards.
C'est alors qu'il tomba sur le harnois, un détail ou une intuition le poussa à l'examiner avec attention.



Raistlin

Laissant volontairement de coté le coté insultant, sans doute involontaire, dans l'intonation de son frère, le mage se sentit la force de préciser la situation. Il avait apprit à supporter le mépris que Caramon avait pour la magie… Peut-être un jour se rendrait-il compte de l'importance de cette dernière, et que si elle avait été vécue comme un malheur pour lui, et en partie pour Raistlin, elle sera, à la fin, le salut du mage rouge ; et peut-être de sa famille.
«  Ce n´est pas ce que je proposais…  » Parvint-il à dire sans trop forcer la voix – il espérait que son frère était encore à portée d'oreille - « Pas de devenir mage, comme moi - enfin, sauf si c´est ce que tu veux -  » dit-il à Tika qui regardait partir son homme. «  Mais à se servir de la magie, se servir des objets magiques. Des parchemins, des baguettes… Pas besoin d´années d´étude, de tour, de maître ou d´épreuve pour cela, je suis sûr que Tass´ aussi pourrait y arriver. Quelques exercices de base… il suffit d´un peu d´astuce, d´habileté, d´un esprit souple, et d´une bonne force de caractère. » Il marque une pause pour éviter de trop forcer sur ses poumons. « Tika comme Tass´ disposent tout les deux de ces qualités. Je le sens comme je sens la magie environnante. Cette flamme est en eux. »
Cette fois ci, il ne put retenir une toux sèche qui lui enflamma la gorge. Il but une lampée d'eau pour calmer le feu qui lui emplissant le cou.
Un apprenti… moi ? Prendrais-je un jour un(e) apprenti(e) ? Bonne question… Il/Elle comme la réponse se présenteront d´elle-même le moment venu…

Lunedor

Lunedor laissa l’ancienne, Yeux-de-Cristal, se détourner avec une larme qui n’était pas de joie…
Aujourd’hui, nombre de vies avaient été sauvées… mais cela ne pouvait compenser les morts passés.
Si peu de blessés après un tel affrontement, et après un tel cataclysme ! Remerciant la Dame miséricordieuse, elle retourna vers l’éboulement, escaladant les gravats… chagrin et soulagement mêlés l’emplissaient… et sa double-vue revenait, avec le retour des esprits de vie qui émergeaient du pierrier.
Aaah…mes petits… merci de revenir. Oui, rassurez-vous, cette bataille est finie… aidez moi à chercher s’il reste des blessés à sauver sous les pierres… un vieil homme un peu fou ? son chapeau était là…
Dans une cacophonie télépathique, elle accueillit et rassura les minuscules étincelles qui s’agitèrent en toutes directions, avec un message de dénégation… il n’y avait plus rien de vivant sous les décombres. Et de nombreux lakohe avaient été libérés des corps écrasés, piaillant leur soulagement de quitter la guerre et ses charniers…
Ainsi se confirmait que les draconiens venaient bien de Krynn…
Les pensées troublées de la mystique apôtre furent interrompues par l’appel de Tanis.
Se retournant alors vers la cour de la forteresse, elle vit la foule des vivants libérés dont la joie avait été de bien courte durée. L’humain-elfique avait réussi à mobiliser leur attention, et commençait à les organiser, partageant sa vision du futur, et de tout ce qui restait à faire.
Il fallait l’aider, le conforter en ce rôle, et aussi rendre courage à ceux que les sbires de la Reine Noire n’avaient pas pu massacrer…
Se rapprochant de Rivebise, elle répondit à l'appel du rouquin barbu :
« - Oui ! Ecoutez notre héros : Tanis, "Entre-deux-mondes", qui nous guidera pour échapper à l’armée du sud coincée pour les jours à venir derrière ces portes, et pour éviter de rencontrer l’armée du nord qui va envahir Qualinost, que nos alliés elfes vont tenter de contenir. Que les hommes et les femmes habiles aillent se mettre à la disposition de notre Maître archer, pourfendeur de dragons… il lui faudra sélectionner les meilleurs tireurs pour couvrir notre exode !
Peuples de Krynn, vous n’êtes plus seuls !
Elistan aujourd’hui a trouvé la vraie Foi, et est devenu premier prêtre de Paladine en cette ère de Désespérance, signe que les Dieux nous ont accordé leur protection !
Moi, Lunedor, oracle de Mishakal, je les aiderai à vous guider, en partageant la sagesse qui m’a été confiée par la Dame Guérisseuse elle-même…
mais auparavant, je dois retrouver… parmi les peuples des Plaines…
où est passé le mien !?!  »

Brandissant les disques de Mishakal, au côté de Rivebise, elle se dressa orgueilleusement… sur son tas de gravats.
Et la fière princesse retrouva toute l’énergie dont elle savait si bien user au cœur de la bataille, pour interpeller les siens :
Clic-droit et ouvrir nouvel onglet
«  Arrowthorn était mon père.
Il est mort plein de courage.
De la main du Minable laquais des Vers :
A quoi sert tant de force, et tant de rage ?
Regardez leur stupide armée :
Bloquée de l´autre côté,
Par quelques compagnons valeureux
Guidés par la Foi des vrais Dieux !
Puissance brute ne sert à rien,
Sans guide pour montrer le chemin !
Que les morts reposent en paix en nos terres en ruine :
Sans répéter leur erreur, à nous de défendre Krynn !
Mon père, Arrowthorn, m’a donné la vie… et me l’a repris.
Ce n’est pas grâce à lui que je suis aujourd’hui, ici.
Si les vrais dieux me l’ont rendue…
C’est dans un autre but
Que rechercher parmi vous,
Ce qu’il reste des Que Shu.
Je ne me déroberai pas à leur volonté,
Mais d’abord : qu’éclate la Vérité !
Rivebise est mon aimé: c’est pour cela qu’il a accepté la quête impossible, imposée par mon père, l’envoyant rapporter preuve d’existence des anciens dieux. Et quand il eut réussi à arracher Don d’Azur aux ailes noires, c’est par la Grâce de la Dame Bleue qu’il a survécu…
C’était artefact ancien, symbole de Vie, porteur de puissance divine de guérison !
Qui, ici, a su reconnaître ce signe ? Je ne vois autour de moi que d’incrédules païens…
Qui, ici, eut mérité de porter ce Don des dieux, plus que Rivebise, le Premier Croyant des Que Shu ?
Je suis Lunedor, princesse Que Shu, et j’étais fière de mon peuple, jusqu’au jour où il disparut…
Car jamais, nul ne croira que ce sont les vaillants guerriers et les dignes femmes de mon peuple qui ont voulu ensevelir le miracle rapporté, assassiner le Premier Croyant, suivant là un injuste caprice de leur Sachem parjure !!!
Ce jour là, mon peuple a disparu dans l’infamie de cette fosse maudite, où il a voulu massacrer et empierrer la Vérité !
Ce jour là, alors que les dieux de Bien avaient fait l’honneur aux Que Shu de leur accorder leur Premier Don, ce jour là, mon peuple disparut en se détournant de la Foi révélée…
Qu´il ne se plaigne pas aujourd´hui : il avait rejeté la Justice et le Don ! Qu´il ne s´étonne pas d’avoir récolté massacre et dévastation… Croyait-il donc qu’en ce retour des dieux sur les Plaines de Krynn, on pouvait parjurer et assassiner sans tomber aussitôt sous la coupe du sbire de la Dévoreuse, Reine des Ténèbres et de ses écailleux servants ?
Je suis Lunedor, princesse Que Shu, promise maintenant à leur Premier Croyant, Rivebise…
Sommes-nous les deux derniers Que Shu ? Non ! Nous ne pouvons croire cela !
Nous cherchons maintenant ceux de notre peuple parmi les gens des Plaines, fiers et vaillants :
Ceux qui combleront à jamais cette fosse d’infamie, pour ne plus jamais massacrer l’un des leurs…
Ceux qui montreront au monde que nos Plaines ne sont pas terrain de chasse pour viles engeances de gobelins, draconiens et autres bestiales créatures…
Ceux qui écouteront leurs anciens quand Justice devra être rendue, quand Voie devra être trouvée, au lieu de se laisser aller à la cruauté, aveuglés comme guerriers enragés…
Ceux qui reconnaîtront leur frère comme leur sœur en alliés, de même valeur, leurs aînés et leurs sages comme guides avisés, et qui agiront ensemble en étincelant exemple pour l’humanité…
Et quand j’aurai retrouvé notre peuple, je me présenterai à lui, pour l’aider à rouvrir les yeux, à relever la tête, à implorer les dieux, à retrouver la Foi, sa puissance et sa juste Voie…
Je suis Lunedor, oracle de Mishakal, et moi aussi, j’avoue que je m’étais fourvoyée.
J’entendais les esprits anciens et je ne comprenais pas ce qu’ils me demandaient :
J’étais sourde et stupide, et n’avais pas encore appris à écouter,
N’ayant pas encore retrouvé la sagesse passée,
La sagesse de nos anciens, qui crient autour de nous :
Ecoutez-les, sentez-les comme savait le faire le moindre Que Shu !
Sentez la terre sous vos pieds,
Ecoutez dans les plaines l’herbe séchée,
Respirez l’air et le vent qui vous sont prêtés,
Goûtez la dernière eau qui s’enfuit des ruisseaux asséchés !
Et relayez mes paroles autour de vous,
Répétez les, jusqu’à retrouver les Que Shu :
Quand ils retrouveront la force de la terre qui les accueille, les masque à leurs ennemis et les enracine dans nos plaines,
Qu’ils auront comme herbe sèche plié et disparu sous l’avancée grossière des armées bestiales, pour reparaître plus drue au printemps qui suivra,
Qu’ils auront retrouvé et suivi le vent porteur de vie pour échapper aux puants humanoïdes, et pour crever les sombres ailes de cuir de leurs flèches emplumées,
Qu’ils auront comme l’eau précieuse su se cacher sous le souffle brûlant de la guerre, pour mieux resurgir à la première pluie, et noyer les troupes ennemies.
Alors, j’implorerai, les vrais dieux pour qu’ils leur pardonnent, s’ils veulent bien m’écouter…
Je leur rappellerai que moi aussi je m’étais trompée,
Je leur expliquerai que mon peuple s’était fourvoyé,
Je leur consacrerai ma vie pour qu’il soit pardonné
A tous et à chacun, que la vraie Foi soit retrouvée !
Et pendant que les Dieux écouteront,
Peut être que mon peuple réapparaîtra…
Alors, je me montrerai aux Que Shu, au bras de Rivebise…
Et je leur demanderai de bénir notre union,
Pour que leur soit accordé le pardon.
Ainsi, nous accepterons de les accompagner,
Qu’ils soient à nouveau guidés !  »

.... allez.... allez.... mes petits... allez réchauffer leurs cœurs qu´il retrouvent courage et fierté...
Et sous le regard d'azur intense se déversèrent en tous sens les malicieux esprits de vie, tandis que Lunedor prenait fièrement le bras de son aimé pour y poser le sien.

Modifié par un utilisateur mercredi 1 février 2017 23:45:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#24 Envoyé le : mercredi 8 janvier 2014 17:42:49(UTC)
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Gilthanas

Lors du discours improvisé de Tanis, toujours aussi retentissant et pressant comme à son habitude, Gilthanas ne put s'empêcher de s'autoriser un petit sourire : « A l´heure qu´il est, ce vieux brigand doit être en train de rassembler les lambeaux épars de son "majestueux" ost de bataille. Nous ne risquons pas de le voir paraître dans les moments à venir. Avec la défaite retentissante que nous venons de lui infliger, il se repliera dans ses pénates ombreuses et ne fera pas l´erreur stratégique de nous confronter sans son armée et sa horde de laquais sifflants et serviles...
Il n´en faut pas moins nous hâter pour précéder sa horde avide de pillages et de massacres. »
conclut-il, d'un ton légèrement solennel qui laissait transparaître son noble lignage.
Et, pendant l’impressionnante harangue de Lunedor, l'elfe se réjouit de ne pas être de ceux qui étaient admonestés aussi vertement par la prêtresse (et princesse) Que Shu. Il ne doutait maintenant plus que le charisme et la prestance qui l'auréolaient étaient de nature divine, et pourtant si humaine en même temps...
Constatant avec bonheur le poids familier de son grimoire antique aux pages ligneuses et à la reliure végétale dans sa besace, il se tourna vers le bien étrange mage escorté de la petite servante qui s'était jointe à leur équipée (tout en fouillant inconsciemment la cour de Pak-Tharkas, étonné de ne plus entendre sa sœur donner de la voix comme une poissonnière) :
«  Si vous vous sentez encore impotent et incapable de suivre une marche forcée de cette envergure, je peux peut-être faire quelque chose pour vous... de même que vous épauler si l´envie vous prend d´inspecter de vos sens magiques la forteresse...  »

Raistlin

Le mage, qui commençait à se sentir un peux mieux, tourna la tête vers Gilthanas. Il avait les sourcils légèrement froncés ainsi qu'un léger rictus qui pourrait presque être un sourire; l'elfe était à contre jour, et avoir les pommettes qui reflètent la lumière a tendance à vous laisser facilement ébloui.
«  Les vieux qui aident les jeunes à marcher… on aura tout vu. Une béquille de plus pourrait être appréciable il est vrai. D´autant que si je trouve des choses intéressantes, il faudra bien les porter. Malgré votre âge la force de la jeunesse est dans vos muscles grâce à la bénédiction elfique; les miens ont tout perdu en faveur de mon esprit. Mon très cher frère va être occupé, et je le sens d´humeur chafouine; d´autant plus si c´est pour me regarder exercer mon art. Vous pourrez ainsi me parler de la manière dont vous autres apprenez et pratiquez la magie en Qualinost. J´ai beaucoup lu sur le sujet, mais les témoignages de première main sont toujours intéressants.  »
Enfin reposé, il se redressa, s'aidant de son bâton. Il regarda aux alentours ; scrutant la foule.
«  Bon, le temps que tout s´organise, que tout le monde trouve sa place et que les provisions soient rassemblées, ça devrait nous laisser une vingtaine de minutes je pense. Essayons de trouver s´il y a ici quelques artefacts qui pourraient nous aider dans notre quête…  »
Il examina les bâtiment un par un, cherchant lequel serait le plus prometteur.
«  Commençons par celui-ci, il me semble approprié, et nous n´avons pas le temps de fouiller toute la citadelle.  » Le mage se mit en marche, à pas lent d'abord, puis plus assuré à mesure que ses muscles se ré-habituaient à l'effort.

Tanis

Avant que le gros des civils ne quittent les lieux, Tanis questionna les femmes en cherchant celles qui travaillaient dans les cuisines, cherchant à localiser les réserves de nourriture de la forteresse. Une fois l'information obtenue, il rassembla les quelques volontaires qui s'étaient proposés pour l'aider à fouiller la citadelle:
«  Nous allons faire deux groupes. Le premier sera dirigé par Raistlin et Gilthanas... Et Tass. Vous chercherez essentiellement des armes ou des objets magiques pouvant nous aider à combattre les draconiens. Même des armes de qualité moyenne serviront à armer les hommes de Haven et les combattants des Plaines !
De notre côté, avec Caramon, nous irons vers les réserves de nourriture, afin d´éviter de devoir chasser et perdre du temps de marche durant la journée !  »

Il fit signe aux hommes de se séparer en deux groupes à peu près égaux, avant de partir vers l'objectif qu'il s'était fixé.
Tout en expliquant à "ses hommes" la façon dont ils allaient progresser, son regard s'attarda sur Laurana, qui restait bien silencieuse depuis l'éboulement.

Raistlin

Le mage s'arrêta lorsque Tanis prit la parole. Il écouta le demi-elfe organiser le mouvement.
Judicieuse intervention… Tu fais un bon chef, Tanis, à n´en point douter. Transformer les initiatives personnelles en mouvements programmés et ordonnés, comme si l´idée venait de toi ; le tout en étant sûr que nous le suivrons vite et sans le remettre en question sachant que c´était notre intention ; sachant également qui s´y joindrait naturellement… Bien senti, c´est certain ; et finement joué. Tu es tissé de la bonne fibre.
Il regarda son vieil ami d'un air malicieux, à mi-chemin entre un air réprobateur et un assentiment bienveillant. Raistlin sourit pour lui même en secouant la tête. Il attendit que le groupe se forme à la suite du prince elfe et lui-même, et reprit sa marche. Les gens qui les suivaient n'étaient pas de la même trempe que lui, ou même que ses compagnons, mais c'était autant de bras, d'yeux et d'oreilles. Peut-être allaient-ils pouvoir se rendre utile.
Pendant son cheminement, il s'adressa à ceux qui le suivaient - il n'incluait visiblement ni Gilthanas ni Tass', si celui ci avait suivi - sans se retourner :
« Ce n´est point de vivres ou de matériel dont nous partons à la recherche, vous avez entendu Tanis. Nous cherchons les caches spéciales de l´armée des ténèbres. Là où ils pourraient cacher des objets d´excellente facture ou magique. Voire des possessions monétaires. C´est autant de plus dans notre camp, et autant de moins dans le leur. Cherchez les courants d´air qui n´ont rien à faire là, les pierres anormalement descellées, les angles de mur étranges ou les cloisons et planchers qui sonnent creux. Si vous voyez des bas-reliefs – ce sont des sculptures dans les murs, des fresques ou ce genre de chose - ou une statue qui vous paraît étrange, prévenez-moi.  »
Et il continua d'avancer, attentif aux détails qui pourraient être annonciateurs de quelques trouvailles, faisant autant confiance en ses sens magiques qu'en ceux, très spéciaux, de Gilthanas, et à l'attirance naturelle qu'avait le kender pour tout ce qui pouvait avoir une utilité, de la valeur... ou un potentiel comique.

Flint

Maître Forgefeu était resté relativement en retrait tandis que s'organisait la longue cohorte des réfugiés. A vrai dire, jusqu'à l'intervention de Tanis qui prenait les choses en main, il s'était senti assez inutile, se contentant d'examiner le système de défense de la forteresse avec un air de connaisseur. Il alla s'approcher des blocs rocheux tombés à terre, les inspecta, regarda si par hasard il ne pouvait pas distinguer le mécanisme au plafond... Un sifflement s'échappa alors de ses lèvres :
«  Hum ! Y´a pas à dire, c´est de la bonne caillasse, ça !  »
Il n'était cependant pas question de repos. Tout à ses admirations architecturales, le nain restait conscient de l'urgence de la situation. Les armées draconiennes, elles, ne pourraient peut-être pas passer, mais les dragons n'auraient pas ce genre de difficultés. Se mettre en route devenait la priorité, et s'il fallait s'encombrer de réfugiés, tant pis, on s'en encombrerait. Le nain n'allait pas laisser tomber ces braves gens.
Cependant, le plan de Tanis le mettait mal à l'aise, non parce qu'il comportait quelque faille celée, quelque vice de raisonnement insidieux. Non, s'il était mal construit, c'était qu'il supposait que le nain se trouvât en contact à la fois de son ami Tass, mais aussi de ces canailles de magiciens - dont un elfe de surcroît - dont la morgue devenait d'heure en heure de plus en plus insoutenable. Evidemment, Flint aurait pu aller se réfugier aux cuisines et faire dans le transport de vivres, mais le nain, quoique fin gourmet, n'y voyait guère une activité en laquelle il pût apporter une compétence particulière. Tandis que la maçonnerie...
«  Ca, c´est mon rayon ! Hum !  » Il y voyait une sorte de défi amical : vieille tactique naine contre tricherie magique. S'il y avait quelque chose à trouver dans ces vieilles murailles, foi de nain, il la trouverait ! En cet instant, le nain semblait avoir oublié son début de cataracte qui rendait assez présomptueuses ses prétentions.

Après avoir soufflé quelques instants, Raistlin récupéra de la fatigue et de l'épuisement qui avaient envahis son corps fragile.

Le demi-elfe prit la parole et le petit millier de personnes qui avait rempli la cour derrière les murailles de Pax Tharkas l'écouta attentivement. Plusieurs acquiescèrent en voyant Elistan pas loin de Tanis, et chacun comprit que le danger immédiat auquel il fallait survivre était derrière les murailles.
Sturm se mit donc à la tête de la colonne des réfugiés les plus faibles, tandis qu'une cinquantaine d'hommes s'était avancée pour aider à défendre ou fouiller la forteresse et ramener des vivres aux femmes et enfants.

Mais avant que qui que ce soit se mette réellement en route, Lunedor prit à son tour la parole.
Son discours suscita à la fois l'encouragement, l'indécision et la crainte dans la foule des réfugiés. Et en particulier chez les gens des Plaines qui ne comprenaient que trop bien ce qui s'était passé - les différentes tribus ayant des coutumes assez similaires. Heureusement, la fin s'ouvrit sur une promesse de pardon, un symbole d'espoir, l'union mystique de deux êtres vivants pour perpétuer la vie sur Krynn : un mariage ! Certes le lieu ne s'y prêtait point dans l'immédiat, mais plusieurs membres de la tribu osèrent s'approcher l'un après l'autre, inclinant la tête et marquant par des «  Oui !  » et des poings au torse, leur assentiment à cette idée. Puis, une fois marqué leur accord, il se détournèrent l'un après l'autre afin de, pour les uns, prendre la route vers les montagnes et le Thorbardin, et pour les autres la fouille et la défense à l'arrière de la colonne.

L'équipe de Tanis et Caramon récupéra trois chariots remplis avec nourriture, couvertures, vêtements chauds et autres articles de première nécessité.

L'autre groupe occupé à chercher les objets magiques découvrit le squelette d'un elfe caché derrière les lingots d'or dans la pièce secrète d'où Tass' avait ramené quelques lingots juste à côté de l'immense chaîne. Tout son équipement irradiait de magie, et la raison de sa présence là était un mystère. Dans la forteresse, un des hobgobelins portait des bracelets magiques. Il avait sans doute été abattu par un des anciens prisonniers. L'armurerie possédait suffisamment d'armes et d'armures pour équiper tous les hommes en âge de se battre avec des armures de cuir, de maille et des épées longues ou courtes. Il y avait également des arbalètes et des carreaux ainsi que des arcs et des flèches.

Le maître du fer dégotta une armure dans une vieille armurerie oubliée et quasi vide, cachée sous une vieille couverture pourrie. C'était une armure à plaque en mithral dont le brillant avait disparu, mais pas la résistance...

À l'étage d'une des deux tours se trouvait une très vieille et très grande tapisserie racontant la construction commune de Pax Tharkas par les nains et les elfes. Les tapisseries suivantes contaient la suite. Des dragons attaquèrent la forteresse, et une pluie de feu, de froid, d'acide et d'éclairs s'abattirent sur ses murs. Les défenseurs elfes et nains semblaient s'effondrer sous les coups de ces reptiles géants. Ils étaient de moins en moins nombreux, jusqu'à ce que la zone semble totalement aux griffes des dragons. C'est alors qu'apparurent des guerriers courageux utilisant des longues et fines armes brillantes et argentées, et lentement, au prix de nombreuses vies, la forteresse fut reprise. Du sang coulait le long du mur, autant celui des défenseurs que celui des dragons transpercés par ces armes magnifiques. Et le ciel était vide... La suite présentait des humains en haut des remparts, la plupart des chefs en pose héroïque après les combats. Puis les murs suivants étaient vides, et plus loin dans un coin, un petit tas noir laissait deviner quel avait été le destin de la suite de l'histoire... Sans doute brulée par les draconiens. Était ce prémonitoire ?

Tika

L’accès de fureur de Caramon la surprit tant qu’elle ne put rien faire d’autre que se retourner devant lui, bouche bée et tremblante, ses doigts se crispant sur le chapeau de Fizban. Elle posa sur le géant de grands yeux arrondis et étonnés.
«  Que.. ? Non… moi .. ? Mais…pourquoi ?  », avait-elle réussi à balbutier, incapable de mettre des mots sur sa pensée tant le souffle rageur fut aussi inattendu que violent. Moi, l’apprentie de Raistlin ? Quelle idée ? J’en serais bien incapable…quelle mouche l’a donc piqué ???
Interdite, elle n’avait pu que porter un humide regard interrogateur au plus frêle des jumeaux alors que le guerrier s’en retournait déjà, porté vers d’autres intérêts par la harangue du demi-elfe…
Les groupes s’organisaient et, sans vraiment s’en rendre compte, la jeune femme avait suivi celui des mages et des rassurants - pour des raisons totalement opposées - Tasselhoff et Flint Forgefeu.
À mesure qu’ils avançaient, l’incompréhension se mua en colère vis-à-vis du jeune guerrier. «  Qu’il aille se faire pendre ! Pour se prend-il ? Mon père ? J’en ai plus depuis longtemps, et je ne laisserai pas un crétin me dire ce que je dois ou pas faire !  », maugréa-t'elle à mi-voix alors qu’ils venaient de découvrir le squelette bardé de son armure, sans vraiment prendre garde à ce qu’ils découvraient. «  Et puis, d’façon, j’connais déjà quelque tours de passe-passe, ne lui en déplaise… »
Marmonner ainsi lui faisait du bien, visiblement. Cela lui permettait d’oublier l’horreur des dernières heures et raffermissait son esprit sur des choses plus concrètes et immédiates que les grandes visions de Lunedor ou Tanis. «  S’il veut, il peut bien déclarer sa flamme à Tanis, j’en ai rien à fiche !!  » Son sourire revint, plus naturel que ceux suivant l’éboulement.
Alors seulement elle fut plus disposée à prendre part à la mission qui leur avait été confiée avant de quitter cette maudite forteresse.

Laurana

L'éboulement les avait sauvés de l'armée draconienne qui se pressait précédemment aux portes de Pax Tharkas. Crachant la poussière qui avait envahi sa bouche et ses poumons, la princesse resta un instant interdite, l'adrénaline et l'excitation liées au combat étaient retombées. Rangeant son épée et passant son bouclier dans le dos, la jeune elfe passa parmi les courageux qui avaient osé les rejoindre pour défendre la porte contre les forces de Verminaard.
Elle accorda à chacun un regard, une parole réconfortante, quelque chose qui leur ferait sentir qu'ils avaient fait le bon choix en venant mettre leur vie en danger pour sauver d'autres qu'eux-même. La princesse du Qualinesti s'avança pour s'adresser à voix basse aux hommes qui l'entouraient.
(Message secret pour Maître Jeudi)
(Message secret pour Tika)
(Message secret pour Laurana)

Modifié par un utilisateur mercredi 15 janvier 2014 00:45:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#25 Envoyé le : mercredi 8 janvier 2014 19:02:23(UTC)
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Elistan

Encore sous le choc à cause des nouveaux pouvoirs que les Dieux lui avaient donnés, Elistan n'avait pas été très proactif durant le combat.
Celui-ci s'acheva par un terrible effondrement, apparemment provoqué par une partie de l'étrange troupe rencontrée plus tôt.
Était-ce ça leur plan depuis le début ? Séparer les prisonniers de leurs geôliers en détruisant la muraille, leur permettant ainsi de s´évader ? C´était une idée totalement folle et extrêmement dangereuse ! Et en plus, cela avait marché...

Totalement abasourdi par les événements actuels, le prêtre - tel était le titre que l'on venait de lui donner - s'approcha, quelque peu hésitant, de la fougueuse oratrice :
«  Dame Lunedor, je vous serai éternellement reconnaissant de m´avoir appris la vérité et de m´avoir ouvert les yeux. Vous m´avez permis de recouvrer la Foi que je pensais avoir perdue.
Vous venez de m´appeler "premier prêtre de Paladine" et, au vu de ce médaillon, cela doit être le cas.
Cependant ... Je ne comprends pas les tenants et aboutissants de tout ceci, et encore moins pourquoi les Dieux m´ont choisi... même si, je sais que je peux vous être utile. Ou plutôt, je le sens...
Pardonnez-moi si mes paroles semblent un peu brouillonnes. Je ne saurai vous dire pourquoi, mais quelque chose au fond de mon âme me dit que vous êtes, tous, le seul espoir pour moi et mon peuple. Que dis-je ?, pour tous les peuples de Krynn ! J´en ai l´intime conviction. »

Tout le monde autour de lui semblait s'affairer, de manière plus ou moins ordonnée. Ne sachant trop vers qui se tourner, il prit une grande inspiration et s'adressa aux sauveurs de Pax Tharkas. Ou du moins à ceux qui pourraient l'entendre :
«  Je ne sais dire si je pourrai vraiment vous être utile, mais je ne peux me permettre de rester à ne rien faire. Je crois que, grâce à vous, je pourrai réussir là où j´ai échoué dans mon rôle de Questeur.
Ainsi, je vous le demande, permettez-moi de joindre mes forces aux vôtres !  »

Les paroles de l'homme étaient pleines d'une grande sincérité. Pour la première fois de sa vie, Elistan ne savait pas où était sa place. Mais il avait le sentiment qu'être avec ce groupe, assez hétéroclite, lui permettrait d'obtenir une réponse à ses questions.

Laurana

La jeune elfe avala sa salive pour dissiper la boule qui s'était formée dans sa gorge à l'idée de devoir annoncer la mort de l'homme. Quelle lâche je fais... je suis soulagée à l´idée que ça ne soit pas pour tout de suite.
Elle acquiesça de la tête. «  Doréan de Haven... d´accord...  » elle se hissa sur la pointe des pieds pour désigner de la main Tanis qui était en train d'organiser la retraite de Pax Tharkas. «  J´ai deux ou trois choses à lui dire. » Revenant aux hommes elle leur sourit. «  Il va falloir encadrer et protéger la colonne de réfugiés... que ceux d´entre vous qui veulent se rendre utile viennent me voir, je leur trouverai quelque chose à faire.  »
Son regard émeraude dévisagea sans ciller les hommes qui la dépassaient d'une tête. Elle les remercia d'un signe de la tête avant de leur faire signe d'y aller. « Allez rassurer vos familles... et si vous me cherchez demandez Laurana, princesse du Qualinesti, mes compagnons sauront la plupart du temps où je me trouve. Encore merci à vous. »

Elle s'en fut ensuite d'un pas décidé en direction du demi-elfe. Le voyant descendre de son estrade improvisée elle l'attrapa au vol.
L'océan vert de ses yeux le dévisagea. «  Excellent sens de l´organisation, j´en reste pantoise  » dit-elle d'un ton neutre. Elle désigna de la tête les anciens prisonniers qui se dispersaient. «  Si tu comptes armer tous ces gens il va falloir s´organiser...  » Les mains sur les hanches, elle se redressa autant qu'elle le put, juste pour ne pas paraître trop petite à côté du demi-elfe.
«  Je compte m´en charger, quelque chose à redire ? » ajouta-t-elle avec une pointe de défi dans la voix.

Rivebise

Autour de lui, les écailleux semblaient paniqués et de puissant crissements lui agressaient les oreilles. Le géant chercha l’origine de toute cette panique et il finit par lever les yeux au plafond. Juste à temps pour éviter une grosse pierre qui tombait non loin de lui ! Rivebise comprit enfin. Dû à sa nouvelle taille, le guerrier Que-Shu n’avait presque pas senti les vibrations du sol. Certes des fourmis lui parcouraient intensément les jambes mais il n’avait pas fait le lien, mettant la faute sur la magie.
Puis, le colosse grimaça, se rendant compte qu’il était très près des chutes de débris et que, s’il ne voulait pas finir écraser comme ces draconiens, il devait faire vite. Il se précipita donc vers l’arrière pour échapper à l’effondrement sans toutefois pouvoir effacer un sourire sadique devant la mort de tant de membres de cette race qu’il détestait tant.
La poussière finit par redescendre et Rivebise put constater qu’il était sain et sauf. Chaque partie de son corps semblait bien se porter. Sans réfléchir, il en remercia la déesse. Celle qui l’avait ramené d’entre les morts et qui lui avait offert son bâton. Celle qui l’avait sauvé tant de fois par l’intermédiaire de sa prêtresse. Celle qui l’avait soutenue lors de cette fin de combat.
Encore nimbé de cette douce aura bleuté, l’homme regarda le champ de bataille. Ce n’était pas beau à voir remarqua-t-il en grimaçant mais heureusement tous ses compagnons semblaient en bonne santé. De toute façon, Lunedor accourait déjà. Il regardait les gens euphoriques autour de lui quelque peu déçu. L’homme des plaines ne partageait pas leur joie. Certes il était heureux que tout ceci soit fini et que ces compagnons soient bien portants mais s'ils avaient peut-être gagné la bataille, il n'en était pas autant de la guerre.
Le Ver Minable courrait toujours et ce dernier avait réussi à le mettre par terre en quelques secondes à peine. Donc, pour le Que Shu le prix de la victoire était élevé. Certes, il y avait tout de même de bons côtés, il s’était rapproché de la déesse. Cette dernière pensée allégea quelque peu le poids sur ses épaules mais il ne l’extériorisa pas. Et puis de toute façon, Rivebise n’était pas un homme spécialement extraverti.

Soudain, le guerrier se figea car devant lui, les gens des Plaines sortaient, nombreux, de la forteresse. Ces même gens qui l’avaient exilé. Une vieille blessure s’ouvrit en lui et le géant tomba à genoux. Sa chute fit un vacarme ; géant comme il l’était. Il reconnaissait de nombreux visages et nombreux étaient ceux qui l’avaient dévisagé auparavant, et, même aujourd’hui, la situation ne semblait guère avoir changé.
L’homme redoutait le regard de plusieurs mais un regard en particulier le faisait frémir. Celui d’Arrowthorn, son chef, le père de Lunedor. Il ne savait ce qui pouvait bien lui être arrivé, peut-être faisait-il partie de ce groupe après tout. Et peut-être que certains d’entre eux lui avaient jeté des pierres pour le lapider. Tant de sentiments conflictuels tenaillaient l’esprit et le corps du Que Shu. Devait-il être heureux de retrouver son peuple ou attrister pour les morts ? Devait-il être en colère envers ces gens ou bien leur pardonner leur sottise ?
Rivebise ne savait que répondre. Il pensait avoir fait le point sur cet évènement qui avait marqué sa vie à jamais mais se retrouver devant son peuple lui prouvait que cette blessure n’avait jamais cicatrisé complètement. Voyant sa douce se précipiter à ses côtés, l’homme se releva mais sans plus. Trop occupée, Lunedor ne remarqua pas que le regard de son homme se portait bien plus loin que Pax Tharkas.
Il était tout simplement figé. Impossible de prononcer ne serait-ce qu’un son. La scène lui paraissait presque irréelle. Tandis que ces compagnons s’affairaient à droite et à gauche, lui était tout simplement debout, immobile devant cette foule qui était son peuple ; ses amis, ses ennemis, ses compagnons, ses voisins, son code d’honneur, ses coutumes, son chez lui. Ces gens représentaient tant pour lui et il semblait l’avoir oublié depuis de trop nombreuses années.
Les paroles de la vielle femme le glacèrent le cœur et une image atroce lui traversa l’esprit.
Il était enchainé au sol et une ombre immense le surplombait. Seul le bâton de la déesse le séparait de ce monstre d’ombre et de ténèbres. Cet être perfide voulait le bâton, le voulait lui, mais heureusement la déesse était là pour lui ; une lumière bleue persistait. Rivebise finissait par détruire les chaines et il se mettait à courir du mieux qu’il pouvait pour échapper à ce monstre. Puis, Lunedor arrivait et le couple disparaissait dans un éclair bleuté. Toutefois le monstre ne s’était pas arrêté là et il avait détruit sa tribu pour se venger. C’était de sa faute à lui !
Ceci lui donna un coup si fort au cœur que les larmes lui vinrent aux yeux. L’armoire à glace fondait comme la neige sous un soleil de midi. Il fit trois pas mais s’arrêta car chaque pas lui était soudainement rendu trop lourd. La déesse semblait l’avoir abandonné et toute vitalité aussi.
Alors que tout semblait perdu, le discours de Tanis vint lui fouetter le sang. Il maudit sa faiblesse et tenta de se relever dignement. Il y arriva plus ou moins, tout en constatant que le sort de Raistlin ne semblait plus faire effet. Son regard, embrumé par ses larmes, se tourna vers le demi-elfe et le courage lui revint.
Il n’avait pas le temps pour se laisser aller à de si sentimentaux étalages. Il devait être fort devant son peuple s’il voulait retrouver leur confiance. En plus, Tanis venait de le désigner comme un meneur. Résolu, il voulut s’avancer pour combattre sa peur et chasser sa tristesse. Il n’était pas un faible ! Bien qu’il tentait de s’auto-convaincre plus qu’autre chose, Rivebise réussit à se remettre sur pied. Déjà Lunedor prenait les devants. Il n’avait plus le choix, il devait suivre et être fort. Du coin de l’œil, il remarqua Tass s’approcher et il ne put s’empêcher un rictus nerveux, après tout le petit être était très contagieux ; ce qui lui donna un peu plus de courage pour affronter son peuple. Avec un soupir, il hocha la tête en direction de Tanis et se joignit à Lunedor.

Lorsque cette dernière brandit les disques, Rivebise ne put s’empêcher de lever le bras pour tendre à son tour la marque de puissance de sa déesse. Comme mu par une énergie nouvelle, il se tint aux côtés de sa douce fiancée, tenant dans sa main les disques. En y mettant tout l’amour qu’il portait à sa femme, il tentait de le redistribuer dans son image pour qu’il paraisse fort et droit devant ce peuple qui était sien. Tous ces gens qu’il devrait mener à présent ; il le sentait.
Ému par le discours de Lunedor, il se tint fièrement à ses côtés pendant un long moment avant de réagir.
Les paroles à son égard firent remonter son estime et il comprit qu’il avait raison de se tenir fièrement devant les siens. Qu’il n’avait nulle honte à craindre et qu’il devait leur pardonner. La déesse avait toujours été avec lui finalement et il s’en rendit compte. La joie devait vivre en lui plutôt que la tristesse. Toutes ses questions avaient enfin une réponse. Il savait à présent que son grand-père avait raison. Les anciens dieux avaient toujours été avec eux et ils l’étaient encore car devant lui brillait Mishakal.
Puis, son bras se posa délicatement sur le bras de son aimée, l’amour se transmit par ce contact tandis qu’il souriait, presque bêtement, les yeux étincelant comme des pierres précieuses. Ainsi se scellerait bientôt leur union. Elle et lui ; Lui et elle. Devant son peuple, devant les dieux. Une puissance nouvelle naissait aujourd’hui.
Devant les nombreux saluts, Rivebise répondit humblement comme s’il faisait partie du peuple. Il répondit autant à Lunedor qu’à chaque personne qui vint présenter leur accord. Lorsque les siens se dispersèrent, il ne prononça pas un mot mais se retourna plutôt vers Lunedor. Ses yeux pouvaient lui transmettre son amour et son remerciement profond plus que des paroles pouvaient le faire. Assurément, Lunedor l’avait encore sauvé.

Puis le nouveau prêtre arriva. Il brisa quelque peu le moment mais Rivebise ne lui en voulut guère. Il se retourna et lui sourit. D’un sourire franc et fier. La relation entre les deux hommes avait drôlement commencé, mais il lui avait sauvé la vie. Que pouvait-il demander de plus pour accorder sa confiance ? Sans lui, il ne serait peut-être pas debout à l’heure qu’il était pour vivre heureux aux côtés de sa fiancée. Il lui tendit le bras pour le serrer en disant :
«  Tu m’as sauvé et j’ai à présent une dette envers toi mais je t’en remercie. Pour moi, tu as déjà rejoint nos forces. Si les dieux t’on choisi, alors ta destinée l’est aussi et je crois bien qu’elle se trouve à nos côtés.  »

Après un moment de silence, attendant que les gens s’écartent un peu, ne voulant pas être le centre d’attention, Rivebise fit un geste qui le démangeait depuis longtemps. Il se pencha vers Lunedor et l’embrassa langoureusement et fougueusement. Pour lui, le temps venait de s’arrêter. Il ne profitait que du moment présent. Combien de temps passa, il ne le sut guère. Ces lèvres étaient trop agréables pour que l’on puisse compter sur quoi que se soit. Sans toutefois vraiment se décoller, l’homme susurra à l’oreille de sa femme :
«  Je t’aime, mon amour. J’ai eu si peur de te perdre mais cela n’arrivera plus. La déesse est en moi, je la sens. Elle est venue me visiter et je me souvins du bâton d’Azur. Elle est encore là, j’ai presque l’impression que je pourrais la toucher. Et, le cauchemar est parti, j’ai vu la vérité. Et dans cette vérité, je t’ai vue à mes côtés, pour l’éternité !  »

Sur ces mots, le Que Shu se recula légèrement mais il continua de tenir la main de sa tendre aimée. Son peuple s’occupait à présent et il aurait à lui parler, mais cela attendrait. À présent, ils devaient s’organiser et Tanis semblait bien s’en occuper. La fatigue lui revint et ses genoux fléchirent quelque peu. Rien de bien visible mais il se sentait tout de même épuisé.
Alors, il hésita sur la marche à suivre et s’en remit à Lunedor. La décision lui revenait à elle. Il se figea et attendit, restant silencieux devant tous ces gens qui les entouraient. Son esprit protecteur reprenait le dessus et chercha la menace autour de lui sans la trouver. Il resta tout de même vigilant, attendant décisions de l'oracle pour l'accompagner.

Gilthanas

Cite:
«  Les vieux qui aident les jeunes à marcher… on aura tout vu.  »
«  Votre corps semble avoir autant de maturité que votre esprit. » répondit-il sur le ton du badinage pour ne point froisser le mage invalide. Il continua en montrant Tika :
«  Je ne propose pas de vous servir de béquille, vous en avez déjà une charmante et bien-portante, mais plutôt de renforcer votre physique avec quelque sortilège, mais si préférez ne vous en remettre qu´à vous-même, je comprendrais...  »
Puis, alors que Raistlin coordonnait les recherches de cette foule pleine de volonté mais peu expérimentée, le prince elfe se sépara de la masse pour fouiller dans des endroits moins fréquentés où calme et quiétude faciliteraient ses recherches. Il caressa légèrement les cloisons, examina les ornements muraux et testa la sonorité du sol, le tout rapidement et efficacement, tout en augmentant ses sens déjà bien aiguisés d'une incantation bien prononcée.
Bredouille ou non, il rejoignit le groupe sa fouille terminée et vint en référer au kender malicieux (s'il ne s'était pas éclipsé quelque part pour quelque étrange raison incompréhensible à tout autre) et au frère du colosse.
(Message secret pour Gilthanas)[spoiler] Il n´y avait pas d´autres passages secrets à Pax Tharkas. Mais à l´intérieur d´une petite pièce abandonnée, la main de l´elfe glissa sur une pierre qui semblait amovible. On aurait pu croire que c´était le mortier qui lâchait, mais non, derrière se trouvait un petit creux dans lequel était entreposé une petite pierre rouge et bleue. Lorsque le prince la tint dans sa main quelques instants, elle se mit à voler jusqu´à hauteur du front. À partir de là, la sphère flottait dans les airs toujours à portée de Gilthanas, même s´il bougeait. En sa présence, l´elfe se sentait bien mieux concentré sur sa tâche...[/dit]

Tanis

Alors que Tanis organisait la fouille de la forteresse, il vit Laurana venir vers lui. Laissant Caramon partir devant avec leur équipe, il attendit que la princesse ne vienne une fois de plus lui expliquer ses quatre vérités. Après tout, le demi-elfe avait mérité sa colère, même s'il pensait avoir agi dans l'intérêt de la blonde jeune fille.
Les préoccupations de Laurana étaient cependant bien différentes, au moins en apparence, et Tanis en fut soulagé, même si une nouvelle ride d'inquiétude vint rapidement traverser le front du forestier.
«  Tu as toujours été douée pour coordonner les efforts de chacun, et tu l´as encore montré tout à l´heure pendant le combat... Par contre méfie-toi. Les humains nous voient comme des héros pour le moment, mais dès les premières difficultés, et dès que l´armée ennemie sera en vue, les vieilles animosités ressurgiront. Je suis bien placé pour le savoir. Leur méfiance envers les elfes ressurgira et on te jugera, toi, ou Gilthanas, et sans doute moi aussi, responsables de tous les problèmes que nous rencontrerons.  »
Le demi-elfe n'avait pas les talents d'orateurs de Laurana ou Lunedor, et il avait l'impression de faire passer le message inverse de celui qu'il voulait transmettre:
«  Ce que je veux dire, c´est que même si tu te charges d´organiser un peu le fonctionnement de tout ce bazar,  » Il engloba d'un mouvement de main les réfugiés en train de s'éloigner et les différents groupes qui s'activaient autours d'eux... «  Et je suis sûr que tu en es capable, mieux vaut donner l´impression que nos chefs sont humains, Lunedor, ou cet Elistan par exemple, et que nous agissons en leur nom... Pour éviter d´énerver les réfugiés qui verraient d´un mauvais oeil le fait d´être dirigé par des elfes...  »
Il attendit la réponse de Laurana, avant de rejoindre les hommes partis chercher des vivres.

Après avoir trouvé du ravitaillement pour quelques jours, Tanis donna le signal du départ, et tous remontèrent charger leurs trouvailles. Trois chariots furent remplis de nourriture, mais la meilleure nouvelle fut le retour du groupe des deux mages, qui ramena de quoi armer une bonne partie des réfugiés. Maintenant, la troupe de prisonniers en fuite avait une chance de se défendre en cas d'attaque ennemie.

Modifié par un utilisateur mercredi 8 janvier 2014 23:44:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#26 Envoyé le : mercredi 8 janvier 2014 19:41:44(UTC)
Rhajzad
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"Gilthanas" écrit:
«  Votre corps semble avoir autant de maturité que votre esprit. » répondit-il sur le ton du badinage pour ne point froisser le mage invalide. Il continua en montrant Tika : « Je ne propose pas de vous servir de béquille, vous en avez déjà une charmante et bien-portante, mais plutôt de renforcer votre physique avec quelque sortilège, mais si préférez ne vous en remettre qu´à vous-même, je comprendrais...  »

Raistlin

Raistlin garda le silence quelques secondes, ne relevant pas la maladroite flatterie, il était trop fatigué pour cela. Son corps n'était pas mature, il était invalide, diminué, un fardeau. Fardeau que devait traîner son esprit à la moindre occasion.
Il répondit néanmoins à la proposition de l'elfe.
«  Non merci. Ce ne serait que temporaire, et le remède serait pire que le mal. Me sentir valide pour quelques minutes… lorsque l´effet cesserait, ce serait encore pire. Comme si on vous soulageait pour quelques instants seulement d´une douleur sourde et persistante, vous auriez l´impression, à son retour, qu´elle serait plus puissante que jamais. Dès que j´aurais le temps, j´userais de magie plus… permanente pour pallier mes problèmes physiques, j´ai quelques idées en tête, mais n´ai pas le temps ni le calme nécessaire pour les mettre en application dans l´immédiat. Allons voir par là.  » Fit-il en apercevant un couloir qui l'intriguait. Rythmé au claquement de son bâton sur le sol, Raistlin continuait son exploration méthodique, prenant parfois quelques pauses pour se reposer ou prendre plus de temps pour examiner un élément qui l'intéressait.
"Tika" écrit:
« Grmbl Grmbl, ronchonne ronchonne bougonne bougonne  »

Le mage rouge ne put se retenir de sourire en entendant maugréer l'ancienne serveuse. Il la laissa râler tout son saoul – en matière de fiel à cracher, il s'y connaissait - avant de prendre la parole sans arrêter ses recherches. Il parlait de sa voix basse l'attention de la jeune fille, sur un ton monocorde, comme si ce qu'il disait ne provoquait en lui aucun sentiment particulier, mais que c'était un constat, une suite de faits.
«  Bienvenue dans ma vie. Tu vas certainement trouver cela sadique, mais je suis ravi que tu prennes ma place dans le besoin compulsif de Caramon à vouloir protéger et à penser savoir ce qui est le mieux pour ceux qui lui sont chers. Pendant toute ma vie, il a réagi exactement de cette manière là avec moi. Il va falloir t´y habituer dès maintenant. Il ne pense pas à mal… il a juste un avis souvent trop tranché, étriqué, et a en permanence peur de perdre ceux qui lui sont chers.
La magie a fait du mal à notre famille. C´est son étrange magie qui a tué notre mère… C´est la magie qui a affaibli encore un peu plus mon corps et a compliqué dramatiquement nos rapports ; avant j´étais sous son aile de manière permanente. Puis dans les tours de haute sorcellerie, où il n´était pas admis, je n´avais plus de protecteur, et ai du subir les quolibets, la jalousie, les mauvaises blagues, les tours pendables et autres rosseries des autres étudiants. J´ai été insulté, battu plus souvent qu´à mon compte… Sauf que grand frère Caramon n´était pas là pour venir punir ceux qui s´en prenaient à son petit frère maladif.
C´est dans ce terreau que mon esprit a pu grandir, à défaut de mon corps. Lorsque ma supériorité était évidente, lorsque mon avancée rapide dans les arts profanes a surpassé ceux des élèves plus vieux qui me tourmentaient, la mise à l´écart de la différence est devenue la crainte et la haine de la différence. Et ce fut presque pire.
Caramon a vu ce que cela faisait de moi, et il le supporta très mal. Pour lui c´est la magie la responsable ; il ne pousse pas le raisonnement plus loin. Il pense peut-être qu´il a failli à me protéger. Il pense que la magie va me tuer, corrompre mon âme jusqu´au bout des ongles ou que sais-je… Dans notre compagnie, nombreux sont ceux qui n´aiment pas la magie, qui n´aiment pas que je sois un mage, qui n´ont pas confiance en moi… Ho, très hypocritement ils profitent sans rechigner de ma magie en plein combat… Mais "ce n´est pas pareil"… Ou que sais-je encore. Bha ! Peut m´importe à vrai dire. Avec le pouvoir vient la solitude, j´imagine.
Tout cela pour dire : voilà pourquoi il a réagi de cette manière tout à l´heure. Par crainte et incompréhension. Il personnalise la magie et la rend responsable de ces maux. La rend responsable de tout. Oui, il "saura" toujours ce qu´il y a de mieux pour toi et ne manquera pas de te le dire. Oui, il sera souvent insupportable à te couver comme si tu étais une enfant. Mais ce n´est que l´expression de son amour et de ses craintes de voir les gens à qui il tient se perdre ou disparaître. Ainsi est Caramon Majere. Mon frère, qui m´aime autant qu´il me déteste. »

Il haussa les épaules, laissant à la jeune femme le temps de réfléchir à ce qu'il disait, et poursuivit les recherches.

Les résultats furent bons, et ils trouvèrent bien des choses qui leur seraient utiles, des armes, des artefacts magiques… tout cela en moins pour Verminaard, tout cela en plus pour eux.
Il resta plusieurs longues minutes à analyser les tapisseries qu'ils avaient trouvé, retenant les symboliques, les armoiries, les personnages et leurs armes, cherchant les sens cachés dans la composition, notant parfois des choses dans l'un de ses livres, voire schématisant un scène qui l'intriguait pour y revenir plus tard. Il aurait bien emporté ces merveilleuses pièces, mais il savait fort bien qu'entre ces trésors inestimables de savoir et d'histoire et quelques cruchons d'eau et du pain, le choix sera fait. Il nota pour lui-même l'emplacement de la pièce, se jurant de venir chercher ces pièces plus tard. Il les mémorisa du mieux qu'il put en attendant.
Enfin sorti, il fit la liste de ce qu'ils avaient trouvé, et s'installa dans un coin pour prendre du repos avant le départ.
Il essaierait de se trouver une place sur un chariot pour supporter le voyage. Jetant un regard à Pax tarkas, il repensait à Kitiara, échafaudant plan sur plan pour tenter d'aller la sauver, tous voués à l'échec dans son état actuel.
Nous ne t´abandonnons pas… En tout cas, je ne t´abandonnerais pas…
Il était temps de partir, et pour le mage rouge, d'essayer d'enfin se reposer correctement.

Laurana

Immobile, laissant le demi-elfe se débattre avec les idées qu'il voulait exprimer, Laurana attendit que celui-ci en ait terminé. « Je rajouterai que je suis une femme et que pour la plus grande partie de Krynn, je devrais me contenter de porter mes robes et de papillonner des yeux en prenant un air impressionné devant ces messieurs. » dit-elle d'une voix sèche. Son regard sauta brièvement de Tanis à la prêtresse de Mishakal. « Je comptais emprunter Rivebise à Lunedor afin qu´il me serve d´intermédiaire auprès des Que´Shu, Caramon également afin qu´il parle aux gens de Haven et de Solace. Cela devrait arrondir les angles. »
La jeune femme défit la savante coiffure que la Que'Shu lui avait faite avant d'aller à l'encontre de la dragonne. Ce faisant elle dévoila les deux oreilles pointues auparavant dissimulées par sa chevelure. « Par contre ne compte pas sur moi pour me laisser pousser la barbe et dissimuler mes origines. » Elle pencha légèrement la tête sur le côté et soutint le regard du demi-elfe. « Je suis fière de ce que je suis, de plus je préfère ne pas jouer un jeu de dupes qui pourrait me revenir en plein visage. »

« Tout est dit, il me semble. » Elle désigna leur chariot de la tête. « Je m´installerai ici pour recenser le nombre d´hommes en armes dont nous disposons et comment nous allons les équiper, envoie-moi quelqu´un si tu as quelque chose à me dire. »
Les lèvres pincées, la princesse elfe attendit quelques instants une éventuelle réaction de Tanis avant de faire demi-tour et de filer en direction de Lunedor.

Lunedor

Voilà...
Elle avait parlé aux siens.
Non pas comme paria, injustement condamnée, s'étant échappée en un exil salvateur mais honteux.
Elle était leur princesse. Au bras de leur Guide.
Et les siens les reconnurent, elle répondit à chacun, avec un clair sourire sous son regard d'azur, en un chaleureux pardon.
Les mots étaient inutiles, maintenant... et elle avait libéré ceux qui pesaient sur son coeur...
Oh... tout n'était pas réglé, bien sûr... et ce qui les attendait serait rien moins que facile.
Mais c'est avec allégresse qu'elle affronterait les épreuves au bras de son fiancé reconnu, leur place retrouvée au sein de ce qui restait des leurs...
Le babillage du malicieux kender lui remit les pieds sur terre, et en l'instant présent.
« Bien sûr, cousin Tass, laissez moi cette pesante et sombre masse. Elle encombrerait votre sac à merveilles, alors qu´il y en a tant qui doivent vous attendre dans les recoins de cette citadelle. Posez-là au sol... je vais voir quoi en faire... »
Et tandis que Rivebise remerciait Elistan, qui ne savait déjà plus où donner de la tête sous les interrogations et sollicitations empressées des siens, elle observa les petits esprits réagir à la présence de l'arme de destruction massive...
Alors Rivebise saisit ses épaules en ses mains puissantes, pour l'amener doucement contre lui, et l'embrassa... en public !
D'abord surprise, puis ravie... elle s'envola avec lui... avec volupté.
Oui, ils avaient le droit... et ils en avaient envie !...
Et... bon... faudrait attendre d'être mariés... mais ils pouvaient bien montrer qu'ils avaient hâte !

Ce n'est que quand ils durent reprendre haleine que leurs lèvres se séparèrent, tandis que leur corps s'épousaient encore... se dessoudant doucement.
Les mots qu'il susurra à son oreille montraient que, béni par la déesse, il avait enfin retrouvé mémoire perdue, en même temps que son honneur et sa place parmi les leurs...
De plus... il avait un petit sourire satisfait qui la fit frissonner d'aise et les yeux brillants d'azur sourirent tandis qu'elle répondit :
«  Dommage qu´il y ait tant à faire... et que nous ayons tant de courage, héros des Portes de Pax Tharkas !
On voit d´abord ce qu´on peut faire de ce vilain trophée... s´il n´est pas trop dangereux ?
Puis on va éviter les émeutes au transport de ravitaillement, car on a notre peuple à s´occuper, maintenant, mon Homme !  »


Tanis

Tanis acquiesca, sans relever l'acidité de sa dernière remarque :
«  Je sais que tu feras au mieux, je te fais confiance. »
Il rejoignit ensuite Caramon pour inspecter la forteresse. Il sentait son grand ami perturbé par la nouvelle proximité entre Tika et le frère du guerrier, sans trop savoir quoi faire.
« Ne t´en fais pas Caramon, Tika a toujours été passionée par les histoires fantastiques, les monstres, la magie... Tu te rappelles, quand vous étiez gosses, comme ses yeux brillaient quand nous vous racontions nos histoires avec Flint ? Toi tu t´enflammais quand on te parlait de nos combats avec les gobelins et les monstres des cavernes ? Et bien elle, c´était pareil avec les histoires de magie.
Ce n´est pas pour autant qu´elle va devenir magicienne ou je ne sais quoi ! C´est juste une lubie. Et quand bien même elle viendrait à apprendre quelques sortilèges, elle ne serait pas pour autant obligée de passer l´épreuve. Regarde Gilthanas, comme nombre d´elfe, il a appris les bases de la magie, mais n´a pas poussé son apprentissage plus loin. Peut être que Tika compte faire la même chose. Apprendre quelques tours utiles, rien de plus... »

Il laissa le colosse réfléchir à ce qu'il lui avait dit, et se plongea dans ses propres problèmes sentimentaux...
Une fois la fouille terminée, il se prépara à ordonner le départ, avant de se rappeler sa discussion avec Laurana. Il attendit que tous soit rassemblés pour ordonner le départ.

"Raistlin" écrit:
« Non merci. Ce ne serait que temporaire, et le remède serait pire que le mal. Me sentir valide pour quelques minutes… lorsque l´effet cesserait, ce serait encore pire. Comme si on vous soulageait pour quelques instant seulement d´une douleur sourde et persistante, vous auriez l´impression, à son retour, qu´elle serait plus puissante que jamais. Dès que j´aurais le temps, j´userais de magie plus… permanente pour pallier mes problèmes physiques, j´ai quelques idées en tête, mais n´ai pas le temps ni le calme nécessaire pour les mettre en application dans l´immédiat. Allons voir par là. »

Gilthanas

Le prince Gilthanas hocha la tête, respectant (et admirant un peu) la réponse du mage qui raisonnait avec sagesse aussi bien qu'il semblait manier les arcanes de l'intelligence. « Voilà une décision tout aussi pleine de maturité... »

Quelques instants plus tard, l'elfe revint se joindre au groupe, le visage radieux. Son regard semblait plus profond, et plus vif qu'à l'accoutumée - bien qu'il n'ait jamais eu des yeux vides d'intelligence ! - de même que son attitude plus attentive. Ce changement était toutefois subtil, et, sans Raistlin et Tass qui le connaissaient personnellement, aucun des gens présent ne l'aurait remarqué. Mais ce qui était aisément visible (et source de quelques commentaires surpris et autres murmures désapprobateurs), c'était le petit objet volant qui tournait, lentement et régulièrement autour du crâne de l'elfe, comme pour rythmer les secondes s’égrenant... A y regarder de plus près, il s'agissait d'une petite sphère parfaite, d'une couleur d'un bleu intense qui se moirait de reflets rougeâtres lorsque des rais de lumières rentraient en contact avec sa surface à peine translucide (on l'aurait dit remplie d'un liquide bleuté qui tourbillonnait alors que la rotation s'effectuait).
Soudain conscient des regards qui pesaient sur lui, le frère de Laurana se sentit obligé de s'expliquer, ce qu'il fit avec une clarté peu coutumière : « En palpant les parois d´une des salles adjacentes, j´ai découvert une pierre branlante qui obstruait en fait une niche où reposait cette étrange pierre magique de fabrication elfique à n´en pas douter. Elle semble accroître mon acuité et ma capacité à raisonner, ouvrant mon horizon et me mettant sous l´empire d´une logique nouvelle. C´est comme si je retrouvais la vue après avoir passé une vie d´aveuglement incommensurable... » termina t-il rêveur.

Laurana

Son pas raide s'assouplit quelque peu à la vue du couple Que Shu étroitement enlacé, au moins certains d´entre nous profitent de l´instant présent. Un léger sourire fit remonter la commissure de lèvres. Ils vont bien ensemble, j´espère qu´il en restera ainsi jusqu´à la fin des temps.
La jeune elfe s'arrêta à quelques mètres du couple et extirpa un petit disque de métal d'une de ses poches qu'elle enveloppa dans son écharpe. Lunedor s'étant délicatement (et probablement à regret) extirpée de l'étreinte de son aimé, Laurana s'avança jusqu'à entrer dans le champ de vision de ses compagnons.
La princesse du Qualinesti se fendit d'un léger fléchissement des genoux, d'une courte inclinaison de la tête et ses bras mimèrent le relevé d'une robe de cour. Le tout formait une révérence tout à fait acceptable si l'on occultait l'absence de robe, de coiffure, de parure et la quantité astronomique de poussière qui couvrait en grande partie Laurana.
« Mes félicitations à vous deux. » dit-elle en leur souriant tour à tour. « Je suis certaine que Krynn aura cessé d´être avant que le bonheur ne quitte cette union. »
Elle tendit à l'oracle de Mishakal l'étole repliée dans laquelle reposait un sceau en acier finement ouvragé *et prit une mine contrite :
« Toutes mes excuses, je n´ai pu trouver que ceci pour célébrer votre union, les boutiques de Pax Tharkas sont affreusement mal fournies. » Glissant un clin d’œil à son géant de mari elle ajouta : «  je préfère lui confier car les hommes sont terriblement peu soigneux, il serait dommage que cela se perde n´est-ce pas ?  »
Leur laissant le temps de prendre possession de leur cadeau de noce, l'elfe attendit patiemment qu'ils en aient terminé avant de revenir à un sujet un peu plus sérieux. « Désolée de vous ramener à des sujets un peu moins joyeux mais il va nous falloir quitter Pax Tharkas au plus vite. Tanis est d´avis d´armer tous les hommes qui voudront bien protéger le convoi... c´est d´ailleurs moi qui vais m´en occuper. Si Rivebise et toi êtes d´accord, j´aimerai te l´emprunter pour qu´il me serve d´intermédiaire auprès des gens de votre peuple. Ils seront plus enclins à prêter main forte si l´un d´entre eux leur demande. »
Elle inspira lentement, prenant conscience de la quantité de travail que cela allait lui donner, voyant le groupe de Tanis être avalé par la forteresse à la recherche de vivres pour leur long voyage elle ajouta : « Je vais faire la même demande à Caramon, qu´il parle aux gens de Solace et de Haven. Ils ne pourront pas lui refuser, parce que tout le monde aime bien Caramon... » finit-elle en souriant.
Elle haussa les épaules. « Bref j´ai besoin de l´aide de Rivebise et de celle de Caramon, si vous le souhaitez je vous laisse en discuter entre vous, car je ne doute pas qu´une solide paire de bras serait aussi très utile pour entreposer vivres et vêtements en vue de notre départ. »

Lunedor

Lunedor accepta simplement le don précieux de la fille de l'Orateur de Soleil. Celle-ci avait pourtant été fort malmenée par les évènements récents... et certains sujets devaient être évités. Mais le moment était important, et la sincérité prévaudrait.
En réponse à la très courtoise révérence, la princesse honorée, posa d'abord main droite ouverte sur sa poitrine, avant de la mener sur la cuirasse poussiéreuse de son homologue elfique, en déclarant :
« Nous sommes très honorés, noble héritière de l´Orateur du Soleil. Peut être avons-nous commis quelque impair, tant que nous ignorions qui vous étiez, alors que vous sembliez être guerrière protégeant sire Gilthanas, que nous savons maintenant être votre frère. Temps nous manqua, malgré les épreuves affrontées ensemble, et nous manque encore, aujourd´hui, pour longues explications, mais je vous serai gré d´accepter dissipation de tout malentendu : vous êtes précieuse alliée ! Ceci est un remerciement, d´abord, et un engagement, ensuite. Notre peuple vous est redevable aujourd´hui, à vous, à votre frère, à Haeldir, à ceux qui l´envoyèrent. Ma vision de l´avenir est d´autant plus obscurcie que le pouvoir qui m´habite maintenant perturbe sens et raison, mais je peux vous promettre, que nous tenterons de vous aider aussi bien que vous le fîtes aujourd´hui. Rivebise n´est pas encore investi par les nôtres, mais, par la Déesse bleue, je n´en crois aucun capable de se lever contre lui... plus du temps qu´il n´en faudrait pour le remettre à sa place, aujourd´hui !  »
Elle eut un clin d'oeil et un petit rire, brisant toute solennité de cet instant, tandis qu'elle passait tendrement la main dans le dos de son colosse, pour lui indiquer d'avancer... tout en concluant :
« Laissez le faire et... vous me raconterez. Je dois voir un instant Elistan pour régler le sort de ce satané... truc ! Avant de revenir aux vraies priorités !  »

Elle partit sitôt extraire l'ex-questeur honni, devenu premier prêtre reconnu, de la foule des quémandeurs, afin d'exiger prioritaire réponse à sa requête, à elle !
Et amena Elistan devant l'impressionnante masse ténébreuse...

Elistan

Le guerrier Rivebise venait de remercier le prêtre de l'avoir secouru.
«  Tu ne me dois rien mon ami, j´ai juste agi selon mon instinct, sans trop savoir comment. ».... et partit embrasser sa douce.
Lorsqu'il vit la réaction de la femme elfe... Une princesse Qualinesti ? La fille de l´Orateur du Soleil ? Il comprit que le couple était en une sorte de noce.
« Félicitations à vous. Tous mes voeux de bonheur vous accompagnent !  », ce à quoi il ne pût s'empêcher de rajouter : «  Et que les Dieux vous bénissent !  »
Il aurait voulu dire plus, mais il ne trouva pas les bons mots. D'autant plus que le temps n'était pas au discours, il fallait organiser les préparatifs pour quitter les lieux.

Le prêtre voulut se joindre à la Qualinesti afin de s'occuper des troupes - et de son peuple - mais il fût enmené par la Que Shu, qui venait l'interroger à propos de l'arme que Verminaard avait été contraint de laisser derrière lui.
À la vue de celle-ci - la masse, pas la Que Shu - le prêtre ne put s'empêcher de tressaillir légèrement :
« Je reconnais cette arme, c´est celle que portait le Sénéchal lorsque nous étions à Havre... la ville que vous appelez Haven.  »
S'approchant de la morgenstern, l'ancien Questeur ressentit un certain malaise. Il en fit part à la prêtresse :
« Je ne puis hélas vous en dire long à propos de cet objet. Je n´ai aucun pouvoir me permettant d´en connaître les propriétés... Cependant, plus je m´en approche et plus je me sens mal. Cette chose est mauvaise, j´en suis convaincu !  »
Elistan réfléchi quelques instants, et reprit :
«  Je préférerai ne pas avoir à la toucher, et je vous conseille de ne pas le faire non plus. Je n´ai aucune idée de comment la détruire, mais si nous pouvons empêcher son propriétaire de la récupérer ça serait déjà une bonne chose ! Nous pourrions toujours la prendre avec nous, le temps de savoir comment nous en débarrasser efficacement. À ce propos, j´ai vu que votre ami, Tass - est-ce bien cela ? - a réussi à s´en saisir sans danger. Peut-être pourrait-il la transporter ? De préférence dans plusieurs couches de linge ou de drap, on est jamais trop prudent !  »
Se remémorant les détails de la scène s'étant déroulée à Havre, il continua :
« Je viens d´y songer : cette arme n´est pas la seule que possède Verminaard. Il détient aussi une épée, sans nul doute elle aussi enchantée. Le priver de sa morgenstern l´embêtera sans aucun doute, mais cela ne le désarmera pas pour autant.  »

Lunedor

Lunedor acquiesça aux remarques du prêtre nouvellement investi :
« Oui... oui, Elistan, si vous me permettez de vous appeler ainsi, sans titre honorifique qui n´ont guère de valeur pour ceux des Plaines... vous porterez d´ailleurs pour les miens "un nom" incontournable : "Premier prêtre", qui vous caractérise et vaut largement toutes vos expressions conventionnelles plus ou moins alambiquées...
Pour en revenir à mon questionnement, j´ai le même sentiment, la même intuition que vous, mais... heu... je voulais vous demander, si vous voyiez (ou entendiez) les petits esprits brillants qui volent et rampent aux alentours de cet objet maléfique... ? Ne vous moquez pas... dites-moi simplement si vous les voyez...  »


Elistan

Elistan avait beau se concentrer ou plisser les yeux, rien n'y fût, il n'arriva pas à discerner les "lueurs" que mentionnait Lunedor.
« Je suis profondément navré Dame Lu, ... Lunedor, mais je n´arrive pas voir ce dont vous me parlez.
Pensez-vous que ce soit lié au maléfice que porte cette arme ?
Comme je vous l´ai dit, je ne peux voir ses choses-là.
Peut-être qu´un mage pourrait vous en dire plus. »



Lunedor

Lunedor était bien déçue... elle avait encore un peu espoir que ses visions étaient liées à son rôle... même si celles-ci l'habitaient depuis l'enfance, bien avant que Révélation de la Déesse lui soit donnée...
Avec un certain regret, elle remercia Elistan :
« Merci de votre sincérité. Je suis donc toujours seule à les voir...
Non, mes petits lakohe ne sont pas liés à cette arme, bien au contraire... ils s´en écartent avec crainte et m´implorent de ne pas y toucher. Ma double-vue ne voit que les mystérieux esprits de vie qui nous entourent... mais les nouveaux pouvoirs confiés par Mishakal devraient m´aider à voir leur antithèse, les oiraunkale, porteurs de mort...
Ne touchez pas à cet arme des Ténèbres : je vais m´en occuper... quant à vous, Elistan, vos ouailles vous réclament, allez leur porter réconfort. »

Elle retrouva son si radieux sourire en indiquant de son regard azuré les femmes restées religieusement en retrait, mais se tordant les mains d'impatience.
Puis elle reprit l'examen de l'arme, prenant garde à ne pas la toucher...

Modifié par un utilisateur dimanche 10 avril 2016 13:11:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#27 Envoyé le : jeudi 9 janvier 2014 17:22:15(UTC)
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Gilthanas

Après les investigations poussées dans la forteresse reprise des mains de Verminaard, le petit groupe mené par Raistlin ressortit d'un des bâtiments de la cour, et se joignit aux préparatifs qui allaient croissants. Marchant aux cotés du mage, Gilthanas parut aussi dans la lumière. Après s'être réaccoutumé à l'astre solaire - qui semblait célébrer avec eux leur victoire chèrement arrachée - il se dirigea vers le petit groupe de ses compagnons qui semblait coordonner avec doigté les efforts de leur nouvelle troupe formée des membres des tribus des Plaines comme les Que-shu, le peuple du questeur et les survivants de Solace. Il avait raté l'épisode du baiser en public (bien heureusement pour tout le monde), aussi, il croisa Laurana qui avait embrigadé - de force, il n'en doutait pas - Rivebise et Caramon pour lui servir de porte-voix et de coursiers. Il se contenta d'un simple regard mi-curieux, mi-amusé, se demandant ce qui avait poussé sa jeune sœur à se munir de tels gardes du corps - depuis sa rupture avec Tanis, elle n'en a plus trop utilité, se fit-il la réflexion intérieurement.

Lunedor et Elistan semblait en grande discussion - d'ordre théologique à en juger leurs mines déconfites. En même temps, le fossé qui séparait ces deux êtres était on ne peut plus profond. Il faudrait du temps à cette princesse énergique investie de l'énergie divine pour s'accorder à ce pâtre qui venait d'être enrôlé dans le clergé des Dieux, jugea-t-il.
Voyant ladite princesse examiner d'un œil aussi magique qu'inquisiteur l'arme impie du Noir Seigneur, il ne put s'empêcher d'aller lui aussi étudier de plus près cette masse d'armes légendaire. «  Vous permettez ?  » se contenta t-il d'annoncer à la fiancée de Rivebise pour lui signifier son appui dans l'étude de Minuit.

Caramon

Le guerrier qui s'était une fois de plus emporté, comme un enfant, reprit son calme en effectuant avec concentration la tâche que lui avait confiée Tanis. Il organisa avec efficacité le chargement des chariots en nourriture. Pour accélérer les choses, il n'hésita pas à mettre la main à la pâte, portant à plusieurs reprises des sacs aussi volumineux que lourds ou en rangeant lui-même les différents objets dans les chariots afin d'optimiser le volume disponible tout en équilibrant la répartition des masses.
[Message secret pour Maître Jeudi]

~~~~~~
Plus tard, appelé par la princesse elfe pour représenter les gens de Solace, c'est avec fierté qu'il prend la chose pourtant, il répond avec embarras et modestie.«  Certes j´appartiens à ce village, mais la personne la plus à même de les représenter est Tika. Elle est aimée de tous et saura mieux que moi, les rassurer et les soutenir.
Mais, je suis heureux de vous aider si vous m´en croyez capable.
Si vous me permettez, le mieux serait que nous nous adressions à eux ensemble, elle trouvera les mots et ma présence à ses côtés en renforcera l´efficacité. En tout cas, ce sera plus efficace que de faire l´inverse... »

C'est alors qu'il se dirige vers la jolie rousse et son frère, qu'il sait avoir froissés.
Comment me faire pardonner ... d´elle et mais aussi de Raist ?
Dis rien ! De toutes manières, à chaque fois que tu l´ouvres, tu dis des con...ies !
Fais comme si de rien n´était, et puis cette magie me répugne, autant qu´ils le sachent maintenant après tout.

Arrivant à leur côtés, un air embarrassé, il leur adresse leur parole sur un ton badin sur un sujet sans lien avec ses pensées : «  Z´avez-vu l´armure, elle me va comme un gant !  »
Puis comme pour noyer le poisson, il change de sujet pour éviter de se prendre une réflexion désagréable qu'il sait avoir mérité. « Sinon, Laurana me demande de m´adresser aux gens de Solace et pour les discours j´ai jamais été fort, vous pourriez pas m´aider ?
Surtout toi Tika, tu les connais tous, et puis comme on a été absent longtemps t´es plus des leurs que nous à leurs yeux.
Allez, viens avec moi leur parler, s´te-plait ? Faut se dépêcher, Elistan et Rivebise sont déjà en train d´en faire autant auprès des leurs. »


Elistan

Ne pouvant apporter d'aide supplémentaire à la mystique, Elistan s'apprêta à rejoindre la Qualinesti lorsqu'il fut interpellé par Caramon Majere.
Les mots de celui-ci l'ébranlèrent quelque peu, mais il se ressaisit rapidement.
«  Vos paroles m´honorent, guerrier Caramon; bien que je n´en sois pas digne.
Je comprends parfaitement votre envie de défaire le Sénéchal pour en finir avec cette sombre affaire et retrouver votre amie, mais je ne puis que vous conseiller de ne pas trop vous précipiter. Notre adversaire est puissant, en plus d´être puissamment entouré, et la moindre précipitation, le moindre faux-pas pourrais nous être fatal.  »

S'abaissant à la hauteur de son interlocuteur, il reprit :
«  Je n´ai nul besoin d´un champion, mais de compagnons. Je vois dans vos yeux que vous avez affronté bon nombre d´adversaires et traversé de multiples péripéties; et je devine que bien d´autres nous attendent encore. »
Le prêtre se saisit de son médaillon et le tendit au-dessus de la tête de l'homme.
«  Je ne sais encore si Paladine m´a donné le pouvoir d´accorder sa bénédiction, ni même le droit de parler en Son Nom. Je ne peux donc que vous donner la mienne, et vous promettre vous assister au mieux dans cette noble quête. »
Ayant ainsi parlé, il tendit la main au combattant :
«  Et maintenant, Guerrier Caramon, relevons-nous ensemble, et allons rassurez les gens qui nous attendent ici.
Plus que de héros, ce sont maintenant de guides dont les peuples ont besoin. »

Cela étant fait, le prêtre et le guerrier s'en allèrent rejoindre Laurana et la foule qui se préparait à partir.

Serrant son médaillon contre lui - Dieux et Déesses, aidez-moi à trouver les mots justes ! -, Elistan leur tint ce discours :
«  Peuple de Solace, peuple de Havre, peuples de Krynn.
Pour ceux qui ne me connaîtraient pas, je me présente à vous, je suis Elistan de Havre, ancien Grand Questeur... »

Des murmures de méfiance et de désapprobation parcoururent l'assemblée. Le prêtre en était conscient ne leur en tint pas rigueur. Il continua :
«  Si je suis en ces lieux auprès de vous, c´est parce que j´y ai été contraint, tout comme mon peuple, par le Sénéchal Verminaard. Telle a été ma punition pour avoir refusé de me joindre à ses troupes.
Menaçant de brûler les habitants si je ne le suivais pas, j´ai été contraint de venir ici, avec une grande partie des miens.
J´avoue avoir secrètement espéré pouvoir ramener le Sénéchal à la raison, mais ce fut un échec. Et je m´en excuse. »


Après un certain laps de temps, le prêtre poursuivit :
«  Je dois vous avouer, à regret, avoir perdu l´espoir quelques instants. Mais celui-ci m´a été rendu par ces aventuriers, venus d´on ne sait où. Et il ne m´ont pas uniquement rendu l´espoir, ils m´ont aussi apporté la Foi.
Le rôle premier des Questeurs, avant que ceux-ci ne tombent sous le joug de la corruption, était celui de guide. Notre but était d´aider les peuples à retrouver foi et espoir, dans ce monde abandonné des dieux ...
Mais à ce jour, je peux le clamer haut et fort, peuples de Krynn, les Dieux existent encore, et ne nous ont jamais oubliés !
C´est ce que m´ont appris Dame Lunedor, oracle de Mishakal, et l´ensemble des aventuriers ici présents... »

S'emparant de son symbole sacré et le tendant vers la foule, afin que celle-ci puisse bien l'observer :
« C´est les yeux grands ouverts et ayant reçu la bénédiction de Paladine que je m´adresse à vous. Je vous demade à tous de retrouver cette Foi que vous avez perdue, et de croire à nouveau à cet espoir que vous pensiez disparu !
Unis tous ensemble, sous le regard bienveillant de Dieux, nous réussirons à redonner paix et joie aux habitants de ce monde !  »

Jugeant qu'il avait assez parlé, le prêtre clôtura son discours :
« Peuples ici présents, vous le savez sans doute tous, une violente bataille a éclaté à Pax Tharkas, bataille pendant laquelle nous avons réussi à repousser Verminaard et ses troupes. Cependant, le Sénéchal est toujours debout, et doit être en train de regagner des forces pour préparer un prochain assaut.
L´heure est à présent à l´évasion, afin de retrouver votre liberté. Les gens présents auprès de moi sont là pour planifier cette évasion ! Je vous donc prie de bien vouloir les écouter quelques instants. »


Sturm

Une certaine lassitude s’instillait dans le coeur du chevalier. Tuer, toujours tuer. Certes, il luttait pour que les Anciens Dieux retrouvent leur lustre d'antan. Mais ceux qu'ils affrontaient étaient sans cesse plus forts. Leur petite compagnie avait maintenant de nouveaux alliés. Mais leur quête avançait petit à petit, pierre par pierre. L'armée de la Reine des Ténèbres semblait inexorable. Ils avaient gagné un répit, mais ce n'était qu'un répit avant la déferlante draconienne .
Verminaard avait pratiquement terrassé à lui seul deux des plus puissants guerriers de leur groupe. Le chevalier comme à son habitude garda ses sombres pensées pour lui. Nul besoin de saper leur moral. Lui accomplissait son devoir de protection envers Lunedor. S'il devait mourir, il mourrait, il ne manquerait à personne . Son regard s'était attardé sur les visages les plus jeunes de leur groupe. Caramon, Tika, notamment. La maladresse dans leurs relations amoureuses était touchante.
Le chevalier n'avait pas autant vécu qu'un Flint ou qu'un Tanis. Sa longévité était même risible face à celle d'un elfe. Jamais, le chevalier ne s'était posé comme question ce que lui voulait. Mais peut-être simplement parce qu'il était incapable d'y répondre. Il ne croyait plus en la chevalerie telle qu'elle était aujourd'hui. Querelles et luttes intestines où dorénavant il était plus question de politique que de notion d'honneur et de service. Il ne croyait plus à l'amour du moins pour lui. Sa seule expérience en la matière ayant été un désastre. Seule lui restait l'amitié.
Comme à son habitude, le chevalier était un homme plutôt taiseux, il était somme toute assez fasciné par la capacité d'éloquence de certains. Lui était un guerrier, certes il se battait plutôt bien mais son tempérament l'amenait toujours à rester en retrait dès que le calme était revenu et que ses capacités martiales n'étaient plus sollicitées.

Flint

Flint avait pris le temps, malgré l'urgence de l'évasion, d'enfiler un harnois que Caramon avait dégotté.
Le guerrier était en cet instant occupé à faire le tri entre ses affaires de coeur, inquiet, jaloux peut-être vis-à-vis de l'ascendant que prenait son frère sur la bien aimée. Comme s'il y avait de quoi. Le nain se serait bien fendu d'une remarque de bon sens si Tanis ne l'avait pas devancé. Il connaissait suffisamment le demi-elfe pour savoir qu'il serait inutile d'en rajouter.
Le harnais était vraiment très bien travaillé, et le nain remercia intérieurement Caramon. Ce n'était après tout que retour de faveur, Flint ayant en son temps repéré parmi les dépouilles de la forteresse un superbe harnois de mithiril, de la belle ouvrage assurément, et il n'avait pas vraiment eu besoin des lumières prétentieuses de Gilthanas - décidément, il se croit vraiment tout permis celui-là - ni des passes magiques de Raistlin qui auprès de l'elfe pouvait passer pour un joyeux luron, à la réflexion. Et après tout, le magicien était presque de la "famille", contrairement à l'elfe. S'il remuait ce genre de pensées, c'était cependant in petto, le nain ne faisait en général pas état de ses sentiments personnels, car ce genre de chose, dans son peuple, passait pour une faiblesse.
Il remarqua alors une épée courte qui traînait : avec cette manie qu'avaient les draconiens de vouloir lui prendre sa hache lorsqu'il les tuait, mieux valait avoir une arme de secours. Il avisa cependant Tika qui n'était pour ainsi dire pas vraiment armée. « Tiens, tu ferais peut-être mieux de prendre une arme de secours, on ne sait jamais. Celle-ci m´a l'air pas mal !  »
Il avisa alors sa vieille cuirasse, et son regard se porta vers l'homme qui faisait le discours pour haranguer la foule. Cela n'avait pas l'air d'être un mauvais bougre après tout. Flint se dandina, la cuirasse à la main, attendit que la harangue fut finie, puis tira le meneur d'hommes par la manche : «  Psst ! Psst ! J´ai ceci qui pourrait vous éviter un mauvais coup. Evidemment, elle n´est pas forcément ajustée à votre stature, mais je dois pouvoir bricoler les sangles pour que ça vous protège malgré tout. Evidemment, je ... hum ! Pour les essais, ça serait pas mal si vous vous asseyez ! Enfin, vous voyez ce que je veux dire, hum !  »
Pour ceux qui connaissaient les nains, la générosité de Flint pouvait peut-être surprendre. C'est que c'était un nain des collines, lui, pas un de ces vaniteux nains des montages, ou ridicules Aghars.

Raistlin

Raistlin finissait de ranger ses calepins d'étude après avoir examiné les tapisseries lorsque Gilthanas était venu, fier comme un enfant venant de trouver une grenouille, exhiber sa trouvaille.
Le mage rouge conserva un air neutre en regardant attentivement la petite pierre, il fronça les yeux pendant qu'il examinait la magie qu'émanait cette dernière.
«  Une pierre ioun. Relativement rare. Rien d´extraordinairement puissant ; et assez simple à réaliser d´ailleurs lorsqu´on a les matières premières. Enfin, pour un mage de haute sorcellerie en tout cas. »
Une pointe de jalousie perça au fond du coeur du mage, il la réfréna alors qu'elle arrivait dans sa gorge.
Sorcier amateur... c´est à un mage de mon envergure que ce genre de chose devrait revenir, pas à un amuseur de foire....
Il se retint néanmoins de tout commentaire lorsque son esprit arriva à son secours : comme il l'avait dit sans même y penser, ce n'était rien d'extraordinairement puissant, il était bien en mesure de créer quelque chose de meilleure facture que cette babiole ; il pouvait bien laisser ses jouets au prince qui rêvait d'être magicien.
Il finit par se fendre d'un sourire dont il avait le secret : ceux-là même qui mettent toujours le doute quant au fond de sa pensée.
« C´est une belle trouvaille, assurément. Elle vous aidera à mieux appréhender la magie et le monde. »
Puis, pour retenir la remarque acerbe qui suivait, il changea de sujet et commença à prendre le chemin de la sortie.
« Je pense que nous avons trouvé tout ce qu´il y avait à dénicher. il faudrait des fouilles dignes de ce nom pour espérer dégoter quelque chose d´autre, mais nous n´en avons pas le temps. »
Il s'éloigna alors, accompagné par le sempiternel bruit de son bâton de magius frappant en cadence le sol pavé de Pax Tharkas.

Une fois dehors, il laissa ses yeux s'accoutumer à la lueur du soleil pendant quelques secondes, réfléchissant déjà aux prochains enchantements qu'il allait mettre en oeuvre pour augmenter encore et toujours son formidable potentiel magique. C'est alors que son frère arriva, lui aussi avec l'air ravi d'un enfant venant de trouver un nouveau jouet.
Alors que la dernière fois que nous avons vu notre soeur, c´était dans la gueule d´un dragon... il t´en faut peu pour être heureux mon frère.. .A moins que ta mémoire volage ne sois capable de se fixer trop longtemps sur ce qui importe réellement.
Pas une seule allusion à la petite esclandre qui avait eu lieu plus tôt, pas un mot d'excuse ni une remise en question, pas même, cela aurait été préférable à ce changement de sujet impromptu, une explication plus poussée de son point de vue, pour en démontrer les fondations et arguments.
La fuite de la réalité et l'attention porté sur les problèmes secondaires... Spécialité de Caramon Majere.

Trop las aujourd'hui pour tenter d'éduquer son aîné, Raistlin décida de le laisser à ses jeux de jeune héros en goguette, et lui parla en ces mots, l'expression presque bienveillante :
« Effectivement, un superbe armure... Très bien enchantée d´ailleurs, un travail de mage de haut rang, sans aucun doute. Sais-tu mon frère que rien qu´avec la valeur de cette armure, tu pourrais sans doute acheter Solace, ou au moins une bonne partie ? Prends-en soin. De plus elle te protège partiellement de la magie. Cela te va bien assurément. Belle allure que tu as, ainsi armé. Et je... nous  » Fit-il en pointant la tête vers Tika [/dit]craindrons moins que tu sois terrassé par un mauvais coup d´épée.[/dit]
Il aurait presque voulu invoquer une créature contre laquelle son frère aurait pu se battre pour essayer sa nouvelle trouvaille, il aurait vu cela comme un balle que l'on jette à un chiot fou. Considérant que ce n'était pas le moment de faire peur à la foule avec la magie, il sauta sur le deuxième sujet que son frère abordait afin de pouvoir retenir les piques acerbes qui se bousculaient dans sa tête.
« Oui, Tika sera bien plus douée que moi pour parler aux gens de Solace. Ils ne m´aiment pas vraiment, les gens simples ont toujours craint et se sont méfiés de la magie. Pas simple manque de connaissance et peur de l´inconnu. Comme les animaux ont peur de l´orage ou les enfants du noir. Je ne crois pas que je serais bien avisé de leur parler. Qui plus est je suis exténué ; je vais prendre un peu de repos près des chariots en attendant que tout soit réglé. Si quelqu´un a des questions à me poser, je reste cependant disposé à les entendre. »

Il écouta d'une oreille le discours d'Elistan ; Il savait parler aux gens simples ; il fallait des bergers comme lui pour guider les moutons. Ces gens avaient été malmenés par les brutes de l'armée de Thakisis. Raistlin abhorrait le joug des forts sur les faibles par la violence. Ces gens ne montaient pas pour autant dans son estime - ils restaient des "bonne gens" finalement - mais au moins avaient-ils droit à la compassion du mage.
Les questions et problèmes se bousculaient dans sa tête : comment libérer Kitiara ? Comme nuire à l'armée des ténèbres ? Comment découvrir de quelle manière ils étaient parvenus à empêcher les dragons du "bien" d'agir ? Comment renforcer suffisamment le camp de la lumière pour ré-équilibrer les forces ? Il se demanda aussi si quelqu'un avait pris le temps d'aller prévenir les aghars qu'ils pouvaient partir, leurs maîtres étant pour l'instant loin de la citadelle. Si personne n'allait vers lui, il en profiterait pour aller faire un tour du coté de leur "salle de jeu" pour leur expliquer que s'ils voulaient s'enfuir, c'était maintenant ou jamais.
A cette pensée, il vit Bupu, la visualisant s'éloigner emmitouflée dans la cape rouge de Raistlin, l'air bien plus éveillée que ses semblables, se retournant un dernière fois dans l'incertitude de l'avenir. C'étaient des êtres tels que cette naine qui méritaient l'attention du mage : des gens plus rusés qu'ils en ont l'air, qui louvoient pour échapper à la domination, qui prennent des risques et savent tout donner ou tout perdre pour avancer. Qui se concentrent sur les choses importantes et ne perdent pas de vue leurs objectifs en futilités.

Ses yeux se perdirent sur ses compagnons, en train de s'échanger leurs trouvailles, armes et armures. En train de courir en tous sens pour organiser la fuite d'un millier de réfugiés dont le quart au moins ne survivraient pas aux prochaines semaines.
Que ne donnerais-je pas pour quelques jours de calme... d´étude et de travail...
Haussant les épaules, il se détourna pour s'enfoncer dans les souterrains et prévenir les nains des ravines, avant d'aller finalement s'installer là où il avait dit qu'il le ferait : à coté des chariots, prenant un peu de repos avant le départ.

Tanis

Tanis avait observé l'échange entre les deux frères, sans en entendre le contenu. Il espérait que les relations déjà tendues entre les deux jumeaux n'allaient pas se dégrader avec l'arrivée de Tika dans la vie de Caramon.
Ses propres relations avec Laurana étaient suffisament houleuses sans qu'on rajoute un autre drame amoureux à leur périple.
L´âme humaine est quand même étrange. On est au milieu des machinations des dieux, confronté à des monstres de l´antiquité, et on arrive encore à trouver le temps de penser à nos histoires de coeur...
Installé au sommet des chariots de vivres qu'il avait remplis avec Caramon et les quelques volontaires qui les avaient aidés, Tanis attendait le signal du départ en essayant de méditer. Ses précepteurs elfiques lui avaient jadis enseigné l'art de cette transe méditative qui permettait aux guerriers elfes de récupérer rapidement tout en gardant l'esprit alerte.
Le rôdeur ne parvenait cependant pas à se détendre suffisamment pour atteindre l'état de relaxation nécessaire. Trop de choses perturbaient son esprit. Laurana, Kitiara, les dragons, la destination qu'ils allaient donner au convoi ; Laurana, l'avance qu'ils allaient avoir lorsque Verminaard reprendrait le contrôle de la forteresse et Kitiara étaient ses principales sources d'inquiétudes.
Le demi-elfe pensait qu'en laissant Laurana et les autres prendre en main l'organisation des évènements, il se sentirait soulagé d'une part de ses responsabilités, mais au contraire, cela ne lui laissait que davantage de temps libre pour s'inquiéter. Entendant Raistlin venir s'instaler à proximité, il abandonna l'idée de se reposer et questionna le jeune homme :
« Raistlin, à ton avis, où est ce qu´on doit aller ? On est plus un petit groupe d´une dizaine de personnes qui peut essayer de passer incognito au milieu des troupes ennemies... Où peut-on trouver un abri pour mille personnes ?  »
Il ne parla même pas de l'urgence à trouver cet abri, sachant que les forces draconiennes seraient sur leurs talons.

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Offline Rhajzad  
#28 Envoyé le : vendredi 10 janvier 2014 17:48:54(UTC)
Rhajzad
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Raistlin

Le mage prit le temps de réfléchir, les yeux dans le vague.
Il tourna la tête dans un sens puis dans l'autre pour s'assurer qu'aucun des réfugiés n'était à portée d'oreille et parla à Tanis d'un ton égal.
«  Très honnêtement, nulle part….  »
Il soupira avant d'expliquer son point de vue.
«  A l´est, la mer… Nous n´aurons jamais assez de bateaux pour fuir. A l´ouest, les montagnes. La saison est encore clémente, mais y faire passer un millier de personnes relève de la gageure. Au sud, le pic du crâne et Thobardin… - ainsi, bien sûr, qu´une armée de draconiens -… Au delà les plaines de Poussière. Au Nord, retour vers Xax Tsaroth et plus loin, Solace. Plus loin à l´ouest, le Qualinesti, que tu connais mieux que moi, et qui est en train d´être évacué. Nous ne parviendrons sans doute pas à rattraper les convois elfiques, si tant est qu´ils nous acceptent.
Autant dire, Tanis, que je doute de la viabilité du plan. Quand bien même nous trouverions un bon endroit où nous cacher dans les montagnes, l´armée des ténèbres dominera rapidement les environs. Elle déferlera sur le Qualinesti à toute vitesse ; saurons-nous aller plus vite ?
Plus vite que le gros de l´armée, certainement, mais plus vite que les dragons, wyvernes et troupes montées qui feront quelques raids préventifs ? Sans doute pas. Si encore nous pouvions rallier une grande cité…
Ou bien réussir à fuir par le Nord jusqu´à la cote abanisienne qui borde la jonction entre la mer de Sirion et la nouvelle mer, en espérant réussir à passer par le détroit pour rejoindre la Solamnie. Mais cela ne nous ferait pas passer par des territoires très hospitaliers…  »

Il finit par hausser les épaules, les yeux toujours perdus dans une scène quelconque qui se tenait devant lui.
«  Je vais continuer à réfléchir pendant que vous terminez les préparatifs. Si vous me cherchez, je pars prévenir les aghars qu´ils peuvent s´enfuir également… Qui sait, peut-être connaissent-ils suffisamment le coin pour nous aider, après tout. Si une idée brillante germe dans mon esprit, je te le ferais savoir.  »
Sans autre cérémonie, il se dirigea dans les ténèbres maintenant vides de Pax Tharkas, rebroussant le chemin qu'ils avaient pris pour en sortir.

Tanis



Tanis ne voyait pas d'autres routes que celles proposées par le mage...
et c'était loin d'améliorer le moral en berne du rôdeur...


Tika

Tika n’était malheureusement pas du genre à se contenter d’une explication, toute aussi juste fût-elle, qui plus était donnée par un autre, pour passer l’éponge sur l’emportement soudain du guerrier. La petite serveuse avait sa fierté. Certainement mal placée, mais fierté quand même.
Assise sur un bloc de calcaire à essayer une jolie paire de bottes qu’elle venait de trouver, elle eut un sourire torve qui n’avait rien de plaisant à la réflexion de Raistlin avant de lui répondre dans un soupir.
«  J’entends bien…et connais déjà partie de cette histoire.
N’oubliez pas ma position à Solace :  »
, fit-elle avec un clin d’œil, « tous les ragots passent par l’auberge du Dernier Refuge ; et mes oreilles n’ont jamais été dans ma poche.
D’ailleurs ce n’est ni plus ni moins l’histoire de tous les hommes de Solace et sûrement d’ailleurs. Quoiqu’ils en disent, ils sont tous pareils ; ce qu’ils ne comprennent pas, ils en ont peur et s’en défient. C’est toujours plus facile de rejeter la faute sur ce qu’on ne connaît pas. »
La jeune rouquine coula un regard de biais vers le jeune mage, comme si elle le voyait pour la première fois. Les lèvres pincées, le feu de ses émeraudes s’adoucit un instant pour prendre une expression à mi-chemin entre culpabilité et pitié.
«  Je n’dis pas que je suis différente, mais est-ce une raison pour accepter un emportement de la sorte ? Cela justifie-t-il de se faire rabrouer comme une vulgaire gamine ?
J’ai passé l’âge des remontrances, surtout celles qui sont injustifiées ! S’il n’a confiance ni en vous ni en moi, je ne vois pas pourquoi je pardonnerais… Au moins sur l’instant et si facilement ! »
Un colère sourde pointait dans sa voix qu’elle chercha à faire refluer. À nouveau son regard revint vers le mage à l’air si fatigué alors qu’elle venait de constater que les bottes en questions lui allaient à merveille. Elle souffla par le nez et fronça légèrement les sourcils. « C’est à croire qu’il ne sait pas que toutes ces histoires de magie ont toujours eu pour moi un petit goût de merveilleux. J’y suis pour rien, c’est comme ça. Combien de fois Otik m’a-t-il disputé à ce sujet ? Il suffit qu’un magicien arrive à l’auberge et fasse jaillir de ses mains des étincelles pour que j’en oublie mon ouvrage… » Le mot mourut dans sa gorge comme elle réalisait ce qu’elle disait. Elle se reprit aussitôt. « Enfin, «oubliais»… Mais là n’est pas la question, n’est-ce pas ?
Je n’ai pas l’intention de devenir l’apprentie de qui que ce soit. Cela n’a rien à voir avec vous, attention, mais je suis assez lucide pour comprendre que tout ce que vous avez appris, tout l’acharnement et le travail qu’il vous a fallu pour arriver jusqu’au point où vous en êtes… Bin, je suis peut-être un peu trop vieille pour tout cela, je n’aurais jamais la patience qu’il faut.
Oh ! N’en disconvienne à Caramon, je sais quelques tours et peux peut-être apprendre encore deux ou trois…trucs ; mais certainement pas me plonger dans des études approfondies.
De toute façon, je crois qu’il y a en ce moment plus…urgent, non ?  »

À cette remarque, elle bondit sur ses pieds. La jeune femme arborait un large sourire confiant qu’elle adressa à Raistlin.

****

Désormais, elle aidait l’ensemble du groupe que dirigeait Raistlin plutôt que le suivre alors que Gilthanas était revenu vers eux pour être accueilli par deux émeraudes grandes ouvertes où brillait un certain émerveillement enfantin. Ce n’était là que l’illustration de l’attrait de Tika pour tout ce qui relevait du merveilleux, comme cette pierre qui tournait sans le moindre artifice autour de la tête du prince elfe.
La jeune femme avait repris du poil de la bête et, le chapeau de Fizban coincé dans sa ceinture, les bracelets de cuir que lui avait donné Tass’ - alors que celui-ci finissait d’ajuster un fort belle ceinture à sa taille, trouvée lui seul savait où - aux poignets, en avait presque oublié l’étrange altercation avec le colosse un peu pataud…jusqu’à ce qu’il revint vers eux, brillant comme un sou neuf, alors qu’ils disposaient leurs trouvailles sur les chariots.
Aussitôt, elle se renfrogna, croisant les bras sous sa poitrine, le regard aiguisé le fixant tandis qu’il se dandinait dans sa nouvelle armure, attendant des excuses…qui ne vinrent pas !
Elle n’avait pas la verve d’une Lunedor ou d’une princesse elfe, ni même d’une Kitiara - dans un autre style peut-être plus proche du sien - aussi se contenta-telle de serrer la mâchoire alors que le plus souffreteux des deux frères s’exprimait.
La jeune rouquine opina juste du chef, les lèvres serrées, lorsque Raistlin insista sur le fait qu’ils seraient tous deux rassurés de le savoir si bien protégé…
Ses traits ne se détendirent que lorsque Caramon, un brin gêné, réclama leur aide - ou plutôt, la sienne, à elle - pour parler aux gens de leurs village. Tika écarquilla les sourcils puis émit un petit rire comme le frère du colosse répondait.
«  C’que tu peux être nigaud quand tu t’y mets !
Oui, je les connais presque tous, mais il y a une chose que tous deux avez (oui, oui, même vous Raistlin) et que je n’ai pas : vous êtes et serez toujours des enfants du pays. Moi pas. Ce qui vous donne un avantage indéniable pour leur parler. »
Ses yeux riaient lorsqu’elle dit cela, donnant presque l’impression que l’incident précédent avait été oublié. L’ex-serveuse dévisagea tour à tour les deux jeunes hommes et leur air, dubitatif pour l’un et mal-à-l’aise pour l’autre la fit rire à nouveau. Elle secoua la tête et ajouta :
«  Bien sûr que j’vais t’aider…parce que si tu t’plantes comme ça d’vant eux, ils ont beau t’aimer, pas dit que tu arriveras à les convaincre !  »
Elle s’avança donc vers Caramon et lui prit le bras - tirant le guerrier plus qu’autre chose - pour se diriger vers le charriot où les hommes et femmes de Solace s’étaient instinctivement regroupés. Avant de quitter Raistlin, la jeune femme se retourna vers lui, levant les yeux en l’air d’un air faussement dépité, puis le salua, s’assurant par la même occasion qu’il avait bien une meilleure mine qu’auparavant.

Tika était comme ça ; elle pouvait passer de la colère au rire, aux larmes en très peu de temps. Et les larmes, elle les sentait justement commencer à monter alors qu’elle s’avançait vers ceux qu’elle avait connus. Ceux qui l’avaient accueillie dans leur communauté, l’avaient côtoyée toutes ces années…et ceux qui l’avaient simplement dénoncée quelques jours plus tôt, parce qu’il était plus facile d’avoir un bouc-émissaire plutôt que d’affronter la réalité en face. D’autant plus facile lorsque le bouc-émissaire en question était juste une orpheline qui n’était même pas du patelin…
Flint interrompit les pensées maussades de la jeune femme en interceptant le couple qu’elle formait avec le jeune colosse. Elle avait toujours beaucoup aimé le nain, malgré ses airs de vieux ronchon et accepta avec une joie non dissimulée le présent qu’il lui fit, remerciant comme il se devait celui qu’elle appelait toujours «Maître Forgefeu».

****

Arrivés à leur destination, Caramon ayant eut le temps de lui faire part de la demande exacte de Laurana, Tika prit une grande goulée d’air pour se donner du courage et sauta dans le chariot pour avoir une position plus élevée. D’un sifflement court, elle attira l’attention de ceux qui se trouvaient là.
C’était une bien étrange allure qu’arborait la jeune femme pour ces gens qui l’avaient connue serveuse, vêtue comme un garçon, des armes pendant à ses hanches, un arc en travers de sa poitrine, un chapeau de feutre à la plume usée à la ceinture. Elle les toisa le temps qu’ils se retournassent, cherchant çà et là des visages familiers, froissant les sourcils en reconnaissant ses «dénonciateurs».
«  Salut !  », fit-elle en préambule, levant une main à hauteur d’épaule.
« J’ai pas b’soin de me présenter, j’crois qu’vous m’connaissez tous plus ou moins, hein.
J’aurais préféré vous revoir en d’autres circonstances…enfin, pas tous ! Y’en a qui méritent d’être là, mais j’uis pas rancunière, alors voilà, quoi...
Donc je suppose que vous avez déjà entendu les autres parler, de ce qu’il s’est passé, se passe… Je ne vais pas revenir dessus, d’autant qu’ils sont plus doués que moi pour ça. Faut juste bien comprendre qu’on est en fait tous dans la même mouise.
Vous connaissez déjà tous, au moins en partie, ceux qui vous ont sauvé de là. J’veux parler des frères Majere, comme Caramon ici présent, ou encore de Maître Forgefeu ou de Tanis l’archer. Vous savez qui ils sont, vous savez maintenant qu’ils défendent une cause juste.
Enfin, tout ça pour dire, comme vous vous en rendez compte, nous (les réfugiés) sommes nombreux, très nombreux. Certains ne parlent même pas la même langue que nous, mais cela n’empêche qu’il faut qu’on s’organise…tous ensemble. C’est le seul moyen qu’on a, tous, de s’en sortir.
Et ça tombe bien, en matière d’organisation, on a quelques experts dans l’équipe. C’est le cas notamment de la demoiselle elfe, là-bas. Pas besoin de préciser son statut, rien que sa prestance parle pour elle… Elle s’appelle Laurana et avec l’aide de Rivebise, le guerrier des steppes, et notre ami Caramon, elle va coordonner les équipes de gardes indispensables pour un convoi comme le nôtre.
J’uis pas là pour raconter ma vie, mais pour vous d’mander -ceux qu’en sont capable- d’vous rapprocher de Caramon qui fera la jonction pour vous. Y’a assez d’armes dans cette forteresse pour équiper ceux qui savent s’en servir et, ainsi, faire en sorte qu’on s’en sorte. Ensemble !  »

À la fin de sa tirade, elle se tourna vers le colossal guerrier, l’air de demander Ça te va comme ça ?


Caramon

Le guerrier avait apprécié le soutien de la jeune rouquine.
Montrant qu'ils étaient solidaires, il posa la main sur son épaule, au moment où elle terminait son discours, et ajouta :
«  Que les gens de Solace se regroupent et désignent des représentants.
Nous partirons probablement vers le sud.
Pour l´intendance, n´hésitez pas en cas de doute à aborder le sujet avec nous.
En particulier avec Tika qui a une bonne expérience de ce genre de choses depuis qu´elle travaille avec Otik. » »



Lunedor

Lunedor leva son clair regard d'azur vers le prince qualinesti, acquiesçant à ses révélations :
« Oui, ami Gilthanas... cette arme des Ténèbres reste porteuse de malédictions de notre noire et puissante ennemie. Rappelons nous donc, en cet instant, comment avidité à posséder artefact opposé à réduit Khisanth, ladre mal intentionné...  »
L'apôtre de Mischakal frissonna à cette évocation, tandis que son teint pâlissait comme linge blanc exposé aux rayons solaires en plein midi.
«  Et ne commettons pas même erreur. Nous n´avons d´autre solution que la cacher en prévenant nos amis de ne point tenter d´y toucher... peut-être ensuite trouverons nous moyen de la renvoyer aux enfers d´où elle est issue... »
Et grand merci à Tass et Raistlin d´avoir accepté...choisi (?) d´être à nos côtés...pour l´éliminer !
Avec des gestes précautionneux, Lunedor posa couverture pour recouvrir le maléfique objet, la roulant autour, et emmitouflant sous plusieurs épaisseurs l'arme maudite, jusqu'à prendre elle-même le risque de porter paquet contenant l'indésirable jusqu'au chariot le plus proche... avant de prendre son poste pour aider aux chargements nécessaires à la survie des réfugiés en l'exode annoncé.
Tika, la jeune serveuse, remontait le moral des Solaciens, avec une touchante sincérité.
L'oracle envoya, avec un sourire complice, les plus empressés lakohe la soutenir en son effort auprès de son public... qu'il fallait stimuler.

Sturm

Sturm souriait en voyant Caramon exhiber ses dernières trouvailles. Mais... avait-il été si différent en retrouvant les armes de son père ? Tant de temps était passé depuis qu'il avait quitté le château Lumelane la première fois. Peu de gens connaissaient l'histoire de Sturm. Tanis et Flint en connaissaient une petite partie, Kit' également.
Qu'était venu faire le fils d'un chevalier Solamnique il y a des années à Solace ?
Depuis l'époque de Huma, qui chassa les dragons de Krynn mille années auparavant, les chevaliers de Solamnie étaient les champions de la justice et de la vérité. Les chevaliers représentaient tout ce qui était bon, noble, compatissant et héroïque. Mais, après le Cataclysme, quand les peuples d'Ergoth appelèrent à l'aide, les chevaliers étaient impuissants. Lorsque les hommes tournèrent le dos aux vrais dieux, pas même les chevaliers ne réussirent à les ramener à la raison. Et c'est ainsi que la population en vint à blâmer l'Ordre pour ne pas l'avoir sauvée de sa propre folie. Un immense soulèvement se déclencha contre les chevaliers : leurs anciens temples et leurs citadelles furent assiégés. Nombreux furent ceux qui périrent : les autres s'engagèrent sur la voie de l'exil.
Un des chefs de l'Ordre solamnique était le Seigneur des Roses - qui engendra Sturm Lumelane - Angriff Lumelane. Lorsque les gens se retournèrent contre les chevaliers, il comprit que toute lutte serait sans espoir. Il lui était impossible d'abandonner ses camarades, mais il pouvait envoyer son épouse et son enfant à l'abri dans le sud.

Tous les souvenirs de cette époque était toujours bien présents dans l'esprit de Sturm. Il entendait encore les « A Mort les chevaliers !!!! Sus aux Lumelane !!! » tandis que la cohorte de paysans fondaient sur la demeure familiale : le Donjon de Vingaard. Il revoyait sa mère , Dame Ylis, la Dame d'Avrinet faire ses adieux à son père sachant que c'était la dernière fois qu'elle serrerait son époux dans ses bras. Son père, s'était ensuite mis à sa hauteur posant genou à terre et lui fit promettre de veiller sur sa mère. Ce fut la dernière fois que le père et le fils échangèrent quelques mots.
Sturm et sa mère décidèrent de voyager par la mer de Solace, mais le voyage ne fut pas sans encombres car ils furent capturés par la marine de Kernaffi. Sturm apprendrait plus tard que le roi de Kernaf, Mukhari Ras, était un prêtre des robes noires de Takhisis, qui cherchait à composer un élixir de vie dont la composante principale était du sang. Sang devant être issue d'une haute lignée de nobles. C'était sa mère, Ylis qui devait être sacrifiée. L'enfant se rappellait ce qu'il avait promis à son père , et organisa leur évasion. Lors de leur échappée, Sturm abattait le roi de Kernaf, faisant preuve, par son acte, de sa bravoure alors qu'il n'avait que onze ans.
La mère et l'enfant purent enfin achever leur périple . C'est ainsi que Sturm Lumelane grandit dans la bourgade de Solace. Enfant, il arborait déjà un port martial et les idéaux de la chevalerie lui parurent pratiquement des plus naturels. Sa mère lui enseigna le code des chevaliers et le seul souhait de Sturm dans l'existence fut de reprendre le flambeau de son père. Quand il fut en âge, il reçut son héritage : l'anneau des chevaliers.
Il s'entraîna seul à devenir un guerrier, ne reculant devant aucune mission et aucune privation pour aguerrir son corps et son âme au service de la chevalerie.
Quelques années après leur arrivée de Solace, la mère de Sturm mourut emportée par la peste alors qu'elle essayait d'apporter soutien et nourriture aux pauvres et malades, tout comme le recommande le Code de conduite de tout Chevalier Solamnique dans La Régle et la Mesure.
Cet événement marquera un tournant de la vie de Sturm puisqu'il cherchera a en apprendre plus sur son père à qui il avait promis de mieux protéger sa mère...

Lorsque les Compagnons quittèrent Solace, Sturm s'en alla vers le nord pour retrouver la trace des chevaliers de Solamnie. II voyagea un moment avec Kitiara, la bien-aimée « de l 'époque » ( parce le demi-elfe est quand même vachement compliqué et on sait plus trop où on en est avec toutes ses histoires ) de Tanis, avant que leurs pas ne se séparent. Il parcourut les terres de Solamnie, uniquement pour découvrir que les chevaliers étaient partout tombés en disgrâce. Il se rendit au Donjon de Vingaard, le château ancestral de son père, à présent abandonné. Produisant le sceau sur l'anneau comme preuve de sa lignée, il liquida les possessions familiales. Mais une fois les frais de succession réglés, il ne lui resta plus que l'épée et l'armure de son père.
Et c'est ainsi qu'il retourna à Solace, comprenant enfin que la véritable chevalerie se trouvait au plus profond des individus et faisant le serment de reformer l'ancien Ordre. Serait-il le dernier chevalier de Solamnie qu'il serait au moins fidèle aux idéaux de son père. Cela lui suffisait.
C'est en voyant l'ensemble de son petit groupe qu'il comprenait en quoi les Chevaliers de Solamnie faisaient fausse route. L'Ordre ne permettait qu'à une certaine élite masculine et surtout aux Solamniens d'y rentrer. La plupart de ses compagnons auraient fait de biens meilleurs chevaliers que ceux actuellement en place. Qu'ils soient elfes, nains, humains, kenders, hommes ou femmes.


Il était temps de trouver une destination et le chevalier se dirigea vers le petit kender facétieux connaissant son goût pour les cartes et autres objets curieux. «  Dis-moi Tass, tu n´aurais pas dans tes affaires une carte qui pourrait nous aider ?  »

(Message secret pour Raistlin)

(Message secret pour Flint)

(Message secret pour Tass)


Flint

Flint tenait toujours sa cuirasse des fois que le prêtre des humains, Elistan, se décidât à l'enfiler. Quoique généreux, le nain n'était pas dispendieux et c'eût été frivolité que de laisser perdre telle armure, qui l'avait protégé lors de ses prégégrinations dans Krynn à la recherche des dieux, pérégrinations qui l'avaient amené à rencontrer nombre de ses congénères, tandis qu'il cherchait à percer les mystères d'un lieu secret, tenu par des nains renfermés en leur profondeurs, des nains que nul n'avait plus jamais aperçu au dehors depuis le Cataclysme. Des nains qui - à l'époque l'espérait-il fortement - avaient gardé le souvenir des anciens dieux.
Les conversations continuaient tandis qu'il était plongé dans ses souvenirs, l'air vague, la barbe molle. Les conversations continuaient autour de lui, le clan des Majere qui se rabibochait, la princesse des steppes qui disputait en sagesse avec son homologue Qualinesti. Tout cela ne pesait guère devant le poids du passé, le poids des antiques batailles criminelles qui joncheraient leur route s'ils fuyaient par le sud maudit. Maudit, mille fois maudit ce jour où les portes furent fermées, séparant les frères d'avec les frères. Maudit ce mage désespéré qui lança un nuage de désolation, ajoutant la ruine à la ruine.
Non loin du nain, un humain déjà vieux quoiqu'encore jeune ruminait aussi sur la gloire déchue du passé. Ces deux-là n'avaient pas besoin de mots pour s'estimer, chacun préférant garder ses blessures par-devers lui. Mais le silence de l'un faisait écho à celui de l'autre. La question de Sturm ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd.

Toujours encombré par sa cuirasse qu'il ne pouvait se décider à laisser à terre, Flint se tourna vers Sturm afin de lui répondre, et lui lança d'une voix rendue forte par la nécessité de couvrir la distance qui les séparait : « HUM !  »
«  Hum-hum ! Je ne sais pas quelle carte Tass aura encore volé, mais je... Hum.  » Le nain rougit à l'idée que de trop nombreux regards étaient maintenant tournés vers lui, et qu'il venait ainsi de dire publiquement du mal du kender, qui certes méritait une surveillance rapprochée, mais dont les actions n'étaient au fond pas aussi méchantes que l'entrée en matière toute naine pouvait laisser croire.
«  Je voulais dire... Je sais ce qui nous attend au sud.  »
Le nain se tut alors, non pour vérifier quel effet produisait ces paroles sur son entourage, comme un vulgaire fanfaron de foire un peu foutriquet l'aurait fait. Non, il voulait simplement attirer l'attention de Sturm, peut-être de Tanis, certainement de ceux de ses compagnons les plus anciens, et même certains des plus récents, mais cela sans non plus alerter ou paniquer la foule humaine qui s'inquiétait sans doute et à bon droit de ce que l'avenir leur réserverait. Il attendit donc que se rapprochassent ceux qui désiraient en savoir plus pour leur parler à mi-voix.
«  Voilà, regardez cette forteresse, Pax Tharkas, une forteresse érigée en signe de paix entre les nains et les elfes. Voyez-vous, les elfes, nous les avons laissé de l´autre côté de ces murailles. Les nains étaient de ce côté. Sont. Je veux dire... Hum ! La forteresse marquait la frontière entre les deux peuples, mais une frontière pacifique ! Bref, nous sommes sur le territoire des nains. L´ancien territoire, je veux dire.  »
Le nain n'était pas adepte des grands discours. Il tentait seulement de rendre compréhensible ce qu'il avait dans la tête et qui se bousculait un peu trop vite pour y mettre bon ordre.
«  Voilà ce que je sais, hum. Plus au sud, c´est donc le territoire des nains de Thorbardin, les nains des montagnes. Thorbardin, c´est le royaume des six tribus naines sous la montagne, un royaume qui est resté à l´écart du temps et du monde depuis le Cataclysme. Ses grandes portes sont là, plus au sud, fermées depuis des centaines d´années. Lorsque nous cherchions les anciens dieux, j´avais tenté sans succès d´en trouver l´entrée et j´avais erré pas mal de temps dans la région. Enfin, voilà que je raconte tout dans le désordre...  »
Le nain prit une profonde inspiration, jeta un regard inquiet à son entourage, puis se lança.
«  Donc, au moment du Cataclyme, des milliers de réfugiés ont fui le territoire maintenant envahi par la nouvelle mer qui occupe les terres autrefois fertiles d´Ansalom. Ils cherchaient refuge sur les hautes terres, mais comme toujours dans ces cas-là, les gens ne sont pas tendres, et les peuples se sont repliés sur eux-même. Repoussés par les elfes du Qualinesti, certains se sont installés sur les plaines d´Abanisinie, crevant de faim à cause de la sécheresse, tandis que d´autres se ruaient en masse vers le sud, espérant rejoindre le grand, le magnifique port de Tarsis la cité aux mille voiles. Mais il leur fallait pour cela demander le passage aux nains de Thorbardin.

Au début, ces derniers, fidèles au sens de l´accueil de mes cousins, les guidèrent bien volontiers sous la montagne, mais ce ne furent bientôt plus quelques voyageurs isolés, mais des dizaines et des centaines de gens qui se présentaient aux portes. Et avec eux, leur lot de misère, de famine, et de brigandage. Thorbardin ferma alors ses portes, laissant là hommes, femmes, enfants, et même ceux de ma race, leurs cousins, les nains des collines. Il aurait fallu voir ces miséreux, sans provisions, dans une région montagneuse et hostile, condamnés à leur sort, tout cela à cause de quelques pillards. Maudits soient ces nains des montagnes !

Alors, un général arriva, qui promit réparation à ceux qui l´écoutèrent. Il bâtit une forteresse faite de magie et de roc, et rassembla tout ceux, hommes ou nains désespérés, qui savaient porter une arme et cherchaient certains le salut, d´autre la vengeance. Les peuples de Krynn autrefois alliés s´entre-déchièrent. Pensant avoir l´avantage du nombre, les clans de Thorbardin s´unirent et rassemblèrent une armée de fer et de métal afin de chasser les prétentions des envahisseurs. La bataille fit rage, tout le jour, toute la nuit. Au petit matin, lorsque le soleil se leva, il était clair que les réfugiés avaient perdu, l´armée naine était aux portes de la forteresse ennemie. Alors, dans un geste de désespoir, le général lança une pluie de feu sur la bataille, qui brûla tout en longues flammes destructrices. Tous périrent, hommes, comme nains ; les deux armées furent anéanties, le relief nivelé.

On dit qu´un grand silence suivit la bataille : même les charognards étaient morts.

Depuis, jamais plus les portes de Thorbardin ne se sont entrouvertes. Il est même possible que l´antique cité ne soit plus qu´un gigantesque tombeau. Voici donc ce qui nous attend au sud. Je ne pense pas qu´on puisse passer par ce royaume disparu. Mais lorsque je suis retourné dans la région il y a une demi-douzaine d´années pour chercher trace des anciens dieux, j´ai rencontré des nains des collines, du clan des Neidars. Avec un peu de chance, ils pourraient peut-être nous apporter une petite aide. De toutes façons au point où on en est... Ils ne sont pas difficiles à trouver, il suffit juste de suivre l´ancienne route de Thorbardin.
...
Vers le sud, quoi !  »
ajouta en haussant des épaules le nain, qui semblait trouver la précision utile.
Il était rare que Flint parle autant. Le nain était d'habitude plutôt taciturne, sauf si on lançait la conversation sur la maçonnerie ou le travail de la pierre et des métaux.

Modifié par un utilisateur samedi 11 janvier 2014 18:58:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
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Tanis

Tanis avait plus confiance dans le jugement de Flint qu'en n'importe qui d'autre, aussi porta il grande attention au récit du nain. Si les évènements généraux lui étaient familiers, le nain connaissait cette histoire depuis des années et avait vécu dans la région, ce qui donnait du poids au récit de Flint.
Après quelques secondes de réflexion, le demi-elfe regarda ses compagnons et les réfugiés, avant de dire:
«  Il nous faut partir, nous avons déjà perdu trop de temps ! Partons vers le sud pour le moment. Ce soir nous réunirons les représentants des différents peuples, et nous choisirons ensemble la direction que nous suivrons. »

Il ramassa son paquetage, ainsi que ses armes, et fit signe à ses amis: «  Je pars en éclaireur, afin de trouver une route exempte de dangers... Nous en avons déjà suffisamment avec les dragons et leurs sbires sans devoir affronter des périls inutiles. Si je vois quelque chose d´anormal, je reviendrais vous prévenir. »
Regardant les trois malheureux chariots de vivres qu'ils avaient réussi à rassembler, il fit signe à Rivebise :
« Mon ami, je sais que les gens des Plaines sont d´habiles pisteurs. Pourrais-tu les convaincre de s´occuper de partir chasser et chercher des vivres pour l´ensemble des réfugiés? Il faut économiser nos vivres au maximum, car si nous nous retrouvons avec l´armée draconienne aux trousses, nous n´aurons plus le temps de chercher de la nourriture, et nos réserves seront alors cruciales!
Pendant ce temps, les gens de Solace et de Havre, moins habiles en milieu naturel, protègeront le convoi...  »

Après s'être mis d'accord avec les autres, Tanis partit en petite foulée, remontant le convoi peu à peu, avant de se retrouver en tête. Il expliqua aux personnes ouvrant la voie ce qu'il comptait faire, puis s'élança vers le sud, afin de prendre un ou deux kilomètres d'avance sur la tête du convoi.


Raistlin

Raistlin, qui commençait à entrer dans les couloirs de la citadelle, entendit Flint commencer à s'exprimer – fait rare à partir du moment ou cela dépassait une ou deux phrases. Curieux, il écouta la suite, et fini par s'approcher pour mieux entendre. Appuyé des deux mains sur son bâton, il laissa le nain finir, l'air concentré.
Il se passa la main sur le visage et prit la parole pour ajouter quelque chose.
«  Les portes de Thobardin sont closes, et les nains des collines, dont les plus vieux ont du connaître la guerre de la Porte, étaient du coté réfugié… Les portes sont scellées. Néanmoins…  »
Le mage réfléchissait, cherchant une meilleure solution, on pouvait lire la concentration sur son visage, ainsi qu'une certaine affliction : visiblement, la tournure des événements ne lui plaisaient pas.
« Néanmoins… Si les portes étaient ouvertes, ce serait la meilleure route pour rejoindre Tarsis la magnifique, qui n´est pas encore tombée face aux ténèbres. Ors, il semblerait qu´au pic du crâne, au milieu des marais nourris par les milliers de cadavres de la guerre de la porte, se trouverait un secret enfoui, capable de faire s´ouvrir les portes…
Pas un endroit où amener une colonne de réfugiés, bien sûr, mais un groupe plus réduit y arriverait sans doute. C´est beaucoup se baser sur des faits incertains, mais... Nous n´avons pas d'autre choix. »

(Message secret pour Maître Jeudi)

Gilthanas

Après les explications quelque peu laborieuses de Flint - qui en passant prouvait que cette antique race avait assez de salive pour prononcer autre chose que des mono-syllabes ( ce qu'il aurait jugé improbable quelques temps auparavant ) -, Gilthanas prit le temps d'exposer son avis - pas très consensuel, comme à son habitude - :
« Merci de vos éclaircissements, Maître Forgefeu. » (le ton neutre transforma le compliment en une simple formule de politesse) « La proposition de Raislin me semble déraisonnable. Je ne vois pas en quoi pénétrer dans un royaume vivant en autarcie depuis des siècles, dont toutes les frontières sont closes par d´épaisses portes minérales et qui plus est est souterrain ( quelle horreur, de se priver de l´air frais salvateur des grands espaces ! ), pourrait faire avancer notre quête, en admettant que cela soit possible d´y entrer. Nous risquons au mieux d´y trouver la mort, et qui s´occupera de ce troupeau de moutons bêlants que vous nommez "réfugiés" ? Si je ne m´abuse, nous avons une responsabilité envers eux.
Il nous faut contourner le Thorbadin en faisant un décrochage par Costeneuve puis traverser les Plaines de Poussière jusqu´à la République de Tarsis. Je ne pense pas que Verminaard lancera ses sbires ailés à notre poursuite, il aura déjà bien à faire avec le Qualinesti où les elfes restants mèneront féroces guerillas et résistance acharnée. Il n´est donc pas nécessaire d´obscurcir notre horizon pour pallier à la menace du ciel...  »


Sturm

L'attitude du prince elfique irritait au plus au point le chevalier solamnique. Sa manière de considérer les hommes et les femmes du peuple avec condescendance les qualifiant de moutons était inacceptable. Il ravala un commentaire qui aurait été malvenu mais qui ne l'empêcha de le penser très fort.
J´espère juste que les elfes tiennent mieux leur épée que leur prince...
«  Nous avons en effet une responsabilité envers ces "hommes" et ces "femmes" ». Le solamnique insista bien sur ses deux termes. « Mais je pense que plus le chemin sera court et rapide mieux ce sera. Je ne connais pas bien la région mais si les Neidars peuvent nous aider... la problématique de ton plan Raislin est qu´il nous oblige à nous séparer car certains devront protéger la colonne pendant que les autres tentent de mettre la main sur ce secret. Peut-être d´ailleurs que les nains en savent davantage sur ce qui permettrait de rouvrir les portes ? »

Elistan

Elistan ne savait pas trop ce qu'il devait faire : il avait tout d'abord perçu la venue des aventuriers à Pax Tharkas comme une bénédiction - mot qui venait tout à coup de prendre un nouveau sens dans sa vie - et, mettant en eux tous ses espoirs, avait tenté de convaincre son peuple de les suivre.
Mais le résultat de son discours était quelque peu mitigé.
En même temps, puis-je leur reprocher ? Bon nombre de ces hommes et ces femmes sont ici par ma faute, à cause de ma faiblesse ! Ils ont étés déportés, se sont épuisés au travail, et voilà que je rapplique en criant «les dieux existent ! Venez, suivons ces inconnus vers je-ne-sais-où !»
Qu´avais-je espéré ? Que tout-à-coup nos problèmes seraient réglés ? Que les habitants de Havre auraient pu rentrer chez eux, retrouver leurs familles ? Tu as été bien naïf, "premier prêtre de Paladine" !

Le moral d'Elistan était bien bas. Bien sur, il gardait la foi - il ne pouvait en être autrement après ce qui s'était passé à la forteresse -, mais il s'était rendu compte que la réalité n'était pas aussi rose que ce qu'il s'était imaginé.
Quand as-tu perdu ton bon sens, Elistan ? N´es-tu plus capable de protéger et de guider ton peuple ?
Les paroles de l'elfe Gilthanas firent au prêtre l'effet d'un électrochoc :
« Ces moutons, comme vous les appelez, sont des hommes et des femmes, tout comme nous et, à ce titre, méritent le respect ! Vous devriez le savoir plus que quiconque, vous qui portez le titre de "prince". Quel genre de leader serez-vous si vous ne comprenez même pas cela ? »
De ses pensées, Elistan ne révéla rien. Il ne pouvait pas prendre le risque de créer un conflit inutile avec ce dernier, d'autant plus que faisant partie du groupe auquel il avait exhorté la foule à faire confiance. Aveuglément.

Raistlin

Raistlin avait froncé les sourcils en entendant parler Gilthanas. Visiblement sa pierre Ioun ne l'aidait pas tant que cela à être "éclairé".
Sturm, plus pragmatique et raisonné, semblait mieux comprendre le problème. Même s'il finissait pas être las de se répéter, il décida d'expliquer différemment les choses.
« Sturm, je doute que les Neidars puissent nous aider à ouvrir les portes, à moins de peut-être nous renseigner plus avant sur ce que recèlerait le pic du crâne. Le Thobardin est dirigé par un roi et six clans nain, qui vivent en autarcie depuis trois cents ans. Les portes de cette cité n´ont pas été ouverte depuis ; et elles s´étaient fermées justement pour éviter que des réfugiés, tels que les Neidar qui en composaient le gros des troupes à l´époque, entrent. De toute façon c´est sur le trajet, nous croiserons des Neidar dans les environs… »
Il se tourna ensuite vers Gilthanas
« Si Flint et moi-même proposons le Thorbardin, ce n´est pas pour le plaisir de visiter une citadelle naine. C´est la route la plus rapide et directe pour Tarsis, les nains ont des routes par lesquelles les dragons ne peuvent pas attaquer.
"Passer par les Plaines" ?… riche idée, mais peut-être ignoriez-vous un point important : les "Plaines de poussière" sont un désert… Faire passer une colonne d´un millier de réfugiés fatigués avec en tout et pour tout trois chariot de maigres réserves c´est les condamner à coup sûr, je pense que nos amis Que Shu, originaires de cet endroit, pourront vous le confirmer. D´autant que la présence des Que Shu ici parmi les prisonniers semble indiquer que des raids draconiens ont été portés là-bas.
Nos autres options sont maigres : le Qualinesti sera bientôt occupé, et Haeldir nous a transmis des infos claires : Qualinost n´attendra pas de réfugiés, et n´ont pas de place pour eux sur leur navire. La route du Qualinesti à Tarsis passe par Thorbardin. Le nord nous en venons. Veerminar va d´abord conquérir la patrie elfique afin de pouvoir déferler sur le sud par la suite. Si le conseil des clans et le roi de Thorbardin peuvent être convaincus de se mêler à la guerre, imaginez donc ce que cela nous apportera en terme de conflit.
Nous avons avec nous les preuves, en la personne de Lunedor et Elistan, que les dieux ne nous ont pas abandonnés, c´est un immense atout dans ce genre de négociation.  »

Il se tourna une nouvelle fois vers Sturm, réfléchissant à toute vitesse
«  Certes, laisser les réfugiés seuls est risqué, mais…
Mais si les yeux de Verminaard se posent dans notre direction, ira-t'il à la poursuite d´un millier de réfugiés, ou à celle du groupe qui l'a défié, presque défait, lui a volé le cadeau de sa déesse, et dont les membres ont reçu la bénédiction de Mishakal ? Nous leur rendrions presque service, à ces hommes et ses femmes, en nous éloignant d´eux le temps d´être trop loin pour un vol de dragon, wyverne ou autre.
Au pire…  »

Il haussa les épaules, se frottant le bas du visage.
« Au pire, je peux voyager bien plus vite que vous grâce à la magie, je peux partir en avance pour le Pic du Crâne, commencer mes repérages et déblayer le terrain autant que faire se peut, voir régler le problème, trouver le fameux mystère s´il y est et vous rejoindre. J´entends déjà les hauts-cris... » fit-il en roulant des yeux, et cette fois il ne s'adressa à personne en particulier «  Mais figurez-vous que je serai plus efficace et rapide seul pour ce genre de chose. Et si j´arrive à déterminer de manière plus précise ce qu´est ce secret qui permettrait d´ouvrir les portes, mais que je sens que c´est trop gros pour moi seul, je vous rejoindrais et nous statuerons. »
...
Le temps était au départ, ils pourraient finir cette discussion plus tard. Prenant enfin le temps de faire ce qu'il voulait à l'origine - prévenir les nains des ravines qu'ils pouvaient s'enfuir si le cœur leur en disait - Raistlin se dirigea vers leur salle de jeu, jetant au passage quelques coups d'oeils soupçonneux sur les tortueux couloirs de la citadelle.


Rivebise

Le corps de Rivebise était rempli d’allégresse. Bientôt, il serait marié avec la femme la plus merveilleuse du monde et celle-ci lui rendait parfaitement son baiser. Lorsqu’ils se séparèrent, il comprit les sous-entendus de Lunedor. Il resta stoïque mais il grimaça de l’intérieur. Malgré tout ce qui avait été dit, il ne pensait pas encore être prêt ni à la hauteur. Son démon intérieur continuait toujours le combat malgré la forte présence rassurante de sa déesse.
Toutefois, avant même qu’il n’ait pu esquisser un mouvement, ce démon disparut aussi vite qu’il était apparu car Laurana s’approchait. Il n’avait pas pris conscience des paroles échangés entre cette dernière et Tanis. Alors, il fut surpris de la voir arriver si promptement tandis qu’il essayait de se préparer à diriger son peuple. Il hocha sa tête pensivement devant les paroles envers leur mariage et attendit la suite, se doutant que l’elfe n’était pas venu ici dans l’unique but de féliciter le couple.
Il haussa un sourcil devant les propos de la dame. Malgré sa grandeur et sa force le colosse pouvait être très délicat et faire dans la broderie. Déçu de ce manque de confiance, il fronça encore plus les sourcils jusqu’à ce que les yeux du guerrier Que Shu rencontrent ceux de sa douce. Il comprit alors que Laurana avait simplement usé d’humour et que lui, dans sa susceptibilité habituelle, avait réagi promptement. Pour s’excuser il acquiesça d'un mouvement de tête pour la remercier. Il jeta un bref regard au cadeau et sa bouche s’étira légèrement. Après tout, la femme n’avait pas tout à fait tort. Le précieux et fragile objet était bien mieux placé dans les mains de Lunedor.
Puis, de nouveau, la surprise s’empara de lui. La princesse Qualinesti quémandait son aide à lui, pour les Que Shu. Ce n’était pas étonnant en soi mais pourquoi lui et non Lunedor ? Avant même qu’il ait pu répondre à cette question, son amour le poussait de l’avant. Il n’avait plus le choix. Il devait affronter son peuple, ou plutôt sa propre peur envers son peuple. Déjà, il tentait de créer une bulle autour de lui pour commencer à se concentrer, comme avant la bataille...
Rivebise n’avait jamais été très fort avec les mots. Il devait se concentrer car il ne savait pas quoi dire à son peuple contrairement à Lunedor. Toutefois, s’il ne le faisait pas là, il ne le ferait jamais et les siens perdraient confiance en lui. C’était le meilleur moment à n’en point douter. Ainsi, après l'encourageante poussée de la prêtresse dans son dos, l’homme s’était mis marcher en direction des Que Shu et des autres tribus des Plaines. Il réfléchissait mieux en marchant.

Loin de ses compagnons, il arriva devant son peuple déjà à moitié rassemblé. Ceux-ci ne semblaient pas l’avoir remarqué car il faisait profil bas, encore soucieux de l’image qu’il donnerait. Il baissa la tête et revint sur ses pas. Il avait réfléchi et il était prêt. Toutefois, il ne savait même pas ce que Laurana voulait de lui. Il s’approcha donc d’elle pour lui demander :
« Qu’attends-tu de moi ?  »
Et, comme la réponse n'importait pas tant que ça, il retourna vers les gens des Plaines. D’une voix forte et puissante, qui trahissait quelque peu son incertitude, dans l’intention d’attirer leur attention et de les rassembler, il dit :
« Peuple des Plaines ! Braves Que Kiri, courageux Que Tuh et féroces Que Shu. Venez, rassemblez-vous. Nous devons nous organiser, j’ai à vous parler.  »
Tentant de prendre la même posture puissante et fière que lors des discours de Lunedor, il attendit de manière la plus stoïque possible le rassemblement des siens et la réponse de l’elfe. De par l’énergie que lui transmettait Mishakal, il tentait de transmettre force et courage à son peuple. C’est à ce moment que des paroles lui revinrent en tête. Trop concentré sur autre chose, il n'y avait pas vraiment fait attention, mais Tanis avait parlé. De plus, Elistan aussi avait prononcé un discours puissant. Alors, l’homme reprit la parole. Le demi-elfe et le prêtre l’avaient inspiré.
« Hommes et femmes des Plaines ! Je ne vous connais pas tous mais je connais votre souffrance. Nous rebâtirons ce qui nous a été volé par ce Ver Minable. Mais pour ce faire, il faut travailler ensemble. On m’a exilé autrefois, mais je l’accepte à présent et je pardonne à ceux qui n’ont pas vu ce que j’ai vu. Les Dieux ont toujours été avec nous ! Dites-moi que je peux vous faire confiance et que vous êtes avec moi !
Nous avons besoin de vivres. Prouvons aux autres que les Plaines de Poussière forment des chasseurs experts et de puissants guerriers. Prouvons-leur que malgré nos blessures, nous pouvons nous relever. Prouvons à Verminaard et ses troupes que nous savons résister et qu’il craigne notre vengeance. Les femmes et les enfants resteront ici à l’abri avec le convoi tandis que la moitié des hommes partira avec moi en tant que chasseur, pisteur ou éclaireur. Au cours du voyage, nous pourrons alterner.
Je n’ai jamais été bon pour les paroles, mais vous me donnez la force de continuer. Vous me donnez une nouvelle raison de survivre et de me battre. Serez-vous à mes côtés lorsque j’aurai besoin de vous, cette fois ? Serez-vous avec moi pour reprendre la liberté que les Plaines nous ont donné ? Nous avons gagné cette bataille mais pas la guerre, toutefois, Mishakal avec nous, nous pouvons vaincre !  »

Comme poussé par une énergie profonde, Rivebise avait pris de l’assurance à chaque mot. Il avait pris confiance en lui et compris qu’il lui était possible de remplir le devoir qui lui était échu. Il redonnerait ce rôle de chef à tout moment à Lunedor mais ces paroles lui avaient fait du bien à lui aussi. Il s’était autant parlé à lui-même qu’aux tribus des Plaines. C’était peut-être justement pour cette raison qu’il avait réussi à placer tant de mots.

*****
Les discours s'étaient succédés les uns aux autres, Lunedor parlant à l'ensemble des réfugiés dans un premier temps*, mais rapidement les nouveaux héros libérateurs se rendirent compte que des groupes s'étaient formés ici et là. Rivebise** s'en était allé parler avec sa promise aux peuples des Plaines. Un des anciens de la tribu de QueTeh, Briar, marquant son affection et son accord en posant ses mains sur les épaules de Lunedor et de Rivebise. Derrière l'ancien, quelques bras se levèrent pour montrer au guerrier qu'il n'était pas seul pour la lutte, pour retourner au combat.

Pendant ce temps, Elistan s'adressait aux gens de sa ville, Havre. Les réactions étaient très mitigées suite à son discours***, et certains même se détournèrent pour se mettre en route.
(Message secret pour Disamis)


Tika s'était posée naturellement face aux gens de Solace qui lui souriaient pour la plupart, la rassurant. Elle reconnut des enfants qui avaient assisté à son arrestation, et l'espoir pétillait dans leurs yeux et ils buvaient chaque mot de la rouquine****. Derrière les adultes acquiesçaient aussi, quoique des grimaces apparurent quand elle parla de se serrer les coudes, certains regards se tournèrent vers certains autres groupes avec méfiance.

Le gros des réfugiés se mit petit à petit en route, mené par Sturm. Le chevalier suscitait le respect et le courage dans les cœurs, réussissant à améliorer le rythme de marche des gens autour de lui. L'espoir qu'il dégageait contrastait avec ses sombres pensées, et pourtant il fallait bien quelqu'un pour imaginer le pire ! Certes ils avaient gagné pour aujourd'hui, mais auraient ils la même chance à l'avenir ? Le nombre de combattants était somme toute ridicule, une personne sur dix tout au plus alors que Verminaard en avait des centaines sous ses ordres.

À l'arrière garde, les combattants organisés par Laurana et Caramon avaient rassemblé trois chariots de vivres. Ce serait à peine suffisant pour deux jours avec les huit cents réfugiés. Mais il leur fallait se remettre en route rapidement pour prendre un peu d'avance sur les draconiens.

Le demi-elfe passa devant le chevalier pour partir en reconnaissance. Seul, il avança rapidement et découvrit un bosquet assez grand pour abriter tout le monde. Il en profita pour jeter un oeil à l'intérieur et il y découvrit plusieurs pommiers et noyers qui portaient encore quelques fruits. Les noix au sol étaient nombreuses, ainsi que les pommes, et protégées dans leur coquille, elles pourraient servir de nourriture pour un repas ou deux². Il retourna ensuite sur ses pas pour prévenir Sturm.

Rivebise fit le tour des réfugiés afin de se faire une petite idée du nombre de personnes habituées à chasser ou cueillir pour subvenir à leur besoin. Il nota mentalement qu'environ une personne sur sept en était capable, ce qui revenait à trouver de la nourriture pour la moitié des personnes par jour. Insuffisant à long terme...

Les réfugiés étaient pour la plupart affaiblis par la malnutrition, les mauvais traitements et la bataille qui avait rage dans la forteresse pour se débarrasser de leurs geôliers. Ils avaient froid et avec l'hiver qui commençait, cela n'allait certainement pas s'améliorer.

Sturm

Sturm n'était pas stupide, il voyait que les vivres ne seraient pas inépuisables. La trouvaille de Tanis lui mit du baume au cœur mais elle ne ferait que leur accorder un délai supplémentaire avant qu'ils n'épuisent totalement leurs vivres. A moins qu'il ne trouve un nouveau point de nourriture, ils commenceraient à devoir se rationner après 5 jours de voyage. (1 jour noix, deux jours chariots, + 4 demi-journée via chasse, à partir du sixième, il ne reste plus que chasse, cueillette)
Cependant c'était l'état de certains réfugiés qui était le plus préoccupant. Même s'il n'était pas loquace, le chevalier avait remarqué comme sa présence pouvait renforcer la détermination des gens. Il demanda donc à Lunedor et à Elistan d'identifier les personnes les plus faibles de la colonne et de les envoyer vers l'avant . Il demanda également qu'un des deux reste à l'avant pour pouvoir dispenser quelques soins et paroles de réconfort tandis que l'autre s'occuperait de recenser les personnes qui commenceraient à décliner à l'arrière.

Sturm repensait à des légendes concernant les cornes d'abondance. Qu´est ce que je ne donnerai pas aujourd´hui pour avoir un tel objet. Les hommes et les femmes avaient relativement peu de possession ce qui rendait toutefois le voyage plus facile. Au fur et à mesure que les chariots se désempliraient, la place libérée permettrait de véhiculer les plus souffrants. Lors des repas , le chevalier puisait dans ses réserves personnelles ne s'accordant que le strict minimum pour continuer d'assurer un train régulier. Il avait encore dans son cas quelques rations de survie. Il préférait laisser la nourriture la plus fraîche et revigorante aux réfugiés. Son geste était dérisoire il le savait , à l'échelle de plus de huit cents personnes, quatres jours de portion étaient négligeables. Mais c'était le moins qu'il pouvait faire pour les enfants, les femmes et les plus faibles du groupe. Il ne serait d'aucun secours dans la survie, il le savait bien. Sa présence était au milieu de ses gens pour tenter de les soutenir et leur insuffler ce courage supplémentaire qui leur permettrai de mettre un pas devant l'autre.

Lunedor

Lunedor avait une conscience aigüe de la gravité de leur situation... mais égal sens de ses responsabilités.
Sturm, d'humeur sombre, partageait sûrement les mêmes angoisses que chacun : même si la légion de vermine renonçait à les pourchasser, combien de temps survivront ces centaines de rescapés en sursis, avec si peu de nourriture, dans les montagnes, à l'approche de l'hiver ?
Quand il lui demanda de se séparer d'Elistan, elle eut simple dénégation de la tête, tempérée par un doux sourire :
« - Non, Sire de Lumelane, nous ne pouvons pas nous séparer pour l´instant... il faut que je l´aide à trouver et utiliser ses pouvoirs de prêtre : nous devons lire ensemble les disques de Mishakal...
Je n´ai que simple pouvoir de créer de l´eau, et de purifier l´eau et la nourriture. Mais, peut être, en notre détresse, trouverons nous moyen de conjurer l´aide divine pour nous procurer de la nourriture, aussi. Je le souhaite... cela affermirait la position d´Elistan parmi les siens, effaçant les souvenirs de Questeur. Je l´y aiderai. Et, bien sûr, je prendrai en charge les blessés et les malades, au fur et à mesure...  »


Elistan

Cela permit cependant au prêtre d'arrêter de se morfondre, décidant enfin d'agir par lui-même. Ainsi, il réagit aux propositions de Stum et de Lunedor :
« Dame de Lun... enfin, Lunedor, je suis certain que la lecture que vous me proposez de ces disques est très importante, mais je ne peux pas faire passer celle-ci avant le bien-être des réfugiés. Je ne possède encore aucun pouvoir, mais je dois de me tenir près de ceux qui souffrent et de leur offrir mon aide, même si celle-ci n´est que de l´ordre du spirituel.
Par contre, guerrier de Lumelane, je ne crois pas qu´il soit profitable de faire venir les plus faibles à l´avant. Leur imposer le rythme plus rapide que nécessite le fait de marcher en tête ne pourrait que les affaiblir plus. »


Tanis

Tanis était parti, laissant derrière lui ses amis, leurs ennemis, et un convoi de plusieurs centaines de réfugiés.
Avançant rapidement le long du chemin de montagne, il avait l'impression de rajeunir, de retourner à l'époque où il parcourait les routes dans le simple but de savoir ce qui se trouvait de l'autre coté de la colline, et où la vie de tout un peuple ne reposait pas sur ses épaules.
Profitant de la liberté éphémère qu'il avait, il fit le vide dans son esprit, ne se préoccupant que de la route à suivre, et des éventuelles trouvailles que le destin, ou les dieux, mettraient sur son chemin.
La découverte du bosquet de fruitiers le ramena à la réalité, et aux responsabilités qui le suivaient désormais partout. Inspectant les lieux à la recherche d'éventuels animaux sauvages, il fut agréablement surpris de voir que l'endroit semblait inoccupé. Le sol recouvert de noix, et les quelques pommiers au coeur du bosquet lui firent l'effet d'un stimulant. Il ferma les yeux en respirant à plein poumon. Etait-ce le hasard, la providence, ou bien la main d'une déesse miséricordieuse qui avait placé ces ressources sur leur chemin? Ne voulant pas se poser ce genre de question à chaque instant, Tanis chassa ses pensées et savoura simplement l'instant présent. Le vent dans les branches, le chant des oiseaux et l'odeur de la forêt ressourcèrent le demi-elfe en quelques secondes, bien plus efficacement qu'une nuit de sommeil. Après quelques instants passés à profiter du plaisir simple de se trouver dans ce havre de paix, Tanis rouvrit les yeux, et fit demi tour. Revenant sur ses pas, il atteignit le sommet d'une colline qu'il avait franchi peu de temps auparavant. En contrebas, à un kilomètres environ, la tête du convoi était déjà en vue, tandis que les plus éloignés étaient encore dissimulés par les méandres de la route.
Allant à la rencontre de Sturm, qui ouvrait la voie, le rôdeur regardait le ciel. Il restait encore une ou deux heures de jour, mais installer un campement pour 1000 personnes, ou planter une tente pour une dizaine d'aventurier n'était pas la même chose.
Arrivant au niveau du chevalier, il lui fit part de sa découverte, et indiqua que l'endroit serait parfait pour se reposer, et discuter de la suite de leur périple. Laissant les réfugiés reprendre leur route, il remonta peu à peu le convoi, jusqu'à finalement rejoindre ceux que le peuple avaient choisi comme meneurs: Elistan, Lunedor et Rivebise, ainsi que Laurana.
« Il ya un bosquet un peu plus haut, où nous trouverons de quoi nous restaurer un peu, et où tout le monde pourra passer la nuit sans risque. Lorsque tout le monde sera installé, il faudra par contre fixer précisemment des objectifs concrets. On ne peut pas trimballer ces gens à travers le continent sans savoir où nous allons, ni comment nous allons survivre. Il faut que les représentants de chaque peuple se réunissent pour discuter de la suite. Et s´ils pensent que notre idée n´est pas bonne, nous devrons aussi décider de ce que NOUS ferons. Les disques de Mishakal restent notre meilleure arme contre les forces du mal, et nous ne devons sous aucun prétexte laisser Verminaard les prendre. »

Modifié par un utilisateur dimanche 10 avril 2016 13:28:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#30 Envoyé le : samedi 11 janvier 2014 18:08:29(UTC)
Rhajzad
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Tanis

La nuit était tombée sur la forêt, laissant les réfugiés profiter d'une première nuit de sommeil en tant qu'hommes et femmes libres depuis leur libération. Un peu à l'écart du campement principal, Tanis avait allumé un petit feu, et avait fait une infusion à base d'herbes sauvages. Bien que peu nourrissant, le breuvage avait le mérite de réchauffer celui qui en buvait, et le demi-elfe en avait rempli plusieurs bols pour ceux qui en voudraient.
Lorsque l'agitation du campement commença à baisser, il fit signe à ses compagnons de le rejoindre, ainsi qu'aux représentants des réfugiés.
«  Bien, je pense qu´il est grand temps de se mettre d´accord sur notre destination. Aujourd´hui, nous avons quitté la forteresse dans la seule direction qui s´offrait à nous, mais dès demain, il faudra définir une direction précise. Pour ma part, J´aimerais que Raistlin nous en disent plus sur le "secret" qui se trouve au Pic du Crâne et pourrait nous ouvrir les portes du Thorbadin avant de prendre une décision...  »
Cette introduction terminée, il laissa ses compagnons et les leaders des réfugiés dévoiler ce qu'ils envisageaient pour la suite des évènements.

Raistlin

Raistlin profita du trajet pour se reposer, installé comme il le pouvait sur un chariot peu confortable, en compagnie des vieillards et des gens trop faibles pour marcher, il compulsait ses grimoires avec attention. Utilisant moult parchemin vierge, il commençait à tracer des diagrammes de toute sorte, préparant on-ne-sait quel nouvel artifice.
(Message secret pour "MJ")

Silencieux tout le voyage, il ne prenait pas garde aux regards en coin, à la fois intrigués et méfiants des réfugiés qui voyageaient à ses cotés. Il était habitué à être considéré comme quelque chose d'étrange, un monstre ou quelque chose du genre. Entre sa peau dorée, ses yeux en sablier, et le fait qu'il portait le rouge... sans compter bien sûr les runes de pouvoirs qui semblaient danser sous sa plume.
Cela arrangeait Raistlin, au moins on ne l'embêtait pas pendant qu'il travaillait. Etudier sur ce chariot était hautement improductif quand on le comparait avec les salles d'études des tours de haute sorcellerie, mais c'était mieux que rien.

Le soir, il prit enfin pied au sol, son dos lui faisait mal, mais entre cela et marcher, avoir quelques vertèbres douloureuses était le cadet de ses soucis. Il repéra un coin propice au calme pour y poser ses affaires. Il pourrait profiter de la soirée et de l'installation des réfugiés pour finir quelques formules qui lui posaient problème.
Lorsque Tanis prit la parole, il fit tout de même l'effort de s'approcher, et répondit à sa question en levant les yeux au ciel, récitant laconiquement; comme une leçon apprise par cœur :
Cite:
«  "Or donc il advînt qu´en cette heure furent balayées les âmes, le feu et la magie décimèrent tout ce qui vivait ; les brumes délétères et le feu du ciel corrompirent les souffles et brûlèrent les chairs. Des portes scellées du Thobardin, les cris d´agonie déchirèrent le ciel, et les runes de pierre luirent. Ainsi le sceau fut ancré dans la roche comme dans le temps. La rage du général des espérants avait parlé ; si lui fut épargné par sa rage destructrice suivante, ceux qui le suivaient, et ceux qu´il combattaient furent le terreau des marais. De leurs corps sans vie naquît le pourtour du pic du crâne. En ces lieux se cacha, et se cache toujours, la clé du Thobardin ; un secret jalousement gardé, un secret que les sept familles redoutent de voir resurgir, craignant de revigorer le douloureux souvenir de leurs actes. »
Le grand Cataclysme, la fin de l´ère des Dieux. Almaturin de Sarmes.
« C´est tout ce que je sais, malheureusement… Sarmes avait la détestable habitude de faire dans le lyrique. Quelque part, qu´il se soit fait tuer par un barde, amant jaloux, est pour le moins ironique. La peste soit de ces prétendus historiens qui se prennent pour des poêtes...  »
Le mage haussa les épaules, il n'allait pas répéter ce qu'il avait déjà dit à la citadelle. Il était tout à fait prêt à aller enquêter lui-même.

Flint

Flint était resté jusque là en retrait : marcher à la vitesse, même de femmes et de vieillards, lui demandait de forcer légèrement l'allure, et si les nains étaient rompus à couvrir de longues distances, le vieux grincheux sentait à présent bien l'âge de ses artères. Il n'avait pas rechigné à sa part des tâches collectives, et allumer le feu était toujours un grand moment de satisfaction pour lui. L'oeil dans les flammes, il se perdait à songer au passé, tandis que gravement les caciques se réunissaient et mettaient leur avenir en question.
Mais Flint ne pouvait rester insensible à l'intervention du mage rouge, qui ne faisait que raviver douleur trop ancienne. Il était de son devoir de contrer les manoeuvres sournoises de l'homme en rouge : «  Hum ! D´un endroit né de la magie il ne peut rien naître de bon. On ferait mieux d´aller voir directement ces portes, naines ou pas, on trouvera bien le moyen de les ouvrir ! En attendant, allons-donc voir mes cousins, et vous verrez que les nains savent recevoir, pardi !  »
A vrai dire, Flint se délectait déjà d'une bonne pipe, accompagnée de rôts succulents et d'un tonnelet de bière. Comme visiblement, ceci ne serait pas pour sitôt, il fit un pas en arrière, et se contenta d'écouter les paroles échangées par tous ces compagnons autrement plus habiles qui lui dans cet exercice.

Raistlin

"Un endroit né de la magie ne donne rien de bon"... Pfff, réflexion primaire d´un esprit limité…
Raistlin faillit lever une main en l'air, comme pour chasser un insecte de son visage et détournant la tête, il se gratta un peu le front avant de poursuivre.
«  Le problème c´est que justement, quand bien même ils savent recevoir, il ne reçoivent pas. Les portes de Thobardin sont closes depuis trois siècles, à moins que j´ignore quelque chose sur le sujet… Tu semble bien certain que les portes s´ouvriront pour nous et un millier de réfugiés, Flint. Parierais-tu leur vie sur cette conviction ?  »
Il planta ses yeux en sablier dans ceux du nain renfrogné, le visage d'une impassible fermeté.
«  Je ne dis pas que ça ne peut pas arriver, je dis que les probabilités sont faibles. Je préfère explorer plusieurs pistes en même temps pour éviter que nous nous retrouvions à camper devant comme une bande de perdrix attendant les chasseurs.
Tout comme je n´ai pas l´absolue certitude qu´effectivement le Pic du Crâne cache les "clefs" des portes, quelle que soit leur forme, métaphorique, physique ou mystique, je doute, à moins que tu nous caches quelque chose, que tu sois certain de pouvoir faire ouvrir, que nous parvenions à ouvrir ces portes une fois devant elles. Sauf si tu fais secrètement partie de la septième famille exilée et que tu as peut-être un siège à faire valoir au conseil ; ou que tu connaisses un passage secret. Et encore…
C´est pourquoi je suis toujours d´avis de tenter, en parallèle, d´aller jeter un œil au Pic du Crâne pour essayer de voir de quoi il en retourne.
Au pire si vous êtes contre, n´étant pas suffisamment cynique pour prendre le risque de vous laisser mourir sans rien faire, j´irais moi-même voir là bas et enquêterais. Je puis être bien plus rapide que la cohorte.  »

Raistlin contempla les réfugiés autour. En même temps, il n´y a pas grand chose qui soit beaucoup plus lent… même une armée en marche pourrait nous rattraper…

Sturm

Sturm prit la parole afin de faire valoir son point de vue.
« Pour les nains, il me semble que Flint parlait d´une communauté naine qui se situait de notre côté des portes, pas de ceux qui sont pour le moment cloîtrés. Peut-être que certains membres de cette communauté en savent davantage sur le secret du Pic du Crâne. Comme tu le soulignes Raistlin ce que tu nous appris reste maigre pour faire une recherche sur un terrain aussi important.  »Si tu nous racontes bien tout ce que tu sais et pourquoi tu proposes avec tant d´insistance d´y aller seul...
L'entente entre le chevalier et le magicien n'avait jamais été au beau fixe mais le fait de batailler ensemble leur permettait au moins de se tolérer. Mais il restait toujours une certaine défiance.
«  Je serai d´avis d´en savoir d´avantage avant de se lancer dans une expédition vers le Pic du Crâne. Et surtout peut-être trouverons nous avec les nains le moyen de nourrir tout ce petit monde.  »

Elistan

Elistan était à l'arrière de la colonne, lorsqu'il vit arriver Tanis qui leur annonça la proximité d'un bosquet pouvant les accueillir pour une pose bien méritée.
« Vos talents nous sont d´un grand secours, messire Tanis. Nous eussions été à Havre que j´aurai pu vous guider sans problème, mais une la région quittée que je ne connais plus rien. Vous nous êtes d´une très grande aide !  »
Il s'adressa ensuite à l'oracle :
«  Lunedor, maintenant que nous avons un peu de temps, m´accompagneriez-vous pour faire le tour des réfugiés ? Histoire de voir comment ils se portent, lesquels nécessitent des soins urgents ou du repos ? De plus, votre pouvoir de création d´eau pourrait servir à désaltérer ceux qui en auraient le plus besoin. Cela ne remplira sans doute pas les ventres, mais cela vaudra mieux que rien.  »
Marquant une courte pause, il reprit :
«  J´ai remarqué que nous ne savions pas précisément où nous allons... Je préfère ne pas en avertir le peuple afin de ne pas inquiéter plus ceux qui souffrent déjà assez de cet exil. Et parce que j´ai foi en vous tous.
Au nom de cette foi, et n´étant pas d´une grande aide pour décider du chemin à prendre, je préfère ne pas me mêler aux négociations quant à la direction à suivre.
Si nous en avons le temps lorsque nous aurons fini d´apporter notre aide aux nécessiteux, accepteriez-vous de me montrer vos fameux disques ? À vous entendre il est important que je les examine... Je ne sais pas ce que cela apportera, mais je vous promets d´être un élève studieux et attentif.  »


Lunedor

Lunedor avait retrouvé les siens. Et tant d'autres, avec eux... tant de malheureux !
C'était toujours l'ère de Désespérance, malgré les efforts fournis, le chemin accompli.
Tandis que s'organisait la longue colonne, selon ses propres lois, quoi qu'en disent les compagnons, elle observa les groupes se former... et ériger les cloisons. Ils n'avaient pour l'instant qu'un but : fuir l'armée de vermine... mais si l'on ne leur apportait pas volonté commune, tout partirait à vau l'eau dès la première difficulté... même avant de manquer de vivres. Elle accompagna Elistan dans leur mission de guérisseurs... pour l'instant, c'était parer au plus pressé. Mais il fallait impérativement voir à plus long terme.
Ravie de voir les siens faire profiter de leurs compétences de chasse et de survie cette communauté disparate, elle savait que même Briar et Rivebise réunis ne les retiendraient pas pour continuer à nourrir ceux qui se méfiaient d'eux...(quand il ne les méprisaient pas ouvertement) dès qu'il deviendrait évident qu'il serait impossible d'entretenir ainsi tout le monde.
Cette conscience qui l'habitait n'était pas forcément une bénédiction... surtout quand il fallait se contenter d'écouter les futiles doléances adressées à Elistan alors que les épreuves ne faisaient que commencer.
L'oracle ayant pleinement retrouvé sa double vue, son peuple et son statut, laissa le Premier prêtre de Paladine prendre la mesure du problème, et redécouvrir sagement l'humilité : bien sûr, quelle que soit la griserie de sentir divine énergie retrouver canalisation jusqu'en terre de Krynn... cela ne résoudrait pas tout !
Elle attendit patiemment qu'il veuille bien retrouver le temps d'écouter son conseil... car si, elle, n'avait pas besoin des disques... lui ne trouverait la voie de Paladine qu'après les avoir consultés...
Cite:
Maintenant je t’investis comme porte-parole des anciens dieux. Aidée par ce médaillon et par les disques, tu pourras partir à la recherche d´un authentique guide des peuples libres...

Elle n'aurait jamais pensé que le premier méritant puisse être l'ancien haut-questeur. C'est donc aussi avec humilité qu'elle-même laissait le temps aux évènements de se révéler.
Mais elle gardait pleine conscience de la suite de sa Mission, confiée directement par sa Déesse.
Alors... les souvenirs de Maître Forgefeu et les connaissances du mage rouge aux pupilles de sablier trouvèrent écho en la sagesse que lui confiait la Dame bleue.
Elle attendit donc simplement de pouvoir prendre la parole lors du conseil hâtivement monté en cette soirée, au bosquet salvateur trouvé par Tanis "Entre deux mondes" :
«  Compagnons, amis, sages, et dignes représentants parmi les vôtres. Les Dieux ne prendront pas de décision à notre place. Déjà parce qu´ils ne peuvent éclairer que les croyants... ensuite parce qu´ils ne sont pas omnipotents !
Et c´est une excellente nouvelle ! Parce que cela signifie que la Reine noire qui veut mener la vermine d´écailleux ne l´est pas non plus ! C´est entre les mains des peuples de Krynn que sera forgé son Destin ! Humains, elfes... et nains !... et kenders aussi, bien sûr !  »
ajouta la princesse avec discret clin d'oeil azuré.
« Je ne saurai deviner si ceux de Thorbardin existent encore, et s´ils comprendront... mais je ne vois pas de hasard en la présence ici, ce soir, de maître Forgefeu, connaisseur des Neidars !
La Vermine qui nous talonne doit aller au nord faire jonction avec ses alliés :
Partons au sud : il ne saurait nous suivre, même s´il envoie raids nous attaquer : il ne pourra pas envoyer le gros de son armée !
Notre colonne de réfugiés est fragile, l´automne s´avance : il nous faut chercher chemin par les vallées, si possible, et vers le sud, bien entendu !
Aller vers Tarsis : pourquoi pas ? Mais si nous trouvions vallée accueillante en cours de route ? Peut être que ce conseil décidera d´y rester...
Quand au plan du mage rouge "Regard du Temps"... je crois qu´il faut retenir leçon des évènements récemment passés. Si grand soit le héros, il gagnera toujours à rester entouré, car nul doute que moult sbires de la Noire restent à l´affût, prêts à fondre sur tout ennemi se retrouvant isolé.
Ensuite, deux points de détail :
Le premier c´est qu Elistan va lire avec moi les disques de Mishakal... pour user des pouvoirs de Paladine afin d´aider à nous nourrir.
Le deuxième est que je sollicite Raistlin et ses connaissances arcaniques pour trouver un moyen d´inactiver ou détruire la ténébreuse et maudite masse du ver minable...  »


Flint

Le nain ne put s'empêcher de rompre le tour de parole qui s'était sagement instauré. Certes, il aurait bien répondu immédiatement à Raistlin si Sturm, son fidèle compagnon du champ de bataille, n'avait commencé à préciser sa pensée. Le nain attendit aussi sagement les paroles sensées de la prêtresse qui lui permettaient, par le seul fait de leur énonciation, d'avoir à en dire moins, avantage à ne pas mésestimer.
Il haussa donc les épaules, les pieds bien campés dans le sol, et se tourna vers Raistlin, énonçant d'une voix rauque d'évidence : «  C´est bien ce que je dis, les Neidars, mes cousins. La tribu disparue, quoi !  » Non, Flint ne cherchait pas à cacher quoi que ce fût à quiconque. C'était seulement que son élocution rendaient hasardeuses les interprétations, et que les conclusions qui paraissaient évidentes pour le nain n'étaient jamais menées à leur terme. Pourtant, une question tarabustait Flint intérieurement : Et si la septième tribu doit réclamer son siège sous la montage, qui en sera le roi ?(Message secret pour Jeudi)


Caramon

Après que chacun eut exprimé son analyse de la situation, l'aîné des jumeaux s'approcha de son frère. Il y a trop d´indécision ici. Notre inaction pourrait jeter le trouble parmi les exilés. Puisque Tanis ne parvient pas à décider, je vais forcer la décision !
«  Raist' a de mon point de vue raison. Les portes de Torbardin sont notre meilleure chance, ... à condition de les ouvrir. Pour cela allons explorer le pic du crâne et voir si on y trouve le sésame.
Comme il peut emmener un petit groupe et que le trajet ne dure qu´une heure, je trouve que ça vaut vraiment la peine.
En tout cas ma décision est prise, je l´accompagne. Combien d´autres personnes peuvent et veulent nous accompagner ? Départ dès que possible.  »



C'est assis autour du feu, alors que le bois craquait sous les flammes et que personne n'avait plus un mot à rajouter que les aventuriers de la Compagnie de la Lance se remémorèrent en détail ce qu'ils avaient vécu un jour plus tôt.

Plus tôt, dans la forteresse de Pax Tharkas...

Chacun se rappela de la succession des discours. Alors que chacun prenait tour à tour la parole cherchant à galvaniser la nombreuse cohorte de réfugiés, ils se souvenaient voir maître Racclepieds rester discret et préférer rester en retrait. Il ne paraissait certes pas intimidé devant la foule, mais naturellement, du fait de sa taille, il n'aurait pu s'imposer sauf en escaladant un monticule et faire le mariole comme il savait bien le faire. Cette pensée avait tiré un sourire à plus d'un.

Raistlin fut le premier à se souvenir d'un détail, qu'il garda bien pour lui. Il avait disputé devant son frère le fait que Tika comme Tass' avaient une certaine flamme pour faire des novices en magie. Cela avait d'ailleurs jeté un trouble dans ses pensées concernant la prise d'un disciple. Il se rappela néanmoins de la réponse du kender, qui s'était exclamé d'un ton enjoué :
«  Moi ? Faire de la magie... Tatata... Tu rigoles ? On parle de moi, là. Tu plaisantes. Et puis, tu sais, j´en n'ai pas trop trop envie...  » Ses yeux avaient dit le contraire... «  Hahaha ! En plus, je sais déjà faire de la magie, regarde bien. Regardez bien.  »
Tass' avait fait plusieurs tours de main, il avait retroussé ses manches, sortant un oeuf dont ne sait où puis, l'avait refait disparaître en un revers de main, il ponctuait ses gestes de paroles sortant de son imagination, qui lui donnaient un air étrange, très oriental... Sa démonstration avait pu être convaincante auprès des yeux profanes. Mais, Raistlin ne s'était pas fait avoir, ce n'était que de simples tours d'escamotage grâce auxquels une personne très adroite pouvait jeter de la poudre aux yeux des non-initiés.
Tass' avait terminé sa démonstration d'un feu de paillettes multicolores qui sortaient sûrement d'une de ses poches et avait fini par lui tourner le dos...

Puis, ce fut au tour de Lunedor de se souvenir de son interaction avec "le cousin" Tass'. Il lui avait demandé que faire de sa toute récente acquisition. La fameuse masse noire de leur ennemi à tous. Elle lui avait demandé de la lui laisser et de filer faire ce que Tanis lui avait demandé de faire. Tass' avait alors commencé un sacré manège, hésitant à rendre la masse ou pas. La déposant, la reprenant, un sourire gêné. Il avait fini par la laisser au sol et s'était vite fait bien fait carapaté pour ne plus être tenté. C'était ému qu'elle se souvint du dernier regard qu'il lui lança, exprimant une excuse pour toutes ses simagrées.

Tanis se souvint en même temps des ordres qu'il lui avait donnés et le regard fier et décidé du kender en réponse à ses paroles. Il avait fini par gagner sa place au sein de la compagnie, se rendant indispensable. Néanmoins, cet état de fait n'était pas encore apparu à l'esprit du kender qui courait toujours après une preuve de sa légitimité parmi le groupe.

Puis, simultanément, dans cette minute de silence, Gilthanas, Tika, Raistlin et Flint se souvinrent du kender les aidant dans la fouille de la forteresse. Se montrant d'une efficacité redoutable pour farfouiller sous bien des décombres et dénicher le moindre matériel utile pour leur future marche. Ils se souvinrent quand, fièrement, Tasslehoff leur montra la fameuse cache où il avait trouvé tous ces lingots. Il avait insisté à leur montrer l'ingénieux dispositif et à le leur décrire.

Un autre souvenir se mêla au dernier. C'était la mine boudeuse qui avait couronné la trouvaille du prince elfe. Cela lui avait échappé et il s'était senti un peu offensé. Mais, les découvertes brillantes lui avaient fait regagner bien rapidement son sourire. Un dernier souvenir les marqua. La silhouette du kender, instable, transportant le plus qu'il pouvait pour ramener tout le butin auprès du demi-elfe comme il lui avait eté demandé.

Sturm gardait alors le silence, assis non loin du foyer. C'est alors qu'il repensa à son interaction avec le petit homme. Il avait demandé professionnellement si le kender, connaissant son intérêt pour la cartographie, possédait une carte. Celui-ci avait hoché la tête et s'était mis en quête d'une certaine carte au milieu de toutes ses affaires. Affaires qu'il arborait fièrement, car certaines semblaient nouvelles, ainsi son esprit s'arrêta dans la contemplation d'un liquide qu'il avait trouvé dans la forteresse, l'étiquette avait tout de suite titillé son esprit. Sturm avait finalement concentré son esprit ailleurs et ne savait ce qu'il s'était passé par la suite.

Le silence se prolongeait autour du feu, mêlant gêne à souvenir, amusement à épuisement. Certains (Rivebise, Laurana, Caramon et Elistan), ressassant leur journée, finirent par se rappeler du moment où ils avaient croisé, juste avant de partir, le kender. Celui-ci tentait de masquer quelque chose, ce qui avait retenu leur attention, de peur qu'il ne s'agisse d'une de ses nouvelles roublardises. Mais, c'était un visage rouge, les sourcils froncés et les yeux humides et que le kender cherchait à dissimuler. Ses poings étaient serrés de colère ou de tristesse, tenant une carte qu'il n'avait pas ouverte. Il s'écartait à grands pas, cherchant à s'éloigner à tout prix de l'épicentre, centre où se tenait le reste de la compagnie à se décider sur la destination de leur marche. Il n'avait malheureusement pas pu arrêter le kender, ayant sur le moment quelque chose à faire. Puis, durant la marche, ils avaient oublié leur curieuse rencontre.

C'est alors que quelqu'un souffla le nom du kender. Tout le monde leva les yeux. Ils avaient tous pensé au kender en cette minute de silence et pour cause un sentiment de manque les avait assaillis. Et cherchant du regard la silhouette enthousiaste du petit homme, ils ne purent que constater sa disparition.

Coup sur coup, Lunedor brandit un mot qu'elle trouva au fond de sa poche en y fouillant sans guère y penser et Tika trouva au fond de la sienne une certaine perle dont elle ne se souvenait plus de l'avoir laissé là. Le mot contenait un message scribouillé : « Je prendrai soin du crin de la Licorne, t'en fais pas. Suivi du dessin, brouillon, d'une tête souriante. »
Tika venait de retrouver la perle qu'elle croyait disparue.

Mais, l'attention revenait à maître Forgefeu qui ressassait difficilement les dernières paroles qu'il avait jeté à la figure de son ami : «  Je ne sais pas... quelle carte... Tass aura encore... volée... Tass... volée...  »

(Message secret pour MJ)


Rivebise

L’homme taciturne était surpris d’être ainsi projeté de l’avant vers son peuple. Un des anciens lui avait même démontré clairement son soutien et il en avait été surpris. Certes, il n’avait pas la capacité d’orateur de sa douce mais cela lui faisait chaud au cœur que lui, un homme de si peu de mots, ait de l’influence lorsqu’il parle. Il n’en témoigna rien à ses compagnons, mais il en était fier. À la place, il fit le tour des réfugiés pour voir ceux qui pourraient l’aider et il fut quelque peu déçu. Seulement une personne sur sept. Même rationnés cela ne donnait pas un bon ratio et cela, même si la nature se montrait clémente avec eux et que le gibier était à portée.
Découragé, il discuta avec quelques uns des chasseurs des Plaines. Il ne porta guère attention aux autres et ce concentra plutôt sur le groupe qui se constituait, des pisteurs de son peuple. S’ils voulaient être efficaces, ils devraient partir le plus tôt possible à la chasse. Toutefois, chasser sans connaitre ses chasseurs était totalement inefficace. Il fit donc le tour pour reconnaitre les visages connus et apprendre les visages inconnus.
Enfin, le guerrier Que Shu s’éloigna de son peuple et rejoignit Lunedor. Cette dernière discutait déjà de la démarche à suivre avec les autres. Se trouvant indiscret, il resta en retrait écoutant la douce voix de l’oracle. Après quelques secondes de silence, il finit par s’accorder le droit de parole et déclara :
« Peu importe où vous irez, je suivrai et mon bras sera à votre service compagnons ! Mais j’ai une mauvaise nouvelle… Nous ne sommes pas assez de chasseurs. Nous pouvons trouver de la nourriture pour la moitié des réfugiés par jour, pas plus. À long terme cela sera insuffisant même en rationnant, je le crains.  » Il fit une courte pause, puis, concentrant son attention sur son amour, Rivebise s’exclama : «  J’aimerais t’aider toi et Elistan pour les disques. Je sens quelque chose en moi qui vibre intensément et j’ai le sentiment que les disques de Mishakal m’aideront à comprendre ce que je ressens. »

Tanis

La nouvelle apportée par Rivebise, même si elle ne surprenait personne, n'en était pas moins problématique. Laissant le barbare discuter avec sa compagne, Tanis regarda chacun des autres aventuriers dans les yeux. Gilthanas et Laurana restaient étonnament peu loquaces, mais les autres avaient presque tous donné leurs avis. Seul Tass, disparu, pendant l'après midi manquait à l'appel. Aucune attaque n'ayant été signalée, et n'ayant vu aucune trace de fauve ou de monstre, Tanis se faisait peu de soucis pour le facétieux Kender, qui avait du aller voir un endroit au nom étrange indiqué sur une de ses cartes.
«  Bien, je suis de l´avis de Flint et de Raistlin. La meilleure chose à faire pour les réfugiés est de continuer vers la terre des nains des collines. Ils nous aideront peut être, et il faut de toute manière les alerter de l´invasion des hommes-dragons. Une fois dans le premier village, je propose que nous quittions les réfugiés, afin de nous rendre au Pic du Crâne. Même si nous arrivons aux portes de Thorbardin, ce sera inutile si les nains des montagnes ne nous laissent pas entrer. Nous irons donc, comme le suggèrent Raistlin et Caramon, à la recherche de ce truc mystérieux capable de nous ouvrir les portes. Et inutile que certains partent en éclaireur ou veuillent prendre de l´avance. Je rappelle qu´il y a des dragons dans le secteur, et que ce n´est qu´en unissant tous nos forces que nous avons repoussé celui de Verminaard. En un contre un, aucun de nous n´aurait pu tenir, et je ne parle même pas des dangers que nous trouverons là bas. Avec un peu de chance, l´endroit sera désert, mais par expérience, je peux vous dire que les endroits riches en magie sont souvent dangereux. »

Gilthanas

Gilthanas avait été peu prolixe en paroles (voire plongé dans un mutisme obstiné !) durant la première partie du voyage, nullement affecté par le désaveu que lui avaient opposé la majorité des membres de l'équipée, mais plutôt plongé dans un océan de pensées mélancoliques au rang desquelles comptait entre autres le Qualinesti. De fait, il avait marché sans y prendre vraiment part, laissant ses instincts et ses automatismes prendre le dessus sur le contrôle strict qui régissait d'habitude le moindre de ses mouvements. Lorsque Tanis décida de la relâche, il reprit enfin conscience de ce qui l'entourait. Il fut soulagé de constater que ses muscles n'étaient qu'à peine douloureux : le convoi n'avait pas du aller à folle allure, et l'endurance elfique avait fait merveille.
Le demi-elfe donna enfin son verdict de "chef absolu". Il désapprouva intérieurement le choix, mais il donna son aval au fait de ne pas scinder le groupe. Ne voyant aucune raison de donner à nouveau son avis, il se désintéressa légèrement de la "conversation" pour trouver un point de chute au second plan, où il pourrait suivre les possibles évolutions du "débat" et profiter de la promiscuité avec ce jeune bosquet, sans risquer d'être pris à partie ou de voir son avis sollicité vainement...

La suite au chapitre 7 !

Modifié par un utilisateur lundi 28 juillet 2014 17:52:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#31 Envoyé le : samedi 11 janvier 2014 19:27:15(UTC)
Rhajzad
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