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Offline Rhajzad  
#1 Envoyé le : samedi 4 janvier 2014 18:54:34(UTC)
Rhajzad
Rang : Habitué
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Inscrit le : 22/10/2013(UTC)
Messages : 1,211
Se débarrasser des geôliers avait été un jeu d'enfant, malgré le manque de discrétion évident de chacun. Tout le sous sol avait été très vite sécurisé. il n'y avait ici-bas plus d'autres draconiens, ogres ou gobelinoïdes.
Les cellules des femmes et des adolescentes ne contenaient rien d'autre que leurs occupants et quelques tas de paille servant de couche. Dans la pièce de garde ne se trouvait pas grand chose si ce n'est un tonnelet de vin, un sac contenant des viandes séchées et un trousseau de clés permettant d'ouvrir toutes les portes des pièces autour.
Derrière la porte à côté des escaliers se trouvait un large entrepôt contenant de nombreuses caisses et tonneaux fermés. Un coup d'oeil rapide permit de dresser un rapide inventaire : de l'huile en grande quantité, des tonneaux d'eau fraîche, une douzaine de barils de sel, des caisses remplies de clous, un tas important de carrés de laine tissée et de morceaux de cuir, un peu plus de cent boisseaux de grains et des caisses de poêles et casseroles.
Haeldir expliqua que dans la pièce du puits se trouvent encore des vêtements dans des caisses. La dernière pièce à ne pas avoir été visitée était celle qui se trouvait derrière le poste de garde.

Une succession de bruits étranges provenait de derrière cette porte. Un fracas sonore pour commencer, suivi quelques secondes plus tard par un bruit mat et de grands éclats de rire.
Les rires diminuaient alors en intensité, puis au bout d'une minute l'enchaînement se répétait...

Les draconiens tombèrent en poussière l'un après l'autre, libérant chacun une épée longue de très bonne facture ainsi qu'une chemise de maille d'une qualité tout aussi grande. L'ogre n'avait que sa massue géante, impossible ou presque à utiliser.

Fizban s'approcha de Raistlin et lui tendit un bonnet en laine rouge :
«  Voilà jeune homme ! Dites-moi, il y a des gens belliqueux par ici ! Ah, si seulement je pouvais ... Euh ...  » - Il perdit son regard dans le vide, les sourcils froncés en une intense réflexion - «  Si je pouvais quoi déjà ?  » - Il haussa les épaules - « Bah, c´est sans importance...  »
Il reprit en main les deux autres bonnets et il les observa consciencieusement...

Haeldir s'approcha du couple princier : «  Je m´en vais actionner le piège, bonne chance à vous. Et surtout... Évitez de passer dans le couloir près des doubles portes. Les gravats tueront tous ceux qui se trouveront en dessous.  » - Il se tourna vers Raistlin - « J´accepte votre proposition de me camoufler magiquement. Je préfère être déguisé en draconien. Les gobelins sont la lie de la vie sur Krynn, et les ogres comme les draconiens le savent très bien...  »

Kitiara

Kitiara fêta comme il le fallait le retour de Son Tanis dans ses bras : elle l'enlaça, pressa sa poitrine contre lui, et se mit en devoir de l'embrasser longuement afin d'étancher la soif inextinguible qu'elle avait accumulé depuis ces derniers jours. Qu'il était bon de sentir à nouveau son odeur, qu'il était bon d'être de nouveau dans ses bras.
Evidemment, et comme toujours - elle aurait du s'en rappeler - le moment était mal choisi pour s'adonner au simple réconfort de deux êtres enlacés. Cela bougeait de partout, criait, s'excitait au combat, des draconiens mourraient, même l'ogre ne semblait avoir été qu'un prétexte à une débauche d'adrénaline. Son seul point de repère était le barbu qu'elle venait de rejoindre, elle espérait de tout coeur qu'il ne redonnât point dans la frénésie générale.
Lorsqu'elle eut enfin apaisé le trop plein d'émotion qui l'emportait, elle prit un tout petit peu de recul, et posa la question qui lui brûlait les lèvres : «  Et alors ? Comment vous voilà emprisonnés ici ? Vous aussi, ils vous ont eu ? Et le bâton bleu, il est en sûreté, au moins ?  »


Laurana

ELLE avait surgi, bousculant presque Gilthanas pour se jeter au cou de Tanis. Les yeux arrondis par la surprise de voir cette fille de mauvaise vie enlacer le demi-elfe, Laurana resta figée sur place.
«  Que..... ?  »
Elle attendit avec anxiété le moment où Tanis la repousserait, où il lui expliquerait qu'il s'était promis à Laurana dans sa jeunesse et qu'elle était l'amour de sa vie.

«  Mais... toi et moi...  »

L'humaine et le demi-elfe échangèrent un long baiser passionné. Le bruit du bois entrant en contact avec la pierre retentit plusieurs fois dans le couloir de la forteresse de Pax Tharkas lorsque Laurana lâcha l'arc qu'elle avait en main pour s'appuyer au mur, soufflée par la portée de ce qui se déroulait sous ses yeux.
Elle hurla intérieurement de douleur, ravagée par cette énième désillusion. L'elfe tâtonna quelques instants pour rependre l'arc qu'elle avait lâché..... et dut s'y reprendre à plusieurs reprises pour le réinsérer contre le carquois.
Au bord des larmes, elle dépassa le couple et glissa d'une voix tremblante à son frère lorsqu'elle le dépassa :
«  Lorsque nous aurons un instant, nous parlerons. »
Alors que ses compagnons discutaient de la marche à suivre, Laurana revînt en arrière pour s'isoler dans la cellule dont ils venaient de sortir, loin des yeux et des oreilles de tous.
Qu´ils ne me voient pas.
L'elfe s'adossa dans un coin et la pierre chuinta doucement sous le frottement de ses vêtements alors qu'elle se laissait glisser le long du mur. Ses yeux commençaient à picoter.
Qu´IL ne me voie pas.
Elle prit le temps de rassembler sa cape autour d'elle pour former un cocon protecteur, puis retira ses mains dans ses manches pour les protéger du froid qui avait subitement envahi tout son corps. Quelques larmes commencèrent à couler.
Je n´existe même pas pour lui.......
La chagrin qui n'avait cessé d'enfler dans sa poitrine explosa, et elle plaqua avec précipitation ses mains sur son visage tant pour étouffer les cris déchirant qui se bousculaient dans sa gorge que pour retenir ses larmes avec le tissu qui couvrait ses mains.
Elle resta ainsi seule, secouée de sanglots silencieux.

Rivebise

La tempête s’apaisait quelque peu et avec elle la fatigue qui revenait. Rivebise, les bras ballants, rangea son épée dans son fourreau. Il observa le cadavre devant eux et eut une moue dégoûtée. Cette créature hideuse malgré son aspect et sa présence ici, elle, n’était pas vraiment responsable de leur emprisonnement. Le vrai problème c’étaient ces écailleux !
Ces stupides monstres qu’il détestait tant. Il regretta donc, presque, la mort de cet ogre. Bien sûr, il n’avait aucune pitié pour cet être voisin des gobelins, atteint de gigantisme. Par contre, si cela avait été un homme cela l’aurait répugné et c’est pourquoi il regrettait quelque peu.
Cette bête sans cervelle n’avait pas choisi ce combat. Ces êtres immondes qu’étaient les dragons l’avaient sûrement forcé ou lui avaient tout simplement lavé le cerveau. Pour lui c’était une raison de plus, parmi tant d’autres, d’haïr ces draconiens. Le guerrier des Plaines habitué à la liberté qu’offraient les grandes étendues vertes, détestait devoir prendre la vie d’un être qui ne méritait pas nécessairement sa fin et encore moins si ce dernier avait été privé de sa liberté.
Toutefois, qu’est-ce que cela importait, vraiment ? L’ogre les avait attaqués, il pactisait avec des dragons et il était mort. Point final. Il détourna alors son regard du corps gigantesque et entrevit le draconien tombé en cendre. Voyant une épée tombée dans un tintement métallique, il sourit. Inconsciemment, il avait caressé son deuxième fourreau vide car, même s’il répugnait parfois à ce servir des armes, il préférait les avoir sur lui. Étant tellement habitué de se battre avec deux armes, le guerrier avait trouvé étrange la sensation d’attaquer l’ogre avec une seule lame. C’est pourquoi, sans demander son reste, Rivebise se pencha pour ramasser une épée et compléter son attirail.
À présent, il était complet. Il était fin prêt à partir.
Les bruits non loin l’intriguaient mais il ne fit aucun geste en leur direction et garda le silence. Il se dirigea plutôt vers Lunedor pour s’assurer de sa santé. En étant aveuglé par la rage, il n’avait pas remarqué qu’il avait tourné au coin pour disparaitre du champ visuel de sa bien-aimée. À présent, il regrettait ce geste car si Lunedor avait été blessée durant cet intervalle, il n’aurait même pas pu réagir. Il n’aurait rien vu. Il soupira tout en trainant les pieds. Ses paupières clignèrent et restèrent un moment fermé. Puis, il secoua la tête pour chasser la fatigue et sourire à sa belle, en silence.

Tass

La victoire sur les gardes et la zone de silence enfin levée délièrent la langue du kender :
«  Que je suis content d´vous revoir ! Même toi, Kit´ ! C´est incroyable qu´on se retrouve tous en vie. Faut qu´je vous raconte un peu tout c´que j´ai vécu. Attendez, attendez, c´est pas croyable. Fizban, c´est un type génial. Sisi, j´vous assure. Oui... bon, il aime les bonnets, et alors ? Il a froid aux oreilles, c´est tout. J´en connais un dans mon village, il a perdu une oreille à cause d´une saison un peu trop froide... Attendez... Comment qu´il s’appelait déjà ?

Enfin bon, les gars, vous êtes géniaux ! Attendez, tu as vu Tika le bout qu´t´as mis par terre ?! Ma foi, j´lui ai bien tiré une de mes billes mais ça a rebondi comme si c´était de la mousse... Au fait, j´vous avais montré mon hoopak ?  »

Il commençait à le ranger délicatement dans son dos puis à refermer sa petite sacoche. Il poursuivit :
« Bah, j´l´ai fait avec mon grand père. C´était un peu comme une initiation, ouaip ! Et la lanière appartenait à mon arrière grand-père ! Si, j´vous jure. Celui-là même qui avait bouté les crapuleux de notre région. Un héritage que j´vous dis ! En tout cas, on leur a donné une sacré raclée !
Et avec ça, j´vous raconte pas ce qu´on a vécu ! Mais bon, faut dire que ça fait plaisir de vous revoir. Tiens Flint, ils t´ont pas trop maltraités ces malfrats ? Faut qu´vous m´racontiez. J´imagine que ça n´a pas été une partie de plaisir. Enfin bon, vous êtes tous là ! C´est hallucinant, la chance qu´on a eu.

Ha ! Et puis Tanis, j´ai bien fait comme t´avais tout dit. Bon, j´ai vu l´oracle des elfes. Ho ! Mais attendez ! Gilthanas et Laurana, ce sont les enfants du Seigneur des elfes.  »

En aparté :«  Il était pas des plus agréables. Mais faut pas trop lui en vouloir, ça reste un elfe. »
Puis, plus haut :
« Enfin bon... J´disais quoi moi ? Fiz´ ? Ha oui, c´est bon, non non. C´est bon. Tu veux raconter ? Tu es sûr ? Bon, d´accord, tu m´honores. Ouaip, toujours est-il qu´il a pas voulu des disques. Enfin, plutôt que l´vieux lui a dit qu´il n´avait pas intérêt à les récupérer. Et oui, Lunedor, j´ai tes disques. Tu les veux ? Tu sais, j´ai essayé d´en garder un... Heu, non, qu´est-ce que j´dis.  »
D'un air gêné, il tenta de se rattraper, il finit par enchaîner :
« Enfin voilà, j´te les rends si tu veux. Mais, t´inquiète pas, avec moi, sont en sécurité. J´ai toujours rendu à tout le monde ce que j´ai emprunté... enfin presque toujours... »
Il repensa à la chevalière qu'il avait récemment ressorti, il se tut. Pour finalement passer sur un autre sujet :
«  Hey, vous savez qu´il y a pas mal de souterrains dans cette montagne, il y a des tombeaux de rois elfes. Et tout, et tout ! L´épée, là ! Bah, elle est magique à mon avis et elle appartenait à un très vieux grand père de Gilthanas. Donc, bon... Pourquoi pas lui donner à lui... Ou plutôt à sa soeur. J´en sais rien. Haeldir a parlé que je devais la rendre à héritier du peuple des elfes donc bon... En tout cas, c´était pas de tout repos. Surtout que vous avez pas vu ce que Fizban sait faire de ses dix doigts ! C´est... On dirait que c´est magique ! Ça devrait te plaire Raistlin.  »
Il continuait toujours avec la même verve :
«  En tout cas, faut qu´on sorte de là. Le vieux elfe a bien parlé d´un piège. Donc, si Haeldir se sent de l´activer seul... On peut bien l´escorter jusqu´à ce qu´il le trouve... Après, on file le plus vite possible... J´sais pas trop moi, c´est pas à moi d´prendre des décisions. J´pense que j´suivrai ce que me dira Tanis. Hein ! Ha, sinon, dans la forêt, j´ai entendu pas mal de loups le soir, ils semblaient pleurer la mort d´une ère. Ça m´a fait penser à toi. Heu, désolé...

J´vous ai dit qu´j´ai dormi dans l´palais des elfes ? A côté d´la chambre de Laurana !  »

Son attention fut attirée par la porte en bas des escaliers :
«  Tiens, mais qu´est-ce qu´il peut bien y avoir là d´sous ?  »
Ses yeux s'écarquillèrent à la vue de l’entrepôt. Il jura :
«  Par le bilboquet de Slabada ! Regardez-moi toutes ces merveilles.  »
Il piocha dans plusieurs caisses et réunit ainsi clous, sel, grains, une petite casserole, une petite flasque d'huile, une toise de tissu aux couleurs clinquantes et des objets de moindre importance. Il commenta chaque trouvaille, citant de nombreux cas de figure où celles-ci seraient utiles. Il revint d'autant plus chargé et demanda :
«  En tout cas, j´ai bien fait d´embarquer les armes des hommes de Haeldir. Oui, j´sais, ils sont morts et j´ai retiré leurs biens...  »
Il baissa les yeux devant Sturm. Mais, rasant le mur et s'éloignant du dur chevalier, il poursuivit un peu plus à l'aise :
« Mais, j´ai bien fait hein ?

Ha ! J´vous ai pas dit que j´ai trouvé une pièce secrète où est entreposée plein de lingots d´or. Pas loin d´ici en plus. C´est pas croyable, ça brille dans tous les coins. C´est beau. Tenez en voilà quelques exemplaires. »

Il sortit d'un recoin de la caverne par laquelle il était arrivé un sac rempli à craquer de ces lingots. Il en tendit à chacun. On n'arrêtait plus le kender :
«  Regardez ça. Tiens vas-y Rivebise, jettes-y un coup d´oeil. Tu pourrais y fondre un charmant p´tit anneau à ta donzelle.  »
Laissant le sac ouvert à tous, il marchait entre ses compagnons qui commençaient à gérer le flux des prisonnières. Il remarqua Caramon :
«  Tiens, l´autre amoureux. Alors ? Faudra qu´tu m´racontes pourquoi tu avais ces menottes. Franchement désolé. Dans le stress, la serrure s´est salement bloquée. Tu m´en veux pas trop, hein ? Promis, la prochaine fois, j´te fais pas faux bond. Foi de kender !  »
Lunedor repassa devant lui, il la rattrapa :
«  Heu, dame Lunedor ? J´ai une petite requête à vous faire... J´me suis fait mordre par une grosse limace, grosse comme ça. Ouaip, d´la taille d´un gros porc. Et, j´ai peur que ça s´infecte. Tu pourrais regarder un peu ces plaies. Un p´tit coup d´oeil.  »
Il baissa d'un ton :
« T´évite d´le dire aux autres, hein. J´veux passer pour un dur, moi. Comme Flint et Caramon !  »
Quand la prêtresse souleva la plaie, elle put y voir des chairs tuméfiées, déchirées, infestées de pus. Sur le ton de la conversation, Tass, confiant, lui rappela :
«  Et, regarde ! Le lien a bien tenu, hein ! J´ai toujours le crin d´la licorne. tu t´souviens d´ce lieu merveilleux. On se croyait être dans les contes de Belbarbe. En tout cas merci.  »
Le kender laissait littéralement exulter sa joie.

Laurana

Ecœurée par sa prestation au combat, elle coinça son arc dans son carquois. Laurana entra dans la pièce où se trouvait encore pour un petit moment Haeldir. Elle avisa une des épées laissée au sol par les draconniens, mais elle ne se jugea pas en droit d'en prendre une.
Elle acquiesça aux remarques d'Haeldir. A nouveau elle lui souhaita bonne chance avant son départ.
Alors, elle se retourna et vit dans le couloir... Tanis et Kitiara enlacés en plein tumulte. Elle dut passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Ses yeux lançèrent des éclairs en direction du couple. Elle dut se retenir pour ne pas saisir son arc et tirer dans leur direction.
Elle resta là, les bras ballants, alors que ses compagnons organisaient l'évacuation des femmes, les larmes lui montant au visage.
L'expression se décomposer sur place prit ici toute sa signification.

Caramon

Satisfait de la vitesse du combat, sans qu'aucun d'entre eux ne fut blessé, il rendit son épée à Sturm :
« Merci vieux frère, elle m´a bien rendu service, mais à présent il y en a assez pour tous, reprends-la !  »
Après quoi, il alla ramasser celle qui gisait au sol après avoir été coincée dans le corps pétrifié de sa première victime.
Alors que son frère se préparait à modifier l’apparence du capitaine elfe ; il lui adressa un regard de soutien et ajouta :
«  Bonne chance à vous, Haeldir et merci de votre sacrifice. »
Puis se tournant vers sa soeur, il lui laissa à peine le temps de terminer son étreinte. Lui posant une main sur l'épaule, il lui demanda :
«  Kitiara, quel plaisir de te revoir ! Mais comment se fait-il que tu sois ici ? Tu nous abandonnes sans explication et te revoilà ici prisonnière. Et puis comm...  »
Mais réalisant, l'urgence de la situation, il s'interrompit :
«  Ouais bon, c´est pas le moment. Je suis trop heureux de te retrouver entière, en plus, ta présence nous sera utile !
Que sais-tu des dragons et de leurs serviteurs ? Il nous faut fuir avec ces gens et les mettre à l´abri de ces hordes meurtrières.
Une partie d´entre nous ira délivrer les hommes prisonniers pendant que les autres s´occuperont de la fuite des femmes et des enfants. Avec ce chaos simultané ainsi créé nos chances d´y parvenir augmenteront.  »

Il recula alors d'un pas et observa les compagnons, puis vint se placer à côté de Tika, prêt à entendre les remarques des uns et des autres.
Avec Tanis et Kit, on a les stratèges et les leaders qu´il nous faut, ça va marcher. Ça doit marcher !

Tanis

Tanis avait pourtant dit qu'il allait passer derrière Haeldir pour s'occuper du draconien, mais avant même qu'il ne puisse avancer, une fois Lunedor en sécurité derrière lui, Laurana, puis... Raistlin (?!) l'avaient dépassé pour venir s'occuper du monstre. Son champ de tir se réduisait de plus en plus, et même s'il avait confiance dans son adresse, le fait de voir les cheveux blonds de Laurana virevolter à quelques centimètres de la trajectoire qu'il comptait faire emprunter à sa flèche l'empêcha de libérer le projectile. Pestant contre l'insouciance de la jeune elfe, il sursauta en entendant les coups de massues de l'ogre s'abattre contre le mur. Se retournant pour soutenir l'autre front, il eut la surprise de se faire bondir dessus par une créature brune qui souhaitait le mordre... non, l'embrasser... ces lèvres pulpeuses faisaient remonter de trop nombreux souvenirs pour qu'il puisse se tromper !
Que ? Kit ?! Non, tu es partie !!! Non ? C´est bien toi !
S'abandonnant à l'étreinte de la guerrière, le demi-elfe lâcha son arc, indifférent à la suite du combat que ses compagnons finirent en quelques passes d'armes. Il enfouit son visage dans les cheveux de Kitiara, avant de l'embrasser jusqu'à ce qu'il doive se dégager pour reprendre son souffle.
Reprenant conscience du monde alentour, il jeta un coup d'oeil gêné à ses compagnons, avant de se détacher à regret de la jeune femme.
«  Caramon pose les bonnes questions. Comment t´es-tu retrouvée ici? Qu´est ce que tu as fait depuis... que tu es partie ?  »
La dernière conversation qu'il avait eu avec la jeune femme venait de lui revenir en mémoire, et il ne voulait pas trop en révéler sans son accord. En même temps que ses souvenirs, la douleur et le sentiment d'abandon ressenti lors de ce départ revinrent également, et les coins de ses yeux verts se plissèrent imperceptiblement. Colère ? Curiosité ? Envie de revanche? Inquiétude?

Raistlin

Le mage avait regardé le draconien se transformer en roche suite à sa mort. Quel étrange organisme tout de même… il allait examiner le cadavre lorsque Fizban lui rapporta un… bonnet. Rouge. En laine.
Ah oui. C´était donc pas une métaphore, il est donc a priori parfaitement baisé du caisson celui-là…
«  Oh, merci.  » fit-il en récupérant l'atour. Il l'essaya pour voir s'il lui allait, tourna sur lui-même pour chercher l'appréciation qu'il pouvait déjà connaître dans les yeux de ses camarades. C'était parfaitement ridicule. Avec un soupir il le retira avant de se retourner vers le vieil homme.« Merci Fizban, il me va bien. Il est juste trop chaud pour être porté en intérieur, je le mettrais lorsqu´il fera plus froid…  »
Cherchant à effacer cet épisode abscons de sa mémoire, il se dirigea vers Haeldir.
« Draconien ce sera. Attention, ce ne sera pas une illusion, pendant une heure environ, vous serez un draconien. Pour votre corps en tout cas. Pensez-y, les ailes que vous allez avoir pourront vous servir, les écailles vous protégeront également. Je vais vous donner le plus de temps possible, ne bougez pas.  »
Le mage rouge incanta en fermant les yeux, se concentrant sur son sortilège, y mettant toute son énergie. Les mots qui sortaient de sa bouche étaient graves, faisaient vibrer la poitrine de l'elfe. Il posa alors les mains sur lui.
La transformation s'opéra, sans douleur, sans bruit. L'elfe grandit, ses muscles se firent plus puissants. Sa peau se recouvrit peu à peu d'écailles pendant que des ailes lui poussaient dans le dos, traversant sans abîmer son armure. Sa tête s'allongea, des crocs lui poussèrent. En quelques secondes, rien n'aurait pu le distinguer d'un autre draconien.
Epuisé, Raistlin s'assit sur une caisse le temps de récupérer.
«  V… Voilà.  » fit-il « Vous en avez pour… une heure et vingt minutes de transformation C´est… le maximum que je puisse faire pour l´instant. Vous me direz plus tard… ce que ça fait d´être dans la peau d´un draconien. Il vous... faudra peut-être quelques minutes pour vous habituer. Vous en faites pas pour les… pour les ailes, c´est instinctif, vous saurez vous en servir lorsque ce sera nécessaire. Allez maintenant. Et bonne chance  » ajouta-t-il avec un sourire confiant.
Laissant les elfes faire leurs adieux à leur ami… capitaine… serviteur - les elfes avaient une manière particulière d'exprimer leurs sentiments… Raistlin n'était pas encore vraiment parvenu à décrypter ces rapports -, il entendit d'une oreille l'infatigable Tasshelhoff, avant de le voir débarquer, et le pousser presque sans ménagement pour fouiller dans la caisse où il s'était appuyé.
«  Mais… enfin !  » Le kender était fasciné par ses trouvailles potentielles, et n'avait même pas remarqué le mage. Ce dernier sourit et retint un rire. La dose de bonne humeur nécessaire à ce groupe, du ciment pour des moellons de différentes tailles et matériaux, voilà ce qu´est ce kender… avant de rejoindre le couloir et retrouver sa demi-sœur.
Qu'il trouva encore dans les bras de Tanis, visiblement un dialogue silencieux se déroulait en parallèle de celui parfaitement oral que le mage avait pu entendre.
Faute de bâton, il s'appuya sur les grilles de fer pour souffler un peu du combat. Il répondit succinctement aux questions posées :
« Nous avons mené à bien notre mission à Xak Tsaroth. Les disques sont en possession de Tass´, le bâton s´est désintégré en même temps que Lunedor et la mère des trois jeunes dragons que nous avons tués. Xak Tsaroth s´est partiellement effondré, et a été engloutie. Lunedor a ressuscité dans le temple de Mishakal, et nous avons été cueillis à la sortie par une beau bataillon de l´armée qui occupe cette forteresse. Voyage inconfortable, geôle, kender ; la suite tu la connais.  »
Il soupira, cherchant s'il avait oublié une information capitale. A priori non, rien d'essentiel.
«  En tout cas, je suis plus qu´heureux de te retrouver, Kitiara  » conclut le mage avec un franc sourire fatigué.

Lunedor

Lunedor continua sa harangue inspirée tandis que Tika achevait d'un tir magnifique le monstre dans le couloir. Qui aurait dit, il y a une semaine, que la jeune serveuse de l'Auberge du Dernier Refuge abattrait un ogre dans la forteresse envahie par les armées draconiennes ?
L'autre combat venait également de s'achever, aussi soudainement que tout avait commencé.
L'oracle posa une main sur l'épaule de l'archère efficace, pour la remercier, avec un grand sourire sincère :
«  - Bravo, demoiselle, vous auriez des leçons à donner aux femmes des Plaines... et je ne parle pas de vos talents de cuisinière...  », ajouta-t'elle en riant franchement, d'autant qu'elle voyait non loin la brune guerrière dévorer son rouquin à pleine bouche. Avec un rapide regard vers Tika et son timide colosse... elle plissa ses yeux rieurs pour retenir tout commentaire, et passa gaiement parmi les compagnons, cherchant qui nécessitait des soins, tandis que Tass initiait un joyeux babil, interminable, dont il avait le secret.
Elle déposa un baiser rapide sur le bras musculeux de son homme, pour l'aider à retouver son calme après le combat, et, avisant le fier Sturm armé de sa courte dague, devant l'immense ennemi terrassé, ne put s'empêcher d'éclater à nouveau de rire, plaisantant :
«  Ah, digne héritier de Solamnie !? Votre coeur vaillant a voulu nous montrer que ce n´était pas la taille, qui comptait ?  »
Le kender en son habituelle exubérance, vint la tirer par la manche et lui remit les disques sacrés que les elfes avaient rendus ?!
Elle n'avait guère le temps de placer un mot, ni d'essayer d'ordonner la cascade de ses déclarations enthousiastes, mais le gratifia patiemment d'un lumineux sourire, passant la lourde et précieuse relique autour de son propre cou... et examina la main rongée par l'acide sans interrompre le volubile discours. Mais ! c'était tout le bras qui était atteint ! On n'aurait jamais pu croire devant tant d'enthousiasme insouciant que le petit homme était si grièvement blessé !
Elle laissa rapidement couler en ses doigts l'énergie de vie pour réparer les dégâts profonds, cicatrisant instantanément les plaies.
Reprenant ensuite son tour des compagnons, elle arriva à Maritta qui soutenait le questeur, grièvement blessé. Elle réprima un mouvement d'humeur, et, plongeant le clair azur de ses yeux dans le regard du charlatan comme pour sonder l'âme de cet imposteur, s'adressa à celle qui l'aidait :
« Dame Maritta. Nous n´avons pas eu le temps de parler suffisamment des enfants. Maintenant que nous avons du échapper à la vindicte de vos geôliers, il faut prioritairement aller les libérer, avant toute représaille. Vous dites qu´un dragon les garde ? Mais, vous devez bien aller les ravitailler, les laver ? Ne peut-on profiter d´un tel moment pour les faire s´échapper ?  »

Modifié par un utilisateur samedi 9 avril 2016 15:42:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

thanks 1 utilisateur a remercié Rhajzad pour l'utilité de ce message.
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Offline Rhajzad  
#2 Envoyé le : dimanche 5 janvier 2014 00:44:09(UTC)
Rhajzad
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Elistan

Elistan releva la tête devant la fière jeune femme. Il n'arrivait pas à comprendre le doute et le tranchant de son regard, alors qu'elle respirait la bonté. Cachée certes par une détermination farouche, mais la bonté tout de même.
Qu'avait-il donc fait pour s'attirer son courroux ?
Il répondit à la place de Marietta, tout aussi bien au fait de la chose qu'elle.
«  Les hommes minent nuit et jour, ma dame. Ils sont surveillés étroitement. Même le repas se fait sous le regard de ces lézards. En trois jours d´observation, je n´ai pu voir une faille, pu détecter aucune ouverture par laquelle la fuite de mon peuple aurait été possible.  » dit-il d'une voix amère.
Il se redressa, oubliant pour un temps les lacérations de son dos et les tiraillements de ses organes.
«  Mais maintenant que vous êtes là ! Maintenant tout peut changer !  »ajouta-t-il les yeux brillants.«  Votre force ne fait aucun doute ! Nous pouvons sauver mon peuple et tous les gens qui ont été traînés ici. L´elfe qui est venu nous délivrer est forcément passé par quelque entrée secrète que nous pourrions utiliser !  »
Elistan se laissait emporter. Quitter ces murs de pierres froides ! Sauver ceux que sa couardise et son manque de discernement avaient menés ici ! Rien d'autre que cela ne comptait à ses yeux. Il dédaigna le bras de Marietta, se tenant seul, droit et impressionnant, montrant l'homme qu'il était avant que Verminaard ne le brise. Ses yeux se fixèrent sur chacun des compagnons, espérant qu'ils y liraient ce qui transparaissait dans son âme : sauvez ceux que vous pouvez sauver était la supplique muette que son regard franc et suppliant criait à chacun d'eux.

Incroyable ! Une fois de plus cette magie que tous croyaient disparue avait refermé les plaies de Tasslehoff +16pv. Pour le moment personne d'autre que ceux du groupe n'avait remarqué les soins magiques, mais avec toutes les femmes libérées, cela ne durerait certainement pas si la princesse Que Shu y faisait une fois de plus appel...

Quelques instants plus tard, Maritta s'apprêtait à répondre à Lunedor. Mais Elistan avait été plus rapide. Par respect elle le laissa s'exprimer, puis compléta ses paroles :
« C´est vrai, les draconiens surveillent les hommes, mais ils ne sont pas très nombreux. Surtout quand je vois combien de temps y vous a fallu pour vous débarrasser de nos geôliers !  » - Il était évident qu'avec les enfants et les femmes prisonniers, les troupes dragons ne craignaient pas trop une révolte - «  Concernant les enfants, nous sommes habituellement autorisées à leur apporter de la nourriture. Une dizaine d´entre nous. Les soldats ne font même pas attention à nous, et la vieille Pilier-de-feu est aveugle. Cependant ses autres sens sont affutés, mais si je parle, elle ne s’inquiétera nullement, j´en suis sûre.  » - Elle hésita un peu avant de continuer et elle se mordit légèrement la lèvre inférieure - « Ce que je vais vous dire va vous paraître sans doute un peu fou, mais... J´aimerais que vous n´attaquiez pas cette vieille dragonne. D´ailleurs, si vous le faites, la moitié des enfants vont vous sauter à la gorge !  » - Devant l'air surpris des compagnons elle enchaîna, coupant court à toute question dans l'immédiat - « Ses enfants ont été tués dans une ancienne guerre, et elle croit que nos enfants sont les siens. Je ne sais pas où le seigneur dragon est allé la chercher, mais ce n´est certainement pas par charité... En plus, elle dort souvent, et surtout après le repas. Comme nous sommes en début d´après midi elle ne nous embêtera pas. Elle nous laisse aussi faire un tour à l´extérieur de temps en temps sans même remuer le petit doigt. Mais...êtes vous prêts à vous déguiser en femme?  »

Se déguiser en femme ? Cela signifiait sans doute raser barbe et moustache non...?
(Message secret pour Lunedor, Rivebise)


Fizban

Fizban regarda avec des yeux d'enfants la transformation d'Haeldir en draconien :
«  Ma-gni-fi-que ! Dites-moi l´ami, vous êtes sans doute un grraaaannnd magicien non ? Ou bientôt... héhéhé  » - Il voyait Haeldir prêt à partir et il le retint par une de ses ailes de cuir - «  Holà ! Ami elfe capitaine de euh, bref. Vous comptez pas aller tout seul là haut ? C´est risqué, et vous aurez sans doute besoin d´une aide. Faire tomber des gros cailloux... Va falloir de la force !  » - Il cogna du revers de son poing le mur à côté de lui et immédiatement il ramena sa main sous sa bouche pour souffler dessus - «  Pffffouuu ! Ah mais c´est que ces murs sont solides ici. Du bon travail - pffffftt ! - comme on n´en voit plus de nos jours ! Pffffft !  »

Haeldir eut une drôle de mimique avec sa nouvelle "gueule" :
« - Ahah, je vous remercie de l´aide apportée jusqu´ici vieil homme  » - vieux fou aurait été plus approprié, mais par respect il s'en garda - « Mais je ne pense pas que...  »
Immédiatement Fizban l’interrompit :
« - Oh, mais... je vais où je veux, capitaine.  »
Le ton était clair et net. Et l'elfe malgré son statut et sa force comprit qu'il ne pouvait rien y répondre, comme tous ceux autour d'eux.
C'était une affirmation puissante...

Elistan

La main d'Elistan se crispa sur sa poitrine, le renvoyant brusquement à l'état d'homme souffrant. Il toussa, crachant du sang dans le creux de sa main, et se rappuya sur le bras offert, de la femme à ses côtés.
Il se maudit intérieurement. Jamais il ne pourrait suivre ces personnes si elles décidaient d'aller vite et de sauver ses concitoyens. Il ne serait qu'un poids mort, un bagage dans leurs jambes. Cachant sa colère, il se contenta de laisser passer la quinte, essayant de minimiser la douleur. L´esprit ne saurait être prisonnier de la chair. J´habite mon corps, il ne me domine pas. N´ignore pas la douleur, embrasse-là. Deviens son frère et son ami.
La méditation le soulagea, et il put enfin respirer normalement. D'une voix résignée, il dit :
« Malheureusement, je vais avoir du mal à vous être utile en vous suivant... Peut-être pourrais-je rejoindre les hommes alors que vous allez sauver les enfants ? Faire passer le mot, les préparer ?  »

Tika

Elle-même surprise par sa réussite -jusqu’alors, elle s’était contentée de faire tomber des noix ou des châtaignes, qui étaient accessibles en escaladant les arbres mais bien trop en hauteur à son goût, avec un certain brio. Jamais elle n’avait songé être capable de tuer un monstre ainsi, Tika resta un instant interdite, bouche bée, une main se grattant derrière la tête. À voix basse, elle articula difficilement :
« Z’êtes…z’êtes sûrs ? Il est mort ? Bien… mort ?  »
C’était la première fois qu’elle abattait un être vivant (enfin, égorger un cochon de lait ou un poulet, ça comptait pas, c’était de la nourriture !) et elle avait du mal à réaliser la chose… Tant qu’elle n’écouta rien des piaillements de Tasslehoff, tout excité par la fin de ce combat.
Clignant des yeux, le feu aux joues, elle se tourna vers Lunedor qui la félicitait.
«  Heu..Bin heu… Mer..merci !  »
Alors seulement elle vit ce qui se passait dans le couloir : Raistlin essayant un bonnet rouge des plus ridicules (mais en totale harmonie avec les bonnets du vieux Fizban) puis le retirait avec un soupir d’exaspération avant de se lancer dans des explications auprès de … Kitiara !
L’aînée des Majere était là, avec eux !!
Le sourire qui naissait doucement sur le visage de la jeune femme s’élargit aussitôt et elle jeta un rapide coup d’œil en direction de Caramon qui revenait vers elle. Tika était heureuse de voir la famille de son compagnon à nouveau réunie, heureuse pour lui et pour Raistlin, heureuse également pour Tanis, car elle imaginait mal l’un sans l’autre. Personne ne lui avait vraiment dit où elle était passée lorsqu’elle les avait retrouvés (ou plutôt l’inverse, mais ce n’était qu’un détail) et elle aussi voulait savoir où cette femme, qu’elle avait toujours plus ou moins admirée, avait bien pu passer ces derniers jours…

N’osant prendre la parole, elle se contenta d’un hochement de tête en sa direction pour la saluer alors que Caramon se positionnait à côté d’elle, posant sa grosse paluche sur une de ses épaules où retombaient quelques unes de ses boucles rousses, écoutant d’une oreille intéressée les discussions entre Lunedor et les gens de Haven.

Gilthanas

Gilthanas se maudit d'avoir raté son coup. Mais à peine se préparait-il à recevoir les coups de b(o)uto(i)r de l'ogre que ce dernier voyait son visage atteint par une flèche de... l'ancienne serveuse ! On allait de surprises en surprises !
Cherchant du regard sa sœur pour s'assurer de sa santé, il s'attarda un moment sur l'étreinte de Tanis et Kitiara. Derrière eux, Laurana et son visage congestionné par une colère sans précédent. Il fallait bien qu'elle se rende à l'évidence : Tanis n'était pas fait pour une princesse elfe et son amour pour la guerrière humaine ne fera que faciliter leur séparation. Il avait soudain moins de soucis à se faire là-dessus. Même s'il n’appréciait aucunement la demi-sœur des jumeaux Majere, il lui en était un brin reconnaissant.
Et puis... Tass se mit à parler et obscurcit tous les sens de l'elfe. Tentant tant bien que mal de suivre son discours décousu, il découvrit dans les affaires du kender une épée longue d'une pureté incomparable. Voilà qui saurait le consoler un moment de la perte de son épée magique. La regardant de plus près, il découvrit d'étrange runes gravées dessus et le kender aborda son odyssée sous la montagne et sa découverte de l'arme dans le tombeau du roi elfe. Gilthanas siffla d'admiration en se plongeant dans la contemplation des reflets de la lame étincelante...
Il attendit que le petit être ait fini d'épancher son déluge sémantique - il n'aurait pas en effet été du plus bon goût d'interrompre pareil récit d'aventures extraordinaires par des choses aussi triviales qu'une épée magique ancestrale par exemple - pour lui glisser :
« Maître kender, vous n´avez votre pareil pour dénicher de magnifiques trouvailles. Étant l´héritier de l´Orateur des Astres, je me permets d´en prendre possession avec votre accord et ne sais comment vous remercier pour ce présent sans égal...  »
Il se glissa ensuite dans la cellule des femmes et écouta la discussion entre le Questeur et leur prêtresse favorite - il n'avaient d'ailleurs pas l'air de s'aimer !
Ce faisant, il assista à l'extraordinaire transformation du capitaine elfe en un draconien - plus vrai que nature ! L'étendue des pouvoirs du magicien rouge le surprit. Il le savait puissant, mais pas à ce point-là ! Et c'est alors que Fizban se mit à parler, non pas d'un ton badin comme il en avait l'habitude, mais péremptoire, laissant apparaître sa puissance sous son masque de sénilité (factice ? il ne le saurait sûrement jamais).
Il s'approcha alors d'Haeldir et lui dit :(En Elfe)
, termina t-il avec une grimace.(En Elfe)


Lunedor

Lunedor avait attentivement écouté... l'homme, qui répondit pour Maritta, avec bien peu d'à-propos, mais, curieusement, beaucoup de conviction. La dame de Haven répondit ensuite, tandis que la toux cacochyme du faux prêtre révélait manifestement quelque martyre physique.
Le mage rouge avait évoqué malédiction...
Le sort des enfants était lié à dragonne protectrice ?
Se déguiser en femme ? Il n'était pas question d'imposer cela à Rivebise... il avait déjà fait assez de sacrifices...
L'officier elfe survivant était changé en draconien, plus vrai que nature... mais réussirait il à accomplir sa stratégique mission seul ? Oh ? le vieil homme aux bonnets ?!... allait l'accompagner !?
Que...?!?
Le sort de Krynn devait-il donc se jouer, au milieu de cet incroyable... foire ?!?

La première oracle de l’Ère de désespérance prit une lente et longue inspiration, remerciant son interlocutrice d'un grand sourire...
Le poids des disques sacrés autour de son cou...
Entourant son médaillon de Foi comme parure complice...
Devant ce miracle, inimaginable jusqu'à aujourd'hui, mais réalisé...
Elle comprenait, qu'il n'y avait nul hasard, mais destinée...
Ici et maintenant,
Nul ne craignait plus... les dragons vivants !
...
Cite:
Aidée par ce médaillon et par les disques, tu pourras partir à la recherche d´un authentique guide des peuples libres. Un chef véritable qui pourra mener les humains, les elfes et les nains afin qu´ils affrontent la tête haute les armées de Thakisis.

Les paroles de sa Dame de Miséricorde résonnèrent en cet instant de victoire avec une acuité particulière.
L'heure n'était plus à craindre, à se cacher, à fuir, mais à combattre, à sauver, à guérir !
...
« - Questeur de Haven ?...
Sais-tu que les engeances de Vermine écailleuse usent de vos robes rouges pour se cacher sur les chemins et traquer les croyants des vrais Dieux, en "queste" des artefacts anciens pour les confier à vieux Vers servant Reine des Ténèbres ?
Sais-tu que le questeur de Solace, sous ordre, livra la ville des anciens vallonniers à la vindicte des gobelins, enrôlant la milice pour pourchasser les croyants ou ceux qui les aident ?
Que fais-tu, ici, dans la prison des femmes... n´es-tu qu´un de leurs pions... es-pion placé pour dévoiler le pouvoir des Dieux de Bien que défendent mes compagnons ? Quelle stupidité ! N´ont ils pas pensé qu´en tel lieu, il leur faudrait plutôt infiltrer femm... »

Avec un immédiat haussement de sourcil et furtif regard vers l'embrassade proche... elle s'interrompit brutalement... et, si elle l'avait pu, la princesse Que Shu aurait effacé sa dernière phrase... inachevée.
Aussi vite que possible, elle se remit à houspiller son interlocuteur en reprenant, subitement calmée (songeuse ?) :
«  Ah !? Laisse moi voir tes "blessures"... questeur, et dis-nous ce qui t´a mené ici ! Nous ne te laisserons pas sortir "alerter les autres" et les préparer à notre action...  »

Rivebise

La tête de Rivebise tournait. La vitesse du petit kender était trop rapide pour ses pauvres yeux fatigués. Au début l’homme des plaines avait souri devant tant de bonheur de la part du petit être. Il était toujours important de garder le moral dans ce genre de situation et cette boule de bonheur comblait rapidement le manque de moral de certains. Toutefois, trop c’était comme pas assez. À la fin, Rivebise trouva que le Kender en faisait trop. Trop de mots pour ne rien dire et trop de déplacements pour se fatiguer. Avant même la moitié de ce long discours, Rivebise n’écoutait plus Tass. Par politesse, il jeta un coup d’œil dans le sac et fouilla rapidement, ne s’attendant pas vraiment à trouver une quelconque merveille. Sa merveille, il l’avait déjà trouvée et elle valait plus que des milliers de bijoux.
Il releva la tête et la plupart de ses compagnons se laissaient à d’autres sentiments intenses. Il ne porta aucun commentaire, étant peu habitué à ce genre de débordement et encore moins à le faire paraître lui-même. Il écarquilla les yeux un instant devant la démonstration magique du mage. La ressemblance était si frappante que, par réflexe il porta ses mains aux pommeaux de ses lames. La rage voulut revenir en lui mais le baiser fugitif de sa belle réussit à le calmer. Au lieu de lever ses mains pour tirer les armes, il passa plutôt sa main dans les doux cheveux de Lunedor, rapidement.
Se sentant inutile en plein milieu de ce couloir, il emboita le pas de Lunedor. À entendre parler les autres, ils n’étaient pas près de bouger. Puis devant les paroles qui furent échangées, il grinça des dents et haussa un sourcil. Le petit bonhomme recroquevillé dans la pièce n’était qu’un couard doublé d'un traître. Il ne méritait même pas les soins de sa belle.
De plus, cette femme le traitait au même titre que cette larve. Il s’interposa alors entre Lunedor et les autres et il sortit de son mutisme, l’air menaçant.
«  Tu peux rester ici et mourir. Tu n’es qu’un couard qui ne veut pas combattre. tu n’as donc pas d’honneur ?  » Puis, il se tourna vers sa vraie source de frustration. « Sache que je ne suis pas un lâche comme cet homme ! Ces stupides écailleux méritent tous la mort pour tout ce qu’ils ont fait. Leur mère doit mourir avec eux et que ces enfants viennent périr avec elle. Jamais, je n’accepterai de me déguiser en femme devant ces êtres immondes. Je n’ai pas de dette à racheter. Peut-être est-ce différent pour vous par contre !  »
Menaçant, le colosse se tenait bien droit les bras croisés au niveau du torse.
Lui, il avait entendu la voix douce mais sèche de Lunedor. Il avait senti la colère dans sa voix, ce qui ne fit qu'enfler la sienne. Ces paroles étaient justes et cela lui donnait une raison de plus de réagir ainsi. En plus, d'être un couard, cet homme était dans le camp des ennemis. Ce pouvait très bien être une ruse de ces créatures serpentines. Il grimaça tandis que la colère remontait en lui.

Sturm

Le chevalier avait rougi à la remarque de Lunedor concernant la taille. Sous ses dehors de guerrier inflexible , il n'en était pas moins gêné dès qu'on parlait des ébats amoureux. Son expérience en la matière était des plus limitées. Caramon vint le sortir de la situation en lui restituant son épée.
« Ce n´est rien, merci . Si nous ne nous entraidions pas, ce serait le début de la fin.  »fit-il avec un léger sourire pendant que le rouge disparaissait de ses joues.
Ce combat avait été l'occasion pour certains de se révéler, la petite cuisinière de Solace avait bien changé depuis son départ et cela faisait plaisir à Sturm de la voir prendre sa place dans leur compagnie. Si cette petite victoire lui permettait de prendre confiance en ses grandes capacités, fort bien.
Tandis que les elfes continuaient leur petit conciliabule privé , Lunedor et Rivebise recommençaient à se bagarrer verbalement avec le Questeur.
Il s'interposa entre les deux petits groupes.
«  Maintenant vous allez cesser de vous donner en spectacle. Rien ne nous dit que cet homme est du côté des draconiens... ou du nôtre, d´ailleurs. Je trouve un peu gros qu´on maudisse un de ses alliés. Par contre, ... Elistan  », il abandonna volontairement le titre de Questeur « soyons clairs : vous ne resterez pas en arrière maintenant que vous connaissez nos plans. Si vous ne voulez pas combattre, à votre guise, si vous n´êtes pas en état de marcher, je vous porterai sur le dos s´il le faut, mais vous viendrez avec nous.
...
Personnellement, je vous laisse le bénéfice du doute, mais vous venez avec nous. Alors, arrêtons les querelles intestines pour le moment. »

Il s'était redressé volontairement de toute sa stature et parlait d'un ton autoritaire.
Le solamnique parlait peu mais quand il essayait, c'était toujours pour le faire à bon escient.
« Prévenir les hommes est une bonne idée pour qu´ils se tiennent prêts. Pour l´opération du dragon, nous avons parmi nous, nombre d´éléments féminins de valeur. Alors à voir si certains d´entre nous ont besoin de se déguiser...
Mais le sauvetage d´enfants me paraît une cause suffisamment importante pour ravaler un peu d´orgueil personnel. Et, soit-dit en passant, la robe est un vêtement somme tout très masculin quant il s´agit d´habiller des mages. »
fit-il dans une petite tentative d'humour pour détendre l'atmosphère.
Toutefois, tout le monde put le voir lisser sa moustache d'un geste frénétique comme s'il cherchait à se convaincre lui-même.

Raistlin

Alors aux cotés de Tanis, Kitiara, Caramon et Tika, Raistlin se retourna en entendant le ton monter.
Il écouta les mots prononcés avec une expression de fatigue évidente.
Bon… Je les laisse débrouiller ça entre eux comme des grands ou j´y mets mon grain de sel ? se demanda le mage. Il resta en pleine réflexion deux bonnes secondes avant de conclure. Allons, je ne peux pas laisser passer une occasion pareille…
Il s'approcha des grilles pour que sa voix faible parvienne aux oreilles des intéressés.
«  Dites, vous avez fini ?  » Son ton blasé avait le mérite de prendre de court. « Maintenant que vous avez pu faire parler vos hormones gonflées à bloc, vous allez peut-être être en mesure d´user d´intellect.  »
Il regardait les deux Que Shu, n'incluant pas le Solamnique dans ce dernier "vous".
« Primo, si vous voulez vraiment savoir si ce type est sincère, si vous ne voulez pas croire ses dires ou vos sentiments, à la limite. Mais regardez autour de vous, vous verrez des gens qui viennent de… de ? Haven, merci à ceux qui suivent. Demandez-leur donc ce qu´elles pensent de cet homme, après tout elles le connaissent depuis un bout de temps…
Je vous trouve bien prompts à juger l´allégeance de quelqu´un sur son titre et sa provenance, alors que si je ne m´abuse vous êtes vous mêmes animés d´un certain désaccord avec les vôtres, non ? A moins que les condamnations à la mort et l´exil soient votre manière de célébrer les fiançailles… qui sait.
Deuzio, Si c´est un espion, quel effort ! Le torturer, le rendre malade, le fouetter à mort, et pour couronner le tout, lui infliger une malédiction qui va leur faire rater à peu près tout ce qu´il entreprend. Même s´il voulait s´enfuir pour prévenir qui que ce soit, il aurait bien du mal. Un peu de logique, je vous prie.
Tertio, Sieur Rivebise. Laissez donc l´honneur de coté, déjà se déguiser en femme, je ne vois vraiment pas où est le problème - mais Sturm a raison, peut-être est-ce lié au fait que je sois habitué à porter une robe, un habit fort pratique, d´ailleurs -. Ce n´est pas ici une question d´honneur ou de vaillance, mais pour protéger des enfants. Écoutez ce que dit Maritta, les enfants l´adorent. Vous continuerez à distribuer coup d´épée sur coup d´épée si une farandole de bambins s´interpose entre vous et le grand saurien pour le protéger ?
De plus, gardez la tête froide. Nous n´avons pas vaincu de dragon, nous avons tué trois jeunes, peut-être n´étaient-ils même pas adolescents. Nous avions alors tous nos moyens, n´étions ni fatigués, ni fiévreux, ni empoisonnés ou autre. Ah ! Et nous avions tout notre équipement… détails, sans doute…
Mais le plus fort, c´est que le dernier "vrai dragon", comprendre d´une taille et d´un âge, donc d´un pouvoir, respectable, c´est Lunedor qui l´a défait en sacrifiant sa vie. Et c´est vous, Rivebise, qui dites que vous n´aller pas recourir à un stratagème pour éviter le conflit, parce que le sacrifice est trop grand : pensez donc ! Changer de vêtement et se raser la moustache brrr… quelle horreur.  »
Le mage mima un tremblement de peur et des yeux écarquillés.
Il haussa les épaules.
« Mais vous avez sans doute raison, il vaut mieux se séparer en deux groupes, les femmes d´un coté (avec les hommes pour qui user de ruse ne relève pas du sacrilège), les hommes, les vrais, les poilus, de l´autre. Déjà cela aura l´avantage de diviser nos forces par deux, parce qu´il faut l´admettre, tout est vraiment trop facile pour le moment. De plus, ça séparera les amants, comme ça ils pourront bien être désespérés en se demandant perpétuellement si leur moitié va bien. Ah, et quel groupe héritera du seul d´entre nous à connaître la sortie secrète, d´ailleurs ? Il faudrait le savoir, histoire d´écrire nos testaments. ». Il mima une profonde réflexion, se frottant le menton avec les lèvres vers l'avant. Il haussa une nouvelle fois les épaules. « Au point où on en est, tirons à pile ou face.  »
Il secoua la tête avec un soupir.
« Soyons raisonnables : Primo, trouver nos affaires, mieux équipés, nous serons plus forts, et nos armes surnuméraires pourront être distribuées au prisonnières ou prisonniers qui savent s´en servir. Secundo, récupérer les enfants, en se faisant discrets, que la vieille dragonne ne s´inquiète de rien. Tertio, dégager le chemin vers la sortie. Quatro, profiter de l´éboulement provoqué par Haeldir et Fizban pour libérer les hommes des mines, et on s´enfuit. Il y a vraiment quelque chose qui bloque dans ce plan ? Quelque chose que je ne vois peut-être pas ? Parce que pour le moment, à part les difficultés inhérentes à notre situation, j´ai l´impression que c´est notre meilleure solution. »
Enfin, Raistlin se tut, regardant ses interlocuteurs de ses yeux jaunes en forme de sablier, comme s'il scrutait leurs âmes…

Gilthanas

Ah voilà, Tass se remettait à les assommer avec un des monologues dont il avait le secret ! Tass ? Non ! Il s'agissait de Raistlin qui tançait vertement les deux tourtereaux. Il défendait ce vieil homme brisé au fond de la cellule des femmes...
Qui était-il déjà ? Ah oui, le Grand Questeur de Haven !
« Les hommes ont-ils déjà oublié les "anciens´ dieux pour se tourner vers des imposteurs ? Nous autres elfes avons encore en mémoire les miracles de nos divinités alors que les hommes les ont oubliés depuis plusieurs générations...  » dit-il avec mélancolie.
Ce sentiment de nostalgie passa aussi vite qu'il était venu. Il psalmodia quelques phrases en elfique et son regard se mit à briller d'une intensité difficilement soutenable. Il fixa intensément Elistan pendant quelques secondes avant de se détourner et d'annoncer à la Que Shu :
« Cet homme n´est aucunement maléfique, dame Lunedor...  »

Haeldir regarda le prince et répondit : (En elfe)
- Il jeta un oeil également à Tanis qui s'était proposé - (En elfe)

Modifié par un utilisateur samedi 14 mai 2016 19:33:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#3 Envoyé le : dimanche 5 janvier 2014 15:26:27(UTC)
Rhajzad
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Maritta réagit rapidement :
«  Écoutez le sire chevalier, dame. Elistan n´est pas comme les autres questeurs. Il est le seul à avoir tenu tête à cet...  » -elle secoua la tête- « Tous les autres ont ployé le genou devant le sénéchal et ils se retrouvent à travailler dans les mines. Tandis que mestre Elistan a résisté, s´est fait fouetter et maudire et les dieux savent quoi d´autre. Je n´ai gardé confiance dans les questeurs que grâce à cet homme. » Elle se mordit la lèvre d'avoir révélé cela devant Elistan qu'elle n'osa pas regarder, mais derrière elle les femmes marquaient leur consentement aux paroles de Maritta.
Elle dévisagea le magicien, les sourcils froncés face à son physique, mais elle ne pouvait qu'acquiescer à ses paroles :
« Je ne sais pas où ils mettent l´équipement de guerre...  »

Rivebise

Le guerrier Que-Shu n’en revenait tout simplement pas. Il voyait rouge et plus rien ne pourrait l’arrêter. Cette fois, il écouta le long monologue de ses compagnons et la mâchoire lui en tomba. Voilà que même ses compagnons se mettaient contre lui. Comment pourraient-ils imaginer qu’il s’habille en femme ?! Sa colère avait débordé, certes sur ce lâche au fond de la cellule mais au moins le mage avait raison sur un point, il avait été prompt à juger, mais tout de même ! Comparer avec son exil. Il avait vraiment du culot ! Il voulait bien donner une seconde chance au Questeur mais pas à ça.
Ses poings se serrèrent et il regarda Sturm et Raistlin d’un regard de défi. Il soufflait bruyamment, énervé au maximum. Il garda un instant son regard sur Sturm, lui lança des éclairs mais se retint. Il se tourna plutôt vers le mage et s’approcha de lui d’un pas déterminé prêt à frapper.
Les paroles n’étaient pas son fort mais sous l'influence de la colère, un flot de mots sortit de sa bouche :
«  Comment peux-tu ! Tu as quelque chose contre mon exil ! Tu penses que c’est une partie de plaisir de quitter son peuple ? Je veux bien laisser une chance de s'expliquer à celui-ci, mais comment peux-tu comparer ça à ce qui lui arrive ? Je n’ai pas l’intention de me promener en lâche dans ses geôles à la merci de ses stupides bêtes et tu es aussi stupide qu’eux. Je n’ai pas d’honneur à racheter et je ne porterai aucun habit de femme par choix. Êtes-vous donc mes compagnons ou de simple lâches prêts à me ridiculiser, à me déshonorer et me traiter de couard dès que vous en avez l’occasion ?!?  »
Rivebise était furax. Il retint ses poings pour ne pas les laisser partir. Après tout, cela restait son compagnon mais ses longs mots pour ne rien dire et ses paroles désobligeantes commençait à lui taper sur les nerfs. Un mot déplacé de plus et il ne pourrait pas retenir son poing d’atterrir dans cette figure aux yeux difformes.

Raistlin

Incrédule face à l'emportement de Rivebise, Raisltin haussa un sourcil.
Mais quand a-t-il décidé de cesser de réfléchir ? Peut-être n´est-il tout simplement pas habitué à cet exercice… Sans bouger d'un pouce, il répondit.
«  Déshonneur ? Lâcheté ? Nous parlons de ruse, de tactique, de stratagème, d´utiliser son esprit et sa réflexion plutôt que ses muscles et ses nerfs… Outre le fait que je ne saisis absolument pas en quoi il peut être déshonorant de se déguiser, je ne vois nul déshonneur à être une femme ; je ne comprends pas non plus comment on peut estimer qu´il serait un meilleur choix d´aller à découvert affronter une vieille dragonne au mieux de ses moyens, en passant par quelques contingents d´ogres et de draconiens, sans compter les éventuels autres dragons qui sont dans les parages, plutôt que d´essayer de ne pas se faire repérer, et de libérer les enfants ainsi que les hommes, au prix d´un changement de vêtement, d´une coupe et d´un profil bas ! Vous préférez donc que quelques-un et unes d´entre nous meurent plutôt que de vous grimer ? Et vous me parlez d´honneur ? J´appelle ça de l´entêtement et de la sottise !
De plus, je ne comparais pas pas "ça" à "lui", mais soulignait que ce n´est pas parce qu´on appartient à une tribu ou un ordre qu´on en est l´incarnation, me basant sur l´exemple suivant : vous n´êtes certainement plus les bienvenus d´où vous venez, alors que vous êtes Que Shu. On peut donc légitimement penser qu´il est possible qu´étant Questeur, c´est homme n´est pas un suppôt de Takhisis, ne pensez-vous pas ? »

Bien sûr que non, vous ne pensez pas… faillit-il ajouter, mais il se retint, il essayait d'inculquer quelque chose à Rivebise, ce n'était pas nécessaire d'en rajouter, il se ridiculisait assez tout seul, du point de vue du mage.
« Enfin, mesurez vos propos, je ne vois pas quand je vous ai traité de couard , alors "dès que j´en ai l´occasion" me semble parfaitement exagéré, si vous avez ce sentiment, peut-être est-ce parce que vous vous reprochez quelque chose vous même et que vous avez cherché une interprétation de mes propos validant votre propre sentiment, en tout cas, rien n´est sorti de ma bouche ayant ce sens. Remettez-vous donc en question avant de blâmer les autres d´insulte qu´ils ne vous ont pas faite !  »
Il ajouta, en secouant la tête.
«  Mais vous avez raison sur un point : si vous faites le choix de ne pas vous travestir, il va effectivement falloir se séparer, car vous nous mettriez tous en danger. »

Sturm

Les paroles de Rivebise firent l'effet d'une claque magistrale au chevalier de Lumelame. Voilà que l'homme des Plaines le traitait de lâche. Quels mots cruels dans la bouche de quelqu'un qu'il considérait maintenant comme un ami. L'homme avait semble-t-il la mémoire courte. Qui était le premier à avoir apporté son aide au couple dans le besoin ? Qui avait combattu à leurs côtés face aux draconiens et aux séides de Takhisis? Qui avait convaincu Rivebise de faire demi-tour plutôt que de se suicider bêtement dans les griffes de Khisanth alors qu'il pensait que Lunedor était perdue ? Et qui l'avait porté, alors qu'il gisait agonisant et que les ruines de Xak Tsaroth étaient en train de s'effrondrer sur eux...

Pour la première fois, Rivebise put voir une étincelle de colère froide s'allumer dans les yeux du solamnique. L'homme des Plaines les mettaient tous dans le même sac. Cela dépassait l'entendement : alors qu'ils auraient du se serrer les coudes, voilà qu'ils se livraient à des joutes verbales et qu'ils se montaient les uns contre les autres.
Le solamnique ne prononça aucun mot mais sa machoire s'était crispée.

Lunedor

«  - Il suffit ! »
Lunedor n'avait pas élevé la voix.
Mais le ton était impératif.
Levant un index vers les déclencheurs de cette stupide querelle, elle leur fit signe d'attendre :
«  Ecoutez moi !...  »
Elle posa une main doucement sur celles de Maritta qui s'en tordait les doigts, et se tourna vers les hommes en plein affrontement, avec une moue indignée.
« La colère de l´un est juste... et sans raison. Le raisonnement de l´autre est juste... et ignorant.  »
Parlant posément, alors qu'il y avait franchement d'autres préoccupations plus prégnantes, la charismatique oracle prit le temps d'imposer le silence d'un ton apte à pétrifier... même un kender, pour désamorcer l'inepte affrontement.
« Pour les peuples des Plaines, c´est une infamie que de porter robe pour un guerrier. C´est la punition infligée à ceux qui ont été couards au combat. C´est aussi honteux que si je demandais à l´un d´entre vous de déambuler tout nu en société.
Voilà pourquoi Rivebise s´est senti insulté... à tort.
Voilà pourquoi les arguments de Raistlin ne valent... rien.
Qui, ici, est prêt à se dénuder entièrement et à traverser la forteresse à poil "pour aller sauver les enfants" ? Je veux bien voir ça...  »

La princesse Que Shu pinça ses lèvres pour laisser les autres pouffer les premiers à cette image.
« Maintenant, s´il vous faut un seau d´eau froide sur la tête pour remettre vos idées en place, je suis sûre qu´on trouvera des volontaires. Merci de vous excuser envers ceux que vous avez blessés, parce que, on a d´autres enfants à s´occuper et accessoirement, cet homme à examiner...  »
Laissant les uns pouffer et les autres se mordre les lèvres, elle se retourna, adressant un discret clin d'oeil à Maritta, et lui faisant signe de l'aider à déshabiller Elistan :
« Tant qu´on y est, voyons ce que celui-ci cache sous sa robe...  »

Elistan

Qu´ils sont jeunes... Tous. Elistan avait suivi avec tout l'intérêt que sa douleur lui permettait de montrer. Il se rendait compte maintenant de la jeunesse du groupe, en dépit de leur force.
Ainsi, les deux amoureux étaient des Plaines. Et des exilés, avec ça. Le moustachu, par son maintien, son armure et ses yeux, un Solamnique de pure souche. Et enfin, le dernier interlocuteur : le mage aux yeux étranges remplis d'amertume, et à la voix étrange, remplie de bon sens, d'ironie et d'altruisme.
Baste, j´aurais pu plus mal tomber, pensa le questeur avec un sourire intérieur.
Enlevant lui-même sa robe, il regarda Lunedor et dit d'une voix douce :
« Je l´aurais fait, ma dame. Si importantes que soient les croyances et les traditions de chacun, quand il s´agit de vies, jouer les vierges effarouchées n´apporte rien de bon.
L´ordre des Questeurs est corrompu et vous n´êtes pas la première à le dire et je suis loin de le nier. Si cela peut être d´une quelconque valeur à vos yeux, sachez que j´ai toujours agi pour la justice et la recherche de la connaissance. Le pouvoir ne fait pas partie de mes aspirations. Quant aux vrais dieux...  »
- sa voix se teinta d'amertume -« Ils nous ont abandonné, ils ont laissé la terre de Krynn en proie des hommes tels que Verminaard. Mon ordre, en premier lieu et avant tout cela, ne cherchait qu´à guider l´âme des hommes, abandonnées par leurs bergers. »
Il se tourna vers Rivebise : «  Quand on insulte quelqu´un, jeune homme, il est d´usage de donner son nom. Ainsi n´a-t-on plus besoin de le faire quand on s´excuse. » Elistan avait dit cela avec un sourire presque moqueur, malgré la situation. L'insulte ne l'avait pas touché, et il espérait que le guerrier, qui le dominait tout de même d'une bonne tête, était capable de se détendre et de rire. « Vous êtes mes libérateurs, et ceux, j´espère, de mon peuple. Ne pouvons pas nous appeler amis, ou même frères, plutôt que couards ? »
S'appuyant plus qu'il ne l'aurait voulu sur Maritta, il resta face à la jeune blonde, en simple pagne, exhibant les morsures sanglantes de la lanière de Verminaard.
Dans un chuchotement adressé à Maritta seule, il souffla : « Merci pour vos mots. Plus encore que vos bras, ils me portent et me soutiennent.  »

Gilthanas

Pendant toute la querelle, l'elfe riait sous cape. Rivebise était en train de tenter d'intimider Raistlin qui non comptant de lui résister, le rabrouait comme un simple d'esprit. N'y tenant plus au moment de l'explication de Lunedor, ses plus proches voisins purent remarquer son sourire allant en s'élargissant. Encore une fois, les humains venaient de démontrer leur étroitesse d´esprit. Mais à quoi s´attendre d´un barbare ? Il soutint l'avis du mage rouge d'un hochement de tête et se sentant d'humeur joueuse, s'empressa de jeter de l'huile sur le feu. Il glissa à Rivebise, goguenard :
« Vous n´allez tout de même pas vous abaisser à frapper un couard en robe tout de même ! Pour un guerrier de votre prestance (et de votre habillement), ce serait un réel déshonneur...
Et puis, si vous avez peur de simples morceaux de tissus (on se demande qui est lâche, ici) Raistlin pourra peut-être -si vous lui faites vos plus plates excuses- vous changer en draconien.
Ne pensez vous pas plus judicieux de mettre vos us et coutumes - stupides, tout le monde en conviendra - de coté pour permettre la sauvegarde de dizaines d´innocents ?  »
ou d´adopter celles des elfes, ce serait tout comme puisqu´on parle de raisonnable et de judicieux....
« Nous ne sommes pas des Que Shu vindicatifs - d´ailleurs, avant que dame Lunedor ne nous informe, nous ne savions rien de ces rites barbares - et nous ne nous gausserons pas de vous dans un tel accoutrement si vous parvenez à surmonter votre peur... »
"Elistan" écrit:
« Quant aux vrais dieux...  » Sa voix se teinta d'amertume « Ils nous ont abandonné, ils ont laissé la terre de Krynn en proie des hommes tels que Verminaard. »

Le sang de Gilthanas ne fit qu'un tour et il répliqua sur un ton glacial :
« A cesser de croire en eux, vous êtes tout autant responsable de leur déclin, car ils ne nous ont pas plus abandonné que la Reine Noire et ses laquais !  »
Il gratifia le questeur d'un regard noir et sa bouche se tordit de mépris.

Kitiara

Si Kitiara avait éludé d'un haussement d'épaules les questions de Tanis et du kender, l'air de signifier : Rien, ils m´ont eue moi aussi, c´est tout. Pas la peine d´épiloguer !, si elle aurait certainement répondu plus longuement dans des conditions adaptées et avec un auditoire réceptif, le chaos habituel de la conversation reprit ses droits comme elle pouvait le craindre, mais pour une fois, il s'agissait d'une matière des plus intéressantes et qui touchait presque à la philosophie, à savoir :
Quelle était au fond la place des femmes parmi les héros de Krynn ?
Son visage s'orna donc d'un large sourire lorsqu'il fut question de s'habiller ou non en femme. Comme à son accoutumée, elle ne put que louer la malice de son frère et fut amusée par la réticence du beau gaillard des steppes à se travestir, même pour la bonne cause. Aussi ne put-elle s'empêcher de renchérir sur la saillie drôlatique de Lunedor :

« Moi !

Oui, moi, cela ne me gênerait pas de déambuler nue comme au premier jour pour aller sauver des enfants. Cela ne manquerait pas de charme, ne trouvez-vous pas ? Et si ce fier guerrier des steppes veut en faire de même en ma compagnie, il sera le bienvenu, quoique je doute fort qu´en cet accoutrement il passe inaperçu...  »

Le regard de la belle brune glissa alors ostensiblement vers l'entrejambe du mâle qui faisait montre de virilité indomptable en cet instant, tandis que son visage arborait une expression grivoise des plus ironiques.


Lunedor

Lunedor éclata de rire, continuant son ouvrage :
« Bien sûr ! Moi aussi , je le ferai. Mais nous autres, femmes, savons bien que notre orgueil à nous ne souffre pas de ceux qui nous regardent... mais de celles que notre homme regarde !  »
La prêtresse ne se détourna même pas de sa tâche pour voir qui regardait qui, bien assez occupée par le pauvre bougre qu'elle examinait, qui se révélait réellement en piteux état. C'est très bien que la conversation soit revenue sur de si futiles propositions, si seulement cela pouvait détendre tout le monde... Quant à elle, il lui fallait d'abord faire un bilan et un diagnostic... si elle devait accorder ses soins.
« Elistan ? Ce que dit l´elfe avec autant de diplomatie qu´un phacochère à la truffe boueuse est néanmoins vrai.
Krynn n´a pas besoin de questeurs : oubliez les ! Notre monde a besoin de croyants... et de prêtres.
Les Dieux ont toujours été là, ce sont les nôtres qui, comme vous-même, ont perdu Foi en eux...  »


Caramon

Caramon fut surpris de la réaction des uns et des autres, il trouvait la discussion stérile, pourtant il se décida à y entrer à son tour.
« Je ne sais qui est lâche ici, mais le premier qui ose porter la main sur mon frère, qu´il soit en robe ou pas, aura affaire à moi !  »
Posant un regard sans appel à l'assemblée, il reprit son discours, et commença à régler son compte à chacun.
Ça c´est pour Raistlin, le cerveau :
« Pour ce qui est du plan, scinder les groupes, n´est pas si stupide que ça : Tika, Lunedor, Laurana et ma soeur, l´ont déjà prouvé, elles sont tout à fait capables de se défendre et de gérer la dragonne pour faire sortir les enfants. Nous autres, "mâles" pouvons dès lors partir en quête des prisonniers et des armes. »
Ça pour Rivebise, le viril :
« Ensuite, Rivebise ton attitude m´étonne : tu a bravé tes croyances et coutumes tribales, défiant le chef de ton clan pour gagner le coeur de sa fille, convaincu que si la cause est juste, il faut être prêt à changer une tradition dépassée. Les temps changent et l´ordre des choses ne sera plus le même, et toi tu t´accroches à un principe du style : si je m´habille en robe, je suis un lâche !
Ce qu´à subi mon frère pour devenir mage, peu d´entre nous auraient été capables de le supporter ! Je te garantis que son courage a été mis à rude épreuve et plus d´un téméraire aurait fui à sa place. L´habit ne fait pas le moine, dit-on à Solace, c´est pareil pour la robe elle n´est pas synonyme de lâcheté. J´ai vu plus d´un guerrier viril fuir, là où ma soeur Kitiara a tenu et fait front. »

Et enfin ça pour toi Kit !
« A ce sujet soeurette, me déshabiller à tes côtés ne me gêne pas mais comme nous devons aller délivrer des enfants, une tenue aussi légère serait inconvenante pour leurs yeux encore si innocents. Gardons donc nos vêtements, inutile de déstabiliser ces chérubins », finit-il avec une grand éclat de rire.
Puis se tournant vers Tanis, il poursuivit : «  Mon ami c´est toi notre guide, quel plan proposes-tu ?  »

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Offline Rhajzad  
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Laurana

Laurana essuya d'un revers de manche ses dernières larmes puis renifla un bon coup avant de remettre de l'ordre dans ses vêtements.
Rends-toi présentable petite idiote.
Elle souffla lentement pour supprimer toutes traces du terrible chagrin qui avait été évacué quelques secondes plus tôt, et se recomposa un visage presque serein.
Gilthanas arriva à cet instant pour demander à sa sœur de les rejoindre puisqu'ils avaient décidés de la marche à suivre, un bref instant son visage refléta de l'étonnement avant de reprendre une neutralité toute elfique.
«  Que.... ? »
Elle le coupa d'une voix délétère mais sans appel.
«  Ce n´est rien mon frère, et je te l´ai déjà dit nous parlerons plus tard....... lorsque nous aurons un instant de repos. »
Elle ressortit de leur ancienne cellule sur les pas de son frère, Elle fut fière de pouvoir annoncer d'une voix qui ne tremblait plus : « Je suis prête, nous pouvons y aller, » tout en ignorant ostensiblement Tanis.
Assez de sacrifices..... il est temps de vivre pour moi-même et pour mon peuple, pas comme une adolescente transie d´amour.
Il est temps de vivre comme une princesse du Qualinesti.
Laurana n'avait suivi la discussion que comme planant à trente mille pieds au dessus d'elle. Elle se remettait difficilement de la déconvenue provoquée par l'arrivée de Kitiara.
Bien sur que je le ferais aussi... Se déguiser pour libérer des enfants. Est-il utile de pinailler comme les hommes pour décider cela...
Elle prit la parole doucement, puis de plus en plus en plus insistante.
« Certains des miens sont en train de se sacrifier pour ce groupe, alors que nous nous restons là en palabres inutile. Femmes, sœurs, venez, avez vous les fripes nécessaires à la suite de votre plan ?
Les hommes... allez donc au diable.  »
Cette dernière phrase était surtout destinée à Tanis, même si elle resta intentionnellement vague.
Quelques têtes curieuses se tournèrent vers elle mais Laurana les foudroya immédiatement du regard, les défiant de lui poser une seule question au sujet de ses yeux rougis. tandis qu'elle s'approchait des femmes afin de prendre les vêtement nécessaires au grimage, et s'adossa au mur, attendant que l'on décide de la suite des évènements.

Tanis

Comme d'habitude, Kitiara n'en faisait qu'à sa tête, ne répondant qu'aux questions qu'elle jugeait intéressante, ignorant les autres... Malgré tout, Tanis ne pouvait lui en vouloir, même si sa curiosité était en alerte.
La guerrière s'était immiscée dans la conversation opposant le reste du groupe, au sujet de la stratégie à adopter, et comme d'habitude, elle n'avait pu s'empêcher de jeter de l'huile sur le feu. Soupirant de lassitude, Tanis se prépara à calmer les choses, mais déjà les échanges entre les femmes du groupe reprenaient de plus belle. Ce ne fut qu'aux paroles de Caramon que Tanis réagit assez vivement :
« Non, Non et Non !!!  » Tanis avait levé les mains les paumes en avant pour demander à tous de faire silence.
« Je ne renie pas les mérites de nos amies... Elles ont montré au cours de notre aventure qu´elles valent chacun d´entre nous, mais je refuse d´envoyer Lau...unedor et les autres s´exposer à un tel danger sans nous.
Depuis le début, nous avançons grâce à la somme de nos forces, et nous n´allons pas nous séparer maintenant. Gilthanas, arrête de provoquer les autres !!! Tu veux qu´on reparle de ta réaction quand on était dans le chariot ? Je crois me souvenir que l´honneur est important pour toi aussi, donc, ne cherche pas les autres à ce sujet !  »

Son regard parcourut le groupe des femmes qui comptaient sur eux, Elistan, puis ses compagnons.
« Nous ne pouvons pas abandonner ces gens à leur sort... Lunedor, peux-tu guérir Elistan des afflictions qu´il subit ?  »
Laissant l'élue de Mischakal examiner le "grand Questeur", il se tourna vers les guerriers du groupe et reprit :
« Mes amis, je sais que pour certains d´entre vous, le fait de s´habiller en femme, ou de raser vos mâles attributs peut vous sembler humiliant. Je sais l´importance que les gens des Plaines attachent à l´honneur, tout comme les chevaliers solamniques... Et je ne parle même pas de raser la barbe de Flint...  » Il eut un petit rire en voyant l'air paniqué du nain à cette idée.
« Nous allons nous rendre tous ensemble vers les enfants. Les femmes, ainsi que ceux qui acceptent de porter une robe ou un long voile passeront devant le dragon pour aller chercher les enfants. Les autres se tiendront à la porte, prêt à intervenir. Si la dragonne est vraiment aveugle, cela ne posera guère de problème.
Une fois les enfants avec nous, nous les conduirons en sécurité avant qu´Haeldir ne déclenche le piège. Gilthanas, ou Raistlin, ou même toi vieil homme, vu que tu semble être magicien, est ce que vous connaissez un moyen de communiquer à distance entre nous ? Comme ça on aurait la certitude qu´Haeldir et Fizban ne déclenchent pas le piège trop tôt... »

Il reprit son souffle : « Une fois la diversion déclenchée, nous investirons les mines pour libérer les hommes, puis nous fuirons par le passage secret...
Vous êtes tous d´accord ?  »

Il n'avait fait que répéter et mettre bout à bout les idées de chacun, mais il fallait surtout calmer les esprits qui s'échauffaient un peu trop à son goût !

Raistlin

Le visage de Raistlin s'était éclairé d'un large sourire lors de la réponse de Lunedor, elle ne faisait qu'enfoncer son amant, rendant toujours un peu plus ridicule son entêtement.
Il allait surenchérir lorsque plusieurs de ses compagnons donnèrent leur avis, étayant les propos du mage pour la plupart.
Il avait souri à sa demi-soeur à son intervention, il n'en attendait pas moins d'elle ! froncé les sourcils à celle de l'elfe, il trouvait inutile d'insulter Rivebise, Lunedor et leurs traditions, aussi idiotes soient-elles ; le mage voulait être didactique, pas les tourner en ridicule.
Il avait apprécié également l'intervention de son frère, même si sa première réflexion trahissait une certaine mécompréhension du problème, et que la dernière manquait de stratégie.
Il trouva les mots de Laurana certes acerbes, mais néanmoins vrais. le temps pressait et Haeldir était déjà en train de mener sa tâche à bien.
Enfin Tanis prit la parole, et ses mots sonnèrent justes à l'oreille du mage, à part pour un léger problème de compréhension à nouveau, le même que Caramon.
Il ajouta donc :
« Je crois que le point est établi : à peu-près n´importe lequel d´entre nous se mettrait "à poil" si cela pouvait éviter à soi et ses compagnons de se faire attaquer, de mener notre mission à bien, et de sauver des enfants. Ca s´appelle le sens des priorités, et savoir mettre de coté sa petite fierté pour vivre, et laisser vivre les siens... J´imagine que nous ne sommes pas tous égaux face à cela... Visiblement. » Devant l'air narquois de certain(e)s, il ajouta
« Non, je n´aurais aucun problème à me mettre à danser la gigue tout nu sur un comptoir de taverne, avec un bonnet rose en forme d´oreilles de lapin, voire un poireau enfoncé dans le fondement si cela pouvait éviter à mon frère, sa promise, ma demi-soeur, mes amis et moi-même de se faire attaquer par une centaine de draconiens, d´ogres et de vrais dragons. Et je ne vois toujours pas en quoi ce serait de la lâcheté de faire cela.  »
Il soupira avant de se détourner des Que Shu, lui qui avait une certaine estime d'eux, il commençait à se demander s'ils n'étaient pas finalement des crétins arriérés, ou des gens qui pourraient être intelligents s'ils apprenaient à se défaire de ce stupide honneur qui de tout temps, n'avait fait que tuer des gens pour les mauvaises raisons.
« Quoiqu´il en soit, Caramon et Tanis, vous oubliez un léger détail : ce n´est pas que pour la dragonne que nous devons nous déguiser... en vérité ce n´est même pas vraiment pour elle : elle est aveugle. Même si elle a une excellente ouïe, nos vêtements lui importent peu - à la limite, si nos vêtements pouvait sentir la "femelle humaine" à ses narines, ce serait prendre moins de risque -. C´est pour traverser la forteresse à la barbe - passez moi l´expression - de ses différents occupants qu´il faut se grimer. Ils ont l´habitude de voir les femmes aller et venir pour vaquer à leur tâches. Un draconien qui passe ne portera que peu d´attention à un groupe de femmes, d´autant plus qu´il n´est peut-être pas vraiment en mesure de les distinguer : vous distingueriez un draconien d´une draconienne, vous ?  »demanda-t'il à l'assemblée « Moi non, en tout cas pas en les voyant passer comme ça, dans un couloir. Par contre s´ils voient un homme ils risquent de se poser des questions.
Et je suis d´accord avec Tanis : se séparer est trop dangereux. Sans compter que seul Tass ici présent connaît le chemin secret pour sortir d´ici, et qu´il ne peut être que dans un groupe à la fois.
Pour ce qui est de communiquer à distance, je n´en ai pas le pouvoir ; mais je dois avoir quelque chose dans mes grimoires qui pourrait peut-être aider... Avec lui, si je sais où envoyer le message, il y sera délivré, et ce n´importe où dans la citadelle. Le problème étant qu´il faut que je connaisse ledit endroit, ou que je le vois de loin, au moins. Peut-être Gilthanas saurait-il pallier cela ? Ou Lunedor ?
Sinon, je ne puis qu´applaudir les propos de Laurana : actuellement, Haeldir et Fizban risquent leurs vies et ne perdent pas de temps en considérations traditionnelles ou vestimentaires, je suggère que nous fassions de même : retrouvons nos équipements, parons-nous, équipons toute ancienne prisonnière ici qui sait et souhaite se battre. Ensuite, on mène le plan déguisement - enfants - hommes à la mine - fuite à bien.
Pour retrouver nos affaires, je suggère un plan en deux points : primo regarder dans les environs les plus proches, sans prendre de risque. Si nous ne trouvons rien, j´aurais recours à la magie pour essayer de retrouver cela ; cela nous fera un sortilège de moins en cas de conflit, mais je pense que le jeu en vaut la chandelle. »

J´essaierais d´inculquer des rudiments de logique et de stratégie aux Que Shu plus tard...

Caramon

En entendant les propos de son frère Caramon blémit, sa main se crispa et Tika pu sentir son corps se contracter et se figer :
Raistlin" écrit:
« Non, je n´aurais aucun problème ... si cela pouvait éviter à mon frère, ... de se faire attaquer par une centaine de draconien, d´ogres et de vrais dragons. »

Par contre si c´est pour acquérir du pouvoir, comme à la tour de haute sorcellerie, me tuer ne te pose aucun problème petit frère !
« Attention à ce que tu dis Raist : toi et moi savons que tes propos sont en désaccord avec certains de tes actes. Alors arrête donc de nous faire la morale ; en tout cas pas en ma présence !
Je désapprouve ton plan et ne l’exécuterai que si les autres sont d´accord pour le faire et si Tanis me le demande !
La stratégie c´est quand on a du temps, ici on n´en a pas, on fait alors de la tactique : il faut se séparer ! »



Gilthanas

Gilthanas s'offrit un bref moment de réflexion avant de répondre :
(En Elfe)[spoiler] « Je ne le peux, Haeldir. La sauvegarde de Krynn et le combat contre Takhisis est plus important que ma propre sécurité. Par contre, je vous promets que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger Laurana - bien malgré elle à mon avis - si cela peut vous rassurer.  »
***
Encore une fois, par la bouche de Raistlin venait de sortir la vérité. A part sur son attachement à sa famille et à ses compagnons. Ce mage rouge ne fait allégeance à personne comme presque tous ceux de son ordre... Il ne nous aide que parce que cela le sert bien.
Aux questions qui lui ont été posées, il répondit : « Comme Raistlin - avec qui je suis d´accord pour la marche à suivre, ne vous en déplaise -, je ne peux absolument rien faire pour communiquer tant que je n´aurais pas retrouvé mon grimoire, je ne pourrais rien faire pour communiquer... à part faire des signaux de lumière bien peu discrets car les sortilèges que j´ai mémorisés sont en grande partie offensifs, la petite virée à Xak Tsaroth n´ayant pas été des plus calmes. » se défendit-il.

Flint

« Par ma barbe ! » Flint n'en revenait pas du tour que prenaient les conversations.
« Sommes-nous devenus aussi vils que nos ennemis, à nous chamailler ainsi pour des pécadilles ! Des enfants sont en danger, des hordes de draconiens sont sur nous et que faites vous ? Montre de discours et de rodomontades ! Hum !  »
Il regarda les uns comme les autres : «  Tanis a raison, ce n´est pas une question de raser ma barbe ! D´ailleurs, avec ma petite taille, je devrais plus facilement pouvoir passer pour une vieille ou un enfant que vous tous réunis. Et puis, les naines aussi portent la barbe, c´est bien connu, même si elles sont moins fournies que, hum ! celle-ci. » Il ne put s'empêcher de lisser avec fierté la magnifique toison qui lui tombait jusqu'au nombril.
« Je te suis, Tanis ! Et ceux qui veulent rester en arrière ou aller avec... hum ! les deux... autres sont libre de le faire, je pense ! Hum ! Quoique ce ne soit pas forcément avisé.

J´ai parlé. »


Des fois, la foi du nain vis-à-vis de décisions de Tanis dépassait l'entendement, mais le demi-elfe savait qu'il pouvait compter sur le nain en toutes occasions comme celle-ci pour tenter de raisonner les uns comme les autres.

Elistan

Par tous les dieux anciens et oubliés, ils ont le sang plus chaud que le souffle des dragons ! La conversation s'égarait, s'entortillait. Il faillit intervenir, mais se retint. Tout le côté stratégique, alors qu'il était blessé et inutile n'était pas de sa compétence. Il choisit à la place de répondre à Lunedor.
« Je n´ai jamais cessé d´être un prêtre, dame Lunedor, puisque tel semble être votre nom. Simplement, les dieux nous ont abandonné il y a de cela trois siècles. Nous autres questeurs ne faisons que chercher un remplacement. »
Il fixa ses yeux dans le bleu insoutenable de ceux de la prêtresse de Mischakal.
« Quoi qu´en dise ce jeune elfe, vous ou d´autre, je n´ai jamais cessé de croire. Jamais cessé de chercher. J´ai espéré trouver, tout au long de ma vie. Trouver une trace que les dieux auraient laissé, un indice nous disant qu´ils voulaient être trouvés, que tout cela n´était qu´une épreuve. Je n´ai rien trouvé. Mais je ne cesserai pas de chercher.  »
Avec un sourire et un soupçon d'inquiétude, il reprit :
« Le moment est mal choisi pour un débat, ma fille. » - Elistan avait utilisé sans y penser le terme qu'il employait avec ceux de Haven, habitué à être le "père Elistan" - «  Je parlerais de tout cela avec plaisir quand nous aurons libéré ceux qui triment maintenant sous le regards des serpents. D´ailleurs, que comptez-vous faire ? Auriez-vous un remède Que Shu à ce genre de blessures ?  » Elistan s'inquiétait de l'absence d'équipement de la jeune femme. Si elle ne disposait d'aucuns bandages ni cataplasmes, que pouvait-elle donc faire à ses blessures ?

Rivebise

L’homme des Plaines écarquilla les yeux aux propos du mage. Ces derniers semblaient avoir un fondement de vérité mais il s’entêtait à vouloir ridiculiser ses traditions. Dans sa rage, les seuls mots que l’homme retenaient étaient "sottise" et ceux chargés d’ironie. Il n’aimait pas qu’on piétine son passé déjà assez douloureux comme cela. Peut-être mettait-il ce Questeur dans le même bateau que les autres mais tant qu’il ne s’était pas expliqué il était comme un draconien. Et ces derniers se ressemblaient tous. Là n’était pas le problème. Ceux qu’il appelait compagnon ne le respectaient pas! Ces traditions, ces us et ces coutumes faisaient partie de lui. Il avait été élevé comme cela et ne pouvait rien y changer. Alors, si quelqu’un ridiculisait ses valeurs, il le ridiculisait aussi. Il serra le poing de plus belle. Il voulait frapper car tout ce qu’il voyait c’était le visage narquois de l’homme devant lui.
Mais, soudainement, il vit du coin de l’œil des choses qui le firent rougir de honte. Sturm, son frère se frustrait contre lui. Comment avait-il put en venir jusque là. Il se rendit alors compte que ces paroles étaient sorties de sa bouche sans qu’il n’ait pu les contrôler. Le voile rouge s’abaissa alors rapidement et Lunedor finit le travail. « Il suffit ! » Ces mots résonnèrent en lui comme le tonnerre. Un éclair transperçant son cœur lui faisant manquer un battement. Il venait de déshonorer son amour. Elle avait raison. Sa colère était tout simplement irraisonnée. Ces épaules s’affaissèrent et il courba l’échine devant ces paroles. Ses poings restèrent serrés, vestige de sa colère, mais son visage exprimait la honte. Le seau d’eau il l’avait reçu en plein visage. J’aimerais tout de même mieux me promener nu qu’habillé en femme se dit-il.
Les paroles du Questeur le frappèrent aussi durement pour rajouter à sa honte. Encore une fois, il avait été trop prompt à juger. La mâchoire serrée et peu fier de lui, Rivebise laissa échapper, sans toutefois relever la tête :
« Rivebise… Je me nomme Rivebise. »
Il ne rajouta rien pour l’instant. Tentant de recevoir les commentaires de ces compagnons avec le peu d’honneur qui lui restait mais ceux-ci n’arrangèrent rien à la situation. L’elfe prononça des paroles qui le choquèrent. Même avec les explications de Lunedor, ces compagnons continuaient de le ridiculiser. Certes, il l’avouait, il aurait du s’expliquer au lieu de se laisser entrainer par cette colère trop longtemps retenue en cette journée merdique. Mais pourquoi ?!? Pourquoi n’étaient-il pas capable de le comprendre. Puis, il ne releva pas les commentaires des dames. Ce contentant de calmer sa colère qui voulait ressurgir. Il devait prouver à présent qu’il valait mieux que ça. Même si il aurait bien cogné cet elfe prétentieux.
Ainsi les paroles de Caramon le touchèrent et le dépossédèrent de sa colère. Il avait raison. Ces compagnons méritaient mieux que ses propres commentaires désobligeants ; malgré leur ignorance et leur non-respect. Tanis renchérit et il hocha même la tête pour approuver ces dires. Pour lui, il n’était pas question de quitter Lunedor ou de s’habiller en femme. Enfin, au moins un qui le comprenait. Il marmonna alors à son adresse un merci inaudible.
Lorsque tous eurent parlé, le guerrier Que Shu se dirigea vers Sturm. Il releva la tête vers ce dernier mais ne put soutenir longtemps son regard. Il leva plutôt le bras pour le lui serrer et dit :
«  Pardonne-moi, mon frère. Je t’ai déshonoré.  »
Puis sans demander son reste, il s’éloigna. Il lui était assez dur comme ça d’accepter la situation, il ne voulait pas en rajouter avec un malaise avec le chevalier. Il s’approcha du Questeur et passa devant Raistlin. Il lui jeta un regard rempli de hargne en passant. La situation était peut-être réglée mais la rancune restait. Il n’avait pas l’intention de s’excuser à cet homme malgré les paroles de Lunedor. Les paroles du colosse avaient peut-être été injustifiées mais celles du mage tout autant. Une colère sourde couvait encore dans son cœur mais, en même temps, il était autant frustré par son comportement que par le mage. Il se retourna plutôt vers Elistan et Lunedor.
À Elistan, il s’excusa d’un simple mot pour son jugement.
Ce mot, qu'il prononça à haute voix, ce voulait être un message général. Que ceux qui voulaient bien l'accepter le prennent :

«  Acceptez mes... excuses. »

À Lunedor, Rivebise lui offrit un regard rempli de honte et d’excuse. Il était incapable de verbaliser ces sentiments mais sa douce savait déchiffrer le combat intérieur qui rageait dans le corps du guerrier. Par la suite, il se retira légèrement des autres pour broyer du noir et se calmer complètement. Il suivrait la décision de Lunedor quelle qu’elle soit. Il s’accota à un mur et se morfondit. Les images de son passé défilèrent devant ses yeux à demi-clos tandis que la fatigue reprenait ses droits sur son corps. Les ancêtres du clan lui avaient bien dit que ses comportements fougueux le mèneraient à sa perte.
Il faisait mieux de se taire.

Lunedor

Alors qu’elle venait de découvrir les plaies épouvantables, béantes, révélant pur sadisme de celui qui les avait infligées, et qu’elle examinait le front et les yeux fiévreux, Lunedor pouffa de rire à l’apostrophe incongrue du blessé qui n'avait qu'une dizaine d'années de plus qu'elle, passant deux doigts ingénus dans la barbe sombre et si touffue :
« Hi ! Hi ! J’ai même pâleur de carnation que vous en votre anémie, mais vous n’auriez jamais pu donner descendance aux cheveux d’or… et vous étiez alors un peu trop jeune pour Chantepleur… à moins que maturité à Haven ne survienne avant l’adolescence ? hi hi ! Les hommes des Plaines ne sont pas si précoces…hi hi ! On leur apprend à ne prendre femme et avoir des enfants que quand ils sont en âge d’assurer leur subsistance…aheum… et qu’ils ont montré leur valeur.  »
Un nuage troubla les yeux d’azur à l’évocation des épreuves surmontées… dans la peine et la douleur.
En même temps passait près d'eux son fougueux fiancé, qui venait de faire amende honorable. Elle lui adressa un doux sourire, et un lent battement de cils sur ses yeux brillants, sans pouvoir abandonner pour l'instant sa tache... il comprendrait.
« Mon peuple a d’excellentes guérisseuses… je suis loin d'être la meilleure. Mais en dehors de notre savoir indéniable en la matière – savoir que d´aucuns qualifient de "barbare" - mais que la Dame bleue a semble-t´il remarqué, et encouragé, n´en déplaise à certains "élitistes" décadents..., j’ai maintenant par sa volonté, mission de vous apprendre certaines choses… frêre Elistan ! Titre que je pourrai vous accorder si vous partagez ma Foi envers les vrais Dieux, que trop d’entre nous ont oubliés…
Oui, Tanis, le pouvoir de Mishakal peut le guérir, de ses plaies, de sa maladie et de sa malédiction.
Non, Raistlin, la Déesse de la guérison ne m’accorde pas de pouvoir « messager ».
Dame Maritta va nous préparer de quoi passer inaperçus pour tous nous faire traverser la forteresse, et...
Moi, Lunedor, fille d´Arrowthorn, première oracle de Mishakal en cette ère de Désespérance, je dis aujourd´hui que plus jamais, habit de femme ne sera symbole de couardise parmi les Que Shu. Que tous les miens m´entendent et répètent mes paroles, afin que cette antique tradition obsolète disparaisse dès aujourd´hui, tout comme la lapidation ! Telle est ma parole.  »

Sans plus de commentaire, elle se concentra sur l'énergie divine pour la laisser couler entre ses mains agiles qui parcouraient les plaies, les cicatrisant instantanément avec une miraculeuse efficacité.

Modifié par un utilisateur jeudi 9 janvier 2014 19:37:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#5 Envoyé le : dimanche 5 janvier 2014 17:13:01(UTC)
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Tass

Tass' avait fini ses aller-retours. Mais son sourire perdit en vigueur quand il s’aperçut à quel point la conversation s'envenimait. Déjà même, des groupes se formaient spatialement dans la salle, invectivant la partie adverse. Le kender se dit aussitôt que tout cela n'était pas pour lui. Laissons ses affaires-là pour les grandes gens qu´ils sont tous. Ainsi, modestement, il préféra se placer du côté de l'escalier tout en ayant une vue de la porte Nord. A ce niveau-là, il pouvait encore entendre les harangues de chacun. Tass' pestait et parfois, revenait-il vers le groupe pour leur signaler qu'ils faisaient trop de bruit. Il remarqua bien la posture sympathique du magicien Fizban. Remarquant le bonnet qu'il arborait, il se fit une note à lui-même, fouiller un peu mieux ces caisses en-dehors. Lui-aussi pourrait y trouver des trucs intéressants. L'attitude figée de Flint le fit sourire, il tenta d'attirer son attention, mais celui-ci s'efforçait à suivre la conversation. Et puis, il y prit part, Tass' applaudit ses propos qu'il soutenait.

Finalement, Tasslehoff Raclepied était d'accord sur plusieurs points :
C'était vraiment fantastique qu'ils se soient tous retrouvés, même Kit' !
Haeldir pouvait aller se sacrifier, c'était bien dommage mais si c'était pour l'intérêt de tous, il voulait bien comprendre et l'aiderait au mieux dans cette tâche et donc l'accompagnerait sur un bout de chemin.
Jamais il ne se débarrasserait de tous ses sacs pour libérer quiconque.
Très bien, il voulait bien distribuer les lingots uniquement s'il en revoyait la couleur une fois sorti de ce merdier.
Qu'il fallait d'ailleurs bientôt décamper.
Qu'il fallait faire moins de bruit.
Que décidément il était bien content de tous les revoir donc qu'il n'insisterait pas trop.
Que le chais-pas-trop-quoi-Questeur-machin était pas des plus sympathiques et que s'il continuait gare à ses poches.
Que l'elfe Gith' était pris d'élan de raison.
Que les mots de Lunedor le touchaient toujours autant.
Que Raistlin était de bonne humeur aujourd'hui, il fallait le noter.
Que c'était de toute façon Tanis qui donnerait le feu vert.
Qu'il fallait absolument qu'il place quelques mots.
Et, oui, le bonnet de Fizban lui allait vraiment très bien.

Ouaip, il fallait qu'il parle.
« Bon, les gars, franchement, c´est pas le meilleur moment. Moi, chuis d´accord avec Tanis et Flint. Bougez-vous. J´vous ai pas libéré pour que vous restez ici à papoter. J´crois - si j´ai bien compris - qu´on a du pain sur la planche et que pas mal de choses reposent sur nous... J´dis ça... J´dis rien...

Moi, j´passerai pour un enfant. J´ai pas dit qu´j´étais un enfant. Fizban d´ailleurs l´a pas encore trop compris. Chuis plus vieux que pas mal de monde, ici. Comment, Flint ? On s´en fiche. Ouaip, c´est pas faux...  »
conclut-il en se plaçant du côté de ceux qui voulaient agir. On avait besoin de ses talents et il était d'attaque, alors pourquoi attendre ?

Tika

L’excitation de la fin du combat avait pris le pas sur le bon sens de chacun.
Certes, les uns étaient à la joie de retrouver un être cher tandis que les autres étaient dans des confrontations d'ego à n'en plus finir et, au milieu de tout ça, la jeune Tika ne savait où donner de la tête.
Aussi, même si elle était assez fière de la prise de position de son amoureux dont elle entendait la voix derrière elle, elle prit sur elle d'aller au-devant des femmes de Solace qu'elle connaissait, cherchant à en rassurer une, prenant des nouvelles auprès d'une autre. Ce faisant, ses pas la conduisirent irrémédiablement dans la cuisine... comme si elle y avait été attirée.
L'odeur, sans doute, qui lui tiraillait l'estomac autant qu'elle lui rougissait les yeux. À ce propos si d'aucun l'avait aperçue à cet instant, elle aurait gentiment répliqué que c'était à cause des épluchures d'oignons qui emplissaient l'air. La vérité était en fait tout autre : tout, ici, lui rappelait Otik. Et son inquiétude pour le tavernier grognon, un peu ours, mais finalement au grand cœur était ravivée à la vue des ustensiles de cuisine...
Les vieux réflexes ont la vie dure !
Elle avait en bandoulière un arc long et ses 16 flèches, à sa ceinture, la dague que lui avait remise le chevalier Sturm tandis qu'il récupérait une épée de ses monstres désormais devenus poussière...et la voici qui revenait vers ses compagnons, un gros morceau de pain à la bouche et une poêle à la main... qu'elle cacha bien vite dans son dos dès lors que l'un de ses compagnons posa un regard sur elle alors que ses joues rosissaient.
«  Mouaich ! Ch´uis d´accorch avec Tasch´ : on fait trop d´bruit ! Chi on veux churprendre les léchards, faut qu´onch bouche...  », fit-elle en en avalant un gros morceau de pain.

Raistlin

A brûle-pourpoint, Raistlin répondit à son Caramon sans se retourner :
« Ne t´inquiète pas mon frère, la prochaine fois que je verrais un Caramon Majere faire subitement preuve de puissants pouvoir arcaniques, je lui plongerais de nouveau ma dague dans le cœur sans hésitation.  » Il laissa planer une seconde de silence avant de regarder son frère dans les yeux.
« Car cette fois là comme la précédente, j´aurais raison de le faire : tu n´as aucun talent pour la magie, n´en a jamais eu, et si tu commençais à en développer je pense que je serais au courant. Ce ne pourrait donc être toi, mais une supercherie. Tout comme si je me mets subitement à devenir meilleur que toi aux armes, ce ne serait pas sans doute pas moi. Oh, si attends, Tenser a mit au point un sortilège le permettant… Mmm… Ah ! La magie... » Il haussa les épaules avant de se retourner pour mieux entendre les propos de Rivebise.
Bien. Encore un problème de réglé. Il n´est pas si borné après tout. La fatigue et la colère parlaient à sa place sans doute.
Il se pencha légèrement en signe d'assentiment lorsque le Que Shu s'excusa. Voyant que les choses se calmaient, il lui dit, à voix plus basse, à son attention uniquement :
« Je n´avais pas pour but de vous ridiculiser vous ou votre peuple – contrairement à certains -  », fit-il avec une moue réprobatrice en jetant un regard en coin à Gilthanas.« Mais bien de vous faire comprendre qu´il est dans notre intérêt à tous, en cette situation catastrophique, de faire fi de nos passés et règles habituelles : nous sommes dans une situation de crise, en guerre déjà. Nous ne représentons ni un peuple ni un camp ni une tribu, mais une alliance hétéroclite de gens de divers horizons suivant le même but : survivre et empêcher Takhisis et ses sbires d´asservir le monde par la force et la brutalité, pour y faire régner la terreur et la tyrannie. En l´état nous n´appartenons plus à aucun clan, aucune civilisation : nous appartenons à cette compagnie. Les règles d´avant ne s´appliquent plus. Seuls comptent notre survie et notre victoire ; en son temps, chacun devra faire des sacrifices, plus ou moins importants. Certains en on déjà fait, d´autre en font en ce moment, et nul doute que la liste n´est qu´à son début. »
Il haussa le menton.
« Relevez la tête, guerrier Rivebise de la Compagnie de la Lance. Nous avons du pain sur la planche. Et…  »
Le mage sembla hésiter, chercher ses mots - c'était bien la première fois que le Que Shu pouvait le voir hésiter sur des termes à employer - il leva les yeux au ciel, à la recherche de ce qu'il voulait dire, et finit par sortir :
« Navré que vous ayez mal inter… que mes mots vous aient offensé. Ce n´était pas le … but. » Enfin, si… c´était le but, mais pas la finalité. Disons que c´était le moyen pour provoquer la prise de conscience… moui… je vais en rester là.
Il fit un signe de tête au guerrier, à la fois un peu perdu et gêné. Ce ne sont que des mots pourtant… Pourquoi est-ce qu´ils sont si durs à prononcer ?
Devant l'air sans doute un peu surpris de Rivebise, il ajouta maladroitement.
«  Heu en somme, je veux dire que… enfin, voilà, quoi. Vous m´avez compris, on va pas y passer la journée !  »
Il se détourna enfin, pour commencer à se diriger vers Tika, ne prenant absolument pas part au débat pseudo-théologique qui commençait à prendre forme dans la cellule. Deux syllabes : "par" "don". C´est quand même pas complexe à formuler. Pourquoi je n´y arrive pas ? Mff… De toute façon j´avais raison, voilà. je ne vais pas m´excuser d´avoir raison en plus. Je viens de lui faire comprendre quelque chose, c´est lui qui devrait me remercier. Bon, bien sûr il l´a mal pris, mais ce n´est quand même pas ma faute… Enfin, pas complètement. Oh ! et puis merde !
Devant la jeune femme en train de manger, il haussa un sourcil.
«  GrouiiiiIIIIIIIIiiik ! »
Surpris, il baissa la tête, regardant son ventre avec une pointe de reproche sur le visage. Leur dernier vrai repas avait eu lieu à Xar Tsaroth… Peut-être que manger l'aiderait à arranger l'état dans lequel le poison l'avait plongé, en tout cas, ça calmerait certainement les tremblements de ses mains.
«  Bon… il faut commencer à se déguiser. Tass, tu n´aurais pas vu en venant une pièce ou quelque chose qui pourrait renfermer nos aff…  »
Le mage s'interrompit subitement. Les bruits, les rires. Se pourrait-il que…
«  Ces abrutis jouent avec nos affaires ?  » Raistlin se tourna vers la porte d'où venaient les bruits et les rires… C'était peut-être ça, peut-être autre chose, mais il fallait en avoir le cœur net.
«  Tass´, se pourrait-il que tu aille jeter un œil par le trou de la serrure, ou sous la porte ou ce genre de chose pour savoir ce que fabriquent nos geôliers qui les fait se gausser à se point ? Tu es le plus discret d´entre nous…  »

Tass

Rivebise étonna le kender. Celui-ci ne lui avait pas semblé pouvoir agir de la sorte. Son repentir semblait profond. La montagne de muscles semblait plier, non pas pour choir mais pour se trouver transfiguré. J´accompagne de vrais héros ! Sur cette conclusion, Tass' se tourna vers Raistlin quand celui-ci s'adressa à lui. Il fit quelques courbettes et lui répondit :
«  C´est comme si c´était déjà fait.  »
Il fila discrètement, la cape le dissimulant toujours dans son environnement, au niveau qu'on lui avait indiqué et tenta d'appréhender ce qu'il pouvait se passer derrière l'obstacle en bois.

Tika

La jeune femme fut surprise de voir arriver vers elle le frère de Caramon. Il avait toujours un petit côté effrayant, avec ses yeux en forme de sablier, et son approche la surprit tant qu’elle ouvrit de grand yeux ronds et déglutit rapidement à s’en faire coincer un gros morceau dans le gosier.
Elle entendit l’estomac du mage se rebeller et, machinalement, elle lui tendit le morceau dans lequel elle avait croqué.
«  Heu… z’en voulez ?
C’est qu’on a pas mangé grand-chose ces dernières heures et se battre le ventre vide…bin c’est pas une bonne idée, dit toujours Otik !  »

Ses paupières papillonnèrent et son regard s’échappa aussitôt sur le côté.
Il fallait prendre une décision, sinon elle allait devenir dingue à rester sans rien faire, à ruminer sur ce qu’elle ne pouvait faire pour son vieux patron…

Tasslehoff et Raistlin se rapprochèrent de la porte du fond. Elle n'était pas fermée à clé, et de plus elle était entrouverte. Il suffit aux deux éclaireurs de l'ouvrir légèrement -et discrètement- afin de découvrir la scène qui se cachait derrière...
Au centre de la large pièce se trouvait une grande poutre posée en équilibre sur un rocher. De part et d'autre était fixé un large récipient en forme d'assiette ou de plateau à victuailles, et derrière elles quelques rochers et une grande caisse en bois. Derrière chacune des caisses, d'énormes matelas de paille jonchaient le sol. Une douzaine de créatures de petite taille couraient en tous sens et de manière frénétique, poussant des cris et s'injuriant. Elles portaient des casques en fer blanc bien trop grands pour elles et quelques unes avaient passé une épée dans leur ceinture. Les armes trop longues dépassaient leurs courtes pattes et l'une d'entre elles s'étala de tout son long sur le sol.
Une logique ne tarda pas à apparaître au milieu de toute cette agitation. Une des créatures grimpa dans une des deux assiettes, révélant ses origines naines et plus particulièrement Aghar, ramenant son extrémité au sol. En face, ses "compagnons" grimpèrent sur la caisse au dessus de laquelle attendaient trois rochers montés par quelques autres compères, et tous les trois firent tomber un rocher en même temps sur l'assiette relevée. Le nain des ravins à l'autre extrémité s'en retrouva projeté à travers toute la pièce jusqu'au dessus de ses congénères, atterrissant sur les paillasses rembourrées. Après la magnifique cabriole, tous se tordirent de rire en cavalant comme des fous avant que tout soit prêt afin de recommencer...

Tass

Le kender, suivi du mage, fut bien étonné de ce qu'il découvrit de l'autre côté de la porte. Mais la question qui s'imposa à son esprit, c'était bien : pourquoi trouve-t-on encore des nains des ravins ici. Ce sont des prisonniers de Xak Tsaroth ? Non, ils sont armés, faiblement armés. On les trouve décidément dès qu´il y a du grabuge... Il se tourna vers Raistlin le sondant du regard puis revenant sur la pièce, il tenta de trouver une quelconque porte... réprimant son envie de tester la catapulte improvisée.
De même, il resta très vigilant à rester discret. Une pensée le traversa. Pourquoi ne pas se faire passer pour un nain des ravins, les draconiens les jugent inoffensifs... J´aurai l´air d´un enfant, un peu de charbon, un casque pour cacher mes oreilles. Leurs frusques...

Le kender observa bien la salle, mais le fond était à moitié effondré, et il n'y avait vraiment rien d'intéressant ici mis à part le manège des nains des ravins. D'ailleurs Tass' en vit un se prendre les pieds dans son épée trop longue et s'étaler de tout son long. Mais rapidement il se releva, réajusta sa ceinture et l'arme ainsi que le casque, puis reprit sa course folle pour le suivant qui aurait la joie d'être propulsé dans les airs...

Flint


Mais quelle horreur ! pensa Flint tout bas.

Il se contenta de bourrer discrètement les côtes du kender en lui soufflant :

« Et ne t´avise pas d´aller fouiller là-dedans si tu ne veux pas que ton sac empeste pendant plusieurs jours !  »

Kitiara

« Mais quelle horreur !  » ne put s'empêcher de s'exclamer Kitiara à la vue des semi-être répugnants qui se livraient à on ne savait quelle comédie.
Mais à la différence du nain stoïque, la guerrière eut un mouvement de recul et de dégoût.
Elle se tourna vers Tanis et lui dit :
« Ce n´est certainement pas là que sont nos affaires, et si elles y étaient, elles seraient déjà fichues. Moi, je vais aller faire le guet en haut de l´escalier, il ne faudrait pas négliger de surveiller nos arrières. Tu viens ?  »
Sans attendre la réponse, elle gravit les marches et colla son oreille à la porte, afin de voir si elle entendait quelque chose au travers.

Elistan

« Qu´est-ce... Qu´est-ce que...  »
Après les excuses du géant, qu'Elistan accueillit avec un sourire et un hochement de tête, il ne comprit plus rien.
Au début du discours de Lunedor, un sourire lui naquit au lèvres. La jeune fille avait pris au mot son appellation. Quand elle avait parlé des vrais Dieux, il avait simplement hoché la tête. Il ne se sentait pas concerné. Il avait la Foi, la vraie Foi en une puissance supérieure, guidant les hommes vers le Bien. Il n'avait pas oublié, bien au contraire. Toute sa vie il avait cherché les derniers manuscrits sur les vrais Dieux. Il avait scruté le ciel sans relâche, guettant un signe, un présage. Adhérant à la ligne de conduite des Questeurs, il s'était réfugié dans la philosophie et l'étude de l'Homme afin de trouver ce à quoi leur âme imparfaite pouvait aspirer.
Lunedor a écrit:
«  Oui, Tanis, le pouvoir de Mishakal peut le guérir, de ses plaies, de sa maladie et de sa malédiction. »
Mishakal ? Déesse de la bonté et de la guérison ?
Sous les mains de la prêtresse, Elistan voyait le sang se résorber, les plaies se refermer. Une douce chaleur s'introduisait dans son corps, soignant les sévices infligés par Verminaard.
Sans un mot, il passa la main sur sa peau, lisse comme au premier jour. Là où se trouvait avant des crevasses infectées, pleines de pus et de sang se trouvait maintenant une peau claire, tranchant sur le teint noirci par la pierre et la saleté du reste de son corps.
Dans l'océan d'incompréhension des yeux d'Elistan, on vit grandir un petit point de certitude, qui grandit peu à peu. Sans un bruit, une larme coula de son œil droit, alors qu'il posait sa main sur l'épaule de Lunedor, comme pour se rassurer, pour savoir qu'elle était là, que ce n'était pas un rêve.
«  J´ai trouvé... J´ai enfin trouvé...  »

Lunedor

Lunedor plongea son regard d'azur lumineux dans les yeux d'Elistan, ébahi comme enfant innocent...
L'homme semblait sincère, et acceptait la révélation avec bonheur et humilité. L'oracle nouvellement investie n'interrompit donc pas la canalisation de miraculeuse énergie.
«  Les Dieux ne nous ont pas abandonnés. Je ne sais pas pourquoi nous les avons oubliés, mais les anciens chants parlent de la responsabilité des prêtres d´Ishtar, s´étant proclamés rois... peut être enivrés par leur divin pouvoir. Ah ! Laissons cela... ne vous préoccupez pas de mes interrogations, pour l´instant... »
La princesse Que Shu, qui avait été auparavant désignée déesse par son peuple païen et son père révéré, n'avait pas haute opinion du pouvoir temporel, et garda un sourire espiègle en prenant la main de ... l'ex haut-Questeur. Sans hésitation, elle la lui ramena contre sa poitrine dénudée et maladive, et, la mettant à plat contre son coeur à lui, appliqua la sienne pour y entremêler ses fins doigts, avant d'invoquer les pouvoirs salvateurs de sa divinité tutélaire, espérant lui montrer ainsi le passage de la miraculeuse énergie de guérison qu'elle invoquait en appelant la Déesse de la restauration...
«  Acceptez le pouvoir prêté à sa disciple par Mishakal, guérisseuse parmi les vrais dieux, qu´elle libère vos entrailles de la maladie qui les a envahies, en chassant vos derniers doutes... »


Elistan

La main posée sur sa propre poitrine, le visage humide, Elistan dévisageait la prêtresse de Mishakal.
À travers sa main, il sentait physiquement le mal se faire aspirer hors de lui. L'affreuse envie de tousser, qui lui arrachait les poumons s'évanouit, son ventre se dénoua. Même son esprit se trouva apaisé. La conscience de la mort rampante le rongeant lentement l'avait marqué plus qu'il n'avait voulu le reconnaître.

Je suis libre.

Certes, la terrible malédiction du chevalier-dragon restait. Mais elle ne le tuerait pas.
« Vous m´avez guéri et sauvé, Prêtresse. À partir d´aujourd´hui, les Questeurs n´ont plus de raison d´être. »

Lunedor

Lunedor garda son clair regard d'azur dans les yeux d'Elistan, avec une brêve inclination de la tête, acquiesçant :
«  C´est sage parole.
Maintenant, si sincèrement vous partagez ma Foi envers les vrais Dieux, frêre Elistan, vous pourrez toucher mon Médaillon, signe de ma dévotion envers Mishakal.
Mais sachez auparavant, que le questeur de Solace, Hederick, voulant s´emparer de Don d´azur que la Déesse bleue m´avait confié, fut foudroyé pour l´avoir simplement reçu entre ses mains païennes. »

Elle souleva le médaillon de sa poitrine, pour le présenter devant Elistan.
« Retrouvez la Foi, et ne craignez rien.
Notre Dame de miséricorde saura vous délivrer de votre malédiction. »


Raistlin

Inconscient de l'épiphanie qui se jouaient dans les geôles, le mage ne pu se retenir de porter la paume de la main à son visage en secouant la tête en voyant le triste spectacle qu'offraient les nains des ravines. Avec un soupir il s'éloigna en regardant le kender. Ce dernier pouvait lire une certaine fatigue morale sur le visage de Raistlin pour qui tant d'imbécillité tendait à meurtrir plutôt qu'à faire rire.
Impatient de rayer cet épisode inepte de sa mémoire, il se dirigea vers la salle de stockage, pour y farfouiller allègrement.
Les autres pouvaient commencer à se grimer, pour lui la moitié du travail était fait, il répondait déjà au code vestimentaire.

Modifié par un utilisateur jeudi 9 janvier 2014 19:49:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#6 Envoyé le : dimanche 5 janvier 2014 19:06:31(UTC)
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Gilthanas

De l'étrange scène qui se déroulait sous les yeux de ses compagnons, il n'entendit au début que le tapage. En effet, il était resté à l'écart du groupe, assistant sans mot dire à la guérison d'Elistan et à son échange enflammé avec Lunedor. Il ne comprenait toujours pas la fonction du questeur. Croire dans les dieux quand ils ne se manifestaient plus, c'était ça, la vraie foi. Il est si facile de la retrouver quand on voit des miracles s´accomplir devant soi grinça-t'il intérieurement. Néanmoins, il devait accorder à Elistan le fait d'être une force de la nature : on croirait avoir en face de soi un pimpant jeune homme et non un vieillard terriblement torturé. A moins que cela ne soit les charmes (pas que magiques) de la princesse Que-Shu qui le mettaient dans tous ces états.
En parlant de cela, l'elfe chercha du regard sa sœur avec une pointe de mécontentement : où était-elle donc passée ? A ce sentiment succéda le soulagement en la voyant paraître à l'arrière. Kitiara l'avait vraiment mise dans un état lamentable. Elle avait même pleuré à en croire les traces brillantes sur son visage.Il posa son bras sur ses épaules et la ramena près de lui. Cherchant à la rassurer, il ouvrit la bouche mais les mots ne voulurent point sortir. Comment lui dire que cela valait mieux pour elle ? Sa langue, qu'il usait d'ordinaire avec adresse, le trahissait.

Il pesta encore sur la grande taille des humains. Sur la pointe des pieds, il essaya de scruter la pièce par dessus la large épaule de Rivebise. Sans succès, Caramon faisant barrage. Finalement, rasant les murs, il réussit à avoir une vision de la scène surréaliste. Ces nains difformes (encore plus que les originaux) menait une grande agitation. Atterré par tant de bêtise crasse, il fit quelques pas dans la salle, et prit la parole en utilisant les mots les plus simples qu'offrait le langage humain et s'adressa à la créature qui semblait la plus intelligente -ou la moins trépanée.
« Bonjour à vous. Sauriez-vous où se trouvent les armes que les draconiens ont prises aux prisonniers ?  »préférant ne pas se perdre en considérations annexes (pour ne pas justement perdre ses interlocuteurs si tant est qu'ils comprennent le commun). Il décomposa bien sa phrase, mimant au besoin "draconien" et "armes".

Kitiara

Kitiara s'en était allée vers les escaliers en tant que guetteur, ou plutôt guetteuse. Elle gravit quelques marches de ces escaliers bien nombreux afin d'avoir un peu d'avance au cas où quelqu'un ou quelque chose descendrait... Et elle ne fut pas déçue ! Un groupe de hobgobelins étaient en train de descendre les marches, et à première vue ils étaient bien chargés, avec de gros sacs sur les épaules et des jurons qui fusaient en lien avec leur besogne. Kitiara eut à peine le temps de s'en faire une idée et de plonger hors de vue, qu'une des créatures zyeutait dans sa direction. L'avait il vue, oui ou non?

***

Raistlin pendant ce temps fouilla les sacs de grains à la recherche d'une brindille à la forme un peu particulière. Avec beaucoup de chance, il tomba sur ce qu'il cherchait du premier coup !

***

Le prince Gilthanas se présenta du haut de toute sa taille, tant physique que charismatique, et la réaction des nains ne se fit point attendre. Ils cessèrent immédiatement leur activité récréative, et se précipitèrent tous derrière une des caisses et les rochers qui se trouvaient à ses côtés. Quelques secondes plus tard, plusieurs pointes de casques surgirent de derrière la barrière protectrice. Finalement, encouragé par les propos de l'elfe, un nain se détacha du groupe et s'approcha de Gilthanas. Il avait hésité à tirer son épée, mais s'était ravisé. Son visage disparaissait presque entièrement sous la broussaille de sa barbe plus que fournie, et ses pupilles n'étaient pas visibles sous ses sourcils épais. À mesure qu'il approcha, l'elfe put remarquer qu'en fait le nain ne voyait quasiment rien car le casque lui masquait le dessus du visage. En s'approchant, le nain se prit les pieds dans son épée et s'étala de tout son long. Le casque roula jusqu'aux pieds de l'émissaire princier. Il se précipita alors jusqu'à lui et récupéra le casque en question, non sans tempêter après une sorte de fantôme de la forteresse ou d'un invisible coquin sorcier.
«  J´chuis Drooth Grand Klahd, chef du clan Klhad des Aghars. Qu´est c´qu´v´nez f´tre icelieu? ´sai´rin d´vo zaff´ k´n´s r´g´rd pô !  » - il continua, s'en sentant presque obligé vu le ton civilisé de son interlocuteur qui ne pouvait être, au fond, que sympathique - «  ´ci k´d´buff é d´geôlés  »

Tanis

Voyant Kitiara s'éloigner du groupe, il voulut la retenir, mais elle avait déjà filé. Courant à sa suite, Tanis s'écria : «  Attends, il faut rester groupés !!!  »
Il marqua un temps d'arrêt au pied des escaliers, jeta un regard vers Laurana, et sembla hésiter quelques instants, avant de s'engouffrer à la suite de la belle brune.
(Message secret pour Kitiara -grô spoiler)


Gilthanas

Le discours du nain s'était fait de plus en plus décousu et inaudible au fur et à mesure, au grand désarroi du prince qui n'avait pas compris un traître mot de la dernière affirmation du nain des ravins !
Gilthanas se fendit d'un signe de tête en direction du pitoyable "ambassadeur". Il pensait avoir vu toute sortes de négociateurs dans sa vie, lorsqu'il espionnait les entrevues que donnait son père, mais là, ça dépassait tout ce qu'il avait pu voir ou entendre !
«  Enchanté de faire votre connaissance, Drooth Grand Klahd. Nous aurions encore quelques questions à vous poser et nous ne vous importunerons plus.
Connaissez-vous les horaires des patrouilles des gardes de la forteresse ? Y en auraient-ils qui descendent quelques fois ici-bas ? Et enfin, connaissez-vous des chemins détournés pour quitter ce niveau ? Je vous promets que je vous récompenserais pour toute information de valeur.  »
termina t-il en regardant avec complicité le nain.

Le visage du nain se décomposa en écoutant les questions de l'elfe. Sa bouche s'entrouvrait, se refermait et ainsi de suite comme s'il essayait de tout suivre : « J´s´is p´tro po c´ran d´ske v´l´ez ´voir. M´jpeu v´dir´ où k´le g´rnzon c´qu´lé. Et i´a k´un ch´min e t´y p´sse vi´ lez´kliers. Pis v´v´lez n´prop´zé quoi z´autres ?  » - Il aidait son discours avec moult gestes plus abracadabrants les uns que les autres. Derrière lui, des têtes casquées dépassaient des caisses et écoutaient attentivement, à l'abri - « P´c´ke t´ve bin v´r l´m´tos ´vant d´v´aidez k´r l´zôt´ ´kai´eux bin... ´veu p´ô d´pro´lem ´vek euzôt´ hin !  » - Il regarda alors dans le couloir derrière Gilthanas, et découvrit quelques grands guerriers. Il ouvrit de grands yeux ronds et fixa à nouveau l'elfe - «  Z´alez r´prend´ l´z´virons ? Psske bin euh s´pa k´on veu d´zen nuit, m´s´débr´sser d´z´kai´eux c´c´rai pa´p´r´nou d´plaire !  »
Et il frappa son torse de son poing, camouflant difficilement une grimace de douleur suite au choc au niveau de la main.

Kitiara

Kitiara devait s'estimer heureuse d'avoir eu l'idée de monter la garde, et si elle avait une conscience, cela aurait été pour se reprocher de ne pas avoir réagi plus tôt : si elle criait à présent, elle donnerait l'alerte et à ses amis, et aux hobgobelins. Aussi poussa-t'elle un soupir courroucé lorsque Tanis la rejoignit, encore plus aiguisé lorsqu'elle le vit éviter de soutenir son regard. Elle n'eut que le temps de l'emmener à l'écart en espérant ne pas avoir été vue.
Un long moment silencieux plana sur ces retrouvailles tandis qu'ils pouvaient entendre les lourds bruits de pas de la soldatesque descendant les marches. Cependant, la guerrière ne pouvait rester insensible à la question qui lui avait été posée, et comme le barbu détournait la tête, elle lui releva le menton pour qu'il la vit, les yeux dans les yeux...
(Message secret pour Tanis - grô spoiler)


Gilthanas

Gilthanas eut toutes les peines du monde à comprendre certaines des phrases du nain. Mais certaines étaient claires comme le cristal, tout comme le ton du "négociateur". Sa petite question sur ce qu'ils avaient à leur offrir lui déplut. Les nains des ravines n'étaient pas en position de force et ils se permettaient de discuter autour de leur récompense ? Encore faudrait-il qu'ils aient quelque chose à offrir. Le nain avait dit "il y a un chemin qui passe derrière les escaliers"
... Le prince elfe ne doutait pas que Tass' put le trouver sans aucune difficulté, mais le temps manquait et leur évasion ne manquerait pas d'être promptement signalée. Et il n'avait pas confiance en ces créatures grotesques : autant que ce soit elles qui leur servent de guide, cela préviendrait quelque trahison !
« Nous avons tué les gardes, si c´est ce que vous voulez dire. Vous feriez bien de ne pas continuer à vous perdre en discussions autour de la récompense et répondre à mes questions car voyez vous, certains de mes compagnons sont toujours dans la fureur du combat... un mauvais coup est si vite arrivé !  » conclut-il d'un ton plus cassant.

Raistlin

Heureux d'avoir trouvé une brindille (!) Raistlin sortit de la salle de sotckage avec son précieux butin en main, esquissant un sourire. Il s'avança dans le couloir pour voir comment avançaient les déguisements. Au bout de quelques pas, il regarda l'assistance, cherchant visiblement quelque chose.
« Où sont Kitiara et Tanis ?  » lacha-t'il finalement. Il manqua de poser la même question au sujet du prince elfe, mais avait aperçu ce dernier dans l'embrasure de la porte qui menait au coin des joyeux nains des ravines cascadeurs. Préférant ne pas s'intéresser au problème, il s'était focalisé sur les deux tourtereaux fraîchement réunis.

Le nain fut surpris et se retourna vers ses compagnons. D'un geste de bras il appela un autre nain : «  Ong´es-noirs !  » Sortant de derrière la caisse avec quelque peu d'hésitation, un autre nain des ravines s'approcha. Il ne portait aucune chausse - que ce soit au pied gauche ou droit - et la raison de son nom était évidente en voyant l'état de ses pieds comme de ses doigts. Sa barbe grise et touffue marquait un âge sans doute quelque peu avancé. Le porte-parole ou quoi qu'il fut vraiment lui dit : « T´v ´tré l´voi sk´en´au. S´n t´y ´pr´d cher !  »
Tout paniqué le nain fit signe de tête que oui, et passa à côté du prince elfe. Il s'assura que Gilthanas le suivait, puis se dirigea vers les escaliers.

***

(En Gobelin)
Les mots traversèrent les escaliers, tandis que le groupe d'hobgobelins continuait de descendre, mais à un rythme moindre.
Maritta entendit aussi les mots et s'inquiéta auprès de ceux qui étaient autour d'elle : «  S´ils donnent l´alerte... » Des petits cris d'inquiétude étouffés parcoururent l'assemblée de la gent féminine. La plupart reculèrent instinctivement, laissant la place à d'autres.

Gilthanas emboita le pas du nain aux pieds crasseux, non sans lancer un dernier regard froid et dissuasif aux "planqués". Il se demanda en cheminant qu'est-ce qui pouvait intéresser un nain des ravins. De l'or ? des objets insolites ? à manger ? Se remémorant la salle du trône du grand Bulp, il opta pour l'or. Il abaissa tout de même son bras pour que ses doigts effleurent le pommeau de son épée. [/dit]Pourquoi leur faire confiance ?[/pense] A ce qu'il en savait, ils n'étaient pas captifs et n'avaient pas l'air d'esclaves des draconiens - on les comprenait bien d'ailleurs : qui voudrait d'esclaves manchots et titubants ?
Il fit signe à ses compagnons de suivre le nain.
Toujours sur les talons de ce dernier, il tenta de produire le moins de bruit possible -encore qu'il s'agissait sûrement d'une précaution inutile, au vu du tapage que menaient les nains des ravins dans leur salle ! - et se fit attentif : cette fourbe créature, bien que morte de trouille, pouvait les semer ou les faire tomber dans une chausse-trappe.

Tass

Ignorant la guérison miraculeuse du Questeur ainsi que la montée de Kitaria et Tanis dans les escaliers, et bien sûr l'approche des hobgobelins, le kender vit passer devant lui le prince elfe. Celui-ci commença à palabrer avec le plus perspicace des nains des ravins. Levant le sourcil gauche, Tass' apprécia la scène aux inflexions de bouffonnerie. Il finit par craquer et s'avança jusqu'au savant empilement. Subissant la volonté de sa curiosité, il se plaça dans le "siège" du cascadeur et fit signe à deux-trois nains de venir relâcher le mécanisme pour le projeter en l'air.
Pendant que les nains accouraient, il enfonça sa tête entre les épaules. Ça allait être génial !


Rivebise

Rivebise, accolé au mur, les bras croisés, regardait ses compagnons déblatérer sur plusieurs sujets et, n’ayant rien à dire, se tint muet. Ses amis n’avaient toujours pas pris de décision alors, il ne voyait aucune raison de bouger. Il en profitait pour réentendre en boucle les paroles de Lunedor. Cette dernière lui avait dicté un choix difficile. Il se devait d’acquiescer à sa demande en sa qualité de chef mais en même temps, cela l’attristait. Le guerrier Que Shu était profondément ancré à ses traditions et voila que Lunedor les balayait d’un coup de main. Elle en avait le droit, certes, mais ce fut dur à accepter pour le Que Shu qui venait de défendre ces traditions. Toutefois, il se sentait moins honteux. Ces paroles lavaient un peu de son honneur. Il répéta tout d’abord ces paroles en grommelant mais finit par les dire de manière forte et claire. Il en allait même changer d'humeur quand les conversations reprirent de plus belle. Finalement, le plan avait peut-être changé.
Le guerrier se tint coi. Ses compagnons discutaient de-ci de-là sans vraiment prendre position. Il fut donc plus ou moins attentif au paroles échangées tandis qu'il écoutait presque religieusement les paroles de Lunedor. Il ne put se retenir de l'admirer, elle était si belle quand elle parlait de sa déesse.
Soudainement, le guerrier reconnut le langage gobelin. Ce fut comme un coup de fouet. Il se releva, digne et puissant, tout en dégainant ses armes. D’un pas décidé qui dissipait sa fatigue, il se dirigea vers l’origine du bruit, prêt à se battre. Tout d’abord pour racheter son honneur et aussi parce qu'il détestait les gobelins.

Tanis

Alors qu'il se perdait dans l’abîme des yeux de Kitiara, elle lui signala le danger ! Quel chef il faisait, il n'avait même pas remarqué les hobgobelins en approche. Jetant un coup d'oeil à droite et à gauche, il ne trouva aucune cachette leur permettant d'espérer leurrer les monstres.
Faisant signe à Kit' de le suivre, il se mit à descendre les marches deux par deux, afin de rejoindre l'étage où ses amis se trouvaient. Une fois sur le palier, il expliqua rapidement :
«  Des hobgobelins en approche, au moins une dizaine ! Sturm, Flint et Caramon, planquez vous là. Vous attendrez que les derniers de la file soient sortis pour les prendre à revers et les empêcher de donner l´alerte.  » Il venait d'indiquer la porte au pied des escaliers aux trois guerriers les plus robustes du groupe. Ils seraient en infériorité numérique si l'ensemble des hobgobelins s'en prenaient à eux, mais selon le plan de Tanis, cela ne devrait pas poser trop de problème.
« Les autres, on retourne vers ce couloir, pour inciter les hobgobelins à nous attaquer. Raistlin et Tass, vous êtes les moins menaçants du groupe, vous vous montrerez avant de vous enfuir par là. Si tout va bien, les soldats vous poursuivront, et on leur tombe dessus depuis nos cellules. »
Il venait de montrer au mage et au kender la porte donnant sur les stocks de bonnets de Fizban.
« Allez, tous en place, pas de temps à perdre !  »
Le demi-elfe courut à la porte de la cellule tout en surveillant les escaliers derrière lui...

Raistlin

Raisltin vit venir Tanis et apporter ses funestes nouvelles. Il lâcha à voix basse.
«  pfff… où sont les œufs pourris quand on a besoin d´eux…  »
Hochant finalement la tête pour marquer son accord au plan, il se plaça à la position que lui avait attribuée Tanis, cherchant de quel moyen il serait le plus efficace. Il mit sur ses doigts un peu du gras de couenne qu'il avait récupéré sur un bol, avant de dire à ses compagnons :
« Une fois qu´il seront descendus, évitez les premières marches de l´escalier, ça risque d´être un peu glissant… »
Ensuite, il chercha une posture à peu près naturelle, histoire d'avoir l'air crédible lorsque les hobgobelins tomberaient "par hasard" sur lui et le kender. Autant mettre toutes les chances du coté du plan. Il espérait sincèrement qu'ils ne parviennent pas au contact, mais faisait confiance à ses compagnons pour éviter que cela ne se produise.

Caramon

Caramon n'avait pas digéré la remarque acerbe de son frère, mais son sentiment de culpabilité vis à vis de son jumeau lui permit de faire passer la pilule.
Dès que Tanis s'exprima, il réagit instinctivement, emboîtant le pas du nain et de Rivebise, il alla se positionner comme ordonné. Il avait tiré son épée et se prépara à combattre.
(pense]Il est vraiment malin ce Raist' ! Y a pas à dire, il aura un grand destin.
... faut juste qu´il maîtrise sa trop grande soif d´ambition. Mais je serai là pour l´aider ... enfin si on s´en sort ![/pense]


Elistan

Elistan ne trembla même pas. Pas un seul voile d'hésitation ne recouvrit ses yeux francs alors qu'il tendait la main vers le médaillon. Cependant, pris d'un ultime doute, alors que sa main allait presque toucher le métal qui semblait être chaud plutôt que froid, il se redressa vers Lunedor, et lui dit :
« Je ne sais comment la déesse va me juger. » - il n'y avait pour lui aucun doute que la jeune femme ne disait que la vérité - « Mais si jamais, tout comme ce félon, elle ne me trouve pas digne d´elle et de ses pairs, soyez tout de même bénie, vous et vos compagnons, pour être venus à la rescousse de mon peuple, m´avoir libéré des affres de la maladie, pour être, enfin, les derniers héros qui marchent sur cette terre. »
En paix avec lui-même et ayant au moins remercié celle qui avait pris le temps de le soigner, il tendit la main et toucha le médaillon en son centre, ne sachant s'il devait s'en saisir.

Lunedor

Lunedor laissa couler l'énergie divine de Mishakal libératrice de malédiction. Il n'était même pas besoin de concentration. Le don était gratuit, et sans effort, accompagné d'une douce lumière bleutée.
Elle sourit à Elistan, laissant retomber son médaillon autour de son cou, pour prendre sa main tendue dans la sienne :
«  Vos hésitations vous honorent. Sagesse nous commande de rester humbles devant ces dons divins. Soyez libéré, frère, puisque nous partageons foi envers les Dieux de Bien.
Il est temps que cesse le règne des Ténèbres sur Krynn...  »

Mais, avant que l'échange entre nouvelle apôtre et ancien questeur ne puisse se poursuivre, l'agitation des autres compagnons les ramena aux contraintes du monde temporel... actuel.

Tasslehoff s'était confortablement installé dans un des plateaux sur la bascule, et il trépignait déjà d'excitation.
Gilthanas s'avança derrière le nain qui lui servait de guide jusqu'à l'escalier, il était accompagné de Raistlin et de Caramon. Des bruits de pas et des voix parvinrent aux oreilles du prince qui arrêta le nain en voyant descendre les marches quatre-à-quatre Tanis.
Le demi-elfe rassembla en quelques instants toute la troupe.
De la prison du fond sortit Lunedor accompagnée de Tika, Laurana et Ellistan. Le questeur avait bien meilleure mine. Il semblait avoir retrouvé quelques forces cachées et son teint pâle avait disparu.
Rivebise s'était déjà précipité, stoppé net par le rouquin avant qu'il ne fonce tête baissée dans les escaliers. Ce dernier avait un plan.
Flint et Sturm sortirent de la salle de garde en entendant tout le monde bouger. Ils n'avaient rien trouvé d'autre d'intéressant, mais autant jeter un œil à tout hasard.

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Offline Rhajzad  
#7 Envoyé le : dimanche 5 janvier 2014 20:20:57(UTC)
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Le kender observait les nains qui étaient occupés à monter les rochers. Ils avaient compris ce qu'attendait Tass', et désiraient eux aussi savoir si un être plus léger volerait plus haut et plus loin qu'un Aghar. Ses compagnons semblaient l'avoir oublié, emportés par la tension du combat à venir.

Haeldir et Fizban n'étaient pas encore partis, et ils écoutaient tous deux Tanis qui expliquait son plan en quelques mots à l'ensemble des compagnons. Ils avaient l'habitude de travailler ensemble, aussi chacun se plaça suivant les ordres du demi elfe dans les différentes pièces. Flint, Caramon et Rivebise entrèrent dans la salle de stockage de matériel afin de prendre à revers les hobgobelins. Tout le reste du groupe se cacha dans la prison des adolescentes, rejoints en dernière minute par Kitiara. Elle fit signe de la tête à Tanis qu'elle précédait de peu leurs ennemis.

Haeldir se tenait dans le couloir, seul, avec des cadavres derrière lui. Prêt à attirer les gobelins dans le piège. Il dégaina son arme puis s'avança vers les escaliers quand les premiers arrivèrent : «  Par ici ! J´ai besoin d´aide !  »
Il désigna derrière lui le cadavre de l'ogre. Les hobgobelins avaient déjà leurs armes en main -des épées courtes- et ils s'avancèrent dans le couloir. Ils n'avaient pas eu de réponse à leur question, et donc ils s'en posaient encore plus. Haeldir rajouta :
« Allez voir, je suis blessé et je vais prévenir les autres en haut ! Maintenant !  »
Ce dernier mot était le signe convenu avec Tanis quand l'elfe déguisé en draconien verrait le dernier hobgobelin sur le haut de l'escalier...

Raistlin


Maintenant !

Les formules magiques sortirent de la bouche de Raisltin qui agita ses doigts pleins de graisse. Cette dernière disparut peu à peu des mains du magicien pour réapparaître, plus glissante, et surtout en bien plus grosse quantité sur les marches sur lesquelles se tenaient les hobgobelins les plus hauts. Il fallait les empêcher de remonter à tout prix !

Les deux hobgobelins en haut des escaliers tombèrent tous les deux sur leurs séants. Emportés par l'élan, ils dégringolèrent de quelques marches les escaliers jusqu'à rentrer en contact avec leurs collègues...

Un des deux réussit à tenir debout quand celui de derrière lui heurta les jambes -arrêtant par la même sa descente- tandis que le second tomba à son tour, emporté par le choc. Cependant leurs poids combinés eurent tôt fait d'arrêter cette glissade...

Raistlin

Une fois son sortilège lancé, Raistlin fit quelques pas sur la droite, pour avoir une vue dégagée, avant de propulser une nouvelle fois sa dague par la force de sa volonté, elle chercha son chemin vers la gorge du hobgobelin le plus proche.
Le gobelinoïde s'était retourné en entendant ses collègues tomber, Raistlin n'avait pas pris cela en compte. Ainsi, au lieu de trancher la gorge du garde, la dague ne fit qu'ouvrir une belle entaille sur le coté de son cou, laissant une blessure profonde, mais malheureusement non fatale.
Pestant contre lui-même, il fit revenir son arme dans sa main avant de se décaler à nouveau sur la droite, pour ne pas risquer de voir un des gardes lui foncer dessus.

Lunedor

Lunedor s'était placée devant Raistlin afin que celui-ci soit moins vite repéré. La prêtresse murmura invocation à Mishakal , déposant zone de surnaturel silence au plafond, tout en haut des escaliers, afin d'empêcher toute remontée de cris d'alarme. Ensuite, elle se mit à encourager ses compagnons :
«  - Faites tomber ces vils assassins au teint vert
Charognards au service des autres Vers
Donnez leur leur dernier combat :
Qu´aucun ne ressorte de là !  »



Caramon


Caramon décida alors d'entrer en scène.
Il s'avança pour se mettre au contact de deux hobgobelins pour déchaîner ses attaques sur eux.
Il les abattit en un battement de cils et se prépara à poursuivre.




Gilthanas

Le prince elfe vit débouler devant lui avec surprise Tanis et sa "presque compagne ?". Apparemment, ils étaient suivis. Que Kitiara n'ait pas foncé bille en tête sur leurs visiteurs était surprenant. La guerrière serait-elle apaisée par son compagnon ? Voilà qui était à creuser !
Gilthanas, conformément au plan établi - par le demi-elfe, comme d’habitude, même si l'elfe devait admettre qu'il avait quelques qualités de stratège -, sortit en trombe de la salle et s'attaqua aux créatures au teint verdâtre - était-ce la vue de Caramon qui venait de hacher deux des leurs, ou leur couleur de peau normale, il n'aurait su le dire - les plus proches. Ses deux armes en main, il testa pour la première fois la mythique Dracantale !
Les deux lames sifflèrent de concert, mais la captivité avait quelque peu émoussé les réflexes du prince. Si bien qu'il ne parvint pas à placer de coup décisif face à des ennemis ébahis par son apparition. Pas de coup décisif, il supposait. Dans la fureur de la mêlée, la lame elfique avait peut-être traversé la cuirasse du garde, au lieu de rebondir ! Mais rien n'était moins sûr. Aussi, il se prépara à recevoir la contre-attaque des deux laquais des draconiens.

Tass

Dans la salle nord du sous-sol, repaire des nains des ravins, un kender...
~~~~
Comprenant qu'il se tramait quelque chose hors de la pièce, Tass comprit que ce n'était pas le moment pour s'amuser et à en voir les expressions concentrées de ses amis qui l'abandonnaient là, ce n'était - mais alors - pas du tout le moment alors de se retirer de son siège provisoire. Mais une lanière était prise dans un de ces bidules dont on ne savait à quoi cela pouvait servir. Les nains des ravins s'approchaient grimaçants d'intentions mauvaises pour le pauvre kender. Celui-ci regarda avec désespoir le dos du prince elfe quitter son champ de vision. Il revint sur la petite troupe barbue. L'intrépide touche-à-tout voyait les visages nains se déformant, fruit de son imagination. Ceux-ci se mirent à rire, leur bouche s'allongeait atrocement. Leur sourire avec quelques dents en moins s'étirait, révélant des arrières-pensées qui ne sentaient, mais alors plus bon du tout pour l'avenir physique du kender. Celui-ci se mit à se débattre sur son étroite prison. Quelques-uns de ses bourreaux se frottaient les mains de satisfaction. D'autres, dont un muni d'un monocle brisé, s'affairaient à calculer on ne sait quoi dans leur baragouin primaire. D'autres encore bricolaient la structure dangereusement. Celle-ci s'affaissa brusquement - ce qui ne rassura pas le kender du tout - mais tint le coup. Les gloussements résonnaient dans la tête du kender. Celui-ci se mit à transpirer. Ça sentait plus bon du tout, foi d'un kender. Voilà qu'ils se mettaient tous à tirer une corde en chanvre afin de remonter le mécanisme. Presque tous ! Un petit nain, plus petit que ses comparses, escalada jusqu'au trône du kender et lui plaça, sans que Tass' ne pût rien faire, un casque en cuir. Il ajusta une lanière qui écorcha le kender. Puis, il finit par placer devant ses yeux des lunettes qui enrichissaient l'ensemble et qui offraient au kender une silhouette incongrue. Ce dernier finit par déglutir et tenta désespérément de convaincre les nains que ce n'était - après tout - pas une si bonne idée que cela :
« Voyons, nobles ingénieurs et mécaniciens. On n´peut vraiment être certain que votre dévoué serviteur... cobaye sorte indemne de cet essai de haute voltige. J´parle de moi, là ! Pensez donc, ce merveilleux engin fonctionne a priori fort bien sur des gabarits tels que le vôtre... Qui sont disons plus enveloppés... Non non, loin de moi l´idée de dire que vous êtes un peu gros. Ne vous vexez pas. C´est qu´il me semble... ben voilà quoi... Chuis peut-être un peu trop léger, voyez-vous ! Fillibarbe sait ce que pourrait donner une telle expérience... Quoique... Ouais, j´vous ai pas parlé d´lui. J´en suis navré. Mais, c´est un barge de là d´où j´viens. Faudra que je vous mette en contact... Lui aussi, il fait des inventions... heu... intéressantes... quoique vraiment dangereuses. Je suis sûr que vous entendriez bien avec lui, s´il n´a pas sauté avec une de ses trouvailles. »
Alors que Tasslehoff tentait de noyer le poisson, les nains s'agitaient de plus en plus autour de lui. Ce qui avait pour effet de le faire pencher de part et d'autre de son promontoire. Il poursuivait en s'adressant à l'un puis à un autre :
« Enfin tout ça, pour dire que j´suis franchement... heu... mitigé. Faut me lasser du temps pour appréhender la chose. Voyez-vous... Foutue lanière. Je sais pas... Toi avec le marteau, tu penses pas qu´il faut un peu plus se pencher sur l...

Mais, tu fouts quoi avec ton marteauAAAAAHHHHHHHHHHH !!!! »

~~~~
Lecteur, je ne vous le cache pas, vous avez bien deviné que notre pauvre kender appréciait les joies du vol plané sur courte distance. Mais avant d'entrer dans les détails de cette expérience si unique au goût si particulier de jouissance volatile, je tenais à mettre en avant l'intérêt du dit marteau.

Ce dernier, d'une taille fort appréciable, le manche en bois, la tête en fonte, unique et pourtant si ordinaire, avait jusqu'alors échappé aux regards des aventuriers en particulier de celui fort acéré de maître Racle-pieds. Pourtant, il constituait une pièce majeure de l'édifice. Autant dire, sans lui, le mécanisme n'aurait pas lieu d'être. Le nain qui était affecté à la fonction de l'utilisation de cet artéfact est appelé martelier ou plutôt "martlé" dans leur patois si original et apprécié. C'était un grand honneur pour l'Aghar qui le portait. Bien que rien ne semblait gouverner l’obtention de ce privilège et se faisait donc selon la logique maintenant réputée des nains des ravins. Donc, le martelier, choisi sur le moment, récupérait ce splendide objet déposé ça et là dans le tas d'ordures. Puis, l'apportait jusqu'à l'édifice mécanisé. Vous l'avez compris, sa fonction - au marteau, hein, pas au martelier - était d'exercer une pression transversale de bas en haut sur une sorte de pressoir au style assez unique qui ressemblait à une passoire ramassée. Autant vous dire que le marteau remplissait bien sa fonction, car il possédait une force inertielle intéressante que lui procurait son poids intrinsèque. Et pour une fois, les Aghars avaient plutôt bien choisi leur matériel. Le bouton poussoir affaissé libérait un énorme ressort qui avait préalablement était tordu - c'est l'intérêt de la première manœuvre qui consistait à tirer la corde de chanvre - et qui exerçait un moment sur le manche de la catapulte. Et c'est ainsi que grâce à l'excellent marteau - dont notre boutique de souvenir pourra vous fournir un exemplaire à la fin de cette aventure - occupait pleinement son office. Voyez donc l'importance (!) du marteau dans le processus et dans la scène. C'est ainsi bien regrettable que notre cher kender ne le sût pas avant. Mais revenons donc à notre histoire...
~~~~
Et voilà donc le noble compagnon du légendaire Tanis qui s'élevait dans les airs à une vitesse vertigineuse. Les premiers instants passés consacrés à hurler à s'en déchirer les cordes vocales, le kender put apprécier la parabole qu'il empruntait quand il se trouva au sommet de celle-ci. Les lèvres avaient un office fort intéressant qui réduisait considérablement son coefficient de pénétration dans l'air. Le fait qu'elles vibrassent de manière complètement chaotique et surtout - notons-le - ridicule freinait le vol particulièrement gracieux du kender. Certains prétendront qu'ils l'ont entendu crier Maman, mais cela, le pauvre kender le niera plus tard. Toujours est-il qu'il commençait à amorcer la phase ascendante de son vol. Il eut alors un haut-le-coeur fort désagréable qui lui rappela la proximité du sol et de la paroi en face. Il eut quelques centièmes de seconde pour se rendre compte qu'il n'allait pas atterrir à l'endroit consacré à cet effet. Mais bien après. Sur la paroi rocheuse. Le kender ferma les yeux, ça en était fini de sa vie d'aventure. Adieu à sa chère famille à laquelle il ne pourra pas raconter ses histoires de voyage, adieu à ses compagnons pussent-ils lui pardonner un jour de les avoir abandonné un jour où ils avaient besoin de lui, adieu à ses affaires, c'étaient d'agréables compagnons de voyage qui l'avaient fidèlement servie jusqu'à ce jour. Quand une force contraire s'exerça sur le fond de sa culotte l'entraînant dans le sens contraire de son vol. Un crochet suspendu à une poutre de la structure bigarrée l'avait hameçonné en plein vol. Le kender n'eut pas le temps de profiter de cet instant de calme qui retarderait l'inévitable que son pantalon commença à se déchirer dans un craquement lent, mais inéluctable. Sa culotte céda et il fut happé par cet effet si naturel et pourtant si imprévisible sur le moment : la gravitation. Le kender n'eut donc pas le temps de dire ouf qu'il était déjà entraîné par le bas. Quand un grand POUF et un nuage de poussière achevèrent dignement l'héroïque histoire du premier kender volant.

La tête de notre ami décidément trop intrépide sortit du tas crasseux de vêtements, de tissus et de pailles. Un sourire barrait son visage heureux et fier d'avoir traversé cette épreuve, puis le kender se mit à rendre. L'émotion dira-t-on. Celui-ci n'eut pas le temps d’achever de s'essuyer la bouche et de se frotter la poussière sur les verres de ses lunettes de pilote que les nains des ravins le soulevèrent et le lancèrent dans les airs lançant des ovations à l'abruti inconscient qu'était Tasslehoff Racle-Pieds. Plus tard, beaucoup plus tard, quand celui-ci passa la bourse de l'autre côté, il racontera à ses petits-enfants cette histoire avec des détails que l'auteur avait oubliés de narrer, mais dont il jurera la véracité.
~~~
Mais repassons à la salle attenante où un combat - dont la survie du groupe et l'évasion de la forteresse des prisonniers dépendaient fortement - se préparait. Déjà les plus vifs invoquaient leur sortilège et concentraient le courage des troupes.


Tanis

Ignorant les grands débuts de l'aviation sur Krynn, pourtant en cours à quelques mètres de lui, Tanis se concentra sur son tir. Il devait toucher ceux le plus proche de l'escalier, pour minimiser les risques de fuite. Saisissant quatre projectiles en main gauche, il en cala trois entre ses dents, avant de tirer le dernier. Ses mains allèrent instantanément chercher la seconde flèche puis la troisième, et enfin la dernière.
Deux hobgobelins encore debout tombèrent au sol, après avoir chacun reçu deux flèches dans le cœur.

Sturm


Tanis venait de libérer le chemin jusqu'aux hobgobelins qui étaient au sol.
Il profita de la surprise pour se rendre jusqu'au pied de l'escalier. Le chevalier s'élança l'épée au clair pour atteindre les plus hauts placés
Les hobgobelins n'étaient déjà pas en soi des adversaires à la mesure du chevalier mais en plus ils étaient à terre.
Sturm les avait simplement balayé tels des fétus de paille.
La vie d'enfants et d'hommes dépendaient de leur discrétion.

L'escalier était maintenant complètement dégagé restait un seul adversaire.
La dague de Raistlin trancha une partie de la gorge d'un des gobelinoïdes, et Tanis acheva le travail. Caramon et Sturm balayèrent leurs ennemis coup après coup, et Gilthanas aidé d'Haeldir abattirent le dernier adversaire encore vivant.

En deux temps et trois mouvements -ou presque- les compagnons se débarrassèrent des hobgobelins. Aucun d'entre eux n'avait réussi à appeler à l'aide, et il y avait bon espoir que leur évasion soit restée discrète pour le moment. Mais le temps pressait, et ce n'était pas en traînant au fond de la forteresse que la situation allait être réglée. Tout à coup le bruit d'un éboulement envahit le couloir en provenance de l'arrière, la salle des nains des ravines !
Passée la surprise, il était clair que les crasseuses créatures avaient repris leurs activités.

L'Aghar qui accompagnait Gilthanas désigna l'escalier par lequel étaient arrivés les hobgobelins :
« C´est passage. D´accord?  » - Il semblait blasé de découvrir que les fugitifs n'aient pas été capable de le découvrir par eux-mêmes - «  Si vous n´avez plus besoin de moi...  » Il lorgnait déjà le couloir derrière le prince, pressé de s'en retourner vers les siens. Il parlait bien mieux que l'autre, et c'était à se demander pourquoi celui-ci n'avait pas d'emblée pris la parole...

Haeldir posa un pied sur l'escalier puis se retourna : «  Soit vous montez avec moi, soit vous attendez quelques instants. Mais j´y vais. Il est grand temps de faire tomber les rochers, les espions étaient clairs : au début de l´après-midi une armée passera les portes de Pax Tharkas.  »

Fizban se tenait calme, en arrière, quand son regard croisa celui du capitaine elfe. Il lissa sa barbe et lui dit : «  Bon, je vais vous accompagner. J´aimerais voir ce mécanisme avant qu´il ne soit à tout jamais enclenché ! Les montagnes vont en trembler, et moi aussi je tremble déjà d´excitation !  » Il se fraya un passage jusqu'Haeldir...

En fouillant les corps, les compagnons mirent la main sur neuf épées courtes de très bonne qualité, autant d'armures de cuir clouté et d'aussi bonne qualité -si ce n'est l'odeur- ainsi que deux dagues. Les hobgobelins avaient laissé les caisses au palier supérieur, mais elles ne contenaient que de la nourriture ou des fourrures.

Rivebise

Rivebise s’était conformé au plan. De toute façon, il n’avait rien à redire à cette technique. Ses compagnons étaient efficaces en combat et il n’avait aucune raison de ne pas les écouter. Il se cacha donc pour attendre l’arrivée de ces créatures affreuses qu’il détestait tant. Il attendit le signal tout en se préparant mentalement au combat. Alors, presqu’aussitôt suivi du signal, l’homme des Plaines entendit les cris des stupides créatures qui tombaient à la renverse et ses compagnons se précipitaient sur les hobgobelins.
Quand Rivebise fonça à son tour, il n’y avait plus rien à faire. Toutes les créatures avaient été décimées et il rangea alors ses armes, presque déçu. Il ne prônait pas le combat mais il détestait ces viles bêtes et il aurait aimé les voir mourir de sa propre lame. Quoique, au final, cela revenait au même. Ils étaient morts et c’est tout ce qu’ils méritaient.
Malheureusement, le Que-Shu eut l’impression qu’ils étaient retombés au point de départ. Ils étaient encore dans les prisons et ses compagnons n’avaient pas pris de décision. Il jeta un regard global, qui s’attarda sur Lunedor, pour voir l’état de ses amis et fut satisfait. Personne ne semblait blessé. Il se retira quelque peu de la masse créée autour des corps et attendit la démarche à suivre.

Lunedor

Aucun blessé parmi eux : l'attaque avait été foudroyante.
Lunedor remercia Mishakal et se porta auprès de Maritta :
«  Dame Maritta, pouvons nous au plus vite aller mettre les enfants à l´abri ?
Combien d´entre nous doivent être déguisés ?
Il faudra de toute façon évacuer tout le monde d´ici, en même temps que nous...et emporter ce qu´on peut comme armes et nourriture...  »

...avant qu´Haeldir n´agisse...

La matriarche répondit immédiatement d'un hochement de tête : « une dizaine, douze tout au plus. Au delà nous pourrions nous faire trop remarquer. Plusieurs d´entre nous peuvent vous passer des robes amples ou manteaux, cela devrait suffire si je me porte à l´avant et que l´on voit des femmes parmi les trois ou quatre premières personnes.  » Elle fit signe à plusieurs prisonnières de passer leur longues robes ou manteaux
«  Mais il y a encore des femmes... comme vous. Qui sont emprisonnées dans l´autre tour. Mais je ne les ai que rarement vues...  »

Haeldir commença à gravir les marches, suivi du vieux fou. C'était à se demander en quoi l'ancien l'aiderait si ce n'est en le faisant prendre

Tanis

Le combat s'était terminé aussi vite qu'il avait commencé. Les compagnons avaient appris à combattre ensemble, et cela venait d'être démontré une fois de plus. Bien qu'il répugne à ôter la vie, Tanis ne put que se réjouir de leur efficacité. Rangeant son arc, il saisit l'un des grands manteaux tendus dans leur direction, et s’emmitoufla dedans, faisant attention à bien dissimuler sa barbe d'humain.
Dire que j´avais laissé pousser ma barbe pour passer inaperçu chez les humains, voila que je regrette de ne pas avoir hérité d´une peau imberbe comme celle de Gilthanas.
Le vêtement le cachait plus ou moins bien, mais il pourrait donner le change, à condition qu'on ne l'examine pas de trop prêt. Il pouvait même cacher son arc le long de son corps, sans attirer l'attention. Il profita de l'occasion pour s'emparer d'une des épées courtes trouvées sur les hobgobelins, bien moins solide que la vieille épée magique trouvée lors de ses premiers voyages avec Flint, mais c'était mieux que rien. A cheval donné, ne regarde pas les dents !
Voyant Laurana sortir de la cellule, apparemment déterminée, il demanda: «  Tout le monde est prêt ? Tass, il est passé où ? Trouvez moi ce maudit kender avant qu´il ne fasse n´importe quoi ! Maritta, passez devant et n´ayez pas peur. Nous sommes juste derrière vous ! »
Il serra fort ses armes sous sa houppelande, songeant que leur survie allait se jouer sur la capacité de ces bouts de tissus à les faire passer pour un groupe de femmes...


Lunedor

Puissent les dieux nous guider...
« Tika, Laurana, Kitiara, avec moi derrière Maritta, sur les côtés pour cacher les hommes au milieu...euh... comment faire pour Flint et Tass ?...  » questionna Lunedor en se mordillant la lèvre...
Le demi-elfe ne s'était pas posé la question... Si Flint pouvait presque passer pour une vieille grand mère toute voûtée, le Kender était trop petit... Et trop agité !
D'un autre coté, impossible de le laisser à l'arrière, il ne tiendrait pas cinq minutes avant de partir explorer la forteresse, et la faire écrouler sur leur tête.

Tanis

« Où est ce Kender bon sang ???  »
Les rires et les bruits en provenance de l'antre des Aghars semblèrent tirer Tanis de sa recherche.
« Bon, au moins on sait où il est, allons le chercher avant qu´il ne se transforme en nain des...  »
Tanis s'arrêta au milieu de sa phrase, regarda ses compagnons avec un sourire contrit et se rendit à la porte.
Il regarda le spectacle consternant des nains volants, et du kender qui semblait avoir mangé quelque chose de pas frais...
« Tass !!! Tu serais capable de te déguiser en Aghar ?  »


Raistlin

Raistlin se détendit après le combat, ça c'était bien passé. D'un claquement de doigt, il fit disparaître la zone graisseuse sur le haut des escaliers et rabattit le capuchon de sa robe sur son visage. Il n'avait jamais eu une pilosité prononcée, mais même si ses traits étaient fins, il restait visible que c'était un homme. Autant donc cacher son visage.
Il fit quelques pas dans les souterrains, errant , laissant couler le flot de ses idées pendant que chacun se grimait au mieux. Allaient-ils s'en sortir ? Combien de temps avant que les supérieurs des hobgobelins se demandent où étaient passés les hommes qu'ils avaient envoyé ranger les caisses ? Peut-être faudrait-il cacher les corps pour faire gagner un peu de temps... Mais le sang au sol…le sang au sol trahirait le combat. Une illusion ?
En pleine possession de ses moyens, le mage rouge aurait pu aisément faire croire que tout allait bien à cet étage. Mais il était fatigué, empoisonné, ses ressources magiques allaient s'amoindrissant, il n'avait plus ses grimoires, ses parchemins.
Il allait bientôt être démuni.
Démuni ? Lorsqu´on a un esprit tel que le tien, on est jamais démuni. Jamais. Il y aura toujours quelque chose d´intelligent à faire.
Raistlin s'arrêta en pensant à cela.
Etait-ce vrai ? Aurait-il toujours quelque chose d'intéressant à faire ? Peut-être. Peut-être pas. Qui sait finalement ?
L'important était de quitter les lieux au plus vite, et de retrouver ses affaires. Des formules qu'il avait passé des années à mettre au point, des outils, des parchemins magiques, son bâton de magius, son nouveau grimoire… Qu'il les ait perdu était déjà dommageable, mais que cela puisse tomber dans les mains de leurs ennemis, et leur servir, c'était presque catastrophique.
Il fit tourner la brindille qu'il avait dans les doigts. Grâce au lien mystique qu'il entretenait avec la magie, il pourrait faire appel à un sort, et un seul, qui se trouvait dans ses grimoires. Ce sortilège permettait de localiser l'objet de son choix… S'il était dans la citadelle en tout cas. Ça lui donnerait la direction dans laquelle se trouve l'objet pendant quelques minutes. Avec un peu de triangulation, quelques calculs, il pourrait définir avec un précision relative la position des objets. Quand le lancer ? Faire appel à un sortilège de son grimoire pourrait leur sauver la vie à un moment critique. Et s'ils tombaient sur leurs affaires à l'étage supérieur ? Ou à peine une minute après que Raistlin ait utilisé son pouvoir ?
Pense à la fable du héron… "On hasarde de perdre en voulant trop gagner."

Finalement, sa décision était prise, il utiliserait son sortliège au prochain croisement qu'il verront. Il fallait retrouver leurs affaires.
Il s'approcha des autres, et se tînt au pied de l'escalier avant de leur dire :
« Dès que nous serons un peu plus haut, j´utiliserais ma formule pour retrouver notre équipement. Ce sortilège me permettra de connaître la direction dans laquelle se trouve l´un des objets pendant quelques minutes. Pendant ces précieuses minutes, il faudra que je reste en mouvement si jamais ils sont loins : ça me permettra d´estimer la distance dans laquelle se trouvent les objets. Si j´avais une boussole, ça aiderait bien pour mes calculs. Quelqu´un aurait ça sur lui, ou en aurait vu une dans les stocks, ou sur l´un des hobgobelins ? »

Modifié par un utilisateur samedi 9 avril 2016 17:01:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#8 Envoyé le : lundi 6 janvier 2014 01:31:08(UTC)
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Gilthanas

Le prince elfe essuya Dracantale du sang noir répugnant dont elle était souillée - Gilthanas ne cachait pas son admiration pour les habiles artisans elfique qui avaient façonné la fine lame (sûrement avec l'aide de magie). Puis, il se plongea dans la contemplation macabre du carnage. Leurs adversaires n'avaient aucune chance contre leur acier et leur magie réunis. Les trognes tordues de leurs adversaires et leurs corps désarticulés par tant de furie guerrière faisaient peine à voir. Leurs yeux vitreux rajoutaient une touche d'horreur au tableau du couloir ensanglanté. Tout cela était bien loin de la quiétude des havres de paix du Qualinesti, de ses forêts luxuriantes et de ses sanctuaires naturels à l'abri de toute violence. L'évocation de ces souvenirs lui tira un rictus. A l´abri de toute violence... jusqu´à maintenant. Les troupes de Verminaard seraient capables de faire du bois de chauffage des arbres millénaires des vallées enfouies au plus profond dans la végétation inviolée.
Il fut tiré de ses pensées peu gaies par le nain des ravins... et eut presque une envie folle de s'y replonger. Voilà que cet énergumène leur désignait l'escalier comme "chemin détourné". Atterré au point de ne même pas fournir de réponse, il se détourna pour aller chercher un des vêtements amples que leur fournissaient aimablement les femmes. En ayant choisi un qui convenait à sa taille et à sa frêle carrure, il s'y emmitoufla, n'oubliant pas de dissimuler ses oreilles allongées par une capuche, cachant la même occasion - il l’espérait - ses traits fins aisément reconnaissables. Ne voyant pas d'objection à repartir immédiatement, il répondit négativement à la question de Raistlin.

Si Laurana s'était apparemment redonnée figure humaine (voire elfique), ses yeux rouges trahissaient néanmoins sa crise de pleurs passée. Il fut rassuré de la voir retrouver son caractère d'antan. Cette petite virée en amoureux aura peut-être été profitable... pour avoir enfin ouvert les yeux de ma soeur ! Il ne fit aucun commentaire au sujet de sa nouvelle assurance, respectant son silence.
« Inutile de perdre plus de temps. Plus nous trainons ici et plus nous laissons de temps à la garnison de se rendre compte qu´une de leur patrouille a disparu.  »

Laurana

Elle désigna Rivebise, Caramon, Flint, Sturm et Gilthanas.
« Entreposez les corps des hobgobelins dans la salle de stockage, ils les découvriront assez vite comme ça, inutile de leur faciliter la tâche. Profitez-en pour vérifier si l´un d´entre eux ne fait pas le mort.  »
Laurana se tourna vers Maritta et lui adressa un léger sourire,
«  Pourriez-vous aller voir dans les cellules et la salle de garde si vous ne pourriez pas trouver un liquide quelconque qui pourrait atténuer un peu les traces de sang ? Inutile de faire trop de zèle ne nous ne pourrons pas totalement l´effacer. » La jeune elfe se passa distraitement la main sur le visage, «  si vous trouvez de la paille cela pourrait également faire l´affaire. Prenez avec vous toutes celles qui voudront bien vous prêter main forte. » Elle fléchit de quelques degrés le buste, «  je vous en remercie.  »
Finalement elle lança un regard acéré à Tanis et lui fonça dessus comme une furie avant de le saisir par le bras pour le forcer à monter en direction de la salle des Aghars.
«  Toi, tu viens avec moi persuader Tass´ de se déguiser en Aghar.

De plus j´ai deux ou trois choses à te dire...,,, »

A mi-chemin elle se tourna vers l'ensemble du groupe qui la regardait. Elle leur fit signe de s'activer.
« Allez ! J´ai bien l´intention de sortir de ce trou puant en vie. » Puis, poussant à nouveau Tanis en avant, « toi, n´en profite pas pour te défiler comme d´habitude... »

Chacun des compagnons revêtit une robe ou un manteau à capuche -surtout pour les hommes-. Haeldir et Fizban commencèrent leur ascension tandis que les femmes s'affairaient à chercher de quoi nettoyer les marches. Maritta posa sa main sur l'avant-bras de Laurana :
«  Dame, si nous partons, nul besoin de nettoyer ces marches. Les cellules seront vides. » - Elle annonça alors aux autres femmes - «  Nous allons monter, puis je redescendrai avec les enfants. De là nous partirons par le passage secret que nous a montré le capitaine elfe. Attendez ici en prenant tout ce que vous pourrez comme nourriture et eau. »
Elle fit signe aux compagnons qu'elle était prête à monter.

Flint et Tasslehoff se placèrent au centre de la colonne des compagnons, espérant rester caché au milieu de toutes ces grandes "dames".

Monter ces escaliers parut interminable, surtout avec la tension de tomber à tout moment sur d'autres hobgobelins ou draconiens. Et finalement c'est sans encombre que le petit groupe atteignit les dernières marches.

Face à eux, une double porte était ouverte, et Maritta était nerveuse. Elle dit tout bas :
« Etrange ! D´habitude la dragonne couche dans cette pièce, hors il n´y a pers...  »
Au moment où elle termina sa phrase apparut un draconien. Elle releva la tête et chacun se tendit. Mais derrière le draconien apparut Fizban, il s'agissait donc d'Haeldir qui leva les mains pour apaiser les tensions et prévenir qu'il s'agissait de lui :
«  Hola, du calme, ce n´est que nous. J´ai essayé de trouver un passage dans les pièces ici derrière, mais il n´y a personne. Que des jouets d´enfants. Je voulais passer par le couloir derrière, mais un effondrement semble avoir bloqué le passage. Et la cantine ici à côté est vide. Je vais devoir me rendre dans l´autre tour pour atteindre les niveaux supérieurs...Pour les enfants, je les ai vu dehors, escortés par un dragon rouge énorme...  » - Il désigna la porte derrière lui qui donnait sur la cour derrière les murailles - « Il est possible de passer par ici j´imagine. Et j´ai vu un chariot au milieu de la cour. C´est peut être vos affaires ?  »

Maritta fronça ses sourcils : (dit]Matafleur promène les enfants? Elle devait vraiment s´ennuyer... En tout cas elle ne leur fera pas de mal, j´en suis certaine et j´y mettrais ma main au feu.[/dit] - Elle jeta un oeil par une légère ouverture de la double porte - «  Oui, c´est bien elle avec les enfants de l´autre côté de la cour. »

En allant y voir de plus près, les curieux remarquèrent en effet la dragonne avec les enfants. Ses écailles étaient ternies, mais sa taille devait être deux fois plus importante que Khisanth, la dragon noire ! D'aussi loin il était difficile d'en voir plus. « Elle est aveugle. Ses yeux sont totalement brûlés...  »
Maritta désigna une petite grotte en face : « C´est là que travaillent les hommes. Il y a peu de draconiens, deux ou trois, ils ne craignent pas de révolte avec les enfants et les femmes enfermés et condamnés s´ils osent bouger. » Le 36 entouré.

Mais le plus intéressant restait le chariot -(le petit trait rouge, et vous êtes dans la tour de gauche)- duquel dépassait une grande toile encore fermée que les évadés connaissaient bien. Celle qui contenait leurs armes. Il faudrait l'ouvrir, et un bon coup d'épée dans la toile serait plus rapide que de défaire le nœud complexe. Il était à une trentaine de pas de la double porte. Les enfants et le dragon se trouvaient quand à eux à plus d'une centaine de pas, et une crevasse les séparait. On pouvait en faire le tour par le sud ou par le nord.

À l'arrière, d'autres s'intéressèrent à la pièce qui, autrefois, devait servir à de grandes réceptions. Les meubles étaient éventrés, les chaises renversées, et les grandes tapisseries recouvertes de bière dont l'odeur avait envahit toute la salle.

Dans la réserve à côté d'Haeldir et Fizban ne se trouvent que des objets pour enfants : bottes, capes, jouets etc. Il devait y en avoir beaucoup plus au vu de l'état des étagères remués il y a peu de temps, et des vêtements qui étaient dépliés en tout sens. Sans doute que les enfants s'étaient bien amusés à choisir leurs habits pour sortir. L'automne tirait sur sa fin, et l'hiver était aux portes...

Mais pas que l'hiver. Dans le long couloir qui séparait les deux immenses portes de la forteresse, les compagnons entendirent un bruit de roulement qui faisait presque trembler les murs. Un rapide coup d'oeil permit de voir que les immenses portes étaient en train de s'ouvrir. Au loin, arrivant depuis les plaines, plusieurs cors chantèrent et furent reçus en écho par des cors qui se trouvaient sans doute sur les murailles. Dans quelques temps des troupes entreraient dans Pax Tharkas afin de, sans doute, prendre le défilé à travers les montagnes - derrière les mines - et attaquer le pays des elfes. Haeldir toujours sous forme de draconien devint blême :
«  Je crois que... Je dois me dépêcher...  »

Le seul qui semblait inconscient de tout danger était Fizban qui était occupé à marmonner dans sa barbe tout en repliant les petits vêtements sur les étagères. Au son du cor il se permit une petite remarque : « Oh ! De la visite... »

Tanis

Surpris par la vivacité soudaine de Laurana, Tanis ne put que balbutier quelques mots avant de se faire entraîner par la jeune elfe : «  Quoi ? Euh... Tu crois que c´est le moment ? Bon d´accord !  »
Il fit signe à ses compagnons de ne pas s'inquiéter, et suivit Laurana. De tendres souvenirs remontèrent à la surface de sa mémoire, alors qu'il repensait à son enfance. En ces temps là, il était courant que la petite princesse l'entraîne ainsi à l'écart pour lui dévoiler l'un ou l'autre de ses secrets d'enfants, avant d'éclater de rire et de retourner jouer avec Gilthanas ou Porthios. L'heure n'était cependant pas à ce genre d'occupation, et il se doutait que l'affaire devait être d'importance, pour retarder ainsi leur mission.
« Qu´est ce qu´il y a ? »
Il se rendit compte de la sécheresse de sa voix, et du ton cassant qu'il avait employé avec elle, comme depuis qu'elle les avait rejoint à Solace... Il se réalisa soudain que les péripéties successives, les épreuves qu'ils avaient du affronter et les prises de becs entre Laurana et Kit l'avait empêché de savourer ses retrouvailles avec la jeune fille. Il se força à prendre une voix plus douce, avant de reprendre:
«  Excuse moi, je suis nerveux, mais ce n´est pas une raison pour m´en prendre à toi. Que voulais tu me dire Laurana ?  »

Flint

Flint avait bien entendu été beaucoup plus préoccupé par les histoires de déguisement que par les histoires de nettoyage cadavériques qu'il balaya d'un revers de la main, snobant magnifiquement l'outrecuidance elfique.
« Hum ! S´il nous faut nous déguiser, autant que je ne mette pas de robe, je suis... Hum ! Moins grand que les autres, donc si je me tiens au centre et avec ma barbe pour dissimuler les traits fins mais virils de mon visage, personne n´y verra que du feu, je passerai facilement pour une femme. »
Il s'était tenu coi par la suite, trottinant vaillamment parmi le groupe, jusqu'à ce qu'ils découvrissent la scène terrible, l'épreuve de volonté qui les attendait : Flint n'était pas pour flancher, mais attaquer un dragon rouge sans armes, avec des enfants à proximité ne semblait pas la meilleure des solutions. Quant à récupérer leurs armes ...
«  Tasss... ? Tass, maintenant que tu sais voler ...  » Le nain savait que cette question était sensible, mais il comptait sur le double-sens de ce mot pour ne pas trop éveiller la susceptibilité de son ami... Son ami ? Oups ! Le nain se mordit les lèvres pour avoir osé émettre une telle pensée et s'étrangla dans sa barbe, ce qui rendit son discours passablement confus par la suite, tandis que la belle incarnation de ses traits "fins mais virils" devenait plus rouge que le dragon qui leur faisait face.
«  E .. ou.ait ..ir Keuf! Keuf ! .. là .. charriot ... Toi .. enfin, tu vois, quoi ...  » Il reprit alors une grande inspiration, il avait visiblement besoin de temps pour reprendre son souffle.

***

Kitiara


Bien extendu, Kitiara n'allait pas laisser passer une occasion de laisser traîner ses oreilles.
Elle ajouta goguenarde :
«  Très bien, Tanis, allons aider Tass à se déguiser, voilà qui sera sans doute divertissant !  »
Si la mijaurée blondasse comptait sur une ruse aussi grossière, elle en serait pour ses frais.




Tanis

Voyant que Kitiara les suivait, le visage de Tanis se crispa légèrement. Lorsqu'il avait retrouvé Kit' dans les prisons, il avait succombé à la passion qui le dévorait et s'était jeté une nouvelle fois dans ses bras, comme le papillon qui s'approche de la flamme jusqu'à se brûler. Maintenant qu'il avait eu le temps de se remettre de ses émotions, et que l'euphorie était retombée, il ne parvenait pas à oublier le désespoir profond qui l'avait envahi lorsque Kitiara l'avait laissé tomber pour suivre son propre chemin... Comme il y a cinq ans... Et comme à chaque fois qu´elle se faisait engager comme mercenaire sans le prévenir durant les années qui avaient précédé.
Il se retourna vers la jeune femme aux cheveux noirs et lui dit d'une voix distante :
«  Tant mieux, occupe toi de Tass alors si ça t´amuse, je dois parler à Laurana quelques instants. A tout de suite ! »
Il se détourna alors, reportant son attention sur la blonde elfe, au tempérament si différent de celui de sa compagne... si il pouvait appeler ainsi une femme qui allait et venait à sa guise, sans se préoccuper des sentiments qu'il pouvait ressentir.

"Tanis" écrit:
«  Tass !!! Tu serais capable de te déguiser en Aghar ?  »

Tass

La silhouette qui sortait de la foule naine finit par donner la réponse au guide de la compagnie. La petite expérience avait eu pour effet d'offrir au kender l'un des meilleurs déguisements qui soient. Entre la poussière qui le couvrait, les oripeaux qui s'étaient accrochés à lui, des trophées et des médailles que les nains des ravins lui avaient collé de partout si on pouvait nommé ces bouts de fer tordus et surtout la nouvelle coiffe qui cachait ses oreilles et qui s'assortissait bien avec les grosses lunettes qui dissimulait ses traits, le kender avait tout d'un Aghar.
Celui-ci était partagé, il rejoignit ses compagnons en faisant une ou trois pirouettes d'usage. Quittant les Aghars d'un air triomphant, Tass' ne s'était pas encore remis de toutes ses émotions, il en voulait même presque à ses compagnons de l'avoir laissé avec cette bande de fous bon pour toutes enseignes se prétendant asile. Il n'aimait pas l'odeur qu'il traînait derrière lui, trop de sueur acre selon lui. Il n'aimait pas le gris qui le recouvrait que ce soit la poussière et les bandes de tissus. Mais tous cela n'était rien comparé à l'exaltation qui l'animait. L'euphorie de semblait pas le quitter, il tenta d'expliquer toutes les émotions qu'il avait ressenti aux oreilles qui daignaient lui prêter quelque peu de leur attention. Son allégresse aurait pu être communicative si l'heure avait été moins grave. Il remarqua avec légèreté les corps des hobgobelins. Il siffla d'appréciation, il passa derrière ses camarades voir s'il ne traînait plus rien dans les poches de ces mains-d'oeuvre. Il piocha dans les caisses quand il passa à leur niveau. Le kender dut précipiter la fin de son histoire, néanmoins il promit qu'il donnerait plus de détails quand ils sortiraient de cette tour.
Ainsi prit-il, en chuchotant rapidement un détail qui lui semblait de haute importance et qu'il avait honteusement omis, sa place au sein de la progression. Marche après marche, Il se débarrassa néanmoins de quelques hardes qui le gênait dans ses mouvements. Ce qui eut pour effet de maigrir sa silhouette et finalement peut-être trahir son déguisement. Néanmoins, il était plus à l'aise et avait retrouvé sa mobilité. Ce qui fut finalement très apprécié car les escaliers laissèrent un mauvais souvenir aux petites jambes du kender. C'est avec la langue pendante que le kender franchit la dernière marche. Il sortit une gourde et en but quelques lampées. La sueur se mélangea avec la poussière, de la crasse se forma donc sur son front et s'écoulait le long de ses* nouvelles binocles.

C'est uniquement quand le draconien-qui-était-finalement-Haeldir apparut que le kender sentit la tension qui animait ses compagnons et qui lui fut transmise. Il fit un clin d'oeil à Fizban qui s'amusa de reconnaître le kender. Quand Maritta laissa la place aux curieux pour voir la scène de leur propre yeux, le kender fut le premier à glisser son regard. Il retint un sifflement à la vue de la dragonne. Encore un foutu écailleux. On a eu d´la chance la dernière fois. Faut pas trop se fricoter avec c´te bestiole. J´espère que les autres n´ont pas l´intention... Il fit quelques pas en arrière de mauvaise grâce cherchant dans les yeux des meneurs de quoi le rassurer, ils n'allaient pas fomenter une idiote tactique qui se solderait par une fuite éperdue...

Quand le son du cor glaça maître Raclepieds. Il se colla contre la paroi murée espérant échapper à un quelconque courroux. Comprenant que le danger était de toute autre nature, avec un sérieux de compétent, il se proposa rapidement conscient de son devoir :
«  J´peux peut-être me faufiler jusqu´à c´chariot bâché. J´vous fais un signe s´il y a votre matos. J´essayerai de défaire le noeud le temps qu´vous arriviez pour l´récupérer. Et si je n´y parviens pas, bah un coup à la Sturn suffira. »
Il attendit l'approbation des chefs de l'expédition.

* Car même si elles étaient de plutôt mauvaise facture, c´était un don des Aghars et on ne refusait jamais les présents, expliqua le kender à propos de son emprunt longue durée.

Modifié par un utilisateur lundi 6 janvier 2014 02:02:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#9 Envoyé le : lundi 6 janvier 2014 02:03:48(UTC)
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Laurana

Laurana planta son regard émeraude dans celui de Tanis et siffla sa réponse presque interloquée par autant d'audace.

« Ce que je veux ?  »

Elle haussa les épaules avec humeur.
« J´ai quitté Qualinost, jetant par la même occasion la honte et l’opprobre sur le nom des Kanan. » Elle commença à énumérer ses griefs en comptant sur ses doigts. « Bien sûr j´entendais te retrouver car il s´avère que je suis éperdument éprise de toi !
Lorsque je t´ai enfin retrouvé tu as eu l´audace de m’accueillir en embrassant cette Kitiara devant moi. »
La princesse du Qualinesti secoua sa chevelure avec colère. « Évidement l´idiote amoureuse que je suis s´est empressée de te pardonner et t´a suivi sur des centaines de kilomètres durant lesquels tu ne m´as même pas prêté attention. J´ai abandonné le confort, la richesse et un destin tout tracé pour dormir par terre tous les soirs, combattre pour ma vie, être blessée et éventuellement mourir ; tout ça pour au mieux une indifférence polie !  »
Elle écarta les mains avant de le désigner à nouveau d'un index colérique. « Et encore si seulement ça s´arrêtait là, mais il y a eut l´éboulement de ces maudites ruines ! J´ai failli mourir écrasée avec toi, » la voix de la jeune elfe baissa d'un ton. « ...à ce moment là je me suis dis que tout était pour le mieux, j´allais périr avec celui qui s´était promis à moi et rien n´aurait pu combler plus mon cœur. »
Son regard se voila quelque peu et elle frémit à cet horrible souvenir. « Nos compagnons ont réussi à nous dégager, nous étions en vie ; j´ai cru naïvement que cette épreuve nous aurait rapprochés. » Ses épaules s'affaissèrent quelque peu, « encore une désillusion, tu m´as à peine accordé un regard avant de pleurer la mort de ta louve ; oh je ne te le reproche pas, mais tu aurais au moins pu me demander comment je me sentais après avoir été engloutie par des tonnes de roche !  »
Laurana désigna d'un vague geste de la main la pièce attenante. «  Et maintenant ça... encore une fois tu m´as laissé espérer... tu m´as laissé croire...  »
Elle le dévisagea d'un regard glacial. « Pauvre folle que j´ai été... Il a suffit que Kitiara réapparaisse au fond de ce cachot putride pour que tu n´aies plus d´yeux que pour elle.  »
Elle martela le torse du demi-elfe de son poing nu. «  Maudit sois-tu Tanis, je devrais être en furieuse, je devrais te rouer de coups pour ce que tu m´a fait... »
Tout doucement, presque affectueusement elle appuya contre lui. « Sais-tu ce qu´ils disent à la cour de Qualinost ? Lauralanthalasa Kanan, la princesse du Qualinesti court après un mercenaire comme une paysanne. »
La jeune elfe se plaqua contre le demi-elfe pour chercher un peu de chaleur. « Ils ont raison Tanis, je suis folle. Je suis folle de te courir après alors que tes pensées sont tournées vers une autre femme. Folle de m´accrocher à toi alors que des centaines d´elfes se vendraient corps et âmes pour être mariés avec moi. Ils ont raison..... je suis folle de toi et quoi que je fasse rien ne change. »

Elle se recula quelque peu et reprit un peu de contenance en en lissant ses vêtements. « Je vais t´attendre, car Kitiara n´est qu´une drogue pour toi. Elle t´offre des sensations fortes mais le lendemain tu te sens malade d´y avoir goûté.
Moi je suis simplement complémentaire, je suis celle qu´il te faut.... ton point d´équilibre. »
Elle soupira, « je vais encore te pardonner, et tu vas encore me faire souffrir même si ça ne changera rien à l´amour que je te porte. » Son regard se fit plus acéré.« Cependant quand tu reviendras vers moi, tu ne trouveras plus la petite fille transie d´amour, mais une femme qu´il te faudra reconquérir. » Elle hocha légèrement la tête, « Tiens toi le pour dit. »
La jeune elfe soupira une dernière fois et se passa une main sur le visage. Laurana désigna la sortie, lasse d'avoir autant parlé de choses si chères à son cœur. « Va... tu peux retourner sauver tous ces gens. Je continuerai de te suivre pour représenter mon peuple et garantir que tu ne meures pas avant de me revenir. »
Le demi-elfe esquissa un mouvement qu'elle arrêta immédiatement.« Quoi que tu aies à dire ou à faire..... ne me touche pas. Ça sera plus facile. »

Caramon

Le combat d'une fulgurante célérité ne laissa aucune chance à leurs adversaires. Le guerrier avait pu apprécier l'efficacité de l'intervention de chacun. Bien qu'il ne doutât point de sa valeur, il fut saisi par la réaction de Laurana.
L'elfe jusqu'à présent si discrète venait brutalement de sortir de sa réserve. Après tout, c´est une princesse elfique et soeur de Gilthanas, normal qu´il y ait quelque chose d´exceptionnel en elle ... Pour une fois Kit, aurait-elle une rivale à sa mesure ? ...
Elle donna des ordres sensés à chacun que le jeune homme exécuta de bonne volonté. Alors qu'il déplaçait les cadavres, il prit une épée courte à l'équilibre et au tranchant exceptionnel. Ensuite, il passa une tenue ample pour masquer sa silhouette.

Avant l’ascension, il proposa au kender, de le soulager d'une partie de sa charge, en portant un ou plusieurs de ses sacs qu'il lui rendrait dès que ce dernier le lui demanderait. Comme une sorte de mise en dépôt, Tass aurait ainsi plus d'emplacements pour ranger ses objets hétéroclites et une capacité de transport supérieure.
Une fois à l'étage, il repéra immédiatement le chariot, mais alors que certains le considéraient comme leur objectif prioritaire, Caramon réfléchissait au plan de libération des enfants.
« Quelqu´un a une idée pour les enfants ? On ne peut les laisser là ! Je peux me charger des gardes des mineurs forcés avec l´aide d´une seule personne.
En ce qui concerne cette dragonne impressionnante, ça me semble plus compliqué. »


Sturm

Quelle petite troupe étrange que celle du chevalier solamnique. Un nain bougon, un kender volant et un triangle amoureux improbable entre une elfe, une femme et un demi-elfe ne représentaient que quelques unités de leur vaillante compagnie.
Tanis avait enfin décidé de prendre les décisions, l'elfe s'était métamorphosé depuis la mort de sa louve. Un rappel comme quoi on ne choisissait pas le moment de sa fin.
Une foultitude de choix s'offraient à eux, libérer les hommes, sauver les enfants, récupérer leur matériel, empêcher les armées draconiennes de pénétrer à Pax Tharkas et voilà que leur chef était embringué dans une querelle amoureuse d'adolescent. A vrai dire cela aurait put être amusant dans toute autre situation. Mais c'était à se demander si la princesse elfique avec une cervelle. N'avait-elle pas conscience que l'armée en approche était simplement venue pour éradiquer son peuple ??? L'expression grave d'Haeldir aurait dû lui rappeler qu'elle était tout de même de sang royal et qu'à ce titre elle devait montrer l'exemple.
Pour Sturm, seul accomplir son devoir était important, il était là pour combattre. Globalement, il l'ouvrait peu et laissait les paroles aux autres sauf quand une situation extrême l'exigeait. Tant bien que mal il avait revêtu une des robes des jeunes femmes et prenait le soin de toujours regarder ses pieds afin de ne pas trahir sa moustache.
Son regard lorgnait sur le chariot qui devait contenir tout leur attirail militaire mais surtout « son » épée.
Il décida de prendre la parole tempérant l'avis de Caramon.
« A priori les enfants sont en « sécurité » avec le dragon. Je suppose Marrita que vous n´êtes pas spécialement autorisées à aller dans la cour sans escorte , cela risque peut-être d´étonner Matafleur ? »
A bien y réfléchir, le nom du dragon était plutôt étrange, le solamnique pensait que ce nom aurait très bien pû être donné, par un fermier à sa vache mais pour un dragon ça ne faisait pas très sérieux.
Non mais de qui se moque le narrateur.
« Si on libère les hommes maintenant ça risque d'effrayer le dragon rouge, et vu la taille de l´adversaire même aveugle , je doute que nos épées puissent faire grand chose , la dernière fois nous avons reçu l´aide de la Déesse guérisseuse. Pour l´intérêt de tous les peuples de Krynn nous devons aider Haeldir. La menace la plus urgente et cette armée qui s´avance sur nous. Aujourd´hui leur objectif est le Qualinost mais plus tard qui sera visé ? Je n´ai pas envie de voir des tas d´autres Solace se répandre .
Je proposerai donc de récupérer nos armes et d´aider Haeldir , ensuite les enfants puis en dernier lieu les hommes. Attention ne vous méprenez pas , je ne fais aucun jugement sur la valeur de telle ou telle étape. Je parle juste d´ordonnancer nos actions afin de toutes les réussir. A voir s´il faut nous séparer... ?  »


C'est à ce moment là que la présence de Tanis était hautement souhaitée. Et à vrai dire peut-être qu'à ce moment il aurait préféré parler stratégie plutôt que d'être là où il était à essuyer les foudres de la blonde elfique.

Maritta entendit les inquiétudes de Flint, Sturm et Caramon :
« Oh, la vieille ne fera aucun mal aux enfants, et elle est incapable de percevoir ce qui se passe à plus de dix pas. On nous laisse nous promener seules dans la cour. Ils ne craignent pas grand chose avec les enfants et les femmes prisonniers. Tout le monde sait qu´au moindre faux pas... » - Elle se mordit la lèvre, le "faux pas" était posé de toutes façons - « ... Verminaard nous tuera tous... »

Lunedor

Lunedor, ravie de retrouver la lumière naturelle, fut particulièrement étonnée de ne voir aucun garde dans cette immense cour... c'est sûr que l'arrivée de l'armée draconienne devait mobiliser leur attention vers le sud, mais...
«  La priorité, ce sont les enfants, on y va directement, et on va essayer de les mettre à l´abri en première intention ! Si besoin, je peux user de silence magique pour que la... hum... Matafleur (? ben, au moins ça fait pas peur... hum !) aveugle ne se rende compte de rien. Pendant ce temps là, rien n’empêche quelques uns de nos hommes déguisés de se promener vers le chariot, pendant que Tass s´active discrètement. Mais attendez qu´on parte avec les enfants pour déclencher les hostilités ou libérer les hommes. »
La princesse Que-Shu n'avait aucun doute, ses yeux de clair azur balayant les environs. Elle fit signe à Maritta de la précéder. Il n'y avait pas un instant à perdre...
«  Au fait, Dame Maritta, n´avez vous pas dit qu´il y avait aussi d´autres femmes prisonnières dans l´autre tour ? »
... à aller libérer ensuite...

Maritta fit signe à Lunedor que oui d'un hochement de tête. Elle était prête à avancer et sa main poussait déjà la porte tout doucement afin de mieux voir à l'extérieur. Mais il n'y avait rien de plus dans la cour.

Haeldir jeta un coup d'oeil dans le grand corridor qui séparait les deux portes puis revint vers le reste du groupe : « Si je passe par là, on va se demander ce qu´un draconien fait là tout seul. Je vais faire le tour par l´extérieur. Il y a une autre porte qui donne dans la seconde tour.  »

Raistlin

Raisltin regarda Laurana attirer Tanis à l'écart. Était-ce une bonne, ou une mauvaise chose ? Valait-il mieux mettre les points sur le i maintenant, pour avoir l'esprit libre, ou cela allait-il les déconcentrer ?
Mais pourquoi je me pose la question ? C´est pas comme si j´en avait quelque chose à braire…

Haussant les épaules, il se mit en place dans la formation pour gravir les escaliers. Ces foutus escaliers qui n'en finissaient pas de monter. Avant la fin, il dut prendre appui sur son frère pour éviter de cracher ses poumons.
Enfin en haut, le mage prit quelques secondes pour reprendre son souffle. Une fois que sa carnation eu repris sa "naturelle" teinte dorée plutôt que celle du cuivre, il regarda dans la cour.
Ça, c´est un gros dragon, pour sûr…
Il inspecta la cour et les murs, essayant d'en mémoriser l'architecture, les allées, les traverses, les remparts. Il traçait un plan mental de la forteresse. Non seulement cela pourrait être utile plus tard, mais ça pourrait surtout leur sauver la vie aujourd'hui.
"Matafleur". Et bien, c´est moche de vieillir, même pour les dragons visiblement. Bon, les enfants sont autour, et ils l´adorent, ce ne sera pas possible de les attirer facilement. Surtout sans réveiller l´attention de la dragonne. Pour peu qu´un seul, très jeune d´entre eux n´ai pas envie de quitter leur "nounou", ça va faire des étincelles.
Il était en plein calcul lorsque Sturm et Lunedor prirent la parole. Sans quitter la cour des yeux, il répondit.
« Le problème c´est que les enfants risquent de ne pas avoir envie de quitter la dragonne. Les plus vieux comprennent la situation, mais les plus jeunes… Imaginez-vous à quatre ou cinq ans, de pouvoir jouer avec un immense dragon qui vous protège. Vous le quitteriez facilement vous ? Sans même lui dire aurevoir ?
L´entourer de silence ne ferait qu´attiser sa méfiance, elle doit être habituée à avoir les bruits d´enfant autour d´elle, les rires et les questions. Si tout devient silencieux subitement, je doute que son premier réflexe soit de faire une sieste.
La combattre est hors de propos : elle est immense, et certainement redoutable, le bruit attirerait tout le château, sans compter bien sûr ses petits boucliers humains.
J´ai peine à le dire, mais j´ai l´impression que la meilleure solution pour tirer les enfants de là serait… De demander l´aide du dragon pour ce faire.  »

Devant l'air interloqué de ses compagnons, il s'expliqua, fermant les yeux et agitant les mains en signe d'appel au calme.
« Oui, je sais ça paraît fou. Mais je ne vois pas de meilleure solution dans l´état actuel des choses. Cette créature adore les enfants, elle est à moitié folle, son jugement est faussé. Si on tente de lui retirer les enfants sans son accord, je pense que nous n´avons premièrement aucune chance de réussir sans qu´elle s´en rende compte, et deuxièmement aucune chance de survie lorsqu´elle s´en rendra effectivement compte. Son amour pour les petits pourrait être notre chance. Le levier pour la convaincre de nous aider à les faire quitter cet endroit. Quitte à lui faire miroiter qu´elle pourra les voir, les revoir, ou les garder, même – garder dans le sens "être leur gardienne et protecteur" pas les garder pour de vrai.- Les accompagner dans leur fuite pour les protéger des méfaits de la vie, je sais pas moi, un truc larmoyant… »
Il voulait aborder ensuite la question de l'ordre dans lequel faire les choses et récupérer leurs affaires, mais préféra attendre les réactions à ses premiers propos.

Tika

Tika avait repris sa place et suivait à nouveau les décisions du groupe, un peu comme si elle n’était pas, n’était plus concernée.
D’une certaine manière, aussi étrange que lui paraissait cette pensée, elle en remerciait silencieusement Raistlin. Après tout, le mage rouge l’avait tout bonnement remise à sa place en l’ignorant comme on ignorait un insecte insignifiant. Elle était donc redevenue la spectatrice privilégiée des aventures du groupe d’héros. Certes, il y avait une différence notable entre être ici, avec eux, et simplement écouter le récit de leurs aventures lorsqu’ils étaient de passage à l’auberge ; ici, les coups elle pouvait aussi les prendre. Les rendre également ! Machinalement, elle soupesa la dague qu’elle avait en main avant de la glisser dans sa botte puis elle reporta son attention vers ses compagnons. Une bien drôle équipée à dire vrai.
Caramon semblait particulièrement dans son élément au milieu de la bagarre (un peu moins emmitouflé dans ce long manteau, certes) au point qu’il en oubliât jusqu’à la présence de la jeune serveuse ; son frère, avec son air détaché et sa façon à tout prendre de haut, restait malgré son handicap un atout - parfois trop acéré - pour l’ensemble de leurs amis ; le maître forgeron et le kender se comprenaient mieux que personne, même si les oripeaux féminins de l’accoutrement du nain rendaient les choses particulièrement burlesques. Il y avait également au milieu de ce chaos, des histoires plus touchantes, comme le couple de Que Shu qui avançait main dans la main malgré les épreuves ou le demi-elfe perdu dans un surprenant triangle amoureux ; avait-il seulement imaginé un jour ce que donnerait la rencontre entre la princesse elfe et l’humaine rebelle ? Un petit sourire apparut aux lèvres de la jeune femme. Elle appréciait ou plutôt, d’une certaine manière, admirait Kitiara et la liberté sauvage qui émanait de cette femme qui ne semblait avoir peur de rien. Bien sûr, ces manières n’étaient pas toujours louables, mais Tika aurait été bien en peine de lui jeter la pierre… Et à côté de tout cela, le fier chevalier Salomnique restait, en apparence, de marbre (même s’il était évident que pour une raison inconnue de Tika, il en voulait à l’aînée des Majere) tandis que la langue acérée du prince elfe ne pouvait s’empêcher de lancer des piques à tout va, au point de se demander ce qu’il faisait là s’il n’y avait eu sa sœur. Oui, c’était bien là une surprenante équipe qu’elle accompagnait désormais et à laquelle s’était adjoint un questeur romantique* que la Lumière de Lunedor avait révélé.

Perdue dans ses constatations, ce fut distraitement que Tika arriva devant la salle aux enfants, vide. L’espace d’un instant, l’inquiétude la gagna…jusqu’à apercevoir le chapeau pointu de Fizban !
La présence du vieux bonhomme la rassurait bien plus qu’elle ne l’aurait avoué et un sentiment de soulagement l’envahit à sa vue.
Ils retrouvèrent les enfants, dehors, gardés par cet imposant dragon rouge.
La jeune femme stoppa net devant cette apparition, au point qu’elle faillit basculer en avant quand la personne qui la suivait la bouscula. Il lui fallut quelques secondes pour se rendre compte qu’elle était restée bouche bée et plusieurs autres pour réussir à clore ses lèvres entrouvertes.
Secouant la tête elle se rendit compte que certains semblaient intéressés par un chariot à l’extérieur. Se sentant inutile, Tika voulut proposer d’accompagner Tass’…Ce fut alors que les portes vibrèrent pour commencer à s’ouvrir. Quelle nouvelle surprise allait donc apparaitre ? Tika venait à peine de formuler cette interrogation pour elle-même que la surprise vint…de la bouche de Raistlin : le mage proposait ni plus ni moins de faire ami-ami avec… le dragon !!

Tanis

En retrait du groupe, les yeux plongés dans ceux de Laurana, Tanis laissa retomber la main qu'il avait commencé à diriger vers la joue de la blonde créature qui venait de le bouleverser. Il garda le silence plusieurs secondes, avant de répondre doucement : (En elfe)
« Lauralanthalasa, »(En elfe)
Son regard se posa sur Gilthanas, avant de revenir à la princesse.
(En elfe)
« Kitiara » (En elfe)[/spoiler]«  est bien différent de ce que je ressen...tais pour toi, mais il est réel, et elle ressent la même chose.
Maintenant, tu dois toi aussi trouver quelqu´un qui partage ton amour, et qui sera capable de te rendre heureuse ! »
[/spoiler]
Il s'écarta doucement, jeta un regard à Kitiara, avant de s'éloigner des deux femmes, pour rejoindre le reste du groupe. Le sang battait à ses tempes alors que son cerveau paniqué essayait de remettre de l'ordre dans ses pensées. Il vint se placer aux cotés de Sturm, et reprit son souffle en regardant en contrebas la dragonne gigantesque et les gamins en train de jouer autours.
« Alors ? C´est quoi le plan ? »
Pour une fois, ce n'était pas lui qui donnerait les directives, il était de toute façon incapable de concevoir une stratégie sensée pour le moment, la seule chose qu'il avait envie de faire étant de foncer dans le tas et de se battre jusqu'à tomber de fatigue...

Modifié par un utilisateur lundi 6 janvier 2014 10:15:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
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Rivebise

Tandis que l’air renfermé des cellules mêlées à l’acre puanteur de la sueur qui entourait les lieux chatouillaient les narines du colosse, ces compagnons s’affairaient à de longues discussions comme à leur habitude. Participant peu, Rivebise écoutait et réfléchissait. Bientôt, il devrait revêtir des vêtements féminins et faire fi de ses croyances, enfin de ses anciennes coutumes depuis les dires de Lunedor. Cela le dégoûtait mais il s’y ferait pour le bien de la cause. Non, ce qui le préoccupait le plus, c’était leur sortie. L’homme des Plaines n’était pas du genre pessimiste mais il avait bien vu la forteresse. Sa fatigue et sa nausée l’avaient empêché de mesurer l'importance de cet endroit. Mais maintenant, il voyait bien l’ampleur de leur prison. Il grimaça en pensant que toute cette fourmilière regorgeait d’écailleux.
Ces êtres étaient tellement détestables. À leur moindre mention le sang du Que Shu bouillait dans ses veines. Ils avaient failli à maintes reprises tuer ses compagnons et lui-même. Ils avaient exterminé des peuples entiers sans remords. Ils s’en prenaient aux femmes et aux enfants. Pour l’homme aux valeurs bien ancrées, c’était trop. Il ne pouvait pas rester indifférent face à ces stupides erreurs de la nature. Qui plus était, ils usaient de gobelins pour faire leurs sale travail de lâches. Ces êtres verdâtres, ne valaient pas mieux. Sans scrupule, ni code moral ces derniers méritaient tout aussi bien la mort.
Soudainement, il fut interrompu dans ces pensées qui devenaient de plus en plus sombres. Cette interruption le surprit énormément en a avoir la bouche presque béante. Bien sûr, son visage resta de marbre mais son esprit fit un tour. Il n’était toutefois pas le seul à être stupéfait de la jeune femme. Un moment elle pleurnichait et voilà quel lui donnait des ordres. Qui plus était, des ordres qui lui semblèrent insensés. Laurana voulait cacher les corps et nettoyer les marches tandis que les portes des cellules étaient grandes ouvertes et le corps géant d’un ogre trainait dans le couloir.
L’elfe ne semblait pas être revenue complètement à la réalité.
Par contre, l’homme, aussi insensible qu’il pouvait paraître, comprit la jeune femme. Cette dernière était déchirée par un amour impossible. Il pouvait comprendre cela. N’avait pas été lui-même confronté à un dilemme pareil dans son jeune temps. Lui qui était tombé éperdument amoureux de la princesse. N’avait-il pas combattu comme si les astres étaient contre lui pour la main de sa douce ? Une lueur de tristesse passa dans les yeux du Que-Shu lorsqu’il se remémora la dure séparation de son peuple. Présentement, il aurait donné beaucoup pour être là bas, en paix et heureux avec sa bien-aimée. Malheureusement, la situation présente était toute autre et il devait se concentrer sur le moment présent. Il secoua la tête pour chasser cette nostalgie pour se rendre compte que c’était le moment du départ. Il devait se déguiser.

Il grimaça en ramassant dédaigneusement un bout de tissu qui lui ferait office de robe. Il avait passé un long moment à chercher tissu de sa robe et se demanda comment quelqu’un pourrait le confondre avec une femme, ces femmes si frêles et petites comparé à lui. Il tenta de trouver un soutien dans le regard de Lunedor mais n’en trouva qu’une infime partie. C’était son combat, à lui, après tout, pas le sien. Écoutant Tanis lancer des ordres d’une oreille distraite, Rivebise combattit sa honte et enfila la robe.
La combat ne fut pas aisé mentalement pour l’homme ; La fatigue n’aidant en rien. Les traditions étaient bien ancrées dans le cœur du Que-Shu et, malgré les paroles de Lunedor, il avait de la misère à s’en débarrasser. Le colosse n’avait pas tout le temps eu une enfance facile et à quelques reprises il avait du porter ce genre de vêtement. Pour l’homme des Plaines, l’honneur était important, et ces vêtements ternissaient son honneur. Ils lui rappelaient la honte déchirante du regard de ses compagnons et de ses parents posés sur lui lorsqu’il portait ces vêtements. Il ne s’était pas comporté en couard jusqu’à présent, fonçant au devant des dangers pour protéger ces paires. Après tout, ce n’était qu’une vieille tradition, tenta-t-il de se convaincre. Une tradition qui pouvait être changé comme n’importe quoi. Il ne vivait plus avec les siens depuis un long moment et sûrement que ces derniers l’avaient même renié, alors à quoi bon s’accroché à leurs coutumes.
Rivebise tentait de s’auto-convaincre mais n’y arrivait guère. Il était difficile de changer la mentalité d’un homme d’âge mur en si peu de temps. Puis, soudain, aussi vif et rapide qu’un coup de fouet, l’esprit du Que Shu plia. Non pas pour se briser mais pour voir la chose sous un autre angle. Et si c’était un test de la Déesse. Cette dernière avait accepté qu’il se sépare de son peuple avec sa princesse alors pourquoi pas ça. Il était digne et fier de sa déesse et de ses compagnons alors pourquoi ne pas leur montrer. Porter ces habits démontrait que ses compagnons étaient plus importants que tout. Il démontrait qu’ils pouvaient se fier à lui peu importe la situation et il était fier de relever ce défi. Démontrant ainsi sa force mentale.
C’est donc fier et droit que l’homme rejoignit l’ascension. Il prit même la situation à la blague se comparant aux autres femmes du lot. Il ne leur ressemblait même pas. Il n’avait ni l’air d’un couard ni d’un déshonoré. Il ressemblait à un Rivebise mal travesti et encore là. Sa carrure et sa grandeur tout simplement viriles étaient bien difficiles à cacher.
En plus, il n’avait rien perdu de ses réflexes. Une fois en haut, ils rencontrèrent une de ces créatures qu’il détestait tant. Ses mains se crispèrent sur les poignés de son épée mais la douce main rassurante de Lunedor lui fit voir les choses plus clairement ; Ce n’était que Haeldir déguisé. Lâchant son emprise avec soulagement, l’homme glissa sa main dans celle de sa douce et la pressa légèrement. Ses yeux brillèrent un instant car malgré leur situation et l’endroit où ils étaient, il était bien au côté de sa compagne.
L’homme jeta un rapide coup d’œil à l’extérieur après ses compagnons et se retint pour ne pas pouffer. La créature qui était là avait tout d’un écailleux détestable et la rage brûlait en son for intérieur, quoique atténuée par sa maitrise de soi, à la vue de cet être. Toutefois les paroles de Marrita rendait cette bête ridicule. Un nom pitoyable pour un dragon aveugle. À croire qu’il restait un peu de bonheur dans cette lugubre forteresse. Malgré ça, les cors coupèrent court à sa rigolade. Il se reprocha d’avoir été aussi prompt à juger encore une fois, surtout après les paroles de ses compagnons qui semblaient avoir plus de jugeote que lui sur ce coup. Même aveugle un dragon de cette taille pouvait s’avérer extrêmement dangereux et, pire encore, pouvait attirer cette armée non loin jusqu’ici.
Il regarda Tanis et Laurana s’éloigner. Il se trouva chanceux de ne pas avoir une relation si compliquée avant de se concentrer à nouveau sur le problème présent. Son regard se posa un instant sur Marrita et le draconien déguisé. Pour la première fois il les détailla attentivement. Du même coup, il embarqua le questeur dans le lot. Ces étrangers, ils ne les connaissaient pas. Tout semblait trop facile. Cela sentait le piège et il n’aimait pas ça. Depuis quand n’y avait-il qu’une dizaine de gardes dans une forteresse ? Qui plus est, depuis quand on laisse des prisonniers si prisés avec si peu de surveillance ? Rivebise trouvait cela très louche. Toutefois, Lunedor semblait leur faire confiance et l’homme avait aveuglément confiance en cette dernière. Il s’en remettait donc à elle, même s’il garderait un œil sur les autres.
Ayant ces réflexions tandis que ses compagnons discutaient de la démarche à suivre, il fut surpris d’entendre le mage suggérer de faire connaissance avec le dragon. C’était facile pour un mage aux yeux particuliers de dire ça. Toutefois, à bien réfléchir, il n’avait pas tout à fait tort. Cela pouvait marcher. Il se retint de le dire ne voulant certes pas se retrouver devant cette bête mais ça restait une idée. Par contre, si Tass pouvait aller chercher leur équipement, cela aiderait. Il se disait quand même que ce ne serait pas aussi facile. Chez lui, on laissait rarement les nouveaux trophées de leur chasse sans surveillance.

Pour lui, il n’y avait rien à rajouter pour l’instant. Les paroles avaient été suffisamment échangées et il était temps d’agir. Plus ils passaient de temps dans l’inaction plus les troupes se rapprochaient. Il fallait prendre une décision, et vite, mais ce n’était pas à lui de décider. Il s’avança plutôt vers le chevalier et posa une main sur son épaule pour lui donner son soutien et de l’autre il continua de tenir celle de Lunedor.
« Nous n’avons pas le temps de rester ici à déblatérer. Les troupes arrivent et nous devons bouger rapidement. »

Gilthanas

La montée des escaliers parut interminable. Pourtant quelques étages n'étaient en rien insurmontables. Mais s'ils se faisaient repérer maintenant, tout était fini ! Le petit groupe avalant volée sur volée lui fit l'effet de condamnés marchant la tête haute vers la silhouette menaçante de l’échafaud. Cette ascension silencieuse et pesante finit enfin par se terminer quand ils débouchèrent sur une grande place... la place principale de la forteresse de la passe rocheuse ! Trouver leurs affaires serait un jeu d'enfants... heu.. effectivement, il y avait des enfants et pas seuls malheureusement. Son regard acéré remarqua également le chariot non loin d'eux. Pas de gardes en vue. Voilà qui paraissait surprenant. Très surprenant même. Laisser à une vieille dragonne timbrée la responsabilité de la totalité des otages, voilà qui paraissait assez inconscient de la part des draconiens. Et c'était selon Raistlin la faille à exploiter. Réfléchissant aux arguments des uns et des autres, la sonnerie de cor le fit sursauter. Et pour une sonnerie de cor, c'en était une ! Un son puissant et plein de tonalités harmonieuses. Un son martial, annonciateur de malheur. Un son qui se décuplait, renvoyé par les parois rocheuses de la passe montagneuse pour finalement tonner d'une voix de stentor comme une armée en marche !
Le temps pressait. Haeldir commençait déjà à s'éloigner. Il fit une brève prière aux dieux pour son salut et la réussite de sa mission-suicide. D'ailleurs, où était passé ce vieux fou de Fizban ? C'est en le cherchant du regard qu'il tomba, interloqué, sur les deux tourtereaux qui réglaient leurs comptes en plein moment crucial ! Ils revinrent assez vite vers le groupe principal. Gilthanas s’apprêtait à leur faire la morale à tout deux quand il remarqua l'air mortifié de Tanis. Ne voulant pas rajouter une couche à son malaise, il se tourna vers sa sœur en la pointant d'un long doigt accusateur :
«  Inconsciente ! Tu ne saisis pas que nous sommes face à un problème de taille ? Tout ce que tu auras réussi à faire avec ta stupide querelle amoureuse, c´est de perturber notre stratège et de raviver les vieilles inimitiés. Elles seraient d´ailleurs revenues bien assez tôt sans toi ! Maintenant, nous avons assez perdu de temps, Lauralanthalasa, conduis-toi comme te le dictes ton rang et cesse ces enfantillages !  »

Leur plan de bataille se devait d'être parfaitement huilé et chronométré. C'est pourquoi il ne put s'empêcher de réagir avec véhémence aux propos de l'apprenti chevalier solamnique -et il ne risquait pas de le devenir si la compagnie suivait ses conseils peu avisés - : « Avez-vous perdu tout sens commun ? L´éboulement que va provoquer Haeldir ne risque pas d´être très silencieux ! Et même notre amie mal-entendante n´aura pas besoin d´oreillette pour ouïr pareil vacarme ! Les enfants seront très rapidement récupérés par leurs geôliers et les défenses des draconiens se mettront en branle. Il nous faut donc nous séparer. A moins que votre honneur de solamnique ne vous conseille de faire face à une marée de gobelins, de draconiens et de dragons mêlés... Notre but est donc de récupérer les armes et les enfants en un temps record avant de libérer les autres prisonniers. La question est : Comment le faire ? »
Laissant les autres réfléchir et réagir à sa violente diatribe, il se dirigea d'un pas rapide vers Tanis, jugeant que lui parler surpassait tout en ordre de priorité. En lui souriant de façon rassurante, il glissa au demi-elfe empourpré : «  Reprends-toi. Nous ne pouvons nous passer de toi et de ta perspicacité en des moments pareils. Peu importe celle à qui va tes faveurs, il est nécessaire que tu t´en remettes pour les sauver toutes deux...  »

Laurana

Le bruit de la gifle résonna dans tout Pax Tharkas.

Laurana tremblait littéralement de fureur. « Tu n´avais pas besoin de partir ! Il t´aurait suffit de rester avec moi ! Qu´allait faire mon père, renier sa fille ?  »
Elle se mit à fouiller frénétiquement dans ses vêtements à la recherche de quelque chose tout en le foudroyant du regard. La colère hachait sa voix, «  tu as......osé.... te promettre... à MOI.  » Un petit objet s'échappa de sa poche et tomba en tintant au sol. Elle s'empressa de le ramasser, la force de sa poigne fit blanchir ses phalanges. «  Tu as.... OSÉ.... TE FIANCER...... A MOI !! Et tu as attendu trente ans pour me dire que tu en aimais une autre ? »
« Qu´est-ce que tu espérais ? Nous ménager toutes les deux pour pouvoir choisir au bout du compte celle qui te conviendrait le mieux ?  »
Elle lui jeta au visage l'anneau qu'elle enserrait dans son poing.
« Je te le rends  », elle désigna Kitiara, «  peut-être voudras-tu lui donner, et que je l´obtiendrai à mon tour dans une centaine d´années ?  » Elle se planta devant lui et le regarda droit dans les yeux. «  Tu veux une rupture ? TU VAS L´AVOIR !
Ne t´avise plus jamais de t´approcher de moi, ne m´adresse plus jamais la parole !  »
cracha-t-elle. «  Et par pitié n´essaie même pas de te justifier en te cachant derrière les CONVENANCES ! J´ai tout abandonné pour toi, tu aurais au moins pu avoir le courage de me dire le fond de ta pensée lorsque tu as quitté Qualinost !  » Elle eut un mouvement d'humeur en direction de Kitiara, « A moins que tu aies voulu te ménager une porte de sortie puisque tu ne l´avais pas encore rencontrée ?  »
L'elfe désigna l'anneau au sol. «  Peu importe, je t´ai rendu la dernière chose qui nous reliait. » Le visage de Laurana se crispa, «  je ne veux plus avoir affaire à toi. »

Le dos raide de fureur, le princesse du Qualinesti monta les marches à bonne distance du demi-elfe avant de se joindre au reste du groupe. Gilthanas l'apostropha, lui reprochant d'avoir tant retenu et perturbé le demi-elfe.
Elle lui répondit à voix basse tout en regardant Tanis. «  Ne t´inquiète pas, j´en ai fini avec lui et je ne le perturberai plus. » Elle se tourna vers Gilthanas, « j´en avais assez de me taire ! J´ai trainé mon honneur dans la boue pendant trente ans pour lui, et il s´avère que sa seigneurie n´était pas sûr de savoir s´il voulait de moi ou non !  »
L'index tendu de Laurana s'arrêta à quelques centimètres du visage de son frère. Les mâchoires crispées, elle grinça plus qu'elle ne parla. « Quant à toi ne t´avise pas de me dicter ma conduite..... ou je te jette en plein milieu de l´armée draconienne afin que tu serves de diversion. » Elle poussa sèchement le torse de son frère du doigt et le foudroya à nouveau du regard. « Et ne pense pas que je n´en serais pas capable.... j´ai un autre frère qui se mêle de ce qui ne le regarde pas à Qualinost. »
Laurana lança un regard furieux en direction de Tanis tout en murmurant pour Gilthanas. (En Elfe)


Gilthanas

La petite remarque acide de la princesse elfe mit son frère hors de lui. Elle était peut-être blessée dans son amour-propre, mais ce n'était pas une raison pour agresser les autres sans raisons apparentes. Elle voulait vraiment ses quatre vérités ? Eh bien il allait lui en donner cinq !
«  Si tu te montrais un peu plus adulte, je ne serais pas obligé continuellement de te dicter ta conduite, ma soeur ! L´autonomie, ça se mérite, et notre père l´Orateur n´est pas très enclin à te l´accorder au vu de tes actes impulsifs et de tes sautes d´humeur imprévisibles...  »
"Laurana" écrit:
«  j´ai un autre frère qui se mêle de ce qui ne le regarde pas à Qualinost. »

Gilthanas suffoqua devant tant de mauvaise foi tandis que son teint pâle se mettait progressivement à rosir, lui conférant une teinte... inédite. Serrant les phalanges à se les faire blanchir, il répliqua sur le même ton :
« Peut-être crois-tu que cela m´amuse de jouer les garde-chiourmes - voire les nourrices - avec toi ? Je ne suis pas parti à ta recherche par monts et par vaux par gaieté de coeur et maintenant, je m´entend dire ÇA !  »
Son front se marqua d'un pli soucieux. « Tirer meilleur parti de la situation ? Nous restons, que tu le veuilles ou non ! Les routes ne sont plus sûres jusqu´à Qualinost. Et que tu les apprécies ou non, ces gens sont nos compagnons, et il n´est PAS question de les abandonner. Avec eux, tu seras plus en sécurité que dans n´importe lequel des bastions des terres libres. »

Laurana

Laurana retint sur le bout de la langue la grossièreté qu'elle allait dire et se recomposa un masque de neutralité. (En Elfe)

Son regard acéré se planta dans celui de Gilthanas. « Mais c´est également à toi de m´accorder le respect qui m´est dû. Une petite écervelée est partie de Qualinost, mais c´est un femme que tu as retrouvée. » Elle s'adossa cavalièrement au mur le plus proche.
«  Tu es venu de ton propre gré à ma recherche et je t´en remercie, mais ne pense pas que tu m´as fait une faveur et que je doive t´obéir au doigt et à l’œil comme les servantes du Palais. » Elle désigna le reste du groupe, « par égard aux motivations qui t´ont poussé à nous rejoindre, je me suis sentie obligée de te donner une bonne raison de continuer avec eux. Je t´aurais pensé plus enclin à retourner à toute vitesse à Qualinost sitôt que je me serai séparée de Tanis. »
Une pensée fugace éclaira brièvement le visage de Laurana d'un sourire.« Tu parles de compagnons, de fraternité...  » elle tapota le torse de son frère, «  se pourrait-il qu´il y ai un cœur qui batte là dessous ? Par les dieux il doit être enseveli sous des tonnes de glace. » Un bref rire sans joie franchit ses lèvres.
Le silence s'installa.
Elle attira l'attention de son frère d'un murmure. « Gilthanas ? »
Elle soupira. « Je crois que je suis amère..... il a énormément compté pour moi et c´est à peine si je fais partie de la toile de fond de sa vie. » Le jeune elfe adossa doucement sa tête contre le mur. « Pour ça je ne lui pardonnerai jamais... »
D'une ondulation du corps elle se décolla du mur. « Bien, allons voir ce qui se dit du côté du "conseil de guerre"... » Laurana leva les yeux au ciel devant le regard suspicieux de son frère. « Ça va je saurai me tenir. Il n´y aura plus d´esclandres le sujet est clos, je veux simplement me sortir d´ici en un seul morceau. »

Modifié par un utilisateur lundi 6 janvier 2014 11:38:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#11 Envoyé le : lundi 6 janvier 2014 11:40:12(UTC)
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Kitiara

Si l'on vous racontait un soir, à la veillée, lorsque les flammes sont devenues braises et que la braise est devenue cendre, à peine fumante d'avoir ouï tant d'histoires, que la brune Kitiara avait suivi un jour Tanis dans le seul but de s'intéresser au spectacle d'un kender se déguisant en Aghar, vous n'en croiriez pas vos yeux ni vos oreilles, et avec une raison certaine : la fierté incarnée se contrefichait bien du kender, et c'était avec déjà le léger sourire ironique de celle qui s'apprête à regarder sombrer une rivale potentielle qu'elle était restée à portée non seulement d'oreilles, mais de regard aussi, étonnée que l'effrontée n'ait pas la pudeur de se dissimuler au moins.
Mais ce qui ne devait être qu'une légère indiscrétion de sa part prit une autre tournure, par deux fois surprenante. Ainsi la pétasse blonde courrait effectivement après Tanis. Kitiara en aurait été presque amusée de tant de candeur, si le sérieux de Laurana ne cachait pas quelque chose, si la preuve que de doux serments s'étaient en effet échangés entre ces deux-là ne criait sa vérité à la face du jour sous la forme d'un anneau, tout simple, mais roulant sur le sol jeté par la mauvaise main. La brune aurait même pu ricaner intérieurement là où d'autres auraient trouvé la gamine touchante - malgré son âge bien plus avancé que celui de Kitiara - si la deuxième surprise ne lui avait gâché l'instant.
Tanis, Son Tanis, celui pour lequel elle avait abandonné une brillante carrière dans la voie des armes pour retrouver une bande de moins que rien, Tanis, donc, se fichait pas mal de ce qu'elle pouvait penser, elle, de la situation. Tanis l'envoyait jouer avec les nains, Tanis répondait en elfique à des fins de cachoteries, Tanis enfin se détournait comme un couard afin de fuir ses responsabilités sous couvert de s'occuper d'affaires prétendument plus importantes qu'Elle, Kitiara !

Il allait voir...

La brune, prestement, ramassa l'anneau tombé sur le sol et l'enfila dans sa poche, avant de poursuivre le rouquin barbu dans les escaliers de la forteresse. «  Et alors... Je ne savais pas que l´inceste se pratiquait, chez les elfes ! Serait-ce trop te demander que de savoir ce que signifie cette mascarade ? Ta soeur, hein ! TA SOEUR ???  »
Les escaliers interminables de la forteresse défilaient sous leurs jambes, l'un fuyant, l'autre le poursuivant, moment interminable où chaque marche redoublait la colère de la brune.
«  Non mais tu as décidé de me prendre pour une gourde, après tout ce qu´on a vécu ensemble ? Une gourde, vraiment ? T´ai-je jamais trahie, moi ? Tu as de la chance que les hobgobelins soient d´une répugnance rare et que les hommes-dragon ne soient pas mon truc, car je me demande sinon ce qui me retiendrait de passer à l´autre bord ! Tu le mériterais en tout cas !  » Elle se mit à hurler dans les escaliers : «  Verminaard ! Verminnaard ! J´arrive, je viens, fais de moi une dame de fer qui commande aux dragons ! Fais de moi la reine devant qui les peuples de Krynn se prosterneront !  » Une lueur de folie enflammait à présent les prunelles de Kitiara, ses cheveux en bataille volaient autour de sa tête comme ceux d'une sorcière, elle était littéralement hors d'elle, et comme toujours dans ces cas-là, elle ne savait plus s'arrêter, ne pouvait plus s'arrêter. «  Ah ! Ah ! C´est ce que tu voudrais bien voir, hein ! Tu t´es demandé jusqu´où tu pouvais aller baisouiller avec elle à mon insu ! C´était bien Pax Tharkas ? Tu as pu tripoter dans tous les sens sa poitrine hypertrophiée ? Tu as bien mordillé la pointe de ses oreilles ! Sa vulve était bien assez chaude pour ton dard en folie ? SALAUUUD !. Mais je te rappelle, mon petit homme,  » - la voix de Kitiara malgré elle ne put s'empêcher de se radoucir à cette expression. Elle se reprit bien vite - « je te rappelle qu´on a un monde à sauver. Ensemble ! Alors je ne te ferais pas de scène, c´est pas mon genre. Mais tu choisis. Ce sera avec moi, ou sans moi !  »
Alors que l'instant d'avant encore tout n'était que cavalcades et poursuite dans le grand escalier, le guerrier fier et céleste toujours en avance d'une bonne volée, Kitiara s'arrêta. Net.
Le demi-elfe avait sacrément intérêt à se retourner...

Tanis

La claque de Laurana laissa le demi-elfe pantois, tant et si bien qu'il faillit ne pas entendre le reste de sa diatribe. Sentant son coeur saigner à chaque coup de poignard que la langue acérée de Laurana lui assénait, il ne pipa mot, laissant la fille de l'Orateur des Astres déverser sa colère sur lui. Alors qu'elle s'éloignait, il sentit ses yeux s'embuer, et voulut presque la rattraper, lui dire qu'il avait agit pour son bien à elle, mais Kitiara prit la relève, l'empêchant de répondre aux propos de Laurana.
"Kitiara" écrit:
Le demi-elfe avait sacrément intérêt à se retourner...

Et le demi elfe se retourna. Si la réaction de la jeune femme ne l'étonnait pas, elle ne lui plaisait pas pour autant. Traversant en un éclair les marches le séparant de Kitiara, il saisit au vol le poignet de la guerrière en furie:
«  Je t´interdis de dire quoi que ce soit d´autre sur Laurana. Ce qu´il y a entre elle et moi ne te concerne en rien, et remonte à une date bien antérieure à ta naissance !!! Je ne t´ai pas menti, c´est ma soeur... adoptive, mon amie, et elle aurait pu être bien plus si son père n´avait pas été l´Orateur des Astres... »
Il lâcha le bras de Kitiara et plongea son regard dans celui de la mercenaire.
«  Je n´ai pas connu que toi dans ma longue vie Kit, et contrairement à ce que tu sembles croire, ma vie ne tourne pas, ou plutôt ne tourne plus autour de ta petite personne. Tu as perdu ce privilège lorsque tu m´as laissé ENCORE tomber. Tu ne peux pas aller et venir à ta guise, et espérer que je t´attende docilement. Alors maintenant va, va retrouver Verminaard, que tu sembles si bien connaître ! Va et demande lui de te nommer général ! Tu en as les compétences ! Mais si tu as le moindre sentiment pour moi, ou l´un de tes frères, suis-nous et essayons de faire le bien. Crois-tu que nous ayons du temps à perdre avec des histoires, alors que la vie de centaines d´innocents est en jeu ?
Quand tu auras la réponse à cette question, tu choisiras ton chemin, comme l´a fait chacun d´entre nous ! Et si tes pas te conduisent à nos cotés, alors nous pourrons trouver un moment pour parler de la relation de CONFIANCE qu´il y a entre nous.  »

Il se détourna, et reprit la direction du reste du groupe, le visage fermé.

Kitiara

Soudain, il n'était plus question de Laurana, il n'était plus question que des yeux de Tanis qui se posaient sur elle... L'instant se figea, suspendu, magique... Pour finir en douche froide ! Kitiara s'était laissée emporter comme à chaque fois, elle le regrettait déjà, mais le mal était fait, les paroles étaient lancées, telles la flèche sur sa trajectoire, et plus rien ne pourrait les faire revenir en arrière. Mais n'était-ce pas justement pour éviter de faire du mal à celui qu'elle aimait par-dessus tout qu'elle avait choisi sa voie ? Qu'il était donc cruel, ce destin qui voulait qu'elle fît souffrir ceux qu'elle aimait le plus au monde.
D'une voie assourdie, pleine du tremblement provoqué par le trop plein de colère qui continuait à déferler sur elle malgré tous ses efforts pour se contenir, elle rétorqua, les larmes au bord des yeux :
« Je ne t´ai PAS laissé tomber, je ne te laisserais JAMAIS tomber. Si tu crois cela un seul instant, alors oui, c´est peut-être fini... Tu ne dois pas douter de moi, je m´en moque bien de Verminaard, c´est toi que j´aime !  » Trop tard ! En d'autres temps, son regard aurait croisé celui de Tanis, ses yeux auraient parlé pour elle, il aurait su, il n'aurait pas pu douter. Là, elle ne parlait qu'au dos de l'homme de sa vie, à ce dos qui s'éloignait inexorablement.
Elle dut hausser la voix afin qu'il continue de l'entendre :
«  Si tu m´aimes, si tu m´aimes un tant soit peu, ce n´est pas du temps perdu, bien au contraire. Que vaudrait la vie, notre vie, sans amour ? Oui, nous pouvons courir, défier les dieux, sauver le monde. Mais sans amour, nous ne sommes que coquille vide qui résonne dans le vide, vain sont nos exploits. Te souhaites-tu pour destin de vieillir solitaire, ressassant au coin du feu tes exploits de jadis, sans ta femme brune à tes côtés pour t´écouter, sans une ribambelle de marmots pour t´appeler Grand-père ?
C´est là le destin de Sturm, de finir en héros, ou de finir aigri. Mais toi Tanis, tu mérites mieux. Tu m´as à tes côtés, tu m´as pour veiller sur toi dans la bataille, tu m´as pour pleurer sur tes blessures. Je ...  »

Kitiara prit une profonde inspiration avant de s'élancer à la poursuite du demi-elfe jusqu'à ce qu'elle parvînt derechef à sa hauteur. Décidément, il n'y avait que Tanis pour l'amener ainsi à résipiscence. «  Je regrette les horreurs que j´ai dites. Je suis... désolée. » Pour l'avoir longtemps pratiquée, Tanis savait les efforts qu'il en coûtait à la belle pour sortir ces mots-là.
«  Faisons la paix. Embrasse-moi...  »

Sturm

L'attitude du prince elfique commençait légèrement à agacer le chevalier. Lui, au moins faisait des propositions. Il ne faisait qu'évoquer tout haut ce qu'il pensait mais lui, au moins, il avait en tête leurs différents objectifs et ne poursuivait pas quelque but bien personnel.
Gilthanas allait et venait, écoutait d'une oreille la stratégie, balançait des commentaires désagréables dans le genre "c´est naze ton plan", puis argumentait son point de vue. La suffisance de l'elfe au sang royal était des plus .... énervantes. Plutôt que d'avoir des commentaires constructifs, il n'avait de cesse de rabaisser les gens.
«  Je signale à sa "Seigneurie" que je ne fais à chaque fois qu´exposer mon propre point de vue, je n´ai jamais prétendu avoir le dernier mot sur la marche à suivre, mais moi en tout cas j´essaye de faire avancer les choses ; car, au cas où personne ne l´aurait remarqué, nous n´avons pas non plus des heures pour nous décider. Certes mon plan n´est pas idéal mais il a au moins le mérite de décider tout le monde à donner son point de vue, j´ai moi-même évoqué l´idée de se séparer ce qui nous permettrait de mener conjointement certaines de nos tâches. Et je ne crois pas en ce moment que cela soit le moment de converser de considérations d´ordre personnel. Mais je vous en prie aller vous enquérir de votre soeur. »
Concernant la querelle du triangle amoureux, heureusement que les oreilles du chevalier étaient loin. Les mots de Kitiara auraient certainement à nouveau blessé le coeur du chevalier. Et auraient ranimé quelques moments douloureux de leur passé commun.

Raistlin

Inconscient du dramatisme des échanges qui avaient lieu dans l'escalier, Raistlin continuait à fixer la cour, le dragon, les enfants, les murs. Les cors avaient sonné… Voilà pourquoi il n'y avait personne. Ils devaient faire une parade d'accueil, une revue des troupes, ce genre de chose. Il se frotta les lèvres avec les doigts, son esprit tournait de nouveau à plein régime.
Chariot… enfants, passage pour les mines. Autres femmes dans la tour. Armée en approche.
Tout se chevauchait dans l'esprit du mage, il cherchait à faire coïncider les éléments, à assembler les pièces. A chercher un solution.
Mais à mesure qu'il mettait des plans en place, les incertitudes et les risques se mettaient en rapport. De plus en plus il doutait qu'ils parviendraient à sauver tout le monde. L'armée approchait, il fallait agir vite.
Tanis, habituellement la force de décision du groupe, n'était pas là, certainement occupé à régler ses comptes amoureux.
Se séparer est une très mauvaise idée, pourtant ça semble la meilleure solution. Il faut être vraiment désespéré pour considérer que se séparer est la meilleure solution. Il y certainement une autre chose à faire, mais quoi ?
Jouer un tour au dragon ? Lui faire croire que sa présence est requise ailleurs ? Risqué, un dragon de cet âge ne doit pas être aisé à berner. Et on ne sait presque rien des forces en place, on connaît simplement le nom de Verminaard.

Et pour couronner le tout, Sturm et Gilthanas commençaient à monter au créneau…
« Messieurs, s´il vous plaît.  » Coupa-t-il d'une voix calme. « Ce n´est pas le moment, restons concentrés. Voici ce que je propose.  »
Il se retourna vers les autres, il semblait réfléchir à mesure qu'il parlait, il parlait d'ailleurs très vite, et à voix basse, ce qui n'était pas l'idéal pour bien entendre. Il s'assurait en fait ainsi de ce que tout le monde soit attentif.
« Etape une : Le plus fort d´entre nous va récupérer nos affaire sous la forme d´un draconien ou d´un hobgobelin. Oui, il me reste encore cette option, mais les sortilèges que je suis en mesure de lancer vont en s´amenuisant à grande vitesse.
Etape deux, on récupère nos affaires au plus vite, Pendant que Maritta va apporter de l´eau aux hommes. Au passage, elle préviendra les plus âgés et fiables des enfants qu´ils vont devoir se tenir prêts à décamper avec les plus jeunes. Même s´ils ont moyen de convaincre la dragonne de rentrer pour la sieste où je ne sais quoi, ce serait parfait.
Etape trois : nous allons libérer les autres femmes, pendant que Maritta va amener l´eau au hommes, les prévenant qu´elles sont libres, que les autres le seront bientôt, et que les enfants sont les suivants sur la liste. A un moment donné, il auront un signal : il leur faudra alors se rebeller contre leurs deux ou trois geôliers et fuir vers la prison des femmes, où est le passage qu´a emprunté Tass, si je ne me trompe pas.
Etape quatre : on récupère les enfants avant de filer à la prison des femmes. Si jamais la dragonne n´a pas voulu bouger de la cour, on trouvera bien quelque chose. Diable, s´il le faut j´irais lui parler moi-même ! Dans l´idéal, c´est la sieste, une de nos femmes lui parle pour l´occuper, pendant que les autres récupèrent les enfants discrètement. En parallèle, on envoie le signal aux hommes des mines. Via les Aghars par exemple, ou par magie. Les Aghars pourraient même "prendre la place" des enfants pour ne pas inquiéter la dragonne.
Etape 5, les femmes et les enfants passent en premier dans le tunnel pour s´enfuir. Si on y parvient, on va aider les hommes dans leur fuite, sinon on campe à l´entrée du tunnel pour couvrir la fuite de tout le monde. Dans un tunnel, le nombre ne compte pas. Si on parvient à le faire s´effondrer, c´est tout bénefice pour nous. On s´enfuit, et on avise. »

Il reprit son souffle, un peu fatigué après sa tirade, regarda ses compagnons, et ajouta :
« Est-ce que ça vous va ? Non parce que c´est pas comme si on avait le temps. »
De ses yeux en forme de sablier, il contemplait l'assemblée.

Lunedor

Lunedor aurait voulu pouvoir arrêter le temps... que fichaient donc les autres encore dans l'escalier ?
Se rendant alors compte instantanément des identités du quatuor manquant... elle leva les yeux au ciel et décida de les laisser prendre le train en route... ils n'allaient pas les attendre !
Un moment, admirant Flint en son accoutrement, elle regretta de ne pas avoir fait monter les aghars avec eux... ils auraient facilement pu tromper leur monde et animer la cour pendant que les enfants seraient rapatriés en sécurité...
Par les aïeux ! le moment n'était pas à refaire le monde... mais bien à le sauver ! Oublions ça...
« Ce plan aurait pu être réalisé, si le temps ne nous était pas si chichement compté. L´étape deux est inutile. L´étape trois après la quatre. Occupons nous dans le même temps des petits et du matériel ! Sauvons d´abord les enfants, c´est la priorité, sinon les femmes et les hommes ne suivront pas. Je suis prête à aller directement voir... Matafleur avec Raistlin, notre folie pourra sauver les autres... pendant que Tass et deux ou trois autres récupèrent notre équipement. Les autres avec Dame Maritta récupèrent les enfants et les rapatrient à toute vitesse pour qu´ils puissent s´enfuir par cette tour et le passage secret allant rejoindre les femmes au sous sol... Ensuite, on libérera les hommes ou les femmes de l´autre tour, selon les réactions de l´ancestrale dragonne... et le temps qu´il nous reste....
Décidez vous... prestement ! Qui vient vers les enfants avec Maritta et moi ? Qui va avec Tass ?...  »

La prêtresse, investie de sa froide autorité de princesse Que Shu guidant ses compagnons avant de sauver les siens, ne leur accorderait que quelques secondes, invitant déjà Maritta à sortir avec elle dans la cour...

Raistlin

Raistlin haussa un sourcil en écouta Lunedor, signe qu'il réfléchissait à ses propos. Il fit jouer sa langue sur ses dents, fixant le vide, en pleine réflexion.
« Bien… Nous récupérons nos affaires sur la route – j´ai quelques parchemins qui pourraient nous sauver la vie, ça ne prendra pas longtemps - Puis nous allons voir la dragonne, moi la logique, vous le charme, tentant de la convaincre de… Nous aviserons sur le moment. Pendant ce temps, Maritta va prévenir les hommes de se tenir prêt à agir à tout signal – il leur faudra quelques minutes pour faire passer le mot sans éveiller les soupçons.
Deux possibilités ensuite :
Nous sommes parvenus à convaincre / tromper la dragonne rapidement, auquel cas nous emmenons nous-même les enfants vers le tunnel.
Ou cela a pris du temps et les femmes sont libérées avant, auquel cas nous nous rejoignons tous à cet endroit précis pour organiser la fuite.  »

Il soupira un instant avant de relever la tête.
«  Vous avez certainement noté que je n´ai envisagé à aucun moment l´échec d´une ou autre de ces étapes, et c´est normal : pas d´échec possible. Nous ne devons pas l´envisager. Si quelqu´un a une idée de génie, c´est le moment, sinon il faut se mettre en action. Maintenant.  »
Le mage se redressa, regardant la dragonne. Il allait falloir réfléchir vite, très vite.

Rivebise

Rivebise, tout comme le solamnique commençait à être exaspéré de la querelle et l’elfe au sang royal l'exaspérait tout autant. Ces cris incessants de la part du trio devenaient désagréables. Certes, il pouvait comprendre. Ils pouvaient régler leur compte, lui-même l’avait bien fait dans la prison, mais le moment était très mal choisi à présent. Deux ou trois phrases ça passait, mais là ils étaient partis pour rester coucher sur place.
Qui plus est, le sang du l’homme des plaines fit un tour au même moment que celui de Sturm. Gilthanas ne faisait qu’invectiver ses compagnons sans vraiment apporter de solution. Comme un seigneur traite ses sujets. Venant lui-même d’une famille déshonorée, il détestait l’attitude des seigneurs. Il s’était adouci au contact de Lunedor mais cela restait. De plus, dans la cellule ou le Que Shu avait perdu le Nord, l’elfe n’avait rien eut à dire que de le piquer. Il serra les dents pour se retenir. N'y tenant plus, il ouvrit la bouche mais Raistlin l’interrompit, le calmant sur le moment, faisant dévier sa concentration.
Il avait raison. Ce n’était pas le temps de renchérir sinon leur groupe allait s’entredéchirer. Il se contenta de lancer un regard noir à l’elfe, démontrant ainsi son désaccord avec ses paroles et son appui pour Sturm. Il ne s’en sortirait pas si facilement. Il aurait quelques mots à lui dire. Mais, pour l’instant, l’important, c’était d’écouter les paroles du mage qui semblaient très sensées.
Il écouta attentivement, se proposant même pour accompagner Tass pour aller chercher leurs affaires. Faire passer Tass pour un nain des ravines, poussé par un grand écailleux, s’avèrerait certainement efficace et discret. Par contre, Rivebise n’aimait pas trop l’idée de se déguiser en écailleux. Il se sentirait trop proche de ces monstres. Toutefois, ce qui lui fit changer d’avis fut le fait qu’il était habillé en femme. Être déguisé en draconien c’était toujours mieux que de porter une robe.
Le colosse changea d’avis lorsque Lunedor parla. Elle donnait des ordres, et il écoutait. Elle approuvait le plan et le modifiait pour le rendre meilleur. C’était donc signe qu’ils étaient prêts. Par contre, la prêtresse se proposait d’aller parler au dragon. Il ne la laisserait certainement pas partir là tout seul.

« Je viens avec toi Lunedor, mais il faut bouger, et vite. »

Se disant, il se dirigea vers la porte qui ouvrait sur la dragonne et jeta un regard à l’extérieur pour s’assurer de la sécurité relative des lieux. Il ne semblait y avoir rien de plus à l'extérieur qu'à son premier regard et c'est pourquoi il fit deux pas dans la cour pour avoir un nouveau regard d'ensemble. À quoi cela servait-il de faire des plans et de vouloir discuter avec la dragonne si une centaine d'archers les attendaient sur les toits...

Modifié par un utilisateur lundi 6 janvier 2014 17:01:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#12 Envoyé le : lundi 6 janvier 2014 17:02:44(UTC)
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Laurana

La douce voix de Laurana vint se joindre aux réflexions du groupe.
« Mes excuses à chacun d´entre vous pour avoir retenu Tanis, mais je ne pouvais plus continuer à être prise pour quantité négligeable.  » Elle balaya d'un geste de la main la chose et redressa fièrement la tête. «  Le sujet est clos, Tanis et moi n´avons plus de malentendus en suspens, je suis et resterai dorénavant pleinement maîtresse de mes réactions. »
La jeune elfe jeta un regard en direction de la double porte.
«  Nous devrions envoyer nos combattants avec Tass jusqu´au chariot,  » elle désigna Raistlin et Lunedor, « ... que vous et moi soyons pleinement équipés n´aura que peu d´impact sur notre capacité à combattre ; en revanche si Caramon ou Flint arrivent à récupérer leurs armes personnelles, ou mieux, à s´engoncer dans leur armure ils seront beaucoup plus efficaces. »
« Je viendrais avec vous voir la dragonne, j´ai passé une cinquantaine d´années à vivre au milieu de conseillers et de courtisans retors, peut être cela s’avéra-t-il utile en fin de compte. J´ajouterai qu´à mon humble avis mentir à cette dragonne est une mauvaise idée, contentons de la vérité nue ou très légèrement modifiée car il se peut que les dragons puissent lire dans les pensées, ou simplement déterminer si nous mentons ou non aux battements de notre cœur ou aux odeurs que nous dégageons. »
Elle pencha la tête sur le côté et lissa sa chevelure avant de se placer à côté de Lunedor.
«  Pourriez-vous m´attacher les cheveux s´il vous plait ? Je n´aimerai pas qu´ils me gênent si devions nous mettre à courir. »
Même si j´espère ne pas avoir à distancer un dragon à la course.

Lunedor

Lunedor leva un sourcil circonspect, puis son visage s'éclaira d'un sourire... et elle poussa l'elfe devant elle dans la cour :
«  Excellente idée... ! Dame Maritta, passez devant, nous allons vous suivre et focaliser l´attention de tout spectateur en recoiffant ces magnifiques cheveux... tout en avançant.
Excellente idée... de diversion !  »

La prêtresse n'était pas dupe, mais cela ne l'empêchait pas de prendre à son propre jeu l'héritière du Qualinesti... dont elle masqua habilement de son premier geste les oreilles effilées, faisant fi de toute protestation tandis qu'elle lissait le reste de la soyeuse chevelure avec le précieux peigne de sa grand'Ma, sans ralentir leur progression.
Elles étaient parties ! ... direction "au plus court" pour contourner la faille vers les enfants et leur gigantesque gardienne...

Raistlin

Lui attacher les cheveux ? Elle veut qu´on l´habille et qu´on la lave aussi ?
Il n'avait pas le sens de l'humour de Lunedor, et prit donc la chose en main.
Pour couper court à tout énervement qui pourrait résulter de cette réplique, Raisltin passa la paume de sa main sur le bas de son visage, et agita les doigts d'un air désinvolte. Les cheveux de la princesse s'agitèrent de très légers soubresauts, leurs pointes se réunirent avant de tourner sur elles-même, formant une queue; dans la main du mage apparut une tout petite cordelette ; elle s'éleva dans les airs jusqu'à l'arrière de la tête de la jeune femme et noua l'ensemble en une queue de cheval. Qui plus est ils étaient plus brillants, plus doux, et sentaient bon… Comme s'ils avaient été… lavés ?
« Bien, maintenant que ce problème prioritaire est réglé, la suite : Rivebise, je sais que vous souhaitez rester aux cotés du Lunedor, mais je pense que vous serez infiniment plus utile à l´autre partie du groupe, celle qui va sans doute se battre. Nous allons chercher à tout prix à éviter la bataille. Sans offense, mais que vous soyez présent ou non si cette bête cherche à en découdre ne changera pas la donne. Laurana, vous êtes certainement très entraînée pour la diplomatie, aussi n´ai-je pas d´objection. Néanmoins… »
Il se pencha à l'oreille de la jeune femme pour lui murmurer quelque chose...[Message secret pour Laurana]

Il se redressa ensuite, regardant Lunedor de ses si étranges yeux. Il était prêt à mettre le plan en branle.
Parchemins, dragonne, survie.

Rivebise

Rivebise fut lui aussi surpris des paroles de Laurana, encore une fois, mais haussa les épaules. Cela n'avait pas grande importance après tout. De toute façon, Lunedor s'élançait déjà dans la cour et il devait la suivre. Il lui emboita le pas, tout en regardant avec méfiance et stupeur le tour de magie du rouge. C'était une étrange chose la magie, et il lui sembla que l'homme se fatiguait pour rien mais bon. Ce n'était pas ses affaires et il n'y connaissait pas grand chose...
Il fut stoppé par les paroles de Raistlin qui avait certes raison. Si Lunedor n'était pas allée à la rencontre du dragon l'homme aurait suivi les combattants sachant où était sa place. Toutefois, sa vrai place était auprès de Lunedor. Il s'arrêta donc, hésitant, cherchant la réponse dans le regard de sa douce.

Rivebise passa une tête à l'extérieur de l'énorme tour pour observer les remparts qui surplombaient les doubles portes ainsi que le haut des tours. Il ne vit absolument personne. Mais l'angle ne permettait de voir qu'une partie. Et à cette distance si jamais quelqu'un les voyait, emmitouflés dans leurs robes quelle différence ferait-il entre une femme ou un homme? Du moins tant que Flint, Tanis ou Sturm ne se retournaient pas pour exhiber leur barbe ou moustache.

Maritta emboîta le pas à Lunedor et passa devant elle, accompagnée aussi d'Haeldir. L'elfe comptait longer la muraille "au cas où" jusqu'à l'autre tour. Et étant donné que c'était ce chemin que le petit groupe qui souhaitait palabrer avec la dragonne avait choisi... Il en serait !

Laurana

Laurana se pencha légèrement vers le mage et planta son regard émeraude dans le sien.[Message secret pour Raistlin]
Elle se tourna vers son frère et lui adressa un léger sourire. (En Elfe)
Elle lui adressa un court signe de tête. (En Elfe)


Rivebise

Lunedor hocha la tête en signe d’assentiment en direction de Rivebise, approuvant ainsi les dires du mage. L’hésitation de l’homme des Plaines se fit alors plus grande. D’un côté, il savait bien qu’il serait presque inutile en compagnie de Lunedor. Il n’était pas du genre à discourir sur tel ou tel sujet et c’est ce pourquoi ils allaient voir la dragonne. Même si cette dernière attaquait, il ne serait pas plus utile, vu sa dimension. Au moins, il aurait le soulagement d’avoir tenté quelque chose.
Loin de sa compagne, le Que-Shu aurait l’impression de l’avoir abandonné même si c’était la meilleure solution. Loin, il ne pouvait pas savoir si elle se portait bien et ne pouvait pas la protéger en cas de danger. Dans le pire des cas, il se sentirait incapable d’aider qui que ce soit et il reviendrait pour voir spectacle désastreux de la princesse morte. Il secoua la tête à cette idée pour se débarrasser de cette image abominable. Ce n’est pas comme si il la laissait seul entourée d’incompétents. Qui plus était, la Que Shu était aussi capable de se défendre et de survivre aux situations les plus désastreuses.
Après tout, il serait plus utile ailleurs et il détestait se sentir inutile. Il s’approcha donc de sa belle pour lui donner un doux mais rapide baiser avant de repartir en direction opposée. Il ne jeta pas un regard vers l’arrière de peur de regretter son choix. Une fois de retour avec le reste de ses compagnons, il regarda Tass et Sturm et s’exclama :
«  Allons-y.  »
Puis sans même les attendre, il se dirigea vers le chariot, à l’affût.

Gilthanas

Gilthanas eut un sourire amer pour sa soeur :
«  Retourner au Qualinesti ? Impossible. Les routes ne sont plus sûres et l´agitation qui y règne ne nous permettra pas d´y être très efficaces. Non, en restant ici, nous servons notre patrie bien mieux qu´en tentant vainement de la rallier...  »
Il hocha gravement la tête quand Laurana lui signifia que sa colère était retombée. Une chose de moins à se soucier. Avec Lunedor, Haeldir et Raistlin pour compagnons, il pouvait sans erreur prédire qu'elle ne ferait pas d'action insensée...
Pour Sturm, il se contenta de grincer : « Vous avez exposé votre plan et il était manifestement erroné. Je me suis contenté d´en montrer les failles. N´y voyez aucune insulte personnellement dirigée contre vous. »
Il resta insensible au regard assassin de Rivebise. Il se fichait royalement de l'avoir froissé : Il n'allait tout de même se censurer lors d'une prise de décision pour leurs beaux yeux !
Il signifia son accord à Lunedor d'un hochement de tête silencieux. Il ne se sentait décidément pas d'atomes crochus avec les dragons, et qu'elle soit vieille, aveugle, sourde, dotée d'un nom risible et peut-être même muette pendant qu'on y était n'y changerait strictement rien. Il ne doutait aucunement de l'adresse de la princesse Que Shu : à gérer constamment les conflits stériles de la compagnie, elle avait été préparée à tous les incidents possibles et imaginables !
Il regarda les "émissaires" s'en aller en direction de la dragonne, suivis d'Haeldir sous sa forme draconienne. (En Elfe)
lança t-il à Laurana en réponse à sa mise en garde. Il la gratifia d'un dernier tendre regard avant de se tourner vers le deuxième groupe, celui chargé de récupérer armes et équipements dans le chariot. Il emboita donc le pas à Rivebise, alerte et attentif.

Tass

Dès qu'on lui donna l'autorisation d'y aller, le kender s'empressa de rejoindre le chariot. Il fila discrètement le long du mur puis, pour la fin de sa progression à découvert, il espéra que la cape elfe et la poussière le camouflaient bien à la vue d'un garde. Une fois arrivé au niveau de la charrette, il se colla à l'une de ses roues et respira durant deux ou trois secondes avant de se relever pour y glisser un coup d'oeil sous la bâche.
Il comptait sur l'appui de ses camarades s'il lui arrivait une ou deux bricoles. Mais, c'était son domaine et il se sentait à l'aise et n'éprouvait aucune crainte. Au pire des cas, il se ferrait passer pour un nain des ravins... Qui avait-il donc sous la bâche ? Était-ce le précieux matériel de ses amis ?

Tanis

Tanis se figea en entendant la dernière phrase de Kitiara. Se retournant lentement, comme s'il avait mal entendu, il regarda à nouveau son aimée. Le demi-elfe avait l'impression que quelqu'un lui avait arraché le cœur et le cerveau, avant de lui rendre en inversant leur position!
A chaque fois qu'il essayait de réfléchir de manière logique, les myriades d'émotions qu'il ressentait l'empêchaient de se concentrer, et à chaque fois qu'il était tenté de laisser ses émotions le guider, des pensées parasites le poussaient à rester sur la défensive.
Tiraillé entre le désir de se jeter sur Kitiara, le souvenir des paroles de Laurana « C´est une drogue pour toi... », la peur de faire confiance une nouvelle fois avant de replonger dans le désespoir et ses sentiments pour la princesse, longtemps enfouis, qu'il croyait oubliés, et que la jeune elfe avait fait resurgir, avant de les jeter aux quatre vents, Tanis avait l'impression d'être écartelé par des forces contraires qui le dépassaient !
«  Moi aussi je t´aime... mais j´ai peur...  »
Il redescendit les quelques marches le séparant de Kitiara, et la prit dans ses bras sans ajouter un mot, avant de la serrer fort contre son torse musclé. Au bout de quelques secondes, il s'écarta néanmoins :
« Viens, les autres vont nous attendre.  »

............................................ Musique de Maître Jeudi...........................

Le plus discrètement possible, la petite troupe quitta la tour pour l'air frais de l'extérieur. En se rapprochant du chariot, les premiers purent admirer l'armée qui s'approchait. Une longue colonne de soldats draconiens - une centaine à vue de nez - qui ne tarderait pas à atteindre les doubles portes de Pax Tharkas. Le soleil, plein sud en ce milieu d'après-midi, semblait observer la procession depuis le ciel ainsi que les compagnons dans la cour. Une sensation bien étrange...

Dans le chariot attendaient les quelques dernières caisses de victuailles ainsi que l'imposant sac qui transportait les affaires du groupe. Les caisses attendaient des hobgobelins qui n'étaient plus. La toile du grand sac fut rapidement ouverte, et toutes les armes, sacs de voyage et autres se trouvaient bel et bien tels qu'ils les avaient laissés. Maritta, Laurana, Lunedor et Raistlin dépassèrent seulement de quelques pas leurs amis quand un mouvement au coin de l’œil retint l'attention de l'ensemble du groupe. Une ombre...

L'air s'emplit de chaleur, comme lorsque l'on restait assis près du feu. Haeldir s'était figé devant la double porte et regardait le haut des murailles. Une ombre gigantesque le recouvrait ainsi que le chariot et tous ceux qui se trouvaient autour. De part et d'autre de l'ombrage s'étendirent des ailes de chauve-souris et les regards convergèrent au sommet de la muraille et à l'origine de ce qui cachait maintenant le soleil :
«  Verminaard...  » murmura Maritta en tremblant. Le sénéchal-dragon était perché devant sa monture, un dragon rouge au moins aussi imposant que Matafleur. Sa fourrure était battue par le vent alors qu'il observait d'un air amusé la scène se déroulant sous ses yeux.

« Ainsi donc voici la terrible équipe "d'élite" qui a dérobé le bâton bleu, ainsi que les disques...  » - C'était une constatation et non une question - « Pour tromper Onyx, vous vous êtes aussi abaissés à vous déguiser en femmes ? » - Il fut secoué par un petit rire avant de se reprendre - « Et maintenant, voilà que vous tentez de vous échapper sans même venir remercier votre hôte ?  »- Il secoua sa tête de gauche à droite de manière nonchalante - «  Tss tss tss... Mais je puis me montrer magnanime et vous laisser la vie sauve, oui. Si vous me rendez ce qui m´appartient.  » - Le ton était devenu soudainement glacial. Il attrapa le col du dragon et se hissa jusqu'à une selle posée sur le dos de la créature - « Je n´ai qu´une parole, et ma proposition est honnête. Pour vous le prouver, je tiens aujourd'hui une autre promesse. N´est-ce pas Maritta ?  »

Toute tremblante et des larmes lui coulant sur les joues, Maritta murmura de ses lèvres tremblante :
«  Par pitié... Non...  » Le casque hideux porté par Verminaard se tourna lentement vers la dragonne, et plus particulièrement vers les petites têtes qui se cachaient derrière. Le corps maculé d'écailles rouges terni par les années, Pilier-de-feu/(Matafleur) n'avait plus d'yeux, seulement de la chair brûlée et fondue là où se trouvaient normalement les globes oculaires. Néanmoins tous ses sens semblaient fixés sur ce qui allait se passer.

« Ambre...?  » La monture de Verminaard tourna sa tête en direction des enfants et sa gueule hérissée de dents pointues s'entrouvrit en une mimique étrange. De ses yeux luisaient malice et perfidie.
« J´ai promis que si vous tentiez de vous échapper, je tuerai les enfants.  » -Le ton s'imprégna de cruauté - « Et aujourd'hui je tiens ma parole !  » - D'un mouvement des genoux il signala à Ambre qu'il était temps. Le dragon déploya ses ailes et d'un bond se projeta dans les airs. Dans le même mouvement Verminaard brandit une énorme masse hérissée de pointes - « Vos enfants, vos femmes et tous les faibles seront consumés par la puissance de Thakhisis ! Choisissez bien votre camp car ma proposition je ne la fais qu´une fois !!!  » En un mouvement d'ailes le dragon se trouvait déjà au dessus des compagnons, volant en direction des enfants. Ces derniers tremblaient et des cris de désespoir fusaient dans tous les sens. Maritta tomba à genoux en criant : «  Pitié !  » Mais Verminaard l'ignora totalement.

Entre les enfants et Verminaard ne restait que Matafleur. Sa tête bougeait d'un côté à l'autre, tout comme une de ses pattes antérieure balançait entre l'avant et l'arrière, raclant la terre sèche du sol. Tout à coup elle se figea et dit : «  Mes enfants... Vous n´aurez pas mes enfants !!!  » Ses pattes frappèrent le sol en même temps que ses ailes la propulsèrent dans les airs, à la rencontre du Sénéchal-dragon et de sa monture. Les deux dragons rouges se percutèrent frontalement, en un choc extrêmement violent. Verminaard, surpris, bascula de sa selle et fit une chute vertigineuse au terme de laquelle son corps heurta le sol en un bruit sourd. Les deux dragons entrèrent alors dans une danse de griffes, de morsures et de coups dont la violence était à la mesure de leur taille : colossale. Emportés dans ce tourbillon rouge, tant par les écailles que par le sang, les deux énormes corps s'écrasèrent contre la paroi Est tout en continuant le combat. Leur ballet arrachait des pans entiers de roche.

Au sol, Verminaard se releva péniblement de sa chute, le regard empli de haine.

Les enfants commencèrent à courir, emportés par les plus âgés, portant les plus petits. Ils se dirigeaient vers la caverne où se trouvaient leurs pères et frères. Tant bien que mal, ils essayaient de se protéger la tête des pierres qui tombaient du flanc de la montagne.

Derrière le groupe, apparaissant à l'embrasure de la porte, un groupe de quatre combattants draconiens fit son apparition. Ils étaient accompagnés d'un ogre armé d'une massue à deux mains. Les draconiens étaient tous différents. À leur armes et armures griffées, on devinait aisément qu'il s'agissait de vétérans. Ils attendaient, prêts à agir au moindre signe de leur chef. À droite de l'ogre se tenait un draconien armé d'une pique, un Baaz qui se pétrifiait une fois mort. Il était flanqué d'un draconien géant armé d'une épée absolument gigantesque. Il était du même acabit que celui qui les avait attaqués sur le chemin vers Haven, et qui, mort, avait pris les traits du chevalier. Derrière ce trio impressionnant se tenaient deux autres draconiens armés tous deux d'une épée courte. Un des deux léchait son arme avec un regard avide de sang.

La phrase résonnait encore dans les esprits :
Cite:
« [...]ma proposition, je ne la fais qu´une fois...[...] »
Debout, Verminaard observait la réaction des compagnons.

Elistan

Elistan avait suivi le pas si petit groupe lors de la montée des marches. Son corps, qu'il sentait vivant et sain pour la première fois de Haven, lui répondait à la perfection, et cette constatation le remplissait d'une joie sans fin. Ils allaient sauver les femmes, les hommes et les enfants. L'espoir revivait.
De fait, il ne me manque qu´un rasoir, et la vie serait parfaite. C'était peut-être parler un peu vite, mais l'ex-questeur avait toute foi en ses nouveaux compagnons. La compagnie semblait certes avoir son lot de prises de bec, mais il se dégageait d'eux une vraie volonté de sauver tout le monde. Ils ne réfléchissaient pas à leur propres difficultés.
Luttant pour enfiler l'armure de cuir, il avait suivi d'une oreille assez distraite la querelle en cours. Il ne pouvait pas vraiment influencer le cours des événements, et il préférait laisser à ceux qui combattaient le soin de choisir leurs actions.
Lorsqu'ils s'engagèrent dans la cour et que l'ombre lui fit lever la tête, les épaules d'Elistan retombèrent. C´était trop beau pour être vrai.
Tant pis. Ils se battraient pour sortir de cet endroit. Les Dieux étaient avec eux ! Ils devaient sortir d'ici, répandre la bonne nouvelle. Les Dieux avaient de nouveau leurs yeux sur Krynn !

C'est alors que la dragonne aveugle prit la défense des enfants. Même ces créatures faisaient donc preuve parfois de bonté... C'était là une leçon. Il n'y avait pas cru quand le mage avait proposé de parlementer avec elle. La peur de ces lézards géants, ancrée profondément depuis Haven, avait faussé son jugement. Personne, humain ou créature, ne méritait d'être jugé sur les actions d'un autre.
Se tournant vers le sénéchal-dragon qui venait de faire une misérable chute, Elistan lui cria :
«  Les Dieux sont avec nous, Verminaard. La justice ne saurait ployer devant ton joug misérable !  »
Devant la détermination d'Elistan, la résolution de chacun s'affermit et ils se sentaient prêt à affronter le seigneur des dragons.
Se tournant vers les autres ennemis, il prit une décision en une fraction de seconde. Certes, Verminaard est leur seigneur. Mais ils devraient être plus impressionnables que lui.
« Et vous, misérables serviteurs ! Croyez-vous avoir une seule chance ? Certains de vos compagnons l´ont cru, en bas de ces escaliers ! En ce moment, la poussière est le seul témoin de leur passage en ce monde ! Même vos propres alliés, même les dragons que vous croyiez soumis à ce triste sire se rebellent contre lui et se battent entre eux !! Pauvres fous, allez-vous vraiment vous dresser devant les émissaires des Dieux en ce monde ?!  »

Modifié par un utilisateur samedi 9 avril 2016 17:39:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#13 Envoyé le : lundi 6 janvier 2014 18:56:13(UTC)
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Lunedor

Lunedor en étant encore à jouer la coiffeuse quand ses compagnons éventrèrent le sac et récupérèrent leurs armes...mais le manque de subtilité de la manœuvre perdit instantanément toute importance...
L'ombre gigantesque les recouvrit et, tandis qu'elle échangeait son peigne d'écaille contre arc et carquois, leur terrible ennemi tenta... bien sûr !... de les corrompre.
Et d'attaquer les enfants... Non !... Le cri de la prêtresse fut étouffé par le grondement de Matafleur... qui sauva les enfants...pour l'instant !
Le vil sadique jeté à bas de sa monture s'en retrouvait beaucoup trop près ! La princesse Que Shu appella son guerrier :
«  Rivebise ! Aide-moi contre Verminaard, avant qu´il n´approche des petits !  » et, tout en courant, répondit au vil sectateur des Ténèbres :
«  Non ! Miteux parasite, ce sera à jamais : Non !
Ta parole ne vaut rien et tes pouvoirs ne sont qu´illusion !
Ah ! Le voici enfin ce fichtrecul de Ver Minable ?
Oups ? L´a glissé de son dragon, ce lamentable !
Alors comment vas-tu faire pour t´attaquer aux enfants
Pervers lâche, caché sous ton propre déguisement
De guerrier ? Ose bouger ta carcasse, couard tremblant,
Et enfin affronter ton destin et de vrais combattants !  »



Gilthanas

Gilthanas traversa la cour avec un mauvais pressentiment. Il n'avait pas de mots à mettre dessus, seulement une impression de mal-être, aussi changeante que les nuées et qui tourbillonnait comme le vent dans la steppe. Il ne fut pas vraiment surpris de voir le noir seigneur, mais son accoutrement macabre le secoua sérieusement. Il n'y avait pas à dire, le suppôt de Takhisis avait une certaine prestance, voire un charisme certain !
Il empoigna fermement la poignée de sa lame elfique retrouvée : Alurashaen, toujours aussi resplendissante, malgré le peu de lumière solaire... Alors que sa main se refermait, ses compagnons purent voir ses contours devenir flous et ses traits devenir assez informes. Ombre de lui-même il était maintenant. Mais, exposés comme ils étaient au milieu de la cour, cela n'arrangea en rien la situation du jeune elfe aux cheveux blonds.
Caramon lui fit signe qu'il accompagnait Rivebise et Lunedor ferrailler avec Verminaard pour protéger les enfants du prompt courroux qui ne manquerait pas de le submerger quand les paroles de Lunedor seraient décryptées par son cerveau maléfique et racorni par la perversion.
Comprenant que le guerrier avait besoin de rapidité et non de puissance, il reporta son attention sur Sturm.
Réagissant très vite, il se mit à entonner une mélopée envoutante dans la suave langue elfique, faisant un bref instant oublier à ses compagnons la situation dans laquelle il se trouvaient, tout en faisant entamer à ses mains une chorégraphie aussi complexe que lente. Quand sa voix claire aux douces tonalités s'éteignit enfin, le chevalier solamnique sentit son corps se distordre alors que le mage pliait la réalité à ses souhaits. Sturm grandit, grandit, grandit... pour atteindre la taille conséquente d'un ogre. Et il en imposait au moins autant qu'un de ces grandes monstre. Avec sa large épée aussi grande que le prince elfique, le géant allait tailler en pièces ses adversaires. En tous cas, Gilthanas l’espérait. Il adressa au chevalier un sourire amusé, s'apprêtant à lui lancer quelque pique quand...
Les traits du prince s'affaissèrent soudain, alors que son visage prenait le ton souffreteux aisément reconnaissable : l'imprévisible retour de bâton de la magie profane avait encore frappé. Alors que l'elfe se courbait sous le poids de son armure étincelante et de ses armes nouvellement retrouvées, il chercha l'appui de sa soeur, ou de toute autre personne assez proche, pour éviter de poser genou à terre...


Caramon

Le guerrier saisit immédiatement le danger que représentait le seigneur des draconiens pour les enfants. C'est situation n'était pas acceptable !
Son regard se posa sur Tika, conscient des risques qu'il allait prendre, il n'insista pas mais il avait besoin de la contempler avant de se lancer dans cette action pour le moins téméraire.
« Je fonce sur Verminard, Tika ne t´en approche pas mais arrose-le de tes flèches. Je pense que j´en aurais besoin. »
Tout en tirant son épée longue enfin retrouvée, il prit alors le temps de se décaler vers le nord avant de s'élancer aussi vite que possible pour aller au contact de son adversaire. D'un souffle il ajouta «  Rivebise avec moi !  »
Hurlant sa rage, il courut droit sur lui pour attirer son attention.
«  Lâche ! Combattre des enfants, c´est tout ce que tu sais faire ? Essaie un peu avec un homme pour voir ! »

Tika

Ainsi les dés étaient jetés !
Passée la stupéfaction devant l’apparition détestable et ses menaces à peine voilées ; passée la surprise de voir la vieille dragonne s’envoler pour protéger les enfants - ses enfants -, Tika, la jeune serveuse qui parfois se demandait encore ce qu’elle faisait là et comment pouvait-elle aider des héros comme l’étaient ses compagnons, avait encoché une flèche sitôt le cri Lunedor retenti.
Si elle avait hésité un instant sur la direction à prendre, les ennemis à cibler, le mouvement de l’homme qui occupait ses pensées et auquel appartenait son cœur avait fini par emporter sa décision : éliminer le maître des lieux aurait plus d’impact que de se battre contre les monstruosités qui arrivaient.
Tika avait gardé l’arc long en main après avoir récupéré ses affaires. Elle savait qu’elle ne serait qu’un misérable moucheron face à leur ennemi – tant que personne ne serait au contact avec lui ! Là, elle pouvait devenir un misérable moucheron particulièrement désagréable pour lui !!
Suivant le mouvement engendre par Caramon, elle se déplaça de sorte à garder un œil sur l'ex-chevaucheur de dragon et ajusta sa cible…
Pourvu que ça touche !!


Verminaard....

La présence écrasante du seigneur des dragons et de sa monture frappa le groupe de plein fouet. La peur d'être dévoré, engloutis par les flammes du dragon..... la peur de mourir.

Les compagnons pâlirent quelque peu mais tous résistèrent à l'influence de leur ennemi. ....Pas question de montrer une résolution moindre....

Le groupe se scinda en deux, une partie allant affronter Verminaard qui s'était écrasé au sol lors du contact entre les deux dragons, l'autre allant s'occuper rapidement des nouveaux arrivants pour revenir sur le seigneur des dragons ensuite.

Laurana

Le sort l'avait placée près de Tanis et Kitiara. Fabuleux, je me serais bien passée de leurs présences.
«  Compagnons, Verminaard est vulnérable ! Si nous le tuons ici et maintenant la cohésion des armées draconiennes s´effondrera et nous ferons gagner un temps précieux au terres libres pour se préparer à la guerre !
Il est momentanément faible et isolé, débarrassons-nous de ces quelques draconiens pour submerger ensuite le seigneur des dragons ! Sus au plus faibles d´entre eux, nous pourrons tailler en pièces l´ogre isolé.
Aujourd´hui se joue peut-être le sort des terres libres, montrons-nous à la hauteur !  »



Tass

Les évènements impressionnèrent le kender qui commença à regarder l'affrontement titanesque entre les deux dragons. Se protégeant la tête de son bras gauche, il redirigea son regard vers le sol. Là, il remarqua les ennuis qui commençaient à se préciser.
« Mais pourquoi ? »
Sa voix dérailla, il finit par marmonner que c'était forcément la vie de héros que d'attirer les emmerdes, c'était sûrement ça d'accompagner des gens tels que ces balourds en grosses armures. Pas de discrétion, que des affrontements... Il empoigna sa fine épée effilée. Où sera-t-il plus utile ? Il remarqua le courageux Caramon qui courait - un peu vite ? - vers le terrible Verminaard, il lui fallait un appui et il pourrait peut-être, lui, glisser sa lame dans le flanc de cet humain prétentieux. Sans trop s'en rendre compte, il courait pour contourner l'homme à la lourde cape. Il espérait que son mouvement resterait inaperçu par le maître de cette forteresse, ceci grâce aux mouvements de sa cape qui le fondait dans le décor. Sa discrétion lui permettrait peut-être d'arriver dans le dos de Verminaard sans que celui ne s'en rende compte, surtout que ce dernier se concentrait sur l'approche du guerrier.

Tanis

Les mots de Lunedor et laurana trouvèrent le chemin du coeur de Tanis. Si aujourd'hui ils arrivaient à vaincre Verminaard, les gens de Haven seraient sauvé. Si ils échouaient, L'Abanasinie et Qualinost étaient perdus... c'était aussi simple que cela.
Il prit son arc et tira trois flèches à la suite avec une rapidité déconcertante, visant les point faibles de ces écailles. S´il est foutu comme un lézard, le ventre et le cou seront moins bien protégés!


"Elistan" écrit:
«  Les Dieux sont avec nous, Verminaard. La justice ne saurait ployer devant ton joug misérable ! »

Le souvenir de la confrontation entre Verminaard et Elistan refit surface. Des flammes dansèrent dans les yeux enfouis sous le masque en forme de dragon. Il entendit Lunedor, puis il vit passer une flèche qui passa au ras de son casque sans le percer et finalement Laurana qui achevait de présenter la réponse du groupe à sa proposition.
« Ainsi donc vous avez choisi. Soyez maudits, tous autant que vous êtes. Massacrez les !  »
Verminaard souleva son énorme massue en un geste qui fut perçu par un vigile au rempart. Ce dernier qui attendait un éventuel signal se mit à souffler dans son cor par trois fois.

Le Sénéchal-dragon rabaissa son bras et fixa Lunedor :
« J´arrive ma belle. Cette traînée de Mishakal va perdre sa dernière putain aujourd'hui même !  »

L'ogre et l'énorme draconien attendaient toujours de voir venir un adversaire. Mais celui du milieu, plus petit, s'était préparé à agir au signal de son maître. Ses narines se gonflèrent ainsi que son torse, puis il ouvrit la gueule et un flot de feu s'en échappa !

Derrière lui, un homme-dragon s'avança d'un pas, il semblait hésitant. Le discours d'Elistan l'avait plus perturbé qu'il ne l'aurait cru - et en plus il était le seul ! -. Il invoqua deux petites flammèches qu'il projeta en direction de Gilthanas et Flint.
L'elfe fut touché de plein fouet par le feu qui lui brûla une bonne partie du torse -13pv. Le second rayon s'écrasa sur le sol à quelques pas du nain.

Tanis attrapa son arc, et il fit jouer sa corde à une vitesse incroyable. La première flèche atteignit le foie -34pv et les deux autres se figèrent dans le torse -10 puis -11pv. La créature geignit de douleur, mais tenait toujours debout ! Son air si fier en prit un coup, et ses pupilles fendues lardaient maintenant le demi-elfe avec encore plus de haine...

Gilthanas, encore secoué par le flux magique qui l'avait traversé, ne trouva pas de main secourable et il fut plongé dans un torrent de feu venu d'on ne savait où... Il crut sa dernière heure venue mais se déporta hors du souffle enflammé, encore auréolé de flammèches rebelles qui s'attaquaient à sa seule pilosité : ses longs cheveux étincelants ! Il eut à peine le temps de reprendre ses esprits que déjà il était pris pour cible par un rayon projeté par un draconien, qui lui roussit la poitrine ! Déconcentré dans l'incantation de son sort, il ne parvint pas à en garder le fil et Sturm rétrécit aussi vite qu'il avait grandi...

Rivebise

Rivebise avançait tranquillement dans la cour se sentant ridicule ainsi accoutré espérant seulement que la distance puisse le confondre avec une femme car de près, il ne voyait pas comment on pourrait le prendre pour une femme. Parti d’avance, il devança ses compagnons et tandis que le kender jetait un regard sous la bâche. Le Que Shu la déchirait d’un coup de lame. Il se pencha dans le chariot pour récupérer son arme de maitre ouvragée et lorsqu’il sortit du chariot, il vit la face d’enterrement que faisaient ses compagnons.Intrigué et inquiet, l’homme des plaines releva la tête pour voir Verminaard. Cet être belliqueux se tenait là, prétentieux avec son gros écailleux, derrière lui comme un lâche. Il se mit à parler et la rage explosa dans le corps de l’homme. D’un geste rapide, pendant le discours de Verminaard, Rivebise arracha ses accoutrements de femme d’un air de défi. Il avait accepté de porter ces vêtements pour ses compagnons et tout ce qu’il en récoltait, c’était des insultes de leur pire ennemi.
Puis, ce dernier s’écrasa au sol dû à la révolte du second dragon. Cette réaction surprit Rivebise, lui qui croyait que tous ces écailleux étaient stupides et mauvais. En d’autres circonstances, il aurait ri. Voir ainsi leur pire ennemi tomber au sol et perdre toute dignité relevait de la blague. Mais, ce n’était pas le moment. Ils étaient cernés et en danger. Même par terre, l’être maléfique restait dangereux et ses sbires pouvaient l’être tout autant.
Avec ses compagnons tout autour de lui, la rage et sa volonté de fer, Rivebise sourit aux propos de Verminaard. Si ce dernier pensait vraiment leur faire peur, il se mettait le doigt dans l’œil. Les convictions du groupe étaient bien plus grandes et importantes que de simples paroles prononcées par un homme du mal. Qui plus est, cet être voulait tuer femmes et enfants. Jamais il ne le laisserait faire.
Même si des draconiens apparaissaient derrière eux, la rage du Que-Shu était si grande envers Verminaard que sa haine envers ces écailleux fut momentanément oubliée. Le vrai responsable de tous ces morts inutiles, de tous ces ravages et de toutes ces peines était devant lui et il devait payer. Cet être qui bafouait les dieux et qui contrôlait des écailleux ne méritait pas de vivre. Plus il y pensait, plus la rage montait en lui. Il ne voyait plus que ce monstre. Ses mains se serrèrent sur la poignée de ses lames.
Ainsi, il entendit les paroles éloquentes d’Elistan et regretta d’avoir douté de lui. Puis, les paroles encourageantes de Lunedor résonnèrent dans son esprit. Inconsciemment, il avait déjà fait plusieurs pas en direction de Verminaard. Les paroles de Lunedor suivies de celles de Caramon le poussèrent à bout. Il n’avait plus qu’une chose en tête, tuer cet vermine au détriment de sa vie pour protéger sa douce, les enfants et ses compagnons. Son visage de marbre lançait un défi à Verminaard.
«  Approche si tu n’es pas un lâche. Viens combattre un vrai guerrier et péris sous ma lame, sale vermine !  »
Ce disant, il ne remarqua même pas le feu qui était dirigé vers lui. Il sentit une vive chaleur près de lui et s’en éloigna le plus vite possible pour se diriger vers Verminaard sans se demander que pouvait bien être cette chaleur. De la chance ou des réflexes, impossible à dire. Toutefois, il évita les flammes.
Lunedor avait besoin de lui pour la protéger et son compagnon pour le supporter. Pendant, un instant Rivebise fut déchiré entre le choix de suivre sa compagne et de foncer sur le Ver minable. Toutefois, la meilleur option qu'il entrevoyait pour protéger sa douce c'était de se planter directement devant le monstre. Donc, de le charger et de le tuer le plus vite possible. Le Que-Shu s'écarta donc du chariot et suivit tout d'abord Lunedor pour la protéger. Puis, s'arrêtant un instant, il fonça sur l'homme. Aux côtés de Caramon, il ferait un mur infranchissable entre lui et son amour.

Sturm

Sturm venait de remettre la main sur sa précieuse épée. L'objet était d'une valeur inestimable à ses yeux, car sentimentale. L'attirail militaire de son père était tout ce qui restait de l'héritage Lumelane.
Mais visiblement, l'escapade des compagnons n'étaient pas passé inaperçue, mais avait même été anticipée. L'intervention de Matafleur par contre fut pour le moins inattendue et offrit une étincelle d'espoir à leur petit groupe. Le chevalier Solamnique n'aurait plus jamais de mauvaise pensée à l'évocation d'un nom fantaisiste. Car l'honneur et le courage pouvait résider derrière n'importe quel cœur.
Caramon et Rivebise s'étaient déjà jetés tête baissée vers Verminaard. Mais la menace du petit groupe draconiens-ogre était tout aussi dangereuse. Le chevalier avait toujours promis de protéger ses amis et l'heure était venue pour lui d'agir. Pour une fois, le temps des paroles étaient révolu. C'était le temps des armes. Le chevalier avait raffermi sa prise sur la garde de son épée. Mais visiblement un des draconiens voulait lui roussir les sourcils.
Le mouvement de Gilthanas devant lui lui avait permis de voir en grande partie l'arrivée de flammes et il évita une importante partie de dégâts même s'il sentit la vague de chaleur
Le solamnique s'avança en direction des draconiens mais il ne chargea pas comme un fou furieux. A la place après avoir dépassé ses compères d'aventure. Il se campa en position et adopta une posture défensive et fixa du regard le plus grand des draconiens. Il lui fit signe de sa main portant le bouclier l'air de lui dire.

C´est quand tu veux mon grand.



Raistlin

Raistlin assista à la scène avec surprise, et contentement, comme espéré, Matafleur se révèla être d'une grande aide ! Espérant follement que Verminaard se tue dans la chute, il déchanta en voyant le chevalier se remettre debout. Solide le bougre, je me serais brisé quelques os, moi...
Juegant que ce n'était pas vraiment le moment de se comparer à leur adversaire, il jaugea la situation en un clin d'oeil : il fallait se préparer à agir vite, très vite. Et à empêcher le groupe de suppots de Verminaard d'agir autant que possible.
Et bien Mishakal, on dirait que c´est aujourd´hui que je fais mon dernier choix... Ne me le fais pas regretter.
Le mage rouge ferma les yeux, expira longuement. il se concentrait. Lorsqu'il les rouvrit tout alla très vite.
De plus en plus habile dans la manipulation de la magie, Raistlin était parfaitement parvenu à éviter à son corps de trop se fatiguer, il se mit contre le chariot pour profiter du couvert si jamais il venait à se faire tirer dessus, avant de se retourner vers son frère. Il allait maintenant faire déferler sa magie pour aider Caramon à vaincre Verminarrd !

Modifié par un utilisateur samedi 9 avril 2016 17:52:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#14 Envoyé le : lundi 6 janvier 2014 23:27:23(UTC)
Rhajzad
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Le draconien qui avait déchaîné les foudres sur les fugitifs entendit les mots prononcés par Raistlin et il cria quelques mots dans une langue étrange. Aussitôt ses alliés inspirèrent un grand coup avant de bien fermer leur gueule. L'ogre ne partageait à priori pas cette langue étrange, et il n'eut le temps de rien faire. Il inspira l'air nauséabond qui lui souleva le cœur si bien qu'une étrange bouillie verdâtre s'extirpa depuis son estomac jusqu'au sol devant lui...

Verminaard regarda ses trois adversaires directs avec mépris. Il dédaigna même répondre aux insultes :
« Je vais vous écrabouiller comme on écrase des insectes ! Et vous allez tous trois regretter de vous être mis en travers de mon chemin !  »
Il resta sur place et leva sa massue énorme vers le ciel :
«  Déesse ténébreuse ! Montre ta puissance et que je sois l´instrument de ta justice !  »
Aussitôt qu'il eut fini de parler, Verminaard se mit à grandir jusqu'à doubler de taille. Sa voix même avait pris de la profondeur ainsi que le rire sadique qui sortait de sous son casque le montrait. Le rire gras avait de quoi glacer le sang des plus bouillants combattants. Son visage se pencha pour regarder de haut les deux misérables cloportes qui osaient s'en prendre à lui :
«  Et maintenant la nuit va tomber sur vous... À jamais.  »
Il serra bien fort entre ses doigts son arme, et le cuir autour de ses mains émit un craquement. L'arme semblait soudain nimbée d'une faible lueur rouge, quasi invisible. Mais la puissance du mal en émanait. Il abaissa alors soudainement sa masse sur Caramon en disant : «  Minuit !  » Au moment même où il prononçait cette parole, des milliers d'étincelles dansèrent devant les yeux du guerrier. Verminaard fit voler en taille son arme vers Rivebise : « Minuit ! » Et une fois de plus des milliers d'étincelles dansèrent devant la victime du coup. L'arme termina sa course presque au sol afin de faucher le kender : «  Minuit !  »

Caramon se prit un magistral coup de massue qui l'écrasa à tel point qu'il dut presque mettre genou à terre. Toute son épaule droite était en sang, et son armure tordue -43pv. Le châtiment de la reine des ténèbres frappa le puissant frère Majere, et dans son corps il se sentait touché par le mal qui irradiait de cette masse hérissée de pointes. Il ne fut pas le seul. Rivebise se prit quand à lui la boule de fer dans les côtes gauches. Les pointes percèrent sa chemise de maille à plusieurs endroits, et des os furent brisés par le coup. Du sang ruisselait abondamment des plaies -38pv. Tasslehoff eut plus de chance, il évita l'attaque aisément, mais n'en vit pas moins l'effet sur ses deux compagnons. Lui ne survivrait probablement pas à un coup pareil !


L'ogre sortit du nuage, mais se tenait péniblement sur sa massue tout occupé qu'il était à remettre son ou ses derniers repas.
Les draconiens quand à eux sortirent péniblement du nuage rempli de gaz à la couleur verte. Ils balançaient leurs mains devant leur bouche et nez afin de dissiper la vapeur qui les harcelait. Leurs yeux emplis de haine dardèrent le groupe des fugitifs qu'ils allaient passer à la broche et dont la chair coriace allait se déchirer sous leurs dents aiguisées !

Haeldir vit dans quelle situation était le groupe, et il doutait de leurs capacité à s'en sortir au vu de la violence des coups. Aussi se décida-t-il à rejoindre la seconde tour afin de réaliser sa mission. Elle était primordiale, et Gilthanas comme Laurana avaient choisi d'être là alors qu'ils auraient pu fuir. Il se détourna -non sans regret- pour courir vers la double porte de la forteresse qui était maintenant ouverte, et il bifurqua à gauche, sans doute vers la porte qui donnait sur la seconde tour sous les remparts.

Bonne idée qu'il eut là ! La colonne qui marchait en direction de Pax Tharkas fut prise soudain d'affolement au son du cor. Et la cadence des troupes s'en vit accélérée !

Comble du désespoir, au sommet d'une des montagnes bordant la cour derrière la forteresse, apparut une autre créature ailée. Elle observait ce qui était en train de se passer en contrebas...

Flint

Silex considéra un instant la crevasse : les tréfonds obscurs étaient de nature à plaire au nain, et il faillit un instant céder à la tentation d'aller combattre en milieu sécurisé. A la réflexion, il se dit que les mines où étaient les hommes seraient un bien meilleur endroit pour organiser une position défensive, et qu'en attendant, il fallait protéger le groupe des guerriers qui tenaient en respect les monstres prêt à défoncer les magiciens du groupe. Brandissant bravement sa hache, il prit une posture bravache la barbe en avant et s'exclama, braillard : «  Vous baiser les pieds, Verminaard ? Plutôt baiser ceux d´un nain des ravines !  »
Cependant, il chercha dans les environs un endroit plus propice pour assurer leur défense : inévitablement, les dragons rouges auraient fini un jour leur ballet mortel, et il valait mieux ne plus être à découvert lorsque le vainqueur reviendrait à la charge.
En attendant, il se plaça ostensiblement devant Gilthanas en couverture : on ne pouvait pas dire qu'il appréciait particulièrement l'elfe, mais c'était là la meilleure position tactique pour assurer la défense de tous. Il lança au groupe derrière lui : « Il faut se replier, que ceux qui peuvent se battre à distance utilisent leurs flèches pour les ralentir.  »

Kitiara

Voyant le drame qui se préparait du côté de Verminaard, Kitiara ne peut s'empêcher de hurler :
« Non, Caramon. Tu n´est pas de taille à lutter contre lui...  » Elle faillit ajouter : aucun de nous, d´ailleurs. Mais l'urgence n'était pas là : déjà un nouvel ennemi se profilait à l'horizon. Il fallait minimiser le bain de sang, mais comment faire ?
Elle s'avança d'un pas et dit au premier qu'elle vit en désignant Tanis :
«  Toi, si tu touches un seul cheveu de cet homme, je ne réponds plus de rien !  »

Flint et Kitiara se placèrent de part et d'autre du chevalier, prêts à recevoir ceux qui oseraient les attaquer. Kitiara fixa le gros draconien, et ses paroles firent frémir la grande créature qui s'en retrouva hésitante.

Au loin, la créature sur la montagne prit son envol et directement elle plongea droit sur la cour ! Ses écailles bleues scintillaient avec les rayons du soleil : encore un dragon. Il se dirigeait en plein vers le gros de la troupe des héros, et ne tarderait pas à être sur lui...

Maritta était terrorisée, mais la vue des enfants lui fit l'effet d'un coup de fouet. Elle prit ses jambes à son cou et courut aussi vite qu'elle le pouvait vers les enfants, en direction de la mine pour y arriver en même temps qu'eux. Il ne leur faudrait qu'une dizaine de secondes pour y être, et déjà apparurent trois têtes humaines à l'entrée de la caverne. Sans doute étaient-il attirés par le bruit, et un des trois se mit à courir en direction des enfants pour leur porter secours.
De draconiens, nulle trace. On pouvait espérer, à la vue d'une épée tenue par un de ces hommes, que les prisonniers s'étaient rebellés d'une manière ou d'une autre en entendant la voix de Verminaard promettre le feu et le sang.

Lunedor

Lunedor regrettait déjà de ne pas avoir... Ah ! Il n'était pas temps pour cela !
Elle brandit devant les yeux de Tika, la longue flèche empennée de plumes blanches et rouges qu'elle avait en main, lui expliquant :
«  Je vais la mettre dans ton carquois, pointe en l´air... elle portera sort magique de ma déesse, imposant le silence dans un rayon de six mètres alentour : va, mon amie, tu peux agir et tirer, mais avant tout : Cours ! Cours auprès de nos hommes, garde le Ver Minable dans ta bulle de silence... et essaie de me laisser à plus de six mètres de toi, pour ne pas annuler mes pouvoirs : je vais essayer de les aider. Tu porteras le pouvoir de faire taire ce Ver Minable...  »
La prêtresse appela sa déesse et la flèche Que Shu s'éclaira un instant d'une lumière bleutée, avant que dans un silence surnaturel, elle ne la place dans le carquois de la rouquine, à l'envers, tandis qu'elle-même s'éloignait en courant... retrouvant rapidement sa harangue de défi et d'encouragement :
« - Tu t´y connais en putains, gigolo servile !
Toute femme n´est pas comme ta mère ou ta Reine !
Profites des miettes de pouvoir accordées pour ta peine
Comme Khisanth, stupidement détruite par une manoeuvre habile,
Perds, à ton tour, toute descendance en affrontant les dieux de Bien...
VerMinaable, ivre et aveugle, simple pion au bout de son Destin !  »



Tanis

Tanis espérait venir rapidement à bout de l'escouade de draconiens, afin de pouvoir se concentrer rapidement sur Verminaard. Malheureusement, la vision d'un dragon bleu en approche lui ôta tout espoir de quitter la place en vie. Avec un peu de chance, ils pourraient tenir suffisamment longtemps pour que quelques dizaines de prisonniers s'échappent, mais guère plus.

«  Dispersez vous !!! Maintenant !!!! Un dragon s´approche !  »

Espérant que ses compagnons fassent attention, Tanis se planta face au dragon, et attendit que la bête se rapproche pour tirer deux flèches en même temps en direction de sa tête...
Avec un peu de chance il pourrait lui crever un œil avant de finir dévoré.
Criant en direction du monstre, Tanis essaya d'attirer l'attention de la créature sur lui, pour gagner du temps à ses compagnons.
« Viens par là, sale monstre! Tu vas voir ce qu´il va t´arriver ! »

Tika

Tika hésita.
La transformation de Verminaard l'avait impressionnée et, l'espace d'une demi-seconde, la jeune femme se sentit soudainement submergée par une vague de désespoir en voyant ce colossal monstre balayer son Caramon et le fiancé de la Que Shu.
Elle eut l'impression qu'elle ne servirait à rien avec ses piqûres de moustique.
Elle sut qu'elle se ferait encore plus facilement balayer que ces deux hommes si elle approchait.
Elle eut envie de baisser les bras...l'espace d'un demi-seconde !
Fut-ce les paroles rassurantes de Lunedor qui cherchaient à lui rendre espoir ?
Fut-ce la colère qu'elle sentit poindre en elle ? Une colère après elle-même, après cet abattement qui n'avait pas lieu d'être.
Toujours fut-il que son visage juvénile qui, une demi-seconde plutôt, avait affiché l'incompréhension et l'hésitation se durcissait, soudainement empli d'une résolution réaffirmée ! Les artifices de ce monstre ne l'empêcherait pas d'agir, au contraire !
Une flamme de détermination brûlait dans son regard lorsqu'elle tourna la tête vers la prêtresse pour hocher la tête en signe d'assentiment. Aussi inexpérimentée qu'elle était, elle ne laisserait pas ses compagnons sans l'appui qu'ils méritaient car leur cause était juste. Elle était bonne !
Armée de cette volonté farouche de ne pas s'en laisser compter, Tika s'élança pour se rapprocher du monstre agrandi, son poing affermi sur son arc, ses doigts affutés encochant une nouvelle flèche qu'elle espérait plus efficace.
À moins de six mètres de sa cible, elle tira !

Caramon !

Raistlin

Raistlin vit son frère prendre un tel coup de boutoir qu'il doutait qu'il survive à un deuxième ! Verminaard serait un adversaire redoutable, sans compter le dragon qui plongeait, et les sbires qui n'avaient que trop bien résisté à son sortilège ! Rivebise était aussi dans un sale état…
rhaaaa, évidemment, si j´avais pu potasser mon grimoire avant on n´en serait pas là…Bon, improvisation avec ce qui reste.
Le chevalier noir était bien trop dangereux, il allait tuer ses compagnons dans les secondes qui suivaient s'il ne faisait pas quelque chose. Heureusement le mage rouge avait pu récupérer quelques-uns de ses objets dans le chariot, ce qui allait les aider dans leur rude bataille. Notamment sa sacoche à composants… et ses perles de thaumaturge.
Les perles en main, ses composants dans l'autre, il jaugeait quel était la première chose à faire. Le groupe de sbires n'était pas dans une configuration lui permettant de les immobiliser efficacement, mais il pouvait encore réduire leur combativité… Ce n'était pas le moment de flancher, il fallait agir vite.

Une fois de plus, Raistlin fit appel à la magie, il le fit avec une telle violence qu'il se voyait agripper les fils de la réalité à main nue pour la modifier à la volée. Si ces instructeurs le voyaient, quelles remontrances il aurait ! Brutalité et manque de tact auraient été les premiers mots qu'ils auraient utilisés ; mais le mage rouge s'en fichait éperdument, il n'avait pas de mentor, sa vie et celle de ses compagnons étaient en jeu.
«  Arkh Züül !  »
Une explosion de lumière se produisit devant le groupe de sbires, des particules lumineuses et collantes les recouvrirent instantanément, les rendant brillants, mais surtout s'infiltrant partout, jusque sous leurs paupières...

Sans même prendre le temps de constater les dégâts de son premier sortilège, il se retourna vers l'autre coté de la bataille. L'arme de Verminaard était terrible, n'est-ce pas ? Et bien, il restait à espérer qu'il était moins agile que résistant ! «  Arz ziit fhul !  »
Aussitôt, l'arme du chevalier commença à se remplir d'une substance huileuse terriblement glissante, Raistlin espéra qu'il ne parviendrait pas à éviter à son arme d'être entièrement recouverte à temps.


Tika arma son bras, et sa flèche partit en direction de Verminaard dans un silence de mort. La pointe s'enfonça dans l'épaulière du colosse maléfique, mais sans lui faire le moindre mal. À quelques pas de là, Tanis encocha deux traits sur son arc et les propulsa en direction du dragon bleu. Les deux projectiles filèrent droit vers l'immense tête hérissée de crocs. Et toutes deux se plantèrent dans la joue droite du monstre -21pv. Il secoua sa tête de douleur tout en continuant sa route.

Les quatre draconiens se firent totalement recouvrir de paillettes dorées collantes. Leurs écailles brillaient comme un diamant aux milliers de facettes. Des diamants dangereux. Le draconien avec sa pique ouvrait et fermait les yeux, cherchant à semer le flou qui les maculait, sans succès. Le grand draconien et son acolyte aux écailles jaunes réussirent à fermer à temps leurs paupières, mais le dernier qui était déjà bien blessé frappait avec son arme dans le vide. Preuve de sa cécité temporaire.

Le mage a la robe rouge se déplaça pour être à portée de son sort graisseux, et il enchanta la boule hérissée de pointes pour la rendre aussi glissante qu'une balle enduite de savon noir. Mais Verminaard ne s'en inquiétait pas. Dans la fureur du combat, il leva son arme... Et celle ci lui échappa des mains ! En tombant au sol, elle reprit sa forme initiale mais malgré tout dangereuse. On ne pouvait l'entendre, mais il était fort probable que le colosse pestait et maudissait verbalement - et silencieusement - le magicien...

Sturm

Sturm était sur le point de laisser les draconiens l'engager. Mais Kitiara venait de provoquer la grande brute et il pouvait très bien délivrer toute sa puissance sur la brune impétueuse. Malgré toutes les souffrances qu'elle lui avait fait endurer, son cœur chevaleresque ne fit qu'un tour. S'il voulait permettre à Flint et Kitiara d'aider les autres peut-être devait-il de son côté se sacrifier.
Le chevalier s'avança et engagea les trois draconiens qui lui faisaient face. Et jeta un regard à Flint et Kitiara.
« Allez soutenir les autres, je m´occupe de les retenir.  »

Le regard empli d'une colère froide, il fixa la plus grande des créatures.
«  Le jour de ta fin est arrivé !!!  »

Le chevalier s'avança, prenant le risque d'un coup d'épée.
L'arme du draconien vola en direction de la tête du solamnique. Habilement, il évita la lame pour s'insérer au plus proche de ses adversaires, prêt à frapper au cœur même de leur ligne, voir la briser si possible.
Puis ce fut au tour de Sturm de frapper. Son arme avança jusqu'à l'armure du soldat ennemi et la transperça comme si c'était du papier au niveau de l'épaule. La pointe de l'épée ancestrale traversa de part en part la chair, les vêtements de cuir et les morceaux de métal. Un flot de sang s'écoulait devant et derrière le draconien qui hurla de douleur face à la force incroyable du coup -36pv. Cependant le vilain était solide. Et il faudrait encore bien encore un ou deux coup du même acabit pour l'occire.


Gilthanas


Gilthanas mit un moment avant de reprendre ses esprits.
Il chancelait encore un peu après l'attaque dont il avait été victime et c'est d'un pas mal assuré qu'il se dirigea vers le draconien en sang couvert de la poussière scintillante...
Faisant de grands moulinets de sa lame elfique, il parvint à porter un coup au draconien.
Mais pas un coup fatal...
Préférant se retirer plutôt que de subir les contre-attaques de ses compagnons encore aptes, il se replia aux cotés de Flint...

Laurana

« GILTHANAS !  »
La magie avait englobé son frère et il en était ressortit sérieusement blessé. Se retenant de courir auprès de lui pour le soutenir, Laurana entreprit de viser soigneusement le draconien qui était au bord de la mort. Ce n´est pas le meilleur moment pour faire preuve de sensiblerie..... de plus être autant blessé a du sérieusement entamer son égo, inutile d´en rajouter en le soutenant comme un vieillard....
Elle ne put s'empêcher de l'apostropher lorsqu'elle le vit s'engager en direction de la mêlée d'où dépassait le chevalier Solamnique. (En Elfe) « Ne fait pas de folies simplement pour échapper à la colère de notre père ! Tache de rester en vie !  »
Secouant la tête de dépit devant l'entêtement de son frère elle se concentra à nouveau sur sa cible : ce draconien en bien mauvais état... ses mouvements accélérés par magie lui permirent de décocher ses flèches à une vitesse hallucinante.

Rivebise

Les paroles du Ver minable étaient annonciatrices de malheur. Rivebise n’eut pas à attendre longtemps pour voir les effets abominables qu’annonçaient ces paroles. L’espace d’un instant le courage de l’homme fléchit lorsqu’il vit la masse gigantesque s’abattre sur son compagnon. L’homme grinça des dents et voulu venger son compagnon mais, dans son élan, Verminaard, n’était pas prêt d’arrêter. Le coup fut rapide et brutal.
Pendant un instant, le Que-Shu perdit la vue et se sentit partir. Tout était noir et il n’y avait plus moyen de revenir. C’était la fin, la triste fin. La chose qu’il regrettait le plus, c’était qu’il n’avait pas pu dire à sa fiancée à quel point il l’aimait et qu’à présent, il échouerait dans le déshonneur. Il n’avait même pas porté un coup à leur adversaire, laissant ses compagnons à sa merci.
Puis, soudain, la vision lui revint. Un craquement sourd lui parvenait de la gauche. La tête lui tournait. Sa main s’appuya sur une substance dure et froide tandis qu’une rivière rouge coulait par-dessus son membre. Non ce n’était pas une rivière. C’était une main, la sienne. Il remua le pouce et sourit malgré la douleur. Il n’était pas encore mort, ses membres lui répondaient. Il voulut se relever rapidement mais la douleur l’en empêcha. Toutefois, la douleur n’était qu’un état d’esprit et sa volonté était plus forte que cet état. Faisant abstraction des côtés cassées et de la souffrance qu’elle occasionnait, l’homme se releva dans un râle profond et puissant.
Pour ses compagnons, pour Lunedor, il se battrait jusqu’à la mort et tant qu’il resterait de la vie, il resterait de l’espoir. Bien vite, il fut debout arme en main, un air fier traversant son visage malgré son rictus de douleur. Il regarda le Ver minable d'en bas. Ce dernier ne semblait plus si minable que cela après tout. Malgré sa volonté, Rivebise hésita et pensa un instant s’éloigner. À ce moment, il vit un objet briller au sol, la masse de leur ennemi traînait la par terre, presque lamentable au pied du géant. L’espoir de la déesse était avec eux ! Ils pouvaient survivre !
L’homme n’hésita pas plus longtemps. Il déchaina sa fureur sur l’être abominable qui lui faisait face.

Gilthanas s'avança sur le draconien aveuglé et son épée traça un sillon sur tout le torse -7pv, et l'instant d'après il avait à nouveau reculé. Le draconien zébrait son épée dans le vide, cherchant à blesser celui qui venait de l'attaquer... En vain. L'instant d'après, une flèche de Laurana vint achever le travail, perçant le crâne de la créature -11pv. Aussitôt le corps fut pris de spasmes, comme secoué par une force mystique, avant d'éclater en des centaines de morceaux de chair, mais surtout en une incroyable giclée d'acide atteignant Flint, Gilthanas et Sturm, mais aussi les autres draconiens !

Le soldat à la pique se prit une giclée complète comme le planqué -17pv. L'énorme créature put en partie éviter les débris draconiens et l'acide -9pv

Sturm certainement en partie protégé par la ligne draconienne évita une importante quantité du jet d'acide. Malgré tout, ses chairs furent brûlées mais il en faudrait beaucoup plus pour faire fléchir sa détermination.

Elistan

Tout s'enchainait trop vite pour le pauvre questeur. Son bluff sur les créatures n'avait pas marché, et les compagnons s'étaient rués au combat.
Quelle force, quelle puissance... Tout autre que Verminaard en serait déjà réduit à demander grâce. Il n'y avait plus aucun doute. Ces personnes étaient les envoyés des Dieux. À eux seuls, armés de leur courage et de leurs tripes seulement, ils prenaient d'assault une forteresse, chargeaient un homme qui chevauchait les dragons.
Mais le combat restait par trop difficile... Le géant des plaines se prit un coup formidable, tout comme le grand guerrier. La jeune prêtresse avait d'ailleurs rebroussé chemin, constatant que son amant était en fort mauvaise posture.
Se tournant vers celui qui semblait être le chef de la petite troupe, Elistan lui posa simplement la main sur l'épaule : « Tenez bon, mon ami ! Les Dieux de Krynn ne resteront pas insensible à votre courage !  »
Elistan, aussi vite qu'il le pouvait dans son armure de cuir mal-ajustée, rejoignit alors la prêtresse et le mage sur le côté du combat, jugeant qu'il ne ferait que gêner celui-ci en restant à côté de la ligne monstrueuse et pouvant peut-être se rendre utile en combinant ses connaissances avec celle de la jeune femme.

Voyant que c'en était fini du draconien à la langue verte, Laurana décala légèrement son arc pour tirer en direction de l'homme dragon armé d'une pique. Sturm était juste à côté, et elle eut quelques difficultés à percevoir le bon moment quand, enfin, elle lâcha la corde. La pointe de la flèche vola, puis fut déviée par l'épaisse armure du draconien.

À quelques pas de là, Rivebise donna tout ce qu'il avait dans le ventre pour mettre à terre Verminaard. Sa première attaque rebondit sur l'épaisse cuirasse. L'angle d'attaque était on ne peut plus mauvais, mais par réflexes, la lame ne s'arracha pas des mains de l'homme des plaines. Sa seconde frappe fut efficace. Il blessa le sénéchal à la cuisse et à l'avant bras gauche -4 et -5 pv mais sa dernière attaque ne fit que griffer le métal...

Le kender baissa la tête juste à temps et sentit la masse frôler son nouveau couvre-chef. Devant la puissance des coups du terrible Verminaard qui venait de subir une augmentation de taille, Tass' se sentit vraiment petit. Néanmoins son courage était inversement proportionnel et il fit une roulade sur le côté pour passer dans le dos de son adversaire afin de le prendre en tenaille avec ses deux compagnons. Puis, dans des mouvements savamment réfléchis afin de rester toujours dans le dos de sa cible, il frappa par deux fois derrière le genou, là où l'armure n'offrait quasiment pas de protection...

De la tour Est sortirent deux draconiens par la porte. Ils avisèrent de la situation, et firent quelques pas en direction de Verminaard, sans doute pour lui prêter main forte.

Le kender glissa derrière la montagne de muscles, de fer et de méchanceté pour lui enfoncer sa dague dans l'arrière de la cuisse gauche. Il entailla une grosse veine, et du sang jaillit en abondance de la plaie ! -19pv
Tout le corps de Verminaard se tendit, et Tass' devina un cri... Que jamais il n'entendit. Tout comme il n'entendit point le son de la lame qui déchire la chair.

Caramon

Caramon en s'élançant vers Verminard savait qu'il prenait des risques déraisonnables. Le coup de masse lui confirma ses craintes.
Bandant sa volonté, il résista à l'impact du coup porté qui marqua de lui faire tourner la tête. Mais le choc ne fut pas le seul effet néfaste, car la blessure fut également terrible. Il crut un instant que sa clavicule s'était brisée, mais sa robustesse et son armure lui évitèrent le pire.
Pourtant sa détermination fut telle qu'il ne rompit pas. Il devait vaincre cet adversaire. Fuir n'était plus une option, car Rivebise et Tass étaient restés à ses côtés.
Hurlant sa rage, il fit appel à ses ressources profondes, il lâcha son écu et époigna son épée à deux mains pour cogner de toutes ses forces.

Le courageux guerrier tenta le tout pour le tout, et fit jouer son arme tour à tour dans les côtes de Verminaard -16pv, puis entre le bras et l'épaule gauche du sénéchal -17pv pour terminer avec un coup de la pointe de son épée dans le genou droit du colosse -14pv.

Les yeux du seigneur-dragon lançaient des éclairs. Il n'avait plus beaucoup d'options avec cette satanée flèche qui lui imposait le silence et ces trois combattants qui lui bloquaient le passage ! Il leva alors bien haut son médaillon en faisant silencieusement appel aux pouvoirs que sa déesse lui confiait. Une vague d'énergie maléfique déferla sur tous ceux qui se trouvaient autour, atteignant même Tika !

Il semblait tenir à l'aide que la reine des ténèbres pouvait lui apporter avec ce médaillon, et il le leva une seconde fois en serrant de toutes ses forces. Une fois de plus la vague de froid et de mort se répandit autour du sénéchal-dragon, s'en prenant à toutes les fibres du corps de ses victimes...

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Offline Rhajzad  
#15 Envoyé le : mardi 7 janvier 2014 00:49:19(UTC)
Rhajzad
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Sturm vit ses trois ennemis reculer après que le teigneux lanceur de sorts se fut adressé au soldat draconien avec sa pique. Ce dernier frappa, guidé à peu près par le draconien aux écailles couleur bronze. Il fut immédiatement suivi par le géant et son épée à deux mains aussi affûtée qu'un rasoir. Mais leurs attaques, bien que coordonnées avec brio, se perdirent face à l'agilité et l'armure du solamnique qui tenait comme une forteresse entourée d'ennemis !

Une fois toutes les manœuvres effectuées, celui qui semblait être le chef et donner des ordres joua avec ses doigts en prononçant des mots étranges. Puis ce furent quatre projectiles rougeoyants qui fusèrent vers le chevalier et traversèrent son armure ! -9pv !

Des rochers tombaient sans arrêt, signe que les dragons continuaient leur combat mortel, arrachant, griffant, mordant sans aucune pitié. Il n'y aura qu'un vainqueur. Et il était impossible de savoir à cet instant lequel des deux s'en sortirait.

Les enfants continuaient de courir en direction de la mine où les hommes se placèrent de manière à les accueillir. Espérant sans doute les protéger de la furie des combats. Deux humains se détachèrent du groupe pour venir aider -non sans appréhension- les héros qui combattaient des ennemis supérieurs en nombre. Maritta courait toujours dans leur direction et rejoignit presque les enfants.

Caramon avait mis toutes ses ressources vitales dans ce combat, mais son adversaire était trop fort pour lui. La vague d'énergie le frappa de plein fouet.
S'il put encaisser la première onde, il fut balayé par la deuxième.
Avant de s'écrouler inconscient, il jeta un dernier regard vers Tika. Aucune peur n'y était présente juste la déception de ne pas avoir réussi !

Tika

S'il croyait avoir le dessus d'une jeune serveuse de la meilleure auberge du pays avec son médaillon maudit, ce colossal monstre se fourrait certainement le doigt dans l’œil jusqu'au coude. La volonté de Tika s'était affermie au cours des derniers jours et elle se sentait presque invincible avec Caramon à ses côtés, d'autant que grâce à son tir, il se trouvait privé de parole...
La jeune femme résista donc avec une aisance déconcertante à la première vague létale que Verminaard projeta autour de lui, sentant à peine une partie de son énergie vitale la quitter.
Et un petit sourire naissait déjà à la commissure de ses lèvres comme il levait pour la seconde fois le symbole de sa soi-disant déesse...mais il disparut aussitôt car déjà Caramon s'effondrait sous ses yeux...et la demi-seconde de peur qui saisit son cœur en le voyant -lentement- s'écrouler suffit à faire vaciller sa propre volonté : Tika, tout comme son aimé, recevait de plein fouet la seconde vague, ressentant avec une vive douleur les doigts glacés de la mort lui enserrer l'âme et la lui arracher en partie.

« CA-RA-MOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNN... »

Elle hurla sans vraiment s'en rendre compte, mais si ses lèvres remuèrent aucun son ne parvint à ses oreilles.

Tass

Le kender sentit la vague de froid et de mort déferler sur son esprit. Il en fut tout ébranlé. L'énergie négative l'affaiblit considérablement et redressant la tête pour voir la mort en face, elle ne vint pas. Coup sur coup, il avait enduré mille tourments mais le coup de grâce ne vint pas. Encore étonné d'être là, en vie. Le désarroi qui se lisait sur le visage de la pauvre Tika le ramena à la réalité. Caramon, devant lui, venait de tomber. Fallait-il fuir ou tenter le tout pour le tout pour sauver son compagnon. Il ne se sentait plus très bien. La morsure de la limace n'avait pas été tout-à-fait guérie et l'explosion malfaisante l'avait complètement mis hors combat. C'est tout juste s'il arriverait à fuir. Le coeur serré, il ne put tout de suite se résoudre. On avait besoin de lui. Il voyait encore la détresse de la serveuse.
L'ennemi était bien trop puissant.

La puissance qui émanait de Verminaard semblait venue d'ailleurs. L'armure, l'agilité ou l'expérience ne pouvaient rien contre cette vague d'énergie maléfique. Caramon était tombé, Tasslehoff était épuisé et ne supporterait pas un coup supplémentaire -16 et -10pv et Tika fut touché doublement dans son cœur. À la fois quand la vague l'atteignit -16 et -10pv et à la fois quand Caramon s'écroula au sol. Rivebise s'effondra à son tour, visage sur le sol. Étaient ils encore vivants l'un ou l'autre ?

Voyant que Sturm était passé en mode offensif, Flint alla à sa rescousse : en tout état de cause, ses jambes trop courtes ne lui donneraient aucun avantage à la course ; la contre-attaque le temps que les petits se mettent à l'abri était la seule option viable. Dégoulinant d'acide, il fit voler sa hache en direction de l'ogre que Sturm tenait en respect.

Kitiara

Kitiara ne put s'empêcher de hurler : « Nooon ! Tanis, ne l´excite pas, contre un tel monstre nous n´avons aucune chance, c´est gaspiller nos flèches !  » Elle ne put s'empêcher non plus de hurler une seconde fois voyant Caramon à terre : «  NOOON !  » Elle ne voulait pas ça ! Verminaard n'avait pas le droit de faire du mal aux gens qu'elle aimait.
Sans réfléchir plus avant, elle se rua, l'épée en avant sur le maître de cérémonie, ne vit qu'au dernier moment qu'une crevasse l'en séparait, et sautant par-dessus tant bien que mal !

L'énorme draconien vit le petit être robuste et poilu lui foncer dessus. De par sa taille, il en profita pour tenter de lui faire tâter de sa lame. Le fer de l'épée frappa le nain à l'épaule, mais ne l'empêcha pas de continuer -21pv.
Dès qu'il fut passé sous les bras armés du Sivak, Flint enfonça sa hache en plein dans le torse de la créature -18pv. Elle aurait voulu crier, mais la violence de la frappe lui avait coupé le souffle. Flint sentit alors l'haleine de son adversaire. Un mélange d'oignons et de viande en putréfaction sans doute...

Kitiara sauta par dessus le ravin, et elle arriva tout juste de l'autre côté.
Quelques morceaux de terre glissèrent dans le vide là où se tenait son talon. Mais elle était déjà plus loin, prête à s'attaquer à l'adversaire !

Le dragon bleu ralentit sa descente en ouvrant grand ses ailes. Ses écailles luisaient tels des saphirs, et ses griffes se plantèrent dans le sol afin d'assurer son assise. De la poussière s'éleva un peu partout avec le choc et le vent, puis le dragon referma ses ailes de cuir. Dès qu'il fut là, Gilthanas sentit Dracantale se mettre à vibrer, et un bourdonnement résonnait de concert avec les vibrations. Comme si l'arme était excitée !
Dès que le bourdonnement commença, les yeux fendus de la bête se tournèrent vers l'elfe, et ses paupières se fermèrent en partie. Sa gueule s'entrouvrit en laissant apparaître des crocs menaçants. Le bourdonnement gagna tant en intensité que même le dragon rouge que montait Verminaard tourna sa tête en direction de l'elfe ! Mais un coup de griffes de Pilier-de-feu le ramena à l'urgence de son combat.

Sturm

Sturm avança d'un pas pour se remettre au contact du géant et de son acolyte. Il était temps d'en finir avec le plus grand des draconiens. La présence de Flint et du chevalier devait être la plus brève possible pour aller soutenir leurs petits camarades en prise avec le Seigneur des lieux.
Au moment où le sang du nain à ses côtés gicla, il ne put s'empêcher de penser :
Je vous en prie Paladine guidez mon bras, faites que je ne faillise pas. Mes amis comptent sur moi.
Sous l'effet de la magie , ses gestes étaient plus rapides qu'à l'accoutumée et il décida de transpercer le colosse qui lui faisait face.
Les paroles du chevalier furent-elles entendues ? En tout cas, le premier coup fut le bon et terrassa la grande brute. Sturm décida alors de s'en prendre à son comparse lanceur de sorts.

Tanis

Voyant le monstre en approche, Tanis comprit que ses flèches ne faisaient que chatouiller la grosse bête. Au nord, le seigneur des dragons avait mis à terre ses adversaires en quelques secondes, recevant en échange plusieurs blessures profondes. Il ne fallait pas lui laisser le temps d'invoquer l'aide de sa déesse et Kitiara l'avait bien compris. La voyant se jeter à l'assaut, Tanis eut envie de la retenir, mais elle était déjà trop loin, la magie de Raistlin leur conférant une rapidité surnaturelle. Se retournant vers la cible qu'il avait choisie, le demi-elfe recula d'un pas, avant de lâcher une nouvelle salve de flèches sur le dragon bleu. Les paroles d'Elistan lui redonnèrent confiance, et il visa soigneusement la gueule du monstre, ou l'armure écailleuse ne protégeait pas la chair tendre de sa langue et de sa gorge.
«  Gil´, il a peur de l´épée de KithKanan !!! Viens m´aider ! »


De l'autre côté de la cour...


Tika


Tika crut devenir folle en voyant à terre le corps de celui qu’elle aimait et, dans l’instant qui suivit -sans penser à sa propre vie ou aux circonstances qu’impliquaient son geste-, elle lâcha l’arc qu’elle tenait en main pour dégainer ses deux lames courtes et s’élancer vers le responsable de sa folie.
Chargeant, la jeune femme bondit au-dessus du corps de Caramon pour être en tenaille avec le petit kender qui n’en menait plus très large et frappa !

Sturm s'avança et son épée aussi. Elle traversa le cœur du draconien de part en part -42pv, puis il la retira de suite. La créature se ratatina pour prendre une taille humaine, puis les traits de son visage se firent humains et des poils poussèrent au niveau des lèvres supérieurs. Son armure se changea également pour devenir la réplique du chevalier. Mais ce dernier ne regardait pas son propre cadavre -pour le moment- son épée vola dans les côtes du sorcier draconien qui beugla de douleur -32pv. Un sang rouge-orange suintait de la plaie. Sturm ne comptait pas s'arrêter là. Aussi continua-t-il de l'attaquer. Mais l'arme se fit repousser à chaque fois par une sorte de force magique qui entourait et/ou se déplaçait en même temps que le draconien. Il faudra au solamnien toute sa précision pour passer au travers !

Tanis continua de faire pleuvoir des flèches sur le dragon aux écailles bleues. La première s'enfonça dans son ventre -13 pv, la seconde ricocha sur les écailles et seule encore la troisième l'atteint dans une de ses pattes -13pv. Ces piques lui faisaient mal, mais pas encore assez pour l'inquiéter ou le détourner de son regard envers Gilthanas. Néanmoins le demi-elfe perçu un regard en coin des pupilles fendues qui lorgnait dans sa direction comme pour lui dire : Tu ne perds rien pour attendre...

Verminaard imaginait déjà ses ennemis reculer devant sa puissance, et des petites rides apparurent laissant deviner un sourire sous son masque de terreur. C'était sans compter avec Tika. Délestant l'arc, elle fonça tête baissée vers le colosse à qui elle asséna un coup juste en dessous des côtes droites -14pv[/color]. Ses doigts se crispèrent lorsque la lame s'enfonça dans son corps, le poussant même à plier légèrement sur le côté comme pour compenser le coup.



Un draconien supplémentaire sortit de la forteresse pour prêter main forte à ses deux autres compagnons. L'épée au poing, sa langue pendait de sa gueule et ses yeux de reptile dardaient les multiples cibles dans la cours.

Lunedor

Lunedor vit son homme s'effondrer sous les vagues absorbeuses de vie des oiraunkale*... ainsi que l'autre colosse...
« - NOOOON !...  »
Elle saisit Elistan (parvenu à son côté) par la main et l'amena à porter celle-ci au médaillon autour de son cou, l'entraînant en brandissant le symbole de la Foi de Mischakal devant eux :
«  .... Non ! Jamais les ténèbres ne gagneront !
Frêre, appelez avec moi toutes les forces de Vie !
Cette ténébreuse manifestation de l´ennemi : nous l´annulons !
Balayons les asticots de ce Ver et son engeance impie !
Annihilons ses perverses malfaisances avec lui
Qu´ils retournent tous dans l´enfer d´où ils sont sortis !  »


Laurana

Voyant ses compagnons s'égailler en diverses directions Laurana secoua la tête, quelle folie, nous aurions du rester ensemble pour obliger une partie d´entre eux à nous poursuivre au lieu de frapper.
Du coin de l’œil la jeune elfe vit Caramon et Rivebise s'écrouler face à la déferlante de magie noire, elle grimaça par empathie avec Tass qui semblait vivre un enfer. Elle se rapprocha légèrement de Tanis avant de lui adresser la parole sans lui accorder le moindre regard :
« Je sais que j´avais promis de ne plus t´adresser la parole, mais je crois qu´il est temps de faire une exception.  » La tension de la corde fit gémir le bois, et la double courbure en devint quasiment inexistante. « Il faut préparer notre retraite, que Verminaard soit mort ou vif car nous allons nous faire submerger par les renforts affluant par la porte.  » Le trait partit en sifflant en direction du dragon.
Elle lacha son arc et dépassa le demi-elfe pour se placer devant lui. « Dernière chose, » Laurana désigna les compagnons, « ils te suivent, tache de rester en vie pour leur montrer la voie de la raison. Et le dragon est à moi, ne t´avise pas d´interférer.  » Puis elle concentra sur sa cible, tirant son épée et son bouclier elle s'avança au devant du gigantesque reptilien.
Elle hurla de toute ses forces : « Quel ridicule exemplaire de cette race que voilà ! A peine sortit de l’œuf et ça espère pouvoir nous combattre !  » Laurana sourit avec une effronterie calculée à la créature. « Pour ma part je ne suis même pas sûre d´arriver à bien faire la différence entre toi et les draconiens que voici. Il est très clair qu´un sous-être comme toi ne sera pas capable de m´atteindre !  »
Elle désigna d'un geste de la tête l'horizon, « Allez fous-moi le camp ! Et retourne sous la protection de ta pitoyable déesse si tu désires vivre !  »

Portée par sa foi et une intuition toute surnaturelle, Lunedor tira Elistan en avant. Son bras se leva, tenant à la fois son symbole et à la fois la main d'Elistan. Ce dernier ressentit la vague d'énergie qui contrastait fortement avec celle utilisée juste avant par Verminaard. Dans son cœur il vit un dragon de métal sans trop savoir pourquoi. De la lumière fusa entre les mains des deux humains, et quand elle disparut, le vieux questeur tenait dans le creux de ses doigts un médaillon qui arborait une tête de dragon. Détail somme toute intrigant, vu les créatures qui entouraient le petit groupe...

(Message secret pour Elistan)

Modifié par un utilisateur samedi 9 avril 2016 18:18:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#16 Envoyé le : mardi 7 janvier 2014 01:32:25(UTC)
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Caramon ouvrit les yeux +14pv, il était au sol, et dans un état pas terrible. Tika se trouvait juste au dessus de lui, et elle sentit à son tour la vague d'énergie positive qui affluait en elle. Certes moins forte que ce qu'elle avait subi de Verminaard, mais c'était toujours ça de pris ! +14pv

Laurana s'avança après avoir tiré une flèche, retenant l'attention du dragon bleu -8pv. Elle en profita pour sortir son bouclier, et elle s'apprêta aussi à sortir l'épée mais pas tout de suite. La créature tourna son regard vers l'elfette qui osait l'insulter : «  Mon repas semble s´impatienter à ce que je vois. Que dit l´adage déjà ? Oh, oui, la vengeance est un plat qui se mange froid... non ?  » Sur ces rimes, sa gueule se tordit en ce qui ressemblait à un sourire bien cruel au vu des dents acérées...
Le bruit violent d'un intense brassage d'air fit lever les yeux aux ciel à Gilthanas. Il assista, ébahi à l’atterrissage du majestueux dragon aux écailles azur irisées. La créature dégageait une beauté sauvage, la puissance de Mère Nature à l'état pur. Le sol trembla sous son pas...

Gilthanas

Le prince n'avait d'yeux que pour le gigantesque monstre. A sa main, Dracantale s'était mise à vibrer... de contentement ? La lame avait l'air de réclamer que le sang coule. Cette antique épée elfique avait du avoir donné du fil à retordre aux écailleux du passé. Et si les dieux le voulaient bien, il en serait de même maintenant ! Gilthanas prit son élan alors que plusieurs projectiles venaient frapper le monstre. De minuscules dards en comparaison de la taille de ce dernier. De minuscules dards projetés par... Tanis et sa sœur. Et voilà que cette insensée venait de provoquer le serviteur du Noir Seigneur en combat. Un combat dont l'issue était déterminée d'avance. Sa bravache sonnait d'ailleurs assez faux. La cible ne s'y laissa d'ailleurs pas prendre.
« Non Laurana ! Ne commets pas cette folie !  »
Le jeune elfe commence alors sa course effrénée en direction de son adversaire, ses pieds touchant à peine le sol. Il passa rapidement à coté de Sturm et Flint qui taillaient en pièce les draconiens restants sans y faire trop attention et en un éclair, il fut sur la grande créature.
«  Ose t´attaquer à des adversaires à ta juste mesure, laquais de Takhisis !  »
Évitant de peu un coup de dent qui lui aurait couté sa tête, il se glissa sous une patte de son ennemi et profita de l’opportunité pour plonger Dracantale en direction du poitrail de la bête grondante. Ce dernier s'élevait sous la force de la respiration du dragon -qui faisait penser à un soufflet de forge, attisant quelque feu intérieur... La créature ailée se démenait pour atteindre le prince, en vain.
« Trouve ton chemin jusqu´au cœur
de l´écailleux, pour que meure
ce maléfique sur l´heure !  »

La lame perça le flanc du dragon et le sang vermeil jaillit à gros bouillons. La lame elfique émit un chuintement de bonheur alors qu'elle se repaissait de la douleur de sa victime.

Laurana se décala pour être plus proche du dragon. Ce dernier n'hésita pas un instant et sa tête fit un plongeon vers la folle qui osait s'en prendre à lui ! Mais elle avait bien pris garde de ne pas se mettre dans l'axe de l'attaque, et Laurana évita la morsure...

Gilthanas fonça aussi vite qu'il le pouvait afin d'enfoncer la lame dans le corps du dragon. Elle trouva son chemin facilement et blessa la créature. -15pv


Elistan

Les doigts d'Elistan serraient le rond de métal. Il lui fallut une seconde pour réaliser ce qui venait de se passer. Il avait de toute évidence aidé la prêtresse à transporter l'énergie divine !
Et voilà qu'il se retrouvait comme elle avec un médaillon. Avec une tête de dragon.
Un dragon ? Que diable... ?! Plus tard...
L'acte de la prêtresse avait eu des retombées manifestes. Il avait vu certaines écorchures disparaître, le guerrier prendre une grande inspiration. Sans hésiter, il leva le médaillon, dans une imitation bien pâle de Lunedor, qui aurait prêté à rire, si seulement quiconque ici se sentait d'esquisser un sourire.
« Dieux ! Je sais que je n´en suis pas digne, mais daignez baisser vos yeux sur nos Destins, afin de défaire l´obscurité et le Mal en ce monde !  »

Il sentit l'énergie avant de la voir. Elle vint du plus profond de son être, avant de remonter au symbole et de s'étendre en une vague d'énergie, soignant ses compagnons.


Tass

Le kender savait ce qu'il avait à faire quand il vit la masse au sol devant lui. Il était doué en ça. C'était son domaine. Ainsi, ni vu ni connu, il lâcha sa rapière - c'était une super rapière ! - il ramassa la masse dans un mouvement discret et acrobatique afin de déjouer les défenses de Verminaard.
Foutu Kender, il avait frappé une nouvelle fois. Mais pouvait-on lui en vouloir ?
Et fila à l'Ouest en courant, l'objet lourd à la main, s'approchant de Lunedor et surtout se déplaçant vers les tunnels des mines. Il espérait ne pas trop retenir l'attention du sénéchal avec l'arme maléfique dans les bras. Néanmoins, il trottait courageusement afin de s'éloigner du puissant clerc.
Il sentait entre ses mains le pouvoir malfaisant de la masse d'arme, pourvu que celle-ci ne tentera rien loin de son maître.
Devant Lunedor, avec des gestes simples, il essaya de savoir en quoi il serait le plus utile. Devait-il jeter au loin la masse et revenir au combat, ou devait-il partir au loin avec l'arme et aider les mineurs dans leur fuite ? Son regard témoignait une reconnaissance infinie pour les soins salvateurs bien qu'il en fusse toujours aussi étonné.

Raistlin

Relève toi Caramon !
Raisltin serrait les dents. Il ne se retourna pas pour en savoir plus sur la situation : au bruit, le dragon avait atterrit, et les elfes l'occupaient. Sturm faisait du hachis draconique C´est contre Verminaard que tu devrais te battre ! Et Rivebise aurait dû se charger des draconiens…. La mêlée était en cours, et Verminaard était affaibli. Pas encore assez au goût du mage rouge. Il fallait en finir ici et maintenant !
Bon, ce sortilège manque d´élégance et de délicatesse, mais on va faire avec…
Il recula vers le chariot et brandit son bâton de Magius et le pointa vers leur adversaire, ferma les yeux pour se concentrer, il allait devoir chercher au plus profond de son essence pour augmenter au maximum la puissance de son sortilège.
Et on verra après si je tiens debout…
La magie afflua dans ses veines, partant de tout son corps pour se concentrer dans sa main gauche. Cinq petites boules d'énergie brute firent la ronde dans sa main. Il écarta les bras, envoyant la magie dans le bâton, un lien mystique se mit en place entre sa main gauche et son symbole de mage, se concentrant. Les cinq boules d'énergie tournoyèrent autour du bâton en remontant vers son bourdon. Un fois l'extrémité atteinte, il partirent à une vitesse folle pour percuter Verminaard dans un chuintement d'air aigu !
Sîtot après, le mage sentit ses forces le quitter, et il resta un genoux à terre, appuyé contre le chariot , se tenant à son bâton pour ne pas choir.

La graisse rendait la prise malaisée... comme une savonette, la masse glissait entre les mains de Tass'. Le kender s'escrimait donc avec l'arme alignée.
Tasslehoff attrapa l'arme de Verminaard sans que ce dernier ne puisse faire quoi que ce soit. Il se joua de l'immense colosse et se plaça derrière Caramon et Rivebise. L'homme des Plaines était toujours à terre, inconscient, mais son torse se soulevait de temps en temps. Caramon avait repris conscience et tâtait le terrain pour voir si son arme était à portée. Mais il hésitait encore sur la marche à suivre.

Elistan imita la princesse Que Shu en brandissant le symbole sacré qu'il tenait dans sa main. Une nouvelle vague d'énergie balaya l'espace apportant une nouvelle vigueur à tous ceux qui se trouvaient autour.


Raistlin usa toute son énergie pour projeter sa magie en direction du sénéchal, et il réussit à percer sa résistance magique. Les projectiles le frappèrent au torse mais sans laisser de trace, heurtant l'intérieur de ses chairs -20pv. Malgré tout cela, il tenait encore et toujours !

Caramon

Vexé de ne pas avoir tenu le choc, Caramon décida de poursuivre son travail de sape et limiter les actions du colosse.
Il se releva, se décala d'un pas et tenta de faire chuter l'homme.
Il réussit sa première prise, il tenta le balayage.
Si le mouvement fut rapide, il n'était pas très puissant.

Caramon tenta de faire tomber la montagne qui se trouvait devant lui, mais sans succès. Au contraire, c'est Verminaard qui prit le dessus et jeta à terre le guerrier. Son casque hideux se tourna vers la flèche qu'il retira de sous son armure et qu'il lâcha à même le sol, aux pieds de Caramon et de Rivebise. Voyant tous ses adversaires, il se décida à abandonner le combat, et il se dirigea vers ses troupes, près de la porte. Dans le même temps, les draconiens se déplacèrent pour former un mur autour de leur maître.
«  Massacrez moi ces chiens !  »
Motivés par les paroles de leur chef et la présence de dragons, les draconiens jubilaient face au combat qui les attendait !

Le sénéchal en profita pour refermer ses plaies à l'aide de la magie curative que conférait les dieux, les vrais. Il était ainsi donc capable et de distribuer la mort autour de lui, et de soigner les blessures. +35pv

Le draconien lanceur de sort recula d'un pas et une fois de plus donna des ordres à son acolyte qui tenta de percer l'armure du chevalier malgré sa cécité. L'autre en profita pour incanter un nouveau sortilège et de ses doigts fusèrent deux traits brûlants qui s'enfoncèrent sous l'armure de Sturm -12 et -7pv. Heureusement, l'aveuglement du Baaz avec sa pique l'empêcha de frapper au bon endroit, et ses deux attaques se perdirent dans le vide.

Tika


Tika vit leur colossal adversaire fuir devant leurs assauts avant même qu'ils ne puissent faire le moindre geste.

Aussitôt, la jeune femme - le poing agrippé à sa rapière - se fendit vers le mollet à sa portée...
«  Attends !  », railla-t-elle, «  T´as oublié ça !  »


Flint

Flint grimaça : décidément, leurs adversaires étaient des durs à cuire, et malgré les moulinets de Sturm, ils avaient du mal à emporter la décision sur ce front. Le nain espérait très fort que dans son dos leurs amis aient réussi à nettoyer le terrain et à mettre les enfants en sécurité, car il avait fort à faire.
Il s'avança donc d'un pas, et se mit en devoir de cogner sur son adversaire comme un sourd, avec sa fidèle hache. «  Tiens bon, Sturm, on l´aura aussi celui-là !  » En fait, c'aurait plutôt dû être à Strum de l'encourager, car le nain était bien amoché et pissait le sang d'un peu partout.

Kitiara

Ainsi, après avoir massacré ses amis, il comptait s'en aller tranquillement, Verminaard ? Non, Kitiara veillait au grain ! Dotée grâce aux pouvoirs fabuleux de son frère d'une célérité hors du commun, elle contourna les draconiens bien au large, et fonça sur son ennemi, lui lançant son regard des mauvais jours, un regard dans lequel il pouvait lire une détermination farouche qui voulait dire : "Tu ne m´échapperas pas !". La guerrière se rua alors sur lui dans le but de l'immobiliser, ce qui était certainement ce qu'il y avait de mieux à faire.

Verminaard vit arriver Kitiara au corps à corps avec lui. Dans ses yeux on lisait qu'il n'appréciait nullement cette situation. Mais le gaillard était vraiment grand... Aussi repoussa-t-il sans difficulté la farouche guerrière non sans lui lancer des éclairs avec ses yeux et de lui dire : «  Tu oses...  »

Le dragon bleu vit du coin de l'oeil ce qui se passait derrière lui. Il lança un regard et claqua sa langue en une menace envers les deux elfes... qui devraient attendre. D'un coup d'ailes, il se rapprocha du Sénéchal dragon, ouvrant l'espace d'un instant son ventre aux coups de Gilthanas, et il chercha à attraper dans sa gueule la pauvre guerrière ! Elle ne pouvait malheureusement pas y faire grand chose... Aussi se retrouva-t-elle happée entre les dents du monstre qui n'avait plus qu'à fermer sa mâchoire pour couper l'humaine en deux. Alors qu'il pressait de ses dents, sa tête se tourna vers les compagnons de cette dernière comme pour leur dire : N'approchez plus, ou elle est morte !

Flint s'avança et frappa de toutes ses forces le draconien ! Sa hache entailla l'épaule de la créature -13pv, mais toutes les autres frappes furent arrêtées par la magie du gaillard !

Gilthanas, voyant son adversaire se défiler, lui porta un grand coup d'estramaçon avec Dracantale, qui elle aussi n'avait pas l'air d'apprécier la fuite du grand écailleux...

Une fois encore, la lame elfique fendit les écailles comme s'il s'agissait de beurre, trouvant son chemin jusque dans les chairs sanguinolentes du dragon azur. Le serviteur de Verminaard n'allait pas s'en tirer à si bon compte !


Tanis

«  KIT !!!!! Noooooooon !!!!!!  »

Voyant le dragon se saisir de la guerrière, Tanis saisit les dernières flèches de son carquois et les libéra en une salve mortelle !

La situation se corsait de seconde en seconde, Tanis cria :
«  Tuez moi ce dragon ! Vite !!!  »

Lunedor

Lunedor vit l'interrogation dans le regard de Tass vers elle... en toute autre occasion, ses acrobatiques pitreries avec la maléfique arme des ténèbres enduite de graisse auraient prêté à sourire. Mais nul ne risquait d'en ressentir l'envie en ce combat titanesque qui tournait au carnage...
«  Tass, débarrase nous de cet arme maudite... balance-là donc dans la crevasse !  »
Puis, se tournant vers Elistan, encore ébloui de sa récente illumination :
«  Frêre, canalisez encore l´énergie de guérison ici... et méfiez vous de ne pas en faire profiter nos ennemis : notre couard fuit... je dois le faire taire...  »
Lunedor se prépara à invoquer à nouveau le silence divin pour englober zone de l'ennemi... dès qu'il agirait *
...oh ? ....non !....
Tandis que le dragon bleu avalait Kitiara, la prêtresse se retint de se précipiter vers le corps ensanglanté et inerte de son compagnon. Epiant les actions du prêtre noir, elle était prête à le bâillonner... ce qui ne l’empêchait pas de soutenir les siens :
«  Elistan porte la Grâce de Paladine
Qui nous bénit d´énergie divine
Que se relèvent ceux qui sont tombés
Tandis que le couard fuit, désarmé
Ecrasez minables et grands Vers
Renvoyez les en leurs enfers !  »

Modifié par un utilisateur mardi 7 janvier 2014 12:08:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#17 Envoyé le : mardi 7 janvier 2014 12:13:54(UTC)
Rhajzad
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Une fois de plus jeté à terre, Caramon n'avait plus qu'une option, il ramassa ses armes et se releva.

Le prince elfe profita de l'ouverture offerte pour frapper avec Dracantale. La lame traça un sillon dans le ventre du dragon juste avant qu'il ne parte -17pv. Arrivant depuis la caverne, deux hommes supplémentaires sortirent, et les deux qui couraient prêter main forte aux compagnons ralentissaient quelque peu l'allure en voyant le dragon. Cela n'effraya pas Tanis qui tira flèche sur flèche. Mais seule la première atteignit sa cible. -15pv

Le dragon serra les dents de douleur, compressant la pauvre Kitiara sous sa mâchoire ! Le regard furibond, le monstre bleu fixait Tanis en faisant ressortir d'autant plus ses veines le long de la mâchoire, prêt à aller plus loin si le demi elfe recommençait !!!

Les enfants avaient maintenant rejoint leurs pères à l'abri sous la montagne, et Maritta les suivit à l'intérieur.
À une cinquantaine de mètres de Lunedor et ses compagnons. L'ogre continuait de tituber totalement incapable d'entreprendre quoi que ce soit.

Laurana

Dracantale traça une nouvelle ligne sanglante sur le flanc du dragon alors que celui-ci s'envolait en toute hâte en direction de son maître. Mais qu´est-ce que .... ?
Kitiara.... cette folle s'était jetée sur Verminaard qui devait bien faire un mètre de plus qu'elle pour essayer de le renverser. Impulsive, comme d´habitude. Nous aurions pu le laisser et faire prudemment retraite avec les esclaves et les enfants à travers le tunnel pendant qu´il se remettait en état...

Le dragon bleu atterrit avec fracas à côté de son maître, et happa Kitiara dans sa gueule, défiant du regard quiconque d'approcher et ne laissant que peu de doutes sur le destin de la guerrière en cas de désobéissance.
Laurana fit volte-face et courut en direction de son arc. N´approchez pas n´est-ce pas ? Rien n´interdit de s´éloigner.... et c'est avec stupeur qu'elle vit Tanis libérer une volée de flèches sur le dragon, rapidamment suivit par un hurlement de douleur de Kitiara. Arrivée enfin à sa hauteur elle fusilla du regard le demi-elfe. « Ton séjour chez les humains t´a-t-il brouillé les esprits ? Contente-toi de les tenir en joue si tu désire la revoir un jour. » Elle secoua la tête, «  je t´avais prévenu - c´est une drogue - elle obscurcit ton jugement et te rend impulsif au point que tu ne sais même plus quelle est la meilleure chose à faire..... je la déteste cordialement mais je ne veux pas pour autant sa mort, laisse-moi faire.  »
Une fois son arc en main elle se tourna vers le Seigneur des Dragons, qui se préparait certainement à invoquer une fois de plus les pouvoirs de sa déesse pour restaurer ses blessures et celle du dragon..... ça va certainement la tuer si elle reste trop longtemps à côté.

«  VERMINAARD !

Nous avons ta précieuse masse, fait relâcher Kitiara et laisse-nous repartir en compagnie des esclaves et de leurs familles, nous te la restituerons. »
Elle s'avança d'un pas en direction du dragon, « réfléchis-y bien, nous pouvons la détruire, l´emporter de manière à ce que tu ne la revois jamais...  » un sourire ingénu éclaira le visage de l'elfe, « et qui sait ce que dira ta reine quand tu devras lui expliquer que des prisonniers enfermés à Pax Tharkas se sont rebellés et t´ont volé le présent qu´elle t´avait fait, un des symboles de ton autorité sur l'armée draconique ?

Laisse-nous partir, tu récupèreras ta masse et tu pourras arguer que tu as vaillamment contré une tentative de reprendre Pax Tharkas par l´alliance des elfes du Qualinesti et des Hommes... cela sera... beaucoup plus présentable n´est-ce pas ?  »


Elle désigna Kitiara du regard. «  Bien sur tu peux la tuer.... et nous nous jetterons à corps perdu dans un combat qui entrainera notre destruction mutuelle, mes compagnons et moi sommes prêt à faire ce sacrifice. Et toi ? Prises-tu le plaisir de tuer une humaine au delà de celui de conserver ta propre vie ?

Alors qu´en dis-tu ?  »


Sturm

Tandis que les uns négociaient avec le suppôt de Takhisis, Sturm et Flint s'occupaient de la menace Sud. Et il n'y avait pas à dire, le mage draconien était des plus coriaces. Le chevalier délaissa le draconien aveuglé car une fois son indicateur occis, il aurait du mal à agir pour la suite.
Il avait hésité à foncer comme un forcené sur le dragon mais il ne pouvait pas abandonner Flint seul face à la menace. D'autant que l'ogre nauséeux risquait de reprendre ses esprits et les prendre à revers. Puis la perte d'un nouvel allié déciderait peut-être le prêtre maléfique.
Le chevalier fit un pas en avant pour se remettre au contact du mage.
La lame du solamnique chercha une faille dans la défense magique de son adversaire.

Elistan

La décharge de lumineuse énergie avait laissé Elistan pantelant et chancelant. Il se reprit bien vite, les yeux brillants devant ce miracle. Il allait se retourner vers Lunedor pour communiquer sa joie malgré le moment mal choisi quand il vit le reste des événements.
Sans hésiter, voyant que le géant des Plaines était encore prostré au sol, inconscient, il releva le médaillon.
«  Dieux, accordez-moi une fois encore le droit de soigner ces coeurs purs !  »


Le chevalier s'avança, et frappa sur le côté comme pour abattre un arbre... Et il réussit à transpercer son ennemi presque de part en part -23pv ! Sturm retira son épée, et déjà le corps se secoua comme possédé par une force maléfique, et l'instant d'après explosa en des gerbes de feu qui fusaient en tous sens !

Malgré sa cécité le draconien restant évita les gerbes de feu - du moins en partie -9pv - et le souffle ne le projeta pas au sol. Sturm de son côté se prit la rafale de feu en pleine figure -17pv et se retrouva projeté au sol !

Elistan fit appel à ses nouveaux pouvoirs pour soigner tous ceux qui l'entouraient. Caramon se sentit encore mieux +13pv, et les plaies de Rivebise continuèrent de se refermer +13pv mais le fiancé de Lunedor restait inconscient.

Flint


Silex sentait venir quelque chose de pas très Mishakalien lors de l'explosion de l'écailleux.
Fort heureusement, il n'eut qu'à se baisser, sa petite taille faisant le reste, et il ne fut que légèrement roussi - odeur fort désagréable au demeurant.



Tass

Tasslehoff comprenait que la situation, bien que pas encore perdue, était des plus tendues. Le fait que Kit' soit à la merci du dragon bleu n'était pas réjouissant. Apparemment, Laurana tentait le tout pour le tout, mais il ne comprit rien. Il préféra donc suivre les indications de la prêtresse et se dirigea vers elle.
Se protégeant derrière le rideau constitué de Raistlin - toujours aussi nauséeux - Lunedor et Elistan, il tendit la masse vers le trou, attendant que la prêtresse lui en donne l'ordre. Il glissa à ses trois compagnons : « Prenez-là, si l´un de vous le peut... Je serai plus utile en d´autres affaires... »
Il était dégoûté par l'aura maléfique émanant de l'arme divine. Le mal en était presque palpable et c'était avec répugnance qu'il s’acquittait de sa tâche.

La bravache intervention de Laurana n'émut pas outre mesure Verminaard. Ce dernier attrapa le col du dragon et se hissa sur le dos de la créature. Dans le même temps, il reprit sa taille humaine et il répondit à l'elfe : « Ah ! Vous tentez de négocier alors que mon armée arrive ? Gardez-la !  » - Il tapota le cou du dragon bleu, ramenant les regards vers la gueule qui tenait Kitiara - « D´ici quelques instants vous serez submergés par mes troupes qui massacreront hommes, femmes et enfants. Et quand tout sera terminé, j’essuierai mon arme sur ta tignasse ravagée !  » - Il serra ses genoux le long du corps du dragon bleu qui banda ses muscles, prêt à prendre son envol - « Je vais me délecter de votre mort depuis le ciel. Un spectacle qui sera doux aux yeux de ma reine et aux miens.  » - Il indiqua à ses hommes tout le terrain autour de lui - « Tuez-moi en priorité ces bâtards d´elfes ! Et faites leur sentir tout l´amour de notre reine pour ce peuple...  »

Dès que l'ordre fut donné, les draconiens se ruèrent en direction des cibles de leur chef. Un des soldats chargea Gilthanas, tandis que les deux autres foncèrent sur Laurana. Les suppôts de Verminaard semblaient galvanisés par les propos du prêtre de Takhisis. Leurs pupilles fendues étaient injectées de sang, et ils semblaient déjà se délecter du sang elfe qui allait bientôt imprégner leurs épées.

La charge sur le prince elfe fut violente ! L'épée du draconien frappa le prince elfe en plein visage -24pv, laissant une profonde saillie qui traversait depuis sa tempe gauche jusqu'à son menton. Le sang ruisselait dans son cou, et se glissait sous son armure et ses vêtements.

Tika

À nouveau les lèvres de la jeune serveuse s'ouvrirent, mais du fait de la flèche brisée à ses pieds, aucun son ne sortit. Néanmoins, la rage qui se lisait dans son regard était mêlée de peur - plus pour Kitiara que pour elle-même - et des larmes d'impuissance commençaient à vouloir se frayer un chemin jusqu'à ses joues.
La jeune femme se précipita vers son arc qu'elle avait laisser tomber au sol tout en rengainant ses lames. Se redressant, son œil accrocha la silhouette volontaire de Lunedor, cherchant un signe, un geste...quelque chose pour se redonner confiance.
Écrasant la coulée humide qui s'échappait du coin de sa paupière d'un revers de la main, elle se retourna vers la monstrueuse créature et son cavalier...vers Kitiara coincée entre les crocs du monstre ailé.

Gilthanas

Verminaard espérait juste les éloigner pour faire retraite en toute tranquillité. Et avec un casse-croute en prime. L'attaque était le meilleur moyen de sauver l'amante de Tanis, et ce dernier l'avait compris. Malheureusement, ses traits n'avaient pas trouvé leur chemin au travers de l'épaisse carapace du reptile ailé.Le dragon, continuant sa pesante retraite, happa la fougueuse guerrière au passage dans sa gueule garnie de crocs effilés. La créature était facile à suivre à la trace, au vu des traces purpurines qu'elle laissait sur son passage. Emboitant le pas du dragon, Gilthanas se prépara à frapper une nouvelle fois. Mais il fut chargé par un des draconiens, avide de sang et de carnage. Le jeune elfe ne se baissa pas pas à temps et écopa d'une grande balafre. La douleur explosa dans son esprit, le privant de tous ses moyens pendant quelques instants. Il se reprit toutefois et, aveuglé par son sang, riposta.
Dracantale et son cœur battant à l'unisson, le prince respira un grand coup et porta un nouveau coup de la lame elfique.

Gilthanas frappa le soldat avec son épée. La lame brisa l'épaule gauche du draconien en s'enfonçant de plusieurs pouces dans la chair -14pv. Il hurla sa douleur, mais ne chancela pas. Il tenait comme un bon soldat, encouragé par son maître ! Mais le second coup du prince acheva le travail, et le draconien se transforma en pierre. Chose étrange, son épée ne resta pas coincée dans le corps du draconien.

L'ogre terminait de remettre ses tripes, et il s'essuya la gueule d'un revers de main pustuleuse. Enlevant les restes tout en laissant de la peau morte sur ses lèvres proéminentes. Ses petits yeux porcins cherchaient une proie à abattre dans les instants qui allaient suivre...

Le lancier toujours aveugle attendait de sentir un ennemi à portée ou, avec un peu de chance, que sa cécité disparaisse, retardant son action.

Plusieurs humains sortaient maintenant des mines, et les premiers à l'extérieur arrivèrent enfin auprès de Lunedor pour prêter main forte contre les draconiens. D'autres accouraient dans leur direction, malgré la peur qui se lisait dans leurs yeux. Des dragons rouges toujours occupés à se griffer et se frapper, un dragon bleu monté par Verminaard, et surtout toutz une armée qui s'approchait en courant pour passer les portes grandes ouvertes de Pax Tharkas, ils avait toutes les raisons de craindre l'issue de la bataille !

Pilier-de-feu tourna sur elle-même et donna un violent coup avec sa longue queue hérissée de pointes dans le visage d'Ambre, le dragon de Verminaard. Ce dernier attrapa avec ses griffes le cou de sa congénère, et sa queue s'enroula autour de la moitié du gros ventre rougi par le sang, et il projeta - tout en l'accompagnant de tout son poids - la dragonne contre la montagne. Cette dernière trembla avec la force du choc, et le sommet s'en détacha avec pleins d'autres rocs pour s'abattre sur les deux créatures qui, emportés, tombèrent au sol en se faisant recouvrir par des tonnes et des tonnes de pierres.

Flint

Flint regarda autour de lui. Ses compagnons n'étaient pas dans une forme exceptionnelle, et si dans l'immédiat les plus grosses menaces étaient écartées, le temps ne jouait pas en leur faveur.
Le nain dit au chevalier : «  Sturm, il est temps de décrocher. Protégeons la retraite des autres.  »
Il avisa alors que la seule menace qui restait était un draconien en train de s'en prendre à une faible femme. Le courtaud se rua donc à son secours en criant :
[/dit] Espèce de minable, vous en prendre à une femme. Venez vous battre contre un nain, si vous êtes des hommes ! [/dit]

Kitiara

Quant à Kitiara, c'était une autre paire de manches. Elle n'avait strictement aucune chance contre les mâchoires du dragon qui pourrait la mâchouiller tout son saoûl. Ce dernier était bien trop fort pour elle. Non, son seul salut résidait dans la négociation, qui était cependant fort mal engagée... « Seigneur Verminaard, ô noble dragon, ...  » commença-t-elle. Cependant, le reste de son discours fut interrompu soudainement par un drôle de silence.
Ah mais, je vais encore continuer à me faire croquer si je n´arrive pas à intéresser ces deux-là à ma survie !
Elle se contorsionna donc, espérant qu'à tout hasard la zone de silence reste derrière elle.

Le dragon fit ployer les muscles de tout son corps, et ses ailes se déployèrent. Elle battirent l'air autour, soulevant poussières et caillasses, et la créature emporta dans les airs Verminaard et Kitiara. En quelques battements d'ailes il avait atteint déjà une hauteur de plus de cent pas !

Lunedor

Lunedor, ragea de voir le noir s'enfuir, hors de danger après avoir craché son venin. Appréhendant la scène de bataille avec l'esprit aussi clair que ses yeux d'azur, elle indiqua à Elistan :
«  - Frêre, déplacez-vous là (19:4) et appelez aussitôt les dieux de guérison, avant que Laurana ne blesse les petits vers !  »
Tandis qu'elle se précipitait vers la charrette (12:8) avant d'appeler elle même Mishakal, avec une maîtrise incroyable de l'éclair bleu qui évitait soigneusement les écailleux pour ne baigner que ses compagnons dans l'énergie divine...
« Ainsi s´enfuit en couinant le Minable couard
Sur son toutou bleu bien mal en point,
Pour sauver sa peau en abandonnant les siens
Et déguerpit se cacher sous les jupes de la Noire...  »


Sturm


Sturm profita de la légère accalmie dans le combat pour se relever les armes en main et se diriger vers ses compagnons.

Toujours sous l'effet de rapidité il fit en sorte de se rapprocher le plus possible de Lunedor.

Tout en gardant un oeil sur l'ogre qui ne tarderait pas à oublier sa nausée.

Les vagues d'énergie positive de Lunedor atteignirent Flint, Sturm et Gilthanas qui étaient fortement blessés. Leurs blessures semblèrent s'arrêter de saigner, voir cicatrisaient à une vitesse non naturelle mais tellement bienfaisante. +18pv aux trois

Sortant de la forteresse, des hobgobelins s'apprêtaient à se joindre à la mêlée...

Tanis

En voyant le dragon s'envoler, le demi-elfe ne put retenir un cri de désespoir !
«  Kiiiittt, Noooon !!!!!!!!  »
Tanis se répétait, mais la situation était trop complexe pour lui laisser le temps de faire attention à ce qu'il criait. Il tenta de viser le dragon, mais son carquois était vide. Le temps de saisir d'autre flèches dans son sac et de remplir son carquois, le monstre était trop loin pour qu'il puisse l'atteindre à coup sûr. Chassant des larmes de rage, il jeta un coup d'oeil alentour, et regarda le draconien qui portait une pique. Celui-ci payerait pour les autres!!!
Les quatre flèches, guidées par la colère du rôdeur trouvèrent toutes leurs cibles respectives. Tanis ne comptait pas en rester là. Ils n'avaient pas fait tout ce chemin pour mourir comme des rats, encerclés par l'armée ennemie! Il fallait qu'Haeldir et ce vieux fou qui l'accompagnait activent le mécanisme maintenant, ou bien leur combat n'aurait servi à rien.
Tiraillé entre l'envie de canarder le dragon jusqu'à ce qu'il lui rende Kitiara, et l'inquiétude qu'il ressentait pour ses compagnons et les prisoniers, il hésita un instant, avant de crier: «  Sturm, prends cet Ogre, Lunedor, soigne ceux que tu peux, et empêchez les troupes ennemies de s´amasser, on va s´occuper de ce mécanisme !  »
Il pointa du doigt la porte par où Haeldir était parti.
« Gil', Flint et Laurana, on finit ces draconiens et on fonce dans la forteresse ! Vous êtes prêts ?  »

Tanis tira flèche sur flèche, et chacune heurta le draconien dans son corps et fit jaillir son sang -50pv total. Tout autre se serait effondré sous la violence des projectiles, mais quelque chose dans le regard vide de la créature n'abandonnait pas la lutte, et en redemandait.


Laurana

Enfin une action commandée par le bon sens.
Deux créatures sifflantes se portèrent à sa rencontre alors qu'elle envisageait de tenter elle aussi sa chance sur le dragon. L'arc toujours en main, les draconiens la pressèrent de toute part jusqu'au moment où Flint s'écrasa contre l'un d'entre eux, lui donnant le peu de temps dont elle avait besoin.
Laurana fit un pas en arrière avant de libérer une volée mortelle en direction du piquier esseulé. A défaut du dragon, autant se débarrasser de son rejeton déformé.
L'elfe suivit des yeux avec espoir son tir. Et surtout qu´il explose loin de nous.

La première flèche de Laurana se planta dans le cou de la créature -10pv qui immédiatement se figea en une statue de pierre dont le regard était tout autant perdu que de son vivant. La seconde flèche se perdit contre les murailles de Pax Tharkas...

Tass

Jetant des regards dans tous les sens afin d'analyser la situation, Tass' n'aimait pas la tournure du combat. Comprenant le désarroi de ses compagnons, il n'en perdit pas moins la raison. Il lui fallait agir vite et bien pendant que le prêtre noir s'était éloigné. Dans un tour de passe-passe habile, le kender, dans une discrétion feinte mais efficace, rentra la masse dans un de ses sacs alors qu'il en sortait une louche qu'il avait emprunté à Tika un soir.. Il espérait que le sorcier tout occupé à se soigner et loin d'une centaine de pas ne remarque pas la subtilité de l'échange. Lui-même, malgré ses yeux perçants, ne distinguait pas même les traits de Verminaard. Puis, agitant la louche assez vite pour qu'on en distingue mal la forme, afin tout de même de faire remarquer au maître de la forteresse l'avenir proche du présent de sa déesse, puis sans plus attendre jeta l'ustensile de cuisine dans le gouffre.
«  Et voilà c´que j´en fais d´ton jouet !  »

Caramon


Tout va trop vite !
Faut qu´il revienne pour sauver Kit !
«  Verminard ! Tu n´es qu´un sale pleutre ! Comment ton dieu peut-il soutenir les lâches ? Nul doute que tu va tomber en disgrâce si tu fuis !
Viens donc m´affronter avec ton dragon.  »

Pourtant, le combat n'était pas fini, d'autres adversaires étaient toujours présents et il fallait s'en débarrasser.
Caramon ramassa écu, puis, profitant encore de l'effet de rapidité qui l'animait, il alla intercepter Presse-citron.

Modifié par un utilisateur mardi 7 janvier 2014 13:20:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#18 Envoyé le : mardi 7 janvier 2014 14:42:02(UTC)
Rhajzad
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Verminaard s'était envolé avec le dragon en emportant Kitiara qui se démenait comme une belle diablesse. Le trio passa au dessus des remparts et s'y posa.
À peu près au même moment, les gravats qui avaient ensevelis les deux dragons rouges se mirent à remuer, et une patte énorme déblaya une partie des rocs. Puis ce fut une tête de dragon rouge qui remua la poussière sur son museau. Ses deux yeux étaient bien là, et la créature termina de s'extirper de sa prison de pierrailles. Du sang rouge se mêlait aux gravats et les tenaient collés contre ses écailles sombres. Les deux immenses ailes de cuir s'ouvrirent pour en finir avec les derniers reliquats de l'effondrement de la montagne. Il était encore assez loin des compagnons et des mineur-esclaves, mais déjà sa gueule s'ouvrit pour dévoiler des crocs emplis encore du sang de sa dernière victime. Mais en regardant dans la direction de son maître, le vieux rouge fit jouer de ses muscles et s'apprêta à décoller pour le rejoindre.

Les draconiens n'en avaient pas fini avec l'elfe, et tous deux s'avancèrent pour frapper Laurana avec toute leur rage !
Mais leurs attaques étaient bien trop imprécises et la princesse elfe évita les coups avec grâce en se baissant, reculant ou se décalant de quelques pouces. Les deux soldats pestaient face à leur incompétence. C'était bien normal, leur maître n'était plus là !

Gilthanas

Gilthanas était tiraillé par le besoin de porter secours à sa sœur - qui, il lui fallait bien l'admettre, n'était pas excessivement mise en difficulté - et la nécessité de dégager le passage et la cour de toute présence ennemie. Il ne mit pas longtemps à prendre sa décision : avec Flint et Tanis, les deux inséparables, comme garde-chiourmes, il ne se faisait pas trop de soucis. Il espérait juste qu'elle serait assez diplomate pour éviter de claquer à nouveau le demi-elfe...
Il se dirigea donc en direction des hobgobelins qui venaient de paraître, se fendant d'un coup d'épée en direction de leurs faces haineuses et stupides. Mais, plongé qu'il était dans ses pensées, il rata largement sa botte, laissant son adversaire indemne et plus combatif que jamais.


Tika

Le monstre s'envolait déjà, surplombant la citadelle, Kitiara toujours dans sa gueule.
Tika n'en revenait pas ; tout avait été si vite.
Elle ouvrit la bouche, mais les mots restèrent cette fois coincés dans sa gorge, en une boule noueuse et douloureuse. C'était trop injuste, Caramon et Raistlin venaiebt de retrouver leur sœur et on la leur enlevait à nouveau... Et elle, petite serveuse, était incapable d'aider ses amis.
Mais déjà la situation évoluait : le dragon rouge sortait des gravats pour rejoindre son maître ; les prisonniers approchaient en nombre ; le régiment de monstres également...
Et certains de ses compagnons étaient toujours en position délicate.
Ravalant ses larmes inutiles, Tika se retourna vers le feu de l'action, son arc en main. Elle se décala pour avoir une meilleure visibilité sur ce qu'il se passait et décida de venir en aide à la princesse elfe ; c'était le mieux qu'elle pût faire.

Kitiara

Kitiara ne s'était pas laissée faire, mais sa frêle constitution n'avait pu l'extraire de la mâchoire puissante du dragon bleu qui l'emmenait en excursion. Elle aurait sans doute profité de la vision aérienne qui s'offrait à elle si la position avait été confortable, et elle se surprit à penser que le voyage en dragon n'avait sans doute pas que des inconvénients... à condition d'être juché sur son dos.
Cependant, elle sortit vite de la zone de silence emportée avec célérité dans l'azur par la créature monstrueuse. Par fierté, elle s'abstenait de crier, mais son regard était planté dans celui de Tanis, avec un air désolé.
Ainsi, une nouvelle fois, elle l'abandonnait...

Gilthanas fonça sur les hobgobelins pour les retarder, et emporté par son élan, la lame elfique lui glissa des mains et s'en alla valser plus loin à même le sol en tournoyant. Et voilà que le prince se trouvait à mains nues face à deux hobgobelins brûlant d'en découdre.

Derrière la crevasse partit une flèche du carquois de Tika, et le trait vola jusque dans les côtes d'un des draconiens occupé à harceler Laurana. -7pv

L'énorme ogre avait repris tous ses esprits et ses doigts vert-bruns de la taille d'une tête humaine serrèrent le manche de sa massue. Cette dernière avait sans doute été taillée dans un tronc de chêne vu son imposante taille. Les yeux de la bête s'emplirent de sang, et les veines des bras se mirent à grossir. La soif du sang emplissait son esprit et il se mit à courir en faisant trembler le sol en direction du chevalier. Quand il arriva à portée, il poussa un cri tout en abattant son arme sur Sturm.

La massue glissa sur le casque du chevalier, secouant ses esprits, pour terminer sur l'épaule gauche qui émit un craquement sinistre. Ou bien ce son émanait-il du bois de la massue? En tout cas pour Sturm la douleur était telle qu'il ne se posait pas la question. C'était bien son épaule... -21pv

Flint

Flint cria à l'attention de Sturm, voyant le gigantesque ogre le charger, mais c'était déjà trop tard, le chevalier encaissait un coup formidable qui l'envoya au seuil de la mort... « Sturm ! Va protéger Tika, moi, je me charge de retenir un peu ceux-ci !  » Il savait bien que le chevalier n'accepterait pas de fuir, mais si c'était pour protéger une faible femme à l'autre bout du champ de bataille, hein ? Il eut alors à l'attention de Sturm ce petit clin d'oeil complice qu'il avait parfois avec le kender, mais nul doute que le chevalier ne se laisserait pas manipuler aussi facilement.
En attendant, et quoi que fût la décision prise, de fuir par les montagnes ou par la forteresse, il fallait dégager le passage, ce qui voulait dire se débarrasser des draconiens. Flint fit donc un pas en avant, et dans une posture certes un peu traîtresse puisqu'il l'entreprenait de dos - ah ce que la fréquentation de Tass ne lui faisait pas faire - il tailla à grands coups de sa fière hache les reptiles qui se tenaient devant lui. Il parvint avec hargne et célérité à éviter que le corps du premier se transformant en pierre n'emprisonnât sa hache, mais pour le second, il fut trop lent.
La bouche bée comme si l'incroyable venait de se produire, il resta là, à regarder sa fidèle compagne ainsi prisonnière. Non, cela ne pouvait être vrai, Non ...
Adressant alors une muette supplique à Mishakal et aux dieux de Krynn enfin retrouvés, il tira de nouveau sur le manche, espérant un miracle.
Le moment était intense, le geste tragique ; la hache vint. Elle était sauvée !

Flint occis proprement les deux draconiens à côté de lui tandis que derrière, le draconien transformé aussi en statue explosait, envoyant des morceaux de pierre dans tous les sens. Il n'y avait heureusement plus personne à portée pour se retrouver blessé par l'éclatement.

Du haut des remparts Verminaard leva son poing vers le ciel en criant à l'attention de ses troupes occupées à courir pour passer les portes et prêter main forte : « Fils de la vengeance ! C´est votre heure ! Massacrez tous les humains, nains et elfes, qu´ils soient petits ou grands. N´ayez aucune pitié, et pour la gloire de celle qui vous a donné la vie... Tuez - tuez -TUEZ !  » Son doigt s'abattit en direction des compagnons et plus loin de la mine. Ses yeux brûlaient de haine, de sang et de mort. Les draconiens qui couraient déjà vers les doubles portes se virent comme fouettés avec joie par les paroles de leur maître. Au premiers il ne faudrait pas plus d'une douzaine de secondes pour se retrouver entre les deux énormes battants.

Derrière, les humains qui venaient se joindre au combat ralentirent en arrivant aux côtés d'Elistan et des autres. Le courage qui les avait animé en prit un sérieux coup en voyant les troupes arriver.
Mais Lunedor continuait de réchauffer les coeurs, aussi dépassèrent-ils Caramon pour se planter à deux pas de l'ogre et prêter main forte à Sturm. Derrière, d'autres encore accouraient, souhaitant se venger de leurs tortionnaires. Au moins une bonne douzaine de combattants supplémentaires.

Raistlin

Raistlin hocha la tête, retrouvant enfin ses esprits. Il avait été trop entreprenant, pensant que ses compagnons parviendraient à achever Verminaar. Mais ils n'y étaient pas parvenu. Ah ! Si seulement ils s'étaient tous concentrés dessus ! Mais non, les forces de l'équipe s'étaient éparpillées
Une occasion en or… quel gâchis !

Il se remit sur ses pieds pour mieux apprécier la situation.
«  Kitiara !  » Le mage ne put retenir son exclamation en voyant sa sœur si loin, à la merci du dragon. Il était trop loin, ne pouvait rien faire à l'heure actuelle. Il serra la mâchoire et tenta de se concentrer, ce n'était pas le moment de se laisse emporter. Il fallait agir.
Il ne pouvait pas aider sa sœur pour le moment, mais s'il le fallait, il la retrouverait, la libérerait, et en profiterait pour annihiler ce prétentieux Verminaar. Le prêtre de Thakisis n'était pas fou : il savait qu'il prendrait trop de risque à revenir dans le combat dans l'immédiat. Il comptait sur ses sbires pour achever le travail.
Retraite stratégique… il faut une retraite stratégique. Ici nous sommes trop exposés aux attaques aériennes, et Verminard peut jauger de la situation, et interviendra pour nous achever sans risque. mais Kitiara...
Maudissant la situation, il se focalisa sur la bataille.
L'ogre était finalement parvenu à se remettre du premier sortilège du mage rouge, il était temps d'en remettre une couche. Ses coups de boutoir étaient trop dangereux, il fallait permettre à Sturm de se mettre à l'abri sans coup férir.
Espérons qu´il soit aussi crétin qu´il en a l´air…
Raistlin invoqua une nouvelle fois la magie, fixant ses yeux dans ceux du monstre, qu'il recouvrit mentalement d'un voile blanc. A mesure que son esprit se représentait ce voile, la réalité s'accommodait à la volonté du magicien, se déformant pour répondre à son souhait. Un voile blanc commençait réellement à recouvrir les yeux de l'imposante créature.
Les jambes du mage flageolèrent. il demandait trop à son corps, son usage de la magie avait été trop intensif. S'appuyant sur son bâton, il reprit son équilibre, non sans pester contre sa faiblesse. Ce n'était vraiment pas le moment !

L'ogre s'était fait avoir une première fois, mais pas une seconde. Emporté par une frénésie meurtrière, il ne laisserait rien s'ériger entre lui et sa cible. Clignant des yeux et secouant la tête, sa posture se raffermit, prêt pour le prochain coup.

Lunedor

Le craquement sinistre de l'épaule du chevalier n'avait pas échappé à Lunedor. Tout autre que le solamnique serait déjà tombé sous les coups qu'il avait encaissés... lui même ne saurait continuer ainsi sans aide. La prêtresse apposa sa main dans le dos à sa portée pour en faire couler la vie bleutée et tarir aussitôt épanchements sanglants et ressouder os brisés, nombre de plaies resteraient avivées, mais pour l'instant d'autres blessés requéraient aussi son aide : elle s'éloigna du titanesque combat pour rendre à Sturm et ses compagnons toute manoeuvrabilité, courant vers Rivebise tout en se moquant de leur ennemi :
« Regardez le se planquer, le couard mignon
De la noire Reine, minable humain lèche-botte
Pour qui il n’est que misérable crotte
Sans valeur, traître pourri jusqu’au trognon
Regardez-le désarmé, battu, fuyant sur son dragon !
Khisanth elle-même fut renvoyée aux enfers
Pour avoir cru que puissance dominait raison…
Continue, Minable : aboie ! c´est tout ce que tu peux faire…  »


Laurana

Laurana grimaça par empathie envers Sturm, lorsque la masse de l'Ogre s'abattit sur son épaule, et produisit un concert de craquements annonciateur d'un blessure particulièrement grave.
Les draconiens qui lui faisaient face la ramenèrent rapidement à un problème plus pressant : eux ! Elle se lança dans une série d'esquives qui lui épargna le pire, certain coups manquant d'entailler sa chair. La princesse elfe adressa un signe de tête accompagné d'un sourire reconnaissant à Flint lorsque celui-ci, dans une tornade d'acier, vint pulvériser les draconiens qui la pressaient.
Un souci de moins...
Débarrassée de ce problème, elle fit quelques pas en arrière et libéra une volée en direction de l'Ogre. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cette chose frapper une nouvelle fois.

Tanis

Tanis comptait s'élancer vers l'emplacement du piège, mais la charge de l'ogre le retarda quelque peu. Sturm ne reculerait pas face à cette créature maléfique, même si cela devait lui coûter la vie.
Saisissant une poignée de flèches supplémentaires, il les tira vers le visage bouffi du monstre, bien trop préoccupé par Sturm pour éviter convenablement les projectiles.


Sturm

Sturm avait encaissé le coup fabuleux de l'ogre déchaîné, c'était miracle s'il était encore debout. Le craquement sinistre de son épaule lui avait rappelé une étrange histoire que lui racontait sa mère étant enfant. Il la revoyait lui sur ses genoux en train de la lui raconter...

Le Chêne un jour dit au Roseau :
« Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin.
Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.


Le chevalier ploya sous le coup mais la vaillance du chevalier ne rompit pas. Sa réaction n'aurait surpris ni Tanis et Flint qui avait tenté par une pâle tentative de diplomatie de l'éloigner du combat. A nouveau il fut touché par les grâces de la déesse, et il sentit l'énergie bienfaitrice se déverser sur son épaule. L'heure était venue pour le chevalier de se redresser et d'affronter son destin.

Lunedor continuait son harangue, et en particulier contre Verminaard. Ce dernier n'était guère sourd ou insensible aux paroles de la prêtresse, mais il devait être assez malin pour ne pas foncer tête baissée. La main douce de Lunedor se posa sur Sturm, faisant traverser la bénédiction de Mishakal au travers des vêtements et de l'armure. Les plaies se fermaient, les muscles semblaient revigorés et les os se ressoudaient. Même si la douleur était encore présente tout comme les blessures, au moins leur effet en était atténué. +26pv

La princesse elfe encocha ses flèches, et ces dernières se plantèrent toutes deux dans le bras de l'ogre, faisant jaillir deux coulées de sang rouge et noir -11 et -8pv. Presque en même temps, Tanis fit voler quatre projectiles dont trois se plantèrent dans les côtes de l'ogre avec un petit bruit mou et étouffé bien vite remplacé par un grognement profond de rage et de douleur en provenance du gosier de la créature -15, -10 et -13pv, mais le son fut à son tour remplacé par un gargouillement immonde quand Sturm trancha net le gosier de l'ogre avec son arme -25pv puis en un mouvement de retour trancha la tête totalement. Cette dernière vola et s'écrasa sur le sol ou elle roula sur quelques mètres. Le corps tomba d'abord à genoux, puis s'effondra l'instant d'après en soulevant quelques poussières...

Tass

Voyant l'immense masse de muscle et d'idiotie tomber sous la nuée de flèches des archers du groupe et sous les fracassants coups du chevalier solamnique, maître Racle-pieds, expert dans l'art de l'emprunt, fit vite l'addition. Plus de troupes adverses au sol, ça donne la voie libre pour la fuite. Tous ses amis, hors de danger, ça, c'est plutôt une bonne chose. Un, plus un, deux dragons dans les airs, ça donne beaucoup de dangers sur l'esplanade dans les secondes prochaines. Et surtout, un type vraiment furieux et vraiment peu joueur... Sans plus d'hésitation, il haussa la voix et toujours avec manière et tact, il annonça le fruit de sa réflexion ardente :
«  Bon, là, j´crois qu´on a plus trop l´choix. On r´viendra. J´trouve qu´on s´en sort bien. Hein ? Tu trouves pas Raist´... T´as l´air claqué, toi ! On s´casse illico. Moi, j´veux plus entendre de, on y va les gars, on va les trucider. Non, parce qu´il faut pas déconner. Mais, on a faillit perdre Caramon et Rivebise. Alors bon... J´dis ça... J´dis rien. Enfin, si je dis des choses... Bah oui, j´dis des mots... Mais, j´vous apprend rien. Enfin, j´crois... C´est qu´vous m´embrouillez avec vos stratégies... On charge, on s´replie... On re-charge... On se re-replie... A force, on sera pliés menus par ces p... de trucs avec plein de dents qui crachent !!!  »
Le kender se mettait déjà en marche avec la vitesse que lui offrait ses petites jambes. Il se dirigeait vers la porte par laquelle ils étaient arrivés. Il continuait ses commentaires à chaud :
«  Bah, c´est pas que j´suis pas trop chaud chaud pour continuer... C´est que j´ai franchement pas envie d´m´attarder... J´sais pas si vous voyez, mais l´mec en l´air, il est franchement furax ! J´dis ça... J´dis rien... Hein ! Comment pour Kit´ ?
¿ Comment ça pour Kit´ ???
Flutabec !!! » »

Son plan était génial, oui, génial ! Qui le remet en question ? Il avait momentanément oublié un détail qui l'arrangeait pas. Oblitéré. Le kender ralentit alors sa course, il hésitait en suivant le mouvement de balancier que subissait la silhouette de la jeune guerrière. Plein de mauvaise foi, avec beaucoup de regret, il conclut :
«  Elle a l´air de bien se débrouiller. Vous trouvez pas ? Franchement, j´trouve qu´elle a bien les choses en main...
Heu, on peut pas s´permettre d´rester là, on reviendra et on la veng´ra. J´vous dis.  »

Il aperçut alors l'elfe s'escrimant avec les sbires du général maléfique. Tass' s'écria, oubliant momentanément la fougueuse femme :
[dit] Les gars ! Il y en a encore là ! Vite, faut qu´on s´casse ! Ils arrivent de plus en plus nombreux !!! Tirons-nous !!!  »
Il sentait le coin de la masse maudite lui creuser les reins. Il fallait pas qu'il traîne, il serait l'une des cibles privilégiées du salopard hideux. Il poursuivit donc à toutes jambes son repli, espérant entraîner ses camarades.
Courage, fuyons !
Tasslehoff courut vers la double porte que le petit groupe avait emprunté, juste à côté du nuage aux vapeurs toxiques créé par Raistlin.

Elistan s'approcha de Rivebise et posa sa main sur le front du guerrier. Il examina l'état de santé puis il secoua quelque peu le visage et le bras du fiancé de Lunedor. Ce dernier revint alors à lui, appelé depuis les limbes des guerriers dont le travail n'est pas terminé.

Elistan

Elistan avait encore du mal à réaliser ce qui c'était produit. Comment aurait-il pu en être autrement ? Sa vie durant, il avait cherché un moyen de protéger son peuple, de le guider.
Si les Dieux nous ont abandonnés depuis trois siècles, pensait le Grand Questeur, ce n´est pas pour cela nous devons perdre toute foi et tout espoir !
Tel avait été, jusqu'à présent, la philosophie de l'homme de foi.

Ainsi, le prêtre avait consacré toute sa vie à la recherche d'une aide, d'un soutien, de quelque chose – dussé-je le créer moi-même – afin de mener les siens.
Cependant, l'arrivée des aventuriers – alors que tout espoir semblait perdu – changea radicalement les convictions de l'homme.
En particulier grâce à l'une d'entre-eux, une certaine Lunedor.
Cette dernière, se présentant comme "oracle de Mishakal", après un premier contact assez rude, lui avait ouvert les yeux vers la Foi.
Ainsi les Dieux ne nous ont pas abandonnés ! Pardonnez-moi, pardonnez-moi d´avoir douté !
Grâce au médaillon que portait l'étrange femme, Elistan fût débarrassé de tous ses maux. Et même plus : il reçut lui aussi son propre médaillon – Mais ?... Un dragon ?
L'homme n'eut pas le temps de réfléchir à ce qui venait de se produire ; autour de lui un combat faisait rage. Verminaard et ses sbires prenaient l'avantage sur les aventuriers, et l'un d'eux trépassait...
Guidé par un tout nouvel instinct, le prêtre s'approcha de Rivebise, le guerrier tombé au combat.
Priant de tout son cœur, de toute son âme, il implora les Dieux :
Mishakal, Paladine, Dieux et Déesses qui venez de m´accorder votre bénédiction, je vous en conjure, sauvez ce malheureux !
Je ne sais pas pourquoi vous m´avez choisi, et encore moins si je suis digne de ce choix, mais je sais que cet homme ici allongé est un défenseur du Bien. Je vous implore, délivrez-le des limbes où son âme est plongée, accordez-lui la vie ! Par pitié, sauvez-le !

Le prêtre s'était exprimé avec sincérité et Foi, et ses paroles avaient été entendues.
Un véritable miracle venait de se produire ! Et il en avait été l'instrument.
Merci, pensa Elistan. Merci pour tout !
Telles furent les seules pensées dont était capable l'ancien questeur.
Sa reconnaissance était infinie.

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Offline Rhajzad  
#19 Envoyé le : mardi 7 janvier 2014 15:23:43(UTC)
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Rivebise

Rivebise sentit son corps profondément endommagé. Il n’avait pas encore ouvert les yeux, la douleur semblait trop intense. Il peinait à respirer car il sentait que plusieurs de ses côtes lui manquaient. Il avait perdu beaucoup de sang et il avait de la misère à se remémorer les évènements. Les paroles de la déesse lui revinrent alors en tête. Le rêve qui avait si vite tourné au cauchemar semblait être réalité et cet univers, où les ténèbres régnaient et où le sol de pierre froid et humide était désagréable, semblait irréel.
Pourtant, quand la lumière se fit, il reconnut l’être qui se tenait devant lui. C’était le petit prêtre sans dieu, Elistan, qu’il s’appelait. Le guerrier Que-Shu tenta de lui sourire mais son rictus se transforma vite en une quinte de toux désagréable qui lui fit cracher du sang. Ses lèvres remuèrent alors tenta de dire un mot mais aucun mot de sortait de la bouche du colosse. « Ton amour t’attend  » avait dit Mishakal… Lunedor.
«  Lunedor »
Un murmure, un souffle dispersé par le vent que même Elistan eut de la misère à comprendre. Puis, rassemblant les rares forces qui lui restaient, il emplit ses poumons d’air pour lâcher sa complainte.
« LUNEDOR, Mon aimée ?  »
Impossible pour lui de se relever pour voir ce qui se passait. Pourtant, il devait aider ses compagnons. Il devait faire quelque chose. Verminaard était là, non loin et il allait tuer ces enfants s’il ne rentrait pas dans la cour pour l’exterminer. Toujours couché, il chercha ses armes et les trouva non loin. Il rampa pour les récupérer malgré la douleur qui le tenaillait. Dans un infime effort, il s’appuya sur ses lames pour tenter de se relever mais les blessures et la fatigue étaient trop importantes.
Il s’effondra dans les bras du prêtre sans toutefois lâcher ses armes. Il perdit le Nord l’espace d’un instant. Le noir revint mais cela ne dura pas. Il jeta alors un coup d’œil aux alentours. Tous ses compagnons semblaient être présents. Non il manquait quelqu’un au compte. Kitiara n’était pas là et le Ver minable était absent. Comment avait-il pu disparaître ? Il était là il n’y a que quelques secondes. Dans un nouvel effort, il souffla quelques mots à l’oreille d’Elistan avant de fermer les yeux à nouveau :
«  Lune…Lunedoooor ? Ver…Verminaard ?  »
Son visage devint soudainement serein. Le prêtre le perçut aussi lorsque les muscles du colosse cessèrent de trembler. Ce n’était pas la fin : la déesse le lui avait dit. La flamme se forma devant ses yeux et le reste cessa d’exister. La forteresse se rebâtit pierre par pierre et la flamme au centre dansait nonchalamment prenant tantôt la forme d’une déesse tantôt la forme d’une Élue. Dans son monde où la pensée n’avait pas lieu d’être, l’homme avait enfin retrouvé la paix. La menace de la mort avait été écartée et le bien être était de retour. Il se souvint alors que ce rêve n’appartenait pas au monde des rêves, mais qu’il appartenait bel et bien au monde des souvenirs.

Caramon

Les choses évoluaient à toute vitesse ... Verminaard enfui, ses sbires taillés en pièces, Rivebise qui se relevait, et maintenant la retraite impérative de ses compagnons.
Faisant un bref tour d'horizon, il pu se rendre compte que l'un d'eux était en mauvaise posture : Gilthanas. Ce dernier venait de perdre son épée et faisait face à 3 adversaires.
Toujours sous l'effet du sort de rapidité insufflé par son frère, Caramon s'élança à toute vitesse en direction de l'elfe isolé. Passant à proximité de Lunedor, puis il se mit à courir à toute vitesse pour se placer à côté du prince.
Faisant face à ses adversaires, il les défia : « Un coup de main Gil' ? Je ne pouvais pas te laisser seul les massacrer, ces péquenots ! Et puis faut bien ré-équilibrer les forces non ?  »
La présence d'Elistan, et en particulier ses connaissances en matière de médecine et du corps humain, permit le retour à la réalité de Rivebise. Ce dernier se releva et récupéra ses armes, prêt à nouveau à combattre pour Lunedor et ses compagnons.

Caramon fila comme l'éclair et traversa tout le terrain jusqu'à se retrouver aux côtés de Gilthanas, prêt à en découdre avec les hobgobelins, mais aussi avec le draconien, qui était arrivé en courant également. Les deux gobelins passèrent à l'attaque. Le premier se décala d'un pas et tenta une manœuvre de taille sur le prince elfe, tandis que l'autre s'avança d'un pas afin de frapper Caramon au torse.
Les deux attaques furent repoussées aisément par les efforts conjugués des deux compagnons. Les deux adversaires n'étaient pas du tout à leur mesure, et un coup d'épée aurait sans doute raison d'eux !

En haut des remparts, Kitiara se trouvait toujours entre les crocs du dragon, et à la manière dont il serrait la mâchoire, elle comprit que toute tentative se solderait non seulement par un échec, mais également une pression supplémentaire des pointes acérées sur son corps déjà bien meurtri.

Gilthanas

Arrivé auprès d'un des gobelins, Gilthanas se prépara à frapper. Mais sa lame elfique lui échappa à cause de la sueur qui humidifiait ses paumes. Le prince regarda avec horreur la courbe que décrivait l'arme au ralenti. Elle accrocha la lumière du soleil moqueusement, comme un clin d’œil rieur qui lui était adressé. Jouissant sans doute de la vue de l'elfe médusé, elle chut à terre et s'immobilisa loin, trop loin. Viens me chercher si tu l'oses ! semblait-elle lui dire. Ne cédant pas à cet appel puéril au jeu, il se concentra sur son adversaire. Une chose pathétique, sinistre lavette, marionnette ballottée au gré des lubies de son noir tireur de ficelles. Il ne lui en voulait pas, mais ne le plaignait pas pour autant.
L'arrivée de Caramon à ses cotés fut uniquement saluée d'un regard inexpressif. Le meilleur moment pour discuter le bout de gras n’était pas assurément une mêlée furieuse.
Il fit passer sa compagne de toujours, Alurashen, dans son autre main. Au moins, elle ne l'abandonnait pas. Confiant dans l'efficacité de la lame, il ferrailla avec acharnement contre le gobelin. Il n'était plus un simple esprit emprisonné dans les chairs d'un corps trop matériel, il était chacun de ses muscles et ses organes. Son bras, guidé par son esprit affuté entièrement concentré à la besogne, ne faiblit pas. La créature chut à terre avec fracas, dans un dernier râle pitoyable.

Gilthanas se débarassa sans aucune difficulté d'un de ses adversaires hobgobelins. Ils n'étaient pas les meilleurs combattants qu'il eut rencontré. Mais en masse, ces saletés avaient de quoi mettre en péril le meilleur des bretteurs. D'ailleurs, le spectacle qui se présentait juste sous les yeux du prince était de ce type là. Une centaine de draconiens débutait son ascension des marches qui menaient aux doubles portes. Et les premiers se trouvaient à moins d'une centaine de pas, courant comme des animaux à quatre pattes, leur épée dans la gueule. Cela aurait pu sembler comique si leur vitesse de course ne s'en était pas retrouvée plus grande qu'un humanoïde normal. Si seulement Haeldir pouvait faire s'effondrer les...
Levant les yeux, Gilthanas se prit tout à coup à se poser une question. De là où il se trouvait, si jamais le plafond séparant les deux portes s'effondrait, que resterait il de sa pauvre carcasse et de celle de Dracantale un peu plus loin? Il était dangereusement près, beaucoup trop !

Flint

bougonna dans sa barbe, non parce que l'ogre qu'il comptait découper en rondelles l'avait été par plus preste et plus véloce que lui, non parce que Kitiara était mâchouillée par un être venu d'un autre âge les narguer - quoique cela eut été un motif de mécontentement tout à fait légitime s'il n'y avait eu plus grave - mais parce que Tass était reparti en avant, seul comme à son habitude, méprisant le danger.
« Hum ! Et où cours-tu donc, comme ça ? Pas question que tu y ailles trop seul, c´est trop dangereux par là ! Je t´accompagne.  »
Cela ne souffrait aucune contradiction, et de ses foulées lentes mais inépuisables, le nain emboîta le pas au kender, sans plus réfléchir si la décision avait ou non été prise d'aller ou non vers la forteresse, ou vers les montagnes, ou pas. Le nain avait un ami en train d'aller au-devant des ennuis, et cela seul lui suffisait.

Tika rejoignit le reste du groupe pour ne pas se retrouver trop à l'écart.
Les anciens prisonniers bifurquèrent en voyant l'ogre mit à terre, et s'en furent rejoindre Gilthanas et Caramon aux doubles portes.
D'autres accouraient de la mine, mais il n'étaient armés que de pelles, de pioches ou d'un bout de bois. D'autres encore arrivaient mains nues, prêts à ramasser n'importe quelle arme trouvée sur le sol.

Du haut des remparts, Verminaard observait avec délectation le spectacle qui s'annonçait. Derrière les murailles chargeaient des dizaines de draconiens en direction de Gilthanas, Caramon et les autres. Il ne faudrait aux troupes que quelques instants pour se retrouver au corps à corps. Le dragon bleu ouvrit ses ailes et s'envola plus loin, laissant la place à la monture de Verminaard et emportant Kitiara. Le dragon rouge se réceptionna avec grâce sur les pierres et s'installa à côté de son maître. Ce dernier posa sa main sur le col de l'animal et se hissa à nouveau sur la selle qui se trouvait à la base de son cou. Le dragon étendit ses ailes pour couvrir d'ombre tout ce qui se trouvait en dessous, et il émit un grondement strident provenant du fond de sa gorge comme une menace à ses ennemis, et un encouragement à ses alliés. Le sénéchal dragon se garda de tout commentaire. Était-ce les paroles de Lunedor qui lui avaient cloué le bec ? Peu importe, c'était les vainqueurs qui écrivaient l'histoire de toute manière...


Lunedor

Lunedor lança à Maritta :
«  Avec les hommes non armés, évacuez les enfants : allez retrouver vos compagnes au sous-sol des prisons de femmes et fuyez comme prévu ! Embarquez de la nourriture et des couvertures... Vite ! Allez-y !  »
Elle courut jusqu'à Rivebise, qui allait au devant d'elle, tout juste ranimé par Elistan, et s’agrippa au bras de son aimé, le nimbant instantanément d'un flot d'énergie guérisseuse... ils n'avaient même pas le temps d'échanger autre chose qu'un regard, mais les iris azurés brillaient de bonheur devant le retour à la conscience de son aimé, même si la main délicate crépitant encore du vital flot bleuté lui montrait le combat à la porte, sans hésiter.
«  Que tous les hommes vaillants de Krynn
S´arment pour courir à la porte de Pax Tharkas
Bloquer l´invasion des vers minables dès l´origine !
Qu´à cette porte, nul écailleux ne passe !
Pour le salut de nos femmes, de nos enfants,
Soyons la muraille contre vermine sans descendants !  »


Tanis

La situation semblait sous contrôle, en tout cas temporairement. Voyant l'armée en approche, Tanis comprit qu'il n'aurait jamais le temps de chercher le mécanisme avant l'arrivée des troupes draconiques. Il n'avait pas demandé au soldat elfe et à Fizban l'endroit exact du piège, et n'avait pas le temps de fouiller l'intégralité du bâtiment ...
Le regard du demi elfe se fit perçant en entendant Verminaard leur promettre mille tourments. Comment osait il condamner à mort tout un peuple ? Essayant de ne pas se focaliser sur le point bleu qui emmenait au loin Kitiara, il chassa de son esprit tout ce qui l'entourait, en dehors du seigneur dragon. S'il parvenait à le blesser à cette distance, voir à l'abattre, cela porterait un coup au moral des draconiens. Il pourrait même gagner assez de temps pour laisser aux prisonniers le temps de fuir.
Focalisant sa pensée sur le point situé à la jonction entre le heaume et le plastron de l'armure, il prépara ses flèches, bloqua sa respiration afin de ne pas trembler, et décocha coup sur coup une demi-douzaine de traits.
Une fois sa volée de flèche décochée, il commença à reculer tout en gardant à l'oeil Verminaard, voir sa réaction...

Une volée de flèches fendit l'air en direction de Verminaard. Tanis souhaitait cribler leur incroyable adversaire d'une multitude de traits, mais seule une flèche réussit à l'atteindre au travers de son armure -14pv.

Rivebise rejoignit son aimée afin de profiter de ses soins magiques +21pv qui en étaient presque devenus routiniers. Mais la puissance de la prêtresse de Mishakal avait-elle une limite? L'armée dragon, elle, semblait ne pas en avoir. Et la lutte n'était pas encore terminée.

Les hommes des mines, maris, frères, cousins et autres entendirent les encouragements et les indications de la femme des plaines. Ceux qui étaient armés continuaient d'avancer vers les doubles portes afin de retenir le plus possible l'armée qui s'avançait inexorablement, tandis que les autres retournaient en courant vers la mine afin de chercher les femmes et les enfants. La lutte était inégale, seraient-ils capable de retenir les hordes draconiennes suffisamment longtemps?
Et Haeldir était-il sur le point de réussir?

Laurana

« ANCIENS PRISONNIERS DE PAX THARKAS, USONS DE LA SEULE ARME DONT NE DISPOSE PAS L´ENNEMI : L´UNION !

SAISISSEZ-VOUS D´UNE ARME ET RALLIEZ-VOUS À MOI ! NOUS ALLONS GAGNER LE TEMPS NÉCESSAIRE À VOS FAMILLES POUR FUIR !  »

Laurana s'élança en direction de son frère et de Caramon. Pour l´instant, il nous faut récupérer ces deux-là avant qu´ils ne se fassent submerger.
Alors que les hommes s'assemblaient autour d'elle, Laurana leur commanda d'une voix assurée : «  En rang sur deux lignes, les blessés reculent derrière leur camarades. Nous allons lentement revenir en direction de la tour, il y existe un passage par lequel nous allons fuir.  »
La princesse du Qualinesti lança un regard à la ronde alors que l'amée de Verminaard entreprenait d'investir la forteresse, « Nous essayons simplement de gagner du temps, ne tentez pas à tout prix de tuer. » Alors qu'elle saisissait de ses armes et se concentrait sur le combat à venir, elle glissa aux hommes qui l'entouraient : «  Je suis Laurana, princesse du Qualinesti, nous allons combattre et peut-être mourir ensemble... partagez vos noms avec vos voisins, qu´aucun de ceux qui ont été les premiers à se dresser contre Verminaard dans sa propre forteresse ne soit oublié. »

Sturm

Sturm certainement décidé par les paroles de Laurana se porta aux côtés de ses compagnons. Encore sous l'effet de la magie, il se mouvait avec aisance et célérité malgré la lourde armure qu'il portait.
Les compagnons devaient offrir un ligne de bataille solide et unie afin de glaner quelques secondes supplémentaires. Tout le temps qu'ils gagnaient permettait aux femmes et aux enfants de se rapprocher d'une possible liberté. Et ainsi Haëldir aurait peut-être le temps de déclencher le mécanisme, avant qu'une marée de draconiens ne soient dans la cour.
Le chevalier se souvenait nombre d'histoires de stratégie où les goulots d'étranglement étaient monnaie courante. En réduisant la taille du front, ils empêcheraient leurs ennemis de bien se coordonner.
Le chevalier réfléchissait avec sa tête et il ne fallait pas forcément porter des coups fatals lors des prochains assauts. Leur but était de tenir, car pour chaque séide éliminé un autre membre de son armée viendrait immédiatement le remplacer. Il fallait juste espérer que l'élite de l'armée n'était pas en tête de la colonne.

Caramon

La situation prenait bonne tournure, s'il éliminait les deux derniers opposants leur faisant encore face, ils pourraient se replier en limitant sérieusement les pertes.
Caramon entra alors en action, d'un pas agile, il se plaça au contact du Bazz et de l'hobgobelin.Il se débarrassa d'abord du semi-gob' avant d'engager le draconien qui fut également durement touché.
Ce faisant, il s'adressa à Gilthanas :
« Gil', Ramasse ton épée elfique et dégage, avec Sturm on assure votre retraite !  »

Laurana se décida à prendre les choses en main. Elle rangea son arme et indiqua aux hommes comment se placer en ordre de bataille. Un peu surpris, ces derniers finirent néanmoins par se ranger selon les indications de la princesse elfe. Son ascendance l'avait prédestinée à commander et c'est exactement ce qu'elle était en train de faire !

Les courageux gens des Plaines et les autres habitants d'Abanasinie n'étaient guère habitués à combattre ensemble, et en plus l'armée qui se ruait droit sur eux sans aucune peur avait de quoi refroidir plus d'un soldat aguerri ! Ils se postèrent donc tant bien que mal à peu près comme Laurana leur montrait.

Sturm rejoignit Caramon, prêt à retenir l'armée en donnant sa vie si nécessaire. Devant lui, la masse grouillante de créatures reptiliennes se pressait avec un seul objectif : la mort.

Le frère de Raistlin se débarrassa sans aucune difficulté de l'hobgobelin, et puis son épée vint trancher le bras du draconien qui gueula en faisant sortir sa langue fourchue qui vibrait. Il était aux portes de la mort...


Rivebise

Pour lui, plus rien d'autre n’existait. Du haut de l’épaule du prêtre, l’homme avait vu sa douce courir en sa direction. Elle l’avait entendu. Il était encore affaibli mais il ne put retenir un sourire en se dégageant d’Ellistan. Il fit quelque pas titubant en direction de son aimée. Plus rien ne comptait. Il était de retour. Il voulut embrasser Lunedor mais la force lui manquait. Il devait se montrer fort et fier devant elle. Il redressa alors l’échine et tenta de se montrer bien portant même si ces yeux le trahissaient. Il n’avait pas besoin de prononcer de mots ; elle le comprenait.
Puis, vint l’énergie salvatrice de la déesse qu’il accepta à bras ouverts. L’énergie le pénétra et il reconnut la puissance de Mishakal au travers des mains de Lunedor. Enfin, ces yeux exprimèrent la fierté et la force qu’il voulait refléter. Il ne tomberait plus à présent. La déesse était avec lui et sa volonté ne flancherait plus. À moitié mort, il ne servait à rien. Il n'aurait été qu’une bûche encombrante. Il ne quitterait plus ses compagnons.

Il empoigna alors la femme Que Shu et de sa force renouvelée, il la souleva de terre. Il ne l’abandonnerait plus, oh ça non ! Et puis, il transmettrait sa fureur et la puissance de la déesse aux travers de son corps et de son esprit pour combattre ces écailleux. Il se dirigea alors d’un pas déterminé vers l’endroit indiqué par Lunedor.
Rivebise était encore porté par la magie de Raistlin, et à chaque pas il semblait en faire un de plus naturellement. Il se retrouva dès lors bien rapidement à quelques pas de Sturm, Caramon et Gilthanas.

Modifié par un utilisateur mercredi 8 janvier 2014 18:51:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Offline Rhajzad  
#20 Envoyé le : mardi 7 janvier 2014 17:10:15(UTC)
Rhajzad
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Elistan


Elistan fit quelques pas derrière Rivebise, puis leva son tout nouveau symbole et appela une fois de plus la puissance des dieux anciens autour de lui, faisant fuser des vagues d'énergie bienfaisantes qui pénétrèrent dans la chair et l'esprit de Sturm et Rivebise.
+10pv



Tass

Les évènements continuaient à s’enchaîner à un rythme effroyable. Le kender commençait à y perdre pied. Mais, il gardait la tête froide et savait qu'inéluctablement il faudrait passer par la tour qu'ils avaient déjà montée. Cela ne le ravissait pas. L'escalier était long et quelques surprises pouvaient les attendre retardant ainsi la fuite des mineurs et de la compagnie. C'est alors qu'il aperçut à l'extrême gauche de son champ de vision un éclat brillant de mille feux.
«  Sapristi ! ´Faut pas leur laisser ça !  »
Il dévia de sa route pour ramasser avec hâte la lame elfique. Il se rendit compte alors que Flint engageait également son mouvement de retraite. Il lui cria tout en continuant dans la direction de l'épée abandonnée :
«  Viens, il faut qu´on assure leur retraite dans cette tour maudite !  »
Il cria à la volée à ses compagnons :
«  J´ai vu une chaîne qui montait en haut de cette tour, on pourrait peut-être l´emprunter pour descendre plus vite que par les escaliers...  »
Il indiqua la masse noire et hideuse par laquelle ils étaient sortis peu auparavant. Le kender ne cessait de courir dans tous les sens sur le champ de bataille. Ses espoirs allaient vers ses compagnons qui continuaient à se battre contre les rejetons de la horde impie.

Raistlin

L'ogre était tombé, il n'y avait presque plus d'adversité dans la cour… Mais l'ombre menançante de Verminaar sur son dragon planait encore sur le groupe. Et il tient Kitiara… Enfoiré… Raistlin avait beau se retourner l'esprit en tout sens à la recherche d'une solution, il ne voyait pas comment aider sa demi-sœur en ce moment… Il allait pourtant bien falloir trouver quelque chose, ils n'allaient pas la laisser là !
Mais il n'était pas de taille à lutter contre un dragon, pas à moitié empoisonné, fatigué, presque à court de magie et avec la menace d'une armée en approche.
Il jeta un œil au front qui commençait à se former près de la grande porte; bien maigre rempart face à la horde; mais il fallait laisser le temps aux réfugiés de s'enfuir.
Il serra les dents et jura silencieusement ; gardant une partie de son esprit exclusivement consacré à trouver une solution pour aider Kitiara.
Trop loin pour la graisse, trop fort pour le rayon affaiblissant, ça ne suffira pas. Trop loin, et sans à l´esprit trop fort pour tenter de l´étourdir. Aucune prise suffisante pour placer une toile ; plus de nuage nauséabond… Rhaaaa… Si j´avais plus de parchemins...
Il avançait en clopinant à l'aide de son bâton, la magie avait épuisé ses forces, il était incapable de courir. Ça va être pratique au moment de s´enfuir, tiens…Plus de rapidité à disposition non plus…. Ses poumons étaient en feu, mais il parvenait encore, on ne sait comment, à contenir sa toux ; sans doute son corps comprenait-il par un moyen ou un autre que ce n'était vraiment pas le moment, question de survie.
A la place, il souffrait, mais il valait mieux souffrir que d'être immobilisé à cracher du sang. Souffrir, le mage rouge y était habitué.

Il approchait comme il pouvait de la mêlée, cherchant déjà dans sa besace un rouleau de parchemin grâce auquel il pourrait améliorer les chances de ses compagnons. Il se gardait néanmoins de trop s'approcher de la muraille. Il vit Tass' s'approcher. A portée de son oreille on ne peut plus fine, il lui parla, à voix basse et rauque.
«  Tass´, son arme… Monnaie d´échange Kit´, pas tout de suite, avant de s´enfuir.  »
Il attendit de voir si le kender avait compris ce qu'il avait dit et poursuivit sa route, se campa à distance raisonnable, et mit les doigts sur le rouleau qu'il cherchait, il le sortit de sa besace et le déroula devant ses yeux.
«  Rivebise ! ne bouge pas avant que j´aie fini.  » parvint-il à articuler suffisamment fort pour que cela parvienne aux oreilles du Que Shu.

Le draconien était gravement blessé, et ses attaques n'étaient plus du tout une menace pour Caramon ou qui que ce soit. Il frappa dans le vide ou sur la cuirasse bien solide de l'humain, mais sans faire le moindre mal si ce n'est à ses propres dents...

Gilthanas

Gilthanas avisa avec horreur le plafond au-dessus de sa tête. Il jetait déjà une ombre sur le combat, comme pour avertir du désastre imminent. Et les draconiens qui se précipitaient vers les murailles !
Il fut un instant tenté de prendre le large, comme le lui avait conseillé Caramon, mais ce dernier aurait été capable de jouer au stupide héros des contes qui ralentit la horde d'ennemis et succombe sous le nombre (ou sous les pierres !). Ce jeune avait la tête pleine de fadaises ! Et ce n'était pas Sturm qui allait détromper le colosse sur ce point, lui, le parfait chevalier ! C'est pour cela qu'avant de prendre la tangente, il tenta d'achever le draconien restant.
Sans prendre le temps de voir si sa botte avait touché, il se précipita vers Dracantale. Il ne supporterait pas de voir ce trésor ancestral enseveli dans le fief ennemi !

Flint

« Hep ! ... Pfff... Va pas si vite ...  »
Flint s'était donc élancé sur les traces de Tass sitôt que celui-ci avait fait volte-face pour se ruer en direction de la grande porte de la forteresse. Cela n'avait pas été sans mal, autant le nain était équipé moralement et mentalement pour parcourir de longues distance à la course, en ligne droit s'entend, autant la tactique du zigzag incessant lui était inconnue. Aussi lorsque Tass fit volte-face, la nain manqua-t-il de le percuter sur sa lancée. Il dut s'arrêter, fit un petit tour d'horizon en pivotant sur son pied gauche - le meilleur - avant de repérer derechef son frêle compagnon courir de nouveau au-devant des ennuis.
Sans même reprendre son souffle, le nain se mit alors en devoir de pivoter et d'utiliser l'inertie acquise pour repartir de plus belle, mais voilà qu'une armée d'hommes avait surgi et faisait maintenant comme un rideau entre lui et les autres.

« Place... Place ! Hum ! Poussez-vous, laissez-faire les guerriers ! »

Il avait beau dire, il était tout de même derrière, et sa voix qui venait de par-dessous n'avait pas vraiment l'air d'impressionner.

Gilthanas tenta de frapper le draconien, mais en vain. Il était plus préoccupé par l'arme légendaire qui risquait d'être détruite à tout jamais. Il se décala donc, offrant une ouverture sur le côté, c'est du moins ce qu'aurait pu croire l'homme-dragon, mais l'elfe était bien trop agile et le coup se perdit dans le vide. Il était maintenant à deux pas de l'arme, mais il voyait déjà affluer des draconiens dans sa direction.
Ces derniers seraient sur lui avant même qu'il ne ramasse l'arme, à un instant près ! Il le savait, mais que faire?

Derrière, Flint courut sur ses petites jambes afin de suivre Tass' qui, décidément, était encore plus changeant qu'à l'accoutumée. Les humains en formation lui bloquaient le passage, mais dès qu'il se fit entendre, les guerriers en guenilles lui firent de la place afin de le laisser passer en première ligne. Après tout, en voyant ces centaines de draconiens se ruant dans leur direction, il n'y en avait aucun pour disputer la gloire de passer le premier dans le royaume des morts.

Verminaard du haut des remparts fit un signe à son dragon. Ce dernier se projeta en arrière, et tomba de l'autre côté des remparts, au dessus de son armée. Puis d'un mouvement plein de grâce, le dragon rouge claqua ses ailes et survola d'à peine quelques têtes l'armée, soulevant force cris et ovations à son encontre et à celle de Verminaard. Le duo s'éloignait vers l'arrière de la colonne afin de galvaniser l’entièreté des troupes.

Tika

Tika semblait un peu désemparée, réagissant avec un temps de retard sur ses compagnons et ne voyant pas quoi faire pour soutenir ou venir en aide à ceux-ci, d'autant que sitôt qu'elle s'était approchée d'eux, le groupe s'était alors éparpillé de nouveau.
La jeune femme prit une longue inspiration, le regard perdu courant des uns au autres... quand elle vit Raistlin. Celui-ci ne semblait pas être au mieux de sa forme. Si elle ne pouvait être d'une quelconque aide à Caramon ou même Kitiara, au moins pouvait-elle peut-être être utile à leur frère. Aussitôt pensé, Tika décida de se rapprocher au plus près du jeune mage à l'étrange regard. Surmontant sa réticence naturelle pour cet homme à l'allure si peu naturelle, elle posa délicatement une main sur la sienne, demandant timidement. « Besoin d´aide ? »

Lunedor

Lunedor comprit avec une surnaturelle acuité le déplacement des enjeux de cet héroïque combat...
Sa foi était inébranlable malgré leur situation désespérée... le noir fuyard n'osait plus les affronter, remettant la victoire au nombre de ses hordes reptiliennes. Elle lança geste d'encouragement vers Maritta qui rapatriait les enfants, puis, sûre d'elle, la première oracle de Mishakal sourit ouvertement en avançant sans crainte vers le nouveau front qu'elle venait de désigner : les portes de Pax Tharkas !
Bras levés, elle invoqua la bienveillance de la Dame bleue qui lui accorda de baigner de son nimbe béni les compagnons et les alliés autour d'elle, tout en emplissant leurs ennemis d'une terreur religieuse :
«  Ainsi est venu le moment si longtemps attendu :
Peuples de Krynn, les vrais Dieux vous ont entendu !
Gorgez vous de leur puissance afin d´affronter l´ennemi
Voyez tous comme le couard ver-Minaable s´enfuit !
Qu´il parte à l´arrière, changer ses chausses souillées :
Bloquez ici sa meute écailleuse sur qui il a pissé !  »

Raistlin

Enfin à portée, Raistlin prit une seconde pour contempler l'envol du dragon. Cela avait beau être un ennemi et une créature monstrueuse, elle n'en avait pas moins un panache certain; ses ailes immenses, ses muscles saillants, cette créature était finalement magnifique. Terrible et magnifique.
Se ressaisissant, il déroula le parchemin et commença à en lire les runes, qui s'effaçaient en rougeoyant à mesure que le mage incantait. Bientôt, la formule avait complètement disparue du velin, et Rivebise et son équipement quadrupla de volume, augmentant sa force, son allonge, et son potentiel meurtrier…
Il détailla d'un œil critique la situation pour déterminer quel serait la meilleure stratégie à adopter. Il fallait qu'il tente de gêner au maximum les attaquants qui allaient arriver. Un nuage nauséabond bien placé pourrait faire l'affaire, sans aucun doute. Encore fallait-il que l'effort n'achève pas de terrasser le mage.
Un contact physique perturba le mage, il vit Tika à coté de lui, lui demandant si il avait besoin d'aide. Il riva ses yeux dorés sur le visage de la jeune femme, cherchant en quoi elle pourrait effectivement lui être utile.
«  Je suis presque à bout de force. Je… ne tiendrais pas très longtemps… Si nous survivons  » Il fit une pause pour avaler sa salive, la sueur lui coulait du front. « Fais-moi penser à t´apprendre à te servir de mes parchemins magiques, je pense que tu en as les capacités. Pour l´heure…  »
Il tendit le bras avec difficulté, sa magnifique dague en argent apparut dans la paume de sa main.
« Prends ceci… ma dague de Magius. Ce sera plus efficace que ton arme. Fais-y attention, c´est tout. Tu seras plus utile là-bas à soutenir mon frère et nos amis qu´à soutenir un souffreteux qui n´a pas besoin de tenir sur ses jambes pour participer à la bataille. »
Avec un sourire fatigué, il ouvrit la main, laissant l'arme à disposition de l'ancienne serveuse.
(Message secret pour Tika)


Rivebise

Rivebise s’était figé aux dires du mage. Il n’était pas du genre à respecter les ordres d’autrui aussi facilement mais le mage avait certainement une idée en tête et le temps n'était pas à se contredire. De toute manière, le calme était avec lui. La guerre faisait rage mais la force de la déesse le protégerait. Et puis, il n’était pas pour se précipiter dans la bataille comme un hurluberlu ; il l’aurait fait... si il n’avait pas rêvé et appris de la déesse. De nouveau, il ressentit l’énergie de Mishakal quand Elistan canalisa ondes de guérison tout prêt de lui. Il se sentait enfin prêt à exterminer ces pauvres écailleux.
Puis les paroles de Lunedor le fouettèrent comme tempête glacée en plein visage. Mishakal était avec eux, avec lui. Ses compagnons à ses côtés et le Ver fuyant. Cette vague déferlante de créatures belliqueuses ne pourrait rien contre eux. Il allait oublier l’ordre du mage et s’avancer lorsqu’il sentit sa puissance. Les paroles magiques traversaient l’esprit du guerrier tandis que la magie opérait. Il sentit son corps et son équipement grandir et grossir en prenant des mesures inimaginables. Toutefois, il ne ressentait nulle douleur.
Quand la transformation fut terminée, il regarda Raistlin et hocha la tête en guise de remerciement. Sa nouvelle forme lui permettrait d’écraser ses ennemis sans aucun doute. À présent, seuls comptaient ces écailleux. Ces écailleux contre ses compagnons. La mort guettait les uns et la victoire les autres. Il n’y avait nulle autre issue, le Que Shu le savait.
Fier de sa nouvelle apparence, le colosse s’avança aux devants des ennemis. La tempête vibrait en son for intérieur mais il en était l’œil et sa puissance se déchaînerait sur les arrivants. Il cala ses pieds dans le roc et attendit la première vague avec un grand sourire. Alors des paroles se formèrent dans son esprit. Des paroles qui n’étaient pas les siennes, vestige d’un puissant souvenir.

Ces paroles fortes de sens, traversèrent la barrière de ses lèvres :
« Alliés des Ténèbres et ennemis de la Lumière,
Craignez la puissance du sceptre bleu,
Craignez la lumière et fuyez devant celle-ci,
Ces hommes et femmes qui m’entourent vous haïssent.
La haine est immense et la tempête se déchaîne.
Les puissances s’assemblent et vous ne pourrez y résister.
Craignez nos lames, car elles vous décapiteront.
Compagnons, amis, venez avec moi pourfendre ces écailleux,
Partager avec moi la haine qui m’anime,
Et anéantissons ces ténèbreux.  »

Puis soudainement, comme une forme de conviction, d’autres paroles lui vinrent aux lèvres. Ces dernières lui appartenaient. En fait, elles appartenaient à son peuple. Ainsi, le guerrier taciturne entama un chant de bataille Que Shu :

« Des vertes Plaines de Poussière,
S’élève le chant des Que Shu,
De partout en terre de Krynn,
Se lèvent les guerriers de la tribu.

Des grandes steppes de Poussière,
Portant notre colère,
Résonnent dans les airs,
Nos tambours de guerre.

Puissant fils de la nature,
Nous sommes fiers de nos origines,
Nos rites sont pleins de droiture,
Une grande sagesse s'y enracine.

Mais la paix s’en est allée,
Dans toute la vallée,
De féroces guerriers,
Attaquent nos alliés.

La grande chasse a commencé,
Le combat sera barbare,
Nos héros sont préparés,
Les plus braves auront leur part.

Protégeant toutes nos terres,
Et celles de nos frères,
Puissants nobles et fiers
Que Shu : tous en guerre !

Des vertes Plaines de Poussière,
S’élève le chant des Que Shu,
De partout en terre de Krynn,
Se lèvent les guerriers de la tribu.

Des grandes steppes de Poussière,
Porteurs d'une juste colère,
Résonnent dans les airs,
Nos tambours de guerre.  »
(bis)


Tanis

Tanis jeta un coup d'oeil à son stock de flèches. Ce combat qui avait duré plus longtemps que prévu risquait de le laisser à court de munitions sous peu. Il fallait bloquer cette armée rapidement, sinon ils allaient finir submergés par la marée écailleuse.
Le rôdeur examina les corps des ennemis vaincus à la recherche de flèches, avant d'interpeller ses compagnons :
« Tass, Il faut aller voir si Fizban et Haeldir trouvent le mécanisme. C´est toi le spécialiste des passages secrets et autre placards dérobés, alors va leur donner un coup de main. Raistlin, si tu n´as plus de sortilège en réserve, va avec lui, tu pourras toujours l´aider à repérer les illusions ou les pièges magiques qui protègent peut être ce mécanisme ! »

Tass

Le kender s'agitait de manière fébrile. Quand il vit l'elfe princier venir sur sa gauche, il hocha la tête en portant son regard vers la lame. Il vira de bord (perdant une nouvelle fois son ami nain). Il s'écria après avoir hésité :
«  Ouvrons... le chemin !  »
Il jeta un dernier coup d'oeil vers l'esplanade espérant n'avoir rien laissé derrière lui...
Si rien de valeur n´est franchement visible...
Le kender ne fit qu'un quart de tour et porta son regard vers l'entrée sinistre de la tour se souciant plus de faire la trouvaille du siècle... Franchement, il n'allait pas risquer sa vie (et celles de ses compagnons) pour rapporter quelque chose de brillant... Pfou, ridicule. Comme si j´y avais pensé... Ce maître Raclepieds était même persuadé de sa bonne foi vertueuse ! (S'il savait le bougre...) Et, tâchant de ne pas perdre l'arme de siège qu'était son barbu de compagnon, il se rua vers les marches de la tourelle maudite.

Le groupe se dirigea vers les portes afin de contenir le plus de temps possible les hordes sauvages de draconiens, hobgobelins et autres créatures aux ordres du sénéchal-dragon Verminaard qui couraient pour entrer dans la forteresse et massacrer tous ceux qui n'étaient pas de leur côté. Humains, elfes et nains. Leur nombre martelait le sol et des vibrations se faisaient sentir jusqu'au sommet du crâne des héros qui osaient s'élever contre eux. Pour d'autres, ces tremblements provenaient de la peur qui serrait les entrailles, mais peu importe, le chant de Lunedor chassait la terreur et gonflait le cœur de tous.

Les pouvoirs du mage donnèrent à Rivebise une taille inhumaine, de manière à pouvoir rivaliser avec les ogres et autres draconiens de grande taille, mais l'appel à ses pouvoirs l'épuisait, et il commençait à s’essouffler. Il passa sa dague à Tika, confiant en l'utilité que pourrait en avoir la jeune femme. Cela faisait à peine quelques jours qu'elle avait quitté Solace, mais la sensation était toute autre. Les évènements s'étant succédés à une vitesse folle, cela aurait pu tout aussi bien faire plusieurs années qui séparait sa situation de serveuse et la maturité qu'elle avait acquise bien douloureusement...

Le géant des Plaines s'avança à la rencontre de ses ennemis en entonnant le chant de guerre de sa tribu, bien décidé à occire autant que possible d'ennemis autour de lui.

Tanis héla Tass' tout en jetant un oeil pour trouver des flèches. Malheureusement ce n'était guère le matériel de base des ennemis abattus jusqu'ici. Il vit bien une arbalète légère et une trentaine de carreaux sur le sol. Tass' hésita un instant, mais il n'y avait rien de vraiment aussi bien que la masse de Verminaard dans les affaires répandues au milieu des cadavres pétrifiés, sanguinolents ou tout simplement vaporisés en acide.

Caramon

Caramon ne comprenait décidément pas le prince elfe ; pourquoi a-t-il fallu qu´il veuille frapper le draconien au lieu d´aller chercher son épée !
Le colosse porta néanmoins une attaque à la créature lui faisant face et il abattit d'un seul coup. Inquiet pour la suite, il jeta un oeil en arrière vers son frère et Tika,il fut rassuré de voir qu'elle prenait soin de son jumeau. Ce bout de femme est vraiment épatant ! Il cria alors
«  Raist, Tika, préparez-vous à notre repli. Prenez de l´avance et protégez-vous l´un l´autre.  »

Avisant l'arrivée de Rivebise, il s'avança également pour bloquer les renforts adverses et vint se placer à côté de l'elfe. « Gilthanas si vous ne voulez pas de votre arme elfique, laissez tomber, faut qu´on se replie maintenant ...  » le ton en disait lourd sur son énervement.

Laurana

Voyant Tanis fureter un peu partout à la recherche de flèches, Laurana attira l'attention de l'homme en seconde ligne le plus proche d'elle. Elle désigna du doigt le demi-elfe, « tu vois l´imbécile heureux là-bas ?  » L'homme opina énergiquement de la tête, «  Prends toute mes flèches et apporte-lui de ma part... et lance lui un regard acide tant que tu y es. Après ça, rejoins nous ici à toute vitesse. »
Faisant à nouveau face aux ennemis qui se précipitaient vers eux, Laurana entreprit de repositionner ses hommes et de leur insuffler un peu de détermination.
Désignant Rivebise de son épée, elle cria pour bien se faire entendre de tous, «  NOUS ALLONS PROTÉGER SON FLANC, EN POSITION !  » La princesse du Qualinesti reprit son souffle, «  NOUS DEVONS GAGNER DU TEMPS POUR VOS FAMILLES, ET N´AYEZ AUCUNE PITIÉ CAR IL N´EN AURONT AUCUNE ENVERS VOUS !  »

Sturm

Sturm était un homme avisé. Il fallait tenir la porte. Il était inutile d'aller plus loin. Si le mécanisme ensevelissait les portes mieux valait rester du bon côté. Il devait organiser la ligne de défense. Il fallait tenir et non pas porter le combat au-delà .
Laurana organisait la ligne. Sturm se positionna au centre des portes et fit signe aux hommes de se disposer de part et d'autre de lui.
Il fallait maintenant que ses compagnons reviennent en sécurité.

Caramon abattit d'un coup d'épée le draconien, faisant tomber sa tête sur la terre battue, immédiatement transformée en granit comme le reste du corps. Juste après, il se déplaça sous l'immense voûte de pierre qui soutenait les gravats et encore au dessus les murailles, entre les deux immenses portes afin d'arrêter les troupes de Verminaard.

Laurana plaça les combattants humains en ordre de bataille et elle se plaça à côté de "ses" troupes afin d'être au plus près pour diriger les hommes. Sturm se plaça juste avant les portes, mais il vit qu'il n'était pas en première ligne, pour une fois. Mais pouvait on lui reprocher de craindre de se retrouver une nouvelle fois pris dans un effondrement ?

Elistan fit quelques grandes foulées pour se retrouver derrière les combattants, son amulette toute nouvelle à la main, prêt à soigner les blessés.

Modifié par un utilisateur samedi 9 avril 2016 18:59:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

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