Une fois repu, le groupe se mit en marche vers Roctourment. Les rues totalement désertes de la petite ville étaient balayées par un vent froid et humide. Un chien aboya à leur passage, tirant sur sa chaine comme un beau diable, mais rien n'y fit. Au contraire, le vieux Rivière - le chien errant de Ravengro - attendait tranquillement sur le petit pont de bois, et agita la queue au passage des gardiens de la ville. Le silence.



Tous suivaient du regard les hautes murailles qui ceignaient le bâtiment surplombant la ville. Celles qui avaient déjà vu la mort d'un de leur compagnon, et la fuite de plusieurs autres. Celles qui avaient mit à mal leurs esprits, broyé leurs cœurs et leurs corps.

Ils cheminèrent vers le sud, et arrivèrent près des murailles décrépies de Roctourment. Derrière, les âmes tourmentées des prisonniers se réjouissaient de bientôt pouvoir déverser leur haine contre le village qui s'étendait au pied de leur royaume. Les morts festoyaient et se gaussaient de l'insouciante légèreté des vivants. Seule, Verosianna portait le lourd fardeau de son mari, empêchait la fureur des jours passés de s'abattre sur Ravengro, de voir la précieuse communauté se désagréger.

Le professeur Lorrimor avait-il eu raison d'accorder sa confiance à ces âmes valeureuses et ingénieuses pour accomplir cette tâche ? Au sein du groupe, l'influence délétère de la prison se faisait sentir, les esprits étaient distraits, encombrés par des divagations macabres. Le sang frais de Théodechilde et d'Hamunaptis apporterait-il de la force face à l'adversité ou abreuverait-il simplement les âmes damnées qui résidaient en ces murs ?

En digne testamentaire, Thompson posa le premier un pied dans Roctourment pour ouvrir la voie au reste du groupe. Il s'avança dans la cour, et sembla se fondre dans l'ombre. Une autre silhouette se matérialisa derrière lui. Elle possédait des contours flous et une tendance à ne pas vouloir imprimer de souvenir clair dans l'esprit de ceux qui la percevait. Cela évoquait nettement à Gabriel l'apparition près du monument, qui avait déjà ciblé Thompson.

La silhouette disparut sans avoir fait un mouvement. Une simple hache aux frontières incertaines et à la couleur laiteuse restait à flotter, la tête pointée vers le sol.

Un brusque mouvement. Le bruit sourd d'une masse s'effondrant dans l'herbe.

Modifié par un utilisateur samedi 25 janvier 2014 00:10:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ethus prit cérémonieusement le fardeau des symboles du Père Charlatan, qu'il enroula dans un tissu avec fortes prières à sa déesse, ces objets ne devaient pas l'influencer dans sa détermination à rendre à Pharasma les âmes des morts-vivants qu'il rencontrerait.

Alors qu'ils remontaient le chemin vers la prison hantée, Ethus se remémora les événements de la nuit passée pour se donner du courage et de la détermination. Alors que Thompson s'avança dans la cour, les mots de mise en garde d'Ethus restèrent noués au fond de sa gorge ... et il assista avec horreur à la chute du rodeur «  Pharasma, donne nous le courage » murmura le prêtre, alors qu'il posait une main sur l'épaule d'Isolde, et par une petite pression essayait d'apporter un peu de réconfort et d'encouragement «  ça commence déjà ... la bataille va être rude, mes amis »

Ethus tentait de percer les ténèbres, à la recherche de l'arme maudite.

• Perception : 1d20+6 donne [14] + 6 = 20

Modifié par un utilisateur samedi 25 janvier 2014 11:18:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  Par Pharasma, ce n'est pas passé loin ... Que la Dame nous vienne en aide, l'Elagueur a du récupérer sa hachette ! Protégez moi, je dois porter secours à Thompson. »

Ethus n'allait pas se laisser impressionner dès l'entrée de Roctourment, il avança rapidement en direction de Thompson, mais il gardait quand même un oeil attentif aux environs. Arrivé au "chevet" du rôdeur, il l'ausculta rapidement, et vérifia si la hachette était toujours là.

• Perception : 1d20+6 donne [12] + 6 = 18
• Premiers Secours : 1d20+8 donne [2] + 8 = 10

Modifié par un utilisateur samedi 25 janvier 2014 14:37:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Comme Isolde l'avait révélé à Théodechilde durant le chemin, le groupe ne savait que très peu de choses sur les objets des cinq, mais il savait qu'ils portaient tous l'empreinte délétère de leur ancien propriétaire et qu'à part la hachette, ils ne recelaient nulle magie.

À l'appel de son nom, Biga sortit de derrière la porte de la prison et vint rejoindre sa maîtresse. La magicienne prévint ses nouveaux compagnons quant à la loyauté de ce squelette : « Ne touchez pas à Biga, c'est un allié fidèle ! » La jeune femme suivit ensuite Ethus et Théo. Son bâton dans une main, et l'autre tendue devant elle, elle cherchait la hachette du regard, prête à envoyer sur elle un rayon d'énergie positive.

• Perception : 1d20 donne [5] = 5

Modifié par un utilisateur dimanche 26 janvier 2014 02:08:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ethus s'avança à découvert dans la grande étendue plongée dans l'obscurité, et atteint finalement Thompson. Lorsqu'Ethus tenta de le retourner pour voir son état, sa tête resta au sol tandis que son corps basculait. Son cou libéra une impressionnante gerbe de sang dans l'herbe rase de l'enceinte de la prison.

Théo, Isolde et Biga emboitèrent le pas d'Ethus, et se placèrent autour de lui en cercle pour former une protection succincte.

Hamunaptis et Gabriel restèrent sur le seuil, les yeux et les oreilles en alerte. Des petits bruits de couinements, de grattements, une rumeur vrombissante se faisait entendre dans les lointaines ténèbres, mais Hamunaptis n'arrivait pas à déterminer leur provenance.

«  Il n'y a plus rien à faire pour lui, nous ramènerons son corps à Ravengro, au retour.

Que notre volonté, n'en soit pas secouée, et que sa mort ne soit pas pour rien, allons y compagnons. » Puis se tournant vers Isolde, «  Refaisons nous le même chemin, ou passons nous par l'entrée ? »

Constatant que Thompson avait rejoint Bret, loin du monde des vivants, Isolde détourna son regard de cet homme qu'elle connaissait à peine. Elle fit un clin d’œil à Théo après la réflexion morbide de cette dernière, puis entreprit de contourner le bâtiment par l'Ouest, comme ils l'avaient fait la veille. « La nuit nous promet assez de dangers comme cela, n'ouvrons pas des portes que nous pouvons contourner. Puis s'adressant au squelette qui la flanquait elle ajouta : défends moi Biga. » Elle repartit puis tourna à nouveau les talons : « Hamunaptis, vous ne devriez pas vous formaliser quant à cette entrée en matière. En revanche, je vous laisse le choix quant à la hachette. Peut-être nous servira-t-elle, sûrement même, mais peut-être attirera-t-elle les coups de l'élagueur ! Alors prenez là... si vous le souhaitez. »

Modifié par un utilisateur lundi 27 janvier 2014 14:10:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Isolde détailla Hamunaptis lorsque celui-ci se saisit de la hachette, soucieuse de l'importance qu'il accordait à sa foi. Elle espérait sincèrement que le jeune homme ne soit pas de ceux qui se reposaient exclusivement sur leur divinité, car dans ce cas il tomberait bien vite, et n'aurait pas été d'une grande utilité au groupe. Chemin faisant, elle répondit néanmoins au serviteur d'Abadar : « Biga est un allié. Il ouvre notre voie et notre chemin en général, s'exposant volontiers au danger. Comme je suis une femme de peu de foi, comme vous me l'avez dit, il faut bien que je trouve autre part mon rempart ! Quant aux dangers qui s'y trouvent, ce ne sont ni plus ni moins que ce que je me suis évertuée à vous expliquer durant le dîner ainsi que durant le voyage : du drame qui s'est ici déroulé sont nés des esprits, appelés apparitions, qui nous mènent la vie dure. Chaque apparition est unique mais toutes sont vulnérables à l'énergie positive, et pas à grand chose d'autres. Votre hachette pourrait avoir la particularité de blesser l'apparition qu'est devenu l'Élagueur, qui sait ? »

Désormais revenue au rez-de-chaussée, Isolde fit part à haute voix de sa réflexion : « Nous devons trouver un moyen de descendre au niveau inférieur. Il est censé au moins exister un monte-charge, et c'était peut-être le seul moyen accessible après l'incendie si l'on se réfère aux dires de Vésorianna. Nous avons exploré toute la partie Ouest, ou presque. Je propose que nous essayions de passer par cette double-porte au Nord. » La jeune fille pointa du doigt la porte qu'ils avaient vu à leur droite en parvenant au niveau.

Pendant que Théo se chargeait de l'analyse d'un éventuel piège, elle crut bon de préciser : « Tant que nous en sommes aux consignes, sachez que nous n'avons pas rencontré beaucoup de personnes en chair et en os ici et que donc, je doute que des pièges communs soient placés sur les portes. Cependant, nous avons vu certaines hantises nées du drame apparaître suite à l'ouverture d'une porte. L'une d'entre elle animait même quelques portes. Bref, je ne sais pas si les talents de Théo lui permettent de déceler ce genre de chose, mais nous avons constaté que la plupart d'entre elles étaient alignées aussi une détection du mal peut-elle sûrement faire l'affaire. Dans tous les cas, Biga est notre ouvreur de porte officiel. C'est une vrai tête brûlée. Restez caché derrière ses os et vous ne risquerez rien. »