Silka prit l'épée et la tira de l'étui avec un respect religieux. Elle ne parvenait pas à en croire ses yeux. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte que ses amis l'observait avec curiosité. Elle se reprit et se releva, l'épée toujours à la main, qu'elle leva pour que tout le monde puisse la voir.
« Ceci...est une véritable légende. Elle s'appelle Radiance. C'est l'épée de Yaniel la Rédemptrice, qui est entrée seule dans la Blessure, et en est ressortie avec tout ceux qu'elle a pu sauver de l'influence de l'Abysse, plusieurs centaines de personne. C'était ma tante. Et je ne laisserai pas son héritage servir à des démonistes. »

Les lieux ne présentait plus le moindre intérêt, et l'odeur du sang en train de coaguler était de moins en moins supportable. Compte tenu de l'état de fatigue et des blessures qui les affligeaient, ils se concertèrent, et décidèrent d'un commun accord de prendre quelques heures de repos avant de remonter à la surface. Ils ignoraient ce qui pouvait les attendre là haut.

Laissant les cavernes silencieuses derrière eux, ils remontèrent à l'échelle de corde. Elewien savait déjà ce qui les attendait, mais le spectacle de leur camarade demi orc, adossé contre le mur, percé de flèches, tenant encore dans sa main ensanglanté son glaive, mit un coup supplémentaire au moral du groupe déjà inquiet.
Le magicien nain dément était là également, et l'archère mongrel ne l'avait pas plus épargné. Au moins était il libre de sa folie.
Ils retournèrent jusqu'à la salle commune proche de l'entrée du campement. Les lieux étaient relativement confortables, et ils purent faire un feu de camp. Là, il fut temps de panser les plaies et de se restaurer. Leur prisonnière gardait le silence, et fixait les flammes d'un air concentré en murmurant dans une langue agressif et rapeuse. De l'Infernal. Anevia lui jetait de temps à autres des regards hostiles, mais ne commentait pas. Aravashnial était plongé dans d'intenses réflexions, laissant parfois échapper des exclamations. Horgus, comme à son habitude, s'était muré dans un mutisme buté.

Modifié par un utilisateur lundi 26 mai 2014 16:13:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'elfe aveugle pris une seconde de réflexion avant de répondre.
« Pour être franc, je n'en suis pas sûr. Nous ignorons toujours ce qui subsiste de Kenabres, et combien il y a de survivants. Je dirais que la priorité est de rejoindre un groupe de survivants organisés, de sauver ce qui peut être sauvé, et de rallier les autres forces croisées de la région. Mais cela dépendra beaucoup de l'état dans lequel nous allons trouver la ville. »

Anevia écoutait, un air d'inquiétude sur le visage.
« Je suis certaine que certains des nôtres ont survécu. Malgré la surprise et la violence de l'attaque, nous étions préparés à un tel choc. Je refuse de croire que les démons ont gagné.  »
Elle ponctua cette phrase d'un regard assassin à l'égard de leur prisonnière.

Pône, assis dos au mur, contrôlant avec une certaine joie non contenue tout les objets qu'il possédait dans son sac sans fond, écoutait d'une oreille la discussion de ces amis. Rallier les autres forces de croisées, rallier les autres forces de croisés... c'est vite dit : moi je veux surtout foutre le camp de cet endroit! puis réfléchissant un peu où il se rendrait alors s'il abandonnait ces nouveaux amis mmouaif en même temps, c'est pas qu'on va m’accueillir à bras ouvert à Kassen!!! Il restait alors silencieux et pensif ruminant les différentes options qui pourraient se présenter à lui dès la surface... et ne sachant que décider.
Après un moment, il prit alors subitement sa couverture et alla se coucher : « Bon bonne nuit, que celui qui commence sa garde me réveille en milieu de nuit et je reprendrai la garde.  »

Modifié par un utilisateur mardi 27 mai 2014 22:56:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Silka reposa la lame qu'elle admirait, et s'installa plus confortablement.
« Et bien...Yaniel était la sœur cadette de ma mère...en fait, elle est à peine plus âgée que moi, mais il est vrai que je ne vieillis pas au même rythme que les humains. Elle s'était opposée aux purges de la Troisième croisade, arguant que les tieflings, les demi-orc et tous leurs semblables n'étaient pas pour autant des suppôts du démon. Lorsque ma mère choisit de m'élever, malgré l'avis de ma famille, Yaniel fut la seule à garder le contact avec elle. Je me souviens vaguement d'elle, elle nous rendait visite à la ferme quand j'étais petite. Je pense que je lui dois ma vocation actuelle. Mais ses positions politiques ont fini par lui coûter cher. Elle a été exilé, et elle a choisi de partir vers la Blessure. C'est là qu'elle est devenu Yaniel la Rédemptrice. Elle a réussi, contre toute attente, à ramener des éclaireurs égarés, des croisés perdus en patrouilles, et même à aider des démons et des démonistes à racheter leurs fautes. Mais un jour, elle n'est pas revenu. Seule son épée demeure, le dernier témoignage de son oeuvre. »

Silka n'eut pas besoin de réfléchir avant de répondre. La réponse était évidente.
« Non. Pour autant que je le sache, tout les membres de ma famille, étaient des adeptes de Iomedae. Y compris Yaniel. En fait, les disciples de Desna sont assez rares dans les rangs des croisés. Pourquoi? »

La nuit passa comme un soupir profond, et ils se réveillèrent le lendemain perclus de courbature et de douleur des blessures pas encore soignés, mais ils se sentaient tout de même reposés. Les blessures de Silka ne saignaient plus, mais elle n'était toujours pas au mieux de sa forme. Leur prisonnière n'avait pas posé de problème, apparemment consciente qu'elle n'avait aucune chance de se libérer alors que quelqu'un montait la garde. Ils mangèrent leurs rations en silence, à l'exception habituelle de Silka, et s'assurèrent qu'ils avait tout leur équipement avec eux. Il était temps de retrouver le monde de la surface, l'air frais et le soleil commençait à leur manquer.
Ils prirent la route des cavernes au Nord. La première (H10) était ce qu'on aurait pu appeler un hall aux trophées. Des niches étaient creusées dans les parois, contenant des cadavres animaux: la tête d'un lézard géant, une vipère longue de plusieurs mètres, une créature qui ressemblait à un humain croisé avec un monstrueux corbeau, et d'autres monstruosités qui les fixaient de leurs orbites vides. Dans le réduit qui s'ouvrait sur la gauche (H11), on pouvait entendre le grondement d'une rivière souterraine. La pièce ne contenait qu'un puits, et un seau attaqué à une corde, sans aucun doute la source d'eau de la tribu. Il ne devait pas être bien difficile de descendre pour inspecter les lieux.

Vers le nord, un tunnel montait en pente douce vers la surface, et vers une échelle de fer rouillé qui menait à une caverne au niveau supérieur (H13). Quelques cadavres de rats se trouvaient là, ainsi qu'une ouverture circulaire dans le mur Est laissant apercevoir une barricade désertée.

Même en inspectant l'intégralité des cavernes, rien d'intéressant ne leur apparut.

Modifié par un utilisateur mercredi 28 mai 2014 16:02:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Au delà de la barricade abandonnée, derrière une porte de fer, les cavernes n'étaient plus des cavernes. Les murs étaient anciens, et couverts de moisissures et de poussières, mais il était clair qu'ils avaient été fait de main d'homme, de même que les arches formant le plafond. Ils touchaient au but. En revanche, un dernier et étrange aménagement leur barrait encore la route de la surface. Un entrelacs de murs bâtis à la hâte, des pierres taillées et de mortier. Un labyrinthe.
En fait, le dédale se révéla plutôt simple, et surtout, dépourvu de chausses trappes. Il s'agissait probablement d'un moyen de ralentir d'éventuels assaillants que d'une véritable défense. Tant mieux pour eux. Leur prisonnière jetait des regards inquisiteurs aux alentours, mais rien ne bougeait.
Finalement, et malgré toutes les difficultés qu'eut Aravashnial a traverser le labyrinthe, ils parvinrent de l'autre côté. Le boyau circulaire était désormais constitué de briques, et surtout, une échelle de fer était fixée à l'extrémité, menant plus haut. En l'empruntant, ils arrivèrent dans le réseau d'égout de Kenabres. Par chance, les destructions subit par la ville ne s'étendait pas aussi profondément, mais les rivières avaient été détournée, et les égouts étaient à sec. D'autres échelles permettaient d'accéder à la surface...ou un spectacle de carnage et de dévastation les attendait.

La Kenabres qu'ils avaient connu n'était plus. La cité tout entière était en ruines, détruite par les tremblements de terre et les assauts des démons. D'immenses failles fendaient le sol en plusieurs endroits, visibles dans le lointain, et des tranchées de destruction s'ouvraient à travers les bâtiments, marquant le passage d'énormes démons. Des colonnes de fumées noires s'élevaient vers le ciel qui avait pris une inquiétante teinte carmin. Parmi les ruines, des cadavres à demi-décomposés répandaient une puanteur atroce et des essaims de vermines. Les rues étaient encombrées de gravats et de poutres brulées. Leur marche serait certainement difficile. Même les points de repère de la cité avait disparus, la Tour du Milan et la Cathédrale de St Clydwell, où avait eu lieu la cérémonie quatre jours auparavant, s'étaient effondrés. Des busards planaient au dessus des charniers, découvrant leurs crocs pour pousser leurs croassements sinistres.
D'après leurs souvenirs de la ville, ils se trouvaient quelque part dans le Sud Est de Kenabres. Alors qu'ils prenaient encore la mesure de l'ampleur de la destruction, un bruit de sabot se fit entendre, et un homme en armure, monté sur un destrier de guerre, apparut au coin de la rue, slalomant entre les gravats. Il portait les emblèmes des croisés...



Valehm, à toi de jouer!

La seule vraie expérience douloureuse que vécu Miro Piedblanc depuis la mort de sa mère fut la chute de Kenabres et tout ce qui s'en suivit. La douleur des combats contre les mongrels, le nain fou et les cafard géants. La perte d'un de leur compagnon l'avait également gravement affecté et il n'avait pas dit grand chose avant de remonter à la... la surface.

Le semi-homme devint plus blanc que ses pieds et tomba à genoux devant le spectacle apocalyptique et le paysage démoniaque se dressant devant lui, ses pires cauchemars de descendant de croisés se réalisèrent. Les larmes ne lui vint pas au yeux immédiatement, ses mains tâtonnèrent le sol, à la recherche de réalité et trouva une pomme desséchée qu'il prit dans sa main avec tout l'amour du monde qu'il lui semblait perdu, il baissa la tête pour ne pas montrer sa douleur, ni ses larmes de colère et de tristesse qui égouttait le sol poussiéreux de l'enfer.

Modifié par un utilisateur jeudi 29 mai 2014 20:34:43(UTC)  | Raison: Non indiquée