Ayant trouvé assez d'indices pour avoir enfin une idée de l'identité du, ou plutôt des coupables, les cinq enquêteurs reprirent le chemin de Lepidstadt. Le dénouement était proche...Vorkstag et Gryne étaient trop impliqués par les pistes qu'ils suivaient depuis le début pour n'avoir aucun lien avec leur affaire. Peut être tenaient ils enfin le moyen de faire innocenter la Bête.

Les dernières heures de soleil accompagnèrent leur voyage difficile pour rentrer, à travers les marais, sur une piste envahie par les hautes herbes. L'astre était couché depuis longtemps lorsqu'ils parvinrent aux faubourgs de la ville. La nuit, qui aurait dû être silencieuse à cette heure, était traversée de clameur et de cris. Dans le lointain, au Nord de Lepidstadt, une lueur orangée, comme celle d'un feu, brillaient dans les ténèbres.

Ils n'avaient pas fait vingt mètres dans les rues qu'une silhouette essoufflée venait à leur rencontre. C'était Kaleb, le chef du groupe d'artistes difformes qu'ils avaient rencontré en venant à Lepidstadt.

« Enfin vous voilà! Ça fait une heure que toute la troupe essaye de vous retrouver! Il faut...il faut que vous alliez au tribunal...! Il y a...une foule, ils veulent lyncher la Bête! Ils n'y sont pas encore, mais ils ne vont pas tarder! »

Oparal serra les dents. Maudits soient ces paysans obscurantistes! Ils ne pouvaient pas respecter la justice...
« Merci Kaleb! » cria-t-elle au passage.
Elle éperonna sa monture, et s'élança au galop, à la suite de la paladine, à travers les ruelles de la ville.

La galopade à travers les rues enténébrée de Lepidstadt était oppressante. Le vent de la course battait à leurs oreilles, alors qu'ils filaient dans la nuit. Les rues étaient désertes, mais à mesure qu'ils se rapprochaient des lueurs, les clameurs se précisaient.
Dans le ciel nocturne, au dessus des toits, Radoslav volait avec la légèreté et la liberté qu'offrait sa forme de chauve-souris. Il pouvait voir une foule de plusieurs dizaines d'émeutiers descendre depuis les faubourgs Nord vers la grand place.

Ils déboulèrent sur la place juste au moment ou le premier rang de la foule entrait sur la place. Les sabots claquaient sur les pavés, mais les cris de colère dominaient la cavalcade.
Les émeutiers formaient une foule disparate. On y trouvait surtout des hommes, même si quelques femmes s'étaient jointes à la foule. Il y avait la des paysans, des artisans, un ou deux marchands à en juger par leurs habits. Leurs visages étaient déformés par une colère collective.
Certains portaient des torches, d'autres des fourches, des marteaux, des dagues, ou d'autre armes improvisés, et quatre lourdes poutres pouvant servir de béliers, ainsi que deux échelles. Ils étaient environ soixante, et une demi douzaines étaient mieux armés, menant l'émeute, et portant ostensiblement de lourdes arbalètes chargées.

Radoslav arriva d'une ruelle adjacente, la haine dans le regard.
Il se dirigea vers la foule et s'arrêta à une dizaine de pas des meneurs, les fixant de ses yeux noirs, sa cape claquant derrière lui à chaque pas, tout comme ses bottes sur les pavés.
« N'allez pas plus loin.....
La bête de Lepistadt sera jugée parrr le trrrribunal de la ville, en aucun cas parrrr une bande de fous furrrieux sans légitimité ni rrrespect de leurrrrs prrroprrres lois.
Le prrremier qui avance encorrre d'un pas, je m'en occupe perrrsonnelllement. Un amateurrrr? Quelqu'un qui estimerrrais qu'il est à la fois plus compétent que le trrribunal et plus doué que moi? »

Il avait dégainé lors de son discours sa longue épée à deux mains, et la pointait tour à tour vers les meneurs de l'émeute.

Les paroles de Radoslav et d'Hellaynnae créèrent un instant de flottement. Dans la foule, quelques uns échangèrent des regards déconcertés. Puis, l'un des meneurs leva son arbalète vers le ciel, et éleva la voie.

« Ne les écoutez pas! Vous avez vu pendant le procès! Des sorciers! Des étrangers qui ne valent pas mieux que la Bête! Par leur faute, et par celle des juges qu'ils ont sans aucun doute corrompu, toutes les victimes innocentes de ce monstre n'auront pas droit à la Justice! Il est temps que nous, peuple de Lepidstadt, vengions les torts que la Bête nous as infligé depuis des décennies! »

Sa harangue fut reprise par un hurlement de colère et de détermination dans la foule. Les poings se serrèrent sur les manches des haches et des marteaux de forgeron. Des appels furent lancés, appelant les gardes de la Cour à rejoindre l'émeute et à livrer la Bête à la foule.

A l'intérieur, les gardes ouvrirent la porte, et firent signe aux cinq cavaliers.
« Dépêchez vous, par ici! On va verrouiller les portes, et on aura besoin d'aide pour défendre les lieux! »

Le barde, qui était resté silencieux et en retrait jusqu'à présent, ne tint plus.

Des sots... ce ne sont que des sots... qui ne méritent pas de vivre et encore moins qu'on se batte pour eux...

Il brisa le brouhaha infernal de cette plèbe stupide par un hurlement terrifiant rappelant celui d'un lion enragé...

Incantation de Sons Imaginaires

Pour information, le cri d'un lion est équivalent au bruit produit par 16 humains. Syl peut produire actuellement un son équivalent à celui produit par 20 humains, donc un poil plus puissant que le cri du lion.

Lorsqu'il se fut assuré qu'il avait acquis l'attention de la foule, il leva simplement un doigt vers le ciel en fixant l'un des leaders du regard:

« Un pas. »

« Faites seulement encore un pas et il n'y aura pas assez de milicien dans cette ville pour sauver vos âmes.

Le prochain qui remet en cause notre intégrité ne verra pas le soleil se lever demain. »

• Intimidation : 1d20+11 donne [17] + 11 = 28

« Maintenant rentrez chez vous.
Et laissez-nous faire notre travail: nous avons déjà risqué nos vies à plus d'un titre pour trouver la véritable source du mal qui ronge Lepidstadt.

Et personne ne nous empêchera de découvrir la vérité. »


« Personne. »

Modifié par un utilisateur lundi 13 octobre 2014 15:13:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsque Syl'marihil rugit d'une voix de tonnerre, les clameurs de la foule se turent instantanément. Les villageois reculèrent, la crainte sur leur visage. Quelque part au fond d'eux même, ils sentaient que le demi-elfe qui leur faisait face n'était pas un simple demi-elfe...une villageoise prit la fuite, laissant choir la torche qu'elle portait. Un homme portant un marteau la suivit, et rapidement, des émeutiers commençaient à prendre la fuite.

Les meneurs haranguaient la foule, mais les émeutiers n'écoutaient plus...ils écoutaient Hellaynnae, et le doute se lisait sur les visages. Finalement, le reste de la foule tourna les talons, abandonnant la partie...
Un des meneurs, le village tordu par la rage, leva son arbalète vers Syl'marihil.
« Maudit sorcier! »

Modifié par un utilisateur mardi 14 octobre 2014 23:53:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme vacilla, comme frappé par la foudre, et, les yeux révulsés, s'effondra sur place. La foule, tournant le regard vers la chevalière se mit à fuir devant l'incarnation de la colère divine. Au milieu de la débandade générale, les meneurs eux aussi prirent leurs jambes à leur cou, tentant d'échapper à la fureur vengeresse de ce groupe aux pouvoirs étranges et terrifiants.
L'effet de foule jouait à leur avantage, car ils détalaient avec les autres émeutiers, s'éparpillant à travers les rues de Lepidstadt.

Une fois au sol, Hellaynnae écrasa le torse du meneur qui avait tiré sur Syl'marihil avec son soleret, le dissuadant de se relever et de s'enfuir.
Elle regarda autour d'elle, aux aguets avec cette foule qui refluait.
Une fois la situation calmée, elle se tourna vers l'homme qu'elle maintenait au sol.
« Bouges et tu connaîtras la colère d'une fidèle de Sarenrae. »
Elle leva un instant les yeux vers ses compagnons, tout en raffermissant sa prise.
« J'en ai un, il se fera un plaisir de tout nous raconter.
S'il veut pouvoir alléger sa peine...
Syl, est-ce que ça va? »

Modifié par un utilisateur vendredi 17 octobre 2014 10:00:40(UTC)  | Raison: Ajout