L'attitude des kobolds changea du tout au tout lorsque Allister leur proposa de les accompagner. Celui qui avait pris la parole se mit à bredouiller quelques excuses tellement hachées que Gaëlan eut du mal à les traduire. Pêle-mêle, le kobold parla du fait qu'ils avaient de grandes responsabilités pour récolter les radis et nourrir la tribu, qu'il était sage de prendre son temps et de bien préparer son coup parce que les mites étaient hargneux, qu'ils ne pouvaient pas se battre efficacement tout en portant les paniers de radis, qu'ils étaient fatigués par la longue marche parce qu'après tout eux avaient de très petites jambes et de toute une série d'autres excuses qui se termina par le fait qu'il était urgent pour eux de rentrer à la mine pour apporter la nourriture.

Les trois autres kobolds semblèrent tout à coup se rendre compte que leur porte-parole avait raison et qu'il leur fallait rentrer rapidement dans leur tribu. Comme par miracle, le sujet des mites était devenu beaucoup moins pressant et urgent dès qu'Allister eût mentionné la possibilité que des alliés kobolds leur seraient utiles. Les kobolds rassemblèrent rapidement leurs paniers et leurs affaires et s'apprêtèrent à se mettre en marche.

Évan avait rangé discrètement son arme pendant que les kobolds préparaient leurs affaires.
S'ils n'envisageaient pas de partir dans sa direction, il attendrait qu'ils soient loin pour rejoindre le groupe. Autant rester caché, il ne serait pas recensé avec les autres.
Bien sûr il faudrait bien trouver une excuse s'ils venaient dans sa direction. Bah... je trouverai bien une histoire... De toute façon, ils ne comprennent pas le commun.

Les couards ! S'ils étaient de ma suite, je les auraient forcés à me suivre, quel qu'en soit le prix à payer... Ils ont de la chance que je n'ai pas d'ordre à leur donner. Allister fut déçu de la manière dont les kobolds réagirent lorsqu'il leur avait proposé d'accompagner le groupe. Mais il fallait profiter de cet avantage pour les mettre un peu plus dans sa manche. Il pourrait se resservir de ce qu'il avait vu plus tard.

« Et bien soit, je comprends vos impératifs. En revanche, si vous nous aidez, nous pourrons taire ce que nous avons vu. Pour des kobolds en mission de survie, je vous trouve un peu laxiste. Si cela n'avait pas été nous, vous auriez été surpris et ne seriez certainement plus de ce monde pour protéger votre tribu. D'ailleurs, à propos de cela, que pouvez-vous nous dire sur Tartuk. Je sais qu'il s'est enfui lâchement, vous abandonnant sans repères spirituels. Mais comment était-il dans sa vie de tout les jours avant ? Avait-il des habitudes particulières ou des endroits où il se rendait régulièrement ? »

Allister avait espéré que des réponses à ses questions lui permettrait de savoir si le chamane avait l'habitude de s'éloigner de sa tribu et s'il avait un endroit favori où il se retirait régulièrement.

Gozreh 23, soirée

Les explorateurs avaient laissé repartir les kobolds, qui avaient encore un bon bout de chemin à faire avant d'arriver à leur repaire. Une chose était claire : il ne fallait pas vraiment s'attendre à avoir de l'aide de leur part pour aller combattre les mites. Ceci dit, les kobolds n'auraient certainement pas fait le poids : après tout, ces créatures étaient du genre à périr après un seul coup d'épée, comme ils avaient eu l'occasion de s'en rendre compte plusieurs jours plus tôt.

Ils notèrent avec soin l'emplacement du champ de radis de lune sur leur carte, en récoltèrent quelques poignées pour le repas du soir et pour agrémenter les repas des jours suivants et se remirent en route pour terminer l'exploration de la zone, ce qui ne leur prit qu'une petite heure de plus.

Ils s'installèrent ensuite dans une petite clairière pour dresser leur tente et établir leur camp.

Allister dormait à poings fermés lorsqu'il sentit que l'on le secouait. S'éveillant avec peine « Gnnn... Laisse moi, il est encore trop tôt... » et devant l'insistance mise par le guerrier pour le tirer hors des bras de Desna, le barde finit par ouvrir un oeil, puis le second. C'est alors qu'un cri vint briser le silence. Cet évènement eut le mérite de réveiller complètement le jeune homme qui se leva prestement. « Qu'est-ce que c'est que ça ? » Attrapant d'une main son arc placé à proximité et de l'autre une flèche de son carquois, il observa la noirceur de la nuit, du côté du côté duquel était venu le bruit. Il s'attendait à voir à tout instants surgir un mastodonte, ou tout autre créature gigantesque prête à les assaillir.

Un cri dans la nuit. Mais c'était d'abord un bruit de pas qui avait alerté Aelaendlara qui avait aussitôt préparé son arc. Elle gardait en mémoire les avertissements du vieux rôdeur Vekkel Benzen concernant l'Éventreur, un sanglier d'une taille impressionnante qui lui avait couté autrefois les deux jambes. Elle se demanda s'il s'agissait de cette créature qui avait décidé de se montrer.

La rôdeuse scruta les profondeurs de la nuit, cherchant l'abri d'un tronc d'arbre et prête à tirer si une cible se présentait.

Erwanez eut du mal à se réveiller mais lorsqu'elle entendit le terrible hurlement, elle reprit vite ses esprits. Elle se mit aussitôt à appeler le pouvoir de son dieu sur ses compagnons, « Que la bénédiction d'Erastil soit sur nous ! ». Ensuite, elle prit son arc et encocha une flèche. C'est à ce moment-là qu'elle s'aperçut que ses mains tremblaient légèrement.

Pas de placement en (K,11) et Bénédiction (Durée : 20 rounds)

Modifié par un utilisateur lundi 23 août 2010 00:26:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le cri du prédateur avait donné des ailes à La Gerboise. Il ne dormait que d’un œil regrettant les draps douillets du Comptoir et s’inquiétant des moindres bruits nocturnes.

A l’appel de ses compagnons, il sorti de la tente avec ses armes. Entendant les sages conseils d’Allister et rassuré par la bénédiction d’Erastil, il décida de s’éloigner du feu rapidement tentant de former un arc de cercle avec la rôdeuse. Il fallait se disperser.

Se servant des ombres de la nuit et de la distraction que proposait le feu, il se déplaça en essayant de ne pas être perçu par la bête.


Si j’ai perçu que le cri venait de là je vais de l’autre côté !

Modifié par un utilisateur lundi 23 août 2010 02:34:19(UTC)  | Raison: Mis un ": " de trop dans la formule ...

Andreï reconnu ce cri, la dernière fois qu'il l'avait entendu, il avait failli passer la barrière de la vie, pour aller rejoindre les morts.

Malgré la mauvaise expérience, il n'avait pas peur, la mort était une chose toujours présente pour un guerrier, il devait vivre avec.

Allister avait rappelé la tactique de Varn, mais comme tout bon épéiste il avait retenu la leçon.

Tous se tenaient aux aguets, attentifs au moindre mouvement, au moindre son. Chaque craquement de la plus minuscule des brindilles, chaque froissement de la plus frêle des feuilles, chaque frottement contre l'écorce rugueuse d'un arbre… chacune de ces choses pouvait leur révéler l'emplacement de la créature qui, camouflée dans les arbres, s'approchait de leur campement.

Allister se mit à réciter un conte pendant qu'Erwanez, elle, entonnait quelques mantras divins pour attirer la bienveillance d'Érastil sur le groupe. Les bruits de pas continuaient de se rapprocher mais, avec la lumière du feu qui crépitait au milieu de la clairière, il était impossible de distinguer quoi que ce soit dans l'obscurité qui se répandait entre les arbres. À peine pouvait-on imaginer que les ombres cachaient les plus horribles des cauchemars et repérer, ici et là, des déplacements d'ombres dont il était très difficile de savoir s'ils étaient réels ou de simples tours joués par une imagination mise à rude épreuve.

Finalement, un dernier bruit de pas, tout proche celui-là. Il semblait venir du nord. Puis le silence, un silence lourd de promesses terribles. Puis un mouvement, vif et soudain dans un buisson et une chose qui en jaillit pour venir se poser sur l'herbe. L'animal — un lièvre — semble aussi terrifié que les explorateurs sont surpris. Il reste immobile pendant un long moment puis, dès que l'un des explorateurs sort de sa torpeur pour s'en rapprocher ou l'étudier de plus près, il bondit à nouveau, contourne le feu de camp, traverse la clairière en oblique et disparaît dans les fourrés avant de se fondre dans l'obscurité de la forêt.

Puis le silence revient. Pendant plusieurs secondes, plusieurs longues secondes. Puis une minute, puis deux. Plus de bruits de pas. Plus de cri d'ours-hibou.