Isolde avait cherché à percer les mystères du livre de l'Ordre Palatin comme si les énigmes qui jalonnaient sa traduction étaient des jeux qui la faisaient frissonner. Le contenu de l'ouvrage était décevant mais être venu à bout des divers secrets qu'il contenait était bien suffisant à la jeune femme. Cela corroborait les informations disant que les membres de cet ordre étaient principalement de riches oisifs. Prendre la précaution d'ainsi dissimuler pareilles banalités était le fruit de dandys manquant de réalisme.

Son entrevue avec Mirta, contrairement à ce à quoi elle s'attendait, fut plutôt agréable. Cependant, la conseillère semblait s'être méprise sur la raison ayant poussé Isoldeà solliciter un tel entretien : elle cherchait des réponses et n'avait aucun goût pour le déballage de son histoire. Étant donné son statut d'ancienne tenancière de la Taverne, elle devait avoir une bonne connaissance des habitants, aussi chercha-t-elle à savoir si elle avait déjà entendu parler d'agissements de la Voix. Elle profita également de cette entrevue pour demander à la conseillère qui était cet étrange albinos qui avait ainsi été chassé de Ravengro. Une information pour une information, tel était le consensus auquel devrait se résoudre l'imposante Mirta.

Hamunaptis


Jorfa leva un sourcil interrogateur :

« Un emprunt ? La bonne fortune d'Abadar vous aurait-elle abandonné ? Quoi qu'il en soit, je me mettrais à l’œuvre dès aujourd'hui ... plus qu'une petite petite mesure et ce sera bon !  »

Elle prit quelques mesures supplémentaires et rangea son mètre.


Ethus

Les recherches d'Ethus n'aboutirent à rien, son rêve ne semblait pas avoir d'écho au sein de ses lectures ni au sein d'un quelconque rituel.

Isolde

Mirta touillait le thé avec un petit sourire, elle posa sa cuillère puis laissa volontairement un instant de flottement puis enchaina :

« Je n'ai aucune information sur un quelconque agissement de la voie dans ce village ... soit elle est particulièrement discrète, soit elle n'a pas infiltré Ravengro. Pourquoi pensez-vous que notre village aurait pu intéresser une telle organisation ? L'albinos était le chef d'une troupe d'amuseurs publiques - Monsieur Loyal ou quelque chose comme ça - les esprits chagrins ont décidé que la période n'était pas propice pour accueillir les bonimenteurs...  »

Theo

Yimple pinça les lèvres d'un air agacé.

«  Sachez, Madame, que je ne dévoile pas mes fournisseurs. Pour le reste, vous pourrez vous assurer de ma marchandise tant que vous le voudrez. »

Il prit un kukri à l'air poli et effilé, il n'était orné d'aucune marque mais d'une petite série de trous réguliers sur le haut de la lame. Il semblait fait d'un bloc dans un métal sombre.

« Terävä. Cette arme provient de Numérie, on m'a dit qu'elle fut forgée à partir du cœur d'une pierre tombée du ciel mais je ne suis pas certain qu'elle ne soit pas elle-même issue de la montagne d'Argent. Quoi qu'il en soit, le métal dont elle est constituée est extrêmement solide et rare. Elle pourrait trancher n'importe quel métal. Elle vaut trois mille pièces d'or. »

Il le reposa délicatement puis en prit un autre. C'était une lame robuste dont le manche ressemblait à un tronc en miniature. Les racines s'évasaient harmonieusement et ne gênaient pas sa tenue. La lame présentait de très légers reflets verts bleuâtres, elle était gravée de façon à donner l'illusion du feuillage d'un saule pleureur.

« Bezumiyetrek. Cette lame provient du lointain royaume de Khozan. Ce fut la lame rituelle d'un puissant druide dont le nom doit être gravé par ici ... voilà ... Yeste ... mais je dois avouer qu'elle reste assez énigmatique à mes yeux. Elle était réputée pour l'avoir aidé dans son combat contre d'étranges créatures ayant émergé d'un grand lac à la surface si noire qu'elle se confondait avec la nuit environnante. Toutefois, en l'état, elle est juste empreinte d'une énergie magique qui rend son maniement plus aisé... (sa mine dubitative marque une déception qu'il cache à peine) Je consens à vous la laisser pour deux mille pièces d'or. »

La dernière lame désigné par Théo brillait d'un éclat terrible. Son fil semblait ne vouloir cesser s'étendre et elle était incroyablement fine. Son manche était en ivoire, une petite lune ronde l'ornait au 2/3 de son manche. Elle ne portait aucune marque qui puisse entraver son tranchant.

« Anupasthiti. Celle-ci fut retrouvée dans un monastère vudrain en ruine dans les montagnes affamées. C'est à ma connaissance le seul monastère de ce type qui ait tenté de s'installer dans la région mais je n'en sais pas beaucoup plus... Je vous la laisse pour deux mille pièces d'or aussi. »

Il passa son doigt au dos de la lame, un petit sourire aux lèvres.

« Quelque chose d'autre vous intéresserait ? »

Je suis parti du principe que Théo était surtout intéressée par les kukris.
Ici, on a donc d'après ses descriptions :
- Kukri en adamantium,
- Kukri +1
- Kukri acéré (je ne tiens pas compte de la règle qui dit qu'une arme doit forcément avoir un bonus d'altération pour présenter une propriété)

Yimple soupesa l'arme, examina son tranchant, la retourna dans tous les sens puis prononça quelques mots ésotériques avant de la rendre à Théo. Il faisait une moue.

« 1800 pièces d'or et cette arme, pas moins. (il regarda avec convoitise le deuxième kukri à la taille de Théo puis le désigna de la tête) Je descends à 1500 avec le deuxième s'il est d'aussi bonne facture. »

« Hrm... Vous êtes dur en affaires! C'est plutôt rassurant concernant la qualité de votre marchandise d'ailleurs. » Théo dégaina le deuxième kukri équilibré qu'elle avait à la ceinture et le posa sur la table avec un petit air de regret simulé avant de présenter une bourse pleine de pièces anciennes et d'en vérifier le contenu.« Mille cinq-cent, tout rond. Et vous prendrez bien une bière ou un verre de vin sur mon compte? »

La jeune femme tenait à garder de bons rapports avec ce commerçant au cas où...Évidemment, c'était avant qu'elle ne fasse ces horribles cauchemars qui la poursuivraient une partie de la nuit suivante... La roublarde joua encore un peu avec Bezumiyetrek avant de rengainer l'arme. Pas si mal... J'aurais peut-être fait une bonne commerçante moi aussi... Se jeter quelques fleurs en silence ne mangeait pas de pain et c'était bon pour le moral...

Modifié par un utilisateur lundi 1 décembre 2014 19:35:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je vois, je vois, ce rituel se serait donc déroulé près de la prison ? Vous savez, n'importe qui aurait pu investir la prison sans que quiconque dans ce village ne remarque rien. Les gens en ont peur - moi la première - et la prison est assez loin du village... il aurait suffit de contourner la ville. Je suppose que la Voie du murmure mérite son nom et œuvre dans la discrétion. Un individu tel que vous le décrivez aurait forcément été très vite remarqué, un individu qui essaie de se camoufler aussi. J'ai su que des étrangers étaient arrivés dans cette ville et je savais à quoi vous ressembliez avant même la fin de l'enterrement du professeur...

Il est clair que nous devons beaucoup au professeur Lorrimor mais les esprits ont encore besoin de se tasser et de se remettre des évènements passés. Le temps fera l'affaire. Ses plus fervents opposants deviendront des admirateurs et oublieront qu'ils ont un jour interrompu son cortège funèbre, soyez-en sûre. On peut toujours compter sur la mauvaise foi et la mémoire sélective...

Pour ce qui est de rechercher des informations, je vous aiderais - savoir qu'une telle cabale œuvre dans notre pays ne me plait pas plus qu'à vous - mais il faut savoir que mon réseau se limite à cette ville ... enfin, disons qu'il est plus lent et moins dense dès que l'on sort de ses murs. J'essaierais de contacter certaines personnes. Je ne vous promet rien. Et j'aimerais que vous me disiez tout ce qu'il y a à savoir en retour.  »

Vivia acquiesça et sourit : « Les orques dépassent rarement Tamrivène, ce devait être une orque isolée des siens ... je ne sais pas pourquoi, croyez-vous que ça ait un lien avec son pouvoir sur les morts ? Dans tous les cas, ce serait une bonne idée, vous pourriez partager ce que vous savez ... est-il vrai que vous vous êtes aventuré dans Roctourment ? »

Isolde finit par sourire à Mirta. « Eh bien je vous propose de convenir d'un nouvel entretien la semaine prochaine. Activez vos réseaux et je vous dirais ce que vous voulez savoir. »

Isolde commença à sentir l'ennui la gagner. Même si la bibliothèque de Lorrimor était particulièrement bien fournie, ses jambes la démangeaient. L'action qu'elle venait de vivre avait créé en elle un besoin à présent inassouvi. Elle demanda donc un soir, à Gabriel, de l'accompagner jusqu'à Roctourment, autant pour sortir un peu que pour vérifier que la prison était telle qu'ils l'avaient laissée.

Elle s'adonna également à la copie de leur histoire, celle que Kendra avait formulée avec ses propres mots. Elle comptait ensuite donner ces parchemins à Mirta. Celle-ci pourrait ensuite lui poser ses questions et elle n'aurait pas à parler pendant des heures.

Enfin, elle s'attacha à rencontrer la dernière conseillère.

Gabriel continua donc de faire ses rondes aux alentours du village mais cette fois-ci accompagné de Vivia. Il lui parla longuement de Versorianna et son courage au-delà de la mort pour maintenir la prison sous contrôle. Mais aussi des esprits affutés d'Isolde et d'Ethus qui avaient, il fallait bien l'avouer, été bien plus efficace dans le combat des morts vivants que l'épée du paladin.

Un soir sur la demande d'Isolde, le paladin accompagna son amie d'enfance dans la sombre prison pour vérifier que le mal y était bien éteint.

Modifié par un utilisateur lundi 8 décembre 2014 20:10:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

(2e semaine)

Hamunaptis alternait les moments de recueillement, de promenade et des visites à Jorfa, pour admirer l'avancement du travail.

Il avait remercié Gabriel et Ethus qui avaient proposé de lui prêter de l'argent afin de payer l'armure.

Quand chacun raconta les maigres informations recueillies, rien n'éveilla son attention.

Mais il s'approcha tout de même de Theo qui semblait disposée à questionner discrètement les gens.
« J'ai le sentiment qu'il y a quelque chose de pas très net entre le prévôt et l'apothicaire.
Soit elle effectue des activités quelque peu répréhensibles, soit une inimitié les lie, et en trouver l'origine, sans y paraître pourrait être une information précieuse.
Je pense qu'elle m'a fait confiance, mais je n'ai pas pu obtenir davantage d'information... »

Theo

Levrin Elkarid revint au début de la troisième semaine avec la réponse de Théo. Il paraissait épuisé, les yeux cernés, il avait passé toute une semaine alitée du fait d'une mauvaise maladie. Il lui donna la lettre de l'ordre. Elle comportait sa fin de contrat dans un vocabulaire légaliste austère. Quelques phrases courtes et une clause de confidentialité. L'ordre acceptait sa proposition quant à les tenir informer de l'évolution de ses investigations. Levrin ne put lui apprendre plus que ce qu'elle savait déjà mais confirma toutes les informations qu'elle avait pu récolter. Il s'éclipsa sans ajouter un mot.


Jorfa était à l’œuvre sur l'armure qu'avait commandé Hamunaptis lorsqu'elle s'approcha de l'échoppe fumante et tremblante. Elle essuya sa transpiration du revers de sa main puis examina la petite dague. Elle lui dit que le Mithral était un métal assez facile à travailler et qu'elle pourrait opérer la transformation pour une petite cinquantaine de pièces d'or.

Isolde & Gabriel

Isolde et Gabriel se hasardèrent à nouveau dans la prison qu'ils avaient vidé de tout esprit. La prison était lugubre mais rien ne vint troubler leur visite. Nulle traces de pas, nulle trace d'activité, ils trouvèrent les lieux comme ils les avaient laissés. Ils retrouvèrent les corps de Bret et de Thompson, leurs corps commençaient lentement à pourrir - c'était presque une nouvelle rassurante dans ces contrées maudites - le cycle naturel faisait son office. Le froid, la solitude, la mort, un frisson traversa leur échine, une impression de vacuité impalpable, peut-être une pointe de culpabilité ?

Les rondes de Gabriel étaient tranquilles, plus animées par l'enthousiasme, la discussion et la curiosité que par de réels dangers. Vivia semblait impressionnée par les prouesse des héritiers de Lorrimor. Gabriel apprit qu'elle œuvrait comme manouvrière qualifiée dans les fermes des alentours. C'était une jeune femme un peu maladroite, parfois très chaleureuse, souvent intimidée par son interlocuteur.


Isolde rencontra à nouveau Mirta qui fut désolée de n'avoir rien trouvé durant cette semaine. Elle lui dit qu'elle avait envoyé de nombreuses missives mais qu'elles mettraient du temps à porter leurs fruits. Elle avait déjà reçu une réponse d'un de ses amis près de Chastel - le propriétaire d'une petite taverne près du Bois-Frisson - mais il affirmait vouloir la rencontrer en face à face. Si cette piste donnait quelque chose, elle pourrait lui en dire plus d'ici deux semaines. Elle lui demanda l'endroit où elle pourrait la contacter d'ici là.

Shanda Favaran rentra dans sa ville natale et apprit très vite qu'Isolde souhaitait la rencontrer. C'était une femme assez jeune, plutôt intéressante de discussion et très ouverte sur le monde. Elle semblait à cheval sur ses principes. Elle était notaire et légiste. Elle n'était toutefois absolument pas au courant de la situation en ville et parut horrifiée par les révélations d'Isolde. Elle la félicita avec retenue - comme si elle souhaitait vérifier les informations qu'elle venait d'ingurgiter auprès d'autres sources.

Hamunaptis

Je te laisse jouer ta troisième semaine et continuer ta deuxième sur le topic RP Libre. J'éditerais alors ce message.





Pour l'heure, le départ approchait. La mission fixée par le testament de Petros Lorrimor occupait tous les esprits. Un dernier repas fut organisé par Kendra dans l'intimité de la petite maison. Abondance de viandes fumées et de gouteux gâteaux aux épices s'étalait sur la table ronde. Un petit vin ambré accompagnait ce doux repas. Les esprits et les langues se déliaient, peut-être une certaine nostalgie s'emparait-elle des cœurs de nos aventuriers ? Un sentiment doux-amer qui mêlait attrait de la nouveauté, douleur de quitter les murs désormais familiers et souvenirs teintés de gris. Ils devraient quitter Ravengro, sa noirceur, sa chaleur et son labeur dès demain.