Une effervescence agite particulièrement les industrieux nains de la citadelle. Partout des les moindres corridors, salles, qu’elles soient souterraines ou extérieures, partout dans les coursives des chemins des remparts, jusqu’aux grandes portes même de la ville, cette tension et cette odeur devient presque palpable si on prenait le temps d’enlever son gantelet de fer et de tendre la main. Demain, une grande fête mettrait en perce les meilleurs fût de bière, demain, c’était un jour de liesse pour les nains, un jour de gloire et d’honneur, demain, c’était le jour où tous ceux qui avaient gravé leur rune dans les plus lointains et profonds tunnels de kla citadelle pourraient cesser leur travail et se laisser à trinquer chope après chope jusqu’à plus soif, ce qui était peu dire pour u peuple à la résistance si légendaire. Mais encore fallait-il avoir fait son kangreddin et pour ce faire, avoir prouvé qu’on était passé à l’âge des responsabilités, à l’âge où on pouvait fonder son propre foyer, à l’âge où on pouvait prouver à ses pairs qu’on était prêt à battre de son propre marteau sur la grande enclume qui servait à façonner les montagnes et le monde dans lequel les nains vivaient.

La citadelle était bruyante, les marteaux qui frappaient le métal ou ciselaient les pierres précieuses, les mêmes marteaux qui fendaient les pierres ou les façonnaient sous les mains des maîtres maçons, les engrenages des impressionnantes machines qui poussaient les wagons, les ascenseurs, ou encore le vrombissement des soufflets des centaines de forges qui fondaient le métal avant de passer entre les mains des maîtres artisans, qu’il soient ferronniers, forgerons,, lapidaires ou encore diamantaires, l’industrie naine était bruyante et vivante et chacun avait un rôle bien défini dans l’incroyable organisation stricte et rigoureuse et orchestrée par des maestros implacables et imperturbables. Aujourd’hui était un jour particulier. Dans plusieurs clans se tenaient des rassemblements et des réunions, bien souvent le sujet était un nain à la barbe encore courte montrant à la fois son jeune âge et son inexpérience, mais ce dernier était impatient d’en découdre et de prouver sa valeur. Car celui qui en est digne, acquiert le droit de passer la Porte qui mène dans les galeries les plus anciennes, les plus profondes, parfois même abandonnées depuis des centaines de cycles dont certaines mèneraient... en Outreterre. Et là il pourra graver sa rune et accomplir son kangreddin. Mais encore fallait-il acquérir la confiance de ses pairs.

Pour ceux qui n’étaient pas originaires de Heaume, il n’y avait pas de rejet ni de jalousie. Tout nain qui se montre digne du peuple robuste et fier peu gagner cet honneur et dans cette petite pièce étriquée et spartiate, quelques uns d’entres eux étaient debout ou adossés contre un mur en attendant que la porte s’ouvre. Ils avaient tous été conviés et rien au monde n’aurait pu les empêcher de venir aujourd’hui en ce lieu. Nul doute qu’une mission leur serait confiée afin d’éprouver leur valeur et nul doute qu’ils n’avaient pas droit de faire un faux pas. La structure naine était rigide et implacable et le moindre écart était lourdement sanctionné. Échouer n’était même pas envisageable, s’était un grand déshonneur à la fois pour soi, mais aussi pour sa famille et jeter le dévolu sur ses proches était la pire condamnation qu’un nain pouvait subir. Il perdait son nom, sa famille était privée de tout droit hiérarchique, réduits au rang le plus bas de la classe sociale et le chemin du repentir était souvent très long et presque impossible. Ainsi était la société naine, mais les jeunes nains ici présents ne pensaient pas à l’échec, c’était donner du crédit au Sombre Forgeron, ils pensaient à la route de la gloire et de la fierté dont pourrait s’enorgueillir leur famille et les générations çà venir chanteraient leurs gloire et leur fierté d’avoir eu un ancêtre aussi illustre. Mais ce n’était pas non plus une mince affaire que de se faire une place et un nom, aussi minime soient ils. Nombre de héros nains avaient fini dans l’oubli ni même de tombeau afin de leur accorder une ultime dignité. Nombre de nains étaient tombés avant même d’avoir pu graver sa rune…

Aujourd’hui cinq nains étaient réunis dans cette pièce. Ils n’étaient pas tous originaires de la citadelle, comme le montraient leurs vêtements ou encore leurs symboles claniques, mais ces cinq là avaient un point commun : l’envie de réussir et d’en découdre ! La pièce était très simple. Une maçonnerie fort bien réalisée avec ses pierres taillées qui se jointaient parfaitement. Une seule porte d'entrée par laquelle ils étaient arrivés chacun leur tour, une autre en face qui s'ouvrirait sans doute lorsque l'heure sera venue. Pas de mobilier, pas de fioritures, rien qu'un hall d'entrée et donc simple et fonctionnel. Le silence ne tarda pas à tomber tan,dis que les cinq personnages se regardaient les uns les autres à la recherche d'un signe distinctif qui pourrait indiquer leur clan ou leur religion ou encore leur métier.

Vous avez tous reçu une convocation ce jour à cette heure matinale et vous vous retrouvez dans cette pièce, parchemin de convocation en main. C'est le moment de faire votre présentation (de vous décrire) et de faire votre premier RP (intéraction avec les autres personnages). C'est parti.

Modifié par un utilisateur mardi 13 janvier 2015 23:36:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Cela faisait une semaine que Thrôrir était arrivé dans la cité de Haume. La découverte de la ville avait été très impressionnante et il avait déjà pas mal étudié à la grande bibliothèque.
Jusqu'à ce matin là, ou le patron de l'auberge lui avait monté une convocation pour le lendemain.
Thrôrir n'avait pas longtemps hésiter sur le faite de répondre présent. Car les dernières paroles que son grand-père lui avait dis le jour de son départ lui revenait régulièrement en tête « Tu as raison de partir maintenant. Tu es prêt, à toi de réaliser ton kangreddin. Rends moi fière de toi, que le nom de notre famille ne soit pas oublié... »
Thrôrir avait largement été étonné par ses encouragements, qui avaient pesé dans la balance pour se rendre à ce rendez-vous.
Il était arrivé en même temps que quatre autres nains. Sa veste en cuire clouté surplombant une tunique bleu nuit (au couleur des gardiens bleu). Sa barbe brune frisée laissait apparaître un large sourire sympathique et ses yeux marrons gardaient perpétuellement une petite lueur de curiosité.
L'un des autres nains présents finit par rompre le silence:

Thrôrir le regarda et lui fit un signe de salut.
« Enchanté, je me nomme Thrôrir, j'arrive de Tar-Kazmukh. Je suis totalement en accord avec vous, exemptée du silence d'une bibliothèque, j'ai une sainte horreur du silence. »
Se tournant vers les autres: « Et vous êtes? »

Othair arrive dans la salle seulement quelques minutes avant cinq heures du matin. Comme à son habitude, il s'est levé avec les autres novices pour rapidement célébrer l'office de la nuit. Tous se sont ensuite dirigés vers la forge du temple. Le son du marteau sur l'enclume a sonné les matines sur toute la ville d'Heaume. Quand le reste de la troupe a rejoint le dortoir, Othair s'est préparé pour son départ.

Conformément à la demande du prêtre superieur il avait gardé secret son prochain départ pour le Kangreddin. Il a vérifié une ses armes, enfilé une lourde armure à la place de son tablier, recommandé son âme au Grand Artisan, sàglé son sac sur son dos puis s'est dirigé vers le lieu de rendez-vous.

Il pénètre dans la salle lentement avec un profond respect pour ses illustres prédécesseurs. La simplicité architecturale de la pièce le ravit. Sobre mais éternelle, silencieuse mais grandiose, elle ne pourrait mieux représenter la nature du Kangreddin.

A peine a-t-il franchi la porte qu'il aperçoit d'autres nains attendant comme lui de franchir la porte. Il ne s'attendait à leur présence mais il est rassuré de ne pas être seul face à cette épreuve. N'ayant reçu de aucune consigne du temple, il décide de ne pas mentionner son appartenance à l'ordre des prêtres artisans.

« Que la paix de Torag soit sur vous. Je m'appelle Othair. Les dieux m'ont permis de devenir forgeron et aujourd'hui ils ont fait croisé nos cheminements afin de donner naissance à la grande route que sera le Kangreddin. Puissent-ils faire que nous marchions longtemps ensemble et que chacun trouve des réponses aux questions qu'il a apporté avec lui. »

« Ha ha ha, » ria Skaldor le deux mains sur la panse lorsque Othair eut fini de se présenter. « Voila un nain qui manie admirablement le verbe, au même titre que d'autres manient le fer ou la forge. M'est avis que tu dois être prêtre ou magicien. Est-ce que je me trompe?

Soit dit en passant, je suis enchanté de faire votre connaissance à tous. De mon côté, je viens de Taggoret. Nous voila donc une équipe aux diverses capacités dites-moi. »

Une fois le silence brisé, l'atmosphère s'allégea et au fur et à mesure que les nains discutaient entre eux, Robco se rendit compte qu'il s'était énormément refermé sur lui même, et ce à cause des récentes tensions entre lui et sa famille.
En effet, on pouvait le deviner à son attirail, à travers son manteau grisâtre entre-ouvert on pouvait voir une armure de cuir légère, et le capuchon de son manteau retombait sur un sac de voyage auquel était attachée sur le coté droit une petite arbalète, Robco ne correspondait pas vraiment à l'archétype du guerrier nain.
Cela était d'autant plus vrai que sa famille, les Ghesills faisait partie du clan des haches-brandies de la ville de Heaume.
Et bien qu'il sache se battre, son style de combat reposant sur sa furtivité et ses pièges était vu d'un mauvais œil par le clan.
Le Kangreddin revêtait donc une importance exceptionnelle pour Robco, c'était probablement la seule chance qu'il aurait de prouver sa valeur, aussi bien à la génération actuelle que future.

Il va sans dire qu'il s'était préparé de nombreux jour à l'avance, aiguisant sa hache d'armes, vérifiant chaque partie de son arbalète et chacun de ses carreaux. Il avait passé en revue tout ses outils, et composants qui pourraient lui servir à créer des pièges au court de sa quête. Il s'était aussi occupé de sa tenue, qu'il avait nettoyée pour l'occasion, en allant de son manteau favoris à ses chaussettes en passant par son armure, il décrotta même ses chaussures à crampons.

Robco quitta la maison familiale avec pour seul au revoir le regard grave de son père auquel il avait répondu par:
« Je ne vous décevrait pas, la prochaine fois que nous nous reverrons ton visage exprimeras de la fierté »

Robco était arrivé une bonne quinzaine de minutes en avance à la salle de rendez-vous et vit la salle spartiate se remplir de ses futurs compagnons.

Il décida alors d'aller faire connaissance avec les autres nains se rapprochant de Thrôrir pour lui demander:
« Je ne crois pas vous avoir déjà croisé en ville, je suppose que vous êtes venu à Heaume pour le kangreddin. »

L’atmosphère commençait tout juste à se dérider. Les nains, d’ordinaire si protocolaires et rigides, essayaient de faire connaissance, poussés sans doute l’excitation de l’évènement qui était à venir. Ils étaient donc tous là pour passer les épreuves du Kangreddin. C’était un rite important dans la vie d’un nain. Elle marquait la fon de leur apprentissage et le début de leur vie d’adulte responsable. A eux ensuite d’honorer leur rune qu’ils auront gravée quelque part dans les profondeurs de ces montagnes. Mais on n’atteignait pas ce droit par une simple descente dans les mines ou les puits abandonnés. Il allait falloir passer des épreuves, en ressortir vainqueur et accomplir un exploit qui sera chanté le lendemain durant le jour de la bière, puis que c’était cette grande fête annuelle que les nains s’apprêtaient à passer dans la plus grande liesse et la grande joie du peuple robuste. Durant les festivités, nul doute qu’il y aura des paris fous comme des combats de résistance à l’alcool ou de rapidité à descendre une pinte et nul doute que les exploits et hauts faits d’armes des uns et des autres seront contés, ainsi que la toute première aventure de ces jeunes héros en herbe. Alors oui, c’était le moment idéal de se présenter les uns aux autres et de jauger ses futurs partenaires peut-être d’une seule aventure, à moins qu’une amitié solide ne se mette à les lier et à les emporter dans de grandes épopées durant des cycles…

Un son de trompe, grave et sonore, se mit à vrombir et à faire vibrer le sol et les murs, à moins que ce ne soient les tympans et les tripes de nos jeunes nains. La note unique retentit pendant de longues secondes comme si elle devait avertir chaque nain au plus lointaines et profondes mines qu’il était l’heure. La porte s’ouvrit quelques instants après dans un bruit de pierre qui racle le sol. Le battant en bois plein devait faire pas loin de 15 pouces d’épaisseur, renforcée par des barres de métal cloutée et une serrure impressionnante dont la complexité qui laissait supposer une clé unique et peu banale. Le métal de la serrure avait été forgé et ciselé pour représenter une tête de nain dorée dont la bouche devait accueillir la clé et bien-sûr elle se fermait depuis l’autre coté de la pièce où les cinq néophytes se trouvaient. Avec l’ouverture de la porte, deux voix fermes les agressèrent. Les deux personnes qui se parlaient devaient avoir du coffre et une volonté de fer, leur entretien devait se dérouler depuis quelques temps et pendant un bref instant, le petit groupe eut l’impression d’arriver en plein milieu de ce qui aurait pu passer pour une engueulade d’un point de vue humain, mais d’une simple discussion ou négociation entre deux nains d’une certaine maturité de leur point de vue. Deux gardes encadraient la porte, ils étaient de côté comme pour former une haie d’honneur. Ces deux gaillards portaient une cotte de maille qui les couvraient de la tête aux pieds, des plaques de métal ciselés accrochées dessus et se chevauchant aux endroits devant laisser une certaine flexibilité, leur tête était coiffée du Spangen, ce casque conique légèrement pointu qui se termine en pointe, qui redescend devant en dessous des yeux, avec une protection nasale et derrière avec des lames de métal articulées accrochées à une calotte de maille afin de laisser la flexibilité du cou tout en le protégeant. Les casques étaient hérissés de deux cornes bien entendu, l’ensemble ne laissant dépasser que la barbe fournie et séparées en deux épaisses nattes brunes des deux nains endossant cette lourde armure. Ils portaient chacun une guisarme dans une main et un grand pavois debout sur le côté. A leur ceinture, 3 hachettes de lancer complétaient leur armement.

Les gardes ne bougeaient pas et ne parlaient pas. Visiblement la « conversation » n’était pas terminée…
Nain1 : « … L'affaire est grave !  »
Nain2 : « Nous n’avons pas le choix ! Les stocks sont presque épuisés ! »
Nain1 : « Nous ne pouvons pas laisser ça à des néophytes ! »
Nain2 : « Ça fait la troisième fois qu’il n’y a pas eu d’arrivage et vu que ces empotés d’humains ne bougent pas un poil de barbe quand la température descend trop bas, c’est à nous de prendre les choses en main ! »
Nain1 : « Encore une fois, je suis obligé de résoudre le problème ! C’est une affaire d’état, les Premiers auraient dû réunir leur clan ! »
Nain2 : « Tu sais bien que c’est impossible ! C’est une affaire qui… »

La conversation coupa court. Les deux nains venaient sans doute de se rendre compte que la porte était ouverte et leur voix qui résonnait bruyamment jusqu’alors en multiples échos dans ce qui devait être une vaste pièce s’était tue tout à coup. Un long silence s’en suivit avant que l’un d’eux ne hurle un « ENTREZ ! » autoritaire, à moins que ce ne soit énervé, difficile de faire la différence. A priori ce devait être le premier des deux nains qu’ils avaient entendu parler. Le groupe entra donc dans un vaste hall. Il leur était impossible d’en mesurer les dimensions, des colonnes se rejoignaient en arc boutant à plus de 20 pas de haut, formant des espaces dans lesquels s’entassaient de nombreux coffres, malles, tonneaux, grandes caisses et autres containers de bois, de métal ou de pierre de différentes tailles et formes, donnant une petite idée de l’utilité de cet endroit. Un long tapis rouge sang parlait de la porte vers un dais peut-être central, mais en tout cas éclairé sur lequel se dressait un grand bureau de bois massif ouvragé aux multiples tiroirs. Sur le bureau, plusieurs grimoires de grande taille, fermés pour la plupart, étaient soigneusement entassés d’un côté ou de l’autre, laissant la pace pour un ultime ouvrage ouvert au milieu. Plusieurs colonnes d’une fine écriture runique laissaient à penser qu’il s’agissait d’une sorte de registre. Le reste du bureau était plutôt rangé, la plume dans un étui, l’encrier fermé et aucune taches autour, le propriétaire du bureau était quelqu’un de méticuleux et particulièrement maniaque, voire maniaco-dépressif si on regardait les feuilles de parchemin vierges parfaitement entassées, pas une ne dépassant d’une autre.

Deux nains se tenaient là. L’un était assis sur un confortable fauteuil derrière le bureau. Plutôt âgé, sa barbe blanche longue et fournie laissait à penser qu’il avait déjà passé quelques centaines de cycles peut-être même à cet emploi quand on regardait son teint plutôt blafard comme tous les rats de bibliothèques. Sa peau légèrement parcheminée laissait apparaitre des marques, d’anciennes cicatrices que le temps ne pouvait effacer. Il était plutôt grand pour un nain, peut être plus de 4 pieds, massif mais pas autant que les gros bras des forges que certains avaient déjà pu fréquenter, il était vêtus d’habits plutôt riches et soignés, tel un notable, dans les tons rouges sombres et bruns. Un pantalon fonctionnel, une tunique courte serrée à la taille par un ceinturon de cuir ouvragé et stylisé, une cape à capuche qu’il avait laissée sur les épaules montrant une chevelure soyeuse et mi-longue maintenue en ordre par un cercle de métal argenté orné d’un gros rubis en forme de losange enchâssé dans une griffe dorée. Il portait quasiment une bague à chaque doigt, comme le fond souvent les marchands, autour du cou une chaine en or supportait un médaillon sur lequel était gravé une rune, une rune qui indiquait une fonction, celle d’un maître de l’ordre, celle d’un chef de clan. Visiblement il ne portait pas d’armure ni d’arme lourde. Il avait une simple dague dans un fourreau harnaché à sa ceinture. Son regard avait quelque chose de sévère et perçant, ses pupilles bleues pâles semblaient pouvoir regarder à travers les personnes qu’il fixait calmement.

Le second personnage était plus massif et moins grand. D’une taille plus commune pour un nain, une charpente plus caractéristique des travailleurs manuels, il portait une robe longue dans les tons gris-bleus par-dessus laquelle il avait enfilé une armure de plaques par-dessus une maille complète, chaque pièce était d’une facture exceptionnelle et s’ajustait parfaitement, les épaulières qui remontaient le long des joues étaient marquée par le symbole du marteau runique. Le nain massif avait ôté son casque qu’il avait posé sur le manche d’un lourd marteau de guerre qu’il avait laissé non loin de lui, posé sur la tête de pierre sculptée et recouverte de runes. Ce nain devait être au milieu de sa vie, entre deux cent et trois cent cycles, sa barbe noire était parsemée de fils argentés de la maturité, mais son visage dur et son regard sévère confirmaient qu’il avait encore de quoi en montrer pour la défense de la citadelle. Ses yeux noirs étincelaient de colère qu’il avait peine à contenir lorsqu’on voyait ses mâchoires serrées. Un os laissé entre ses dents aurait été certainement broyé. Le nain debout avait du mal à rester en place. Le temps que le groupe remonte jusqu’au dais, il avait déjà fait deux va-et-vient sur le coté du bureau, portant la main à chaque fois sur son marteau comme si cela le rassurait. Lorsque le groupe arriva à destination, il se figea et regarda tour à tour chacun avec une grande attention, tout en plissant les yeux. Après un long silence, il poussa un soupir. Il prit une profonde inspiration pour s’apprêter à reprendre la parole, mais un geste du bureaucrate le coupa net dans son élan. Il retint sa respiration un moment avant d’expirer au plus grand soulagement des jeunes nains qui par réflexe avaient eux aussi retenu leur souffle.

« Très bien ! » – Commença calmement le vieux nain – « Pour ceux qui ne sont pas d’ici, ils ne me connaissent pas et pour ceux qui appartiennent à Heaume depuis nombre de cycles, ils n’ont pas forcément eu l’occasion de me rencontrer. Je suis Lorimbur Main-véloce, maître du clan des Seconds et Grand Administrateur. Pour ceux qui ne l’ont jamais rencontré, voici Furibard Force-Horions, le Grand Intendant. C’est le jour où vous devez prouver votre valeur devant Torag et c’est pourquoi vous avez été convoqués. Vous n’êtes pas les seuls à ce jour et plusieurs groupes ont été constitués en fonction de leurs capacités. Aujourd’hui vous vous présentez devant nous comme des néophytes, demain vous trinquerez avec nous comme des nain, faisant la fierté de vos pairs et ayant prouvé qu’ils en étaient dignes. Le Kangreddin n’est pas seulement une course dans les tunnels souterrains oubliés par le temps ou désaffectés car le filon était épuisé. C’est une épreuve qui va vous révéler votre véritable nature et votre véritable courage. Le peuple robuste n’a pas besoin de pleutres qui renâclent à la tâche et se replient dans les rets du Sombre Forgeron. Échouer n’est pas envisageable. Aujourd’hui votre épreuve ne ressemblera à aucune autre et c’est une mission que nous comptons vous confier. Maintenant, présentez-vous ! » – Son regard se posa sur le premier qui prit la parole.

Modifié par un utilisateur jeudi 13 novembre 2014 20:36:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Thrôrir avait rarement eu l'occasion de rencontrer des personnes ayant un présence aussi imposante, la dernière personne qui lui avait donné cet effet était le grand prêtre de l'ordre d'Angradd.
Et là, devant lui se trouvait "juste" le Grand Administrateur et le Grand Intendant. Autrement dit, il lui était interdit de se rater lorsqu'il allait prendre la parole.
Que je me rappel ce que l'on m'a appris, "Ne quitte jamais le regard de la personne la plus importante qui se trouve dans la pièce lorsque tu t'adresse à lui."

après une dernière inspiration, il s’apprêta à prendre la parole lorsque Dovahkroc s'avança pour se présenter.
Ouf!!! voilà l'exemple type de la bonne présentation, c'est dans ces moments là que je me dis: "J'aurai mieux fais de ne pas garder mes yeux dans les livres et communiquer un peu plus avec les autres"

Une fois que Dovahkroc eu terminé il s'avança à son tour et plongea son regard plein de détermination dans celui de Lorimbur:

« Salutation à vous Grand Administrateur, à vous également Grand Intendant, Je suis Thrôrir, fils d'Alabrir Gardien Bleu de la Grande Bibliothèque de Tar-Kazmukh, représentant également le temple d'Angradd, pour vous servir! »
Il dit ses derniers mots en laissant apparaître, simplement pour leur confirmer ses dires, la rune gravée par les forgerons du temple sur le marteau que lui avait offert son grand père.

Modifié par un utilisateur vendredi 14 novembre 2014 13:44:11(UTC)  | Raison: correction de fautes dans le texte.

Les dieux devaient porter une attention particulière a ce Kangreddin. Sur cinq de ses membres, trois avaient un lien fort avec le sacré et la religion. Cela rassurait (un peu) Othair. Il ne savait toujours pas ce qu'ils trouveraient derrière cette porte et il imaginait des créatures cauchemardesques venues des confins de l'Ombreterre.

Quand Thrôrir lui révéla ses affinités magiques, il lui répondit avec joie : « Nous sommes tous les deux des artisans de la maille telurique. Le feu qui alimente nos forges est différent. Je serai ravi de partager mon savoir et ma compréhension du monde avec vous. »

A peine avait-il fini sa phrase que la lourde s'ouvrit et laissa apparaître les deux nains. En s'avançant, d'Othair reconnu l'armure du grand intendant. Trop jeune pour avoir participer à sa conception, les coups de marteau des prêtres artisans sur ce métal sacré avaient bercé l'enfance à la forge du jeune prêtre. Un rapide regard sur le propriétaire de l'armure lui confirma qu'il ne s'était pas trompé : Furibard se tenait debout au milieu de cette salle aux trésors.

Mais l'heure n'était pas à la joie des retrouvailles -de toute façon déplacées dans une telle situation. De ce qu'Othair avait entendu, un grave problème de ravitaillement menaçait la ville. Quand chacun de ses compagnons eurent fini de se présenter il s'avança à son tour vers le notable :

« Othair fils de Gaëlle Blanches-Mains et Llachnar Vide-Chopes, serviteur de Torag, que sa bénédiction soit sur vous et votre clan, pour vous servir. »

Puis en se tournant vers Furibard, il se mit en position de recevoir une bénédiction et ajouta :
« Puissent vos paroles guider ma foi et mon marteau. »

Chacun à son tour s'était présenté, avec force, respect, fierté et envie de faire honneur à son clan. Dovahkroc fut le premier. Lorimbur n'avait pas bronché ni même levé un sourcil, le fixant de son regard pénétrant et déstabilisant, tandis que Furibard semblait évaluer sa capacité de combattant d'après ses mouvements, sa musculature et l'équipement de guerrier qu'il portait; Le Grand Intendant s'attardait sur les armes et l'armure du jeune combattant. Puis ce fut au tour de Thrôrir qui reçut quasiment le même accueil, si on exceptait un léger haussement d'un sourcil du Grand Administrateur. Vint ensuite Skaldor qui s'aligna et se présenta. Son air affable tendait à assouplir un peu l'atmosphère tendue par le protocole. Skaldor eut droit à un échange de regard entre Lorimbur et Furibard. Rien ne laissait paraître de ce croisement de regard, ni moue dubitative, ni désapprobation, impossible de savoir ce que les impassibles maîtres nains pensaient. Othair s'aligna à son tour et se présenta avant de s'incliner devant le Grand Intendant, tel un disciple devant son maître. Ce pouvait-il que le jeune serviteur de Torag connaisse plus particulièrement Furibard Force-Horions ? Ce dernier saisit son marteau qu'il souleva sans peine du sol malgré le poids évident du pavé de pierre sculpté de la tête. Quelques pouces à peine avant de le laisser retomber lourdement sur le sol afin de frapper un coup - « Vise haut, planifie bien, frappe quand l’acier est chaud ! N'oublies jamais et peut-être qu'un jour tu verras le reflet du visage du Père de la Création sur le métal que tu polies !  »

Enfin Robco s'aligna aux cotés de ses compagnons et se présenta avant de reculer d'un pas pour se mettre en retrait. Ils représentaient les cinq doigts de la main, le pouce en retrait devait être certainement Robco. Cette image apparut soudain dans les esprits de chacun comme une évidence. Qui serait l'homme de tête, le meneur, le majeur ? Qui serait le conseiller juste à ses côté en légèrement en retrait ? Pour le moment le groupe venait de se constituer, il y avait du chemin à parcourir avant de pouvoir se démarquer les uns des autres et de former une unité stable et fiable. Les premières épreuves allaient sans doute révéler chacun et pouvoir lui accorder un rôle plus défini dans le groupe, mais pour l'heure, même si Robco se mettait en retrait, ils étaient tous sur un même pied d'égalité.

Lorimbur se racla la gorge pour rompre le silence après les présentations - « Ahem ! Bonjour à vous tous... Vous l'avez sans doute compris, nous sommes préoccupés par une affaire de grande importance. »

Le Grand Intendant se crispa et effectua un aller-retour nerveux sur le côté du bureau, utilisant toute la largeur du dais avant de revenir en levant la main puis un doigt vers le Grand Administrateur - « Je persiste à dire que ce n'est pas une bonne idée ! Ils n'ont jamais combattu ces abrutis d'orques ! Ils sont un peu jeunes pour commencer par ça ! »

Ce à quoi Lorimbur mit fin en levant la main en signe de paix - « Le temps nous est compté et c'est toi même qui l'as dit. N'est-ce pas le Père de la Création lui-même qui t'as soufflé cette idée durant ta révérence matinale ? »

« Oui ! Ou peut-être toi avec tes espèces de tours de passe-passe ! Tu sais que je n'aime pas ces manipulations ! Même si personne n'a jamais prouvé que tu manipules la magie profane, à force de rester le nez dans les registres et les livres, tu as dû forcément en tirer quelque chose ! Et ce n'est pas la première fois que les seconds intriguent pour arriver à leurs fins ! » - Cette fois l'accusation était formelle et l'air devint très tendue voire électrique entre les deux maîtres nains. C'était sans doute la raison de leur dialogue avant que le groupe ne rentre dans la pièce.

Le visage du Grand Administrateur se durcit et il parut soudain plus grand et impressionnant que l'instant d'avant - « Ça suffit Grand Intendant, tes accusations peuvent paraître insultantes et graves ! Beaucoup ont eu droit à un procès pour moins que ça !  » - Puis son visage se détendit et il reprit sa posture plus obligeante, comme un père qui veille et protège ses enfants - Je vais mettre ça sur le compte de l'amitié et de la fatigue. Ces derniers jours ont été difficiles pour toi et ta clairvoyance est sans doute quelque peu altérée. Ils relèveront le défi haut la main, ce sont des nains et ils auront réalisé le meilleur Kangreddin parmi tous les groupes qui se lancent aujourd'hui et ça sera d'autant plus glorieux pour toi qui es leur parrain !

Furibard frappa le sol de la tête de son marteau. Cette fois pas de manière protocolaire ou rituelle, mais plus comme avertissement - « J'espère que ce n'est pas dans un esprit de compétition avec les autres groupes que tu fais ceci, Lorimbur ! Cette mission est beaucoup plus mortelle et difficile que les épreuves du Kangreddin. Si nous nous sommes trompés... Ils ne reviendront pas ! Et je ne sais pas quelle gloire tu pourras tirer de tout ça ! »

Encore une fois le Grand Administrateur mit fin au discours en levant la main en signe d'apaisement - « De toutes façons, il en est décidé ainsi ! Et ils se sortiront de ces épreuves parce que ce sont des nains ! De vrais nains ! Dignes du nom que leur pairs leur ont donné, dignes de leurs clans et de leurs familles. Courage, ténacité, ils ne lâcheront rien tant qu'ils ne seront pas arrivés au bout et reviendront vainqueurs de cette mission parce qu'ils en ont dans les tripes et sauront se surpasser aux moments les plus importants. »

Cette fois les deux nains regardaient le groupe qui était resté spectateur malgré eux. Lorimbur reprit la parole - « Bien, comme vous l'avez compris, votre Kangreddin ne sera pas un genre d'épreuve cherchant à tester votre bravoure et votre force de combattant, mais plutôt une mission à très haut risque dont il faudra sortir vainqueur ou... mourir. Je suis certain que vous avez toutes les compétences pour réussir cette mission et que si vous agissez tel un groupe, avec sagesse et intelligence, vous saurez accorder vos talents pour devenir une force invincible. Croyez-vous pouvoir relever ce défi ? »

Évidement que chacun allait le relever, c'était une question d'honneur et de fierté et tous feraient leur possible et même au-delà pour réussir. Ce fut Furibard qui s'avança et présenta les choses - « Alors donc nous y voilà... Depuis quelques semaines, les arrivages de fer et de vivres connaissent quelques heurts. D'abord ce fut une livraison parmi tant d'autres, puis depuis une semaine, pas moins de trois convois ne sont pas arrivés, deux de fer en provenance des mines du Gouffre Noir et un autre depuis l'abbaye de Zhadàrs, ce qui est mal venu étant donné les festivités de demain. Bref, nos stocks de fer et de bière sont au plus bas et nous allons vers une catastrophe si jamais ils étaient épuisés. Nous savons que les convois empruntent un itinéraire à travers les montagnes pour redescendre dans la vallée des terres des hommes au Druna, avant d'utiliser les routes du royaume afin de parvenir à Heaume au plus vite.Nous avons bien évidemment envoyé des émissaires pour savoir ce qu'il s'était passé. Les convois ont été attaqués dans le dernier passage entre les montagnes et la plaine : les Gorges de Rombres. Les attaques ont été orchestrées par ses abrutis d'orques de la tribu Gnash Brûûk, reconnaissables aux crânes peinturlurés qu'ils portent en guise de pendentif. Ces porcs sont ressortis de leurs tourbières, pourtant je pensais bien les avoir massacrés jusqu'au dernier avec Bavragor Coup-fatal et les cousins. Ca se reproduit comme de la vermine ces gougnafiers là ! Mais même si ces saletés ont fait résurgence dans la passe, je ne peux pas m'empêcher de penser que ce n'est pas de leur simple fait. Depuis des cycles maintenant, ils se cachent dans les hautes collines et les marais, ils savent qu'ils sont en danger de mort, s'ils se montrent trop entreprenants. Et là ils ont osé s'attaquer directement à nos biens, c'est une déclaration de guerre et Gnash Brûûk n'a pas une envergure assez importante pour nous défier ! »

Furibard arrêta son monologue le temps que chaque nain ait eu le temps de digérer les informations. Ce fut Lorimbur qui poursuivit d'une façon pus calme - « Vous allez donc partir par l'ancienne voie de communication sous la montagne afin d'émerger au plus près des Gorges de Rombres. D'après les anciens plans, une voie secondaire accède à un Kraal autrefois utilisé comme relais par les nains durant leurs périples à travers les Monts des Cinq Rois. Aujourd'hui, l'Ombre du Sombre Forgeron a fait tomber nos citadelles et ces immondes pourceaux d'orques ont infestés les moindres cavernes. La reconquête de notre royaume va être longue et fastidieuse, mais il n'y a pas de tâche devant laquelle un nain va reculer, même s'il doit déplacer les montagnes pour cela. Votre mission consiste à mettre un terme aux attaques de nos convois et surtout d'éliminer ceux qui sont derrière tout ça. Bref, il faut sécuriser la passe. Les humains pourraient nous vendre leur fer et leur bière, mais sans compter que la qualité et bien inférieure, leurs prix sont exorbitants, ils nous feraient payer très cher ce que nous produisons et leur vendons depuis des centaines de cycles. Bien entendu, le temps nous est compté, vous partez immédiatement et devez avoir terminé avant ce soir, le prochain convoi passera les Gorges de Rombres cette nuit pour parvenir à temps demain pour la fête de la bière. Sans compter que nos forges ne devront pas s'arrêter faute de fer ! L'avenir de Heaume est entre vos mains, l'échec est complètement exclus, bien entendu. Alors si vous avez tout compris et que vous êtes prêts, avancez d'un pas. »

La pression était montée crescendo, d'une "simple" recherche d'Orcs, ils en étaient arrivés à "avoir l'avenir de Haume" entre leurs mains.
Décidément, Thrôrir se trouvait bien loin de sa bibliothèque. Mais bon, je dois faire honneur à ma famille, je n'ai pas le droit de flancher...
Thrôrir vit alors Robco repasser devant le reste du groupe et s'avancer vers l'avant.
C'était le signale qu'il attendait.
Il prit son marteau en main, et s’avança à son tour pour se positionner juste à côté de son compagnon. Le regard toujours aussi déterminé que lorsqu'il s'était présenté quelques minutes plus tôt.