A l’instar du quartier des pêcheurs, celui des tanneurs a une odeur caractéristique. Il s’agit, en l’occurrence, de l’odeur des ordures de la ville, qui y transitent jour après jour, tout au long de l’année. Néanmoins, les vents dominants dissipent cette puanteur (ce en quoi les eta ont de la chance de vivre en dehors de l’enceinte de la cité). Les maisons y sont des plus simples puisque faites de bois et de boue, mais sont plus éloignées les unes des autre que dans le quartier des pêcheurs. D’ailleurs, nombre de tanneurs font pousser des fleurs (mais pas du pavot) dans leur jardin pour rafraîchir l’atmosphère. Le sol argileux ne facilite pas la tâche si on n’y ajoute pas d’engrais, mais vu que ce dernier est la cause du problème, la plupart des tanneurs se contentent de fleurs insignifiantes.
Après l’arôme, la seconde impression d’un visiteur peut se traduire par les termes suivants : plat, brun et lumineux. Plat parce qu’il y a peu de bâtiments de plus d’un étage. Brun parce que les routes ne sont pas pavées, que les maisons sont couvertes de boue et les habitants n’ont pas le droit de teindre leurs vêtements. Lumineux enfin parce que les maisons sont éparpillées, ce qui permet à la lumière de se diffuser partout, et ce qui contraste fortement avec l’intérieur terne et exigu de la cité.
En comparaison le quartier est également très calme, en tout cas cela le devient-il lorsque des visiteurs y passent. Quand ces étrangers sont des samurais, les seuls bruits que l’on entend sont ceux des genoux et des fronts dans la boue.
Si un samouraï entrait dans la maison d’un eta (chose des plus inconcevables), il serait surpris d’en constater la propreté, l’ordre et le charme (bien que tout soit sobre). La plupart des tanneurs sont des maniaques de la propreté. Certains le sont normalement, d’autres se donnent un mal considérable et vont jusqu’à se laver avant de rentrer chez eux (après tout, quand on passe sa journée dans la crasse, on n’a pas envie d’en rapporter chez soi)
Les lieux marquants