Roélia eut tôt fait d’établir une règle de base : les hommes au lac, les filles à la rivière… comme c’était Lucie qui travaillait au champ sur le bord de la rivière, les hommes n’utiliseraient pas ce prétexte pour débarquer pendant le bain des filles. La fille aux cheveux étranges était suffisamment utile et impliquée pour gagner le respect de tous. La consigne fut donc suivie. Le mystère qui l’entourait depuis son intervention au gué aidait certainement à ce que ce soit le cas.
Neyrion et Athanase restèrent comme ils l’avaient dit, patrouillant parfois avec Guilhem lorsqu’il s’éloignait dans la vallée. Neyrion accompagna aussi son seigneur lors de ses explorations. À l’ouest, ils se rendirent ensemble jusqu’au pic aux corbeaux. Ils nommèrent ainsi cette montagne en raison de l’impressionnante quantité de volatiles de cette espèce qui y croassaient sans cesse dès qu’un intrus s’en approchait. Vers le nord, ils contournèrent Grand mont, qui atteignait tout de même les six cents mètres, et découvrirent un plateau de quelques kilomètres, sur lequel se trouvait un lac dominé par une énorme moraine, le lac du rocher. Ils appelèrent cet endroit le « plateau des lynx » en raison de la découverte de traces de ces fauves, dont la fourrure était par ailleurs prisée par la haute société prospère, en bordure du lac.
Maekar découvrit que le bois aux loutres comptait bon nombre de rivières qui se déversaient dans les Terretraîtres, nourrissant ainsi l’immense marécage. Il y récupéra au passage un bocal de sangsues, en espérant que quelqu’un saurait en utiliser les vertus médicinales.
Au cours de ses explorations, le noble retrouva aussi quelques carcasses d’animaux. Il était difficile de dire si cela était le fait de prédateurs naturels ou d’une force étrange, dans la mesure où même morts, les cadavres avaient été soumis aux charognards. Certains des corps contenaient de la mousse semblable à celle des créatures qui étaient surgies du sol. Maekar ne prit pas de risques et les brûla comme le lui avait conseillé Guilhem.
Arthemus et Gildor s’affairèrent pendant ce temps à construire l’enclos pour les deux cochons, qui avait grandement besoin de se dégourdir les jambes. Gildor s’en occupa ensuite pendant qu’Arthemus commençait à abattre et à équarrir les premiers arbres désignés par Antoine.
De son côté, le charpentier sentait que ce lieu portait une énergie particulière, avec laquelle son être semblait en résonnance. Il avait souvent eu des visions ou ressentit cette énergie que diffusait le monde, mais jamais autant qu’à cet endroit. Y avait-il moins d’interférences ici? Son esprit avait-il mûri? Antoine ne savait pas pourquoi il ressentait mieux et avec plus de précision en ces jours ce qu’il avait soupçonné en lui toute sa vie… mais il le ressentait. Et il avait plus que jamais l’impression qu’il pourrait exercer un contrôle sur cette force.
Saïos n’avait cependant pas l’intention de se faire oublier et ne laisserait pas à Orgar le bonheur de contempler ainsi les colons à l’ouvrage. Ces derniers eurent à affronter pendant sept jours de violentes averses nocturnes. Si cela ne ralentit pas pour autant les ardeurs de chacun à la tâche, cela eut tout de même pour effet de gorger le sol d’eau.
Rendu spongieux, le terrain fut beaucoup plus difficile à travailler que ne l’avait espéré Lucie. Le dérochage se déroula relativement bien, mais quand vint le temps de retourner la terre, la petite Lucie réalisa pourquoi cette tâche était habituellement confiée à ses frères plus âgés : la terre était lourde, et l’eau n’arrangeait pas les choses, alourdissant indûment l’humus. Mais Lucie était entêtée et y investit tout son cœur. C’est les pieds boueux et les mains pleines d’ampoules qu’elle rentrait le soir dans le pavillon.
De son côté, Guilhem remarqua que la vallée était giboyeuse. Le lac avait un évident pouvoir d’attractions sur les animaux. Non seulement était-il possible d’y pêcher, mais ses berges regorgeait aussi de sources de nourriture qui n’attendait qu’à être cueillit (ou capturer). Les flancs de la colline nord-ouest et le bois de l’ouest comptaient aussi de nombreux terriers de toutes tailles. Guilhem captura de nombreux lièvres lors de ses chasses de fin de saison, et même un
habbibit.
Chacun s’était attelé à sa tâche et nul n’avait rechigné à aider un camarade dans le besoin lorsque cela s’avérait nécessaire. Maekar fut satisfait : il semblait que tous avaient compris que la survie du groupe dépendait des efforts individuels et collectifs. Au 90e jour de Gaïa, il ouvrit une des bouteilles prises dans la cave paternelle et offrit à chacun un verre de vin. Ils fêtèrent ainsi, avec mesure, la fin de la saison. Neyrion et Athanase avertirent toutefois qu’ils devraient reprendre la route et revenir à Shaus comme cela leur avait été commandé. Ils promirent toutefois de parler de la situation au baron, dans l’espoir qu’il accepterait d’envoyer des renforts…
Vous consommez 7 bouffes en tout et 1 Bois pour la construction de l’enclos et le chauffage.
La chasse de Guilhem rapporte 3 Bouffes
Arthemus rapporte 1 Bois
L’identification des bonnes essences par Antoine vous donnera un bonus de production de +1 sur la prochaine action d’abattage.
L’enclos des cochons a été installé en H9 (5,5) et le champ de Lucie a été labouré en K8 (5,3) il n’est pas encore semé.
La distribution des xp et les cartes ont été mis à jour
Si vous avez encore des détails à ajouter pour la fin du printemps, vous pouvez encore le faire ici (dans la limite du raisonnable bien sûr