Les griffes pénétrèrent profondément dans les chairs du jeune homme... La douleur se déversa dans son corps à la vitesse d'un éclair. La douleur devint rage. Une rage incontrôlable, si violente qu'elle estompait la douleur, si puissante que le jeune homme eut l'impression qu'un tremblement de terre se produisait dans son corps... il tenta de la retenir, quelques secondes, qui lui semblèrent une éternité, puis il céda et lâcha un cri venu de ses tripes. Non. Un cri venu de son âme, qui crépitait d'une douloureuse colère infinie.

Ses mains se crispèrent durant son hurlement de fureur, et il frappa comme un forcené de son maillet !

« aaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH!!!!! »

Alors que les créatures végétales semblaient s'extirper du sol, Maekar fonça vers la plus proche de lui, l'épée levée.

« Raaaaaaaaaah !! » lâcha-t-il alors que sa lame sifflante décrivait un large arc de cercle en direction de son ennemi.

L'épée toujours à la main, Maekar regarda à droite et à gauche à la recherche d'autres ennemis.

Ne voyant rien venir, le jeune seigneur se détendit avant de s'approcher d'Antoine.

« Ca va ? » demanda-t-il au jeune serf.

« Ne bouge pas. On va examiner ta blessure... »

Guilhem avait remis son arc en bandouliére pour aller prendre une branche encore enflammée dans le feu, il revint en boitillant jusque sur les lieux du combat , prêt à intervenir au besoin.

Lucie se penche sur le blessé.

Tandis que Neyrion et Athanase arrivaient pour prêter main-forte à Guilhem et monter la garde, Lucie s’activait aux commandes de Roélia, qui semblait maîtriser la situation, lui apportant tout ce qu’elle demandait et servant de relai pour les ordres qu’elle ne pouvait traiter elle-même. Arthemus et Gildor vinrent immobiliser le patient.

Maekar, encore sous l’adrénaline du combat, fut agréablement surpris de voir ses serfs travailler ainsi de concert. Le jeune noble ramassa la lance qu’avait utilisée la créature. Celle-ci était primitive et de mauvaise facture, mais le silex avait été consciencieusement taillé. Ces « choses » étaient capables de fabrication…

Roélia nettoyait la plaie qui saignait abondamment et se préparait à recoudre le flanc meurtri. Lucie lui signala la présence de mousse orangée dans la plaie, identique à celle qui se trouvait sur les créatures qu’ils avaient rencontrées. Il leur apparaissait désormais évident que cela n’était pas une coïncidence et que cette mousse avait quelque chose à voir dans ces étranges phénomènes. Roélia redoubla d’ardeur au travail et s’affaira à retirer tout ce qu’elle trouvait de mousse.
L’opération dura une heure trente au bout desquelles Roélia conclut, non sans fierté et « avec 67% de certitude, 19 fois sur 20 », qu’Antoine allait s’en sortir.

Neyrion et Athanase patrouillèrent dans la vallée le reste de la journée, sans repérer de dangers supplémentaires. Après cette rencontre, la vallée fut étrangement calme. Antoine fut fiévreux la première nuit, mais sa guérison était assurée. Les colons restèrent sur les dents quelques jours sans que rien ne vienne troubler leurs routines. Il fallait maintenant penser à s’installer définitivement…

Antoine, sous les soins de Roélia et de Lucie, sera rapidement remis sur pied. Les jours suivants se passent sans que rien de remarquable ne se produise. Vous devez donc choisir ce que vous faites en général pendant les dix derniers jours du printemps (ce qui correspond à une action secondaire, ou 1 point d’action(PA))

Antoine regarda les demoiselles s'activer autour de lui... Il fut à la fois flatté, mais également gêné. Serrant dans ces dents le bout de bois, il se garda bien de montrer le moindre signe de faiblesse autre qu'un froncement de sourcils très marqué. Pas le moindre son ne sortit du jeune homme alors que Roélia réparait son corps meurtri.

Ca sera ma première balafre... Et pas des moindres...

A la fin de l'heure trente d'opération, il sourit autant que la douleur le lui permettait à ses deux doctoresses et les remercia chaleureusement. Puis il lâcha avec douceur à Roélia:

«  Tu es une soigneuse hors pair. La prochaine fois, cependant, si tu pouvais éviter de me donner des pourcentages alarmants quant aux conséquences de mes blessures, tout sera parfait  » et il fit un clin d'oeil amusé.

Pansé, et allongé, il passa les cinq jours suivants en convalescence complète, ne bougeant que le strict minimum mais restant allongé pratiquement en permanence. Les cinq jours suivants, il s'autorisa des sorties en marchant. La première chose qu'il fit fut d'aller présenter ses excuses à son seigneur d'avoir été blessé et qu'il le remerciait d'avoir autorisé qu'on s'occupe de lui. Puis, ceci fait, il partit dans les environs proches où il allait se coller aux arbres, repérer les troncs qui seraient intéréssants à abattre, les dimensions de bâtiments qu'il pouvait espérer construire en fonction de la taille des arbres et du nombre de tronc qu'il aurait besoin pour les quelques bâtisses essentielles.

Accessoirement, ce que personne ne savait, c'est qu'il se servait de ces moments pour s'entrainer assidument à activer cette perception des fils de la Trame du Monde.