Le lendemain matin, Alsishar eut la pensée qu'il ne pouvait pas simplement rester vivre ici : il serait bientôt la proie des attaques incessantes des kobolds. Il lui fallait donc s'installer autre part, mais où ? Cette question, une fois de plus, réveilla en lui la douleur de ne plus jamais pouvoir rentrer en Herméa. Il était incapable, pour l'instant, de réfléchir plus loin... un indicible tourment s'emparait de lui à chaque fois qu'il se tournait vers l'avenir.

Le jeune homme considéra un moment son médaillon de sang. Le dragon bicéphale qui y était gravé était encore imprimé sur son torse ; cette brûlure le marquerait sans doute à vie. Mais, pour l'heure, l'emblème était froid et dur comme de la pierre, et il ne semblait rien avoir de surnaturel. Alsishar se rappela que cet objet lui permettrait peut-être d'obtenir une position confortable en Brévoy. Bien sûr, il ignorait tout de la disparition de la Maison de Rogarvia dix ans plus tôt ; cela faisait près de 25 ans que sa mère avait été invitée par le Conseil de l'Illumination. Aujourd'hui, un descendant de Choral le Conquérant ne serait peut-être pas le bienvenu là-bas. Mais bien qu'il fût conscient de l'incertitude d'un bon accueil - sans pour autant être au courant de la situation politique actuelle du royaume -, il songeait surtout à l'immense distance qui l'en séparait. Il ne pouvait raisonnablement pas prévoir de voyager seul jusque là-bas !

« Ah, si seulement, si seulement je pouvais me racheter aux yeux d'Herméa ! » gémit-il à haute voix depuis les tréfonds de son cœur. Peut-être était-ce possible, d'une manière ou d'une autre ? Peut-être trouverait-il un moyen de contacter ses parents s'il se rendait à Absalom ? Peut-être existait-il une façon de rencontrer un émissaire de Promesse, et d'obtenir une seconde chance ? Une foule d'idées folles surgit dans son esprit, lui susurrant toutes le vain espoir que rien n'était perdu, que tout rentrerait dans l'ordre. Mais il se rendit vite à l'évidence : il devait oublier son passé, et vivre pour... pour quel idéal, d'ailleurs ? Alsishar était perdu...

L'exilé finit tout de même par établir un plan général pour son avenir. Son premier objectif serait de trouver le moyen de contacter Herméa. Puis il aviserait... un mur se dressait dans son esprit lorsqu'il songeait à l'éventualité fort probable que sa requête fût refusée. Mais, au fond de lui-même, il savait que le plus intelligent serait alors de se diriger vers Brévoy. En attendant, néanmoins, il lui fallait trouver un moyen de se rendre à Absalom pour retrouver les traces de son père, ou bien se remémorer une autre façon d'appeler Promesse.


Jets de connaissance sur Herméa (avec peut-être un bonus de circonstance ?) :

• Connaissances Folklore local : 1d20+4 donne [1] + 4 = 5
• Connaissances Noblesse : 1d20+4 donne [10] + 4 = 14
• Connaissances Histoire : 1d20+4 donne [12] + 4 = 16

Le jeune homme poursuivit sa réflexion tout en allant chercher sa subsistance dans la forêt comme la veille. Dans l'immédiat, il ne lui fallait pas rêver d'un miraculeux retour à son île natale ; il devait trouver un nouvel endroit où vivre. Aller en ville ne lui semblait pas une bonne solution : ne possédant pas la moindre pièce de bronze, il ne pourrait certainement pas louer une chambre ; et il se sentit ridiculement petit quand lui vint l'idée de gagner de l'argent. Travailler, lui ? Il avait peut-être des connaissances supérieures à la moyenne, mais il ne savait rien faire, si ce n'était écrire et se battre. Dès lors, il devait partir à la recherche d'un nouveau pied à terre abandonné semblable à celui-ci, au moins le temps de retrouver ses esprits... Aussi, il n'hésita pas à s'éloigner du cabanon au cours de son excursion, explorant les alentours à la recherche d'une présence humaine.

• Connaissances Folklore local : 1d20+4 donne [1] + 4 = 5
• Connaissances Noblesse : 1d20+4 donne [10] + 4 = 14
• Connaissances Histoire : 1d20+4 donne [12] + 4 = 16

Modifié par un modérateur dimanche 23 janvier 2011 12:21:19(UTC)  | Raison: Non indiquée

En chemin Alsishar repensa à son île, il fallait qu'il s'attende à ne pas trouver dans les gens de ce pays autant de richesse culturelle et philosophique qu'en Herméa, il n'y avait pas de nation par ici mais seulement quelques cités états rivales.

La Varisie était une terre rocheuse qui descend des hautes montagnes de Kodar au nord, vers les marais détrempés du sud. C'était donc un pays sculpté dans la pierre. Le plateau de Storval était la merveille naturelle la plus spectaculaire de toute la Varisie. Une ligne de falaises continue qui atteignait par endroits une hauteur de 900 mètres. Au-delà de ce chef-d’oeuvre naturel, les parois des falaises étaient presque entièrement recouvertes de sculptures érodées, de châteaux en ruines et de passages sinistres, creusés pour atteindre les profondeurs. Mais Alsishar savait qu'il était plus au sud de ce qu'il connaissait de cette région, il devait sans doute être plus proche des marais, vu l'humidité et la bouillasse qu'il avait du affronter avant d'atteindre le cabanon...

Sans doute se trouvait-il à proximité de Magnimar, ici les peuplades seraient les descendants des colonisateurs chélaxiens ainsi que les shoantis et les varisiens intégrés aux peuples des villes et des villages de la Varisie occidentale. Il lui serait nécessaire de parler en commun mais pas certain qu'il parvienne à se faire comprendre de tout le monde. Surtout des paysans dont il se rapprochait des chaumières. Bizarrement les gens ne semblaient pas apprécier le passage d'une personne armée, ses vêtement déchirés ne plaidaient sans doute pas non plus en sa faveur, il avait tout de l'étranger et son apparence le clamait haut et fort. Il avait vu des gens dans les deux premières fermettes qu'il avait approché mais très vite les femmes des laboureurs en l'absence de leur mari avaient fait rentrer la marmaille à la maison et ne répondaient pas aux appels.

Dans les champs, il n'eut pas plus de succès, ceux qui faisaient pas la sourde oreille, ce qui était le cas pour la plupart, s'enfuyait à toutes jambes dès qu'il montrait l'envie de nouer contact. bref ce ne fut qu'à la troisième ferme où les champs étaient en friches qu'il tomba sur un elfe de toute évidence un lanceur de sort en train de méditer sous un porche, un livre dans les mains. Sa longue robe noire et les symboles hermétique que formaient les fils d'argent sur au niveau de ses manches en faisait à coup sûr un lanceur de sorts profanes. A l'intérieur un homme parlait ou plutôt râlait en commun mais son patois et son accent ne permettait pas au jeune homme de comprendre ce qu'il baragouinait.

A l'approche d'Alsishar l'elfe ouvrit les yeux et le regarda d'un air suspicieux comme toute les personnes qu'il avait croisé jusqu'à présent mais celui-ci ne courut pas s'enfermer chez lui...

Modifié par un utilisateur mercredi 26 janvier 2011 18:11:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je le parle effectivement le taldorien, je suis un voyageur et cette partie de la Varisie ne m'est que peu connue même si les quelques semaines passées dans les parages m'ont déjà appris beaucoup de choses. » L'elfe avait bien compris que celui qui se présentait devant lui avait du subir quelques revers, ses vêtements arrachés à plusieurs endroit, son air hagard et surtout le fait qu'il ne sache pas où il pouvait être en disait long. « Nous sommes à proximité d'une petite ville nommée Pointesable, en cette seconde semaine d'automne, le festival en l'honneur de Desna vient de prendre fin et les marchands de Magnimar et d'ailleurs repartent effrayés mais avec les poches bien remplies... L'air est plutôt frais ces jours ci, comment se fait-il que tu sois sur la route aussi démuni ? »