Quaine avait été surpris - et pour tout dire passablement agacé - par la métamorphose du pouilleux en une créature encore plus pouilleuse (et cela n'était pas chose aisée !).
Aussi, c'est d'un ton quelque peu sec qu'il répondit à Ellyndria : « Pas la peine de perdre notre temps ici, nous avons une reconnaissance à effectuer, courir après ce gros rat ne ferait que nous faire perdre notre temps... »

Aussi, c'est d'un pas décidé qu'il se dirigea vers la porte d'entrée qu'ils avaient emprunté quelques minutes auparavant, non sans s'être préalablement assuré que la bête hirsute n'était pas sur leurs traces. Avisant une seconde maison scellée - et suffisamment éloignée de la précédente pour que les tunnels n'y aboutissent point, il y pénétra. Espérons que cette fois sera la bonne !. Quaine ne s'était pas départi de son immense épée et avait toujours son bouclier fermement ancré sur le bras.

Le guerrier entraîna la magicienne dans la maison suivante, s'évitant ainsi d'avoir à réfléchir sur sa rencontre précédente. Le bâtiment suivant ne partageait pas une aussi bonne vu avec le précédent, mais moins de tracas compenserait aisément un plus mauvais angle de vu. D'ici, ils purent voir la manœuvre de Vadim pour exciter les porcs et se rendre compte qu'aucune réaction n'avait eu lieu de l'autre côté de la clôture. La hauteur offrait une belle ligne de vue sur la cour intérieure de la boucherie. Celle-ci se divisait en deux parties, une porcherie de belle taille comprenant six animaux et une petite terrasse pour permettre aux charrettes de viande d'apportait leur cargaisons sanglantes jusqu'à l'arrière-boutique.

Vadim remarqua que perturber les animaux n'eut aucune réaction sur les propriétaires de la boucherie. Configuration du bâtiment, nombre d'accès, d'étages, qualité des serrures... À une vitesse qui lui fît presque peur, d'anciens réflexes de cambrioleur lui revenaient. La sécurité dans la boucherie n'approchait même pas le tiers de cette bijouterie qu'il avait visité autrefois, ou encore, celle du temple de Shélyn.

Cette pensée lui donna une nausée si violente qu'il dût s'appuyer contre un mur et rendre son déjeuner. Il eut besoin de serrer l'anneau autour de son cou quelques instants pour reprendre son souffle et ses esprits.

J'ai promis de vivre, alors, promis, je vivrais...murmura-t-il. Mais penser à toi n'améliorera pas ma journée, j'ai encore beaucoup de travail. Empêcher un rebelle et sa bande pas si mal intentionnée de se faire tuer sans raison. Je te rendrais fier ! Je ...

Une goutte d'eau tombée sur sa main lui ramena la raison, mais alors qu'il tendait la main pour chercher la pluie, il comprit qu'une larme avait roulé de sa joue à ses doigts. Il pivota sur ses jambes, rabattit sa capuche et se dirigea vers l'auberge.

La fin d'après-midi calme lui permit de se faufiler discrètement à l'étage pour y réveiller d'un coup de pied bien placé le "Prêtre". Eram comprit rapidement que l'heure n'était pas à la plaisanterie. Il suivit le voleur en silence jusqu'à la porte arrière d'une ancienne cordonnerie, et les deux compagnons entrèrent pour rejoindre le reste de l'équipe.

Plusieurs heures de planques attendaient le quatuor, finalement pas si mal assemblé que le laisser paraître les apparences.

Lorsque le crépuscule jeta son voile d'ombre sur Korvosa, les aventuriers commencèrent à s'impatienter à ne voir aucun signe de vie à l'intérieur du bâtiment. La magicienne fixa au dessus d'eux une sphère de lumière magique qui leur permettait de ne pas être dans une obscurité totale et demanda à Vadim de partager les victuailles. Le repas se produisit en silence lorsque Quaine fit comprendre à Eram qu'il ne voulait entendre aucune histoire drôle ou grivoise et qu'il pouvait garder ses salamalecs pour lui.

Le groupe organisa des rondes d'une dizaine de minutes pour observer la rue et la porte arrière. Le sommeil commença à gagner le guerrier quand il aperçut soudain un étrange manège.

Cinq hommes, visiblement armés, sortirent sans un bruit de la boucherie en faisant très attention à ne pas faire claquer la porte. Une fois à l'extérieur, le plus grand... presque un géant vu sa taille, tapa dans le dos de son voisin, le plus petit, et explosa d'un grand rire. Ses quatre compagnons lui répondirent pas un« CHUTTTTTTT » bien audible depuis la fenêtre, et Quaine, en tendant l'oreille, perçut même un ou deux jurons supplémentaires. Chose étrange, ils emportèrent avec eux l'une des charrettes de l'entrée.

Le groupe fût de retour vers les 3 heures du matin, visiblement épuisé et énervé. La charrette pleine de grands sacs pouvant contenir du grain ou de la viande.

Au alentour de 4 heure du matin, un autre groupe, cette fois-ci, provenant d'un éleveur local, conduisit de nouvelle bête vivante à l'intérieur de l'abattoir.

Modifié par un utilisateur jeudi 5 mai 2011 18:31:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Observant les vas et viens des divers groupes à l'entrée de la boucherie du mieux qu'elle pouvait via les sources de lumière, Ellindrya se tourna subitement vers ses compagnons et leur dit:
« Messieurs, nous pourrions peut-être nous dissimuler sous l'une de ces charrettes pendant que l'un ou plusieurs d'entre nous nous amène à l'intérieur. Quand pensez-vous? Si ce plan ne vous convient guère nous pouvons toujours utiliser la manière forte et foncer. »

Eram se passa la main dans les cheveux.

« Ne serait-ce pas plus sûr d'attendre demain, qu'un autre "convoi" sorte de la boucherie pour aller y faire une escapade musclée ? Nous aurions moins d'ennemis à la fois, et pourrions peut-être même en surprendre un ou deux endormis... En fonçant maintenant, à quelques heures de l'ouverture, alors qu'ils sont déjà armés et bien réveillé et que nous sommes épuisés de cette nuit de veille, je ne pense pas que nous serons en mesure de gagner facilement. Surtout que Vancaskerkin n'a pas obtenu son grade de capitaine par le piston et la pression de sa famille.  »


Il avait enfin dit la première chose sensée depuis leur rencontre. Se rendant, compte des regards scrutateurs de Vadim et d'Ellyndria, il reprit, son attitude de bel ami prétentieux et sourit de toutes ses dents.

Vadim était nerveux.
Bien plus que si ce n'était qu'une simple mission de repérage.
Son rôle auto-octroyé d'agent double le mettait dans une position délicate.
Il voulait sauver Vancaskerkin, car celui-ci représentait un leader d'opposition solide et juste.
Il voulait que ses compagnons gardent la vie, car ils n'étaient en rien responsables.
Et surtout, il voulait rester en vie, car après tous ces rebondissements, ç'aurait été un gachis de se sacrifier sur un coup de tête.

Mais Vadim restait un enfant de la rue pour qui l'autorité était une notion déformée.
Il se dirigea discrètement vers un garde qui lui semblait calme et tenta d'attirer discrètement son attention par un signe de main, tout en faisant mine de regarder ailleurs. Lorsqu'il faut certain d'avoir capté son attention, il mit ses mains en évidences et dit, de basse voix :

« J'ai un message, gardez votre calme, je vous pris. Vous avez attiré l'attention de la reine et elle a envoyé des gens surveiller ce qui se passe ici. Je le sais car je suis sensé en faire partie, mais je trouve votre cause juste. Prévenez Vancaskerkin, il saura quoi faire pour que tout le monde s'en tire. »

Une fois le message passé et compris, Vadim retourna parmi la foule comme si de rien n'était, pour récupérer son morceau de viande.

Modifié par un utilisateur jeudi 12 mai 2011 10:46:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le bruit causé par la foule de malandrins pouilleux attroupés devant le déserteur avait empêché Quaine de saisir les propos de l'agitateur. A n'en pas douter, il avait dû expliquer à la plèbe à quel point tout serait parfait s'il venait à accéder au pouvoir... Classique, encore une démagogue qui tente de convaincre la populace inculte qu'elle devrait lui faire confiance et lui confier les rênes de la ville ! Si tous les capitaines de l'armée se mettaient à jouer au même jeu, il n'y aurait bientôt que le chaos qui règnerait en ville... Absolument intolérable !

Se tournant vers Ellyndria : « J'espère que Vadim va revenir rapidement maintenant que cette foule puante s'est enfin dispersée... Il me tarde de passer à l'action... »