Anselme raconta en détail le périple de leurs aventures depuis leurs départ de la baronnie, sans oublier le triste chapitre sur la mort de Barbenfeu.

« Merci bien demoiselle, il sera content de ce présent.
Je lui dirai que cela viens de toi. »
Puis il s'adressa à la baronne.
« Je vais au pré voir mon cheval, à mon retour nous reprendrons la route. »
Anselme commença à s'éloigner puis il s’arrêta et se retourna.
« Dame Margot voulez vous m’accompagner jusqu'au pré ? »

La jeune baronne regarda la carte que lui montrait Méliore, jaugeant l’efficacité stratégique des positions qu’il proposait. Elle hocha la tête. «  Ça me semble bon, si on s’assure de surveiller la rivière. Le poste avancé nous permettra de voir venir une troupe, mais il faudra avoir une route rapide pour nous ramener l’information s’il devait arriver quelque chose. Prenez quatre hommes. Quand nous aurons plus de gens entraînés pour assurer la défense de Moïra, nous doublerons ce nombre.  »

Elle sourit au soldat govanien et inclina la tête, puis, tout en se dirigeant vers Anselme, elle s’adressa à l’azalaise : «  Lhassa, ne va pas t’occuper du banquet en cachette alors que Lorne attend de vos nouvelles  ». Puis, s’arrêtant à sa hauteur, elle lui murmura sans la regarder: «  Tu as mieux à faire désormais que de cuire le gibier ou quérir des carottes…  » Ne lui laissant pas le temps de répondre, elle rejoint Anselme.

Anselme attendait la Baronne, sourire aux lèvres, il avait prit soin de rajusté sa tunique (ou du moins se qu'il porte )

Anselme a encore sa chemise de maille sur le dos

Anselme et Margot se rendirent au pré, la jeune femme questionnant le govanien pour en savoir plus sur les gobelins de la ruine naine. La mort de Barbenfeu l’attristait, certes, mais l’inquiétait aussi : si un tel guerrier avait pu périr ainsi, elle n’osait imaginer quel aurait été son propre sort. À leur arrivée, Antarès broutait, chassant les mouches de sa queue. À leur approche, il releva la tête, noble et fier.

Méliore prit congé et rassembla les quatre hommes. Il commença à préparer le barda. Même s’il n’y avait pas de forêt à strictement parler, la région était boisée. Méliore avait donc confiance qu’il trouverait sur place de quoi construire des abris complets et efficaces. Constatant qu’il y avait pas mal d’outils à traîner pour mener à bien son entreprise, Méliore réquisitionna un des chariots de la baronnie: avec la caravane qui venait d’arriver, l’absence d’un chariot n’allait pas être un enjeu majeur. Il y installa tout ce dont il avait besoin.

Pendant ce temps, Lhassa avait ramassé ses maigres possessions et faisait route vers la tour de Lorne avec Khilgan et Asaran. À leur arrivée, Lorne était à l’extérieur, désherbant un jardin qui semblait étonnamment prolifique, trop, en tout cas, pour le temps que les pousses avaient eu pour croître entre les semailles et ce jour. Il s’essuya les mains sur son tablier et se dirigea vers eux, armé d’un air inquisiteur : «  Vous voilà donc de retour! Entrez, entrez, vous pourrez m’instruire en détail sur ce que vous avez retenu de ce voyage », leur dit-il en indiquant la porte de la tour.

Lhassa entra dans la tour puis se dirigea vers le feu, de la châleur ne serait pas de trop.
Elle se ressentait encore bien trop de la mort de Barbenfeu.
Elle attendit que tout le monde soit installé avant de prendre la parole:

« Bien, nous avons suivi vos instructions enfin je le crois, nous avons pu nous introduire dans ces anciennes cavernes et un vrai mal y résidait. Nous avons dû affronter de ces gobelins infectés par ...cette...mousse végétale, la même qu'il reste sur le corps que nous vous avons ramené, des sortes de ...de chien ou de loups mais de même infectés. Tout là bas était sale, en l'état du pourrissement ou pire...bien des cadavres ont dû finir dans leurs basses fosses. Nous avons enfin fini par découvrir une salle d'où semblait émaner une puissance malsaine. Et là ...nous avons dû affronter une, un genre d'arbre animé, une créature végétale hostile et maléfique d'une grande puissance. Tous ici ont fièrement combattu et notre ami Barbenfeu y a laissé sa vie...il gît désormais de son dernier sommeil...  »

La voix de Lhassa tremble un instant et elle s'interrompt, le temps de reprendre contenance.

« Le combat fut des plus rudes, et nous avons fini par mettre à bas l'aberration qui nous faisait face...mais à quel prix...A l'issue nous avons examiné la créature et des sortes de ...radicelles, de petites racines, semblaient converger vers le mur du fond. Là nous avons mis au jour une porte secréte. Le corps que nous vous avons ramené avec tous ces tatouages runiques se trouvait là, et toutes les racines convergeaient vers ce cadavre désséché . Voilà, nous avons pensé que ces runes étaient ce que vous nous aviez envoyè quérir aussi les avons nous ramenées...en l'état. Mais j'ai bien peur que le mal ne soit pas vaincu, car celui qui a inscrit ces runes, celui qui a dissimulé ce corps qui animait la créature végétale, celui là nous ne l'avons pas trouvé... »

Lhassa tenta d'interpréter les signes à la façon dont elle interprétait le cube de Lorne, non de façon lue mais en se servant de la géométrie des flèches et des barres, ainsi que de leur nombre et de leur direction, afin de tenter une analogie avec ce qu'elle connaissait déjà.

L’aube pointait à peine le bout de son nez lorsque les quatre hommes choisis par Méliore se réunirent à la sortie de Moïra. C’était de jeunes hommes qui n’avaient pas encore atteint la vingtaine. Les quatre jeunes s’étaient engagés dans la milice ronçoise pour échapper à leur destin. Ils ne pensaient certainement pas, à ce moment, se retrouver en première ligne d’une colonisation, mais ils semblaient s’en accommoder plutôt bien. Le premier, Odel, venait d’une famille de bouviers. Il savait faire avec les animaux, mais espérait une vie d’aventure. Raedan, quant à lui, était un ami de longue date d’Odel. Doté d’une carrure impressionnante, il était naturellement destiné au travail à la mine. Farmon et Toland étaient, en apparence, deux têtes brûlées. Le service militaire leur avait permis d’échapper aux geôles, ou à pire, pour avoir chassé et trappé sur les terres du Duc de Ronce. Ces deux-là avaient certainement collectionné les offenses mineures, mais ils semblaient plus insouciants que mal intentionnés. C’était une qualité non négligeable aux yeux de Méliore, dans le contexte d’un projet qui, sans être périlleux, n’était pas pour autant sans risques.

Odel s’installa aux commandes du chariot, Méliore à ses côtés, tandis que les autres suivaient à la marche. Ils prirent la route alors que les premiers rayons de Drom frappaient le flanc des montagnes.

Fais un jet de survie et 1 de perception

***

L’Azalaise lut et relut les indications, tentant d’imaginer ce qu’elles représenteraient sur le cube. Lentement, ses mains embarquèrent dans la danse, tentant de reproduire certaines des séquences qu’elle avait sous les yeux et de se remémorer si cela correspondait à certains des chemins du labyrinthe qu’elle avait maintes et maintes fois pratiqués. Sans pour autant parvenir à atteindre l’état de concentration et de compréhension qu’elle recherchait, elle pouvait ressentir une familiarité plus grande avec ces formules et ce qu’elles dégageaient.

« Bien… très bien… », murmura Lorne. « Je vois que tu as compris où je voulais en venir ». L’homme sourit, satisfait. « Reprends le cube et trouve-nous quels sont les mouvements de mains représentés par ces flèches. Je m’attellerai pour ma part à la traduction de ces runes ».