Gratiano se sentit ragaillardi par les propos de sa sœur, et s'avança d'un pas.
« Merci pour vos renseignements, et pour vos propositions, ça sera un honneur pour le Salvucci et le membre du clergé de Moloch que je suis de remettre cette ville en ordre et de prêter le Serment. »
L'entrain de Gratiano ne rayait pas au fond de lui les inquiétudes et la perplexité, la situation à Longacre était difficile, et l'Héritière semblait prendre son avance dans tout le royaume, ou pire, pour que la maison Thrune renforce le serment de ses sujets les plus proches ou prestigieux.

Gratiano n'appréciait pas vraiment de prêter serment à l'Archbaron, qu'il connaissait peu, mais à dire vrai, il ne connais pas mieux la Reine et ses intentions. Élevé et éduqué pour obéir, Gratiano s'avança vers le fragment, dévoilant lentement la main cachée par son gant, et le toucha en prononçant « Je jure mon allégeance absolue à l'Archi-baron Darellus Fex, à son Infernale Majestrix la Reine Abrogail II de la Trois-fois Damnées Maison Thrune ainsi qu'à l’Empire de Cheliax. »
Sans réellement savoir pourquoi, il avait l'impression que ses paroles avaient été entendues, jusqu'en enfer.
Il grimaça sous les flammes, constatant ensuite avec joie le symbole qui ornait à présent son autre main.

Modifié par un utilisateur mercredi 5 avril 2017 15:20:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorenzo écouta les explications du seigneur Fex avec une certaine méfiance. Ses paroles ne parvenaient pas à totalement le convaincre. Couper des têtes ? C'était l'évidence même, certains se permettaient beaucoup trop de choses et méritaient un châtiment exemplaire. Mais ce n'était pas suffisant à son sens : il fallait également s'assurer du soutien de citoyens plus coopératifs, s'ils ne voulaient pas s'aliéner la totalité de la population. Diviser pour mieux régner n'était pas un proverbe inventé pour rien...

Il entendit plus qu'il n'écouta Cimri, puis suivi avec attention ce que découvrait l'arch-baron. Son jeune frère les devança tous, et il fut le suivant à s'avancer, prononçant à son tour les paroles du serment. « Je jure mon allégeance absolue à l'Archi-baron Darellus Fex, à son Infernale Majestrix la Reine Abrogail II de la Trois-fois Damnées Maison Thrune ainsi qu'à l’Empire de Cheliax. » L'occasion était trop belle pour sa fratrie de se faire une place de choix, et la majorité de ces paroles ne leur coûtait que peu : leur famille était déjà au service de l'empire et de leur reine. La seule ombre au tableau était l'allégeance à Fex, mais toute allégeance pouvait se contourner, tôt ou tard. Et tant qu'il irait dans la même direction qu'eux, ils profiteraient de son prestige, alors pourquoi s'en priver ?

Modifié par un utilisateur jeudi 6 avril 2017 00:12:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Rassuré par les paroles de sa sœur, Bronto se détendit quelque peu. Ainsi, le baron voulait que sa famille lui prête allégeance, tout comme à l'impératrix et au pays lui-même. Ils étaient déjà fidèles au Cheliax et à la maison qui le dirigeait. Cela ne posait aucun problème. Quant au baron, il semblerait que ça n'en posait pas plus.

En effet, tour à tour, les trois Salvucci se plièrent au rituel et jurèrent fidélité à cet homme. Lorsque Soredamor en eut fini, le barbare put enfin s'y soumettre. « Je jure mon allégeance absolue à l'Archi-baron Darellus Fex, à son Infernale Majestrix la Reine Abrogail II de la Trois-fois Damnées Maison Thrune ainsi qu'à l’Empire de Cheliax. » Alors qu'il récitait machinalement la même suite de mots, la paume de sa main droite ressentit la forte chaleur qui s'intensifiait de seconde en seconde. Laissant durer ce moment, Bronto se maitrisa pour ne pas laisser sortir la bête qui sommeillait en lui. De toute évidence, cette intense brûlure lui procurait une sensation de plaisir comparable aux premières blessures d'un combat qui le galvanisait et le rendait plus puissant.

Le contact avec cette pierre issue des Enfers lui avait fait appréhender pour la première fois de son existence la véritable nature du mal. Rien à voir avec la malveillance qu'il avait observé chez les siens, non. Il s'agissait d'un mal bien plus profond et intense. Un mal qui parcourut chaque parcelle de son corps et auquel il s’abandonnait complètement. Un mal qu'il jurait intérieurement, en plus de promesses exprimées, de répandre à travers cette ville et qu'il ferait découvrir à tous ceux qui s'y opposeraient. A commencer par la prêtresse et ses deux jumeaux...

Désormais, Bronto et sa famille portaient gravée dans leur chair la marque du Prince des Ténèbres. Ils allaient tous s'appliquer à lui faire honneur.

• Dégâts de feu : 1d3 donne [3] = 3

Modifié par un utilisateur vendredi 7 avril 2017 18:44:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Des années d'entraînement et de sérieux n'avaient pas préparé suffisamment Gratiano pour qu'il se retienne de sourire à la vue d'un individu à l'apparence si misérable. Il se reprit rapidement, l'intelligence reprenant le pas sur le réflexe. La preuve qu'il faut se méfier de tout, et surtout, s'arranger pour ne pas finir aussi bas sur l'échelle infernale.
Il se tourna ensuite vers Razelago, curieux de savoir ce qu'il venait d'apprendre.

En effet, avec une tronche comme celle-ci, Bronto aurait tendance à rester derrière un écran ! Et pourtant, le semi-orque avait connu plus d'une fois les sarcasmes d'humains que son faciès amusaient. Bien que depuis longtemps, étant donné son gabarit, les gens ne s'aventuraient plus que très rarement sur ce terrain là.

Mais le barbare avait appris à se méfier des adversaires à l'air chétif ou idiot ! Certains pouvaient pratiquer la magie et s'avérer plus coriaces qu'ils n'en avaient l’allure. Dans le cas présent, si le baron prenait la peine de conserver ce Razelago à son service, il y avait fort à parier que cela en valait le cout.

A l'image de sa fratrie, Bronto avait entendu une phrase qui avait immédiatement éveillé sa curiosité au plus haut point. Il attendait une réponse à la question de Lorenzo.

Modifié par un utilisateur dimanche 9 avril 2017 07:40:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorenzo s'avança d'un pas. « J'aurais effectivement plusieurs questions et remarques, si vous le permettez. » Sans attendre de réponse, il poursuivit. « Ces écharpes ne semblent pas, pour nombre de citoyens, représenter quoi que ce soit d'officiel. Une officialisation de notre statut nous faciliterait grandement la tâche, arch-baron. »

Il sortit son calepin, et entreprit de le feuilleter. « Je pense qu'il serait également bien d'apporter des précisions quand à votre édit. La doctoresse Rohalendi m'a posé quelques questions assez pertinentes. Si vous permettez que je vous les transmette, nous pourrions ainsi afficher une loi sans faille, ne portant pas lieu à interprétation. »

Il porta un regard vers Razelago, et émit un léger sourire. « Je serais d'ailleurs prudent avec la contravention en question. Si je me souviens bien du point en question :
"Les citoyens de Longacre ne sont plus autorisés à se rassembler en groupes de plus de six personnes à huis clos, ou de douze en public."
L'ennui est que juste après est rajoutée la phrase suivante : "Une exception ne sera accordée que pour les familles avec plus de six membres ou pour les particuliers vacants à leurs occupations habituelles."
Bolgart Caggan et ses clients ont contrevenu à la première phrase si plus de six personnes étaient présentes à sa taverne. Mais compte tenu de la deuxième phrase, les clients peuvent arguer qu'ils "vaquaient à leurs occupations habituelles", s'ils ont pour habitude de se réunir en ce lieu.
Dans ce cas, quel genre de procès aurions-nous ? Le déclarer non coupable serait impensable. Le déclarer coupable, sans une loi clarifiée en amont, amènerait une partie des citoyens à se révolter.
A moins que ce ne soit là votre but avec cette histoire, afin de faire sortir les têtes pour mieux les couper, comme vous le disiez précédemment...? »

Fex écouta Lorenzo tranquillement, son visage n'exprimant aucun sentiment.
Il se retourna vers son serviteur et dit.
« Razelago, prend note des remarques du jeune Lorenzo, elles sont pleines de bon sens. » Il se retourna le plus âgés des frères Salvucci et rajouta à son intention.
« Il n'est jamais bon d'avoir des Lois trop précises. L'interprétation que l'on en fait nous permet de jouer avec. Le Maître des Enfers l'a bien compris et c'est pour cela qu'il règne depuis si longtemps. »



Le Baron se leva, signifiant par là la fin de leur entretient. Razelago voleta se rapprochant de Cimri et des membres de la famille Salvucci les accompagna jusqu'à la porte du Manoir. Avant qu'ils sortent de ce dernier il leur dit.



« Je serai à la Maison de Cendres régulièrement si vous avez besoin de quoi que ce soit. Je ferai l'intermédiaire entre vous et le Baron. N'oubliez pas que désormais, après avoir prêter le Serment de la Flamme Infernale vous avez avec vous l'autorité légitime du Baron.
Tant que vous respectez l'esprit des Lois, rien ne pourra vous être reproché. Agissez avec retenue mais fermeté. Vous n'êtes plus des hommes de main désormais représentez dignement le Baron et l'Autorité qu'il représente.
Allez vous occuper du tenancier et de son ami mauvais chanteur. »

Une fois les portes de la propriété franchies, le petite groupe devait décider quoi faire.

« Non, j'savais pô.
Mais t'a raison, c'qu'il est moche ! » répondit-elle dans un rire gras de corps de garde à la remarque de Bronto.
Elle réfléchit quelques instant avant de proposer quelque chose.
« J'pense qu'on a été plutôt bon dans la r'tenue jusqu'ici. L'mieux c'est d'aller voir l'auberge non? Ce gros tas d'Caggan doit bien sentir la poigne du Baron ! »

Lorenzo sourit, son cerveau retors travaillant déjà à la question de l'interprétation de l'édit qui devait leur assurer la légitimité de leur action.

« Oh oui, allons voir ce cher tavernier ! L'arch-baron nous a donné sa réponse : il n'y aura aucune clarification de la loi promulguée.
Voici donc son crime : Bolgart Caggan est contrevenue à la loi disant que "les citoyens de Longacre ne sont plus autorisés à se rassembler en groupes de plus de six personnes à huis clos, ou de douze en public." Il pourra arguer que "une exception ne sera accordée que [...]pour les particuliers vacants à leurs occupations habituelles", et que ses clients vaquaient à leurs occupations habituelles... Mais pour qu'une exception soit accordée - le mot est important - encore faut-il qu'elle soit demandée, n'est-ce pas ? » s'amusa-t-il avec un rictus mauvais.

« N'oublions pas non plus notre conteur fauteur de trouble au passage : je n'aime pas cette histoire de chevalier angélique. C'est exactement le genre de pseudo-héros des peuples qui poussent à la révolte, plongeant dans l'instabilité une nation toute entière. Nous devons protéger nos concitoyens de ces troubles, qui ne peuvent amener le chaos. »

Il termina en répondant à son jeune frère. « Oui, je pense qu'il serait bon de tenir à l'œil le docteur. Elle fera une alliée de poids si nous parvenons à la convaincre, mais je crains surtout qu'elle ne soit pas aussi bête que les autres rebelles, et qu'elle use de stratagèmes plus habiles pour semer le doute. Ses questions étaient-elles vraiment innocentes, dans un but de clarification ? Ou avaient-elles un autre but ? Continuons à être en bons termes avec elle - compte tenu de sa popularité, ce ne peut qu'être bénéfique - mais ne restons méfiants. »