Uktar parut agacé par quelque chose, et ses collègues comprirent rapidement qu'ils n'y étaient pour rien.
«  Je vais entrer, Si il s'enfuit agilement, je pourrais le suivre. Mais je pense à ça, y a un autre endroit où on peut peut-être le trouver. Il est venu de son vrai nom ce matin, ne sachant pas ce qu'il attendait, et il est officiellement docteur. Donc il doit avoir un cabinet ou un hospice où travailler. »

Voici donc nos constables entrant dans l'établissement et se faisant indiquer en hâte la chambre du docteur, qui se trouve au premier étage.

Rapidement, ils comprirent que celui-ci n'était plus là et qu'il n'y aurait personne à attendre à la porte de derrière. Le réceptionniste, un humain de petite taille de service depuis ce matin, se rappelait parfaitement une scène improbable: le docteur était rentré en coup de vent dans l'hôtel dans la matinée, mentionnant en passant qu'il revenait d'une opération et demandant des serviettes et de l'eau chaude pour laver ses mains ensanglantées. Après un brin de toilette en hâte, il était monté dans sa chambre, avalant les marches quatre à quatre, puis était redescendu quelques minutes plus tard et était ressortit par la porte arrière. On ne l'avait pas revu depuis, mais sa chambre était payée d'avance pour encore plusieurs jours. Moins d'une heure après son départ, un officier de police, dont le réceptionniste se rappelait le nom sur le badge - Roger Porter - était venu poser des questions sur le docteur et avait fouillé, ou plutôt retourné, sa chambre et emporté plusieurs objets dans un sac en cuir.

Le réceptionniste était apparemment enclin à raconter ce qu'il savait. Il baissait simplement le ton lorsque des clients de l'hôtel passaient, s'arrêtant parfois pour leur sourire d'un air affable en leur tendant ou en reprenant la clé de leur chambre.

Vence hocha la tête. « Excellente idée ! Mais une chose me chiffonne : pourquoi la police aurait-elle enquêté sur lui ? Je vais me renseigner sur cet agent, s'il existe. Roger Porter, c'est ça ? Je vais prendre aussi une description de cette personne, ainsi que le nom du commissariat dont il dépend. J'irai ensuite me renseigner quant aux prochains départs pour Ber. De votre côté, occupez-vous de ses adresses professionnelles. On se donne rendez-vous au constabulaire pour débriefer. »

Sindaré s'était pas mal attardé avec le réceptionniste pour qu'il lui décrive les manières peu professionnel de ce policier et le moins que l'on puisse dire, c'était que ce Roger Porter ne faisait pas dans la dentelle.

« Étonnant... un policier qui fait du zèle et qui saccage la chambre de ce docteur comme si il était un malfrat des aiguilles ayant dérobé un diamant à la reine de Danor. Je t'aurais bien accompagné Vence, mais ma vieille animosité envers la police risquerait de nous porter préjudice, je vais suivre le reste du groupe. »

Mikal avait salué les initiatives prises par ses collègues, déclarant qu'il aurait aimé quant-à lui vérifier une ou deux choses à l'hôtel et qu'il les rejoindrait au constabulaire. À l'instar des autres constables, il n'espérait rien trouver de particulier après que la chambre du docteur ait été retournée, mais il voulait vérifier.

Jean, Uktar et Sindaré se dirigèrent donc vers le domicile du docteur Barnaby Camp, supposant qu'il était déjà rentré chez lui vu l'heure tardive. Ils arrivèrent devant une grande maison bien entretenue de Rivage Nord, et c'est un domestique qui leur ouvrit la porte. Le docteur Camp était un homme bedonnant aux cheveux bouclés et grisonnants. Il expliqua que le docteur von Recklinghausen avait été l'un de ses étudiants et précisa d'un air jovial - mais en plaisantant apparemment à moitié seulement - qu'il ne lui aurait jamais procuré de lettre de recommandation pour obtenir son visa s'il avait su à l'avance tout le dérangement que cela lui causerait. D'après Camp, von Recklinghausen avait eu besoin de prendre l'air suite à des soucis conjugaux et avait décidé de partir quelques temps en Ber pour étudier l'une ou l'autre obscure technique locale. De l'avis du brave docteur Camp, ce n'était qu'un prétexte pour prendre un peu de bon temps. Les constables ne furent pas surpris d'apprendre que l'officier Roger Porter était déjà passé au cabinet de chirurgie de Camp dans la journée. Il avait voulu savoir si ce dernier avait une idée de l'endroit où von Recklinghausen avait pu fuir, précisant que l'homme était recherché pour divers méfaits et que toute rétention d'information à son sujet serait considérée comme de la complicité. Camp disait ne rien savoir et n'avait donc rien dit de spécial à l'officier Porter, mais il avait été visiblement offensé par la grossièreté du policier. Camp avait apparemment proposé à Porter de soigner la blessure qu'il cachait sous une veste - portée malgré la chaleur - gratuitement, à condition que ses étudiants puissent regarder. L'officier Porter avait refusé vertement et était reparti comme il était venu, "sans aucune formule de salutation".

Pendant ce temps, Vence était parti vérifier si il pouvait obtenir des informations sur l'officier Porter. Il allait devoir contacter une deuxième fois Aristide. Ne trouvant pas son ami aux endroits habituels - il était fréquent que ce dernier soit occupé sur le terrain - Vence laissa un mot avec une demande de renseignements dont il ne doutait pas qu'Aristide la transmettrait à la personne compétente et que la réponse lui parviendrait au constabulaire lorsqu'elle serait disponible. Il avait demandé une brève description au réceptionniste de l'Oiseau Bleu qui lui avait parlé d'une homme grand et châtain avec une fine moustache.

Je ferai tourner avec vos secondes destinations respectives après de petits posts de confirmation/rectification/questions supplémentaires pour ne pas avancer trop vite sans votre aval.

Modifié par un utilisateur samedi 27 mai 2017 13:55:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vence s'assura de cacheter sa demande et la remis à un inspecteur qu'il avait l'habitude voir dans les locaux - il ne tenait pas à ce qu'elle soit vue par n'importe qui. Il avait été déçu que le réceptionniste ne sache pas de quel commissariat le soi-disant officier de police provenait, mais il ne pouvait pas le blâmer pour ça.

Il ne lui restait donc plus qu'à aller voir sur le port quels étaient les prochains départs pour Ber, et se renseigner auprès de la capitainerie si un homme correspondant à la description du docteur ou du policier serait venu.

Sindaré y alla également de son bon mot pour remercier le chirurgien de les recevoir à une heure si tardive et retint son nom au cas où ils auraient besoin à l'avenir d'un renseignement d'origine médical. Il posa quant à lui des question sur le physique de ce Roger Porter, à quoi ressemblait-il et quel type d'homme était-ce ?

Vence remercia ses informateurs, et leur donna le signalement du docteur - au cas où il utiliserait un autre nom. Si jamais un homme correspondant au nom ou à la description venait à se présenter à la capitainerie, ils devaient impérativement prévenir le constabulaire sans délai.

Après quoi il décida de rentrer au constabulaire. Il était temps de mettre à plat tout ce qu'ils avaient appris, car ils avaient encore de nombreuses pistes à explorer.

Remerciant le docteur pour ses explications, il suivit Jean à l'extérieur.
«  C'est aussi mon avis. Cette histoire d'ombre et de grand blond commence à me ficher les jetons, je n'y connais en magie ou étrange créature mais ça n'a l'air vraiment pas net. Et son acharnement à retrouver ces documents malgré la blessure sent le gros poisson. Un gros ver ferait un bel appât. »
dit il pour rebondir sur Liz qu'il trouvait amusante.

« Ce sang noirâtre est en effet bizarre. Je ne sais trop quoi en penser. J'espère surtout qu'il n'aura pas molesté cette femme. Il a l'air bien déterminé. Sommes-nous tombés sur un genre de complot politico-financier danorans ? Cette histoire semble toucher à un certain niveau de la sphère de pouvoir. Pas rassurant. Hem... et je décline toute responsabilité si vous encouragez Liz dans son humour. » Il sourit à ses compagnons, tout en accélérant le pas.

Liz lança une trille amusée. « Rabat-joie ! » Elle décolla pour se poser sur la tête du pierreux. « Dis, Uktar, il existe des hommes comme toi, mais en bois ? Ils pourraient abriter des gros vers dans leurs trous de nez ou d'oreilles ou... gloups ! Ah non, pas là. Mais j'y pense, tu as peut-être des parties en terre, plus tendres, avec des gros vers, sous cette peau de roc ?! »

Jean leva les bras au ciel, comme pour dire "je vous l'avais dit, je m'en lave les mains !".