Le tiefling avait l'air inquiet, et sa main tremblait un peu lorsqu'il saisit le bâton. Vazima posa la main sur son épaule, lui murmurant.
« Ecoute Vestis. On ne peux pas laisser Zéa comme ça. Pas après ce qu'elle a fait pour nous. Et cet homme, là, est membre des Corbeaux d'Argent. Fais lui confiance, il sait ce qu'il fait. Je ne veux pas que tu viennes te mêler au combat: fais le guet, et si jamais ça dégénère, cours sans te retourner. »

Elle se tourna vers Gravius, et hocha la tête.
« On est prêts. »
Elle rabattit son capuchon sur son visage, noyant ses traits dans la pénombre, et s'éloigna dans la foule, alors que Vestis prenait l'autre direction, laissant quelques minutes au roublard pour se préparer. Dans la lointain, l'orage menaçait, et le ciel commençait à se voiler de nuages...



Il n'eut pas à attendre longtemps. Une poignée de minutes plus tard, deux colonnes de fumée noire commencèrent à s'élever à proximité, et des appels s'élevèrent dans la foule, criant au feu et sonnant l'alarme. Les gardes surveillaient un peu ce qui se passait, mais aucun n'intervint, même si l'un d'entre eux s'éloigna comme pour aller chercher de l'aide. Pour l'instant, les marchands étaient seuls. Les quatre miliciens échangèrent un regard, et la femme rousse qui semblait diriger leur groupe lança.
« Vous attendez quoi! Allez voir, et donnez leur un coup de main! Elle ne va nulle part de toutes façons! »
Les autres hésitèrent encore un instant, et devant l'air furieux de leur chef, deux d'entre eux se séparèrent, chacun vers un des "feux".

Gravius, pendant ce temps, avait eu le temps de se mettre en place. Pour l'instant, aucune trace des deux tieflings. A lui de jouer.

Perception DD15


Carte

Je te laisse agir comme tu veux, mais si tu engages les hostilités, tu as l'avantage de la surprise. Tu peux aussi te placer comme tu veux sur la carte.

Modifié par un utilisateur lundi 30 janvier 2017 16:00:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Avec le tumulte qui régnait sur la place, Gravius réussit à s'approcher plutôt discrètement. Suffisamment pour bondir sur le milicien le plus proche. L'homme sursauta en découvrant Gravius qui le chargeait, lançant à peine une exclamation avant que le roublard ne frappe.
« Qu'est ce que...!!? »

Etait-ce la chance? Un instinct surnaturel? Ou simple une maladresse de la part de Gravius? Le milicien parvint à esquiver à la fois la rapière et l'épée du roublard, et jura en chélaxien, tirant sa matraque, et appelant sa camarade.
« Par ici! On nous attaque! »

Il frappa avec brutalité, et surpris Gravius par sa violence. La matraque cloutée l'atteignit dans les côtés, causant une douleur sourde qui résonnait à travers ses os. L'autre milicien tourna la tête dans leur direction, essayant de comprendre ce qui se passait, et écarquilla les yeux en voyant que son compagnon était en train de se battre.

Modifié par un utilisateur samedi 4 février 2017 18:32:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le milicien s'effondra et Gravius le contourna sans s'interrompre. L'homme n'était pas mort, mais il avait perdu connaissance sous le choc de la blessure. L'autre milicienne montra les dents en un rictus rageur, et saisit sa matraque, s'avançant vers Gravius.

Les chiens aboyaient dans sa direction, grognant et découvrant leurs crocs, mais ils étaient toujours enchainés au pilier, et il était pour l'instant trop loin pour que les molosses puissent l'atteindre.

De l'autre côté du bassin, une silhouette familière fit son apparition. Toujours vêtue de sa cape, Vazima, marteau à la main, s'approchait de l'affrontement, sans doute pour lui donner un coup de main.

Malheureusement, l'altercation n'était pas passée inaperçue. Des passants pointaient le doigt vers eux, et de l'agitation commençait à se former. Pour l'instant, aucun garde ne s'était approché, mais cela ne saurait tarder, à ce rythme.

Modifié par un utilisateur dimanche 5 février 2017 23:37:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les doutes de Gravius n'étaient plus qu'un souvenir, et la milicienne n'eut pas le temps de réagir. Elle voulut dévier le bras du roublard d'un coup de matraque, mais ne réussit qu'à ajuster plus encore une frappe déjà parfaite, qui lui empala le flanc. Elle eut un hoquet, un filet de sang coulant au coin de ses lèvres.
« Pas déjà...P...putain de reb... »
Elle ne finit pas sa phrase. Ses yeux se révulsèrent et elle perdit connaissance.

Malheureusement, à cette distance, Gravius était assez proche pour que les chaînes ne soient plus un problème pour les chiens. L'un d'entre eux bondit vers lui, mais le manqua de justesse. L'autre le mordit à la cheville, lui déchirant les chairs, mais sans parvenir à lui faire perdre l'équilibre.

Vazima fonça vers eux, et repoussa le chien le plus agressif d'un coup de marteau.
« Je les retiens, aide Zéa et filons! »
Elle indiqua un point dans la foule, et un groupe de garde qui se frayait un chemin à travers les passants qui s'étaient assemblés attiré par l'affrontement...Certains d'entre eux en profitaient d'ailleurs pour s'agglutiner sur le chemin des gardes, gênant leur progression. Certains lançaient même des encouragements à Gravius et Vazima.

Zéa, elle, avait compris ce qui se passait autour d'elle, et tentait péniblement de s'extraire de la niche sans aggraver ses blessures. Son dos et ses flancs étaient couverts de lacérations et elle portait également plusieurs marques de morsures qui n'avaient pas été soignées.
« C...cornelius? Aide moi, j'ai...ma cheville! »
Elle indiqua sa cheville, toujours reliée à la niche par une chaîne fixée à un anneau dans le sol.

Tu peux les ouvrir avec un test de Sabotage, ou trouver une autre solution.

Dés

Modifié par un utilisateur lundi 6 février 2017 11:46:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Malheureusement, la serrure n'était pas bien compliquée, mais les chaînes résistèrent, refusant de céder. Sans outils, Gravius était malheureusement un peu pris au dépourvu. Mais un éclair de lucidité traversa son esprit malgré l'adrénaline...Les clés! Il attrappa la clé d'acier à la ceinture de la milicienne, et déverrouilla les menottes. Zéa se releva péniblement, titubant et claudiquant. Vazima, la plus forte des deux tieflinnes, l'aida à marcher.
« Il faut qu'on file! »

Zéa serra les dents, et les deux femmes commencèrent à s'éloigner, sans vraiment courir, mais en marchant aussi vite que possible.
Les gardes peinaient toujours, et quelqu'un dans la foule lança.
« Allez les Corbeaux! »
Un autre ajouta.
« On est avec vous! Filez! »
A ce moment là, le sergent de la patrouille perdit patience, et ses hommes sortirent masses, boucliers et arbalètes.
« Assez! Dégagez le passage où je vous fais boucler pour obstruction à la justice! »
Il ponctua sa phrase d'un coup de bouclier dans le visage d'une jongleuse qui lui barrait la route.

La foule commença à se disperser, mais pour Gravius, Zéa et Vazima, cela avait suffit. Ils étaient déjà hors de la place, et avaient de l'avance sur les gardes.



Il leur fallu presque une heure pour rejoindre le vieil immeuble qui servait de siège à l'Association des Sabots Fendus. Zéa s'effondra littéralement sur un des lits de camp qui avaient servi à accueillir les sans-abris, mais ses blessures lui arrachèrent un grognement de douleur.
« Hhng...Ils ne m'ont pas raté...Gravius, t'es blessé...ça va aller? »
Péniblement, elle s'assit sur le rebord du lit de camp.
« Merci de m'avoir tiré de là. J'espèrais bien que quelqu'un serait à ma recherche... »

Zéa haussa les épaules.
« Je ne m'en fais pas trop, Vestis est un gamin débrouillard. Il retrouvera son chemin et s'en sortira, surtout que les gardes ne l'ont pas vu. Et non, malheureusement, nulle part où aller, si ce n'est ici. D'ailleurs, merci Vazima d'avoir maintenu les choses en un seul morceau pendant mon...absence. »

L'autre tieflinne répondit d'un demi-sourire.
« Je n'allais quand même pas tout laisser tomber! Même si je suis heureuse que nous ayons retrouvé notre chef. »

Zéa reprit.
« Dans tous les cas, je ne pense pas que la garde y attache trop d'importance, et la milice est peut-être une bande de brutes et de soudards, mais ils n'ont pas tant que ça de ressources. Je pense qu'on est tranquille. Je crois qu'ils ignoraient mon nom de toutes façons. »
Son regard se durcit.
« Et les deux raclures qui sont responsables de tout ça ne valent pas mieux que de l'appât à poisson, à l'heure qu'il est, si il y a une justice. »

Zéa serra les dents alors qu'un mouvement tirait à nouveau sur ses blessures.
« C'est vrai. Mais ils ignorent qui je suis, et ils ne savent pas non plus que je vis là.  »
Elle soupira.
« Je n'ai pas envie de laisser les Sabots Fendus seuls, mais je risque de faire plus de mal que de bien. Vazima, tu penses que tu pourras t'en occuper jusqu'à ce que les choses se tassent? »


Vazima acquiesça.
« Oui. Depuis que Toits-Rouges est redevenu plus calme, les choses vont un peu mieux. Du moment qu'Urix Pera ne nous fait pas une nouvelle crise d'autorité et renforce les patrouilles, on devrait s'en sortir. Mets toi à l'abri, c'est le mieux pour l'instant. »

Zéa se leva, s'appuyant sur son amie, et adressa un signe de tête à Gravius.
« D'accord, je te suis. Laisse moi juste récupérer quelque chose... »
Elle se dirigea vers l'un des lits dans un coin de la pièce, le déplaçant et découvrant plusieurs briques descellées. Elle en sortit une lame courbe dans son fourreau, et un livre enveloppé dans une toile huilée.
« J'ai ce qu'il me faut. Allons y. »

Zéa relava son capuchon, et son écharpe pour se couvrir le visage. Cela risquait d'être un peu étrange en été, mais moins que sa peau grisâtre et ses cornes. Seuls ses yeux jaunes, à la pupille fendue, étaient visibles, mais il allait falloir faire avec.

Le trajet à travers Toits-Rouges et les abords de la Colline du Temple jusqu'à la Pointe de Jarvis se révéla une véritable épreuve, surtout pour la tielfling. Ils n'eurent pas à faire à la garde, du moins, aucune patrouille ne les arrêta, mais Zéa souffrait beaucoup de ses blessures, et peinait à marcher sans boiter. Arriver à la porte de la maison familiale des Noxus fut un véritable soulagement, et elle s'effondra sur la première chaise qu'elle trouva. Plusieurs tâches de sang étaient visibles sur sa tunique, et elle grinça des dents.
« Je...je crois que j'ai rouvert quelques unes de mes blessures...Est ce que tu as de quoi soigner ça? J'ai...c'est vraiment douloureux, et j'ai peur que ça s'infecte...Hhhrg... »
Elle pressa une main contre son flanc, se mordant la lèvre pour étouffer son gémissement de douleur. Son teint était toujours gris, mais plus pâle.

Zéa lui lança brièvement un coup d'oeil suspicieux, mais sa raison lui rappela qu'il avait raison et que son dos la faisait souffrir. Elle soupira et retira sa veste, essayant de ne pas faire de mouvements trop brusques pour ne pas rouvri plus de ses blessures. Elle se débarassa également de sa chemise rendue grise par la crasse et maculée de tâches de sang, et croisa rapidement les bras sur sa poitrine, masquant autant que possible de peau gris perle.
Elle se contenta de tendre une main pour récupérer la bouteille et en boire une longue gorgée, et s'allongea sur le ventre, exposant son dos. Elle était presque maigre, et Gravius n'avait pas besoin de beaucoup chercher pour entrevoir ses côtes. La peau était lacérée tout au long du dos et des flancs. Certaines plaies avaient commencé à se refermer, d'autres saignaient encore. Des traces de sang noir étaient en train de coaguler sur la peau de la tieflinne, qui serra les dents. Elle récupéra un mouchoir, en fit une sorte de torsade, et lança à Gravius.
« Vas y. »

Elle mordit dans le mouchoir, étouffant un cri de douleur alors qu'il désinfectait ses blessures. Gravius travailla vite, et avec une concentration impressionante, ignorant la tieflinne qui tressaillait. Une fois qu'il eut achever de désinfecter, il appliqua le coagulant sur les plaies encore ouvertes et les pansa du mieux qu'il put. Zéa avait des larmes dans les yeux, mais soupira de soulagement à travers son regard brouillé lorsqu'il termina. Elle respirait lourdement, mais avait l'air soulagée malgré tout.
« Merci... »
Elle eut un pauvre sourire.
« Je ne sais pas comment j'aurais fait pour atteindre le milieu du dos sans toi! Ils ne m'ont pas raté...si tu ne les avait pas déjà tué, j'y retournerai et je le ferai moi même. »
Un éclat sombre dansait dans son regard, même si elle avait l'air épuisé. Ses mains tremblaient.
« Je ne me sens pas très bien... »