Lev se sentait de plus en plus las. Cette jeune fille avait beau être aussi jolie que sympathique, elle était tout de même très épuisante tant elle ne se tenait plus. Lev se remémora sur le chemin le parcours qu'ils avaient fait ensemble depuis hier soir. La veille encore, elle lui parlait tel une mystique en transe, le traitant de haut. Et voilà qu’aujourd’hui, il devais la contenir alors qu'elle le suppliait en riant de ne pas lui administrer une fessé. Incroyable comment les gens changent....

Ils arrivaient enfin à la fontaine. Lev hésita un instant sur la marche à suivre. La promenade l'avait calmé et il se disait que le moment était peut être venue de s'amuser un peu... Soit il la laissait là pour qu'elle se rafraichisse elle même, soit il la jetait par dessus bord. Une bonne vengeance, en somme. Il hésita encore un instant, puis, se disant que la retenue n'avait que faire dans la fête, il saisit Ayel par la taille, assurant sa prise sur le fin corps de l'aasimar de par ses puissantes mains habitués à soulever plus lourd que cela.

« Un petit bain pour mademoiselle ? » lui dit il à l'oreille, un éclat dans l'oeil.

Il fit alors mine de soulever la jeune fille, guettant sa réaction...

Fort heureusement pour Lev le ventre de la jeune femme semblait s'être stabilisé, sans quoi les conséquences n'auraient pas été des plus burlesques pour les deux jeunes gens.
Ayël regarda les petits morceaux de glace flottant ainsi que les stalactites qui vivaient leurs derniers jours et ne pus réprimer un frisson.
« Je les préfère chauds et moussants comme la bière mais si tu y va je te suis » lui lança t-elle tout sourire, le mettant au défi de se baigner dehors, en public, par une température typique de la saison.
La douce Aassimar rougit de son effronterie avec cette idée de défit mais surtout de la conséquence du froid sur une partie de l'anatomie du jeune humain.
« Mais rassure toi, si tu attrape froid je m'occuperais de toi, et sans utiliser ma pelle » ajouta-t-elle en riant chaleureusement.

Tiphaine était ravi que les tensions se soient apaisées, et même un peu trop, s'admettait-elle. Pensant à autre chose, elle répondit à Vexander sans y réfléchir.

« Lev Korpst et Ayël. Cette dernière, comme toi, est nouvelle en ville. »

En travaillant auprès d'une oracle, elle avait appris à conserver et ressortir rapidement les éléments essentiels concernant les personnes qu'elle croisait. Extrêmement utile lorsqu'il s'agissait de la comprendre. Parler en énigme était autant son métier que son passe-temps. Selon elle, les tapisseries étaient comme les énigmes, la trame n'étant complète que lorsque chaque éléments correspondaient et se répondaient. Seulement ainsi l'énigme, comme la tapisserie, devenait compréhensible. Elle attrapa le poignet de Vex et le tira dans la foule.

« Quelque chose cloche... Elle n'a presque pas bu, et la voilà à deux doigts de se rouler dans la boue. Laissons les batifoler. Heureux les simples d'esprit... Qu'ils restent dans l'insouciance le temps qu'ils reprennent leurs esprits. C'est mieux pour eux comme pour nous. »

Tout se mélangeait dans son crâne. Elle devait clarifier les éléments, éclaircir la trame, déchiffrer cette tapisserie...

Modifié par un utilisateur mercredi 30 mars 2016 22:10:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ayël se sentit être délicatement soulevé dans les airs avant d'être balancé d'avant en arrière, elle sentait la nausée commencer à poindre son nez lorsque son corps bascula vers la fontaine.
Cette plongée inopinée ramena pendant un cours instant bien des souvenirs en sa mémoire, une époque bien lointaine où elle se baignait sous des cascades de lointaines montagnes pendant la période de fonte des neiges, une époque heureuse et révolu où elle avait vécut quelques années avec une communauté de petites-gens.
Heureusement l'eau ne s'était pas engouffrée dans son sac à dos et ses maigres possession étaient restées intacts.

Se relevant avec plus de douceur que de grâce, ses vêtements alourdit empêtrant ses mouvements, elle sourit à Lev:

« Bien.. bien .. bien..je ressemble autant que toi à un rat mouillée je présume?  »demanda-t-elle en repoussant les cheveux collés sur son visage.

Tournant le dos au jeune humain elle commença à déposer son sac et autant de vêtements que la décence le permettait sur le bord de la fontaine. Elle regarda la foule interloqué par leurs acrobaties.

« Voilà une attraction à laquelle ils ne s'attendait pas. » Puis voyant la jeune barde perdus dans ses pensées elle l'interpella:

« Tiphaine !! Tiphaine !! Nous avons besoin de toi pour la suite
 » cria-t-elle à grand renfort de bras. N'attendant pas de voir si la jeune femme l'avait entendu ni accédait à sa demande elle se retourna vers Lev.

« Et maintenant? Une danse peut être ?
 » Les gouttes tombant de ses cheveux écorés créaient de multiples ondes tout autour d'elle lorsqu'elles venaient fusionner avec la surface.

« Ai-je dis que je savais danser?  »lui répondit-elle en reculant de trois pas.

La cascade des deux jeunes gens avait attirés de nombreux regards, Ayël sentait qu'ils étaient devenus le nouveau centre d'attraction et elle pria intérieurement Pharasma de l'aider à s'intégrer dans cette nouvelle communauté, le support de Tiphaine dans ce qu'elle s’apprêtait à faire lui serait assurément d'un grand secours aussi mais en jetant un rapide coup d’œil vers elle elle eu l'impression qu'elle était plus songeuse qu’intéressée par ce qui se passait.

Mais sors de tes pensées !!!C'est quand même bien toi que j'ai entendu chanter tout à l'heure je n'ai pas rêvé !!

Attachant ses cheveux en une épaisse nattes avec quelques gestes rapides et précis elle fit une révérence avant d'entonner doucement et langoureusement une chanson populaire tout en en essayant de faire une danse gracieuse :

Oh ma dame les cœurs saignent
et s'accrochent en haut de tes bas
oh ma dame dans tes veines
coule l'amour des soldats
et quand ils meurent ou s'endorment
c'est la chaleur de ta voix
qui les apaise, et les traine
jusqu'en dehors des combats
oh ma dame, c'est la haine
qui nous a amener là
mais ma dame, dans tes veines
coulait l'amour des soldats
eux quand ils meurent ou s'endorment
c'est dans le creux de tes bras
qu'ils s'abandonnent et qu'ils brulent
comme un bougie entre tes doigts

Ses mouvements étaient saccadés et évoluer avec de l'eau jusqu'au mollet n'était pas chosé aisé, ce fût même un miracle que la jeune Aassimar ne retombe pas dans l'eau, mais sa voix.....sa voix.... En dehors des vêtements collés à sa peau et rendus presque transparents par sa baignade, laissant ainsi entrevoir un corps imberbe et agréablement sculpté, se fût sa voix qui hypnotisa l'assistance.
Un son pur et cristallin sortait de ce petit corps fragile aux mouvements erratiques, on y percevait la moindre douleur, la moindre bonté, la moindre preuve d'amour que le compositeur avait cherché à immortaliser en créant cette ode à Pharasma.

Modifié par un utilisateur vendredi 1 avril 2016 23:39:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ayël riait et frappait dans ses mains pour soutenir le tempo de la chanson, elle qui avait eu peur de se ridiculiser quelques minutes plus tôt était maintenant folle de joie.
Néanmoins son œil expert avait remarqué que les mouvements difficiles de Lev ainsi que sa peau qui commençait à prendre une teinte bleutée étaient les prémices à une hypothermie.
Le soleil était en train de se coucher et les derniers rayons de soleil ne parvenaient plus à réchauffer l’atmosphère de ce premier jour du printemps et s'il continuait a patauger dans cette une glacé il y trouverait la mort.
« Une dernière chanson en duo et on essaye de se trouver une place auprès du feu de l'auberge? » proposa la jeune femme.
« Je commence à être frigorifiée » Ce n'était bien sur pas la cas, la jeune Aassimar étant relativement résistante à ce genre de climat mais cela lui permettait de ménager l'éventuel susceptibilité du jeune homme.

« Avec un bon plat chaud histoire de nous faire oublier notre jambon » conclut-t-elle d'un clin d’œil

« Je te laisse choisir quoi chanter, je t'accompagnerais du mieux que je peux.  » Son sourire malicieux était de nouveaux présent sur les lèvres de la jeune demoiselle.

« "Biens", oui... Peut être même un peu trop. » Elle connaissait cet homme, et comme d'habitude il semblait trop joyeux pour être honnête. Puis d'un coup, la réalité lui retomba sur le coin du crâne. C'était la fête! Que tous soient gaies comme des pinsons était normal, et peut être qu'Ayël était tout simplement malade avant de venir. Quelque chose qu'elle aurait attrapé sur la route durant son voyage, et qui se serait réveillé avec l'alcool. Tout prenait sens et la tapisserie devenait lisible... Mais elle n'y croyait pas une seconde. Elle adopta un air à la fois décontracté et concentré. Vex et Roland avaient clairement pu la voir composer cette expression, comme un masque de théâtre se construisant sur son visage.

« Vous deux, j'ai une mission pour vous. Toi, » dit-elle en posant la main sur l'épaule de Roland, « reste là et observe les alentours. Tu paraîtrais louche si, d'un coup, tu quittais ta place bien au chaud pour faire je-n'sais-quoi. J'ai bien peur que quelqu'un soit en train de regarder le spectacle qu'il a créé, et je veux que tu le débusques. »

Elle ne savait pas bien pourquoi elle lui faisait confiance... Ils avaient tout deux un goût pour le grand spectacle, et Tiphaine s'était surprise plus d'une fois à envisager de louer ses services pour ses représentations. Peut être cette enquête était le début d'une fructueuse collaboration. Tout en réfléchissant à ça, elle retira le foulard violet qui tenait ses cheveux en place, les laissant dégringoler en cascade autour de son visage. Il était rare qu'elle se détache les cheveux, car c'était tout bêtement moins pratique pour travailler, mais la vue n'était pas désagréable. Elle tendit le foulard à Vexander.

« Toi et moi, nous allons tourner leur petit jeu à notre avantage. Prend ça, et passe dans la foule pour la récolte. Les gens semblent bien aimer le petit spectacle et je vais tenter d'en rehausser la qualité. Et avec un peu de chance, si je fais danser les deux amoureux, ils n'attraperont pas trop froid. Surtout, ai l'air naturel... Mais sois attentif! L'empoisonneur peut être n'importe lequel d'entre eux. »

L'empoisonneur. Le mot était dit. Après un soupir pour se donner du courage, Tiphaine se rendit vers le duo de chanteurs improvisés, mis un pied sur le puit, sortit sa lyre de son étui, et tenta d'ajuster sa musique au chant de Lev. Avec de la chance, les gens penseraient que tout était planifié depuis le début.

Modifié par un utilisateur lundi 4 avril 2016 14:40:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

La situation semblait revenir au calme, voire à se détendre avec la musique que plusieurs personnes faisaient, avec ou sans instrument.

Ce fut Roland qui réalisa le premier qu'une chose se passait à l'extérieur du cercle des troubadours improvisés. Des personnes refluaient d'une rue perpendiculaire, principalement des personnes âgées ou des femmes et enfants.

La voix d'une personne gueulant à tue-tête passa par dessus le bruit des chants et des danses.

« Bagarre ! Les nains s'en prennent aux humains ! Défendons-nous ! »

Plusieurs personnes, plus portées sur la violence ou avinées, se portèrent à l'entrée de la rue annexe afin d'éventuellement porter main forte à ces inconnus qu'ils trouvaient soudainement frères pour une simple question de sang et de pilosité.

Où ça, une truie ? se dit Lev suite à la boutade d'Ayël. Le froid engourdissait ses membres et sa tête et c'est avec beaucoup de difficultés qu'il se trémoussait dans l'eau. Au moins, cela le réchauffait. Le contact furtif avec l'aasimar le réveillait et l’empêchait de somnoler dans le froid de l'eau mais ce ne fut pas cela qui l’éveilla le plus. Lev se transforma subitement en roc au son du cri de ralliement. Bagarre. Une bagarre. Et contre des nains en plus. Sans réfléchir, Lev se jeta hors de l'eau et ramassa la pelle qui trainait non loin. Il se retournât un instant, une flamme belliqueuse dans le regard. « Rendez vous aux Darons. Je te la rendrais. »

La fête avait battu son plein. Il avait bu, dansé, chanté, joué. Mais il manquer un truc. Le plus excitant, ce qui donnait sa valeur à une beuverie : une bonne grosse mêlée général. Et si des nains étaient en face, cela n'en augmentait que le plaisir et la saveur. Il se rua alors en direction du conflit, encore trempé mais brulant de volonté de combat. La pelle dans une main, il évita sans difficultés la foule, habitué qu'il était à courir dedans. Il approchait. Un hurlement jaillit de ses entrailles alors qu'il avançait. Le genre de rugissement que l'on entendait qu'à un endroit, sur le champs de bataille quand les orques chargeaient, sabre au clair, hurlant la force de Gorum afin de puiser dans sa toute puissance.

«  Baaaaston !!!!!!! »

Modifié par un utilisateur jeudi 7 avril 2016 13:23:54(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ayël partait guillerette vers une bagarre, comme s'il s'agissait d'un nouveau genre de spectacle et alors que bon nombre d'hommes en pleine forme refluaient dans le sens inverse.

Lev quant à lui savait ce qu'il allait faire : casser du nain ! Rien ne pouvait résister à sa pelle et lorsqu'il plongea dans la mêlée il décocha un coup en pleine tête du nain qui lui faisait face, lui ouvrant partiellement le crâne et l'envoyant au sol où il baignera vite dans son sang. Cet acte de pure violence réalisé dans un milieu où les personnes autour de lui combattaient à coup de poing, pouvant mettre au sol un ennemi, mais pas vraiment lui ouvrir la tête, attira sur lui une ire immédiate.

Des nains gueulaient en le désignant.

« Un humain armé cherche à nous ouvrir le crâne ! » Aussitôt, plusieurs nains se portèrent vers lui pour le mettre hors jeu au plus vite.

Habituellement, les autres humain font barrage pour protéger un des leurs de toute vindicte, mais là, son acte était même mal vu de ceux de sa race. Du moins, des moins extrémistes. Quelques hommes essayèrent de bloquer des nains, mais trois d'entre eux arrivèrent à portée de poing de Lev.

Ce dernier parvint à donner un coup de pelle supplémentaire au premier arrivant tandis qu'il cherchait à le frapper, mais cette diversion ne lui permit pas de voir le coup qui le prit au ventre et surtout celui qui suivit à sa tempe. Après... rideau pour ses yeux.

Ayël finit rapidement de sourire tant la bagarre n'était pas du tout bon enfant. Un nain venant de derrière elle la manqua de peu alors qu'elle n'était pas directement dans le combat et lorsqu'elle vit Lev tomber et qu'elle s'avança pour l'aider, un coup la toucha à la jambe. Encore incrédule, non violente, tentant de s'expliquer, de dire qu'elle voulait aider son ami qui était désormais roué de coups au sol bien qu'inconscient, elle prit un, ou deux elle ne saurait le dire, coup de poing au ventre près du plexus solaire.

Au sol, elle distingua encore le nez de Lev qui essayait d'arrêter la botte d'un nain.



Pour tous les habitants de Havre, cette journée se termina d'une manière violente, pour ne pas dire sanglante. De multiples bagarres éclatèrent, la ville submergée par l'importance de la chose n'ayant pas assez de gardes pour y mettre un terme. Les gens vomissaient de la bière quand ce n'était pas du sang, les maisons accueillirent des familles se réfugiant, les tavernes fermèrent leurs portes. Bref c'était un Tous aux abris généralisé.

Il fallut attendre la nuit pour que le calme revint, laissant un goût amer à tous.

Ayël, meurtrie, pansa ses plaies à son réveil, avant de chercher après Lev. La gueule en sang, pommette ouverte et nez explosé, elle le trouva encore inconscient au sol. Il survivra, surtout après ses premiers soins, mais elle se rendit compte que ce ne serait pas le cas pour tous. Piétinés, roués de coups, les côtes cassées, les bras dans des positions anormales, elle n'avait pas le matériel ou les capacités de les soigner. Elle invita Pharasma à en accueillir certains, première secouriste sur les lieux, elle avait l'impression d'être une vivante dans une zone de guerre urbaine.

Dans les jours qui suivirent certains durent être forcés au repos, ne comptant que sur leurs connaissances pour survivre. La grogne monta dans la ville, face à la garde qui n'avait pas empêché ces bagarres, ou contre les empoisonneurs qui avaient, commençait-on à murmurer, dénaturés volontairement la mousse servie.

Tous ceux capables de fournir des bandages, des attelles en bois ou plus simplement des soins, furent fort occupés tout le mois.

Peu de personnes furent inquiétées par la garde pour les actes perpétrés, si ce n'est ceux ayant perpétré des crimes en dehors des bagarres, mais tous ceux qui avaient exagérés dans leurs coups, et qui s'en rendaient compte, étaient dans leurs petits souliers et passaient de mauvaises nuits, de peur que la garde ne vienne les prendre. A Havre, qui ne comptait pas de prison, la justice était expéditive...