Après avoir exposé ses propositions, Rakyel écouta attentivement les uns et les autres. Ne sachant quelle piste il valait mieux suivre, il laissa chaque idée vagabonder à loisir, après tout c'est de la réflexion collective que jaillirait surement la meilleure décision! Et ce qui lui importait, c'était surtout de faire disparaître la racaille Korvosienne, tous les chemins pour y parvenir seraient les bons.

Au départ de Geber, il le salua simplement d'un signe de tête respectueux, comprenant que trop bien ce que la vengeance assouvie avait pu apporter à un homme blessé par une pourriture comme Lamm. Il était maintenant libre de vivre sa vie sereinement et personne ne pouvait lui en vouloir de choisir cette voie.

Comme à leur habitude, Méry et Sagacius tournaient leur moulin à parole jusqu'à ce que Sorina sorte ses cartes enchantées.
Et cette fois-ci, le fantôme de Zelarra se matérialisa promptement, prenant possession de Sorina. Le fossoyeur avait déjà pu observer de telles apparitions dans le quartier Gris, mais comme à chaque fois, il était fasciné de voir que les esprits pouvaient si bien interagir avec le plan matériel!

Ouvrant à nouveau la bouche, de sa voix toujours aussi grave et vibrante, Rakyel proposa :
« Pour la question, que diriez vous de demander si rencontrer la maréchale Kroft nous permettra de retrouver le petit Stélian vivant? »

Puis il joignit ses mains, l'air pensif et ajouta :
« A moins qu'il puisse nous être révélé qui est le fameux "B."? ...  »

Alors qu'elle manipulait le jeu de cartes, une douce musique et les odeurs familières de la maison de Zellara se mirent à envahir la maison de Sagacius et de sa mère.
Puis la varisienne apparut, Sorina lui sourit et alors qu'elle voulut parler ce sont les mots de Zellara qu'elle prononça.
Il fallait choisir la question avec soin... Les hommes la regardaient, lui laissant le soin du choix, c'était son fils, c'était à elle de choisir.
Elle ferma les yeux, se laissant envouter par la musique, les odeurs, la présence de Zellara, ses mains manipulaient les lames du tarot comme mues par une longue habitude.
Enfin elle parla, plaçant les cartes une à une sur la table.

« Strămoșii din linia mea, Zellara Spirit mă îndruma, adu-mi un răspuns. Ajută-mă să găsesc pe fiul meu. Este Marschallin Kroft cea mai bună alegere în căutarea noastră? »
Varisien

Sagacius répondit en chuchotant : « Si nous devions aller voir la maréchal. Mais shhhh ! Les cartes vont parler. »

Rakyel décroisa les bras alors que l'esprit de Zellara retrouvait son plan.
« Et bien... de ce que j'en comprends, celui qui est perdu, c'est le petit Stelian... Et il va falloir que nous fassions preuve de patience pour le retrouver!
Mais la femme rouge, c'est de la reine que Zellara voulait parler? »
L'oracle était resté interrogateur, l'air pensif...
« Qui aurait pu penser que des gens comme nous devraient aider la reine, qui plus est en rencontrant la maréchale Kroft! » ajouta Rakyel

Lorélia parla à son fils, les regards se croisèrent, un consensus semblait se dessiner.

Sagacius lâcha, presque énervé : « La femme en rouge. Tu parles d'une aide ! La reine est rousse mais la maréchale commande la garde rouge. Pff, de toute façon à choisir entre une opportuniste qui a écarté ses cuisses pour se trouver à la tête d'un royaume et une incompétente qui a été incapable de m'aider pour retrouver ma fiancée à temps, pour moi, c'est blanc bonnet, bonnet blanc. » Sagacius fit une moue en pensant à la situation avant de poursuivre. « Mais si pour sauver Stelian, il faut en passer par là, alors soit.

Le chaos de la nuit passée et les désertions de la garde me font penser qu'il est question ici de la maréchal Kroft. Il me parait évident qu'elle doit se retrouver isolée et débordée. Il faudra certainement que j'utilise le nom des Leroungs pour forcer et avancer notre rencontre et j'aurai besoin d'une heure pour voir la matriarche à ce sujet. Mais ça ne devrait pas poser de soucis. C'est une affaire réglée. »

Puis, méthodiquement, l'enquêteur poursuivit : « Finissons les choses proprement et réglons les derniers points avant d'avancer. Il nous faut discuter du butin que nous avons récupéré et de sa répartition. »

Une fois le repas terminé, et après avoir donné un coup de main à Lorelia, le groupe se mit en route pour la Citadelle Volshyenek. Ils restèrent ensemble : comme l'avait souligné Ninaerthil, mieux valait ne pas se séparer par les temps qui couraient...

La Citadelle Volshyenek (M5) n'était pas bien loin : il leur suffisait de traverser la place du marché doré, puis d'emprunter la rue de Bromathan.

Bien qu'ils assistèrent à une bagarre de dockers avinés en passant devant la taverne du Hamac Grinçant, le trajet se passa sans encombre. La Citadelle Volshyenek n'impressionnait pas par son raffinement, mais elle demeurait un édifice imposant.

Ses cinq tours rondes se dressaient fièrement au-dessus du Jeggare, mais souffraient de la comparaison avec les autres grands bâtiments de Korvosa. À l'ouest, le château de Korvosa, perché sur sa pyramide, était autrement plus impressionnant, et la Citadelle Volshyenek semblait vouée à rester dans son ombre à jamais. Elle ne pouvait pas non plus rivaliser avec la Grande Tour, sur les bords du canal de Sainte Alika, qui abritait la Compagnie du Sable. Quant au Hall de l'Invocation, fierté de la mystérieuse Académie Ornelos, il paraissait mépriser la Citadelle Volshyenek autant que tous les autres bâtiments de la ville.

Pourtant, c'était bien à la maison Ornelos que l'on devait la fondation de l'édifice, tout le monde le savait. Entre autres bâtiments, Volshyenek Ornelos, le célèbre "seigneur immortel" avait fait construire la citadelle sur sa propre fortune personnelle voilà plus d'un siècle; et la garde de Korvosa lui en avait été si reconnaissante qu'elle l'avait nommée ainsi en son honneur.

Connaissances (histoire) ou (noblesse) DD10, et Sagacius parce qu'il est barde



La grande herse était levée, même en ces temps troublés, mais une demi-douzaine de gardes en uniforme rouge et argent, les couleurs de la ville, étaient postés là. Ils paraissaient nerveux. Certains uniformes arboraient plus de rouge que d'autres, peut-être pour signifier le rang d'officier ? Quand le petit groupe s'approcha, une femme blonde aux traits sévères s'adressa à eux à bonne distance.
« Trosker ep Styrk, citoyens. Nous ne pouvons vous laisser passer sans savoir ce qui vous amène, et sans que vous ayez déposé toute arme en votre possession. »
"Trosker ep Styrk" est la devise de Korvosa. C'est du vieux chélaxien, et ça signifie "Fidélité et Honneur".

Modifié par un modérateur dimanche 22 janvier 2017 21:35:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sagacius se rapprocha de Méry et de la garde, tout sourire, avant de répondre : « Tu sais comme moi, mon cher Méry, que ce n'est pas ainsi qu'Eliasia voudrait que l'on procède. Tirer la couverture à toi n'est pas très honnête et cette bague est trop précieuse pour être remise ainsi à une intermédiaire, aussi séduisante soit-elle. » Il inclina sa tête en direction de la femme en même temps qu'il lui adressait le compliment.

Puis reportant son attention vers la garde et usant de tout le charme dont il était capable, il ajouta de sa voix suave : « Ne faites pas attention aux belles histoires que mon ami raconte. Il adore embellir la vérité et se faire remarquer. Je suis Sagacius Leroung et je suis ici sur ordre express de la matriarche. » Le jeune homme présenta la chevalière à sa main gauche pour prouver ses dires avant de poursuivre : « Elle nous a chargé de venir trouver votre chef afin de lui remettre en main propre un objet précieux, un objet de famille perdu de longue date, et de lui faire parvenir des informations de première main sur le trafic de frisson qui a lieu dans le quartier médian. Ma dame, Eliasia Leroung, nous a assuré que la Maréchale Kroft serait plus que ravie de nous recevoir rapidement pour obtenir ces informations ainsi que ce bijou précieux retrouvé malgré les soucis que vous avez du affronter en ville la nuit dernière. »

Tandis que la femme blonde cogitait intérieurement sur la conduite à tenir, Sagacius chuchota à Méry : « Es-tu fou ou juste inconscient ? Korvasa est la ville la plus règlementée de toute la Varisie, voir de tout l'Avistan. Et avec les événements de la nuit dernière, si elle pense que nous formons une milice privée, tu peux être sûr que nous serons au mieux questionnés, au pire emprisonnés et châtiés !... Ah oui, et une dernière chose. » lança t-il un ton encore plus bas « C'est la première et dernière fois que tu cherches à me forcer la main. » Sa dernière phrase, malgré la faible intensité de sa voix, avait quelque chose de définitif.

Ninaerthil n'y connaissait rien en matière d'interprétation divinatoire, mais il était plutôt d'accord dans le fait que la dernière faisait allusion à la Maréchale. Il ne se fit donc pas prier pour accompagner ses comparses dans sa forteresse...

... Il était véritablement irritant, et c'était un doux euphémisme. Une fois de plus, Méry se permettait de placer tout le groupe en porte-à-faux. Il avait une telle confiance en soi et il était tellement imbu de lui-même, qu'il estimait que son intelligence lui permettait d'embobiner tout le monde. Une fois de plus il raconta un bobard qui non content d'être inutile était même dangereux. Et une fois de plus, il embarquait tous ses compagnons dans sa galère. Et comme toujours, il ne daigna pas en référer aux autres au préalable.
Ninaerthil apprécia grandement les remarques de Sagacius et il adressa au halfelin un regard qui indiquait clairement qu'il était en parfait accord avec l'humain. Son soupire soulignait également que sa patience était mise à rude épreuve...

« Non, je vous remercie Madame de votre sollicitude! »
On pouvait distinguer un sourire à travers l'écharpe de l'oracle qui avançait tranquillement, tout en continuant de discuter :
« Vous savez, quand mon ami court sur pattes parle de "milice", c'est un bien grand mot... En vérité, nous sommes plutôt un groupe qui se soutient mutuellement et tente d'apporter de l'aide en ces temps obscures... Encore cette nuit nous avons pu secourir un membre de la compagnie du sable dont l'hippogriffe a été abattu...
Et actuellement, nous sommes notamment à la recherche de l'enfant de Sorina, la belle Varisienne que voilà; peut-être votre service a-t-il recensé des affaires concernant des disparitions d'enfants ou une liste de vagabonds qui auraient été interpellés ces derniers jours, avant que la situation ne se complique? »

Rakyel avait énoncé ses propos lentement, de sa voix grave, marquant certains mots avec gravité pour faire comprendre la détresse de la situation à la femme d'arme.

« Au fait, je m'appelle Rakyel. » termina-t-il en inclinant la tête pour la saluer.

Modifié par un utilisateur jeudi 24 mars 2016 11:31:17(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sorina restait silencieuse, un peu en retrait, peu concernée par les disputes de Mery et Sagacius. Elle était nerveuse, si ce n'était pour Stelian jamais elle ne serait à cet endroit. Dans son monde, lorsqu'on voyait un membre de la garde ce n'était jamais bon signe, presque tous les membres de sa famille avaient fait au moins un séjour en prison, plus ou moins long, pour un crime avéré ou sur un simple soupçon... De plus, elle se souvenait très bien de la façon dont on l'avait renvoyée lorsqu'elle avait voulu demander de l'aide quand son fils avait disparu.

Sans un mot, elle tendit sa dague et suivit le groupe à l'intérieur de la citadelle.