Sorina laissa Sagacius prendre en main la conversation avec la maréchale, elle était attentive à ce qu'allait répondre celle-ci sur l'enlèvement de Stelian, allait-elle dire comme l'autre que ce n'était qu'une histoire de varisien ? Elle ne pouvait s'empêcher de se souvenir comment elle avait été éconduite dès l'entrée de la forteresse lorsqu'elle était venue, il y a maintenant plusieurs mois, afin de réclamer de l'aide à la disparition de son fils. Mais ce n'était qu'un varisien parmi tant d'autre, qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? Elle n'avait pas le nom de Leroung comme passe-droit.
Plus le temps passait, plus elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'ils perdaient leur temps ici... La maréchale ne semblait même pas pouvoir s'aider elle-même !
Cependant, elle se retint de dire ce qu'elle pensait, les cartes de Zellara n'avaient pas pu se tromper. Et ce Gracchius... il semblerait qu'il soit envoyé par Zellara également, leurs quêtes étaient liées d'une façon ou d'une autre.

Elle se força à se concentrer de nouveau, la main caressant nerveusement la tête de Lyshka.

Rakyel avait répondu à la question de Kroft par une autre question, et avant que Cressida pût répondre, Sagacius avait pris les choses en main. « Sagacius Leroung, enchanté. Nous nous sommes déjà rencontré auparavant. Peut-être vous en rappelez-vous ? » La maréchale serra la main qui lui était tendue de façon très formelle, avant de répondre d'un ton neutre : « Je m'en souviens très bien, oui. Vous cherchiez votre fiancée. »

Elle attendit que le barde eut terminé ses explications, et s'empara de la bague. Un éclair de surprise passa dans son regard, mais Kroft se reprit bien vite : elle donnait l'impression d'une femme à l'humeur égale. « Emmah était ma jeune soeur. Elle aurait trente ans aujourd'hui. J'ai rejoint la garde de Korvosa suite à sa disparition. » Elle n'épilogua pas, et se contenta d'un lapidaire « "merci" », avant de glisser l'anneau dans un tiroir.

Ses yeux sombres passèrent de Sagacius à Rakyel. « Vous avez raison, évidemment, et vous le savez bien. Le meurtre de Lamm est le cadet de mes soucis actuellement, et je n'ai pas les moyens d'ouvrir une enquête. Mais ce n'est pas parce que nous vivons des temps difficiles que je peux tout cautionner. »

Elle écouta Méry, fronçant les sourcils à la mention de Zellara et de la muzicà de Korvosa. « La mort de Lamm est une bonne chose pour la ville, je ne le nie pas. Voilà trop longtemps qu'il agissait en toute impunité et menait mes hommes en bateau. Cependant, l'officier supérieur de la garde que je suis ne peut que désapprouver vos actions. » Kroft esquissa un sourire. « Mais en tant que femme et citoyenne de Korvosa, je vous adresse mes remerciements les plus sincères. »

Elle s'accorda un long moment de réflexion avant de poursuivre, fixant tour à tour chacun de ses interlocuteurs d'un regard pénétrant. « Nous sommes en crise. Vous avez arpenté les rues, et savez mieux que moi à quel point les choses vont mal. Je pense que toute aide est bonne à prendre, et j'accepte votre épée avec soulagement, Gracchius ! » Cressida s'adressa à Sorina. « Je ne peux pas mobiliser d'hommes à la recherche de votre enfant actuellement, pardonnez-moi. Mais si vous aidez la garde et le trône écarlate, je vous promets de relancer les recherches dès que l'ordre sera rétabli. Vous agiriez en tant qu'agents officieux, et n'auriez de comptes à rendre qu'à la reine Iléosa et moi-même. Sa majesté m'a donné toute latitude pour recruter des mercenaires susceptibles de nous aider. »

« Qu'en dites-vous ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 1 avril 2016 16:45:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Plus le temps passait et plus le jeune détective se rendait compte qu'il avait du mal à conserver la confiance qu'il avait placé chez le halfelin. Certes, celui-ci possédait un certain bagou. Mais pour l'enquêteur, se voir mettre devant le fait accompli deux fois d'affilé, coup sur coup, le dérangeait au plus haut point. D'une part, ce n'est pas comme cela qu'il concevait une relation de confiance. D'autre part, il n'avait pas pour habitude de révéler toute ses cartes dès le début.

Méry a peut-être des doigts en or, mais il a aussi la langue trop pendue. Montrer la lettre de B. à Cressida Kroft revient à s'impliquer officiellement dans la lutte contre le crime et devenir des agents du pouvoir qui nous a failli. Je suis ici pour aider Sorina. Pas pour devenir une marionnette qu'on manipule. La réaction du bout-en-train le laissa également dubitatif. Une vanne puis une esquive en prévision d'un coup qu'il ne donnerait pas démontrait que Méry ne l'avait pas cerné ou qu'il jouait avec lui... Il aurait une discussion en tête-à-tête avec la demi-portion plus tard.

Pour l'instant, il céda à contre-cœur. « Je vous présente mes condoléances pour votre sœur et je vous remercie pour votre proposition. Mais la recherche de Stelian reste notre priorité. Plus nous attendons et plus nos chances de le retrouver vivant s'amenuisent. Nous ne pouvons pas courir ce risque. J'espère que vous le comprenez. Nous avons néanmoins trouvé cette note après notre confrontation avec Lamm et nous espérions que vous auriez une idée de son auteur. Qui pourrait être ce B. ? Et qui possèderait une créature assez dangereuse capable d'abattre et de manger un crocodile ? » dit-il en lui tendant la note en question.

En attendant la réponse de la maréchale, le barde répondit à Gracchius : « Peut-être la Muzica de Korvasa vous a t-elle choisit et je la félicite de son choix. Vous semblez être un homme capable et vous joindre à la garde est un choix respectable. Nous sommes peut-être lié mais nos affaires nous portent ailleurs pour l'instant. Alors je vous souhaite donc bon courage dans votre entreprise. Peut-être nous rencontrerons-nous de nouveau. Qui sait ? Le monde est petit. » Puis sur une impulsion, il rajouta. « Comment s'appelle votre soeur, et à quoi ressemble t-elle ? »


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Modifié par un utilisateur samedi 2 avril 2016 16:16:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ah bah quel éteignoir, çui-là ! Pour la diplomatie, tu repasseras mon coco...
Méry leva les yeux au ciel et chercha dans une de ses poches la carte qu'il avait mise de côté... la retrouvant avec un sourire satisfait, il obtenait ainsi la confirmation qu'il était dans le (bon) sens de la muzicã.
Le petit fouineur l'exhiba tandis qu'il avançait pour se rapprocher de Cressida Kroft, débutant une de ses tirades :
« Ma Dame la Maréchale, faut les excuser... le grand sombre, il doit avoir l'habitude que le monde tourne autour de son nombril... et puis l'autre enthousiaste, là, il doit croire que c'est lui qui peut donner les ordres. Mais on vous a bien entendu, hein. Votre offre, elle est claire, et je vous en remercie.
Faut nous pardonner, parce qu'on n'a guère dormi cette nuit, et tout le monde n'a pas la chance d'avoir un Ish-Ishrani de dispo' au matin... alors pour ceux qui se sont endormis au mauvais moment pendant la muzicã de notre bonne Korvosa, je vais rappeler ce que nous a dit Zellara... et d'abord qu'il fallait sagesse et patience pour retrouver le petit ! Mais surtout en cette Arcane majeure... »

Le halfelin exhiba ainsi -non sans une certaine théâtralité- le héraut ailé... les hélant :

« "... certaines alliances peuvent nous montrer la voie.
Venir en aide à la maréchale n'est pas sans conséquence, mais elle saura apporter des réponses et combler le vide laissé par les départs inopportuns."
Voilà.
Alors, maintenant, vous faites ce que vous voulez... et si y'en a qui veulent aller se coucher : bye-bye, mais la prochaine fois que vous rencontrerez les infernaux en ressortant des Caves, ça fera moins mal à ceux qui auront une raison officielle d'être dans la rue pour aider la Garde.
Et puis ce satané B... il a rien a voir avec Stelian, mais il trafiquait avec c't'ordure de Gaedren, alors fallait bien que la police soit au courant, hein !
Moi, je vais dans le sens de la muzicã et j'accepte l'offre de notre Dame la Maréchale, comme Gracchius... enfin... si vous nous dites qu'est-ce qu'on peut faire pour notre bonne ville, hein... » précisa-t'il en se retournant pour lever les yeux vers la responsable de la Garde Rouge
Quant à la troisième raison pour laquelle on est là... on va attendre que notre grand "diplomate" se décoince en pétant un coup, sinon il va nous faire une attaque...

Modifié par un utilisateur samedi 2 avril 2016 19:32:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Et bien voilà qui devrait clore le débat. » annonça Rakyel avec une voix posée et sereine.

Fixant la maréchale il ajouta d'un ton aseptisé :
« Nous travaillons pour vous, en contrepartie vous fermez les yeux sur le meurtre de Lamm et vous laissez accès aux informations pour ces deux personnes. »

L'oracle s'était appuyé sur son bâton et termina par une phrase un peu plus pourvue de sentiments respectueux que ne l'avait été la précédente :
« Personnellement, sachez que je ne le fais ni pour l'argent ni pour la gloire mais bien parce que Korvosa restera ce qu'elle a été si ceux qui doivent prendre leurs responsabilités savent le faire au moment opportun. Et vous donnez l'impression d'être de ces gens. »
Mais un petit rictus s'ajouta à son écharpe quelque peu descendue, laissant quelques cicatrices apparaître sur ses joues :
« En revanche, ce n'est pas parce que je n'attends plus grand chose de la vie que mes compagnons ici présents refuseront les récompenses! » finit-il en ajoutant un clin d’œil à destination de Méry, Sorina et Ninaerthil qu'il savait davantage dans le besoin, en particulier depuis qu'ils avaient recueilli les petits Lamm!

Commençant à faire demi-tour pour sortir du bureau, Rakyel posa la main sur l'épaule de Sagacius :
« Et toi, Sagacius, es-tu de ceux qui prennent leurs responsabilités? »

Modifié par un utilisateur dimanche 3 avril 2016 23:27:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ninaerthil n'avait jamais fait confiance aux autorités et à la noblesse pour régler les problèmes des gueux comme lui. Se joindre à la garde n'était pas pour l'enthousiasmer, mais s'il fallait en passer par là pour retrouver Stelian, il avalerait la couleuvre sans mot dire.

L'oracle avait écouté les paroles de la Maréchale, se tenant adossé à l'encadrement de la porte du bureau et attendant les recommandations sur la marche à suivre pour récupérer le fugitif.

Il ne put qu'approuver d'un mouvement de tête la tirade de Kroft sur les préjugés qu'entretenaient bien trop souvent les Korvosiens et les gens en général!

Grachius soutient le regard de Sagacius.

«  La confiance ne se gagne pas par des belles paroles mais par des actes.
Je n'ai, moi aussi, aucune raison de vous faire confiance, mais ce qui m'importe est que j'ai foi en Dame Vacaresco et qu'elle m'accorde sa compassion. Pour nous autres, peuple des caravanes, il n'y a rien de plus sacré que l'aide à apporter à l'un de nous lorsqu'il est dans la tourmente.  »

Il se tourne alors vers Sorina.

«  Et nous avons malheureusement en commun la disparition d'un être cher que nous souhaitons retrouver.  »

Puis, croisant le regard de Cressida.

«  Je vois que nous avons tous, ou presque, à l'esprit la sécurité de Korvosa et que, dans ces moments troublés, vous ne pouvez à vous seule régler tous les problèmes. Nous mettrons toute notre ardeur pour vous aider. De toutes façons, le chaos actuel brouille les pistes pour nos quêtes personnelles.  »

Grachius se tourne vers Sorina et lui fait un grand sourire en désignant Méry.

«  Dites moi, je ne pensais pas qu'il soit possible à une personne, surtout d'aussi petite taille, puisse prononcer autant de paroles sur autant de sujets en aussi peu de temps.
Je vous admire tous, et en particulier Sagacius, d'arriver à le supporter.  »

Songeur

«  En tout cas, si un jour j'ai les moyens d'avoir un serviteur, je m'arrangerai pour qu'il soit muet. »

Kroft prit un air franchement amusé. « J'allais y venir, maître Longoulet. » dit-elle en avançant la main vers le halfelin qui voulait "la toper". « Nous savons précisément où se trouvent Vérik et ses hommes : ils se sont retranchés dans une boucherie abandonnée rue des striges, à Pointe Nord. "Toutes les viandes du monde". » Elle soupira. « Depuis, les Marteaux du vacher distribuent de la viande à la population chaque matin et persuadent les Korvosiens que la reine va ruiner la ville. »

Cressida se saisit du presse-papiers à l'effigie de Volshyenek Ornelos, le faisant machinalement rouler dans sa main avec une nervosité qu'elle ne parvenait pas à dissimuler. « Qu'elle le fasse ou non, ça n'est pas la question ; par ses actes, Vérik discrédite la garde et ne fait qu'ajouter au chaos général. Envoyer mes propres hommes, c'est risquer qu'ils désertent à leur tour ou que la population défende Vancaskerkin contre la garde. Rien ne pourrait être pire. »

« Je m'en remets à vous pour décider de la meilleure méthode d'approche; après tout c'est vous qui serez sur place et prendrez tous les risques. Je préfèrerais qu'il soit capturé vivant, afin qu'on puisse l'interroger...mais s'il ne vous laisse pas le choix, je me contenterai de son cadavre. » Elle ne souriait plus. « Enfin, j'aimerais savoir si les choix de Vancaskerkin sont strictement personnels... il n'est pas exclu que ces émeutes fassent partie d'une sombre machination ourdie par quelques personnes influentes, qui gagneraient à voir disparaître les Arabasti. »

C'était le milieu d'après-midi, et le soleil baignait la pièce de ses rayons, donnant à la chevelure de la maréchale des reflets auburn. « Je comprends vos doutes, et c'est pourquoi je vous laisse libres d'agir à votre guise. Si vous tenez vos engagements, je tiendrai les miens. Avez-vous des questions ? Quand vous serez prêts, le lieutenant Agrias vous raccompagnera en bas et vous rendra vos effets personnels. »

Modifié par un utilisateur jeudi 7 avril 2016 22:57:23(UTC)  | Raison: Non indiquée