« Pas d'oreilles, et surtout pas de miroir, » ajouta Aergnaeroka.

« Mais Akin a raison sur ce point, nous ne pouvons pas rester éternellement ici. Ringeirr? Peut être avez vous des suggestions à ce sujet? »


+4 vigueur, +5 tenue polaire, +2 Oushanka

Xoran leva les yeux au ciel en entendant Akin parler de QG. « Un QG ? Je ne sais même pas ce que c'est, » ricana-t-il, agacé. « Mais si tu parles d'un lieu sûr où on peut discuter, je suppose qu'il faudra se contenter d'endroits comme ici... »

Mais ses traits s'adoucirent soudain et il s'approcha de l'osirien, se penchant vers lui pour avoir son attention et posant une énorme main sur son épaule. « Akin, écoute-moi. On est en train d'infiltrer cette ville qui, tu l'as vu, est extrêmement dangereuse. On ne va pas avoir de QG. On va bouger tout le temps. Si on reste trop longtemps à un endroit, ils vont nous attraper. Tu comprends ? » Sa voix grave, profonde se voulait patiente et calme, comme si le shoanti s'adressait à un enfant ou à un attardé, mais sans malveillance aucune ni volonté de moquer. Xoran semblait réellement penser que c'était là le meilleur moyen de se faire comprendre d'Akin...

« Et si j'ai bien compris, la prochaine étape du voyage est de rencontrer les insoumis de Trône-Blanc... C'est bien ça la suite, Ringeirr ? », demanda-t-il au vieil ulfe en se tournant vers lui.

Akin afficha d'abord un air outré, les yeux ronds comme des soucoupes, avant de partir en fou rire. « Oh Xoran ! Impayable ! Ha ha ha, c'est le monde à l'envers ! Oh merci ! » Son rire le secoua encore plusieurs secondes, avant qu'il ne s'essuie les yeux, clôturant ainsi son hilarité.

« Bref, oui, QG sont les initiales de quartier général. Un endroit sûr, en principe, où on peut, entre autres choses, dresser des plans à l'abri de l'ennemi. Il est vrai que c'est un terme militaire utilisé par des gens civilisés, qui disposent d'une armée disciplinée, alors forcément, tu ne connais pas. » Il n'y avait aucun mépris, dans son regard. Il chassa de la paume la dernière humidité présente sur ses joues, puis conclue : « quant à moi, j'ai justement suivi une formation militaire, dans mon pays. Enfin bon, on va dire que cela règle la question pour le moment. »

Il faillit demander où ils allaient rencontrer ces résistants, mais préféra s'abstenir, des fois que le faussaire si poltron n'entende la réponse et s'empresse d'aller tout déballer sottement aux autorités. Les esprits aussi peu dévoués à une cause et prêts à laisser tomber des compagnons à la moindre frayeur, ne lui inspiraient guère confiance. En outre, moins il y avait de personnes au courant, mieux cela vaudrait. Il prépara les tasses pour les amateurs de thé. « J'espère qu'ils seront conciliants avec nous. »

a journée de la veille s'était achevée dans une atmosphère pesante. Enfermés dans la maison d'un homme instable qu'ils ne connaissaient pas au milieu d'une cité peuplée par des monstres, la situation n'avait rien de conventionnelle.

En attendant que Mortin ne termine leurs faux-papiers, ils s'occupèrent comme ils le pouvaient.
En silence. En discutant.
En méditant. En s'occupant.
En écoutant parfois le bruit de la ville, ou la plupart du temps son absence. L'étrange calme qui régnait dans ce qui était la capitale de tout un pays avait quelque chose de vraiment inquiétant. Des hurlements lupins venaient quelques fois interrompre la monotonie silencieuse, agrémentés parfois de grognements ou de cris inhumains. Ce n'est que vers le coucher du soleil que la ville sembla reprendre un peu de vie. Les gens, ou les monstres, rentraient s'enfermer chez eux à la fin de la journée, se réfugiant dans leur demeure avant que la nuit ne tombe et le début du couvre-feu. Si Trôneblanc était déjà une ville si dangereuse de jour, que devait elle être une fois l'obscurité régnante ?



L'aube arriva finalement et Ringeirr réveilla les héros de Heldren tour à tour.
Sur la table du salon se trouvait une pile de document, probablement les faux-papiers promis, mais aucune trace du faussaire. Ringeirr répondit à la question silencieuse que se posait tout le monde :



« - Il a travaillé une grosse partie de la nuit et s'est enfermé dans sa chambre.
Vous inquiétez pas, il fait toujours ça.
Il a atteint son quota de présence humaine pour un petit moment. Il en sortira quand sa maison sera de nouveau vide.

Il va falloir taper dans vos provisions si vous avez faim.
Je dois avoir un peu de poisson séché et du pain dur pour ceux qui veulent.
On se met en route dès que vous êtes prêts. »



PJ, déplacements, Trône-Blanc

Malgré les conditions de leur hébergement, le paladin avait dormi profondément. Pour qui avait passé autant de nuitées dans la nature gelée de l'Irrisen, la maison du faussaire était une auberge de luxe. Une fois levé, Ortog se restaura puis il nettoya promptement sa plate avant de s'en revêtir. Il ne tarda pas à être sur le départ, attendant ses compagnons.

Lorsque tous les membres du groupe furent prêts, Ortog sortit une bourse du sac et la déposa sur une table. En guise d'explication, il justifia son geste. « Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je nous imagine mal partir avec ces papiers sans laisser à Mortin un paiement pour son travail et la nuit passée chez lui ! Je dépose ici deux cent pièces d'or. Je n'ai aucune idée du prix de ces documents, mais, faute de pouvoir demander... Quoi qu'il en soit, c'est toujours plus que rien ! »


Marcher dans la neige.

Xoran se sentait en sécurité dans la maison du faussaire, essentiellement parce que ce dernier n'avait aucune raison de les dénoncer aux Sorcières Blanches, justement. Et il savait qu'avec sa prudence extrême, Ringeirr ne les aurait pas emmenés s'il y avait eu le moindre risque. Il dormit donc du sommeil du juste, sur le sol carrelé certes, mais au chaud.

Le réveil, en revanche, fut moins agréable, d'abord lorsqu'il apprit qu'il n'y aurait pas de petit déjeuner, ensuite lorsqu'il s'aperçut qu'il n'avait plus la moindre ration dans son paquetage. Il les avait probablement oubliées chez Ringeirr le matin de la veille, à moins qu'il eut mangé la dernière sans s'en rendre compte. La mort dans l'âme, il se résolut à accepter le poisson et le pain du vieil ulfe, qu'il mâchouilla avec d'autant moins d'entrain qu'il avait sous les yeux un osirien qui se régalait de viande séchée, un festin en comparaison. Mais en survivant qu'il était, le shoanti mangea ce qu'il avait sous la main.

Maintenant qu'ils disposaient de "papiers", le géant les examina pour voir à quoi ils ressemblaient. Il fut à la fois intrigué et désappointé. Tous ces efforts pour ces petits bouts de parchemin ? Et c'est cela qui, selon Ortog, valait deux cents pièces d'or ? « C'est fort cher payé pour une nuit de travail, mais je te sais généreux, ami. Songe toutefois que cette somme pourrait nourrir des dizaines de familles pendant des semaines. Tout travail mérite salaire, mais je ne sais pas si notre hôte le mérite à ce point-là. Enfin, c'est ton affaire, » conclut-il en s'emparant du manche de sa bardiche, avant d'entreprendre d'y refixer le fer de l'arme auparavant dissimulé dans le poisson.

Une fois l'opération terminée et son paquetage vérifié, il se déclara prêt à repartir.

Akin avait souri à l'hermine géante. Il restait toujours impressionné par la taille de l'animal et connaissait sa férocité en combat. Aussi ne lui caressa-t-il pas la tête ou ni ne commit aucun geste de familiarité analogue.

Compatissant, il lui tendit un par un juste quelques morceaux de viande qu'elle semblait affectionné autant que lui en cet instant. « Tiens ma belle ! Tu me comprends, toi, n'est-ce pas ? C'est bien meilleur que du poisson, ça ! Et profite de la générosité de l'église de Néthys, c'est gratuit ! » Il sourit malicieusement à Ortog.

« Sans compter que même si ce ne fut pas fait de très bonne grâce, l'homme prend des risques. Ces pièces seraient certes une fortune pour d'autres familles, mais nous n'en manquons pas. Pour ce qui me concerne, nous pourrons te rembourser avec les pierres précieuses que nous avons lorsque nous les aurons revendues si les autres sont d'accord, Ortog. Ça nous évitera les comptes d’apothicaires en attendant, il n'y a pas de raison que tu paies pour nous tous. » Jairess trouvait dans le fond la somme plutôt rondelette, elle n'en aurait probablement laissé que la moitié, et encore... Mais Ortog faisait ce qu'il trouvait juste, et la sylphe ne pouvait que soutenir son initiative.

Modifié par un utilisateur vendredi 28 juillet 2017 18:36:52(UTC)  | Raison: Non indiquée

es yeux de l'oncle de Nadia s'élargirent comme des soucoupes à l'annonce de l'intention d'Ortog à rétribuer Mortin. Il déglutit, tentant tant bien que mal de faire passer un morceau de poisson séché qu'il était sur le point d'avaler, tout en suivant des yeux la bourse que le paladin déposait sur la table.



« - Deux... deux cents pièces d'or ??!!
Pour le travail de cette canaille ?!
Il devrait déjà s'estimer heureux que je lui arrache pas les yeux pour les lui faire avaler après le coup d'hier !
Vous savez combien de familles je pourrais aider avec une somme pareille au lieu de récompenser ce vermisseau ?
Bordel... deux cents pièces d'or... »

Malgré le discours virulent, les héros de Heldren pouvaient sentir que Ringeirr ne mettrait jamais à exécution les menaces qu'il proférait envers le faussaire. Peut-être bien même que, quelque part, il l'appréciait à sa manière. Mais il ne s'était pas attendu à une telle somme en guise de rétribution et ça l'avait sacrément choqué.

Reprenant contenance, il ajouta :

« - Après, c'est votre or hein ?
Vous en faites ce que vous voulez...
Mais si jamais il pèse trop lourd dans vos poches, hésitez pas à me le signaler.
Je serais ravi de vous en débarrasser ! »

Il réajusta son manteau et se dirigea vers la porte, l'entrouvrant légèrement pour commencer puis complètement une fois rassuré que la voie était libre. D'un signe de tête, il invita la troupe à le suivre, maugréant un ultime "deux cents pièces d'or bon sang !" en s'engageant dans la rue.



A peine avaient ils eu le temps de mettre le pied dehors que la neige se mit à tomber.
Tout doucement au début, mais rapidement remplacée par de gros flocons qu'un blizzard soudain envoyait cingler le visage des malheureux ayant osés mettre le nez dehors.
Ils n'avaient pas non plus fait vingt mètres qu'Akin s'exclama qu'il avait oublié son bâton, retournant immédiatement sur ses pas avant même qu'un des membres du groupe ne puisse ouvrir la bouche. Quand l'osirien revint finalement avec l'intégralité de son équipement, Ringeirr ne put s'empêcher de commenter sur les dangers de l'inconscience du jeune homme, ce qui entraina, évidemment, une réponse cinglante et donc une nouvelle dispute.
La journée commençait bien...

Mais le sérieux et le professionnalisme ne tardèrent pas à s'installer de nouveau au fur et à mesure qu'ils arpentais les rues sinueuses du quartier des Hurlements, qui finirent par céder la place à une grand carrefour permettant d'accéder à de larges avenues menant aux différents quartiers de Trôneblanc, où les bâtiments étaient d'encore meilleurs factures et les détails gravés sur leurs boiseries plus exquis et plus fins. Il était possible d'entendre, au loin, les bruit étouffés provenant des quartiers plus industrieux mais la ville restait dans l'ensemble sombre et calme. A cette heure-ci, on ne croisait que les gens les plus pauvres ou les travailleurs aux contraintes horaires difficiles, qui avançaient la tête baissée comme s'ils cherchaient à ne pas attirer l'attention. Personne ne semblait faire attention, ou ne souhaitait faire attention aux groupes hétéroclites qui venaient de gagner la croisée des chemins où se trouvait une pancarte blanche sur laquelle des informations avaient été soigneusement écrites à l'encre noire.



« - C'est indiqué en scalde et en géant, » commenta Ringeirr.
« Inutile de vous rappeler pourquoi alors faites attention à partir d'ici.
Le quartier des Hurlements, c'était une partie de rigolade à côté de ce qui risque de nous tomber dessus si on se fait remarquer. »

Les panneaux indiquaient "Deuxcollines" en direction du Nord-Est, "Quartier des marchands et les Plateformes" au Sud-Est et la "Rue de la Porcelaine et Givrefoyer" au Sud. Sans hésiter, leur guide prit la seconde direction.





PJ, déplacements, Trône-Blanc

Akin avait remarqué également les deux individus à l'aspect inquiétant. Ae s'était déjà chargée d'en informer leur guide. Lui-même se retourna pour faire de même avec les autres, avec un signe discret des yeux en direction des hommes dissimulés, tout en parlant sur le ton de la conversation.

« Ayez l'air détendu, chers compagnons, les emplettes ne dureront pas trop longtemps, je vous le promets. N'est-ce pas, mon astre rayonnant ? »

Il sourit à sa "femme". Évidemment, il n'était pas aussi serein que son attitude pouvait le laisser paraître. Mais ils n'avaient pas le choix et devaient avancer. Pour la énième fois, il se dit qu'il aurait peut-être mieux fait d'écouter les leçons de son précepteur, pour devenir un magicien. Il aurait été un chercheur bien tranquille dans son laboratoire, à arpenter sereinement des bibliothèques bien plus paisibles.