Karselyne avait le regard en panique en voyant le sang couler ainsi, elle n'avait pas connu pareille blessure depuis des années. L'hémorragie cessait et commença à la calmer alors que le calme ambiant revenait. Elle se tourna vers le capitaine et répondit d'un air froid «  oui, rapiéçons ces pourritures. Comme c'est votre bateau, je vous propose que nous répartissions équitablement la nourriture, mais que vous vous serviez en premier sur le butin, nous prendrons ce qu'il restera, en espérant que vous ne soyez pas trop gourmand. » dit-elle en mettant sa main devant son visage en pouffant de rire.
Prend tout le butin que tu veux mon mignon, c'est dans nos poches qu'il finira.

Eudonius n'était pas très satisfait de sa manœuvre, il savait ne pouvoir donner le meilleur de lui même que lorsque tous ses coups touchaient et là, en contre-bas, par dessus le bastingages, il s'était laissé distraire ...

Mais Zanozan, lui, exultait !

« Pouah t'as vu ça Capitaine, la putain d'tes os ?! J'l'ai vu et bam mon poings dans sa gueule d'écailleux ! » Puis constatant que l'ambiance n'était déjà plus à l'euphorie, il baisse les bras et reprend le fil de la discussion
« Vouais, j'aurai même dit qu'vous vous étiez déjà vu t'les deux ... »

Kareen accepta le symbole de Mitra avec un immense sourire.
« Heh, l'essentiel c'est qu'on s'en soit tiré sans blessé ni cadavre! Qui sait ce qui se passe dans la tête d'un poisson, de toutes façons? »
Elle récupéra un trident, l'examinant avec curiosité.
« Ca intéresse quelqu'un? Sinon, on trouvera sûrement quelqu'un d'intéressé ailleurs, mais je sais pas si ça vaut le coup de le trimballer avec nous... »

La troupe (et son trident chèrement gagné) continua sa route plutôt paisiblement pendant une journée de plus, dépassant Balentyne, dont on pouvait voir par dessus les sommets rocheux les tours pointer vers le ciel. Le bateau passa sous le pont, qui était impressionnant vu de la mer, plusieurs centaines de mètres plus bas. Dès la nuit, le voyage fut moins reposant, la mer semblait plus agitée au nord, nourrissant les maux de mer les plus affamés. Jack se surprit à vomirpar dessus bord plusieurs fois de quoi nourrir une petite garnison , et à en rire. Le dauphin rassasiait, mais était atrocement salé. Une journée plus tard, le calme temporaire de la mer permit de voir approcher un bateau de taille équivalent, avec une voile sur laquelle était peinte ce qui ressemblait à une défense de narval. Il s'arrêta à une cinquantaine de mètres de là, envoyant un petit canoe avec à son bord ce qui semblait être un marin du nord, et un autre individu, qui ne ramait pas, les mains en l'air bien en évidence en signe de paix, avec de grandes fourrures tannées à merveille, le visage plein de tatouages à la signification certainement mystique, jeune, et de forte constitution. Il s'arrêta à 20 mètres du bateau, en criant dans une diction claire mais à l'accent ignoble.


«  Je suis Corne d'Ivoire, chef de la tribu des Yutaks. Les hommes du sud ne viennent pas par ici, est ce que vous êtes là pour commercer? Corne d'Ivoire aimerait commercer, maintenant et plus tard aussi. Je suis intéressé par le métal, et les beaux habits de chez vous, je peux vous proposer ça. » dit-il en sortant de sous ses manteaux une corne d'ivoire polie. «  Cela a une certaine valeur chez vous aussi, c'est rare et exozotique. J'ai plusieurs petites défenses et une grande corne de narval à troquer. Cette corne peut même servir pour faire des bâtons de la magie. »

L'arrivée de Corne d'ivoire tirait Eudonius de la léthargie dans laquelle le voyage l'avait plongé, il se rapprocha de Kareen et lui répondit à voix basse ...

« L'heure n'est malheureusement pas à la piraterie, nous devrions faire profil bas jusqu'à bon port, perdre la cargaison en voulant être trop gourmand ne nous amènera que de gros problèmes ... Passons notre chemin et laissons celui-là sur sa barque ... Ou alors ... Un chef de tribu est peut être un invité de marque ... et de prix ... mais faudra jouer serré . »

Sir Skaâk Balin sourit et hocha la tête : Tentons de nous faire de nouveaux amis, approuva-t'il en mettant ses mains en porte-voix :
« Approche toi donc commerçant, nous avons des choses à troquer que tu pourras apprécier. Tu nous feras voir la qualité de ton ivoire si nos objets te plaisent. »
Skaâk ne pouvait s'empêcher de penser que ses paroles pouvaient sembler légèrement funestes, ce qui fit sourire Sir Balin.

Le chevalier entassa sur le pont les objets metalliques inutiles. Il soupesa un temps son épée longue, inutile, mais décida de la conserver au côté derrière sa lame courbe.

Le troc avec Corne d'Ivoire fut des plus enrichissants, sur tous les plans : l'ivoire permettrait à ceux qui prendraient le temps de trouver les bons acheteurs de revendre ce dernier pour 150% de son équivalent de départ en métal, et la tribu des Yutaks semblait intéressée à l'idée de trouver des marchand fiables avec qui commercer à long terme sans devoir descendre trop au sud sur les Terres du dieu Mitra. En plus de l'ivoire, des peaux, et des perles et coquillages précieux étaient à leurs portées, ainsi que certaines perles rares. Le capitaine de son côté ne troqua rien du tout, antithèse du chef Yutak, il n'échangerait le bruit des pièces pour rien au monde.

La suite du voyage fut assez éprouvante, eau agitée, tempête, il fallaut l'expertise du capitaine et de ses hommes pour arriver à bon port. Le voyage fut compliquée par une autre attaque en pleine tempête, alors qu'une petite créature, un méphite de glace, attaqua l'équipage et ses hôtes sous une tempête de neige avec ses alliés élémentaires (de petite taille).

Alors qu'un total de 10 jours avait passé, le Frosthamar arriva à l'entrée du goulet de glace de la rivière Taiga, Kargeld montrant l'étendue de ses capacités alors que le lourd chargement se faufilait entre les blocs éparses de glace, et lui hurlant ses ordres dans la langue du Nord alors que les marins tiraient les cordes ou maneuvraient les rames au bon moment pour éviter les morceaux de glaces pointus, vestiges des anciens glaciers dont ils proviennent.
Finalement, après des heures angoissantes, la peur de mourir dans les eaux gelées du Nord présente (avec un Jack terrorisé) le bâteau, propulsé par les courants et le vent froid de la Taiga, traversait les côtes d'une fôret immense et sauvage comme on n'en voyait que peu à Talingarde. Des masses de pins enneigés se succédaient, jusqu'à un fin passage au milieu des montagnes et de la pierre, si fin face à cette immensité qu'on croirait qu'un titan aurait fracassé de son marteau un morceau de mont pour que l'eau y coula. Géographiquement, l'expédition redescendait lentement vers le sud, à l'intérieur des terres, vers le lac Tarik, mais le froid restait le même. Au sud de l'immense lac, le Mur de Garde attendait, impassible, alors qu'au nord, dans les grandes rangées d'arbres, un campement se dessinait. Un campement des plus impressionnants. Des milliers d'Hobgobelins étaient stationnés ici, et n'étaient pas les seuls, des gobelins à fourrure, des Naatanuks, ours blancs intelligents qu'on ne voyait que dans la partie Barbare de l'île, et même quelques géants des collines.
Il n'y avait que peu de place pour amarrer le bateau, le capitaine finit par se résoudre à l'idée de se poser près d'un lopin de terre suffisamment bas pour se poser, au milieu des gobelours. À l'évidence, il n'était pas à l'aise au milieu de ses monstres, regrettant presque d'avoir accepté pareille missions, impression renforcée alors que quatre gobelours approchèrent du navire, près à essayer de manger ses occupants. Aisément maîtrisés par Zanozan, Sir Balyn, Jack et la magie de ses dames, les autres gobelours hésitaient à se joindre à la bagarre, jusqu'à ce que certains s'écartèrent pour laisser passer un gobelours imposant, à la fourrure noire, aux yeux volcaniques, tenant une hache d'un rouge de feu, qui laissait occasionnellement échappait des flamèches de sa lame, qu'il pointa vers les arrivants, les interpellant d'une voix gutturale qui porta loin :


« Qui vous envoie? »

La fin du voyage préleva son lot de stress sur Cersei qui finit par vomir par dessus bord. Elle déglutit bien malgré elle à la vu de tous ces gobelours, qui n'étaient pas connus pour être des parangons de finesse et de civisme. La franchise de Zanozan la fit reculer d'un second pas alors qu'elle observait le gobelours, choisi par le Cardinal, et qui parvenait apparemment à gérer la masse chaotique et barbare de ses soldats. Elle hésita quant aux formulations à utiliser devant le capitaine de leur expédition, essayant de tempérer les ardeurs sans renier ce que disait Zanozan «  Nous servons le Prince, et c'est son lieutenant chauve qui nous a demandé de vous ramener ce présent qui, il est vrai, est d'une valeur inestimable. »

Modifié par un utilisateur mardi 27 septembre 2016 10:47:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

La seconde moitié du périple avait mis les nerfs de Kareen...ou plutôt Walhmina, même si ce nom resterait encore un secret pour l'instant, à rude épreuve. Même si il attendait de ses adeptes de la discipline, Achaekek était tout de même une divinité du meurtre, pour laquelle les prières prenait la forme de sang versé...elle du exercer un contrôle croissant pour ne pas perdre la maîtrise de ses pouvoirs et commettre une erreur qui aurait compromis la mission. Malgré cela, son agressivité ajoutée au froid, dont elle souffrait considérablement, n'avait en rien amélioré son humeur, et elle passa tout prêt de tuer l'un des gobelours lorsque l'occasion se présenta...jusqu'à ce que...


Kareen décocha un regard en coin au nouveau venu, et relâcha sa prise mentale sur l'eau qui les entourait. La créature était physiquement impressionnante, mais il n'avait pas forcément l'ascendant pour autant. Autant se montrer respectueuse, mais ferme, à l'image de ses compagnons. Une faiblesse serait fatale, et elle s'était déjà fait le serment de ne jamais montrer à nouveau un tel défaut.
« Nous servons le même maître, Général. Ne perdons pas d'énergie à nous battre entre nous...nous vous apportons ce que notre maître commun vous a promis, afin d'aider votre campagne...et mon ami en armure n'a pas tort, il y a une cargaison à décharger. »

Elle resserra sa cape autour d'elle, murmurant pour elle même.
« Dommage qu'il fasse si froid dans ce pays... »

Sir Skaâk Balin prit un air grave, il ne fallait pas que Sakkaroth ait vent de ce qu'il n'était qu'un instrument sacrificiable, tout comme eux d'ailleurs...
« Le peuple de Balentyne et ses dirigeants ont renié leur vrai Roi et leur vrai Dieu. Aujourd'hui ils adorent une idole méprisable et oppriment les leurs au nom de cette idole... Je ne pleurerais pas la mort de traîtres, votre horde fera justice.

Aussi, nous vous aiderons, comme convenu, à passer le mur. Combien de jours vous faut-il pour rallier le fort prévu ? »